Vous vous rappelez sans doute les chignons dorés impeccables des héroïnes hitchcockiennes — Grace Kelly, Eva Marie Saint, Kim Novak ou Tippi Hedren, ma préférée. Casques d’or ! Pas un cheveu qui dépasse — sauf que le scénario tend à les décoiffer, et à exhiber sur l’écran le fantasme d’un viol jamais réalisé. Voir Les Oiseaux.
Dans Babygirl, Nicole Kidman commence un cran plus loin : des deux côtés du casque, des mèches folles viennent battre les joues. De surcroît, elle a renoncé à sa blondeur de Eyes wide shut, et a retrouvé sa rousseur initiale, celle qu’elle avait dans Calme blanc. C’est dire que quelque chose déjà s’est déréglé dans la mécanique froide de cette dirigeante d’une entreprise de services automatisés : malgré les apparences, elle n’est pas le robot le plus accompli de sa firme.
Quel âge a-t-elle ? Disons l’âge de Kidman, pour aller vite — même si, comme l’a joliment écrit Kate Rosenfeld, « Nicole Kidman, at 57, can still pass for 15 years younger from the front and for a teenager from behind ». Elle a élevé deux enfants pleines de vie, soutenu la carrière de son metteur en scène (de théâtre) de mari, qui est justement en train de monter Hedda Gabler, un drame d’Ibsen qui est (déjà) une histoire d’adultère, et de réussir en affaires. Trajectoire exemplaire — sauf que saint Augustin, qui passait par là, a légèrement haussé le sourcil.
Qu’a à faire l’évêque d’Hippone avec un film américain sorti de l’imagination d’une réalisatrice hollandaise, Halina Reijn, qui fut jadis actrice pour Paul Verhoeven ? L’auteur de La Cité de Dieu a postulé que nous naviguons entre trois désirs, autant d’obstacles entre Dieu et nous : la libido sciendi, qui gère notre appétit de savoir ; la libido sentiendi, qui couvre tout ce qui a rapport aux sens ; et la libido dominandi, qu’un nietzschéen pressé appellerait volonté de puissance.
Romy (Kidman) a tout sacrifié à sa soif de domination. Et longtemps la matérialité de la vie lui a permis d’ignorer qu’elle avait laissé sa libido en friche. Nous en avons l’intuition dès le début, quand sortant des bras de son mari (Antonio Banderas, à contre-emploi) avec lequel elle a apparemment connu un orgasme ordinaire, elle court se passer un film porno sur lequel, allongée sur le ventre, elle s’offre en quelques tours de doigts un vrai orgasme libérateur. Ciel ! L’extase était donc feinte…
Ce n’est pas spécifiquement de chair fraîche qu’elle a besoin, lorsqu’elle se laisse embrasser par un stagiaire de l’entreprise. C’est de scénarii un peu élaborés — ceux qu’elle a en tête depuis toujours, car comme le note le film, ce n’est pas forcément parce que son grand-père la tripotait ou que sa mère lui donnait des fessées qu’elle a ce fantasme de domination inversée : elle est comme ça, et puis voilà. Les psys iront se faire voir. Une grande majorité des masochistes aiment ce qu’elles décident qu’on leur fera, et il est parfaitement inutile de fouiller leur psyché pour savoir pourquoi elles jouissent d’être dominées.

Du coup, et malgré les affirmations imprudentes de critiques demi-habiles, il ne s’agit pas du tout d’un film sur le sado-masochisme — même si çà et là quelques oripeaux en subsistent : la mise « au coin », ou l’instauration d’un « safe code » (en l’occurrence, le prénom de son mari, ce qui participe de l’humour très volontairement décalé du film), signes extérieurs d’une obéissance plus jouée que réelle. Il s’agit d’explorer le désir — et comme Freud nous l’a expliqué, au fond, c’est noir et gluant. So what ?

Ce qui est nouveau, comme je l’ai signalé dans mon article sur Causeur, c’est que ce sont désormais des femmes (féministes, #MeToo et tutti quanti) qui prennent en charge la description de ces fantasmes enfin réalisés. Un homme aurait réalisé un tel film, que n’entendrait-il pas du côté des vierges folles et des hyènes de garde ? Ce sont des femmes qui finalement racontent les mêmes histoires éternelles, que Dominique Aury a mises au goût du jour avec Histoire d’O.

