Les Ecossais ont donc majoritairement voté No au référendum sur l’indépendance : le contraire aurait été surprenant, vu le matraquage opéré non seulement par les Anglais, soudain inquiets de perdre le contrôle de la poule aux œufs d’or, mais globalement par le monde entier, soucieux de ne pas encourager un si vilain exemple. Pour l’Europe, particulièrement, malgré le pseudo-exemple allemand, qui serait à la source des recompositions de régions voulues par François Hollande, le type qui n’a jamais fait de géographie, et qui semble croire que le Bordelais lorgne sur le Limousin, l’Auvergne sur Rhône-Alpes et la Corse — ben la Corse, on n’y touche pas, on sait trop bien ce qui arrive aux bâtiments publics quand on les contrarie. Et puis pour l’économie mondialisée, ces histoires de région, cela sonne un peu archaïque. Dans l’optique des Nouveaux Maîtres — Alibaba et Goldmann-Sachs réunis —, la planisphère s’article autour de la Chine industrielle (production) en une très vaste périphérie regroupant le reste du monde (consommateurs). Bref, l’Empire du Milieu mérite à nouveau son nom.
« À titre personnel, oui, je suis heureuse, parce qu’on n’aime jamais voir les nations qui constituent l’Europe se déliter… », a dit Najat Vallaud-Belkacem sur les ondes de France-Info, en ouverture de son interview du 19 septembre. Ma foi, elle a presque touché du doigt l’essentiel de cette élection ratée — mais une occasion manquée ne peut manquer d’amener une nouvelle occasion plus réussie — en Catalogne par exemple. L’essentiel, c’est que les Etats sont morts, dans le Grand Projet Mondialisé. Le pur jacobin que je suis s’en émeut, mais il constate : « l’Etat, c’est moi », disait Louis XIV — et l’Etat, désormais, c’est Hollande. On mesure la déperdition de sens. Le soleil s’est couché.

Dans un livre qui vient de paraître (la France périphérique — Comment on a sacrifié les classes populaires, Flammarion), le géographe Christophe Guilluy montre fort bien que la France est désormais une galaxie de malaises additionnés tournant autour des « villes mondialisées » que sont Paris et deux ou trois autres centres urbains. Ce qui, explique-t-il, entraîne des réactions, frictions, émeutes et vote FN dans des endroits fort éloignés des bastions historiques du lepénisme. Les cartes de la désindustrialisation et de la montée des extrêmes se superposent exactement. Et après les Bonnets rouges, précise-t-il, on peut s’attendre à d’autres jacqueries — au moment même où je lisais son analyse, les Bretons incendiaient le Centre des impôts de Morlaix. Et la Bretagne, pour tant, est fort éloignée de Hénin-Beaumont ou de Vitrolles. Mais voilà : ce sont désormais les périphéries qui flambent.
Eh bien, je vois la tentation indépendantiste de l’Ecosse, de la Catalogne ou du Pays basque comme des réactions périphériques au viol permanent opéré par la mondialisation. Ce ne sont pas des réactions contre les Etats — il n’y a plus d’Etat —, mais contre les abolisseurs de frontières, les importateurs de saloperies à deux balles, les financiers transnationaux, contre ceux qui trouvent que le McDo est meilleur que le haggis ou le figatelli, contre les appétits qui pompent du pétrole pour assouvir la City, ou qui exploitent Barcelone pour faire vivre Madrid.
En fait, soutenir les régions, aujourd’hui, a un sens exactement à l’opposé de ce qu’il a pu avoir en 1940-1944 — il faut être bête comme Askolovitch pour croire qu’exalter le vrai camembert normand est une manœuvre pétainiste. Soutenir les régions, c’est combattre l’uniformisation voulue par les oligarques du gouvernement mondial, et, plus près de nous, les valets de l’ultra-libéralisme qui ont fait de l’Europe le champ de manœuvres de leurs intérêts — les leurs, pas les nôtres.

Jean-Paul Brighelli

31 commentaires

  1. Oh là là, le chemin de crête !

    Les régions se feront par dessus les états (les écolos d’eelv en mouillent par tous les orifices) et les petits chefs locaux négocieront directement avec les « élus » de Bruxelles.

