William Orpen (1878-1931), Nuit (n°2), 1907

On se rappelle bien sûr ce joli dialogue, sous le balcon :

« ROXANE, s’avançant sur le balcon.
C’est vous ?
Nous parlions de… de… d’un…

CYRANO
Baiser. Le mot est doux !
Je ne vois pas pourquoi votre lèvre ne l’ose ;
S’il la brûle déjà, que sera-ce la chose ? »

La mise en mots précède la mise en bouche : le baiser, avant de s’échanger, passe par le langage — ne serait-ce que celui que l’on échange avec soi-même. Quoi, moi, l’embrasser ?

Vient alors le moment où la voix s’éteint, quand les langues s’emmêlent.

Il est significatif qu’un même mot, en français, désigne ce qui se parle et ce muscle charnu tapissé de papilles. Les Anglais ont raté l’équivoque, qui distinguent language et tongue — alors que c’est au fond un même processus (tout jeu de mots ici est volontaire) qui commence en une articulation et s’achève sur une certaine façon de se désarticuler, de s’écraser les lèvres.

Un même mot désigne pareillement le premier baiser et le fait de copuler. Parce que les langues, en se nouant, se dénouant et s’emmêlant, miment ce qui adviendra à plus ou moins long terme — deux minutes, deux jours, ou deux semaines. Leur baiser échangé, Juliette et Roméo passent naturellement, en quelques battements de cœur — le battement de cœur est la mesure temporelle des amants, qu’ils soient à Vérone ou ailleurs — du balcon accroché à la façade au lit profond comme un tombeau.

Toulouse-Lautrec (1864-1901), Dans le lit, le baiser, 1892

Il est significatif que le baiser soit à peu près ignoré de l’industrie pornographique, qui appauvrit l’ambiguïté et se concentre (là aussi, les amateurs d’équivoque s’esclaffent) sur les actes toujours identiques de la sexualité filmée. On se souvient qu’autrefois, commerce était aussi à double sens. Mais l’argent a tué ce qui dans le mot — le doux commerce — impliquait une relation sentimentale ou sensuelle.

D’où les éclats de rire des élèves confrontés à Louise Labé :

« Baise m’encor, rebaise-moi et baise ;
Donne m’en un de tes plus savoureux,
Donne m’en un de tes plus amoureux :
Je t’en rendrai quatre plus chauds que braise. »

Parce que ces petits crétins n’entendent plus que le sens pornographique de baiser. Que des amants s’embrassent au lieu de forniquer d’entrée (là encore…) les dépasse. Qu’ils s’embrassent même durant l’étreinte leur paraît incongru. Comment s’étonner que leurs ébats soient de plus en plus rares, disent les statisticiens, puisqu’ils se réduisent et se résument à des tressautements disharmonieux ? L’étreinte réduite à l’acte tue nécessairement l’amour. Le baiser est à la fois le préliminaire obligé et le fil conducteur de l’érotisme — qui contrairement à la pornographie est essentiellement affaire de langage. On écrit des romans érotiques (pour en avoir rédigé quelques-uns, j’en connais un bout sur le sujet), on produit des follicules ou des films pornographiques.

Le cunnilingus même, qui transpose dans l’hémisphère sud le baiser commencé au nord, doit être pratiqué comme un acte de langage — « baiser, au bord des lèvres, l’âme », dit Cyrano : pensez donc que l’on parle de l’âme d’un canon. Il n’est pas question de farfouiller entre ces lèvres secondes comme un pourceau en quête de glands (là aussi…).

C’était ma contribution à cette nuit de la Saint-Sylvestre que je vous souhaite longue et ardente. Rappelez-vous : ce que l’on fait à la bascule de l’année, on le fait toute l’année.
Alors, appliquez-vous, parlez-lui, étourdissez-la de langage. Le reste viendra en sus — et là encore, les amateurs de calembours s’en donneront à cœur joie.

Jean-Paul Brighelli

Gustav Klimt (1862-1919), Le Baiser, 1908-1909

122 commentaires

  1. Les Anglais ont raté l’équivoque, qui distinguent language et tongue —

    i) raté,raté…ils n’ont pas choisi
    ii) il est fondamentalment vrai que dans l’anglais qui se parle aujourd’hui, »tongue » désigne l’organe et language la langue (ou le langage) qui se parlent
    iii) chipotons un peu,tout de même
    a) la glossolalie se dit (encore aujourd’hui) « speaking in tongues » (une occurrence dans The Crucible d’Arthur Miller)
    b) Addiosn se réfère au latin et au grec comme étant des « ancient tongues » La séparation language/tongue n’est pas si nette que ça
    c) si je dis d’une femme qu’elle a « a sharp tongue » (lit. une langue aiguisée/ tranchante) ce n’est pas que je craigne que, d’un coup de langue, elle puisse abolir mes testicules, c’est que je sais que son verbe peut faire mal, qu’elle est un as de l’épigramme.