Le film oscille entre la création d’une cinématographie maîtrisée et nouvelle, et des références aux modèles antérieurs. Halina Reijn s’amuse à réaliser un clip tout entier sur un blues-rock déchirant, comme Adrian Lyne jouait avec Joe Cocker et You can leave your hat on — ou à jouer avec une descente de culotte où flotte le souvenir de Sharon Stone. Et alors ? Certains films, certains livres créent des modèles pérennes dans lesquels on peut impunément piocher.

C’est très bien filmé, entre références avouées et création d’un code cinématographique neuf. C’est admirablement joué, par Kidman dont on savait de quoi elle est capable, et par Harry Dickinson, le stagiaire exploité par l’executive woman qui l’utilise comme artisan de ses désirs : il est évident qu’il ne fait au fond que ce qu’elle désire, selon le schéma immuable du masochisme. Antonio Banderas finit par comprendre (après presque vingt ans de mariage, il a été un peu long à la détente) que sa femme n’a pas envie d’un missionnaire inversée, mais d’une caresse profonde, allongée sur le ventre, un doigt sur le clito, trois dans le vagin et le pouce dans le cul.

Au passage, la féministe réelle qu’est sans doute Halina Reijn s’offre une critique frontale du féminisme outrancier des chiennes de garde : l’adjointe de Romy, une Noire jouée par Sophie Wilde, lui fait un chantage à la promotion et à la mise en avant des femmes, quelque nulles (1) qu’elles puissent être. Le wokisme trouve sa limite dans la satisfaction libidinale, qui se fiche pas mal de morale et de bienséance. C’est ce qui à terme signera sa mort.

Jean-Paul Brighelli

(1) Word trouve à redire à « quelque nulles », où bien évidemment le « quelque » est adverbial, donc invariable. Il veut absolument que je lui rajoute un -s, pour en faire un adjectif indéfini. La prochaine personne qui me chante les sortilèges de l’IA, je la gifle.

73 commentaires

  1. « …il est parfaitement inutile de fouiller leur psyché pour savoir pourquoi elles jouissent d’être dominées. »

    Tiens, et la libido sciendi ?

  2. un doigt sur le clito, trois dans le vagin et le pouce dans le cul.

    a) un doigt sur le clito, oui mais qu’on n’a pas cherché en »fouillant comme un pourceau
    b) trois dans le vagin …comme disait Maxwell
    c) Comment appeler cette configuration ? homardisation augmentée ? Varintes possibles ? Auriculaire dans le trou du khul, ça va pas ? Trop mince ?
    L’ayatollah Brigehelli laisse la place aux supputations et disputations des théologiens.

  3. Un homme aurait réalisé un tel film, que n’entendrait-il pas du côté des vierges folles et des hyènes de garde ?
    _________________________________________________________________________

    virgines fatuae,virgines prudentes
    Mathieu 25
    25 Tunc simile erit regnum caelorum decem virginibus: quae accipientes lampades suas exierunt obviam sponso et sponsae.

    2 Quinque autem ex eis erant fatuae, et quinque prudentes:

    3 sed quinque fatuae, acceptis lampadibus, non sumpserunt oleum secum:

    4 prudentes vero acceperunt oleum in vasis suis cum lampadibus.

    5 Moram autem faciente sponso, dormitaverunt omnes et dormierunt.

    6 Media autem nocte clamor factus est: Ecce sponsus venit, exite obviam ei.

    https://www.biblegateway.com/passage/?search=Matthaeus%2025&version=VULGATE

    NB Lormier a toujours été tenté de traduire « prudentes » par « prévoyantes » plutôt que « sages ».( Une bonne soeur,jadis, lui donna raison;quel souvenir !)

    • et fatuae est parfois traduit par « étourdies » ou encore « bêtes » . D’ailleurs la version grecque
      (μωραὶ ) va plutôt dans ce sens:pas finaudes, pas très futées, pas le couteau le plus aigusié du tiroir, pas le pingouin qui glisse le plus loin sur la banquise.

  4. Tiens, Brighelli de nous refaire le coup de la pin(c)e à homards !
    Et tiens, une critique de film, ça faisait longtemps ; c’est dire à quel point le cinoche…

    Je n’ai pas vu le film – et n’irai vraisemblablement pas le voir. Rien que le titre « Baby girl » et en plus la Kidman qui se nomme Romy…

    Et comme c’est triste d’attendre tant d’années, pour prendre son pied – autrement qu’avec un jouet et du porn !

