Dès le générique, on est pris : la caméra survole les marais du Guadalquivir (et moi, estupido, qui n’y ai pas passé mes vacances !) et on croirait surplomber un gigantesque cerveau, plein de méandres et de retours vers des souvenirs enfouis.
La isla minima est un film étouffant, où la géographie dicte les méfaits et gestes des protagonistes — on se croirait devant une illustration sanglante de la théorie des climats. Les gens qui vivent là-bas — riziculteurs en grève, pêcheurs d’écrevisses, gamines submergées d’ennui, détraqués en tous genres — ne sont pas vernis.
Pas verni non plus le flic madrilène muté là alors que sa femme restée dans la capitale couve sa grossesse. D’autant qu’il est couplé avec un tordu, un ex-membre de la BPS, la Brigada Politico-Social, la police secrète franquiste — et pour faire du social, comme on le voit dans les dernières images, il faisait du social…
En attendant, nous sommes au tout début des années 1980, quand les grands propriétaires croient encore qu’il leur est permis d’avoir des esclaves. Chez les flics aussi les vieux réflexes sont durs à oublier, et ça tabasse sérieusement, peu importe le sexe. Il faut dire que ce qui est arrivé aux deux gamines prétextes de l’enquête (et, si l’on comprend bien, à deux ou trois autres les années précédentes) ne fut pas beau à voir — agressions sexuelles avec des objets contondants et déchirants, tortures, mutilations, et mort finalement. Deux petites imbéciles, mais ce n’est pas une raison.

La couleur ordinaire des films policiers, c’est le vert — ce que j’appellerais volontiers l’esthétique Derrick : un vert pisseux, qui est effectivement la teinte des commissariats et des hôpitaux, partout où la souffrance et la mort s’essuient les doigts sur les murs. Ici, ce qui domine, c’est la terre, la poussière, la feuille morte, et la poussière de feuilles mortes. Voir la bande-annonce.
On est au début de l’automne. Il fait encore une chaleur macabre, hantée de moustiques. Mais il pleuvra bientôt : il y a dans le film un orage d’anthologie, et une poursuite d’anthologie sous l’orage.

Et l’on retrouve alors le marais, lieu équivoque où la terre et l’eau — et le ciel, sous la pluie — se mêlent indistinctement. C’est bien le problème : les deux enquêteurs se battent contre une nature délétère, où rien n’est à sa place.
Ils vont trouver, bien sûr, et notre Madrilène retournera vers ses terres natales, là où l’eau ne corrompt pas le paysage. À ce propos, le film est aussi un conseil donné aux instances policières. Quand vous avez sur les bras, dans une région tout à fait hostile, un ou plusieurs meurtres particulièrement répugnants, expatriez-y d’autorité un enquêteur qui se sentira vraiment motivé pour trouver — surtout si vous lui avez expliqué, ce qui est le cas ici, que sa mutation de retour dépend de son succès. La prime au résultat !

Le film (et son acteur principal, Javier Guttierez Alvarez) a eu toutes les récompenses possibles et imaginables en Espagne et ailleurs, et laisse très loin derrière tous les blockbusters de l’été. Il vient de sortir à Marseille, avec un peu de chance vous le trouverez dans l’un ou l’autre des petites salles de la France périphérique — la seule qui vaille. Heureux veinards que vous êtes, qui avez encore à le voir, ce qui n’est plus mon cas !

Jean-Paul Brighelli

96 commentaires

  1. Ça rappelle la saison 1 de True Detective où l’univers poisseux des bayous de Louisiane et un Sud primitif des Etats-Unis à l’histoire chargée sont remplacés par un Sud d’Espagne mal sorti du franquisme. La photo du delta du Guadalquivir vu du ciel est fascinante.

  2. La Somme et la Picardie c’est suffisamment marécageux et glauque ?

    « Une fusillade a éclaté à Roye dans la Somme cet après-midi vers 16h30, sur un terrain occupé par la communauté des gens du voyage, près d’un supermarché, rapporte le Courrier Picard.