  2. Fatwa brighellienne:

     » Il n’est pas question de farfouiller entre ces lèvres secondes comme un pourceau en quête de glands (là aussi…). »

    Alors ça! J’ai besoin d’une explicitation.

    Léchage doux et soigneux du « glans clitoridis », verboten ?

    Ca peut quand même pas être ça le sens de la fatwa,non ?

  3. Avant tout :
    Bonne année à toutes et tous. Meilleure que 2024 ce qui permet de couvrir tous les cas de figure. .
    » Il n’est pas question de farfouiller entre ces lèvres secondes comme un pourceau en quête de glands (là aussi…). »
    Dans ce type de phrase on hésite toujours sur le sens de la négation ou plus largement de la critique : il n’est pas question de …
    Porte t elle sur l’acte ( le cunnilingus) ou sur la façon – mauvaise – de le pratiquer?
    Ici c’est pour moi clairement la seconde hypothèse.

    • Merci pour l’éclaircissement.

      Il faut tenir compte de cette phrase qui précède:

      « Le cunnilingus même, qui transpose dans l’hémisphère sud le baiser commencé au nord, doit être pratiqué comme un acte de langage — « baiser, au bord des lèvres, l’âme », dit Cyrano »

      Ne pas s’y prendre comme un pourceau…truisme. mais chercher délicatement le « glans clitoridis » ,oui.

  4. Voir aussi rouler une pelle, un palot, un patin, une galoche, bécoter, licher, préparer une fricassée de museaux, …

    Bonne année 2025 pour ceux qui le méritent.

    •  » Bésame mucho (« embrasse-moi beaucoup ») est une chanson de variété écrite et composée en 1932 par la pianiste mexicaine Consuelo Velázquez d’après une aria d’Enrique Granados. Ce boléro en do mineur est devenu la chanson en espagnol la plus reprise du XXe siècle. »
      Wikipedia
      Les paroles du premier couplet
      Bésame, bésame mucho
      Como si fuera esta noche la última vez
      Bésame, bésame mucho
      Que tengo miedo a perderte, perderte después
      Autre version
      Perderte otra vez

      Embrasse-moi, embrasse-moi beaucoup,
      Comme si cette nuit était la dernière fois,
      Embrasse-moi, embrasse-moi beaucoup,
      Car j’ai peur de te perdre,
      De te perdre une nouvelle fois.

      De façon amusante, avec une pronciation puriste de l’espagnol,  » vez » donne  » bez »…
      ( de même dans les paroles non officielles de l’hymne espagnol ( qui datent de l’ére franquiste) les paroles Viva Espana sont prononcées Biba Espana par les nationalistes castillans les plus zélés).

      • « v » et « b »… la langue espagnole, en Amérique du Sud, beaucoup plus douce – tout comme la langue portugaise, plutôt âpre, au contraire du brésilien.

  5. Dugong 2 janvier 2025 At 8h26
    Mirvables ?

    Non, mais d’après le prospectus,une fois enfoncée dans votre cul elle permet de fournir de bonnes images sous tous les angles et donc une évaluation précise du volume et de la forme.

  6. WTH 1 janvier 2025 At 16h57
    Un encore jeune moustachu s’agace sur Causeur –

    https://www.causeur.fr/retailleau-darmanin-couple-fatal-298603
    _________________________________________________________________________
    citation:

    « Ce gouvernement n’a pas plus d’avenir que le précédent, parce qu’il refuse de prendre les mesures que réclame le peuple, en sortant pour un temps de l’État de droit. »

    Pour le rétablir après un certain temps ?

  7. Il me semble qu’on pourrait éviter certains crimes,tout en restant dans l’état de droit.

    Exemple: Blanquer a constamment protégé l’activiste musulman Sefrioui;s’il ne l’avait pas fait,s’il avait abrogé le texte qui a permis à Sefrioui d’être reçu par le principal du collège de Conflans Saint Honorine, Sefrioui n’aurait pas pu lancer sa campagne contre Samuel Paty et,probablement,Anzorov n’aurait jamais entendu parler de Samuel Paty.
    Deuxièmement,si le Ministre de l’Intérieur n’avait pas jugé la menace faible, il aurait pris des mesures efficaces de protection.Tout en restant dans l’état de droit.
    Sefrioui a été condamné à des années de prison,dans un système qui est celui de l’état de droit.

