Je venais de traverser le Panier, qui comme son nom l’indique est une colline au-dessus du port de Marseille, et en redescendant, je suis tombé sur l’immense esplanade désespérée qui mène au MUCEM. « Aventuriers des mers » : un programme d’autant plus alléchant que l’Inspection générale a eu la bonne idée de décréter que le thème des prépas scientifiques, cette année, serait justement l’Aventure (Homère, Conrad, Jankelevitch).
Quoiqu’échaudé déjà par quelques expositions médiocres montées dans ce cube de dentelles noires construit lorsque Marseille était capitale européenne de la culture (non, non, ne riez pas), ce MUCEM dont les collections permanentes n’ont ni rime ni raison — une juxtaposition d’objets hétéroclites et ethniques —, je me suis risqué.
La citation d’Albert Londres, à l’entrée, faisait bon genre — beau sujet de dissert en perspective : « Dans le même voyage, l’homme de terre et l’homme de mer ont deux buts différents. Le but du premier est d’arriver, le but du deuxième est de repartir. La terre nous tire vers le passé, la mer les tire vers le futur. » C’est dans Marseille, porte du sud, publié en 1927. J’aime beaucoup Albert Londres, qui pensait que le métier de journaliste consiste à « porter la plume dans la plaie ». Tout un monde — disparu. Londres mourut dans l’incendie du Georges Philippar, quelque part au large d’Aden, en 1932, peut-être allumé pour lui : notre grandeur se mesure à la taille des bûchers qu’on nous prépare. C’est ça aussi, l’aventure — le risque du naufrage.
Bref, je suis entré plus avant dans l’expo animé des meilleures intentions.
J’aurais dû me méfier en constatant que le premier « document » présenté était un extrait du Coran. J’aurais dû préparer ma visite en me rendant sur le site du MUCEM, où Vincent Giovannoni, conservateur du musée et commissaire de l’exposition, déclare : « L’exposition débute par la mise en place, au VIIe siècle, d’un empire des deux mers, celui des Omeyyades qui, régnant sur la mer Méditerranée et l’océan Indien, va permettre le développement du commerce maritime entre ces deux mondes. » Cet intéressant garçon, ethnologue (qui ne l’est pas ?) spécialiste des techniques de pêche dans l’étang de Thau, continue sur sa lancée : « Et puis, en commerçant, on rencontre « l’autre ». De l’histoire de ces rencontres, l’exposition n’élude ni l’esclavage, ni les tentatives d’évangélisation entreprises par les Européens. Elle raconte mille ans de projets commerciaux et, au final, de guerres économiques entre l’Orient et l’Occident. » C’est sûr que seul l’Occident (les « tentatives d’évangélisation », hein…) s’est rendu coupable d’esclavage et de colonisation. Que les Arabes aient conquis au VIIème siècle un immense empire par le fer et par le feu ; que les Turcs le leur aient subtilisé en appliquant les mêmes méthodes, en pire ; que les uns et les autres aient pratiqué les conversions forcées, les massacres, le pal en série, l’esclavage à bien plus grande échelle que l’Occident négrier, tout cela ne compte pas. La culpabilité sera chrétienne ou ne sera pas. Ici les bourreaux et là-bas les pauvres victimes.
J’aurais surtout dû savoir que l’exposition était la reprise — avec moins d’ampleur, d’intelligence et d’objets présentés — d’une exposition présentée à l’Institut du Monde Arabe (IMA) en 2016.
Or, quel était le fil conducteur de l’expo parisienne ? « Guidés par Sindbad le marin de légende, al-Idrîsî le géographe, Ibn Battûta l’explorateur et bien d’autres encore, embarquez au côté des Arabes, maîtres des mers, et des grands navigateurs européens qui empruntèrent leurs routes, pour un fabuleux périple en Méditerranée et jusqu’aux confins de l’océan Indien. Des débuts de l’islam à l’aube du XVIIe siècle, une aventure en mer à voir et à vivre, au fil d’un parcours immersif exceptionnel mêlant son, images et procédés optiques. D’extraordinaires récits de voyages ont conté la richesse des échanges maritimes entre les mers de l’Ancien Monde. Les plus fameux des témoins-voyageurs partagent avec vous ces fabuleux récits, fils d’Ariane de l’exposition. Ils vous emmènent à la croisée de l’or d’Afrique et de l’argent d’Occident, des monnaies grecques et des diamants de Golconde, des verreries d’Alexandrie, de Venise ou de Bohême et des porcelaines, des soieries et des épices venues de Chine et des Moluques. »
Ainsi parlait le prospectus de présentation, en toute logique . Explorateurs et aventuriers ont peut-être des pensées de commerce et de lucre, mais l’inspiration initiale leur vient des mythes littéraires. L’Occident s’est enté sur Ulysse et Enée, l’Odyssée et l’Enéide, l’Orient sur Sindbad et les 1001 nuits. On « fait comme » — puis on dépasse la légende pour construire la sienne. Les navigateurs arabes sont partis eux aussi à la poursuite d’un rêve, des démons et merveilles comme cet oiseau Rukhkh (ou Roc, dans les traductions françaises) qui s’en prend justement au navire de Sindbad.Mais que nous dit l’illustrissimo facchino Vincent Giovannoni ? « Le Mucem étant un musée de civilisations, plutôt que de valoriser les « héros », nous faisons la part belle aux cultures, aux civilisations et aux échanges. (…) Ce qui nous importe enfin, c’est les relations interculturelles, les échanges entre les civilisations. »
Le voyez-vous pointer le bout de son nez, notre spécialiste de la pêche du loup aux leurres ? Des produits d’artisanats divers, des casiers pleins d’épices, des bouts de tissus et des tapis persans. Mais de héros et de grands voyageurs, peu de nouvelles.
On y présente par exemple l’extraordinaire mappemonde de Fra Mauro, réalisée vers 1450 et à lire tête bêche, à l’époque on mettait le sud en haut (si vous voulez en savoir plus, lire le Rêve du cartographe, de James Cowan, Ed. Hozholi, 2015), d’une précision qui suppose une enquête minutieuse, sans nous dire que le moine vénitien — aidé d’un marin et cartographe de la ville, Andrea Bianco — s’est appuyé entre autres sur le récit de Nicolò de’ Conti, qui entre 1414 et 1440 parcourut le Moyen-Orient, navigua sur le golfe persique, passa le détroit d’Ormuz, atteignit les Indes, descendit à Ceylan, puis Sumatra, le golfe du Bengale, la Birmanie, la Malaisie — et retour, un homme que les gentils Musulmans de l’époque obligèrent, lui et sa famille, à se convertir à l’islam sous peine de mort. C’est même à cette apostasie pas du tout imposée que l’on doit le récit de son voyage, car le pape auquel il était allé demander pardon du sacrilège consentit à le ramener dans le sein de la chrétienté pourvu qu’il raconte son périple à son secrétaire, Poggio Bracciolini. D’où la mine d’informations dont a bénéficié Fra Mauro pour établir sa carte.
Et Nicolò de’ Conti n’était pas le seul, splendides aventuriers qui ne devaient rien — mais alors, rien — à l’expansion arabe.
Je ne veux pas avoir l’air de dénigrer. L’exposition du MUCEM est encore riche d’objets précieux, comme ce bézoard (la panacée, l’anti-poison miracle, le remède des remèdes, comme la corne de rhinocéros pilée ou les poils de tigre) ramené des Indes :Ou cette tapisserie monumentale illustrant l’arrivée de Vasco de Gama à Calicut :A la fin de l’expo — mais on ne comprend pas pourquoi elle finit là si l’on ne sait pas, depuis le début, qu’elle ne se préoccupe en fait que de l’expansion musulmane —, un tableau vénitien magistral, quoiqu’un peu fouillis, célèbre la bataille de Lépante, « la meravigliosa gran vitoria data da Dio », comme dit la légende au bas de la toile, où les bateaux de Don Juan d’Autriche ont flanqué la raclée aux galères turques. À côté de moi, une jeune femme accrochée au bras d’un monsieur un peu plus âgé murmura à son compagnon :
« Et à votre avis, il est où, Cervantès, dans ce fatras ? Et est-ce qu’il a déjà perdu son bras ? »
J’ai acheté le catalogue, splendide et intelligent, qui vous dispensera de l’expo, et je suis ressorti. Il faisait toujours beau. Sur la façade du MUCEM était annoncée la prochaine manifestation culturelle :Je gage que celle-là sera 100% marseillaise, et qu’y officiera peut-être Christian Bromberger, prof d’ethnologie à la fac d’Aix — c’est lui qui a dirigé la thèse aquatique de Vincent Giovannoni. Il a une double spécialité : l’Iran moderne et le foot. Deux beaux sujets pour célébrer la paix et la fraternité.
Jean-Paul Brighelli
Nous sommes tous un peu foot … même et surtout ceux qui ont une dent contre les abris-bus J.C. Decaux !