    La récompense (enfin ?!) d’une… quinqua,
    qui a bien fait son boulot : élever la progéniture, soutenir le géniteur, et, elle-même… chef(fe !) d’entreprise.s (!)

    Oui… donc une… brouzoufée – mais à quoi sert la valetaille, at home ? –
    Au bureau, ça peut donner lieu à toute autre « affaire ».

    Donc finalement, rien de révolutionnaire, du tout.
    Juste une autre façon de faire en adéquation avec le vieux (!) modèle masculin, en mode bourge émancipée (?).

    « La satisfaction libidinale, qui se fiche pas mal de morale et de bienséance » :
    sauf que ça peut coûter quelques (petits) ennuis – tels que pensions alimentaires.
    Et lorsque la « morale » et la « bienséance » sont vraiment bafouées, voire mises en lumière, on se hâte de braquer les projecteurs ailleurs…

  5. Vierges prévoyante, ou prudentes.
    Selon l’église catholique:
    Prudence
    Vertu cardinale qui allie force d’esprit et faculté de discernement. A la fois intellectuelle et morale, la prudence désigne une sagesse pratique qui dispose la raison à la connaissance de la vérité dans la conduite de la vie. La vertu de prudence ne se confond pas avec la timidité ou la peur.

    Le pape a consacré une catechese à la prudence lors d’une audience :
    https://www.vatican.va/content/francesco/fr/audiences/2024/documents/20240320-udienza-generale.html

    • A un âge certain, une grande « prudence » s’impose : ainsi hier, le Pontifiant a été « victime d’une chute », « s’est ait mal au bras » ; une « contusion mais pas de fracture ».
      Quand est presque atteint un état de grande confusion, vaudrait-il mieux tenter de se faire une « raison »… ?

  6. * prévoyantes ( mon correcteur remet systématiquement le singulier !)

    A noter une définition un peu dépréciative de la prudence par le philosophe Leo Strauss, à propos si j’ai bonne mémoire, de John Locke: la prudence est une sorte de peur noble.
    La prudence dans la philosophie ancienne était souvent caractérisée comme la vertu nécessaire à l’homme d’Etat.

    • « homme d’Etat » et « vertu » :
      Le Micron va faire un saut au… Liban, pour « définir avec les responsables libanais, l’aide que la France peut leur apporter pour
      consolider la souveraineté du pays et assurer sa prospérité  » (le figaro).
      Comme en France ?!

    • Dans le passage de Saint Mathieu que je cite,il me semble que la « prudence » des cinq vierges a consisté à faire provision d’huile; c’est ce qui me pousse à préférér « prévoyantes » à « prudentes ». Les cinq pétasses,elles, n’avaient pas d’huile et quand elles ont voulu allumer leurs lampes, les « virgines prudentes » les ont envoyées chier.
      Mais je ne suis pas exégète de la Vulgate.
      Quant au personnage joué par Nicole Kidman,je l’imagine assez prévoyante pour avoir toujours en QSP du lubrifiant,ce qui facilite lles enkhulationnements.

      Comme dit la « bad girl »:lots of lube, lots of lube!

  7. Je répète cepandant que « homardisation » ne décrit pas bien la manoeuvre décrite dans le présent billet.

    Les cinq doigts sont impliqués,trois d’entre eux sont solidarisés.

    Quinquanisation ? Manupatisation ?

    Rien ne me satisfait.

  8. WTH 17 janvier 2025 At 14h13

    Quand est presque atteint un état de grande confusion, ne vaudrait-il pas mieux tenter de se faire une « raison »… ?
    _________________________________________________________________________En ce qui concerne le Maestro,je dirais plutôt que cette « libido sciendi » qui fut l’âme de son âme a trouvé-s’agissant du plaisir féminin-son terme.

    « …il est parfaitement inutile de fouiller leur psyché pour savoir pourquoi elles jouissent d’être dominées. »

    • inutile:point de vue pratique (on n’a nul besoin de savoir pour faire) ? Tant que ça marche…

      inutile:c’est vain, c’est peine perdue ? On ne saura pas.

  9. soul full of hope.

    hoLe full of Soap.
    ____________________________________________________________________________

    i) Tiens ! abcmaths passe de la contrepèterie au spoonerism-art bien plus difficile
    ii) Je ne vois pas ce qui justifie(rait) l’emploi de « each » plutôt qu’ « every » dans cette phrase.

