La vraie place de Caroline Fourest est à la direction de la P.J. ! Dans l’affaire du « tireur fou », avant même nos flics d’élite elle avait trouvé le coupable idéal…

Retour sur l’affaire du « tireur fou ». Jusqu’à l’interpellation d’un certain Abdelhakim Dekhar, repris de justice d’ultra-gauche, ils avaient été nombreux à fantasmer, dans les milieux autorisés… Et si, avec cet individu «  de type européen » armé d’un fusil à canon scié, on tenait enfin notre Breivik français ? L’occasion rêvée de crier au loup fasciste et d’en appeler à une mobilisation de « défense républicaine », autour de la gauche bien sûr.

Mais bon ! Tant qu’on n’a pas identifié le bonhomme, la prudence reste de mise. Même le patron de Libération, Nicolas Demorand, interviewé sur toutes les télés, se retient à quatre mains pour ne pas dire trop tôt l’évidence qui lui brûle les lèvres : le « tireur fou » n’est pas si fou que ça ! La preuve, il n’a vraiment tiré que sur Libé, incarnation quotidienne de la Bonne pensée.

En fin de compte, la seule à rêver tout haut sera la nonpareille mère Fourest, jamais décevante dans ce genre d’exercice. La veille de l’arrestation du suspect, et « en attendant d’en savoir plus » (sic), elle peut déjà, au micro de France Culture, incriminer « un climat d’incitation à la haine libérée » qui « laissait craindre ce genre de passage à l’acte (…) Musulmans, Arabes, juifs, noirs, journalistes : la liste des boucs émissaires s’allonge… » vaticine notre Pythie en pleine transe.

Et qui donc accuser de cette mortelle dérive, je vous le demande un peu ? Ceux qui ne figurent pas sur la liste, évidemment ! « Ne parlons pas du Front national, qui vit de cette nausée » commence Caroline, quelques instants avant d’en parler. « La plus grande responsabilité, est à droite – où l’absence de complexe et la surenchère ont libéré une parole mortifère. ». Joliment troussé, non ? Et pour ceux qui n’auraient toujours pas compris, madame Fourest de conclure sa déclamation par un envoi, à la fin duquel elle touche… le FN, bien sûr !

« Où est-elle, la droite républicaine, quand des gens de son propre camp dérapent et tiennent des propos à droite du Front national ? » Et voilà, on y est ! Le mot magique a été prononcé, et tandis que les flics continuent à rechercher le tireur, l’inspectrice Fourest, elle, a déjà bouclé le dossier.

Patatras ! Dès le lendemain, avec l’identification du suspect, la séduisante piste UMP-FN prend un coup fatal. Copé armant le bras de Dekhar sous la pression de Le Pen ? Faut quand même pas pousser…

Depuis ce jour-là d’ailleurs, on n’a plus entendu notre pauvre Caroline chérie sur l’affaire ; espérons au moins qu’elle ne nous fait pas une dépression… Elle aurait bien tort, au demeurant ; quand on tient un bon créneau intello-médiatique comme le sien, on ne le lâche pas sous la simple pression des faits !

Sèche tes larmes, Caro, ce n’est que partie remise…  Un de ces jours il y aura bien un autre allumé, mais convenablement facho celui-là, pour tirer dans le tas. Et en plus ce jour-là, t’auras même pas à écrire ta chronique : elle est déjà prête !

Article publié dans Valeurs Actuelles, le 4 décembre 2013

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