Ma vie littéraire a longtemps été bercée par le Magazine du même nom. J’y ai été longtemps abonné, j’avais conservé religieusement certains numéros exemplaires — avant qu’une inondation ne les gâche irrémédiablement. Et le papier imprimé retourna à la pulpe…
Formule gagnante : un dossier, le plus souvent remarquable, sur un auteur consacré ou un mouvement littéraire, et des articles intelligents sur ce qui venait de paraître. Ajoutez à cela une lecture diagonale des titres offerts par votre libraire, et vous avez trouvé la formule du Comment parler des livres que l’on n’a pas lus chère à Pierre Bayard — indispensable, Bayard.Bayard Vous dire comme j’ai bondi d’espoir quand j’ai trouvé il y a quelques jours dans un kiosque le Nouveau Magazine Littéraire. D’instinct, j’ai acheté les trois numéros parus, de janvier à mars.
Erreur fatale. « L’espoir, vaincu, pleure… »
J’ai rarement lu autant d’âneries en si peu de pages.
Résumé malheureusement objectif, en commençant par le numéro de janvier.nml1

J’aurais dû me méfier : un mensuel qui offre pour fêter le début de l’année quatre pages à Najat Vallaud-Belkacem (elle hésitait encore à l’époque entre la direction — rémunérée — du PS et une vie dans l’édition) pour faire sa pub aurait dû m’être suspect. Suivi d’un article de Cécile Alduy sur la Droite où la « chercheuse associée au CEVIPOF » affirme — à propos de Wauquiez  : « Il est l’homme qu’on ne pourra pas faire taire, celui qui lève « l’omerta ». Comme si Elisabeth Levy, Alain Finkielkraut, Pascal Brückner, Eric Zemmour, Natacha Polony ou Valeurs actuelles ne saturaient pas déjà les ondes et les librairies des mêmes refrains. » Ah, comme c’est doux à l’oreille, ces listes de futures proscriptions… L’époque est à la balance.
C’est curieux, quand même, que cette Gauche bobo qui se cherche des idées n’en trouve que dans l’exécration. En fait, elle est exactement sur les positions de Drumont, de Barrès et de Brunetière (qui a inventé le mot « intellectuel » pour désigner Zola et ses amis), anti-dreyfusards notoires.
Ciel ! L’antisémitisme ne serait-il décidément pas là où l’on voudrait, par habitude, le chercher ?
En clair, la droite ne serait-elle pas, en ce moment, à gauche ? Et vice versa, forcément…
Comme je tiens à être exhaustif et objectif, ce même numéro héberge un excellent article de Marc Wiezmann sur les dérives de la famille Merah, à partir d’enregistrements effectués à Fresnes des conversations entre Abdelkader Merah (le frère de Mohamed de sinistre mémoire) et sa mère. Tout à fait glaçant — et attendu en même temps. Les chiens font des chiens.

NouveauMagazineLitteraire_07952_02_1802_1802_180131_FemmesRevolution_CouvertureEn février, rebelote. Numéro spécial femmes. « D’Antigone à #MeToo », clame la couverture. Pauvre Antigone — et surtout, pauvre Créon.
Passons (on passe beaucoup, à lire le Nouveau Magazine Littéraire) sur les imprécations féministes d’Elsa Dorlin, qui assène trois pages durant tous les clichés machos qu’elle a pu trouver dans son inconscient torturé — elle qui est travaillée d’une « rage emmurée » qui fait bien entendu penser à la fin d’Antigone, à qui est consacré un long dossier dans lequel on lit finalement un nombre sidérant d’absurdités.
« De quoi est-elle le nom ? » se demande Sarah Chiche, qui a coordonné le dossier. « Une héroïne de notre temps », en butte à un monde d’hommes (Œdipe, Etéocle, Polynice, Hémon et Créon pour finir). Il n’y a guère que l’article un tant soit peu érudit de Daniel Loayza, le seul à distinguer ce qui est du ressort de la loi familiale (philia) et de la loi civile (andres — forcément, seuls les hommes votaient, à Athènes), et à dire en filigrane qu’Antigone est une figure de la réaction, de la tradition, du mythe contre l’Histoire. Etonnez-vous qu’entre le XVIIème et le XVIIIème on se soit tant intéressé à cette histoire — merci à Christian Biet, même s’il ne m’aime plus, pour les recherches érudites qu’il fit en son temps sur les diverses versions d’Œdipe.Biet Le mythe, c’est ce qui refuse l’entrée des hommes (et des femmes) dans le processus historique. Fils et filles — tenants de la tradition — contre le père, représentant de l’Etat : c’est ainsi que Rostam a défait Sourab dans la légende iranienne. Et que Créon élimine Antigone : il a cent fois raison. Cette gamine en pleine crise adolescente est réactionnaire au sens plein, et Créon a lu Gabriel Naudé et ses Considérations politiques sur le coup d’Etat (1640). product_9782070772759_195x320

Créon, oui — mais pas Kaouther Adimi, à qui son professeur de Français demandait : « Qui sont vos Antigone ? » Ma foi, j’espère que ce n’est plus personne — du moins si l’on tient à une analyse politique, et non aux imprécations stériles de pétroleuses perturbées par l’acné juvénile.