    Selon la Préfecture d’Amiens, la fusillade a fait trois morts. Un homme, une femme et un enfant en bas âge, tous trois de la communauté des gens du voyage. Quatre autres personnes ont été grièvement blessées : l’auteur de la fusillade, un enfant et deux gendarmes, intervenus sur place.

    De nombreux militaires ont été orientés vers la zone de la fusillade. Tout le secteur autour du supermarché a été bouclé. »

  3. Il existe un excellent film avec Brad Pitt en romanichel-boxeur : Snatch de Guy Richtie ; ceci dit moi qui ait vécu avec des gitans je ne conseille pas trop leur compagnie !

    • Vous me l’avez ôte des doigts, Snatch cet excellent film auquel j’ai pensé au vu de cet actualité.

  4. Merci JPB pour la description de ce film.
    J’irai le voir dès que j’aurai l’occasion d’aller au cinéma en Espagne (tant qu’à faire, autant le regarder en VO).
    Et merci aussi pour la description de cette région que je ne connais pas non plus (comme quoi, vous n’êtes pas le seul « estúpido ») et qui me rappelle le delta de l’Ebre, zone naturelle vraiment magnifique.

    • Attendre l’occasion d’aller en Espagne pour voir un film en VO, je trouve ça très snob, surtout pour quelqu’un comme moi pour qui traverser la Seine pour aller rive droite s’apparente à une expédition, hu hu hu!

      • Quand on habite dans un village près de Perpignan et de la frontière espagnole, on risque peu d’être snob à aller au cinéma en Espagne.

    • Et pendant que j’y suis, quelle marque de lunettes de soleil faut-il porter à Formentera ?

  5. D’après le cultissime « 2666 » de Bolano, que je vous recommande vivement

  6. « Les Misérables » paraît pour la première fois en version intégrale en ourdou:
    http://t.co/u6h2pAmHY0
    Chouette! Je sais ce que je vais lire pendant mon prochain séjour à Chandernagor.

  7. Il ne m’étonne pas que Driout écrive : « moi qui ait vécu », mais sous votre plume ce : « et moi […] qui n’y ait pas passé… » !

    • Camarasa,

      Brighelli m’a promis qu’il ferait un article bientôt rien qu’avec mes fautes !

      P.S Je signale à votre bienveillante attention dans un commentaire de l’article précédent un « décorés » à qui il manque l’accord du participe passé (conjugué avec le verbe avoir) avec le c.o.d antéposé.

      • N.B : Je suis comme beaucoup de gens : j’écris sans trop réfléchir et ensuite le remords (chrétien ?) me ronge ! Je songerai à vous dorénavant …

  8. Heureusement que vous êtes là !
    On pense une chose, on en écrit une autre…

  9. La tentation doit êtregrande, pour de nombreux enseignants, d’aller visiter les marais du Guadalquivir la semaine prochaine ; loin de ces palanquées de jeunes barbares qu’il va falloir convertir
    aux humanités disparues.

    Par palanquée, j’entends :
    http://nicoblon.free.fr/eptogo/eptogo.htm
    Une visite fort dépaysante, la partie la plus délicate est le retour à la surface.
    On en meurt pas

  10. Question esthétique : peut-il y avoir une beauté de la faute si elle demeure rare ? Un peu comme une mouche sur une très belle femme ?

    Les visages entièrement parfaits et symétriques demeurent inexpressifs. Aimons-nous la beauté pure ?
    Par exemple sur le plan moral un être impeccable nous attirerait-il ? Il me semble me souvenir que dans la Bible quand Dieu envoie deux anges à Sodome ils se font violer par la population en furie …

    La moralité n’est-ce pas le contraire de la perfection ?

  11. Merci pour cette note qui pointe le rôle symbolique de l’aqueux au cinéma (une recension, quelqu’un ?)

    Entre l’espoir de renouveau symbolisé par la vision d’une cataracte cathartique et la glauque désespérance du rideau d’eau permanent, la ligne de démarcation nous est révélée par le Gore Texte ™ : le déluge avec ses quarante jours et quarante nuit.