  8. ECHO 1 janvier 2025 At 14h07

    » Il n’est pas question de farfouiller entre ces lèvres secondes comme un pourceau en quête de glands (là aussi…). »
    Dans ce type de phrase on hésite toujours sur le sens de la négation ou plus largement de la critique : il n’est pas question de …
    Porte t elle sur l’acte ( le cunnilingus) ou sur la façon – mauvaise – de le pratiquer?
    Ici c’est pour moi clairement la seconde hypothèse.
    _________________________________________________________________________

    Très probablement,quasi certainement;on voit mal un homardiseur lancer une fatwa contre le léchage du « glans clitoridis » (lequel est apprécié par une écrasante majorité de meufs,y compris lesbiennes.)

    Cela dit, le message n’est pas si clair.
    On pourrait finasser et dire qu’il signifie; chercher le gland fait de vous ipso facto un pourceau en quête de glands.

    Surtout que juste avant,il est dit:

    Le cunnilingus même, qui transpose dans l’hémisphère sud le baiser commencé au nord, doit être pratiqué comme un acte de langage — « baiser, au bord des lèvres, l’âme »

  9. — le battement de cœur est la mesure temporelle des amants, qu’ils soient à Vérone ou ailleurs —
    _________________________________________________________________________
    Proust ne parle pas des battements ,de la mesure du temps…mais il parle de spsmes, de douleur.

    Elle me parlait aussi de ses promenades qu’elle avait faites, avec des amies, dans la campagne hollandaise, de ses retours, le soir, à Amsterdam, à des heures tardives, quand une foule compacte et joyeuse de gens qu’elles connaissait presque tous emplissait les rues, les bords des canaux, dont je croyais voir se refléter dans les yeux brillants d’Albertine, comme dans les glaces incertaines d’une rapide voiture, les feux innombrables et fuyants. Comme la soi-disant curiosité esthétique mériterait plutôt le nom d’indifférence auprès de la curiosité douloureuse, inlassable, que j’avais des lieux où Albertine avait vécu, de ce qu’elle avait pu faire tel soir, des sourires, des regards qu’elle avait eus, des mots qu’elle avait dits, des baisers qu’elle avait reçus ! Non, jamais la jalousie que j’avais eue un jour de Saint-Loup, si elle avait persisté, ne m’eût donné cette immense inquiétude. Cet amour entre femmes était quelque chose de trop inconnu, dont rien ne permettait d’imaginer avec certitude, avec justesse, les plaisirs, la qualité. Que de gens, que de lieux (même qui ne la concernaient pas directement, de vagues lieux de plaisir où elle avait pu en goûter), que de milieux (où il y a beaucoup de monde, où on est frôlé) Albertine — comme une personne qui, faisant passer sa suite, toute une société, au contrôle devant elle, la fait entrer au théâtre — du seuil de mon imagination ou de mon souvenir, où je ne me souciais pas d’eux, avait introduits dans mon cœur ! Maintenant, la connaissance que j’avais d’eux était interne, immédiate, spasmodique, douloureuse. L’amour c’est l’espace et le temps rendus sensibles au cœur.

    • Dans le genre extrême (ère du c’estassez-20esiècle),
      il fut difficile de dépasser Maggie Thatcher.
      Nombreux furent ceux qui tournèrent le dos à son cercueil, dans les rues de Londres.
      Au contraire de ceux qui applaudissaient, voire pleuraient, en voyant passer le train transportant le corps de Robert Kennedy.
      L’histoire est parsemée de bonnes comme de mauvaises intentions – Lap’alissade –

      … Genre extrême donc poursuivi par un certain Tony Blair, qui, par la suite, a trempé dans absolument tout (et son contraire) pour se remplir les poches.

      C’est ainsi que prennent tout leur sens les trois mots « burn, burn, burn » !

    • Article signé par un économist’ dont un des « ouvrages » (!)
      a été préfacé par un certain Edgar Morin.
      Son dernier (d’ouvrage) s’intitulant « Le testament d’un économiste désabusé »,
      il a heureusement retrouvé un peu de tonus en investissant (!) dans… « l’Art trading & Finance » – sur le site, la « permanent exposition » vaut le détour…

      Et la question est : a-t-il fourgué une œuvre d’art au vieil Edgar ?

      https://fr.artradingfinance.com/

    • Bon, c’est Varouf’… N’empêche que son (2017) « conversations entre adultes – dans les coulisses secrètes de l’Europe » n’était pas inintéressant… (Pauvre Grèce)