Mais quand même, dans ce numéro, la palme du crétinisme revient à ma consœur Sophie Rabau, enseignante à Paris-III, qui suggère de traquer dans la littérature toutes les traces de viol antérieures aux histoires que racontent les œuvres. Si. Médée ? Violée — c’est pour ça qu’elle cède à Jason. Ne cèdent sans doute que des femmes pré-violées, particulièrement à des héros favorisées par diverses déesses. Nausicaa ? Violée itou — par Ulysse, aussi désemparé soit-il quand il aborde les côtes phéacienne. Mélisande ? Violée — c’est pour ça qu’on la prend aux cheveux sans doute… Et Manon Lescaut, et la Célimène du Misanthrope, toutes violées antérieurement…
Et Carmen, dont Leo Muscato, à Florence, a revisité l’opéra avec le succès que l’on sait ? Violée aussi — chez les Gitans, hein…Carmen Fatalitas ! Le public — composé exclusivement de mâles machos — a hué la pièce, et Carmen n’est même pas arrivée à tuer Don José. Son pistolet s’est enrayé, comme aurait dit Freud.
Madame Rabau sait-elle que ce sont des fictions ? Des personnages qui n’ont de chair que de papier ? Et que non, Homère n’a rien « oublié » ! Ah, mais puisque Caroline De Haas, grande prêtresse du féminisme 2.0, a dit que deux hommes sur trois étaient à peu près des violeurs…
Et notre universitaire (auteur d’une Carmen comme « figure queer » — pourquoi diable se gêner, Mérimée ne portera plus plainte) de suggérer qu’une « action collective des lecteurs lectrices et personnages mette au jour la violence enfouie dans les pages de la littérature mondiale ». En attendant sans doute de les réécrire, comme dans le roman de Patrice Jean, l’Homme surnuméraire, évoqué ici.
Je suggère aux féministes enragées du Nouveau Magazine Littéraire de se pencher plutôt sur les vrais machos — ceux de Boko Haram, ceux de Daesh, ceux de Hambourg ou de Cologne, et ceux de la rue des Petites Maries, à Marseille — où l’on ne croise jamais aucune femme.
Mais non, les féministes ces temps-ci préfèrent s’en prendre à des producteurs hollywoodiens juifs, ou des cinéastes juifs — sidérante reconstruction dans le New York Times, il y a quelques jours, d’un film-culte de Woody Allen, Manhattan, que désormais les femmes ne peuvent regarder sans avoir envie de vomir — sic.
Le féminisme nouveau, comme le Magazine Littéraire du même nom, est un nouveau révisionnisme. Heureusement que Nabokov est mort, qui sait ce que ces dames feraient subir à l’auteur de Lolita ?