  12. Je sais bien que Stendhal disait qu’il fallait écrire comme le code civil mais enfin une écriture administrative n’est pas très plaisante à lire !

  13. Un recensement peut-être pas, une évocation peut-être.
    Europa de lars von trier
    Avec J.M Barr, abonné au rôle de noyé après  »Le grand bleu » (vers les 30 m en méditérannée, par beau temps)

    Europa, dernière partie d’une trilogie débutée avec l’excellent (cultissime quasiment)  »Element of Crime »
    Une Europe noyée …
    Pas d’interprétation quant à un quelconque don de prescience, du danois furieux …

  14. Ce qui est amusant dans l’affaire de la Somme c’est que les journalistes qui sont un peu comme les Anges de Sodome se sont fait bousculer par leurs chers gitans !

    • C’est étonnant comme le bien-vivre-ensemble dont ils ont plein la bouche du matin au soir prend un autre goût quand on se frotte à une réalité en chair et en os !

  15. … submergée pas noyée…
    (était-ce trop connoté ? Il faudrait demander à Goldman Sachs, par exemple)

  16. Au final décerner la légion d’honneur à des héros c’est un peu « has been » ! Ce qu’il faudrait c’est décerner la L.H présidentielle à un chômeur comme moi car enfin survivre en étant au chômage c’est un boulot de tous les instants … le mérite n’en est que plus grand !

  17. Un week-end riche d’enseignements ; un fusil de chasse entre les mains d’un manouche bourré peut-être plus meurtrier qu’une arme automatique de fabrication est-allemande (sous licence soviétique) entre les mains d’un attardé illuminé,sous l’effet de substances psycho-actives ?
    (drogues dites  »nouvelles » de synthèse ?)

      • Il y a un autre souci que j’ai déjà signalé au sujet d’un policier qui avait dégainé son arme de service dans un train de banlieue face à trois petits voyous sans arme et s’était fait désarmer et retourner l’arme contre lui : dans un lieu clos sans recul possible l’inefficacité des armes à feu est avérée face à un adversaire supérieur en nombre comme on dit ! En vérité quelques coups de poing bien placés sont beaucoup plus efficaces cf le Thalys !
        Le combat à mains nus est sûr, rapide et peu létal. Apprenez la boxe française (la savate), le krav maga etc.

        Vous ne devez sortir votre arme que si vous voulez vous en servir immédiatement. C’est pourquoi les patrouilles telles vigipirates (avec en plus des famas désarmés) sont inutiles.

          • Pour que Ayoub réussisse son coup (même avec l’opposition qu’il a rencontrée) il lui aurait fallu un second qui couvre ses arrières … vous remarquerez que dans l’affaire Charlie Hebdo ils étaient deux à mener l’assaut !

            Dans l’affaire du 11 septembre ils étaient toujours par équipe de trois à mener l’assaut dans les avions.

            A l’hyper-cacher celui qui menait l’assaut était seul, je suppose que si les clients s’étaient opposés à lui directement ils auraient réussi à le désarmer même en subissant des pertes lourdes.

      • Oui, cependant rien ne dit qu’il fut sous l’effet d’une quelconque substance ; j’ai brodé étant mal informé.
        De plus les cannabinoides, de la bubble star n’ont rien à voir avec les nouvelles drogues de synthèses.
        Même si tout ceci, sans distinction, a des effets ravageurs sur des esprits faibles, habituellement inaptes à distinguer le vrai du faux (ne parlons pas des catégories du bien et du mal ; ca sent son G. Bush à 10 000 années lumières à la ronde) avant même d’absorber quelque substance que ce soit.