  10. Dugong 18 janvier 2025 At 9h54
    Pour l’enculationnementabouti, le format 35 mm est insuffisant.

    Quel était le diamètre d’une pièce de 5 francs ?

  11. Un homme aurait réalisé un tel film, que n’entendrait-il pas du côté des vierges folles et des hyènes de garde ?
    ———————————————————————————————————
    Qui sont ces « vierges folles » dont nous parle le Maestro ?

    Les laissées pour compte du grand marché,que l’absence de mec a rendues cinglées; privées de plaisir,elles sont devenues furieuses et s’en prennent aux mecs parce qu’elles ne peuvent en trouver ?

    Ou alors, avides d’un plaisir qu’elles devinent et fantasment mais qui leur est refusé, elles s’exhibent et se donnent en spectacle dans l’espoir de ramener quelque mâle dans leur plumard ?

    Nous sommes loin de Saint Mathieu.

    Encore que…

  12. Comment est-on passé des « vierges folles » de Saint Mathieu aux « vierges folles » d’aujourd’hui ?
    (D’ailleurs,les conceptions varient) ?

    Une étape, peut-être:Rimbaud.
    +++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++

    Délires

    I

    Vierge folle

    L’époux infernal

    Écoutons la confession d’un compagnon d’enfer :

    « Ô divin Époux, mon Seigneur, ne refusez pas la confession de la plus triste de vos servantes. Je suis perdue. Je suis soûle. Je suis impure. Quelle vie !

    « Pardon, divin Seigneur, pardon ! Ah ! pardon ! Que de larmes ! Et que de larmes encore plus tard, j’espère !

    « Plus tard, je connaîtrai le divin Époux ! Je suis née soumise à Lui. — L’autre peut me battre maintenant !

    « À présent, je suis au fond du monde ! Ô mes amies !… non, pas mes amies… Jamais délires ni tortures semblables… Est-ce bête !

    « Ah ! je souffre, je crie. Je souffre vraiment. Tout pourtant m’est permis, chargée du mépris des plus méprisables cœurs.

    « Enfin, faisons cette confidence, quitte à la répéter vingt autres fois, — aussi morne, aussi insignifiante !

    « Je suis esclave de l’Époux infernal, celui qui a perdu les vierges folles. C’est bien ce démon-là. Ce n’est pas un spectre, ce n’est pas un fantôme. Mais moi qui ai perdu la sagesse, qui suis damnée et morte au monde, — on ne me tuera pas ! — Comment vous le décrire ! Je ne sais même plus parler. Je suis en deuil, je pleure, j’ai peur. Un peu de fraîcheur. Seigneur, si vous voulez, si vous voulez bien !

    https://fr.wikisource.org/wiki/%C5%92uvres_(Rimbaud)/Une_saison_en_enfer/Vierge_folle,_L%E2%80%99%C3%A9poux_infernal

  13. elle n’est pas le robot le plus accompli de sa firme.

    pas le couteau le plus aiguisé du tiroir

    pas le pingouin qui glisse le plus loin sur la banquise

    pas la hache qu’est la moins naze dans l’appentis

  14. (1) Word trouve à redire à « quelque nulles », où bien évidemment le « quelque » est adverbial, dont invariable.

    coquille: donC

    Ce correcteur,c’est pas le menhir le mieux aligné de Carnac.

  15. Le gouvernement britannique,avant même de lancer l’opération « vaccination »
    savait que ça allait faire de la casse et avait évalué le coût de l’indemnisation.
    +++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++
    « Covid vaccine harms were expected to cost Government £1.7bn, inquiry hears »

    « Latest figures show more than 17,500 people have applied to the vaccine damage payment scheme (VDPS), believing that they – or their loved ones – have been injured by the jabs.

    However, there have only been 188 payouts so far, with hundreds of people rejected because they are not deemed to be “60 per cent disabled”.

    Pour pouvoir être indemnisé il faut un handicap d’au moins 60%.

    Au Royaume Uni,il y a une commission d’enquête;en France,non:normal, avec tous ces moutons lobotomisés qui « revendiquent l’ignorance ».

    https://www.telegraph.co.uk/news/2025/01/17/covid-vaccine-harms-cost-government-17bn-inquiry/

  16. Et l’huile, qu’est-ce que c’est ? Ca dépend des versions;la version grecque permet un jeu de mots à la Dugong. (L’interpétation des Evangiles suppose une bonne connaissance du Traité des bigarrures.)

