Il y a une dizaine d’années les Américains, qui font des statistiques sur tout et sur rien, s’étaient aperçu que dans les villes où sévissait un sport hégémonique (basket, foot, hockey), la natalité baissait nettement lorsque l’équipe fétiche perdait régulièrement. Le supporter attristé, plein à ras bord d’hormones dépressives, rentre chez lui la queue basse, et ne s’attelle pas de sitôt au devoir conjugal.
On comprend mieux que la Provence titre systématiquement sur les succès ou les échecs de l’OM. C’est important, un sujet qui a une telle répercussions sur la libido collective…
Tout cela pour dire…

Sur les neuf premiers mois de 2015, le chiffre des naissances en France est donc dramatiquement bas — le plus bas depuis 1999 : le baby-boom se termine donc.
Alors, bien sûr, la crise rend la conception plus aléatoire. Même dans un pays bardé de lois sociales et d’allocations qui permettent de bâtir sa maison avec sa queue ou son utérus, la confiance est à ce point érodée qu’en 2014, on a mis nettement moins de bébés en chantier. Résultat, nous sommes passés en dessous de la barre symbolique des 2 enfants par femme — symbolique parce que le seuil effectivement nécessaire à un renouvellement à l’identique est aux alentours de 2,2. Consolation : il y a bien pire en Europe. L’Espagne, la Grèce et le Portugal sombrent dans les abysses du vieillissement programmé. Effets conjoints des baises de revenus et de la hausse du chômage.
Simultanément, le nombre de décès a augmenté. Alors bien sûr, la canicule de l’été aurait engendré 3200 morts supplémentaires — des vieux surtout, c’est de leur âge. Ils nous avaient déjà fait le coup en 2005.
Sauf qu’il ne s’agit pas d’une incidence de résultats sportifs.
Ce n’est pas un hasard si la langue parle de « redressement économique », ou explique que la Bourse (la Bourse ! Voilà un singulier fort singulier) est orientée « à la baisse ». Le vocabulaire économique est sexuellement orienté. Et ces temps-ci, tous les indicateurs sont « en berne ». Allez faire des bébés avec ça !
Je dois à la vérité de dire que les démographes relativisent — c’est leur job. 2% de baisse dans la fécondité, c’est peanuts, disent-ils.
Ouais…
Et les vieux qui se laissent mourir, ça compte aussi pour du beurre ?
Dans une scène culte de Soylent green, le film de Richard Fleischer (1973 — Soleil vert en français), un vieillard (joué splendidement par Edward G. Robinson, qui, malade, mourant, a joué sa mort en direct dans ce qui fut son dernier film) choisit l’euthanasie plutôt que de continuer à vivre dans ce monde déprimant où l’on vit de biscuits enrichies de protéines humaines. Le film est basé sur un roman de Harry Harrison (Make room ! Make room !, 1966) qui, comme toute la science-fiction prémonitoire des années 1960 (voir Barbe grise, de Brian Aldiss, en 1964, ou Tous à Zanzibar, de John Brunner, en 1968) dresse par avance le panorama inquiétant de notre présent. Et je crois que nous y sommes : la natalité de l’Occident s’effondre, il ne reste plus guère que les Barbares qui fassent encore des enfants, et les vieux glissent tout doucement vers la sortie, profitant de la moindre canicule, de la plus légère épidémie de grippe (18 300 Français ont profité du virus 2014-2015 pour s’éclipser sur la pointe des pieds et du thermomètre) pour nous abandonner dans un monde où sévissent le PS, le FN, les Républicains et l’Etat islamique. Ma foi, je les comprends.

Jean-Paul Brighelli

56 commentaires

  1. Merci pour les références et pour le nouveau billet plein d’optimisme et d’espoir. Cela me rappelle la chasse aux vieux dans une nouvelle de Buzzati, bien connue, je crois.
    D’où mon attelle, d’ailleurs, j’en ai éliminé quelques-uns un peu brusquement,effectivement. Mais ils sont coriaces, les bougres; forcément, nourris aux mamelles des Trente Glorieuses, baignant dans le bien-être matériel et financier, propriétaires de maisons secondaires, possesseurs de grosses voitures et nageant dans le bonheur des retraites prises dans la cinquantaine, ils vous donnent des leçons de morale en plus après avoir endetté les générations futures pour quelques siècles et dévasté copieusement la planète.
    Quant à se retirer sur la pointe des pieds, oui, on y songe tous, non ? Sauf que visiblement, plus le temps avance, plus les vieux s’accrochent. Encore un petit bout, allez. Cela ne peut pas faire de mal et il se trouve toujours une bonne raison de se faire illusion.
    Bon, Brighelli, ça n’urge pas quand même. Vous avez encore de la marge. Et puis comme dit un journaliste italien que j’aime bien ( pour une fois qu’un journaliste est aimable…) Non è tanto la morte che fa paura, è piuttosto il morire. Ah, la capacité de l’italien à substantiver !
    Bon, en attendant tout ça, on peut tromper « il morire », en riant, en lisant, en mangeant, en …