  18. Rien à voir, mais vu l’importance je le case ici avec dix mille excuses…

    « « J’écouterai, j’expliquerai, je répondrai, mais je mettrai en œuvre cette réforme » ; « les nouveaux programmes » en préparation pour l’école et le collège « conçus par cycles » seront « en cohérence avec le socle » commun de connaissances, de compétences et de culture, dont ils doivent être « la déclinaison ». ; « 24 millions d’euros » seront dépensés en 2015-2016 pour « former les équipes », coût de la formation des formateurs auxquels il incombera d’obtenir des enseignants qu’ils se plient aux exigences pédagogiques de la réforme du collège (Mme VALLAUD-BELKACEM, conférence de presse de rentrée, ce jour mardi 25 août 2015 à 14 heures 30). »

    Pour les naïfs qui n’auraient pas encore pigé, la ministre a dit deux choses capitales :
    1. le « socle commun de connaissances , de compétences et de culture » étant dans cette réforme la préoccupation exclusive du gouvernement, tous les cours seront désormais et obligatoirement conçus exclusivement en fonction des compétences « communes » donc minimales à évaluer ;
    2. des bataillons de formateurs se chargeront de faire « se plier les enseignants aux exigences de la réforme du collège »; oui, « se plier »… , vous avez bien lu !

    Maintenant que les choses sont on ne peut plus claires, si les orateurs qui tonnent contre la réforme continuent de s’enivrer de considérations généreusement et pieusement nostalgiques sur le thème souverainement improductif « C’était mieux avant! » ( comme le chien de Jules Renard : « Faut qu’j’aboie! Faut qu’j’aboie! ») et de manquer la seule cible sur laquelle il faille concentrer les tirs, il ne restera bientôt aux enseignants que leurs yeux pour pleurer.

  19. Bonjour

    Je viens de m’abonner à Causeur 🙂

    j’aime bcp vos articles et la présence de M. Brighelli m’a fait comprendre que je pouvais m’inscrire.
    En tant qu’ex prof et adhérente d’un syndicat qui l’apprécie .. je lui porte une grande admiration .
    merci à lui et à l’équipe

  20. Bonjour, Moira…

    La règle sur ce blog est de mettre ses remarques, même hors sujet, à la suite de la dernière Note. Comme vous venez de le faire.

    Jean, lisez donc LePoint.fr demain.
    Parce qu’il n’y a pas que Najat qui dise des énormités, figurez-vous.
    Juppé aussi.

    • Cher Maître, vous oubliez Ségo, MST, Orélifilipéti ( ah, on me souffle qu’elle serait en période de gestation compensatoire …) sans oublier l’inénarrable Sapin,le Foll, Rebsamen et tout le reste de la bande de clowns à pédales qui prétendent gouverner le pays. Tous étant sous la protection de leur grand patron, saint Hypocrite !

  21. Modeste proposition :
    Puisque certains veulent nous tirer comme des lapins je propose qu’on installe des clapiers dans les maternelles et les écoles primaires.

  22. La ferme à l’école … dans le temps les petites écoles ambitionnaient de sortir les petits paysans de leur condition primaire maintenant le nec plus ultra est de plonger le nez dans la glaise dès le plus jeune âge afin que les enfants n’oublient pas qu’ils sont de la boue dont on fera peut-être de la chair à canon !

  23. Savez-vous d’où vient cette idée saugrenue des potagers dans les écoles ? De Michelle Obama qui voulait lutter ainsi contre la mauvaise alimentation des Américains qui sont souvent obèses.

    • Il y a peu, j’ai visité une école qui avait son potager. Mais c’était dans un pays où cela répondait à une nécessité qui n’existe pas dans le nôtre : donner à manger aux enfants, et leur apprendre à produire de quoi manger une fois devenus « grands ».
      Le principal argument qui convainc les familles de mettre leurs enfants à l’école, là-bas, c’est qu’ils auront un vrai repas dans la journée. Et pour cela, ils font des kilomètres à pied.

  24. L’enseignement de l’agronomie, de l’horticulture etc est un enseignement de type professionnel ; je n’ai rien contre loin de là … il est né sous la Restauration grâce à Soulange Bodin au domaine de Fromont à Ris Orangis et la seconde école est celle de Coëtbo fondée par Emile de Girardin en 1831 (aujourd’hui c’est le campus de Saint Cyr Coëtquidan).
    Mais enfin quel rapport avec l’instruction élémentaire ?