     » ἒλαιον, ἒλεος : le mot huile évoque dans la parabole la miséricorde, car les deux mots se ressemblent. Les cinq vierges folles ne sont pas prêtes à rencontrer le Seigneur, parce qu’elles ont un cœur dépourvu de miséricorde. »

    François Guery – Ancien élève de l’École normale supérieure (promotion 1964 Lettres), professeur émérite de philosophie, ancien doyen de la Faculté de philosophie de l’Université Lyon-III.

    https://www.lecontemporain.net/2024/05/sur-la-terre-et-au-ciel-12_22.html

    • Dans le texte que vous citez:
       » Le phénomène de l’éblouissement par un afflux de lumière éclatante a été examiné dans la première partie de cette chronique. Giono l’a compris, lorsqu’il a rectifié l’image simplette et trompeuse d’une Provence gaie, ensoleillée, celle de Marcel Pagnol. Il en a compris la noirceur, la mélancolie profonde. Il n’en a pas dévoilé le secret. »
      On peut aussi dire que Pagnol et Giono ne décrivent pas la même Provence. Manosque n’est pas Aubagne, la Haute Provence n’est pas la Provence côtière ou de l’arrière pays marseillais.

      • L’auteur du texte,professeur d’Université émérite, m’a l’air d’^tre un sacré mystique.

        Deux choses m’amusent et mintriguent:
        i) que l’interprétation de la Bible (dans ses versions diverses) puisse dépendre de jeux de mots dugonguesques (voir Diderot « super hanc petram »)
        ii) qu’une parabole des Evangiles soit la source de tant et tant de fantasmes
        au fil des siècles.

        NB Qu’est-ce qu’elles sont allées faire les vierges sages,dès qu’on leur a annoncé l’arrivée du mec ? Elles ont couru avec leurs lampes jusqu’à sa piaule pour se faire baiser.

        • Pas sûr que l’assimilation huile/ miséricorde soit une interprétation officielle. Les notes de ma traduction oecuménique de la Bible (TOB) n’en parlent pas.
          La traduction fait aussi l’économie du mot vierges :  » Alors il en sera du Royaume des cieux comme de dix jeunes filles qui prirent leurs lampes et sortirent à la rencontre de l’époux. Cinq d’entre elles étaient insensées et cinq étaient avisées. » Etc
          A noter que cette parabole a donné lieu à un choral lutherien mis en cantate par Bach
          BWV 140
          Wachet auf, ruft uns die Stimme
          « Réveillez-vous ! » annonce la voix »
          connu comme cantate du veilleur
          Et un morceau pour orgue célèbre du même, reprenant un mouvement de la cantate ( choral du veilleur).
          Traduction de la 1ere strophe de la cantate :
          « Réveillez-vous ! » annonce la voix des veilleurs là-haut sur les remparts ; « Réveille-toi Jérusalem ! Il est minuit » ; Ils appellent d’une voix éclatante : Où êtes-vous vierges sages ? Debout, voici l’époux ! Levez-vous et prenez vos lampes ! Alléluia ! Préparez-vous pour la noce, allez-donc à sa rencontre ! »

          • « Préparez-vous pour la noce, allez-donc à sa rencontre ! »c’est bien kèceke j’ disais.

    • @Lormier 8h59

      Putain!
      Lormier il sait tout, il est inkhollable!
      Ca c’est pas donné à tout le monde.
       » ἒλαιον, ἒλεος : le mot huile évoque dans la parabole la miséricorde, car les deux mots se ressemblent. »
      Il est, tour à tour, helléniste distingué, latiniste instinctif et encyclopédique, spécialiste du spoonerism et de l’homardisation, très , mais vraiment très calé en anglais avec l’usage de nuances à la subtilité diaphane.
      Lormier réincarnation de mon premier prof de grec M. Charbonnier? Ou bien avatar hybride de tous les profs de khâgne depuis fatigué?
      Charbonnier avait de rares lacunes et ne connaissait rien à l’Afrique bien qu’il jouât quotidiennement avec un étrange et encombrant porte-clefs en ébène dont je ne découvris l’origine et la signification triviale que quelques années plus tard.