Restait Mars. Cerise sur la gâteau.NouveauMagazineLitteraire_07952_03_1803_1803_1802281_Mai68_Couverture Que Daniel Cohn-Bendit, macroniste enthousiaste, vendu aux puissances européennes, amateur de foot après l’avoir été des jolies étudiantes de Nanterre, crache sur Mai 68 qui a fait de lui quelque chose et même en un sens quelqu’un, cela pourrait passer pour de l’iconoclastie. Passe encore — d’autant qu’un article un peu plus cohérent sur Michel Le Bris (« Etonnants voyageurs », à Saint-Malo, c’est lui) remet du sens dans l’Histoire. Que l’on nous explique le parcours d’un ex-détenu de Guantanamo arrêté peut-être un peu vite par les Américains, admettons — mais là j’ai commencé à les voir venir, mes beaux anti-fascistes de salon —, OK. Que l’on affirme que « Bourdieu nous manque », soit — même si je n’ai jamais pardonné au théoricien des « violences symboliques » d’avoir co-écrit le rapport qui inspira à Lionel Jospin, en 1989, la loi qui porte son nom et entérina l’apocalypse molle qui a frappé l’Ecole de la République.
Mais il y a aussi un article de Claude Askolovitch sur l’affaire Maurras.
Retour en arrière. Le comité des célébrations (présidé par mon amie Danielle Sallenave, qui fut jadis ma prof à Nanterre, et animé entre autres par Pascal Ory, Jean-Noël Jeanneney et Claude Gauvard, dont chaque petit doigt vaut davantage que toute l’importante personne d’Askolovitch-qui-n’aime-pas-le-camembert-au-lait-cru-ça-lui-rappelle-Pétain) avait inscrit sur le livre des commémorations à venir le nom de Maurras. Foudres chez Françoise Nyssen, qui a ordonné la mise au pilon de l’ouvrage, et sa réédition après purgation du nom de l’antisémite honni. Et convoqué tout ce beau monde pour lui taper sur les doigts. Sallenave, qui a exprimé parfois des choses assez fortes et bien pensées (par exemple dans le Don des morts, 1991, ou dans dieu.com, 2003), ne s’en remettra pas. De toute façon elle est éditée par Gallimard, pas par Actes-Sud.
De Maurras, je ne partage aucune idée, comme c’est le cas aussi de Céline, qui est quand même avec Proust le plus grand écrivain du XXème siècle, n’en déplaise aux imbéciles qui poussèrent Frédéric Mitterrand, en 2011, à effectuer la même opération et à effacer l’auteur du Voyage et de Mort à Crédit des commémorations de l’année.
Commémorer, ce n’est en rien célébrer. Mais c’est une distinction trop byzantine pour Asko. Mettant dans le même sac le malheureux Michel Déon, qui cherche une sépulture à Paris (l’épopée de ses cendres est un monument de bêtise hidalguienne), l’ex-journaliste sportif reconverti en Zola de bazar accuse Maurras non seulement d’antisémitisme (là, il enfonce une porte ouverte) mais de l’inflorescence de l’antisémitisme contemporain. Et de mettre dans le même sac l’islamophobie (Askolovitch, rappelons-le, est l’auteur de ce merveilleux ouvrage intitulé Nos mals-aimés : ces musulmans dont la France ne veut pas (2013 — et deux ans plus tard, d’autres musulmans venaient se faire aimer chez Charlie) qui « a la saveur — édulcorée mais tenace — des philippiques de Maurras contre les Juifs » : « C’est parce que l’on envisage, dans notre République, d’exclure des paysages les musulmanes visibles que l’on peut réhabiliter historiquement le fantasme maurrassien de l’expulsion des Juifs ». Il devrait descendre à Marseille voir qui se sent exclu, désormais, dans la patrie de Pagnol.
Je lui conseille d’en parler avec Barbara Lefebvre ou Georges Bensoussan, qui ont l’un et l’autre noté que nombre de Juifs français préféraient partir en Israël plutôt que de rester à Sarcelles — jugeant Jérusalem plus sûre que Saint-Denis. Sûr qu’ils se sentent menacés par les maurassiens du 93…
Cela va de pair, dans le même numéro, avec un article de fond sur le conservatisme de Jupiter-Macron (quelqu’un va-t-il un jour dénoncer le ridicule absolu d’une telle comparaison ?) qui n’est pas « migrant-friendly », comme on dit dans la langue qui se parle à l’Elysée…

C’était mon incursion du mois chez les jobards. Fin de mes rapports avec le Nouveau Magazine Littéraire, qui vivra sa vie entre le Flore et le Balzar — et se fera écraser, j’espère, en traversant le Boulevard Saint-Germain.

Jean-Paul Brighelli

198 commentaires

  1. Par affection pour un frère handicapé moteur auquel je voulais faire plaisir, j’ai failli l’abonner à ce  » Nouveau magazine littéraire ». J’avais trouvé le formulaire d’abonnement au milieu des pages de son incontournable Télérama ( il y est abonné depuis 30 ans…). Quand j’ai lu qui en était le rédacteur en chef, j’ai renoncé à lui faire ce cadeau, pensant que Télérama était suffisant pour ce qui est du matraquage idéologique. Je suis étonnée que vous n’ayez pas pris la précaution de lire quels buts les rédacteurs de cette refonte du « Magazine littéraire » s’étaient donné pour attirer ses nouveaux lecteurs.

    « Le Nouveau Magazine Littéraire n’est pas une nouvelle version du magazine. C’est un nouveau journal qui veut regrouper les différentes sensibilités du camp progressiste », a souligné Maurice Szafran.

    « Pendant de trop longues années, le déclinisme et la tentation du repli, la pusillanimité et la xénophobie ont dominé notre paysage idéologique, médiatique et culturel (…), les +intellectuels-(dits)-de-gauche+ (…) ont cédé du terrain, abandonné des mots, délaissé des causes, opté pour le nombrilisme et le défaitisme », estime l’essayiste. « Il est temps de tourner cette page ! », conclut
    Raphaël Glucksmann.

    • J’étais abonné depuis plus de 20 ans à ce merveilleux Magazine Littéraire. Dès que j’ai appris le changement total d’orientation de ce magazine, aussitôt je me suis désabonné…

      • raphaël glucksmann est un crétin absolu qui se croit intéressant: cette gauche-caviar est en fait réactionnaire et ne supporte pas que le peuple ne partage pas ses idées

      • Pourriez vous me dire comment je dois procéder pour me désabonner s’il vous plait. mon abonnement est numérique. Merci de votre attention

  2. Il court sur Brighelli une rumeur de lecteur … et l’on sait que ce vice impuni – hélas ! – mène à tous les désordres !

  3. Ce qui est remarquable c’est qu’un débris d’homme incarnait la science depuis des décennies !

    Geneviève de Fontenay qui refuse que des débris de femmes incarnent la beauté éternelle dirait justement : « Tout part en vrille dans notre société ! »
    La science ce môle de la conscience se fragmente en mille morceaux désaccordés.