  10. Jean-Paul Brighelli 3 janvier 2025 At 2h05
    Pour en créer un nouveau. De la même manière que les Romains de la République se choisissaient un dictateur dans les moments graves, et récupéraient leur système le danger passé.
    _________________________________________________________________________
    a) Je suis plus que dubitatif (en un seul mot) quant à la durée possible de la « parenthèse ».
    b) Comme dit plus haut,sans rien changer à notre législation,on peut très bien pourchasser et emprisonner les criminels. En ce qui concerne les criminels musulmans, c’est l’action néfaste de certains- par exemple l’islamo-droitiste Blanquer-qui a entravé l’action de la police et de la justice.
    c) Ne peut-on passer d’un état de droit à un autre état de droit (par exemple en changeant de constitution) sans la parenthèse d’un état de non-droit ?
    d) la frontière entre état de droit et état de non-droit est-elle très nette ?
    Quand Macron viole certaines lois de la République, sommes-nous encore dans l’état de droit ?
    « Aucun acte médical ni aucun traitement ne peut être pratiqué sans le consentement libre et éclairé de la personne et ce consentement peut être retiré à tout moment. »

    https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000000227015/

  11. Dugong 3 janvier 2025 At 14h22
    Varouf revient, il croit que la situation est prérévolutionnaire :
    ministre-des-finances-grec-les-geants-de-la-big-tech-sont-prets-a-profiter-du-second-mandat-trump_6479573_3234.html
    _________________________________________________________________________

    Je cite le titre:
    « Les géants de la Big Tech se sont installés dans le bureau Ovale »

    Tous ?

    Bill Gates ?

    • ça va être amusant (ou pas) de suivre l’après 20 janvier… !
      Le pouvoir (ou plutôt presque tous les pouvoirs), ils (l’) les ont déjà…
      En particulier l’Elon qui suit pas à pas son Trumpy (« à nous Panama’s canal, le Groënland, le Canada ! »)
      et qui donc s’est offert un petit tour à ND,
      et apporte maintenant son « soutien » (!) aux vilaines droites… anglaise et allemande.
      Aucune réaction niveau européen.
      Le reste du monde s’en fout.
      Xi doit se contenter de ricaner (et même pas jaune).
      L’essentiel est que le business marche fort.
      La guerre économique ne s’arrête jamais.
      Quant au(x) peuple(s), sans X, Amazon, & co…
      What else ?!

  12. WTH 3 janvier 2025 At 17h42
    Et the Panama Papers ?

    Exact.

    On dit :
    The Bering Strait
    mais on dit:
    The Strait of Magellan (aussi: The Starits of Magellan)

    Bering et Magellan sont des personnes.

  13. WTH 3 janvier 2025 At 20h29
    (J’ignorais ; donc, quand il s’agit d’une personne, pas d’s )

    Oh la la,comme vous allez vite en besogne!

    Panama n’est pas une personne et on dit bien The Panama Canal.

    J’ignore s’il y a une règle ou simplement des usages consacrés.

    Pourquoi dit-on The Strait of Gibralatar et pas The Gibraltar Strait ?

    Peut-être est-ce parce que ce serait une traduction littérale de l’espagnol …allez savoir.

    Un ‘s dans un nom de lieu Land’s End (mais end n’est pas un terme de géographie.)

    Faudrait répertorier toutes les dénominations de détroits et voir celles qui comportent la préposition of

    The Strait of Hormuz

    Allez ,au boulot!

  14. Les groupes nom + complément de nom se construisent souvent sans marque grammaticale intermédiaire ( ni of, ni s’).
    The marketing director, le directeur du marketing
    Mais of reste possible.
    Y a t il une théorie?

    • « Y a t il une théorie? »

      IL y a autant de « théories » que de linguistres. Du coup, on peut presque tout affirmer en l’absence d’énoncés précisant les critères de scientificité utilisés…

    • Là vous parlez de noms communs (et de déterminants de ceux-ci); Il y a des règles que vous trouverez dans les grammaires (d’une certaine épaisseeur). Est-ce une théorie ?

      En ce qui concerne les noms de leix géographiques,je n’ai rien sous la main.

      Je n’ai aucune explication au fait qu’on dise:
      The Bering Strait mais the Strait of Magellan.

      (Mettre un génitif (ou comme onsisait autrefois un « cas pssossessif, bref un [‘s] ici me paraîtrait immédiatement fautif…Le Détroit de Bering n’appartient pas à Bering.

      Seul le camelot vendeur d’idiolectes en Provence et Haute Provence pourrait nous éclairer.

      • « Le Détroit de Bering n’appartient pas à Bering » mais avant Bering, l’endroit ne comportait que quelques autochtones frigorifiés qui survivaient par contumace. Sa découverte vaut bien appropriation culturelle…

  15. Nouveautés nouvelles (suite)

    En rugby (à XV), à partir de dorénavant, les protège-dents sont équipés d’un accéléromètre pour « détecter tout épisode d’accélération de la tête d’un niveau de force G supérieur à 70g et de 4000 radians par seconde au carré »

    Compris ?

    Les joueurs seront-ils bientôt munis d’air bags ?