      • Vous nous mettez en appétit:il faudra nous raconter l’histoire de ce porte-clefs.

        C’est sans doute moins érotique que la cravache de votre prof de maths…mais c’est un fragment de vie.

        NB Quand je pense porte-clefs, je pense irrésistiblement au porte-clef (une seule clef) qu’Umbert Hiumbert se réjouit de tenir dans sa main,car c’est la clef de la chambre de Lolita.

        Je vais essayer de retrouver le passage « The key was in my fist…with its addendum…

        • The cold key with its warm wooden addendum was in my pocket.
          (addendum/pudendum)

          And she was mine, she was mine, the key was in my fist, my fist was in my pocket, she was mine. In the course of evocations and schemes to which I had dedicated so many insomnias, I had gradually eliminated all the superfluous blur, and by stacking level upon level of translucent vision, had evolved a final picture. Naked, except for one sock and her charm bracelet, spread-eagled on the bed where my philter had felled herso I foreglimpsed her; a velvet hair ribbon was still clutched in her hand; her honey-brown body, with the white negative image of a rudimentary swimsuit patterned against her tan, presented to me its pale breastbuds; in the rosy lamplight, a little pubic floss glistened on its plump hillock. The cold key with its warm wooden addendum was in my pocket.

          Источник: http://nabokov-lit.ru/nabokov/proza/lolita/1-chapters-28-33.htm

          Humbert Humbert

  17. Un lointain lecteur 19 janvier 2025 At 18h29

    Tout le monde est au courant;je pense que,par goguenardise,vous feignez de ne pas l’être; Lormier n’a pas d’existence autonome,Lormier n’est que le prolongement,via un ordinateur et une base de données, du Maestro.

  18. ECHO 19 janvier 2025 At 18h02
    Pas sûr que l’assimilation huile/ miséricorde soit une interprétation officielle.

    Officielle,c’est-à-dire pontificale par exemple?

    Sans doute pas.

    Saint Jean Chrysostome est de ceux qui assimile l’huile à la miséricorde:

    « l’huile » signifie la miséricorde, la charité et le soin qu’on a d’assister les pauvres. »

    https://fr.wikisource.org/wiki/Jean_Chrysostome/Commentaire_sur_l%E2%80%99%C3%89vangile_selon_saint_Matthieu/Hom%C3%A9lie_LXXVIII

  19. Dugong est l’auteur des Evangiles.

    XXXVI.
    Tu es Petrus, et super hanc petram ædificabo ecclesiam meam. Est-ce là le langage d’un Dieu, ou une bigarrure digne du Seigneur des Accords[1] ?

    [1] Estienne Tabourot : les Bigarrures et Touches du seigneur des Accords avec les apophtegmes du sieur Gaulard, 1re édit., 1572, recueil plein de joyeuseté en même temps que de véritable science. Souvent réimprimé.

    Diderot Addition aux Pensées Philosophiques

    https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Diderot_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes,_%C3%A9d._Ass%C3%A9zat,_I.djvu/233#XXXVI.

    • Oui je pensais à une interprétation devenue canonique, réunissant un consensus… ( je ne sais pas si le Vatican a pour mission d’officialiser des exegeses, ni aucune eglise chrétienne). Si on considère l’assimilation huile/ miséricorde comme personnelle à St Jean Chrysostome, il ne reste plus comme jeu de mots- sauf erreur- que l’innocent Pierre / Kephas. Donc peu de chose ?
      Il semble que Jésus donne d’abord a Simon le surnom de Kephas, le roc en araméen, et dans un deuxième temps, fait la déclaration célèbre
      ( en grec).
      Le jeu de mot allait presque de soi puisque le surnom donné préalablement par Jésus traduisait la solidité du personnage de Simon.

      • * fait la déclaration célèbre ( en grec).

        Évidemment Jésus ne parle pas ( dans la réalité, si le mot convient bien) grec en s’adressant à Simon Kephas, ce sont les Évangiles qui sont rédigés en grec, avec le maintien de quelques mots en araméen.

  20. (Il semblerait que sirénien et sa suite, à l’hôtel du Palais, boosté par l’air marin, retrouve un peps qui lui sera néanmoins difficile d’étaler à l’heure de l’apéro, puisque le Napoléon III est « temporarily closed » – lui reste heureusement BdÂ.)

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