Il faudrait confier au procureur de Marseille un stand pour qu’il nous exprime ses lumières sur le foot avec comme ballons des êtres humains !
Vous savez qu’Elon Musk – et quelques autres – vient de porter une pétition à l’ONU contre les robots tueurs ? Pour le moment les robots musulmans sont les seuls tueurs qui agissent au petit bonheur la chance … inch allah comme on dit dans cette religion !
De Sinbad à Marco Polo en passant par Ulysse, un aventurier des mers est souvent un khon !
Des trois héros cités, je ne connais bien que le dernier, Ulysse: un khon !
A la place d’Ulysse, je serais resté à me la couler douce dans les bras de la superbe Calypso qui m’offrait en plus la jeunesse éternelle. Sans compter une nuée de charmantes nymphettes qui m’aurait permis de varier l’ordinaire de temps à autres…
Ce n’est pas moi qui serais reparti pour aller vieillir et mourir auprès de bobonne Pénélope!
Parce que vous n’êtes pas un aventurier. ET vos « aventures » ne sont que le camouflage de os instincts petit-bourgeois. Ulysse au coin du feu avec Calypso après la popote, la main dans la main, regardant ensemble dans la même direction… Vous n’avez pas honte !
Et dans certaines traditions, Ulysse est reparti d’Ithaque, après son retour.
Je comprends bien le commentaire d’origine (humain, après tout!), mais comme j’apprécie la réponse!
Merci également pour ce bel article érudit.
Pour prolonger l’histoire d’Ulysse, je vous conseille d’écouter » Un été avec Homère » sur France Inter par Sylvain Tesson. L’émission est disponible en podcast. Il faut laisser de côté les musiquettes agaçantes mais sûrement obligatoires au cahier des charges de notre service public, pour se laisser porter dans ce récit intemporel relu et commenté avec beaucoup de finesse et d’intelligence par cet aventurier moderne qu’est Sylvain Tesson…
Bonne écoute
Le bézoard présenté semble montrer que si la culture du thé a été introduite en Inde par le colonisatueur brexiteux, le tee, le ballon et peut-être le rugby tout entier en sont natifs.
Les colonisateurs anglais n’étaient-ils donc que de vulgaires pillards opportunistes ?
PS : j’ai vu, posé sur le bureau d’un médecin africain, un calcul extrait d’un vieux peuhl dont la taille aurait rendu jalouse une autruche adulte en pleine ponte. Rien à voir avec l’algèbre, cependant.
Discussion serrée hier soir autour d’une bonne bouteille de Scapa entre HERAKLES et ULYSSEUS à la buvette du Mucem, le premier proposant des solutions au second pour lutter contre l’islamisation de Marseille:
– HERAKLES: Pour lutter contre l’islamisation, il suffit de supprimer tous les musulmans !
– ULYSSEUS: Holà !
– HERAKLES: Non, ULYSSEUS ! …pas les « supprimer physiquement »! Les convertir …
– ULYSSEUS: Ah, bon ! J’aime mieux ça !
– HERAKLES: Exemple à Marseille aux racines judéo-chrétiennes, les Convertisseurs –Les Croisés de la Vraie Foi, si tu préfères– arrivent dans une tour des quartiers Nord.
Ils sonnent à la première porte :
« Bonjour, vous êtes bien monsieur Mohammed Boumédiène, Musulman ?»
« Oui, c’est moi ! »
« Nous venons vous convertir ! »…
« Allons bon ! J’ai le choix ?»…
« Bien sûr ! Juif ou Chrétien… »
« Sinon … ?»
« Expulsion. Arrêt des allocations. Brimades. Travaux d’intérêt général non rémunéré… Alors ?… »
« Juif ! »
« Parfait ! Au revoir David ! …Boumenfeld, David Boumenfeld… !»
Chez le voisin :
« Chrétien ! »
« Parfait ! Au revoir Kader !… Roussel, Kader Roussel ! »
En deux heures, toute l’équipe se fait l’immeuble. La réussite totale dans le quartier en trois mois.
Plus aucun musulman, plus d’islamisation rampante. Plus d’immigration car moins d’appel d’air.
Moins d’immigration, le Front National s’effondre et Marine Le Pen rentre au Carmel …
– ULYSSEUS: Tu as raison HERAKLES, ta méthode est bonne ! Et les mosquées, qu’est ce que tu en fais, des musées ?
– HERAKLES: Des musées non, pas rentables ici! Des centres commerciaux … Dame ! Il faut résoudre le chômage, inverser la courbe, gagner de l’argent ! …
Et la taqiyya islamique, qu’est-ce que vous en faites ?
C’est curieux de lire une carte en inversant le Nord et le Sud…quoique à Marseille on lit bien de droite à gauche…uhuhu !
Je crois comprendre que « Le Mucem » est le pont transbordeur new-look qui doit relier les deux rives de la Méditerranée avec une nacelle de rêves !
…
Il faut quand même que le petit Jésus Marseillais arrête avec ses galéjades !
Elle est parfaite cette expo et elle prolonge les programmes scolaires.
Elle valorise l’apport de l’islam au progrès de la civilisation européenne.
Elle fait comprendre tout l’intérêt de l’immigration arabo-musulmane.
D’ailleurs depuis que Marseille est devenue cette ville cosmopolite, bigarée, ouverte à toutes les cultures, n’est-elle pas plus désirable et riche de promesses.
Verrry funny !
Cher Monsieur Brighelli,
je relis en ce moment « le génocide voilé » de Tidiane N’Dyane, ecrivain et économiste franco-sénégalais. Son livre date de 2008. Dommage qu’il soit si peu connu!!
Ce livre mériterait à lui tout seul une exposition extrêmement plus enrichissante que votre visite à Marseille. Bien à vous.
Immense esplanade désespérée … Superbe.. Et énorme cube m’as-tu -vu …
Contrairement à Ricciotti, fan du « tressage asymptotique », vous ne faites pas dans la dentelle au laser.
A côté, la « villa méditerranée », L renversé du J4, chose vitrée, « espace de dialogues, de ressources et d’échanges entre les cultures », suggère une chute temporairement suspendue.
Tu le sens mon symbolisme en béton armé ?
J’avais oublié la villa Méditerranée .. Le cube tressé asymptotique , le L renversé, l’étendue désespérée …. c’est vrai ça facilite le dialogue
Dit « la Casquette ». Encore un architecte fou.
C’est beau comme un siège de Conseil général en région parisienne.
« C’est quand tu vois qu’il est plus facile de remplir des stades payants que des bibliothèques gratuites que tu te dis que c’est très mal barré. »
Les bibliothèques n’ont qu’à vider leurs rayonnages et y vendre très cher des écharpes et des maillots du psg.
Si les Turcs ont perdu à Lépante, c’est parce que leurs galériens, forçats chrétiens pour beaucoup, n’en foutaient pas une rame.
Moralité : pour que les galériens aient envie de ramer, il faut leur faire croire qu’ils ont une influence sur leur destin (« toi, tu rames »).
Version far west : « et toi, Tuco, tu creuses ».
C’est comme dans les années 40 quand les allemands n’avaient pas besoin de faire leur propagande. D’autres s’en chargeaient à leur place.
L’auteur a tout dit. Les collections permanentes de ce musée ne sont qu’un fatras de copies en tous genres souvent sans la moindre logique et le moindre lien. Une immense déception (surtout vu le prix d’entrée).
Ce que je n’ai pas compris dans cette exposition c’est l’extrait du film de Chahine. Mais on pouvait passer. L’ayant visitée avec un des conservateurs du Mucem et un groupe de spécialistes de l’Extrême Orient, j’avoue en avoir une lecture différente. J’en ai retenu surtout que c’est le désintérêt des Chinois pour l’Afrique qui avait permis l’expansion maritime des Portugais et des Espagnols.
Ah, j’aurais dû parler de cet extrait de Saladin — mais qu’est-ce que cet aimable Kurde fait dans une expo maritime ?
Ah oui, bien sûr, pour illustrer / condamner l’impérialisme des Croisés…
Pour se faire une idée :
https://www.youtube.com/watch?v=QUtmvv1F8OA
Et jetez un œil vers 5.55 : le propos, rassembler tous les Arabes pour libérer Jérusalem des Croisés, est manifestement pro-Nasser et anti-israélien.