    Bien sûr, il y aura des régions sous assistance respiratoire permanente. Ainsi, les Lozérois recevront des subventions pour aménager leurs grottes façon économies d’énergie (grottes positives ?). On les encouragera à en peindre les parois et créer un tourisme sylvo-rupestre post-industriel orienté bobo (cabanes avec wifi dans les châtaigniers un jour, stage déco pariétale le lendemain).

    Neo-Néandertal * « échangeant » avec Bobo Erectus : l’Europe des régions sera trans (Trans Europe Espèces) ou ne sera pas.

  2. Régions ou Etats ? On oublie que les Etats ont une histoire, qu’ils se sont constitués de façon différente et que les tendances régionalistes sont liées à l’histoire.
    La question n’est donc pas de prendre une position formelle mais de comprendre comment se constitue ce qu’on appelle le régionalisme.

  3. Driout, très drôle…

    Dugong, je me méfie naturellement des potentats locaux (nous en avons vu de beaux à Marseille…), mais seront-ils plus nuls que nos actuels dirigeants nationaux ?
    Ce que je voulais pointer — mais peut-être n’ai-je pas été très clair — c’est la déliquescence de l’Etat-nation dans l’internationalisme libéral. Et le fait est que l’insurrection des particularismes correspond point par point à l’insurrection des oubliés de la politique française. Il y a d’ailleurs fort à parier que les régions qui accéderont à l’indépendance ne se doteront pas des régimes les plus ouverts.
    Ces salopards qui nous gouvernent ont fini par pousser le peuple (celui qui n’a pas grand-chose d’autre que ses yeux pour pleurer) dans les bras de la Marine. Ils pousseront les peuples d’Europe (voir la Hollande, la Hongrie, l’Autriche, et la Grèce d’Aube dorée, etc.) dans les bras des extrémistes les plus intéressés.

    • Si la colère populaire locale choisit le choléra local ET le choléra global, les choses vont devenir franchement compliquées.

      Je pourrai toujours cacher quelques proches dans mes greniers et dans mes caves.

      Sûr que ça me fera partir en vrille de montrer vingt fois mon ausweis aux barrages entre Périgueux et Biarritz…

      • Ne vous inquiétez pas Dugong vous déclarerez aux frontières intérieures que vous êtes un terroriste de « Périgord noir » et on vous déroulerera le tapis rouge !

        • « Périgord noir », ça jette !

          Mais y aura-t-il assez de truffes et de patates pour les terro(i)riser ?

          Demain, promis, j’essaie de terroriser les chevreuils qui circulent un peu trop librement dans mon vallon.

  4. Science instructive : un con flotte moins bien qu’un glaçon dans l’eau !

    Si des célébrités en tous genres se font balancer des seaux d’eau glacée à la figure en ce moment, c’est un peu grâce à lui. Corey Griffin a aidé à faire du « ALS Ice Bucket Challenge » un succès viral. Il est mort dans la nuit de samedi à dimanche, noyé après avoir voulu nager dans l’eau de l’île de Nantucket à 2h du matin, rapporte Salon.

    Près de 23 millions de dollars soulevés
    Le philanthrope de 27 ans venait de réussir à réunir 100 000 dollars pour la maladie de Charcot, grâce au « Ice Bucket Challenge ». Il avait appelé son père la veille de sa mort, ravi, se disant « au paradis » devant ce succès, rapporte le Boston Globe. Son projet, inspiré par le diagnostic de son ami Pete Frates, a décollé ces dernières semaines. « Aider avait rien de nouveau pour Griff. Il a organisé son propre événement [NDLR: pour lever des fonds] pour moi en mai 2012, quelques mois après mon diagnostic », a-t-il expliqué sur The Independent.

    • On peut se demander si ce crétin n’ a pas, dès le départ, confondu * Jean-Baptiste (le fils) et Jean-Martin (le père) et aurait ainsi cru que se balancer de la glace sur la tronche pouvait à la fois baptiser les fonds et explorer les bipolaires.

      On appellera ça le syndrome de Charcot et fils.