    • =) préparer des analphabètes ( bêtes) manipulables parce qu’incapables d’argumenter , de s’exprimer !
      mais qui sauront cultiver des carottes ( où ça on ne sait pas 🙁 ) ..

       » du pain et des jeux  » = paix sociale
      on a déjà les jeux mais bientôt plus de pain
      alors faut que les générations futures sachent cultiver leur blé ..

      • S. Royal ou  »Les ravages de la bravitude »
        (ça fait longtemps que le niveau baisse en Français ; difficile d’essayer de nager alors qu’il reste juste de quoi patauger)

          • Si il est d’agneau le navarin, il ne peut s’agir que de navets, nouveaux comme il se doit.
            Sinon on frise l’apostasie.
            (des impies y mettent des carottes et autres petits pois)
            Ceci dit les navets, parmi la production des groupes c’est comme pour les films, ça foisonne.

  25. Les fermes-écoles sont une création de la seconde république en 1848 ; on visait à y former des ouvriers agricoles.

    http://www.ariegenews.com/news-1246.html

    A Royat en Ariège c’est un ancien notaire de Pamiers qui crée en 1848 cette ferme-école sur un grand pied grâce à son argent personnel.

    On ne peut quand même pas réinventer l’eau chaude tous les matins !

    • Le niveau requis est le certificat d’études comme indiqué dans le texte donc le diplôme de fin d’études primaires ; il s’agit d’enfants qui ont environ 11 ans, qui savent lire, écrire et compter convenablement.

      • « il s’agit d’enfants qui ont environ 11 ans, qui savent lire, écrire et compter convenablement…. »
        rassurez-vous, l’espèce a été éradiquée ! 🙂

  26. Ce que j’ai bien aimé dans le texte, c’est cette espèce de polémique, qui a du avoir cours, à propos du financement bien souvent de la poche de l’instituteur.
    Qui parfois emportait les arbres du verger au gré de ses affectations.
    (d’où l’instruction donnée aux écoles normales de réaliser des greffes d’arbres)
    De mémoire ; la lecture date d’hier.
    Plaisant ; le dictionnaire d’un dénommé Buisson à propos des jardins d’école (il y a des associations d’idées faciles …)

  27. D’ailleurs dans ce dictionnaire on ne trouve rien sur  »réforme de l’école », il y a une entrée  »écoles de réforme » qui renvoie à  »mineurs délinquants ».

    L’entrée Mill (stuart) est intéressante, à propos de la religion ou de son absence, dans son éducation.
    1905 n’est pas loin (la liste des ministres de l’instruction publique s’arrête en 1900)

  28. JPB a commis sur le site du « Point » un article sur le dernier ouvrage – vide comme à l’accoutumé – de Juppé.

    Pour reprendre l’histoire de l’enseignement des sciences agricoles puisque je suis parti là-dessus – et que je ne suis pas plus compétent que Juppé mais ni moins – je remarque que toutes les initiatives sont parties d’hommes du privé.
    Le Duc de la Rochefoucauld Doudeauville crée l’école d’agronomie de Grignon en 1826 et obtient l’assentiment de la monarchie, Soulange-Bodin crée la première école d’horticulture en 1829 etc.
    Les fermes-écoles comme de celle de Royat précitée sont aussi des créations individuelles.
    Sans fortes individualités on n’arrive à rien …

  29. Je pourrais aussi signaler que le premier collège technique de France en 1842, le futur lycée Chaptal, est une création de Prosper Goubaux faite avec l’appui de la Ville de Paris contre le ministère !

    En résumé je suis assez loin de l’opinion de Brighelli : ce n’est pas l’état qui est le meilleur meneur de jeu !

