Les élections sont derrière nous. Dans quelques jours, un gouvernement sera constitué, et même si — l’avez-vous remarqué ? — même si les médias, friands de distribuer les postes, se gardent bien de prévoir qui ira à l’Education (ou plutôt : qui veut de l’éducation…), il n’en reste pas moins qu’un ministre, capable ou incapable, sera nommé au poste.
L’Appel à la refondation de l’école (http://www.refondation-ecole.net/) que j’ai signé, parmi bien d’autres, est plus un constat qu’un programme. Nous avons ici même, il y a deux mois, élaboré une charte-programme.
Reste à savoir ce qui, pour vous qui passez sur ce blog, est l’absolue priorité. Par quoi commenceriez-vous si vous étiez ministre de l’éducation d’un gouvernement Sarkozy ? La formation des maîtres ? Les programmes ? Une réforme immédiate de la carte scolaire ? Réformer le CNRS ? Lancer un Grenelle de l’éducation — la rue s’y prête assez ? Pendre Meirieu — allez, Philippe, je plaisante…
Que faire, comme disait l’illustre Oulianov ? Que faire tout de suite, indépendamment des arbitrages financiers qui seront décidés à Bercy ? Que faire simultanément ? Consulter ? Gouverner par décret ? Sur qui s’appuyer, à l’intérieur du mammouth ?
Faut-il immédiatement régionaliser — ou plus tard — ou jamais ? Supprimer le Bac sous sa forme actuelle, machine folle et onéreuse qui ne sert pas à grand-chose — mais en échange de quoi ? D’une sélection à l’entrée en fac ? Quels sont les risques ? L’UNEF a-t-elle encore une audience, ou une crédibilité ?
En même temps, quelles résistances peuvent s’organiser ? Les syndicats peuvent-ils jouer le jeu rapidement, ou faut-il leur laisser le temps de bouder — de se faire à l’idée que dans les prochaines années, ils ne contrôleront pas la rue de Grenelle ? Les fédérations de parents d’élèves, les associations diverses, ont-elles un rôle à jouer ? Quelles pressions intelligentes peuvent s’exercer ? Ou quelles pressions mortifères ?

C’est à ces questions, que je me pose pour mon compte, que je vous invite à répondre. Et qui sait ? Des suggestions ici rassemblées pourrait, demain, éclore un vrai programme…

Jean-Paul Brighelli