Très cher Jean-Paul,
Vous deviez vous ennuyez ferme ce jour-là ou alors vous cherchiez un prétexte pour bougonner de manière numérique…qu’alliez vous faire dans cette galère ? Le MUCEM (à l’ouverture, j’ai cru que le maire de Marseille avait stocké là les rogatons de sa mamette…) nous informe gentiment que l’Islam est une religion de conquête et que pour continuer à vivre comme d’odieux européens que nous sommes, il faut régulièrement lever une armada de galères, galéasses et autres fustes et galiotes. Après cela vous viendrez vous plaindre que le responsable du pôle « art du spectacle » du musée et ci-devant commissaire de l’expo ne vous avait pas prévenu. Néanmoins au passage vous reconnaissez avec sagesse que l’occasion vous est donné d’apprécier les grandes qualités de tolérance des Omeyyades. Ce que l’on peut d’autant plus goûter qu’un certains Charles Martel a prétendu les stopper dans leur élan à la soit-disant bataille de Poitiers nous disent les historiens contemporains qui ont désormais du mal avec les grandes figures de notre histoire nationale. Et puis découvrir le bezoart c’est un incontournable de la muséologie post-moderne. Je vous conseille plutôt d’aller voir Sysley à Aix.
En vous souhaitant une excellente rentrée
Dans le souci de s’ouvrir aux cultures paradoxales, « Le Mucem » montera l’an prochain une exposition intitulée « L’aventurier immobile » consacré à l’ancien président de la république française qui sera montré à tous dans un globe de verre tête en bas – in vivo si l’on peut dire – afin de mieux admirer les replis adipeux de sa pensée profonde. Une animation sonore faite de balbutiements, d’euh trébuchants et une animation visuelle faite de cravates de guingois et de vieux dentiers complètera cet heureux tableau de notre grandesse socialisante si fustigée en son temps !
… consacrée … en un seul mot !
Tout à fait d’accord avec vous. Pour y être allé 2 fois, le Mucem présente 2 intérêts : son positionnement sur la mer et son concept architectural. Pour le reste, circulez, rien à voir !!
Des charrues, outils, quelques tableaux…
En revanche, très belle salle des arts islamiques. Non je plaisante, degun, que dalle comme on dit à Marseille. Ça n’existe pas les arts islamiques..
Le pré islamiste oui et ça peut être extraordinaire. À quand les arts post islamistes ???
On pourrait dire qu’Hollande a été la caricature au cube du bourgeois français – même Monsieur Perrichon, le fameux héros paradoxal de Labiche, que j’ai revu l’autre jour sous les traits épaissis de Didier Bourdon, a l’air d’un homme d’esprit qui au final de la pièce a une lueur de lucidité en reconnaissant avoir été le jouet de sa vanité et de son entourage empressé !
Le président Hollande ou le comble de la petitesse ! Un fromage plus plein de trous que de matières …
On dit trop sur un sujet tres simple: soumission
Une des grandes spécialités des navigateurs Barbaresques était la la prise de navires « infidèles » en pleine mer pour piller leurs cargaisons et surtout pour aller vendre leurs passagers sur les marchés aux esclaves. C’est ainsi qu’une certaine aimée du Buc de Rivery, cousine de Joséphine Tascher de la Pagerie ( plus tard Mme. Buonaparte ), est devenue une épouse du sultan d’Istanboul. Ces pratiques étaient bien connues des Européens aux XVII° et XVIII° siècles et en particulier de deux illustres représentants du théatre Français : Molière ( Qu’allait-il faire dans cette galère ?!) et Regnard ( qui a passé deux ans comme esclave à Alger, avant d’être racheté, après avoir été enlevé en pleine mer ). C’est la raison pour laquelle, dans les Marines Occidentales civilisées, et en particulier la Marine Française ( la « Royale » ), les instructions étaient que toute personne recueillie en mer devait être ramenée à son port de départ ou dans son pays d’origine, pour qu’ils puissent y jouir de leurs droits et libertés. C’étaient mes instructions quand j’étais un jeune Officier de Marine, il y a plus de…50 ans ! Depuis, il semble que l’on doive recueillir tous les gentils « migrants » pour les ramener chez nous !
En ce qui concerne la cartographie, je vous conseille de lire : « The world of Gerard Mercator » d’Andrew Taylor / Clays Ltd / 2004. Surtout sur Gerhaard de Cremer et Martin Waldseemueller.
AVENTURIERS DES MERS AU MUCEM
facchino : un faquin est un pantin sur lequel on s’exerce au combat. Quand on n’y est pas prêt (comme vous ?).
Vous m’insultez, permettez en retour que je vous adresse quelques remarques quant au travail de pigiste que vous publiez aujourd’hui :
Aventuriers des mers n’est nullement une ode à l’expansion de qui que ce soit. Si vous aviez lu, par exemple, la citation de Cheikh Hamidou Kane qui conclue l’exposition, vous l’auriez compris.
Pas de voyageurs, pas d’aventuriers dans l’exposition ? Avez-vous vu les portraits de Vasco de Gama, de Albuquerque, de Colomb ? Si j’avais travaillé pour la seule gloire de l’expansion musulmane, aurais-je présenté leur portrait, plus une statue de Saint François Xavier, son portrait peint sur plaque d’argent ? Où sont, dans Aventuriers des mers au Mucem les portraits des héros musulmans ?
N’avez-vous pas remarqué que je présente une Bible aux côtés du Coran ? ouverte aux Psaumes ?
N’avez-vous pas vu l’ouvrage de Pierre Dan, consacré à l’Histoire de Barbarie, et aux raids barbaresques ? N’avez-vous pas vu la reproduction du marché aux esclaves présentant les traites négrières ?
Plutôt que de jouer au faquin (moi) et au noble chevalier (vous, j’en ris encore), je vous offre une entrée au Mucem, vous me payez une bière et, très chrétiennement, peut-être, je vous absous…
V. Giovannoni
J’aime beaucoup l’Aventure ambiguë — grand roman. Savoir ce que Kane fait là…
Mais j’accepte l’invitation — je vous appellerai.
Je fais sauter votre numéro du commentaire — inutile que tout Marseille vous appelle.
Dommage! On aurait pu lui poser des questions un peu plus pointues quant à l’esclavagisme musulman et savoir ce qu’il en pense…
Je lui ai proposé par ail privé d’écrire un contre-article pour défendre son point de vue, en ‘engageant à le publier.
Pour le moment, j’attends.
Quant à « illustrissimo facchino », je ne vous apprendrai pas, j’en suis sûr, que l’expression est empruntée à Dumas, Vingt ans après, qui l’utilise pour désigner Mazarin, l’un de mes héros politiques favoris en ces temps de vertu politique exigée.
Voir
http://blog.causeur.fr/bonnetdane/mazarin-president-001624.html
Mr Giovannoni,
Ce serait en effet intéressant de mettre plus en avant l’admirable civilisation qui est la notre et qui est à la base d’une infinités d’avancées sociales, culturelles et intellectuelles : je veux bien entendu parler de la civilisation occidentale au cas ou vous auriez un doute…
Au Mucem, la civilisation Musulmane semble nous damer le pion. Étrange et dérangeant !
A croire que si nous en sommes arrivés là, c’est surtout grâce à elle…
Et puis, si vous avez moins d’œuvres Musulmanes présentées, c’est certainement parce que vous n’avez pas le choix. L’art Islamiste est d’une pauvreté créative abyssale. C’est un nain culturel absolu.
Soyez fier de qui nous sommes (vous êtes) et reconsidérez un peu votre échelle de valeurs.
CORAN = BIBLE ???
MARC
Comme je disais tantôt c’est l’argent de l’aventurier Mazarin qui fit construire l’hôtel d’Evreux devenu Elysée temple de la petite vertu !
…
Vous poussez, Driout ! La Tour d’Auvergne était le neveu par alliance de Mazarin, pas plus — et le commanditaire initial, c’est lui.
Pour éviter demain les crises et dépressions qui accompagnent naturellement tout impedimenta sur Bonnet d’Âne, je vous signale que je viens de recevoir le mail suivant — à l’instant :
« Le site sera une page blanche totale pendant 15min à partir de 14h demain.
« Nous effectuerons une mise à jour du serveur qui nous permettra de gagner en rapidité et supporter un nombre plus élevé de lecteurs simultanés sur le site.
« Bien cordialement,
« Adrien Paviot »
« Chef de projet Web et Marketing chez Causeur.fr
« tout impedimenta »
Bizarre: »impedimenta »,pluriel de « impedimentum », neutre.
Qu’en pense Pozzo di Borgo ?
Il faudrait regarder le chiffre de la dot d’Anne-Marie Mancini ! C’est Pierre Combescot qui a écrit un livre sur les Petites Mazarines.
Il est vrai que le comte d’Evreux a épousé la fille d’Antoine Crozat le riche frère de Pierre Crozat dit le pauvre !
Ceci dit c’est presque pire puisque Crozat le riche possédait le monopole de la traite négrière espagnole. Donc si l’argent vient de Crozat …
Wikipédia : « Son argent servira aussi à l’édification du Palais de l’Elysée bâti par son gendre. Le comte d’Evreux, désirant rester seul et fortuné, congédiera sa jeune épouse le 14 décembre 1720, le jour du bal de l’inauguration de l’hôtel à laquelle assiste sa maîtresse, la duchesse de Lesdiguières. »
Tout ceci ne respire pas vraiment des mœurs très régulières et très bourgeoises !