  2. Oui au fait Léo Marjane a 103 ans !

    Bon ! son heure de gloire a duré de 1937 à 1944 c’est elle qui chantait « Bei mir bist du schön » qui est en fait une chanson yddish !

    « Depuis qu’un soir dans un coin de France,
    J’ai vu dans l’ombre vos yeux immenses,
    Mon cœur est plein de folle espérance
    Et je pense à vous le jour et la nuit
    Mais notre langue n’est pas la même
    Et pour vous dire que je vous aime
    Je ne sais pas de plus beau poème
    Que cette phrase de mon pays !

    Bei mir bist du schön
    Cela signifie :
    Vous êtes pour moi plus que la vie
    Bei mir bist du schön
    Veut dire en amour :
    Vous êtes plus belle que le jour.
    Je dirais : Bella, bella, si j’ étais d’Italie,
    Mais rien ne dit assez combien vous êtes jolie
    Si vous comprenez :
    Bei mir bist du schön
    Alors dites-moi vous m’aimez !

    Ce chant si doux là-bas me rappelle
    Mes nuits de rêve calmes et belles,
    Où j’évoquais fervent et fidèle,
    Sans vous connaître vos yeux caressants.
    Vous habitiez dans un grand village,
    Et chaque soir tremblant davantage,
    Je vous tenais déjà ce langage,
    Qui finissait en vous embrassant… »

  3. Et moi, l’année prochaine je serai un bon et vigoureux centenaire. L’infirmière de nuit qui vient changer mes couches ne s’en plaint pas car son mari est devenu cul-de-jatte au-dessus de la ceinture à la suite d’une rencontre avec un RER ayant distraitement quitté sa route.
    Parfois elle oublie de venir et j’oublie aussi qu’elle a oublié de venir, seuls mes couches et mes draps s’en souviennent…

  4. Non !! Pas en 2005, mais en 2003…

    Résultat en 2004 la droite ne conserve qu’une seule région, les autres étant passées sous mandat socialiste.

    Ce qui a valu aux les salariés de travailler le lundi de Pentecôte.

    • C’est assez Freudien comme pensée ? Nous qui sommes des Rousseauistes convaincus nous avons toujours cru que la société était une communauté de lois régie par un contrat social général !

  5. Je suis peut-être le dernier des rationalistes ! Amoureux des lois jusqu’à m’en faire une seconde patrie charnelle … après moi la passion détruira tout jusqu’au fondement du siècle !

  6. Quand nous serons trop vieux pour user nos zizis dans nos culs préférés, nous compenserons en manipulant les culasses nos Uzis contre ces salauds de jeunes qui voudront vraiment nous piluliser.

    Taïaut !

  7. René Girard me disait encore récemment au téléphone : « Tu sais, Dug – il m’appelait Dug – laisse tomber avec Tristenouille. C’est du désir mimétique pur jus ».

    Cet homme était un grand sage.

    • Ah ! la spirale du sage … vous savez que Renaud Camus a écrit un compendium en trente volumes (+ suppléments sur le net sur abonnement) sur la spirale du sage ?

  8. Je me répète, mais « jouir sans entrave », ça veut dire aussi sans procréer. On y est. Vous avez gagné.

  9. Dug, ça ferait bien dans un western. Brig, non. Pas terrible.
    Et pour le matheux, carrément impossible, ou alors en mode « enseigne » : Trist’ & Nouille. mais ce n’est pas vendeur.
    Dri-out, bof. Surtout qu’il est le plus « in » du blog.

    • « en mode « enseigne » : Trist’ & Nouille. mais ce n’est pas vendeur »

      Oui mais c’est beaucoup moins rigolo que Rivoire et Carret.