    • La main de l’homme a-t-elle un jour posé le pied sur La Lune ? L’homme ne risquait-il pas d’être transformé en cendres avant que d’y mettre un doigt (de pied) ?
      Jusqu’à ce jour, toute personne qui se verrait en parler, risquerait-elle encore de se faire salement taper sur les (ses dix) doigts ?
      Une question, en vérité je vous le dit, dont tout le monde se fout.

      Il reste nezenmoins quelques feuilles de choux, en mode Le Monde, qui tentent d’apporter quelque éclairage (?) – « au clair de la lune… ma chandelle est morte, je n’ai plus de feu…» –

      cette fois via l’EN – la pauvre, mangée à toutes les sauces, et actuellement (jusqu’à quand ?!) dirigée (?!) par une vapoteuse – et montrent du doigt le Trumpy et l’Elon…

      nouveaux faux-amis des… populares (!), qui poussent le bouchon jusque (et uniquement, et pour cause) du côté occidental, et européen en particulier – leurs, jusqu’à présents, fidèles vassaux – tout (ou tous) acquis, de force (par ici la monnaie !) à leur(s) cause(s).

      Le Monde n’hésite jamais à se ridiculiser ; sans doute mal à l’aise ; il y a de quoi ; il lui faudrait retourner sa veste ; c’est plus facile outre-Atlantique, d’autant que les grands titres de Presse perdent, petit à petit, leur audience.

      Bref, encore (une fois) de quoi ricaner, comme en entendant (encore !) le petit Breton crachoter sa petite haine (jalouse) sur l’Elon et son X !

  16. Les bons comptes font-ils les bons amis dans la lutte contre les discriminations (suite) ?

    1. « antisémitisme » – l’Aurore Barge « veut comptabiliser les faits commis à l’université et les grandes écoles » – de quoi faire vapoter qui vous savez.

    2. « Je me suis sentie lâchée par l’Etat : une ex-infirmière obtient reconnaissance par la justice du lien entre sa maladie auto-immune et le vaccin anti-Covid ».
    « 62 000 euros » (« indemnisation qu’elle juge insuffisante ») « versés par l’Etat » (et l’Etat c’est qui ?!)

    (source : le garofi)

    • Cette infirmière souffre du syndrome de syndrome de tachycardie orthostatique posturale.

      Qu’est-ce qui a provoqué ce trouble. Vous dites que c’est une maladie auto-immune. Laquelle ?

      Le POTS est une comorbidité fréquente de l’encéphalomyélite myalgique. Ce syndrome est également présent ou associé à d’autres conditions et maladies, comme :

      La COVID longue durée (syndrome post-COVID-19);
      Le syndrome d’Elhers Danlos;
      La fibromyalgie;
      Les maladies auto-immunes;
      Le virus Epstein-Barr (mononucléose);
      La maladie de Lyme;
      L’hépatite C;
      Le syndrome d’activation mastocytaire;
      La syncope vasovagale.
      https://aqem.ca/2022/10/20/quest-ce-que-le-pots-syndrome-de-tachycardie-orthostatique-posturale/

      La victimle est indemniée;donc le lien est officiellement reconnu.

      Cela va-t-il fauire évoluer les vaccinolâtres lobotomisés qui revendiquent l’ignorance et ont abdiqué toute faculté critique ?
      Non.

      • J’attends avec enthousiasme que l’un d’entre eux se fasse disperser façon accident de chasse à cause d’une fuite de carburant ou d’une pièce à 1,95 $. Ca refroidira les autres…

        • Réponse mal placée. J’alluvionnais à propos des voyages spatiaux bientôt proposés aux nouveaux riches qui ne savent quoi foutre de leur brouzouf à part investir dans les tours dubuyautes à côté des parvenus de la coke.

          • Avec ce 1er lancement de « Blue origin » du Bezos, m’est aussi venu à l’esprit que les brouzoufés pourraient lancer (!) la mode du p’tit voyage spatial…
            Peut-être viendra aussi le jour où l’entretien des machines sera aussi mal fait que sur les 737.

  17. Les milliardaires ont-il aussi le droit de polluer tout là-haut ?
    Oui, et même plus que jamais ; c’est un de leurs dadas.
    L’ Elon s’y emploie (et comment !) et voilà-t-il pas que le Bezos s’y met aussi :
    « Blue Origin, l’entreprise spatiale de Jeff Bezos, s’apprête à mener le premier vol de son lanceur lourd » –
    « Attendu depuis plusieurs années et repoussé à plusieurs reprises, ce projet doit permettre à la société de rattraper son grand rival SpaceX… »
    Noooon ! Si !
    (source : le garofi)

  18. Il a été arrêté  » près de Grenoble, après avoir publié une vidéo, retirée depuis, appelant à « brûler vif, tuer et violer sur le sol français », selon une capture d’images reprise par le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau ».
    Des Franchouillards ont dit quelque chose d’approchant …et on gagné des millions pour ça.

