À la une cette semaine, des braqueurs dénoncés par eux-mêmes, Joey Starr au garde-à-vous et Internet qui découvre un Poisson nommé Jean-Frédéric.
Twitter Copinage intime
Haro à gauche sur Karine Le Marchand ! Avec le succès de son émission Ambition intime, la voici accusée de “peopoliser” la politique — voire, beaucoup plus grave, de “copiner” avec Marine Le Pen. (Elles ont trinqué, figurez-vous… et au blanc !)
Quant au citoyen Bourmeau, actuellement journaliste à France Culture (après Les Inrockuptibles, Mediapart et Libé, et en attendant mieux), il se croit autorisé à faire à l’animatrice de M6 le coup du mépris : « Mais qui est cette Karine Le Marchand dont j’entends parler à la radio ce matin ? » Réplique immédiate de mon ami le blogueur David Desgouilles : « Euh ? qui est Sylvain Bourmeau ? » Et de proposer, entre les deux, un test comparatif de notoriété dans la rue.
À cet exercice, évidemment, notre journaliste-intello-de-service serait écrabouillé… Qu’importe ! Il pourrait toujours répliquer d’un tweet fulgurant contre la lepénisation des esprits dans une France moisie, ou l’inverse.
Twitter Joey Starr soutient les bleus !
L’agression barbare contre des policiers à Viry-Châtillon a suscité l’indignation de Joey Starr. Sur son compte Twitter, le rappeur exprime de façon touchante sa compassion aux agents blessés. Il en a fait du chemin, le petit, depuis que, il y a vingt ans, il qualifiait les flics en vrac de « fachos habillés en bleu »… Avec l’âge, Joey se police.
Libération, Facebook, etc. Poisson d’octobre
On laissera les experts se chamailler pour savoir qui, des sept candidats à la primaire de la droite et du centre, fut le plus convaincant, jeudi dernier, sur TF1. Une chose est sûre en tout cas : ce soir-là, c’est Jean-Frédéric Poisson qui a le plus gagné en notoriété ; vous me direz, il n’avait guère à perdre.
Dégât collatéral : sa célébrité soudaine s’est accompagnée d’un tsunami de jeux de mots vaseux sur son nom de famille, dans la presse et les réseaux sociaux. Libé avait ouvert le feu, dès le 9 octobre, avec un audacieux « Poisson dans le grand bain ». Mais c’est seulement après le débat que Facebook et Twitter se sont transformés d’un coup en Almanach Vermot 2.0, truffés de « comme un Poisson dans l’eau », « pas très frais, ce Poisson », « petit Poisson deviendra grand », « Poisson à la pêche aux voix » et autres jeux de mots laids. Qu’on se rassure : un tel festival ne risquait pas de déstabiliser le Poisson, habitué aux bizutages patronymiques depuis ses premières cours de récré. Mieux : tel Cyrano, les gags piscicoles, il se les sert lui-même, et avec assez de verve. Témoin, sur son propre site, son billet vidéo hebdomadaire, intitulé « Vendredi aussi, c’est Poisson ! ».
YouTube Clip et châtiment
L’histoire est presque trop belle pour être vraie. Trois jeunes rappeurs de Villeneuve-Saint-Georges, accessoirement braqueurs à leurs heures, se sont balancés eux-mêmes aux flics ! Et comment, s’il vous plaît ? Rien de plus simple : il leur a suffi de mettre en ligne sur YouTube un clip intitulé Yebi (billet, NDLR) On y voit nos gaillards tout fiers, et même pas floutés, exhibant des armes et comptant leurs “yebis”. Grâce à cette vidéo, les policiers n’ont eu aucun mal à coincer nos artistes — qui, si ça se trouve, se demandent encore où leur plan a bien pu foirer…
[Publié dans Valeurs Actuelles]