      • Bouturage après amputation ?
        Le pire c’est le retour dans le puéril, en fin de course.
        La figure du charmant vieillard plein de sagesse, peu à peu submergée par celle d’une jeune tête à claque.

        Pourvu que la providence m’épargne cela ; je n’ai aucune envie de redevenir l’adolescent détestable que j’étais, puis de me remettre à jouer aux billes.

        En plus je n’apprécie les fraises que sans sucre
        (Il suffit de les cueillir au moment opportun)

  10. Le pire, c’est qu’il y a des vieux qui procréent… :-))

    Même si c’est un mot d’une inélégance euphonique rare.

    Mais vous savez, les enfants et les animaux ne sont vraiment charmants que dans leurs premières années. Après — approximativement vers 12-13 ans — ils se mettent à ressembler à des caricatures de leurs parents. Et ceux dont les parents sont déjà eux-mêmes des caricatures…
    L’adolescence est un naufrage.

  11. La métamorphose d’un enfant en ado est un spectacle auquel certains ont la privilège discutable d’assister chaque année *.

    De ces chrysalides en crise, des leaders émergeront et beaucoup d’autres couleront (phénomène appelé « naufrage du leadership chez les spécialistes).

    * les profs de cinquième et quatrième, notamment.

  12. L’adolescence est un naufrage…/…
    chrysalides en crise, des leaders émergeront et beaucoup d’autres couleront…/…

    Papillonons papilles au nez sur des succès ou des naufrages annoncés. Avertissement, ceci est une histoire romancée mais vécue.
    Un inspecteur général du commentarium de Bonnet d’âne aurait en observant l’élève Dugong1 la même impression que de rentrer dans une fromagerie de quartier et découvrir l’existence du Saint-Marcellin, il repère tout de suite le plus fort en gueule, le plus râpeux, le leader de l’étal! C’est le succès de la chrysalide.

    Ce même inspecteur général du commentarium de Bonnet d’âne aurait en évaluant les commentaires de l’élève Dugong2 la même impression que de rentrer chez Ladurée pour goûter des macarons. Au début il aimerait leur fondant agréable hélas suivi d’une forte désillusion sensorielle; aussitôt lus, aussitôt oubliés. C’est le naufrage de la chenille, ce que les spécialistes appellent la essevétisation rampante de esprits.

    • C’est ce qui ronge la démocratie tous ces Dugong en herbe qui veulent jouer au petit chef dans la cour d’école alors qu’ils seraient mieux dans un aquarium à faire des bulles !

    • Il y avait ce film sinistre de Ron Howard qui s’appelait « Cocoon » où les vieux retournaient à l’état de larve grâce à des cocons de chenilles extraterrestres dans une piscine … mélange de balnéothérapie et de fiction morbide !

  13. C’est le principe du regroupement par classe d’âge qui me paraît ridicule voire plus … comme si la vie se déroulait tout son long dans une école pour grands commençants !

    Pédagogie quand tu nous tiens tu iras jusqu’au quatrième âge et même au-delà !

  14. « L’adolescence est un naufrage. »

    Oui, mais ils ont une chance de s’en sortir, eux. Les vieux, non. Ou alors, par la porte de sortie d’où l’on ne revient pas.
    A propos des ados, et des cinquièmes notamment, j’ai souvenir que c’était la classe des appareils dentaires. Vous interrogez une élève pour la lecture d’un poème de Verlaine ou de Nerval, vous avez le nez plongé dans votre bouquin, vous savez que c’est une élève qui lit correctement et brusquement, vous entendez un truc bizarre :  » il est un air pour qui ze donnerais tout Rossssini…ou Ah! les beaux zours de bonheur indisssible où nous zoignons nos bousses ! C’est posssible. » Et là, vous relevez le nez et vous voyez la charmante petite arborer fièrement un sourire d’acier qui lui défigure un peu le visage. Il vous reste juste à vous mordre la lèvre pour ne pas éclater de rire…

    • Sanseverina, j’ai trouvé bien amusante cette petite scène de diction à l’appareil et avec quelques collègues de mon département on a essayé cette après-midi de refaire la même chose avec « Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes » et  » Un frais parfum sortait des touffes d’asphodèle ; Les souffles de la nuit flottaient sur Galgala. » mais comme on a passé l’age de l’orthodontie, on a remplacé les appareils dentaires par des chouquettes et des macarons plein la bouche. Résultat j’ai pris deux kilos en trois heures et ma corbeille à papier déborde de sacs à vomi.