    • Faut pas dékhonner à ce point. Hawking, ce n’est pas Einstein et il ne mérite pas non plus des éloges enflés à la Minou Drouet.

      • Hawking, c’est beaucoup mieux qu’Einstein qui n’a finalement fait que développer la relativité découverte et pensée par d’autres – dont Poincarré. Sans parler des qualités humaines qui sont incomparables.

        • Philvar, génialement, distribue les éloges
          Et Einstein, ce surfait, de son trône déloge !
          Mais sa vaste culture laisse à désirer :
          On sait pourtant que Cicéron, c’est Poincaré.
          (Henri Poincaré, 1854-1912, qui n’est pas l’auteur du théorème : Si c’est rond, c’est point carré)

  4. Stephen Hawking ce corps torturé était la science consciente.
    Gina Haspel est l’espionne qui torture les ennemis sans conscience.

    Renversement littéraire ?

  5. Le savant espionne la nature et la met parfois à la torture … juste retour des choses !

  6. Quel méli-mélo, quel salmigondis, cet article. Y’a toutes les hantises et les psychoses de JPB et ses coreligionnaires, là-dedans ! Et j’ai lu jusqu’au bout, ce qui est assez rare. Je vais en conseiller la lecture à mon fils qui bosse à fond sur l’extrême-droite française ! C’est édifiant !

  7. Geneviève de Fontenay est une philosophe saine – alors que la plupart des philosophes qui ne défilent pas sur les podiums se complaisent dans les philosophies sales !

    Prenez-en de la graine petits marmitons littéraires !

  8. Le dernier message de Stephen(*), alors que les progrès en biomédecine lui ont permis de communiquer avec nous, aura été une indéfectible foi en l’espèce humaine contre l’intelligence artificielle.
    Partir en ce jour où le plus gros GAFA qui travaille à saper l’intelligence et la vie humaine nous impose son pi-day improbable ésotérisme new-age, c’est pas de bol !

    (*) Oui, nous nous appelions par nos prénoms Stephen et moi…

  9. C’est étrange cette maladie de Charcot qui détruit inexorablement le corps en laissant indemne l’intelligence. Exactement l’inverse de la maladie d’Alzheimer pourrait-on dire. En quoi la maladie aura-t-elle été chez lui le moteur de cette curiosité scientifique inextinguible, toujours à interroger l’univers ?

    • Parce qu’il ne pouvait pas se gratter le cul malgré d’irrépressibles envies. Ça lui était monté au cerveau.

  10. Si je peux me permettre cette question que je pose sur la pointe des pieds et en effleurant à peine mon clavier du bout des doigts: il fait quoi dans la vie le fils de dobo « qui bosse à fond sur l’extrême-droite française » ?

  11. Qu’est-ce qu’un savant civilisé ? Un homme qui accepte que son désordre intérieur soit la rançon de son regard sur les magnificences du monde.

    Mais il y a des savants qui sont aussi des brutes épaisses !

  12. Quand même, c’est fête ! Hier pliée de rire en écoutant le vieux Menhir, et aujourd’hui le JPB qui en rajoute une couche. Ils sont impayables !

      • Il me semble que dans un film (lequel?) Blier (père ?) dit à une jeune femme: »vous êtes un obélisque de stupidité ».

        C’est une réplique qui m’est restée dans la tête…j’ai tout oublié du film.Si une bonne âme…

        Une simple association;je n’ai rien à dire de l’intelligence ou de la bêtise de dobolino.

        Elle nous avait dit en vouloir au Maître de l’avoir portée aux nues.
        Cette récente réponse du maître devrait l’aider à surmonter son traumatisme.

        • Votre maître est toujours dans l’exagération, Lormier ! Moi, je tiens pour le juste milieu. Les relations ne peuvent pas être bonnes entre nous.

          • Emploieriez-vous Juste milieu pour Politiquement correct ?

            Extrait de l’article proposé ci-dessous : » Il semblerait qu’il y ait une sorte d’aptitude des Français à la collaboration qui perdure. »

            Par
            Michel Houellebecq

            Depuis une vingtaine d’années est apparu en France un phénomène assez étonnant, qu’on voit dans beaucoup de médias mais tout particulièrement dans le média dominant, le quotidien de référence le Monde, qui est manifestement un organe central de ce que l’on appelle le “politiquement correct” mais que je préfère appeler le “nouveau progressisme”. […] Immédiatement après 1945 et jusqu’à il y a à peu près vingt ans, les prolétaires, les ouvriers et plus généralement les pauvres bénéficiaient d’un a priori favorable dans les médias de l’élite. Ils étaient considérés comme respectables et leur point de vue considéré comme intéressant. De toute évidence, cette analyse était due à la domination du Parti communiste. Peu à peu, après 1968, cette domination intellectuelle s’est effritée et a subi un coup fatal avec la publication de l’Archipel du Goulag en 1974 par Soljenitsyne, livre qui a vraiment changé l’histoire du monde. Peu à peu, avec le déclin du parti, le respect envers le prolétaire a commencé à décliner. Et on a vu apparaître ce que l’on peut appeler une révolte des élites contre le peuple.