Pierre Ménard a publié en 2017 « La vie extraordinaire d’Antoine Crozat » qui donne tous les détails sur le mariage arrangé en 1707 – la petite Crozat a onze ou douze ans – avec une dot de 1500000 livres plus 100000 livres pour les dettes du comte, une rente pendant six ans etc.
Quelle différence entre l’ascension de Crozat le négrier et l’ascension de Mazarin qui n’avait pas un liard en poche en arrivant en France et qui couche avec la Reine pour conforter son ascendant ?
Les Bouillon de La Tour d’Auvergne étaient ravis de l’aubaine de ce mariage !
Simbad, salopard opportuniste, anéantiste de biodiversité, gobeur d’œufs de rocs, chasseur d’éléphant, trafiquant d’ivoire, laquais des puissants et j’en passe, finirait aujourd’hui trucidé dans un bouge infâme ou associé chez Goldman-Sachs.
Mais au fond (de l’eau), Seembad, qui tua notamment la femme enfermée avec lui pour lui piquer sa bouffe, était-il vraiment aussi mauvais qu’il le paraissait ?
Encore un coup de Simbad ?
http://www.lemonde.fr/europe/article/2017/08/23/mystere-du-sous-marin-danois-le-tronc-repeche-est-celui-de-la-journaliste_5175428_3214.html
Après une sécheresse de près de six siècles, il y avait quand même, pour un esprit avide de vérité mathématique, d’autres moyens de s’initier à la géométrie descriptive que de transformer une journaleuse trop confiante en tronc de con(n)e.
Les pilleurs de troncs ont laissé passer une occasion.
La presse titre : « Ordonnances : de nouveaux sujets de négociation pourraient relever de la branche »
Traduction : il n’y aura pas plus de brouzouf pour le quidam du bas peuple que de beurre en branches.
J’aurais vraiment dû aller voir cette expo à l’IMA en début d’année, d’autant que sur l’esplanade de l’Institut avait été installé un authentique et magnifique boutre omanais pour attiser la curiosité du chaland.
Ce IXème siècle, celui de Sindbad, c’était l’époque de l’Arabie Heureuse(*) où aller régner, ai-je lu quelque part, la « Pax islamica » qui favorisait tous les contacts et inaugurait un véritable âge d’or des routes maritimes de la soie vers la Chine, avec pour pendant terrestre le règne de la « Pax Mongolica » de Gengis khan.
Pourtant, « Ne vous vêtez pas d’habits de soie ou de brocart ..celui-là seulement se revêt de soie qui n’a point part à la vie future. » dit le Coran.
Il fallait donc un personnage légendaire comme Sindbad le marin –inspiré peut-être d’un (ou plusieurs) marchand omanais– pour aller commercer la soie jusqu’en Chine.
Des sept voyages de Sindbad, j’aimais surtout celui où il est emporté par un oiseau gigantesque qui le dépose dans la vallée des serpents (Aussi fort que Tintin s’accrochant aux serres d’un aigle!). On voit ainsi que le téléphone arabe fonctionnait déjà très bien pour relayer des situations invraisemblables et décrire des évènements extraordinaires nés de l’imagination et/ou de la mémoire des écrivains et des conteurs depuis l’Odyssée d’Homère jusqu’au « Devisement du monde » de Marco Polo en passant par Pline l’Ancien et le « Roman d’Alexandre ».
(*)On est loin de se douter en lisant « Les Mille et Une Nuits » qu’à cette même époque l’homme faisait sa demande en mariage aux parents de l’élue de son coeur. Les vertueux parents la relayait à la ribaude en des termes que je transcris en exclusivité pour Bd en prenant l’exemple celui de la petite Annette(**) promise à Abel(**):
-Ma petite Annette, tu viens d’avoir 9 ans : tu es d’accord pour épouser Abel qui est riche, et bel homme pour ses 56 ans ?
-Oui, Papa, oui Maman … qu’il me biaise et qu’on n’en parle plus ! Lui ou un autre…
(**) Les prénoms ont été changés pour éviter tout amalgame…
Pour la fillette un peu rétive de nos jours à mener si jeune son heureuse vie de femme, rien ne vaut , bien mieux que la gifle, une petite excision et le port d’un joli petit voile en tissu synthétique…en attendant le vieillard de 72 ans qui la comblera de semence.
Verrrry funny !
Cela va vous sembler bizarre, mais j’ai décidé de me convertir, décision ferme, définitive et irrévocable. Il vient un moment où dans la vie d’un homme l’ambiguïté doit être levée. C’est fait, je me suis converti au christianisme !
Pour lutter contre les Barbaresques, nous formerons en France, des casinos du Touquet Paris-Plage jusqu’au Mucem de Marseille, une fraternité de Croisés. Amis ! Foin de l’armure pesante sur nos destriers fatigués ! Comme ces preux aventuriers des mers qui nous ont précédés, revêtons nos combinaisons sous-marines frappées de la Croix du Christ, empoignons nos lances à blasphème, et sus aux Infidèles !
Suivez tous, ô nobles Croisés, mon vélo amphibie à remorque Bleu Marine !
Oui, j’ai bien écrit Bleu Marine. Pour ceux qui n’ont pas suivi, j’ai fait repeindre ma remorque rose le week-end dernier.
Naturellement, les jeunes filles qui désirent enrichir leur vie au service de notre djihad, pardon de notre combat, seront les bienvenues dans nos luttes et nos couchettes…
Bien sûr, nos Croisés de l’Institut les préfèrent chrétiennes, cultivées et plutôt jolies, mais sont ouverts à une grande tolérance nocturne…uhuhu !
Notre cri de bataille sera celui de notre bon Christian Bromberger le roi de l’anthropologie des stades : « Nous sommes Footus ! »
Bonne nuit chers infidèles, et n’oubliez pas vos sourates du soir, avant de monter vos Germaine, tout ce que vous faites est sous l’œil du Très Miséricordieux !
C’est moi ou il y a une faute a « nous sommes tous foot » ?
Il manque un « U » non ?
Je me régale en lisant tous ces commentaires mais je préfère nettement Jean Paul à Giovanni . J’ai connu un Giovanni qui faisait un stage ,je ne sais plus où , si c’était Médiapart ou France Inter ou peut être le Monde!!!!!!. Est ce le même ?
« Le Mucem étant un musée de civilisations, plutôt que de valoriser les « héros », nous faisons la part belle aux cultures, aux civilisations et aux échanges. »
Cette phrase est consternante tellement elle est convenue et petite bourgeoise. Elle mériterait à elle seule un commentaire par une classe prépa qui découvrirait l’influence de la « nouvelle histoire » (expression marxiste amusante, reprise sûrement des pubs pour lessives quinici ne lavent pas plus blanc), la perte du héros (mort de l’ancienne histoire sûrement !), la description d’un monde sans transcendance. Mais la « rencontre des autres » est certainement suffisante pour créer l’intérêt !
Je me demande comment des gens ayant un cerveau peuvent vivre dans ce confort intellectuel qui bannit toute virilité ( pas macho hein ?!) et peuvent croire que le monde s’est construit dans la douceur et pour être à la mode, le lait et le miel.
Comment les conquêtes et découvertes ont-elles pu se faire sans « héros » ? Nous avons tous souvenir d’une histoire marquante mais la gratuité de « Bonnet d’âne » me permet de raconter la mienne.
Il existe à Valparaiso une maquette grandeur nature d’une caravelle qui nous apprend les deux choses qui nous intéressent ici. D’abord la taille ridicule de ces navires et la puissance nécessaire aux capitaines pour y conserver l’équipage ! Ensuite le fait que l’expédition espagnole qui arriva à Valparaiso s’était scindée en deux parties à partir du nord du Chili actuel. L’une descendit l’océan par la mer dans une caravelle, l’autre avança par la terre. Rendez-vous plus au Sud. Rien d’extraordinaire sauf qu’il s’agissait de la première expédition et donc point de cartes ! Donc un rendez-vous à jamais et nulle part !
Quel courage fallait-il à ces soldats ? Pourquoi diminuer la vaillance de ces gens en les ignorant dans des expositions (Marseille n’est qu’un avatar) et en leur retirant même leur dignité puisque on les transforme rétrospectivement en monstres, me condamnant ainsi à renier tout mon passé, et si je pousse (à peine) le raisonnement à avoir honte de
mes ascendants.
Il me semble qu’il y a une ignominie à toujours faire passer après les autres, toujours meilleurs, nos pays et nos gens.
Il est possible que dans le cas présent ce ne soit pas volontaire, la réaction du commissaire semble ici le montrer, mais la lecture faite par Brighelli est éclairante. À tout le moins il y a ambiguïté.
Entre deux érudits et un verre de bière ce n’est pas grave.