      •  » on a passé l’age de l’orthodontie … » oui, mais non ! le râtelier , ça s’use avec l’âge ! les dents , c’est comme les pneus , ou les plaquettes de freins ( vous m’excuserez, je n’ai pas voulu stigmatiser …), arrive un moment ou il faut les remplacer ! et l’orthodoxie l’ortho (donc scie) , ( ou l’or taux dont six pour les banquiers ) se rappelle à nos bons souvenirs … 😀

  15. Dites donc Brighelli sur Boulevard Voltaire Christian Combaz a commis un article intitulé : « Natacha Polony, la Jeanne Mas de la pensée de droite » je trouve cela un brin flatteur car à ma connaissance Jeanne Mas est la chanteuse française qui a vendu le plus d’album dans les 30 dernières années et la seule à pouvoir remplir Bercy !
    L’audience de votre copine Polony est autrement plus confidentielle …

    P.S Combaz est un imbécile déphasé avec son époque mais ne le lui répétez pas il croirait que c’est un compliment sur son tropisme réactionnaire !

    • C’est pas très clair « Rimbaud avait le même ? ». Expliquez-vous ou je viendrai vous tirer les vers du nez avec des aiguilles à détricoter sa relation avec Ver Laine.

  16. Comment mourir de façon bizarre : d’un accident de dépressurisation en plein air !

    « Un homme a été victime d’un accident du travail mortel ce jeudi 5 novembre alors qu’il effectuait une livraison au centre commercial Leclerc de Rueil-Malmaison, avenue de Fouilleuse, vers 7 h 30.
    Il venait de finir de livrer de la farine sur le quai de chargement quand il est monté sur la remorque de l’engin de 38 t. En ouvrant une trappe, il a été projeté violemment en l’air avant de tomber au sol, en raison de la dépressurisation de la citerne. Blessé aux poumons et à la tête, il a été plongé dans le coma. Les pompiers l’ont transporté à l’hôpital Beaujon, à Clichy-la-Garenne. L’homme est décédé à 12 h 30. Il avait 39 ans. »

    On appelle cela une épiphanie de farine !

  17. Njat fait des effets de soutien-gorge à l’Assemblée nationale — et en profite pour proférer de gros mensonges sur la réforme du collège.
    J’en ai parlé sur LePoint.fr, mais comme l’article est réservé aux souscripteurs, je ‘offre ici aux obsédés du point de Calais. Merci qui ?
    Pour la petite histoire, ça me vaut déjà des attaques nombreuses sur twitter pour « sexisme » — moi ! Pff…
    http://www.linternaute.com/actualite/politique/1256809-najat-vallaud-belkacem-et-son-soutien-gorge-indignation-sur-twitter/

    Brighelli – Najat Vallaud-Belkacem : les dessous chics de la réforme du collège

    Mardi, à la question inquiète d’un député sur l’enseignement de l’allemand, la ministre a opposé son hilarité, un mensonge et sa désinvolture.plus d’un. Analyse.

    C’est dans Annie Hall que Woody Allen développe le concept californien de LVS — la Ligne Visible du Slip. Mercredi, Najat Vallaud-Belkacem l’a réactualisé en LVS 2 — Ligne visible du Soutif. Une stratégie de communication vieille comme le monde — le rouge à lèvres et les pendentifs aux oreilles arborés par Mme Vallaud-Belkacem avaient ce jour-là la même fonction « écran de fumée » — mais inédite à l’Assemblée nationale (voir http://www.lcp.fr/emissions/parlement-air-questions-au-gouvernement/vod/175277-seance-du-mardi-3-novembre-2015, à partir de la 53ème mn). Une stratégie inattendue de la part de l’ancienne thuriféraire des Droits de la femme, mais qui n’a eu l’air de convaincre ou d’émouvoir ni le député-maire de Sarreguemines, ni les enseignants sidérés par la réponse de leur ministre — mais bon, ils commencent à avoir l’habitude d’être pris pour des… imbéciles.

    Les ministres, ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît.

    Après avoir bien ri durant toute l’intervention du député, le ministre a répondu d’un petit air agacé — ah, les manants, quelle plaie ! En résumé, non seulement il n’y aura aucune suppression, mais par la grâce de cette seconde langue commencée en 5ème, les germanistes seront plus nombreux. Rompez, il n’y a rien à voir — sauf un fil de dentelle noire.