            Un mot est apparu, celui de “populisme” pour désigner les opinions populaires dont il fallait se défier. […] L’idée a commencé à être exprimée, d’abord prudemment, puis de manière de plus en plus explicite, que le suffrage universel n’était pas la panacée et qu’il pouvait conduire à de grandes aberrations. Il y a eu un cap très important en France en 2005. Un référendum sur un traité européen, celui de Lisbonne, a eu pour résultat un “non” massif de la population. Quelques années plus tard, le traité a été adopté contre l’avis de la population par le Parlement réuni en Congrès. C’était un déni de démocratie vraiment frontal qui ne s’était pas vu en France depuis très longtemps. Parallèlement, le langage employé par les élites pour parler du peuple est devenu de plus en plus insultant. […]
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            Entre la population et les élites, le mot “incompréhension” en France est, à mon avis, beaucoup trop faible. Ce à quoi on a affaire, c’est tout simplement de la haine. Et c’est ce même mot de “haine” que j’utilise pour qualifier mes rapports avec différents journaux, spécialement avec le Monde. […] La violence du débat public en France — enfin ce qu’on appelle le débat public et qui a été tout simplement une chasse aux sorcières — n’a cessé d’augmenter. Et le niveau des insultes n’a cessé de monter. […] Depuis l’arrivée de François Hollande, les choses se sont encore durcies et ont monté d’un cran car un phénomène nouveau et totalement imprévu a commencé à se produire. Certains intellectuels français, en particulier Alain Finkielkraut et Michel Onfray, ont déserté le camp des élites pour se rapprocher du camp de la population. Immédiatement ils ont été voués à l’opprobre par l’ensemble des médias, ils ont rejoint le camp des populistes abjects, où il y avait déjà Éric Zemmour et où je passais faire un tour de temps à autre. […]

            On peut se poser la question : les intellectuels français sont-ils massivement passés à droite et devenus réactionnaires ? […] Ce virage à droite n’est pas si net. La vérité, à mon avis, est qu’ils ont abandonné la gauche sans pour autant rejoindre la droite. Ils ont retrouvé quelque chose dont ils avaient complètement perdu le souvenir et même jusqu’à la notion, qui est la liberté de penser. […] La Seconde Guerre mondiale avait profondément discrédité les intellectuels de droite. Pour être honnête, c’était un peu injuste car une partie de ceux-ci non seulement n’a pas collaboré mais a même résisté. […] Et à partir de 1945, l’intégralité du pouvoir intellectuel en France est tombée aux mains de la gauche. […]

            Les intellectuels de ma génération sont toujours aussi ignorants des choses scientifiques et offrent toujours aussi peu de contenus, mais ils ont renoncé à dissimuler cette absence de contenu. Ils n’essaient plus du tout de produire une pensée neuve et ont renoncé à toute ambition philosophique. Les intellectuels à l’heure actuelle sont des observateurs, des commentateurs engagés des faits de société. […]

            Ce qui a vraiment fait rentrer le sujet dans le débat public, c’est un petit livre de 70 pages publié en 2002 par Daniel Lindenberg. Le titre était le Rappel à l’ordre et son sous-titre Enquête sur les nouveaux réactionnaires. […] En 2016, ce livre a été réédité avec une postface inédite de l’auteur […] dans laquelle il dit deux choses. Ce qu’il dit d’exact, c’est que son livre a été mal accueilli en 2002. On lui a reproché de mélanger tout et n’importe quoi et de regrouper comme “nouveaux réactionnaires” des gens dont les opinions n’avaient absolument rien à voir. […] La conception du progressisme de Lindenberg est totalement nouvelle : ce qui rend une innovation bonne pour lui, ce n’est pas sa nature, c’est son caractère innovant en lui-même. La croyance de Lindenberg tient en deux points : nous vivons une époque supérieure à toutes celles qui l’ont précédée et toute innovation, quelle qu’elle soit, rend l’époque encore meilleure. La chose fausse dans sa postface est qu’il déclare que ceux qu’il avait inculpés sous la dénomination de “nouveaux réactionnaires” se sont défendus et ont protesté en disant qu’ils n’étaient pas réactionnaires. Alors qu’en réalité, c’est le contraire qui s’est produit, je m’en souviens très bien ; j’étais un des principaux accusés. Alain Finkielkraut était ravi d’être dans le même groupe de gens dont il aimait bien les écrits et, quand je lui en ai reparlé, il m’a dit : « C’est une dream team », pour situer son état d’esprit de l’époque. […] Être qualifié de réactionnaire ne faisait plus peur à personne. Le pouvoir d’intimidation de la gauche sur les esprits était mort. Une chose curieuse est que les nouveaux réactionnaires les plus fréquemment cités par Lindenberg n’étaient pas des intellectuels à proprement parler. Il s’agissait de Maurice Dantec, Philippe Muray et moi-même. […] Le choix de Lindenberg est excellent. Les idées de Muray et Dantec méritent d’être bien connues, bien plus que celles des intellectuels officiels et même un peu plus que les miennes ! Ce n’est pas de la modestie, mais de l’objectivité.