    Sur le premier sens interdit
    Aucun feu rouge ne m’arrête
    Je me sens bien dans ma folie
    J’ai envie de violer des femmes
    De les forcer à m’admirer
    Envie de boire toutes leurs larmes
    Et de disparaître en fumée
    Mais dans les villes de grande solitude
    Quand l’alcool s’est évaporé
    Je replonge dans la multitude
    Qui défile au pas cadencé

    https://youtu.be/OAOZuCxafh0?si=D5ffeNQ6Qlhk-AI_
    (mais ça restait petit bras…)

    Preuve qu’un intolérable racisme systémique et proprement colonial existe dans ce pays.

  19. Le baiser,lexicalement parlant, n’est pas un acte:on dépose un baiser sur le genou de sa compagne,ou ailleurs…

    L’acte,lui, s’appelle « baisement » .

    BAISEMENT, subst. masc.
    A.− LITURG. Action de baiser − en signe de respect, de vénération − quelque chose (la mule pontificale, un objet de piété, etc.; spéc. les pieds de treize pers., en parlant d’un officiant, le Jeudi Saint; cf. baise-pied) :
    1. Quand les rangs d’invités se fendirent et s’écartèrent devant la pourpre du cardinal Castiglioni, et quand Aurélie se fut agenouillée pour le baisement de l’anneau, Omer se décidait à recevoir l’ordination. Adam, L’Enfant d’Austerlitz,1902, p. 392.
    B.− Domaine des rapports amoureux.Action de baiser quelqu’un, en signe d’amour :
    2. Elle lui avait fait promettre qu’il n’y aurait plus d’excentricités, plus d’agenouillements, plus de baisements de pieds. R. Rolland, Jean-Christophe,La Nouvelle journée, 1912, p. 1512.
    https://www.cnrtl.fr/definition/baisement
    ——————————————————————————————————-
    Le Maestro nous donne quelques indications sur le baisement du sexe de la femme:

    Le cunnilingus même, qui transpose dans l’hémisphère sud le baiser commencé au nord, doit être pratiqué comme un acte de langage… Il n’est pas question de farfouiller entre ces lèvres secondes comme un pourceau en quête de glands (là aussi…).

    Le baise-main n’est pas un baisement de main, puisque les lèvres ne touchent pas la main;c’est un baiser suspendu dans l’air et qui s’y dissout,un simulacre.

    En revanche, chez les catholiques, le baise-pied est un véritable baisement.

    Bizarre:le baise-main est sans contact, le baise-pied est avec contact.

    Alors le baise-clito ?

    Il serait grand temps de clarifier ce vocabulaire touffu et confus.
    —————————————————————————————————–

    …une sorte d’alcôve contenant un autel, où le Saint-Père dit sa messe, isolé, pendant que les assistants restent à genoux sur les dalles de marbre de la salle voisine, toute resplendissante des uniformes ensoleillés des gardes-nobles. Et vide enfin l’antichambre d’honneur, la salle du trône, dans laquelle le pape reçoit en audience publique, jusqu’à deux et trois cents personnes à la fois. En face des fenêtres, sur une estrade basse, est le trône, un fauteuil doré, recouvert de velours rouge, sous un baldaquin de même velours. À côté se trouve le coussin, pour le baise-pied.

    https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Zola_-_Les_Trois_Villes_-_Rome,_1896.djvu/607

  20. Dugong 5 janvier 2025 At 10h51
    « Le Détroit de Bering n’appartient pas à Bering » mais avant Bering, l’endroit ne comportait que quelques autochtones frigorifiés qui survivaient par contumace. Sa découverte vaut bien appropriation culturelle…
    _________________________________________________________________________

    Certes.

    Qui d’ailleurs,avant Bering savait qu’il y avait la un détroit et non une mer immense ?
    Semyon Ivanov Dezhnyov (c. 1605-1673) a sans doute traversé le détroit 80 ans avant Bering…mais il ne savait pas où il était.

    Cela étant, un cas possessif « Bering’s » est absolument impossible. Ca c’est une affaire de grammaire et contrairement à ce que professe dugong, la grammaire ce n’est pas pour les cochons.

    https://www.encyclopedia.com/science/encyclopedias-almanacs-transcripts-and-maps/semyon-dezhnyov-finds-bering-strait-eighty-years-bering