    • Vous connaissez la réponse du ministre Villemain quand on est venu le démarcher pour obtenir son appui ? « Un enseignement français en France, jamais ! »

  30. J’ai l’impression que Brighelli attend que l’Etat se sorte du marais où il est enlisé en se tirant par la perruque comme le baron de Münchhausen !

    P.S Le marécage m’inspire et pourtant je ne suis pas une grenouille de bénitier !

  31. Je rectifie mon erreur :
    L’école des arts et métiers de Chalons a été créée en 1780 par le duc de La Rochefoucauld Liancourt de sa propre initiative sans aide de l’état royal après la création d’une ferme école sur son domaine en 1769.
    Son cousin le duc de La Rochefoucauld Doudeauville était ministre quand il a acquis sur fond publics le domaine de Grignon.

    Ce qui n’enlève rien à ma remarque : il faut une forte volonté pour remuer les choses !
    L’abbé Grégoire était un homme de caractère et fortement irritable – loin de la douceur évangélique – quand il a fondé le Conservatoire des Arts et Métiers en 1794.

  32. http://m.youtube.com/watch?v=vrA9zvqXW-IL'État n’est pas le meneur de jeu ; surtout en 1826, 1842…
    C’est quoi, l’État à cette époque ?
    Il n’y aura plus de république jusque après 1870.

    Si on s’en tenait aux propositions du conseil national de la résistance, cible (j’ai la déclaration d’un des intéressés) depuis au moins 2007 d »un syndicat d’entrepreneurs.
    Que l’on ne vienne pas me parler de gauchisme, ça n’a rien à voir
    là-dedans.

    Dans l’État d’esprit de 2004 :
    http://m.youtube.com/watch?v=vrA9zvqXW-I

  33. Le lien par une opération du saint esprit c’est collé en début de commentaire.
    …. »L’État n’est pas le meneur » ….?

  34. En fin de compte l’histoire du potager sur laquelle je m’acharne depuis hier sans aucun écho ou presque est quand même illustrative : l’ambition finale de l’éducation nationale est-elle de former de futurs jardiniers des villes ?

  35. Il est évident malgré le bon vouloir de Thierry à son égard que Mme Ségolène Royal n’a jamais ouvert un livre de Buisson ; son compère énarque Alain Juppé n’ayant pas plus de compétence en matière scolaire que moi en taille des rosiers !

  36. A l’égard de S. Royal je n’ai que circonspection comme à l’égard de tous les dragons femmes.
    Certains de ses anciens collaborateurs se plaignaient de s’être fait piétinés.
    Il fallait aller au pugilat tout de suite au lieu de venir pleurer par la suite.
    Évidemment des positionnements comme ceux-ci ne permettent pas de faire une grande carrière …. d’ex piétiné.

  37. Sinon pour rester dans le sujet on peut évoquer le marais Poitevin, c’est moins méchant que l’âne du Poitou.

  38. Ce que Juppé explique en filigrane c’est qu’il va laisser gouverner l’administration ! Quelle ambition pour un futur président de la république …

  39. http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2015/08/28/97001-20150828FILWWW00364-6-personnes-a-l-isolement-1-an-pour-la-science.php

    « Leur espace de vie pour les 12 mois à venir, situé sur l’île Mauna Loa à Hawaï, est un dôme de 11 mètres de diamètre et six mètres de hauteur. Ils devaient fermer les portes vendredi à 15H00 locales.
    Ces trois hommes et trois femmes disposeront chacun d’une petite chambre, avec un espace pour un lit de camp et un bureau. Durant leur séjour coupés du monde, ils mangeront des aliments lyophilisés et ne sortiront du dôme que vêtus d’une combinaison spatiale, comme s’ils habitaient réellement sur Mars. Ils n’auront qu’un accès limité à internet. »

    Driout n’a pas été retenu.

    Dommage.

    • Dugong,

      Je pars chez les fous à Saint-Maurice si vous me donnez trois millions d’euros ; je crois que c’est qu’on appelle du chantage à la marocaine ?