            Qu’est-ce que je prophétisais dans mes livres — si on fait une synthèse ? D’abord l’avènement du transhumanisme. Cela commence à se produire très doucement, il est possible que cela s’accélère. […] Ensuite, dans Soumission, j’ai prédit la prise de pouvoir en Occident par un islam modéré, et que l’Occident préférait se soumettre en abdiquant ses valeurs qui ne lui conviennent plus. À l’heure actuelle, on ne peut pas dire que ce soit un islam modéré qui se manifeste en Europe. […] Pour être complet, de petits signes commencent à apparaître. Comme on l’a vu, il y a une grande souplesse des universités occidentales, surtout françaises, à accepter des concessions dès qu’il y a des financements importants venant des monarchies du Golfe. Il semblerait qu’il y ait une sorte d’aptitude des Français à la collaboration qui perdure.

          • « à la collaboration » et, ces derniers temps, à la délation.
            Nus vivons une époque formidable…

        • Apparemment, c’est dans Une ravissante idiote.
          Elle, c’est Bardot. Mais Blier, je ne vois pas.

          • Flo, « bête comme l’Himalaya » c’est pas de moi, c’est une formule ironique de Leconte de Lisle sur Hugo.

  13. DCB, ce matin à la radio disait qu’il en a marre d’être interrogé à propos de mai 68 parce que ça lui rappelle qu’il a 73 ans.

    Quand on est dominé, taper en touche ! Loin ! Pour repousser le jeu chez l’adversaire ! En attendant la prochaine salve.

  14. Le bon Saint-Pierre accueille Stephen Hawking et lui pose cette question :
    – Ca fait quoi d’être un imbécile heureux au Paradis après avoir été le synonyme de l’intelligence douloureuse sur Terre ?

    • Stephen Hawking lui répond :
      – Ca prouve qu’on peut toujours tomber plus bas quand on est bloqué dans un trou noir !

  15. Je suis le seul et unique dépositaire du testament spirituel de Minou Drouet n’en déplaise aux faux beaux esprits !

    Pourquoi Hawking ? Voici la question dugongienne par excellence. Balayons d’un revers de main les remugles de jalousie.
    Que nous reste-t-il ? La remarque de Kenneth Bainbridge, maintenant nous sommes tous des fils de putes, « Now we are all sons of bitches » après l’explosion de Trinity.

    La méfiance vis-à-vis de la science qui promet l’extermination générale. Et de l’autre un savant sans mains qui contemple les trous noirs.

  16. Gageons que ce « nouveau magazine littéraire » soit, à 98%, vendu à Paname…
    Citons: « Je suggère aux pétroleuses du Nouveau Magazine Littéraire de se pencher plutôt sur les vrais machos — ceux de Boko Haram, ceux de Daesh, ceux de Hambourg ou de Cologne, et ceux de la rue des Petites Maries, à Marseille — où l’on ne croire jamais aucune femme. »
    Bel exemple de pensée provinciale et réactionnaire, teintée d’un racisme viscéral.

  17. « Parce qu’il ne pouvait pas se gratter le cul malgré d’irrépressibles envies. Ça lui était monté au cerveau. »(Dudu au sommet !) Y doit penser que les trous noirs de Hawking y’zont des poils autour s’y i faut !

    • La procédure a été efficace puisque depuis ni Driout ni le Mr2 ne nous ont affliglés avec des discours gluants et emphatiques sur le Grand Traviole récemment disparu.

  18. La Reine Christine de Suède a tué Gabriel Naudé après René Descartes ; deux philosophes français à son tableau de chasse ; y a pas de doute que les mantes religieuses littéraires comme Jean Voilier et la reine Christine sont de redoutables mangeuses d’hommes.

  19. « Mélisande ? Violée — c’est pour ça qu’on la prend aux cheveux sans doute… »
    Je comprends pas. Ne connais pas la pièce.

  20. Savez-vous à quoi servent les trous noirs ? Les plus grands physiciens n’en ont pas découvert le secret : à faire le ménage dans les galaxies.
    Accessoirement ça sert à faire parler pour ne rien dire les ex-professeurs du secondaire qui ont un plumeau dans le cul … c’est tout bénef !

    • Vous seriez sur le cul d’apprendre ce que savent les profs du second degré.

      Ils ont beaucoup de temps libre, vous savez…

      • Tu me dis pourquoi ce message a demandé mon approbation ?
        À cause du mot « cul », tu crois ?
        Popotin ou Joufflu doivent mieux passer — essaie, la prochaine fois !

        • Je réessaie :

          Vous seriez sur le khul d’apprendre ce que savent les profs du second degré.

          Ils ont beaucoup de temps libre, vous savez…

          • Ça passe…
            C’est là que l’on réalise que ces machines sont bêtes à bouffer du foin.