    L’allemand, comme le latin — et plus globalement tout ce qui ressort de la vraie culture — sera pourtant l’un des grands perdants de la prochaine réforme. Il est l’une des langues majoritairement enseignées dans ces sections bilangues condamnées à disparaître sous l’accusation d’élitisme (pendant que les sections internationales — et payantes — des certains grands lycées où sont inscrits les enfants privilégiés perdurent). Pascale Fourier, sur son blog, a magistralement résumé la situation, chiffres en main, et je me permets de recopier les données — attention, c’est du brutal :

    « Dans la situation actuelle, Madame le Ministre (parce qu’il faut que vous teniez compte de la réalité des chiffres…),

    • 43.000 élèves font LV1 allemand : 378.000 heures-élève doivent leur être dispensées.

    • 48.000 élèves font LV2 allemand : 288.000 heures-élève doivent leur être dispenser.

    • 55.000 élèves sont bilangues allemand, et c’est 660.000 heures-élèves qui leur sont données

    Au total, c’est 1.507.000 heures-élève d’allemand qui sont dispensées.

    « Avec la réforme 2016 qui réduit à peu les bilangues, et en supposant que l’objectif d’une hausse de 10% des petits germanophones sera atteint, les chiffres seront ceux-ci :

    • Avec le nombre d’élèves de LV1 et LV2 actuel = 906.000 heures-élèves

    • + 10% d’augmentation de l’apprentissage de l’allemand en LV1 et 2 = 90.600 heures-élèves

    Avec la réforme donc, c’est 996.000 heures-élèves d’allemand qui seront dispensées. Un tiers des heures- élèves disparaissent. »

    Et de poser la question qui tue : que vont devenir ces profs d’allemand sans élèves ? Ma foi, il semblerait bien qu’on les utilisera pour aller amuser les gosses du Primaire. C’était bien la peine de passer des concours complexes et exigeants. N’importe quel étudiant sachant compter jusqu’à dix dans la langue de Goethe ferait aussi bien l’affaire.

    Du mépris comme stratégie de communication

    Pour le moment, le SNALC est le seul syndicat (vous savez, Madame le ministre, les syndicats, ces minables que l’on refuse de recevoir depuis trois semaines, parce qu’ils sont parvenus drainer à Paris plus de 15 000 personnes, enseignants et parents mêlés, pour protester contre une réforme inique) à avoir dénoncé ces mensonges.

    Mensonges ? Peut-être même pas, tant l’incompétence le dispute, dans ce ministère, à la morgue et aux aveuglements idéologiques. Peut-être que Mme Vallaud-Belkacem n’est tout simplement pas au courant de ce que lui ont fait signer la DEPP (Direction de l’Evaluation, de la Prospective et de la Performance) et la DGESCO (Direction Générale de l’Enseignement SCOlaire). Après tout, on ne peut pas à la fois se passionner pour la lingerie fine et les salons de coiffure et s’intéresser aux 850 000 enseignants placés sous ses ordres. Sans compter quelques dizaines de millions d’élèves sommés désormais d’apprendre l’ignorance — à son image. Mais bon, rien de grave — rien que l’usage immodéré du push-up ne puisse compenser.

  18. « Même dans un pays bardé de lois sociales et d’allocations qui permettent de bâtir sa maison avec sa queue ou son utérus, »

    On savait que ce n’était pas un blog de gauche (et non pas « gôche », comme on se plaît à ironiser), mais là, le ton, le vocabulaire… on confine à l’abject.
    Je me retire.
    Définitivement. Je m’étais trompé sur les principes qui régissaient les interventions ici. J’ai déjà Ménard chez moi, cela suffit à mon bonheur : vulgarité, idées sommaires, mépris de toute culture digne de ce nom. Bref, je vous laisse dans votre sphère de droite extrême. Je ne vous regretterai pas. Vous ne me regretterez évidemment pas non plus. Tout est bien.

  19. Deux cyclo-bus, avec assistance électrique, circulent chaque matin dans les rues de Rouen, avec à bord une dizaine d’enfants pédalant de bon coeur en direction de l’école: un mode de transport propre, sportif, que parents et élèves semblent plébisciter.