      * les cons passionnels fondent pour un rien

  5. Je suivrai Finkielkraut, notamment dans son dernier livre ( un chouia trop philosophique pour mon entendement limité) : « L’Identité malheureuse » : la confrontation plus ou moins consentie avec l’autre nous renvoie à des racines plus ou moins réelles. Point d’ultralibéralisme mondialiste là-dedans, simplement le constat objectif que l’imposition des différences engendre le replis sur les valeurs dites traditionnelles.
    Le régionalisme n’est, peut-être, que l’expression de ce rejet d’une société « multiculturelle » dont on sait bien qu’elle n’est qu’utopie bien-pensante: la réalité des faits quotidiens le démontre.
    ( jé pa fini mai mon verre de 51 et vide)

  6. Selon le classement Fortune Global 500, c’est Wal-Mart qui est le première société du monde, suivie de Shell, puis du Chinois Sinopec. Sur les 500 entreprises de la liste, les entreprises américaines sont 128. La Chine figure maintenant au deuxième rang en termes de nombre d’entreprises : le nombre de sociétés chinoises du Continent, de Hong Kong et Taiwan arrive à un total de 100.

    Il y a dans ce classement 150 entreprises européennes. Théoriquement, l’Europe est le maître du monde. Mais nos dirigeants se sont vassalisés à l’Amérique et obéissent au doigt et à l’oeil à l’Amérique….

  7. Plus je lis les infos dans nos journaux et moins je comprends le monde. D’après nos journalistes, il y a d’un côté les méchants dictateurs comme Khadafi, Bashar El-Assad et de l’autre côté les gentils révolutionnaires démocratiques, soutenus financièrement par l’Arabie Saoudite et les Occidentaux. Toujours d’après nos journalistes, il faut aider l’opposition en lui apportant assistance (argent, armes et frappes aériennes). Avec la bénédiction d’Obama (prix Nobel de la paix comme le dalaï lama) et sous le cache sexe de lutte pour la démocratie, on se donne le droit de bombarder là où on veut sans avoir à déclarer la guerre, avec un maximum de morts civils. On a réussi ainsi à éliminer Khadafi, mais bizarrement la démocratie n’est pas arrivée et le pays sombre dans le chaos.

    En Syrie, tous les plans occidentaux de déstabilisation du régime de Bashar el-Assad ont lamentablement échoué, au prix de dizaines de milliers de morts, de déplacés, d’égorgés. Et c’est à ce moment qu’apparaissent les barbares de l’Etat islamique, un truc inconnu et jamais entendu auparavant. Ca tombe tout d’un coup du ciel avec des véhicules, des armes et des hommes et son cortège d’horreurs. Ne manque-t-il pas un chapitre ? Il y a quelque chose de pas ronde dans cette affaire…

  8. Sur son blog, Danielle Bleitrach écrit un billet plein de bons sens sur ce drame :

    « Un groupe lié à l’Etat islamique a revendiqué dans une vidéo la décapitation de l’otage français, Hervé Gourdel, enlevé dimanche en Algérie.

    Ma famille algérienne, ma fille, s’inquiète: « j’ai honte de sortir dans la rue, on va nous prendre pour des assassins nous les Algériens.  » J’ai tendance à négliger ses alarmes, a priori, je n’imagine même pas qu’il se trouve des gens assez bêtes pour confondre l’ensemble des Algériens avec pareilles ordures. Pourtant le fait est. Un jour j’ai dit à mon petit fils: ne t’inquiète pas du racisme, « un raciste est un imbécile et sa bêtise est telle qu’il est impossible de la combattre, aucun argument rationnel n’ébranle cette opacité, alors considère-le comme une calamité naturelle dont il faut te protéger, évite-le… Le temps que tu perdrais à tenter de le faire revenir à de meilleurs sentiments passe-le à te développer, à t’enrichir intellectuellement, de toutes les manières qui te paraissent les meilleures. »

    Mon conseil est judicieux tant que le racisme se présente comme un phénomène individuel, qui afflige un taré et même un groupe de marginaux. Hitler sans les barons de la Ruhr et l’armée allemande, n’est qu’un inoffensif maniaque qu’il convient d’éviter dans son voisinage. Là où ça devient préoccupant et là seulement c’est quand autour de lui se rassemblent les capitalistes, les forces conservatrices de l’armée, de la police, que l’on a de plus en plus de mal à les distinguer de criminels sans foi ni loi, et que la petite bourgeoisie voit dans tout cela la garantie de la stabilité. Quand l’impérialisme arrive à nous convaincre que le terrorisme qu’il a lui-même engendré, financé, est issu de l’algérien du coin qui a été sa première victime. Quand l’Europe devenu espace de mise en concurrence de la force de travail est balayée de ces vents mauvais… Là oui, il faudrait faire de la politique et repenser les conditions de la solidarité du monde du travail, l’exigence de paix…

    Alors là on peut se demander qui est ce groupe et ce qui peut engendrer pareille abomination ?