En revanche quelle édification pour les spectateurs ? Qu’en pense le commissaire ? S’est-il posé la question, comment y répond t’il et est-il sur de son choix ?
Même à Marseille ! la conscience devrait prendre le pas sur la virtuosité ou l’habitude.
Ainsi les colonisateurs s’envoyaient en mer avec de petites maquettes.
Exhibons fièrement leur ignominie sur le gaillard d’avant.
Creep !
…
Comme dit Hillary Clinton à propos des hommes qu’elle a dans le dos.
Pourquoi font-ils tant d’efforts? Parce que l’avenir de la France est de devenir une république islamique, c’est la feuille de route, et qu’il faut préparer le terrain. Ils veulent être des acteurs du changement et, comme on leur a maintes fois prescrit, ne pas regarder dans le rétroviseur. Ou plutôt regarder dans un rétroviseur politiquement correct et éco-responsable.
Je me souviens d’une émission de la chaîne idéologique « la cinq » consacrée à l’Orient. Aux relations entre l’Orient et l’Occident. A la suprématie éclatante de l’Orient sur l’Occident. A l’essor prodigieux de l’Orient pendant que notre Occident se décomposait dans un moyen âge obscurantiste. Petit à petit, on comprenait que l’Orient des Grecs, d’Alexandre le Grand, de Darius, on s’en moquait comme de notre premier rétroviseur. La véritable grandeur de cet Orient mirifique, c’était l’Islam.
L’émission s’achevait en apothéose et, par manque de crédits sans doute, n’allait pas jusqu’à la bataille de Lépante et jusqu’à la Renaissance, l’essor de la Science moderne, l’explosion de la littérature, tout ce dont notre moyen-âge obscurantiste a été la matrice.
Amusant.
http://www.neoprofs.org/t113132-blanquer-les-enseignants-seront-recrutes-par-les-chefs-d-etablissement
En pratique, des annonces mais aucun fait — ni sur les programmes, qui sont toujours ceux de Najat, ni sur la formation, qui est toujours celle des ESPE, ni sur rien. Ah oui, des rentrées en musique.
Dans la même veine, il y a aussi le musée Confluence à Lyon.
Déjà, emprunter ses escaliers « 3D » dont la pente a été créée sur ordinateur, relève du numéro d’équilibriste, voire de la visite chez un médecin spécialiste de l’oreille interne. Et si on tient encore debout après les escaliers, la collection permanente est un alignement de rares objets « ethico-sociologico-paléontologiques » sans aucun lien entre eux, de salles sombres séparées un dédale de couloirs interminables, agrémentés d’explications rédigées dans une novlanguede ludico-hidalgo-bobo niveau maternelle, deuxième année.
Heureusement, le jour où nous sommes tombés dans ce traquenard, comme tant d’autres visiteurs hagards, nous n’avons pas payé l’entrée… c’était la journée du « patrimoine »…!
Excellente description ! Nous avons eu la même impression. Malheureusement il me semble que nous sommes nombreux à l’avoir !
Les élites de ce pays perdent le sens commun.
Pour s’en rendre compte voici l’église (sans clocher, ni cloches, que penserait-on ?) construite à côté de Rennes (faut dire que les Bretons en matière de politiquement correct ce sont des pros) :
https://www.google.fr/amp/m.20minutes.fr/amp/a/2120099
Plus c’est moche et fonctionnel et indifférencié plus c’est moderne ! Et ils ont osé l’appeler Anastasia ! Vade retro…
Et oui, hélas, c’est à Saint-Jacques de la Lande qui jouxte Rennes.
On n’est pas obligé de refaire des cathédrales, mais enfin cela tient plus du silo à blé.
Espérons que l’intérieur soit propice à la transcendance, mais puisque l’évêque a l’air content….
Mes amis, je suis hélas dans l’impossibilité physique de commenter aujourd’hui. À l’Observatoire j’ai fait la connaissance d’une polytechnicienne de surfaces courbes et après lui avoir écrit ce poème saturnien:
« Viens voir mes combles
Que je te comble
Ô ma colombe. »
je n’ai eu aucun mal à la ramener la maison. De joie, grimpant au rideau sur la musique de l’Or du (coup de) Rhin je me suis retrouvé sur la solide armoire Henri II de ma chambre…et avec cette foutue lombalgie, impossible d’en redescendre.
Décidément « Tout cède et rien ne tient bon » … sauf les armoires Henri II.
À demain !
« Aventuriers des mers » : un programme d’autant plus alléchant que l’Inspection générale a eu la bonne idée de décréter que le thème des prépas scientifiques, cette année, serait justement l’Aventure … »
« La citation d’Albert Londres, à l’entrée, faisait bon genre — beau sujet de dissert en perspective :… »
Le Maître est ,d’un certain point de vue, semblable à ses collègues;même au mois d’août il ne fait rien,sans penser à ses élèves.
Est-ce une forme d’aliénation ?
Mais j’ai passé l’été, faute de prendre des vacances, à préparer mes cours, qu’est-ce que vous croyez !
« l’Aventure (Homère, Conrad, Jankelevitch)… »
Le Maître nous confiait naguère que s’il aimait lire les écrivains de langue anglaise dans le texte, Conrad lui avait toujours résisté.
Pourquoi ?
Muni d’un bon dictionnaire,va-t-il tenter une nouvelle fois l’aventure ?
Le Maître n’est pas homme à renoncer.
PS Dans une nouvelle que je n’ai pas sous la main, Conrad parle d’un archipel d’Asie (dont j’ai oublié le nom) et dit « dans l’intérieur de l’achipel X…si tant est qu’on puisse parler de l’intérieur de l’archipel X »
Camaïeutes,à vos claviers.
Le MUCEM, raconté par Super-Prof, ressemble comme deux gouttes d’eau à une Caverne de Platon moderne.
On projette des images sur les murs de la Caverne et les prisonniers confondent les simulacres avec la réalité.
Le thème des aventuriers aurait pu être traité de façon plus large dans ce billet, sur l’opposition fructueuse entre peuple des arbres et peuple des bateaux.
Aux dernières nouvelles le boutre du Sultan a coulé au confluent de la Garonne.
J’aime beaucoup le mot mot « boutre » que h comme à cheval à remis au goût du jour sur ce fil.
Une légère inattention suffit à le con fondre avec foutre ou bougre.
Au MUCEM ya que des bobos et des profs.
Je le sais car je fais partie d’une des deux catégories.
Le plus comique est que la population-cible s’en bat les … flancs.
Allez en paix.
ps: p…je sens arriver la sortie sco bien dégoulinante…
déprime…
T’as raison sisyphe, Sindbad ou Avicenne ou Averroes, c’est seulement l’arabe qui cache les affolés !
On sonne chez les sisyphe:
Driiiing ! Driiiiiing…
– Tu vas ouvrir, chérie ?
– Bien sûr mon choux !
– Bonjour ! c’est qui ?
– C’est Mahomet, madame !…
– C’était qui, mon trésor ?
– Le Père Noël ! … rien d’intéressant
Tribulations d’un trublion en Chine:
J’aime beaucoup Lang Lang pour son plaisant côté grimacier sans minauderies:
http://langlangfoundation.org/wp-content/uploads/2015/02/LangLang_Foundation_HK_VFraile_0369-691×460.jpg
De plus, si on prête bien l’oreille on remarque qu’il se trompe rarement de touche et ne confond pas les noires avec les blanches…ou les jaunes.
Conclusion: même sans aimer la musique, il peut plaire ou pas !
Prendre langue deux fois n’est-ce pas un peu trop ?
Nuits de Chine, nuits câlines:
J’aime beaucoup Yuja Wang, car il n’y a pas que le piano qui compte dans sa vie:
http://www.trbimg.com/img-592b47ee/turbine/la-1496008678-j2ontcnmyb-snap-image
Il y a aussi la vertigineuse chute des reins, la cambrure du dos non-euclidienne, et ses robes de soie aguichantes…
Conclusion: on est mélomane ou pas !
D’ailleurs, comment peut-on aimer, même cultivée, une femme vieille et ridée par le temps ? je me le demande, il y a tant de jeunes beautés !
L’intelligence et le talent, qualités si rares chez la plupart de nos sœurs, n’excuse pas une erreur de cette nature…uhuhu !
n’excusent…
JPB: Que pensez-vous du livre de Bernard Ravet,’Principal de collège ou Imam de la République et dont l’Express a publié un extrait cette semaine, qui alerte, à en faire peur, sur les progrès de l’Islamisme à l’école et notamment dans votre bonne vieille ville de Marseille?
Faut que je lise son livre.
Même question! Espérons un billet sur ce sujet!
Quand je m’adresse à Hervé je parle à un expert es-jeux de langue !