  21. L’éclairagiste doit bosser sur « les heures sombres de notre histoire ».
    Il se passe dans la tête de certaines personnes de drôles de court-circuits post-manipulations.

  22. Dans la vie quotidienne, à la cime de Caron, le français, ça ne sert à rien.
    (Pour demander si la noire est gelée et éviter tout quiproquo, mieux vaut s’exprimer en hollandais ou suédois )

  23. http://premium.lefigaro.fr/vox/societe/2018/03/11/31003-20180311ARTFIG00138-pierre-manent-les-droits-individuels-regnent-sans-partage-jusqu-a-faire-perir-l-idee-du-bien-commun.php

    Extraits choisis et présentés par Guillaume Perrault.
    «Qui suis-je pour juger?»

    Quand nous regardons «ailleurs», en direction des «cultures» ou des «civilisations» extérieures à notre aire ou «exotiques» au sens propre du terme, celles qui ont fourni sa matière infiniment diverse à l’ingéniosité des ethnologues et qui continuent d’exciter la curiosité des touristes, nous nous faisons un devoir et un mérite de ne pas les juger, nous nous flattons de ne pas être choqués par les conduites parfois fort choquantes qu’on y observe, et qui trouvent selon nous, ou selon la philosophie qui nous guide, un sens raisonnable, ou acceptable, en tout cas innocent, dans cet ensemble organisé et cohérent qu’est la «culture» considérée. En revanche, quand il s’agit du domaine où nous agissons, où nous sommes citoyens, nous ne laissons pas une pierre à sa place, notre zèle réformateur est infatigable, et implacable la sévérité du jugement que nous portons sur nos arrangements sociaux et moraux qui ont toujours à nos yeux quelque chose d’irrationnel, d’inadmissible et de vicieux. «Ailleurs», nous rougirions d’oser prétendre changer quoi que ce soit à «leurs mœurs» ; «ici», la réprobation de l’opinion gouvernante, celle qui légifère, s’adresse à ceux qui voudraient conserver quelque chose de «nos mœurs». (…) Cette division de l’esprit caractérise la posture progressiste dans laquelle nous nous sommes installés lorsque l’empire occidental a commencé à refluer. »
    « Un éminent sociologue, spécialiste reconnu de l’islam, réprouve les chrétiens qui font publiquement des réserves sur les «droits LGBT» car ils se mettent ainsi en contradiction avec les «valeurs communes européennes», mais il déclare «compatible avec nos sociétés modernes» l’islam «pas forcément libéral» des «nouvelles élites musulmanes».

    …pas mal.

    • Pierre manent est un crypto-chrétien qui en faisant avancer l’idée d’une collaboration des cultures fait avancer l’islam sans même s’en rendre compte. Cela dit, un garçon intelligent et qui écrit bien.

      • Je découvre, mais: « Disciple de Raymond Aron, dont il fut l’assistant au Collège de France, directeur d’études honoraire à l’École des hautes études en sciences sociales, Pierre Manent occupe une place éminente dans le paysage intellectuel français. Il a œuvré pour remettre à l’honneur les grands penseurs libéraux du XIXe siècle puis s’est consacré à l’étude des formes politiques – la tribu, la cité, l’empire, la nation – et à l’histoire politique, intellectuelle et religieuse de l’Occident. Plusieurs de ses ouvrages sont des classiques.  »

        Crypto-truc maybe, mais honnêtement intelligent sans aucun doute.

        • Je me souviens d’un débat entre Manent et Fourest sur Arte en 2016.

          Le moins que je puisse dire c’est que Manent m’était apparu bien falot face à Fourest et tentait de proposer une sorte de médiation catho entre l’islam et la république.

          Malheureusement, la video ne semble plus disponible. Peut-être que Lormier, web-scanner officiel de BdA, pourra-t-il nous le sortir des nuages ?

          • 3web-scanner officiel de BdA »

            Du trône où vous pratiquez l’ataraxie vous me décernez un titre auquel je n’aspire pas.

            « Peut-être que Lormier, pourra-t-il nous le sortir… »
            Au commencement,vous aviez choisi la langue vernaculaire…mais passant en cours de route au ton académique,vous avez omis d’effacer ce « que »-maintenant incongru

  24. Je pensais que le sujet, c’était le « Nouveau Magazine Littéraire ». Désolée de m’être incrustée dans vos conversations personnelles. A+

    • On peut dériver, vous savez…
      C’est un salon, ici. D’aucuns y tiennent des conversations privées. Cela ne me gêne pas — tant que la tenue exigée reste correcte…

      • D’accord! Vous savez, ce n’était pas un reproche mais parfois, c’est un peu difficile de suivre quand on arrive sur votre blog. Il permet à vos lecteurs de s’exprimer sur vos articles et comme je les trouve toujours très pertinents, je suis souvent un peu déçue de constater que les commentaires s’en éloignent beaucoup. Néanmoins, je continuerai de vous lire. Merci de m’avoir avertie.

