CHARTE POUR L’ÉDUCATION, deuxième partie

VIE SCOLAIRE

15. Que chaque enseignant de collège se voit attribuer, dans la mesure du possible, une salle de classe personnelle, afin d’atténuer, pour les élèves les plus jeunes, le choc du passage du Primaire au Secondaire.

16. Que les chefs d’établissement, en dehors des « faisant fonction » soient tous recrutés sur concours et bénéficient d’un stage de formation en alternance sur une année entière dégagée de tout enseignement.

17. Que tout chef d’établissement puisse être secondé par un adjoint et un CPE, y compris dans les établissements de petite taille.

18. Qu’aucune nomination d’enseignant ne puisse être faite dans un établissement éloigné du domicile habituel, ou dans un établissement sensible en début de carrière.

Remarque : Il s’ensuit de cette proposition que les concours de recrutement doivent être nationaux (y compris les concours de recrutement d’instituteurs), mais la gestion des nominations / mutations aura tout intérêt à être initialement locale. Par la suite, par exemple après trois ans d’exercice, tout enseignant pourra demander l’Académie de son choix, dans le cadre d’un mouvement national.
Ces mouvements (nominations et mutations) devraient être gérés par une commission administrative pérenne et indépendante de tout pouvoir, afin d’éviter les favoritismes aujourd’hui trop fréquents.

19. Que soient abandonnés les « conseils pédagogiques », qui n’ont aujourd’hui d’autre fonction que d’assurer la standardisation de l’enseignement, et les « projets d’établissement », dont le développement s’est fait trop souvent au détriment de l’enseignement des savoirs.

20. Que des études dirigées soient créées dans tous les établissements scolaires, à l’école primaire et au collège, et en particulier dans les collèges sensibles. Elles seront animées par des enseignants volontaires et/ou par des étudiants recrutés au niveau de la licence.

21. Que des internats à taille humaine, notamment en zone rurale et en zone d’éducation prioritaire, proposent une alternative à des temps de transport parfois excessifs — ou à des ambiances familiales peu compatibles avec le travail scolaire.

22. Que les établissements scolaires soient construits sur des critères d’esthétique et de bien-être et pas seulement d’économie, et en concertation avec les « usagers ». On peut par exemple imaginer des espaces architecturaux séparés consacrés à la musique et aux arts, au même titre que les gymnases pour l’EPS.

Remarque : c’est peut-être à l’architecture de signaler — de signifier — la place éminente qu’il faudrait donner à deux disciplines, les arts plastiques et la musique, qui sont les parents pauvres du système éducatif, à tel point que nombre de parents inscrivent, quand ils le peuvent, leurs enfants dans des structures privées pour y trouver ce que l’école refuse de donner.

UN REGLEMENT INTÉRIEUR NATIONAL AYANT RÉELLEMENT FORCE DE LOI :

23. La montée en puissance de la violence et des incivilités dans les établissements scolaires nécessite une vigilance sans faille de la part des adultes et la nécessité de disposer d’un règlement intérieur ayant une valeur juridique incontestable, ce qui n’est pas actuellement le cas.

24. Un « socle fondamental » du Règlement intérieur pourrait être élaboré et voté par les représentants de la nation (Assemblée nationale et Sénat). Evidemment, chaque établissement ayant des spécificités propres, pourrait l’amender sur certains points — par exemple en ce qui concerne le port d’un uniforme.

25. Le « socle du socle » doit être l’affirmation sans ambiguïté de la laïcité du système éducatif, qui doit impérativement demeurer à l’écart des tentations communautaristes ou obscurantistes. En particulier, on réaffirmera l décision interdisant tout signe religieux visible, au même titre que l’on interdit les tenues indécentes.

26. On élaborera de même une charte des droits et des devoirs des enseignants et des parents. Elle portera en particulier sur le devoir de réserve, les obligations professionnelles et les limites des compétences respectives.

Remarque 1 : Le dialogue parents / enseignants est trop précieux pour le disperser en un siège perpétuel. Un enseignant peut souhaiter à voir un parent, et vice versa. Il n’a pas à rendre des comptes à tout moment, ni, sous prétexte de proximité (c’est souvent le cas dans les écoles primaires), à être assiégé de demandes ou de revendications perpétuelles. Enfin, il est souhaitable que les parents agissent en leur nom propre, et non pour appliquer les consignes de telle ou telle Fédération.

Remarque 2 : De même, les syndicats enseignants ont toute latitude pour négocier, au besoin par la grève, des avantages catégoriels. Ils n’ont pas en revanche à intervenir dans le domaine pédagogique, qui est du strict ressort de l’enseignant.Dans cet esprit, l’association d’enseignants, au sein d’un même établissement, en « équipes pédagogiques » est de leur seul ressort, et ne saurait en aucun cas être une obligation.

(à suivre)