    Leur chef, Abdelmalek Gouri, a 37 ans. Le processus de concorde civile en Algérie durant les années 2000 s’est effectué en octroyant des positions économiques au FIS, à la bourgeoisie, l’import export en particulier, tandis que le FLN, c’est-à-dire l’armée conservait l’économie de rente liée à l’énergie. Ce qui a abouti à la situation actuelle où plus rien ne se produit dans le pays qui connait un chômage endémique. L’arabisation a introduit des gens du Golfe avec leur fondamentalisme et malgré un système éducatif pour tous, a contribué à sa baisse de niveau, le chômage de la jeunesse étant le résultat de ces processus cumulés.

    La concorde civile octroyait une grâce aux djihadistes qui déclaraient vouloir rentrer dans le rang, mais la situation économique et sociale, une jeunesse en crise produisait une situation qui encourage le djihadisme, chômage, petits trafics au cours desquels on rencontre les gros trafiquants et les pseudos fous de dieu qui le pratiquent. Abdelmalek Gouri avait été condamné en 1997 à cinq ans de prison pour avoir appartenu à une cellule de soutien au Groupe islamique armé (GIA) qui a semé la terreur en Algérie entre 1992 et 1999. Gouri a été libéré en 1999, mais il a repris le maquis dès l’année suivante. Il a fait partie du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), devenu Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), en 2007. Puis, le 13 septembre dernier, Abdelmalek Gouri et ses hommes ont fait allégeance à l’Etat islamique. On retrouve dans ce groupe bien des caractéristiques du djihadiste des banlieues françaises ou de Grande-Bretagne, une absence de formation, une religiosité prétexte et un fonctionnement lié au médias… Ces gens là n’avaient pas l’intention de négocier, le vague de leur revendication en témoigne, ils voulaient se faire connaître. Egorger un français c’était marquer leur allégeance au regroupement le plus fort du moment et être leur représentant pour le Maghreb, en attirant à eux d’autres candidats au djihad.

    La publicité, la reconnaissance de la puissance dans l’horreur marque bien le caractère « moderniste », lié à internet, aux réseaux sociaux de ces fascistes. Parce qu’il faut bien reconnaître là l’existence du fascisme et celui-ci n’a de sens que si on l’intègre dans la propension impérialiste à piller, produire le chaos et jouer de la mise en concurrence de forces de travail à l’échelle mondiale.

    Maintenant encore un mot, pas d’antiracisme qui ressemble fort à du racisme… Par exemple ceux qui nient l’existence de réseaux dormants d’Al Qaida en Algérie et en Kabylie, sous prétexte qu’il s’agit là d’une des régions les plus laïcisées, et qui voient là une opération des « Français ». Cela mérite au moins commentaires. Il est clair que ce genre d’individus et leurs groupes déposés ça et là dans tout le monde arabe, africain, en Eurasie, l’ont été à partir d’interventions occidentales dont ils ont été les bras armés, on sait le rôle joué par les anciens d’Afghanistan dans les événements qui ont secoué l’Algérie et ceux joués par l’intervention franco-otanesque en Libye, puis en Afrique… Ces œufs de serpents déposés dans le monde arabo-musulman ont à la fois leur vie propre et leur capacité à être introduit là où se prépare une nouvelle intervention occidentale. Il est clair que la France est en train, de Sarkozy le libyen à Hollande,le syrien, de prendre un rôle relais de l’impérialisme américain partout où celui-ci prépare une intervention. Mais il faut aussi que chacun mesure bien la part de responsabilité qu’il prend en tant que citoyen d’un pays arabe dans de telles stratégies. .