Ceci dit la musique est une langue à part entière et Clara Haskil toute bossue qu’elle était pouvait faire chavirer des cœurs en tapant sur des touches d’ivoire …
Quel est le compositeur de génie qui écrira un strip-concerto pour dame obligée afin de satisfaire la libido de H. ?
Au fur et à mesure que les mouvements ont lieu la concertiste enlève un à un ses vêtements et se retrouve dans le plus simple appareil au moment de la coda finale !
Sous les ovations d’un public de plus de dix-huit ans … et des poussières !
Il y aura aussi la maîtresse de piano qui munie d’un fouet dressera les auditeurs pour que leurs oreilles se tendent au bon moment – cette Lola Montès nouveau style fera monter l’exaltation perverse au gré de ses humeurs connotées.
A ce moment le Mucem deviendra un café-conc’ pour noctambules.
… avertis les noctambules ! Comme feu Jean-Christophe.
Dans l’univers rock-pop on utilise des tenues psychédéliques pour retenir l’attention du public, on use de feux d’artifices et de jeux de lumière compliqués à souhait – c’est peut être que cette musique n’a pas la puissance hypnotique requise pour capter à la fois les sens et toute l’intelligence !
Dans la musique classique on affiche la sobriété – surtout depuis l’ère victorienne – smoking et queue de pie de rigueur pour les hommes, robes longues pour les femmes. Je me souviens de ce violoniste anglais Nigel Kennedy qui avait cru se créer un look d’iroquois peut être pour compenser un manque de charisme !
« Sous les ovations d’un public de plus de dix-huit ans … et des poussières ! »
Pierre, « et des poussières » est valable aussi pour Lang Lang, adulé des adolescentes chinoises.
Dans ce face-à-face de ces deux pianistes chinois, je me montre volontairement plus dur avec Lang Lang quand j’ironise (à peine) sur son jeu noires/blanches. Rarement vu un remueur de commode pareil. Souvent, il lit mal les partitions (accentuations à côté du texte, etc…rien à voir avec un Horowitz qui pourtant prenait pas mal de liberté avec la partition).
Pour Yuja Wang, tu peux la voir comme une Lola Montez ou une illustration en chair et en os du « Traité de la concupiscence » de J-B.B. mais je t’assure qu’elle est vraiment bonne ! Quand je la vois arriver sur scène avec ses talons hauts et ses robes fendues, j’imagine qu’elle les met uniquement pour moi. Je prends chacune de ses tenues comme une déclaration d’amour dont je suis hélas que le messager…métier difficile s’il en est, crois-moi !
Pendant que Roquet se pignole sur des couvertures de cd, la vraie pianiste fait gémir bien des sommiers.
Ceci n’est pas une pub; c’est juste une question à l’écrivain:
C’est fréquent ces analogies de première de couverture?
https://abcmathsblog.blogspot.com/b/post-preview?token=eS5-H14BAAA.qgozyG3kaVwTjZbfUslbeL_ZnRLep6AH5esF_33vL46wsV3ZASvK0FZHpPJH6hhP.rugGqu4o1s10itGp-0tzeA&postId=3690237810315288311&type=POST
Je ne savais pas — mais c’est effectivement frappant.
Invalid securityToken.
Error 403
J’aimerais voir cette couverture
L’accès n’est effectivement plus autorisé. Il s’agissait d’un livre dont la couverture ressemble à celle d’un ouvrage de JPB.
(Je n’ai lu que quelques pages et je ne souhaite pas faire de publicité)
Parce que si tout est permis, je demande la même couverture avec les mêmes couleurs pour mon prochain livre (en cours d’écriture )
Le titre de mon prochain livre ?
Probablement « Roquet ou la turlute » (le choix n’est pas encore définitivement arrêté.
Cette semaine « Que choisir » vous a préparé un dossier de rentrée.
…
Petit quizz : qu’est-ce qui est plus coûteux, une péripatéticienne de choc ou une maquilleuse présidentielle ?
Les deux doivent réveiller les morts-vivants ….
La Lola Montès du pinceau maquilleur au palais élyséen sera-t-elle chassée par le peuple de Paris comme la vraie le fut du château de Louis 1er de Bavière par le petit peuple munichois ?
OÙ SONT LES FEMMES ?
Mes biens chers Frères !
L’heure est grave, comme aux plus sombres heures de notre Histoire.
Devant le danger de l’intolérance, devant la révolte révoltante de certaines égéries, face aux périls nombreux qui apparaissent sur ce blog, pour lutter contre les viragos littéraires dévoyées qui ont LÂCHEMENT DÉSERTÉ ce blog, une seule attitude, mes amis: l’Union sacrée !
Aujourd’hui, ici même, fêtons la naissance du M.L.F. !
Qu’est ce que ce MLF nouveau ? Quel sera son combat ? Je vais vous le dire !
Le MLF rassemblera tous les hommes valides de ce blog, les « MÂLES LANGOUREUX FEMINISTES ».
Elles s’organisent ? Faisons de même ! Nous avons demandé à JPB d’en être le Président d’Honneur…Il se tâte, refusant souvent les plus lourdes charges. Il nous accompagnera discrètement, soyons en persuadés !
Rassemblement !
Luttons contre l’intolérance et le sectarisme féministe bloguesque !
(Exemptés de cotisation : chômeurs, incultes, briseurs de grèves, retraités avinés. Concours d’entrée obligatoire pour les universitaires, intellectuels, professeurs, souvent affaiblis par des années d’humanisme.)
A bientôt ! Combattons pour nos idées !
(*)Allons bon, coralline, lili,…liste non exhaustive.
non exhaustive,c’est le moins qu’on puisse dire
Je viens de déposer les statuts de notre mouvement le M.L.F. les « MÂLES LANGOUREUX FÉMINISTES ».
Les termes principaux des statuts que je propose pourraient être les suivants :
– Je m’engage à ne tenir aucun propos abusivement agressif, grossier, injurieux, menaçant, envers une autre intervenante, quel qu’elle soit.
—> NON !
– Je m’engage à n’utiliser qu’un seul et même pseudo féminin.
—> NON !
– Je m’interdis toute usurpation de pseudo féminin.
—>NON !
Si vous les acceptez, vous renverrez votre accord à JPB en ajoutant la phrase suivante qui sera notre cri de guerre:
« J’ai lu, j’ai compris, j’ai conclu ! »
Statut annexe à rajouter:
En ce qui me concerne, sur les trois points qui précèdent, je m’engage définitivement.
—> NON !
Je m’engage à faire systématiquement le contraire, au nom de la liberté d’expression
utilisée par les imbéciles dans mon genre … majoritaires.
—> OUI !
Le 8 octobre 1926, Gide rencontrait Félix Eboué, administrateur issu de l’école coloniale, au fin fond de la brousse. Il le décrit comme « remarquable et fort sympathique ».
Dans l’édition Pléiade, ceci conduit à la note suivant, extraite de la correspondance d’Eboué avec un de ses amis :
« A. Gide a été mon hôte quelques jours. Que vient-il faire en Oubangui ? Il doit envoyer des articles au Temps, paraît-il. Il sortira probablement sur les coloniaux une de ces soties à la manière des Caves du Vatican. Je lui ai carrément dit que les Guyanais en général, et son hôte en particulier, n’avaient pas été précisément comblés d’aise par les goujateries imprimées d’Albert Londres et de Chadourne. Il a été visiblement gêné, et a détourné la conversation. »
Edwy Plenel, lui aussi, aime beaucoup Albert Londres. Vous rendez-vous compte que dans une cinquantaine d’années, on enseignera que les musulmans étaient horriblement mal traités dans la France contemporaine, sur la base des écrits de l’ex moustachu du Monde…?
Espérons du moins qu’il ne se mange pas un platane, pour éviter les soupçons envers l’alt-right qui ne manqueraient pas d’être agités.
Etrange, d’ailleurs, que les décès rapprochés de Descoings et Olivier Ferrand ne les aient pas encore transformés en martyrs de la discrimination positive.
Devinette : quels sont les points communs entre Gaston Billotte, Charles Huntziger, Władysław Sikorski et Philippe Leclerc de Hauteclocque ?
Titres d’époque : un Polonais à la tête dure succède à un Polonais à la tête dure.
(Dernière minute : Macron aurait réalisé récemment que la Pologne est à présent dirigée par une Polonaise à la tête dure.)
Il ne s’agit pas de mépris des noirs chez Stengers, mais de considérer les différences de psychologies qui pouvaient réellement exister à l’époque, en fonction de l’état d’organisation des sociétés.
Et le fait que la colonisation européenne a réellement pu faire progresser cet état d’organisation, et in fine cette psychologie.
J’avais déjà mis ce lien, par exemple :
https://www.youtube.com/watch?v=j2VYoVoiipE
De ce fait, parler uniformément de colonisation a peu de sens (c’est pourtant bien ce qui est fait dans le cadre du programme, quand on nous parle d’une « triste réalité coloniale » ou quand la postface de l’édition spécifique prépas de Conrad dit que les élèves des public schools anglaises étaient soumis à un bourrage de crâne pour devenir des colonisateurs).