  21. A la demande générale (?) la suite des mésaventures du comte de Ferriol (parfois orthographié Fériol) , ambassadeur auprès de la Sublime Porte de 1699 à 1709 – où quand le Grand Siècle français rencontrait le Grand Siècle Turc…
    En 1703 le comte de Ferriol célèbre avec une grande fête la naissance du duc de Bretagne premier fils du duc de Bourgogne (c’était donc l’arrière petit-fils de Louis XIV)
     » L’Evêque Latin célébra une messe haute dans la Chapelle du Palais de France & on y chanta le Te Deum en actions de grâce. Mr l’Ambassadeur de Venise s y trouva aussi bien qu’à un magnifique repas qui suivit le Service Divin.
    On servit quatre grandes Tables couvertes de tout ce que le païs produisoit de plus délicieux & de toutes fortes de Confitures.
    Leurs Excellences, l’Evêque & les personnes du premier rang des deux Nations soit Seculières ou Ecclesiastiques mangèrent à la première, les Franciscains, les Dominicains & les Jésuites étoient à la seconde, les Marchands avec quantité d’Officiers des deux Cours [les ambassades de France et Venise] à la troisième. les Artisans comme Orfèvres & Horlogers tant Genevois que François & autres personnes protégées à la quatrième. Le repas fut des plus splendides & on y but toutes sortes de vins du Pais & des meilleurs de France outre le Rossolis & le Ratafia & autres liqueurs. En un mot tout étoit digne de la magnificence & de la générosité naturelle de Monsieur de Feriol (…)
    Les Fontaines de vin pour le Peuple Chrétien & du Caffé pour les Mahometans ne manquoient pas aux avenues du Palais.
    On tiroit des pierriers & des boêtes [les « boîtes », dispositifs servant à produire des détonations] à chaque santé. Ces salves avoient duré jusqu’après quatre heures lorsque Mauro Cordato [l’émissaire du grand vizir, d’une grande famille grecque ralliée à l’empire ottoman] s’y rendit de la part du Vizir avec ordre de dire à Mr de Feriol qu’il eût à cesser de faire tirer à cause qu’il y avoit des Sultanes enceintes que ce bruit pouvoit incommoder mais il n’en reçut point d’autre reponse sinon que les coups de canon que tiroient tous les jours dans le Port les Vaisseaux en faisoient incomparablement davantage & devoient par conséquent beaucoup plus les incommoder que ne pouvoient faire les petites pièces qu’il faisoit tirer dans son Palais.
    Mauro Cordato ayant répliqué qu’ il souhaitoit que la reponse de Son Excellence qu’il alloit rendre au Vizir pût le satisfaire, se retira sans, autre instance. »

    • * fortes de confitures : sortes
      J’ ai corrigé les transcriptions du texte d’époque trouvé sur Google livres, mais certaines m’ont échappé.

      • Merci ECHO !
        « confitures »… C’était avant « la côte de veau bordelaise », « le potage de chou-fleur à la Dubarry », « les petits pois à la française », « la langouste Bellevue », « le turbot soufflé », « la pêche Melba », « la poire Belle-Hélène »… de M. Auguste Escoffier.