    Alors qu’ il est clair que l’Algérie est un des pays après l’Irak, la Syrie, la Libye, les plus visés par le chaos impérialiste. Le compromis sur lequel s’est fait la sortie de la guerre civile a laissé les antagonismes plus ou moins intacts et personne ne sait très bien comment maintenir une société qui sans l’armée serait au bord de l’éclatement. La réélection de Bouteflika témoigne de l’absence de solution de rechange face aux périls qui s’accumulent. J’ajouterai que voir l’Algérie devenir une nouvelle Syrie est un péril qui n’épargnerait pas la France.Je n’arrive pas à comprendre comment ce jeu fasciste planétaire peut retomber sur l’Algérien du coin… mais c’est cela le « miracle » qu’opère dans les consciences le racisme imbécile… »

    • « L’école française deviendrait ainsi, selon les auteurs, un « réceptacle d’identités préconstituées » qui tiendrait plus souvent compte des « sous-cultures juvéniles et tribales » »

      Ceux qui veulent vraiment ça auraient intérêt à ne pas aller du tout à l’école. Ou alors d’y revenir pour faire valider leurs compétences liées à l’autonomie et à l’ouverture au monde. Par exemple, avoir jihadé un bon coup en Syrie et avoir égorgé quelques clampins devrait donner assez de points pour être directement bombardé doctorant chez nos deux sinistres surchauffés de la dure-mère.

  9. Dans les grandes occasions il est bon de citer du Corneille :

    « N’ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ? »

    Et je ne vous cause pas de Polytechnique ….

    « Et ne suis-je blanchi dans les travaux guerriers
    Que pour voir en un jour flétrir tant de lauriers ? »

  10. J’approuve les spécialités régionales quand je les mange, mais j’ai bien du mal à accepter le national régionalisme comme réponse à l’économie mondialisée.
    Ce paradoxe Brighéllien est trop difficile à avaler pour que j’insiste, donc passons.

  11. « la France est désormais une galaxie de malaises additionnés » nous dit Christophe Guilluy.

    Additionnés, je ne crois pas. Plutôt concaténés de multiples chaînes et organisés autour d’un trou noir central

    Et voilà que Yann Queffélec s’écrie en marge d’une manif de « réunification » de la Bretagne : « Au moment où le Premier ministre prétend renforcer la Nation, les régions… Alors quoi, elle sent le pâté, la Bretagne ? »

    Un pâté de galaxies de malaises concaténés luttant contre la Gravitation qui les force, donc ?

    http://www.lesechos.fr/politique-societe/politique/0203811990691-a-nantes-des-milliers-de-manifestants-se-sentent-bretons-1047328.php

  12. Les derniers mots d’Hervé Gourdel : « Hollande, tu as trop suivi Obama »

    Voyons Gourdel ! Tout le monde sait que c’est Hollande qui montre le chemin à Obama ! Ce garçon perd la tête …

  13. Bonjour M. Brighelli !

    Bravo pour vos articles sur la question de l’Islam et de la femme !

    Pour celui des Régions,j’aurais tendance à penser comme vous , m

  14. Bonjour M. Brighelli !

    Bravo pour vos articles sur la question de l’Islam et de la femme !

    Pour celui des Régions, j’aurais tendance à penser comme vous , mais je suis inquiète à cause d’un livre que j’ai vu récemment en librairie :
     » les régions du déshonneur » qui souligne que les régionalismes ont toujours viré à l’alliance avec des fascismes.

    je ne peux acheter tous les livres que je veux, mais peut-être vous avez et le temps et l’argent?

    Alexandra

  15. Bonjour,

    Je ne suis pas certain, bien au contraire, que pour les pauvres plébéiens que nous sommes, le soleil brillait plus haut et qu’il faisait mieux vivre, sous Louis le 14ème que sous le bon Président Hollande…

    Mais bon, pour en revenir au sujet des indépendantismes et de mes amis Ecossais qui ont finalement décidé de ne pas consommer leur divorce d’avec le reste du Royaume Uni.