Car, pour s’en tenir aux colonies européennes, les histoires ont été très différentes, et l’état d’avancement des sociétés, perçus par les Européens, très différents aussi.
Voilà par exemple comment un gouverneur d’Indochine parlait de l’Asie :
« Dans la même année, le gouverneur général [de l’Indochine] Pierre Pasquier (1928 – 1934) s’entretenant avec le journaliste R. Valande lui dit ‘depuis des milliers d’années, l’Asie possède son éthique personnelle, son art, sa métaphysique, ses rêves. Assimilera-t-elle jamais notre pensée grecque et romaine ? Est-ce possible, est-ce désirable ? Jusqu’à aujourd’hui et à notre contact, elle n’a procédé que par imitation, elle s’efforce de marcher sur une voie parallèle à la nôtre. Il y a juxtaposition. Peut-il y avoir pénétration intime ? Où trouver entre l’Asiatique et nous le ciment et le lien ? Nous Gaulois, nous étions des barbares. Et, à défaut de lumières propres, nous nous sommes éclairés, après quelques résistances, à celles qui venaient de Rome. Le liant du christianisme acheva la fusion. Mais en Asie, sans parler des éloignements de race, nous trouvons des âmes et des esprits pétris par la plus vieille civilisation du globe.’ » Pierre Brocheux, histoire du Vietnam contemporain
donc on voit bien que le respect ambigu du titre de Michaux, Un barbare en Asie, était partagé à l’époque. Mais, en Afrique, la situation était différente.
Et spécialement au Congo, car Stengers dit que les Belges considéraient le Rwanda et Urundi, récupéré après la première guerre, comme plus évolués, plus organisés.
Incidemment, cela montre aussi pourquoi il peut être néfaste de tout mélanger, comme Coppola. Le Vietnam n’était pas l’Afrique, et l’Afrique n’était pas ce que pourrait faire croire une lecture trop rapide de Conrad, comme y pousse l’état d’esprit actuel.
Par ailleurs, la guerre du Vietnam, ce n’était pas gentil du tout de la part des Américains. A la différence de la guerre de Corée, 15 ans plus tôt. A moins que ce ne soient les perceptions qui aient évolué entre temps…
D’après le Canard enchaîné, dans un vieux numéro, Chirac aurait déclaré que les intellectuels « se branlent tellement qu’ils en mettent plein les murs ».
J’ignore si Chirac a réellement tenu ces propos, mais quand je lis votre collègue auteur de manuel (« l’Autre, dont le seul tort était de ne pas avoir la poudre de fusil ») c’est tout à fait l’impression que j’en retire.
Ah, Chirac aurait dit ça ?
Les intellectuels ne passent pourtant pas pour être des foudres de guerre. Les rustres, en revanche…
« Augustin — Ah ! ah ! ah ! mam’selle, je me meurs !… je n’en puis plus !… Allez donc plus fort, je vous en conjure… Ah ! sacrédié ! je n’y vois plus clair !…
Dolmancé — Redoublez, redoublez, Eugénie ! ne le ménagez pas, il est dans l’ivresse… Ah ! quelle abondance de sperme !… avec quelle vigueur il s’est élancé !… Voyez les traces du premier jet : il a sauté à plus de dix pieds… Foutredieu ! la chambre en est pleine !… je n’ai jamais vu décharger comme cela, et il vous a, dites-vous, foutue cette nuit, madame ?
Mme de Saint-Ange — Neuf ou dix coups, je crois : il y a longtemps que nous ne comptons plus.
Le Chevalier — Belle Eugénie, vous en êtes couverte.
Eugénie — Je voudrais en être inondée. »
Dans le journal de Roger Martin du Gard, on en apprend pourtant de belles sur Gide, précisément dans ces ordres de grandeur, et à la suite encore.
Quant à Sade, je me souviens d’avoir eu La philosophie dans le boudoir dans mon cartable le jour de l’oral du bac de français ; je venais de l’acheter, à l’immense et centenaire librairie où je passais souvent mes pauses déjeuner, dans divers rayons (sciences, histoire, bd, et souvent les livres de poche).
Quelques semaines plus tard, je crains bien que l’exemplaire de Sade soit parti à la poubelle, en sous-sol. Il avait fait son temps.
C’est RMG qui avait présenté Marcel de Coppet à Gide, en 1920. Dès cette époque, Gide prévoyait d’aller au Congo, où Coppet était administrateur colonial.
Ledit Coppet, qui était protestant, comme Gide et Allégret, correspondait avec RMG (2 mois de délais pour le transit courrier ; 3 ou 4 ans d’absence de France entre chaque retour…).
Lorsque Gide était venu, Coppet espérait l’utiliser pour faire avancer divers dossiers locaux, et peut-être pour obtenir une promotion.
Il y a un courrier, juste après l’arrivée de Gide (après plusieurs mois de brousse) où il dit que Gide est d’accord pour mettre les pieds dans le plat sur certaines choses, et très amusé à l’idée d’emmerder Antonetti, gouverneur général de l’AEF et supérieur de Coppet.
Mais, pas de chance, Coppet n’est en fait pas promu. Et il semble que Gide s’entendait aussi avec Antonetti, contre les compagnies concessionnaires.
Gide et RMG, qui se demandaient si le Voyage au Congo était responsable de la non-promotion de Coppet, avaient alors fait diverses démarches auprès de hauts responsables (Lyautey, Herriot, etc etc) pour qu’il ait son galon.
Ils avaient été fort bien accueilli par Lyautey ; par Herriot aussi, mais celui-ci se demandait s’il pouvait intervenir, car il avait obtenu de Coppet des informations destinées à emmerder Augagneur, ex gouverneur général de l’AEF et rival de Herriot.
Coppet avait été promu, et plus tard sous le Front populaire mieux promu encore (gouverneur général, à son tour).
Bref, vous voyez d’ici le panier de crabes…
Avez-vous lu le reportage (c’est dans une petite édition à 2 €) d’Albert Londres sur le Tour de France ?
Non.
Plein de bonnes intentions, j’avais emprunté ceci il y a quelques années:
https://www.amazon.fr/Oeuvres-compl%C3%A8tes-pr%C3%A9sent%C3%A9-Pierre-Assouline/dp/2869597894/ref=sr_1_4?ie=UTF8&qid=1503840329&sr=8-4&keywords=albert+londres
en bibliothèque, mais il m’est tombé des mains.
Comme le dit Gide dans son Journal :
« « Si le livre n’avait déjà paru, j’aurais soin de joindre à l’appendice quelques considérations que le zèle excessif de certains peut faire naître. Rien de plus préjudiciable à une cause, si excellente qu’elle puisse être, que certaines exagérations de ses défenseurs. Les adversaires de cette cause s’en font une arme facile qu’ils retournent contre la cause, ne retenant et présentant au public que l’exagération même de certaines revendications pourtant parfaitement justifiées en elles-mêmes. »
Je m’en suis tenu, cet été, au rapport Brazza (le rapport est fourni sandwiché entre deux couches de conneries anticoloniales contemporaines) et au livre de l’historien belge Jean Stengers, « Congo, mythes et réalités », qui m’a semblé très bon.
Plus royalistes que le roi ?
Scène contemporaine au Congo Brazzaville :
http://www.adiac-congo.com/content/memorial-pierre-savorgnan-de-brazza-le-vice-ministre-chinois-du-commerce-decouvre-la-page-de
Notez que « l’Autre, dont le seul tort était de ne pas avoir la poudre à fusil » (à en croire l’un de vos collègues, auteur de manuel pour le thème de l’année) ; l’Autre, donc, semble bien avoir l’intention de garder les talons aiguilles et pantalons moulants, qui ne faisaient pourtant pas plus partie de son univers d’avant que la poudre à fusil…
L’Autre, en fait, semble assez content de la société occidentalisée amorcée par la colonisation, et ne veut pas retourner vivre dans des huttes au milieu de cannibales. Donc on a bien fait de le pousser dans ce sens, sans doute ?
Je suis en train, à cause de Conrad qui est à mon programme, de bosser la question. Vendredi, j’ai lu À la recherche de Voulet, Dugong m’ayant aiguillé ici-même sur l’affaire Voulet-Chanoine dont j’ignorais tout (et qui est postérieure, de très peu, au roman de Conrad, comme si le romancier avait produit de la réalité). Demain, dans le train, je lirai Capitaines des ténèbres, de Serge Moati et Yves Laurent, sur le même sujet (il y a un film aussi fait par les deux mêmes). Tout cela m’a mis sur la piste des Fantômes du roi Léopold, d’Adam Hochschild, que j’ai commandé et qui arrivera début septembre : Adam Hochschild y identifie le Kurtz de Conrad à Léon Rom, un administrateur belge joué par Christoph Waltz dans un film très oubliable, la Légende de Tarzan, sorti il y a deux ans. Tout cela m’a obligé à commander Envisioning Africa: Racism and Imperialism in Conrad’s « Heart of Darkness », de Peter Edgerly Firchow (ça, je sens que ça doit être quelque chose). Bref, je nage dans les horreurs exotiques — dont l’affaire Toqué-Gaud, sur laquelle enquêta Brazza. La question de savoir si l’indigène sacrifié pour le 14 juillet a eu un bâton de dynamite enfoncé dans la bouche ou dans l’anus (http://www.afrik.com/article27084.html) est secondaire, mais ça donne une idée.