  22. suite du récit

     » On tira encore quelques coups lorsque l’on se leva de table après quoi on commença un Bal où se distinguèrent un Gentilhomme François nommé M. de Marigny & Madame son épouse qui par sa politesse & ses manières engageantes méritoit bien la qualité qu’elle avoit de Reine de ce Bal.
    Enfin tout se passa le plus agréablement du monde jusqu’à l’entrée de la nuit que l’on alluma un prodigieux nombre de lampions que l’on avoit arrangés dans un très bel ordre non seulement sur le Palais mais aussi sur les arbres qui bordoient les Allées du Jardin. Ces illuminations jointes à un grand nombre de fusées faisoient un très beau spectacle (…) mais soit que quelques coups qu’on tira encore après le départ de Mr Mauro Cordato eussent paru autant de marques de mépris pour les ordres du Vizir ou que ces illuminations lui choquassent la vue, il [le vizir] détacha le Bostangi Bachi avec main forte pour éteindre les lampions & faire cesser tous les feux d’artifice.
    Celui-ci ayant fait poster ses gens aux portes du Palais de France, fit appeller [sic] le premier Interprète à qui il dit d’avertir Mr l’Ambassadeur de faire éteindre ses lampions.
    L’ Interprète alla trouver Son Excellence qui étoit dans la salle du Bal avec Mr l’Ambassadeur de Venise & lui ayant dit à l’oreille la Commission du Bostangi Bachi, Mr l’Ambassadeur répondit tout haut : Quoi, on me cherche encore une nouvelle chicane sur mes illuminations qui ne font aucun bruit, après avoir donné satisfaction sur mes pierriers ? Allez dire au Bostangi Bachi que ces lampions ne peuvent incommoder les Sultanes & que je veux qu’ils brûlent tant qu’il y aura de l’huile & que s’ il entreprend de les venir éteindre, j’opposerai la force à la force.
    En même tems Son Excellence ordonna à ses gens de se saisir de toutes les armes qui se trouveroient dans le Palais jusqu’aux broches de la cuisine & d’en armer autant de monde qu’ils pourroient, de fermer les portes au nez du Bostangi Bachi & de lui en disputer l’entrée.
    L’Ambassadeur de Venise lui représenta en vain qu’il n y avoit rien à gagner à se piquer d’honneur avec les Turcs & qu’en sa place il ne voudroit pas les irriter, après quoi il se retira fous prétexte d’affaires.
    L’Interprète alla porter au Bostangi Bachi cette réponse mais en l’accommodant de manière que cela suspendit l’effet de la menace (…) voyant qu’on n’éteignoit aucun lampion, il [le Bostangi Bachi] envoya ordre au Topidgi Bachi de le venir joindre & d’amener avec lui une centaine de ses gens & deux petites pièces de Canon pour forcer la porte du Palais de France du côté du jardin pendant qu’il iroit avec les siens enfoncer celle de la rue.
    Cependant les plus prudents d’ entre ceux qui étoient dans le Palais ne prévoyant que de fâcheuses suites de la résolution de Son Excellence [Ferriol] trouvèrent à propos de l’amuser dans la salle du Bal en lui disant que le Bostangi Bachi s’étoit retiré & de faire éteindre petit à petit les lampions sans qu’ il s’en aperçut ou en lui laissant penser en cas qu’ il sortit & s’ en apperçut, qu’ ils s’ éteignoient d’ elles mêmes [sic.]
    L’ Interprête qui en avoit donné le Conseil en sortant, assura en même temps le Bostangi Bachi & le Topidgi Bachi qui vint bien tôt après, que Son Excellence avoit donné ses ordres pour que l’on éteignît les lampions & il leur fit remarquer qu’on commençoit actuellement. En effet on éteignoit déjà ceux de l’Orangerie & on en fit bientôt autant à ceux du Palais qui regardoient le Sérail, ce qui satisfit les Turcs.
    Avant dix heures du soir que tout le monde se retira, il n’ y en avoit plus d allumés. Enfin on ménagea la chose si adroitement que Mr de Feriol a toujours cru qu‘ils avoient brulé jusqu’à la consommation entière de l’huile. »

    Voyages du Sr. A. de La Motraye, en Europe, Asie, & Afrique

    On peut donc apprécier la prudence du personnel de l’ambassade, et celle de l’ambassadeur vénitien, l’inconscience de Ferriol prêt à risquer un grave incident pour une affaire « d’honneur’ , le caractère à la fois hiérarchique et « inclusif » des tables organisées par Ferriol (on n’oublie pas le « peuple » des artisans y compris Genevois donc huguenots mais protégés par la France), les « boites », les sultanes enceintes, les fontaines de vin (et de café pour les autres)…
    Ce récit a souvent été reproduit au 19 ème siècle dans mentionner que Ferriol a finalement été manipulé par son personnel qui s’est débrouillé pour donner satisfaction aux Turcs sans que l’ambassadeur naïf s’en rende compte – il est vrai que c’est La Mottraye qui le dit – comment le savait-il?
    Enfin M et Mme de Marigny, cette dernière la « belle du bal » … personnages qu’on retrouvera lors du « coup de folie » de Ferriol en 1709.

    • * fous prétexte d’affaires: sous etc
      Transcription du texte imprimé du 18 ème siècle où le s est écrit f…

  23. Aux armes citoyens ! Plus précisément aux fourneaux !

    « Je me suis attelé à la tâche immense de rendre la vue aux aveugles et des neurones aux décervelés », conclut JPB, dans sa chronique sur Causeur.

    Rajoutons qu’il faudrait que le citoyen retrouve le goût… du travail… bien fait, et appétissant.
    C’est beaucoup demander.

    Front Populaire rappelle – revue trimestrielle #17, « manger tue » (!) – que 1 500 restaurants (?!) MacDo sont installés en France, 2ème marché de la firme après les EU.

    Perico Légasse (inévitable ici !) ajoute : « Mes amis, surtout n’inversez rien, la malbouffe me rapporte chaque année des dizaines de milliards de dollars tant les pathologies sont onéreuses à soigner en termes de médicaments ».

    Un peu plus loin, on lit « A l’échelle mondiale, c’est la course à la terre. Le capitalisme, c’est aussi la financiarisation et la spéculation sur la terres… ».

    En fin de revue, « A la table des écrivains », rajoute quelques fines miettes, en commençant avec « cuisiner les mots et les mets » : « cuire, coq, queux et cuisine ont la même source latine, commune à l’anglais « cook » et à l’allemand « kuche ».

    Vive les paysans, vive les bonnes terres, vive la bonne cuisine !

    https://www.causeur.fr/maite-orwell-et-lanti-france-298915

Laisser un commentaire

Please enter your comment!
Please enter your name here