    • Il parait que les autres membres lui ont tapé sur la tête en scandant en choeur: « Non, tu ne commenteras pas, non tu ne commenteras pas ! »

    • Eh oui, un défi… Dans le genre, en moins stupide, il y a le « binge drinking » et le « balconing ».

  40. Je ne sais pas si JPB a l’intention d’écrire un article ici ou ailleurs sur la COP21 Paris 2015 qui doit avoir lieu bientôt – ma position est très simple : depuis la fin du petit âge glaciaire, qui succède à l’optimum médiéval (époque où le Groenland était vert) les températures se réchauffent, les glaciers remontent et les mers gonflent.
    L’idée qu’avec nos petits bras musclés nous allons pouvoir faire quoi que ce soit sur ce genre de processus naturel est aussi vain que de vouloir empêcher la prochaine éruption d’un super-volcan dans mille ans, dix mille ans ou cent mille ans !

    Pourquoi cette idée folle est-elle née en Occident dans les dernières décennies ? Voilà une bonne question …

    • Il paraît que le démantèlement du bidonville de La Courneuve a été fait en vue de déblayer la vue des futurs invités de ce raout international qui débarqueront à Roissy !

  41. Au sujet des fortes personnalités qui rénovent l’enseignement connaissez-vous Georges Doriot (1899-1987) Français parti vivre aux Etats-Unis qui se fit naturaliser Américain et qui créa en 1957 l’Insead à Fontainebleau ?

    Je pourrais multiplier les exemples par exemple Léon Eyrolles (1861-1945) ancien conducteur des P&C de la Ville de Paris qui fonda l’école spéciale des travaux publics à Paris (avec le soutien des pouvoirs publics certes).

    Donc voilà il nous faut des gens qui sortent du lot, comme on dit, pour changer ici et maintenant les choses en place !

    • L’école est aussi à Cachan, ville dont il fut le maire peu après sa séparation d’avec Arcueil. Il est également à l’origine des éditions qui portent son nom.
      Oui, un grand bonhomme, comme on dit.

    • J’ai bien regardé sur une carte et les gens qui sortent du lot ont le choix entre:
      – la corrèze
      – la dordogne
      – le lot et garonne
      – le tarn
      – le tarn et garonne
      – l’aveyron
      – le cantal
      Sincèrement avec des voisins pareils, il vaut mieux rester chez soi.

    • Il est à l’origine aussi de cours par correspondance  »L’école chez soi » ; sans aucun rapport avec la mouvance autour de  » L’école à la maison » ces dernières années.
      Sinistre projet, visant à soustraire les enfants des influences supposées néfastes de l’école publique.
      Avec un enjeu commercial derrière pour les promoteurs ; en cadeau on retrouvait derrière la très peu émancipatrice idée de la femme à la maison.
      Quand on connait le public ciblé, l’idéologie des promoteurs ; on devient vite nauséeux

  42. N’empêche que pour faire le lien avec les grecs anciens :
    si les enseignants d’aujourd’hui entretenaient les mêmes rapports avec leurs élèves qu’entretenaient ceux de la Grèce antique, ils auraient de sérieux ennuis avec la maréchaussée et la justice.
    Ça passait beaucoup par le corps semble t-il
    Par contre je n’y étais pas.
    (pas assez vieux)

  43. J’ai pas compté, mais j’ai la statistique impression que Thierry L fait de l’ombre « commentariste » à Driout. Si ces deux-là font des petits ensemble, je propose qu’on les noie à la naissance.

  44. Et oui ; je m’entraîne pour la ponctuation
    Tout le monde ne peut pas jalouser ceux qui étant espanophones, ont plaisir à franchir l’équivalent d’un périphérique ou la distance jusqu’à la A86 pour aller voir un film en Espagne.

  45. Ah oui, grand moment…

    J’ai été absent trois jours : j’avais 800 messages, dont 798 spams, en rentrant. C’est épuisant. J’espère ne pas avoir fait sauter, en les supprimant, un message de bon aloi.
    Pour me faire pardonner, tac, nouvelle Note !

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