Lisez donc le livre de Stengers, qui est un historien sérieux, cela fera contrepoids aux âneries de Hochschild.
Le type « sacrifié » pour le 14 juillet était coupable de meurtre. Si vous pensez que le mode d’exécution est secondaire, je ne vois pas très bien quelle différence vous faites avec le peloton d’exécution.
Et il y a eu scandale, ce qui prouve bien que la norme attendue par les sociétés occidentales n’était pas cela ; de même que la campagne de Morel. Donc pourquoi se focaliser sur les « horreurs exotiques », généralement marginales (le Congo belge sous Léopold fait exception) et condamnées, en oubliant les aspects positifs de la colonisation ? Car vous savez très bien que cela revient à monter la tête des minorités contre la majorité, en France même.
Le chemin de fer français a fait dans les 16 000 morts ; une étude de 1967 en parle ici :
http://www.persee.fr/doc/cea_0008-0055_1967_num_7_26_3098
Mais, en échange, ils ont eu un chemin de fer, qui servait au commerce, et donc à tout le monde (dans le rapport Brazza, on a une première idée des flux de marchandises entrants et sortants : alcool, tissus, fusils à pierre ; et le rapport recommande de dissuader l’importation d’alcool).
Comme il a été construit à peine 10 ans après Verdun et le Chemin des Dames, on se demande qui s’est réellement fait baiser. Etait-ce pire de mourir pour satisfaire les ambitions de Nivelle, ou pour développer son pays ?
L’étude que je cite explique bien les causes de la mortalité (localisée, par ailleurs ; côté intérieur ce n’était pas le cas) et le fait que des mesures ont rapidement été prises pour corriger cette mortalité.
Les erreurs de conception qui ont existé dans les deux cas (chemin de fer, offensive Nivelle) sont elles abominables dans un cas, envisageables de manière historique et dépassionnée dans l’autre ? Pourquoi ?
Enfin, il est malhonnête de la part de tous ces historiens militants de passer sous silence les conditions d’existence initiales dans ces pays ; et de ne pas expliquer, par exemple, que le travail forcé, lorsqu’il était demandé par l’administration, était en fait une forme d’impôt (pour la construction des routes, abris pour les porteurs…). Comment faire autrement dans une société sans numéraire ?
Bref, les exagérations dont parle Gide sont à présent prises pour argent comptant, et on oublie le contexte. Gide lui-même n’était pas dans cet état d’esprit, il explique l’utilité du chemin de fer décrit par Conrad dans une note du Voyage au Congo, ce que ne fait pas le caractériel polonais.
Déformation mémorielle, militantisme politique, bordel garanti dans « l’intégration ».
Par les mêmes historiens gauchistes qui nous ont imposé ces minorités…et qui, disent-ils, sont vigilants face aux « usages publics de l’histoire ».
Je ne mets aucune sentimentalité dans mes lectures — et je ne déteste pas qu’un historien dérive vers le roman : ce que j’aime chez Conrad c’est la puissance du récit — je me fiche assez de savoir si ce qu’il raconte est conforme ou non au réel. Mais pour faire cours je suis bien obligé de rendre compte des lectures de Conrad — aussi niaises soient-elles. Si je n’en parlais pas, les élèves seraient capables de les recréer pour leur compte. Autant les déniaiser.
Quand je pense qu’on a reproché à Coppola de filmer dans Apocalypse now des événements qui ne s’étaient pas passés au VietNam… Il a fait un grand film, et le roman de Conrad est un grand roman — j’y jette l’œil qu’a dû avoir Céline lorsqu’il s’en est inspiré dans le Voyage.
Je pense qu’il vaut mieux s’en tenir aux historiens qu’aux vulgarisateurs et journalistes, au minimum.
Sur tous les sujets historiques auxquels je me suis intéressé, j’ai constaté des déformations importantes.
Et je me méfie comme la peste de la confusion entre histoire et roman :
j’ai feuilleté rapidement en librairie les 5 ou 6 manuels proposés sur le thème de l’année ; tous parlent comme si Conrad décrivait la réalité ; seul l’un d’eux dit qu’il est possible qu’il exagère, et mentionne le contexte historique (quoi qu’avec des erreurs), chez GF.
Je n’ai pas lu Hobbes, mais il me semble que l’administration coloniale belge a joué le rôle du Léviathan.
Le livre de Stengers s’arrête le 30 juin 1960. Mais le destin de l’ex colonie quand on a retiré le Léviathan est révélateur.
Peut-être aurait-il été meilleur de suivre ce qui se profilait aussi côté belge, une transition d’une trentaine d’années. Un peu moins de démagogie n’aurait pas nuit, là-bas comme ailleurs.
Pour conclure, un article de Jean Stengers :
http://www.persee.fr/doc/rbph_0035-0818_2004_num_82_1_4819
« les malaises de l’histoire coloniale » (1979), qui est aussi en annexe du livre dont je vous parlais.
Il doit se faire aimer, Jean Stengers, dans le contexte actuel.
Ce qui me sidérera toujours c’est que l’Arabe n’est jamais perçu comme colonisateur, en Afrique. Il s’y est livré au moins à autant d’horreur que l’Européen, il a islamisé par la force, mis en esclavage plus de Noirs que jamais la traite atlantique en a exportés, il a le mépris du Noir à fleur de peau (et aujourd’hui encore), mais on n’en parle pas.
Je crois que les seuls à effleurer le sujet, parfois, sont mes élèves d’origine berbère — et encore ! Et ce n’est jamais que dans le contexte de l’indépendance réclamée de la Kabylie.
Le Vespéral titre : « Rétrogradé en tempête tropicale, l’ouragan Harvey fait deux morts »
Voilà ce qui arrive quand on contrarie un « puissant ouragan ». On les dit très susceptibles et ce n’est manifestement pas du vent.
Il est question de déboulonner Nelson du haut de sa colonne – parce qu’il aurait été au moins aussi esclavagiste que Napoléon Bonaparte !
Encore un ouragan de mauvaise foi …
C’est drôle ! Puisque tous les grands hommes de l’Antiquité étaient partisans de l’esclavage …. effaçons de nos mémoires l’Antiquité gréco-romaine.
Malheur aux vaincus disait-on à l’époque de César ! Qui seront les vaincus de l’esprit moderne ? Qu’est-ce donc que l’idéologie dominante veut mettre en esclavage et réduire au silence le plus complet ?
…
Car l’esprit de domination et la volonté de réduire à l’état d’esclave les vaincus n’a pas cessé soudainement comme par magie !
Ceux qui veulent effacer toute trace d’un passé qui ne prépare par leur apothéose montre l’étendue de leur ambition à la fois sotte et vaine.
Echanger des grands hommes pétris de vices et de vertus contre des hommes qui assoient leur réputation sur la nullité du passé c’est affirmer que le vide prévaut sur la matière – ce qui hélas n’est que trop facile !
Vous savez où a eu lieu la bataille de Trafalgar ? Dans le détroit de Gibraltar qui ferme la Méditerranée ; c’est donc bien le sort de toute cette région du globe qui a été scellé en 1805 ! Cela annonce la domination anglaise sur les mers qui durera jusqu’à la seconde guerre mondiale.
La lutte pour la domination des esprits est un miroir de la lutte pour la domination des terres et des mers.
Avez-vous lu le livre de Bernard Ravet? C’est catastrophique:
«Il est normal de lapider une femme adultère»
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2017/08/27/01016-20170827ARTFIG00145-fanatisme-religieux-le-coup-de-gueule-d-un-principal-de-college.php?pagination=25#nbcomments
Je compte bien en rendre compte. Faut que je le lise, avant…
Une suite à l’exposition Vide-ordures:
http://poubellelaville.fr
Je suis ravi d’avoir lu votre article sur cette exposition qui me faisait saliver avant que j’aille la voir. J’ai tout de suite senti la volonté de faire valoir la culture islamique, et d’effacer ( ou d’oublier) la nôtre. J’espérais voir quelque chose sur la Compagnie des Indes Orientales lorientaises, rien.
J’ajoute que j’en suis sorti avec un lumbago carabiné car les panneaux descriptifs des objets exposés étaient à 1 mètre du sol et mal éclairés.
Comments are closed.