    Je les comprends. Je comprends les ceusses qui, comme d’autres avant eux, s’en sont allés voter pour l’ordre et la sécurité. Faut dire, qu’ils sont bien gentils les indépendantistes à fanfaronner comme quoi ils seraient mieux sans qu’avec la tutelle plus ou moins serrée de leurs soi-disant oppresseurs.
    Par certains côtés, ils me font penser au gamin qui s’en va maugréer dans son coin contre l’injustice parentale parce qu’on lui a fait ranger son IPhone à l’heure du dîner ou qu’on l’a privé de Nouvelle Star en justes représailles d’un quelconque manquement. Alors il crie, il pleure, il s’indigne le minot et il se prend à rêver d’indépendance et de liberté loin du joug patriarcal. Et, lorsqu’il se tient là, allongé sur son lit, les yeux au plafond, il échafaude des plans de fuite, il imagine des fugues…
    Peut-être même ira-t-il jusqu’à glisser quelques vêtements dans un sac à dos, un bouquin, trois francs six sous, un paquet de gâteau et son IPad… Avant de se rendre compte qu’il ne pourra pas emporter son ordi, ses guitares, sa collec’ de BD et son vieux New Look aux pages ravagées par de multiples usages…
    Peut-être, s’il est un peu plus audacieux, ira-t-il jusqu’à mettre le sac sur son dos et à ouvrir la porte…
    Avant de reculer, glacé par une brusque bourrasque et la pluie cinglante… Bien fait pour lui, il avait qu’à se barrer en été…
    Peut-être franchira-t-il quand même le seuil et s’élancera-t-il dans la nuit… pour s’en revenir au matin après s’être fait chier comme un rat mort loin de la téloche ou de sa PlayStation…
    Rares sont ceux qui vont jusqu’au bout… Heureusement diront les plus pusillanimes d’entre vous…

    Non, la plupart, ils décident de rester dans le cocon familial… Et tant pis si Papa est un gros con facho qui vote FN et qui lui prend le chou tous les jours pour des cheveux un peu trop longs ou des notes un peu trop justes…
    Et tant pis si Maman préfère écouter les roucoulades du dernier chanteur à la mode plutôt que de l’inviter à venir s’assoir à côté d’elle et l’écouter lui parler de sa journée, de ses joies, de ses peines… Les petites misères du quotidien ont le mérite d’être familières alors que là… dehors… C’est l’inconnu sombre et glaçant…

    Et puis il est aussi assez confortable de se laisser porter par les vents de l’autorité quelle qu’elle soit… Cela ne les emmène pas forcément vers un avenir qui leur sied pleinement mais au moins ils savent où ils vont… Alors que les grandes traversées en solitaire en direction des confins… Ça les fait flipper… Ils ne sont pas sûrs d’arriver… Ils ont peur de se perdre en route et de ne jamais atteindre cette liberté si vague et lointaine par-delà l’horizon gris du quotidien.

    En solitaire… Disais-je… Parce qu’il a raison le poète qui affirme que vivre libre c’est vivre seul… Pas d’autre solution. La seule vrai liberté pure et parfaite ne peut pas s’embarrasser de la présence des autres fussent-ils les meilleurs des compagnons… Parce que tu auras toujours à composer à un moment ou à un autre… Tout semblant de liberté au sein d’un groupe, même le plus petit qui soit, n’est qu’illusion.
    Alors tu vois, ils ont beau porter haut les couleurs de leur petit microcosme, en revendiquer l’indépendance ou l’autonomie… Ils ont beau adjoindre l’adjectif « Libre » au nom du quelque part où ils sont nés… Vive le Machin Libre, Vive le Truc Libre… Libre mon cul… Ou à peine plus… Illusion te dis-je…
    Rêve…

    Et c’est d’ailleurs ça que j’aime chez eux… Ces indépendantistes… Ces révoltés… J’aime cette part de rêve qui les fait se dresser contre l’ordre établi… Qui leur fait dire merde contre le cours des choses… Quand d’autres se complaisent au milieu du troupeau et s’en vont voter les yeux fermés pour que rien ne change dans leur quotidien sinistre… Quand tant tellement d’autres n’ont même pas la capacité, ni l’envie, d’imaginer qu’il puisse y avoir un ailleurs, un autrement… Quand tant tellement d’autres se résignent et n’ont même plus la force de rêver… Justement…

    Alors, oui, on peut se goberger, cracher sur ceux qui se lèvent pour exprimer un vague désir de liberté… On peut ricaner en moquant l’utopie de la chose… Mais qu’il est bon parfois de brandir le poing ou un doigt à la face du système… Et rêver…

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