    « C’est elle qui demande à prendre ce bus, elle adore, et moi je gagne 45 minutes chaque matin avant d’aller à mon travail », explique Hélène, une mère d’élève qui fait monter sa petite Lou, 7 ans sur cet étrange véhicule à multiples pédales.

    Destination: l’école Sainte-Marie, une école primaire privée en plein centre de Rouen. Chaque enfant a déposé son cartable dans un coffre à l’avant, s’est coiffé d’un casque de cycliste et a endossé un gilet jaune fluo.

    Aux commandes, Vincent Guezou, 23 ans, s’assure que tout le petit équipage est bien en place. Et il démarre en douceur.
    Son engin, baptisé « S’cool bus » circulant sur quatre roues, ressemble un peu aux Rosalies mis à la disposition des vacanciers dans les stations balnéaires. Mais il est beaucoup plus sûr car équipé d’un système empêchant qu’il ne se renverse. Il a d’ailleurs été homologué par le ministère de l’Écologie et des Transports.

    Large de seulement 1,20 m il peut passer presque partout: un atout dans une ville historique où les rues sont parfois étroites et pavées. Le quadricycle, qui circule à 15 km/h, emprunte en priorité pistes cyclables et rues piétonnes. « Pour nous la sécurité c’est l’impératif numéro un », dit-il. « Les enfants prennent conscience des risques de la circulation et du bon comportement à adopter. Même si des piétons veulent parfois nous laisser passer, nous nous arrêtons car ils sont prioritaires », explique-t-il.

    Le « s’cool bus » provient des Pays-Bas. Il est construit par une très petite entreprise de mécanique d’Aalten, près de la frontière allemande, à une cinquantaine de kilomètres de Nimègue par Thomas Tolkamp, un passionné de cycles, qui a conçu ce quadricycle comme un véhicule familial, sans assistance électrique.

    Amaury Piquiot, 23 ans, un étudiant rouennais en école de commerce, avait remarqué l’engin alors qu’il était en stage dans une entreprise de la région.

    Trois mois plus tard, de retour à Rouen, son professeur de logistique lui commandait de monter un dossier sur un transport écologique à créer.

    « J’ai tout de suite repensé au véhicule que j’avais vu aux Pays-Bas et j’ai envisagé son utilisation pour le ramassage scolaire », explique-t-il.

    Après les travaux pratiques scolaires, Amaury va poursuivre son projet avec Vincent. Les deux amis vont aller voir le mécanicien néerlandais et se former à la maintenance de ce type d’engin qu’ils vont équiper de batteries pour l’assistance électrique.
    Ils vont créer une association, lever plus de 12.000 euros via le fonds participatif européen Ulule puis se lancer dans l’aventure. Privilégiant le bouche à oreille, plutôt que des aides publiques, les deux compères se disent aidés de diverses façons par un réseau de 150 personnes .

    Leur projet séduit. Écologique, sportif – les enfants doivent fournir un certificat médical pour emprunter le bus -, convivial, éducatif, il favorise aussi la mixité sociale.

    Mais il est encore embryonnaire: deux écoles primaires desservies, l’une publique, l’autre privée, celle qu’Amaury a fréquentée dans son enfance. Soit une vingtaine d’enfants transportés.

    Pour être écologiquement utile et faire diminuer les files de voitures à l’entrée des écoles, le petit bus va donc devoir passer la sur-multipliée. Comment envisager la croissance ? « Il faudra une usine pour construire ces bus, en Normandie ou ailleurs », affirme le créateur du concept.

    « Ça me plait énormément mais il faut commencer à en discuter tous ensemble », fait remarquer Céline Millet, adjointe à la mobilité durable de Rouen. Il faudra bien aussi sortir du bénévolat et entrer dans le monde économique. « Heureusement qu’on a nos parents derrière nous », reconnaît Amaury.

  20. @Jean-paul Brighelli

    Monsieur Brighelli,

    Je cite une phrase de votre texte : »la natalité de l’Occident s’effondre, il ne reste plus guère que les Barbares qui fassent encore des enfants »
    Qui sont ces barbares, Monsieur Brighelli? Soyez plus explicite.Par exemple, les Africains qui font beaucoup plus d’enfants que les Occidentaux,seraient donc des barbares à vos yeux?N’ y a-t-il pas une forme de julesferro-racisme dans ces propos, Monsieur Brighelli?

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