        • Le Maître a choisi de nous laisser la plus grande liberté;c’est bien évidemment lui qu’il faut lire.

          (Mais je vous lis toujours avec grand plaisir,ne serait-ce que pour les souvenirs d’école primaire que cette lecture suscite et ravive.)

          Comme il provoque en nous bien des pensées et interrogations…et comme la pensée va où elle veut,il n’est pas étonnant que les commentaires digressent beaucoup.

  25. Cette version revisitée de Carmen éveille chez moi le souvenir du film de Jean Yanne Les Chinois à Paris. Après avoir envahi notre beau pays, les nouveaux maîtres décident d’y imposer leur vision de la culture. On monte alors à l’Opéra de Paris Ca-Meng, pièce révolutionnaire inspirée de l’oeuvre de Bizet, et parodie évidente des opéras et ballets de la Révolution Culturelle tels que La Fille aux cheveux blancs. La séquence est amusante, et pourrait aisément être adaptée au contexte actuel:
    https://www.youtube.com/watch?v=wQJMTeCkiyc

    • Il y a eu aussi une version cinématographique US de Carmen, ou elle était …Noire !…mais problème, don José, un sergent des Marines, l’était aussi ! On comprend donc pourquoi nos féministes actuelles n’ont pas ressorti cette version !

      • Carmen Jones ? C’était un excellent film, tirée d’une comédie musicale qui effectivement adaptait Carmen — c’était cohérent d’un bout à l’autre. Et Otto Preminger n’est pas n’importe qui.
        Comme West Side Story adaptait Romeo et Juliette.
        Dorothy Dandridge avait beau savoir chanter, elle a été doublée par une vraie mezzo-soprano de talent, Marilyn Horne. Tout comme Harry Belafonte, doublé lui aussi.
        On peut adapter une œuvre, si on le fait avec talent. On ne peut pas la trahir.

  26. Je vais être hors sujet mais voici l’avenir de l’école, sujet qui te déprime tant cher Jean-Paul:

    https://www.franceinter.fr/emissions/c-est-deja-demain/c-est-deja-demain-14-mars-2018

    Mesdames et messieurs les professeurs vite à vos gammes !
    Jean-Paul , j’aurais adoré il y a quelques années (« mer.e » déjà 30 ans)que tu nous « démontes » Madame Bovary , comme tu sais si bien le faire,en nous le chantant version opéra. Ta voix de ténor eut été redoutable dans les couloirs du lycée!

    • Je ne vois rien que de bien normal dans cette vidéo. En l’occurrence, Brigitte Macron semble avoir été très bien reçue par les élèves. Elle a été prof de théâtre avant et paraît parfaitement intéressée par les petites scènes qui sont proposées. Visiblement, elle semble assez contente de cette re-plongée dans un milieu qu’elle aimait bien.
      Quant au proviseur, il fait son discours de proviseur. Il dit qu’elle est là parce qu’ elle fait son boulot de première dame. Franchement, vous ne savez plus quoi trouver pour déverser votre haine sur cette femme. Vous criez sur les gens qui calomnient et qui « balancent ». Vous êtes le premier à le faire et sur une femme qui attire visiblement la sympathie de beaucoup de gens.
      Vous êtes minable et miné par la jalousie et l’aigreur.

      • « Quant au proviseur, il fait son discours de proviseur. Il dit qu’elle est là parce qu’ elle fait son boulot de première dame. »

        Il dit qu’elle s’intéresse aux faibles, aux exclus; c’est Mère Teresa.

        Et vous trouvez anodin l’expression « première dame » ?

        • Toutes les premières dames donnent dans la bienfaisance. Et au moins, elle ne fait pas comme certaines qui faisaient de la bienfaisance à des fins personnelles.

          • Ce que vous me faites rire Melo ! Sincèrement, j’en pleure.
            Cette exaltation hier pour nous signifier que la France entière soutenait Macron – il n’y a que vous qui y croyez, mêmes les sondages rechignent à en parler.
            Et aujourd’hui, l’altruisme de madame Macron habillée chez … (j’ai du mal à l’écrire, je ris trop), habillée chez Vuitton. Vous ne doutez de rien, vous êtes magnifique.

          • Et pourtant, tous témoignerons qu’il m’arrive parfois d’intervenir quand Pierre et Dugong dépassent les limites des bornes la concernant.

          • Vous avez l’air de rire jaune, mon pauvre ! Elle est charmante, Brigitte Macron, charmante. Et comme première dame, beaucoup plus agréable que Bernadette. On aimait bien Carla mais elle n’était que très peu impliquée. Danielle était un peu austère et coincée. On ne va pas remonter jusqu’à Anémone qui était space. Vous reprendrez bien un peu de thé ? C’est du Mariage Frères.

          • « Danielle était un peu austère et coincée »

            Pas avec son « chauffeur »…

            Quand à Toufriquette, chacune de ses apparitions médiatiques évoque une sortie de niche dans un docu animalier.

          • C’était son kyné !
            Jean-Christophe M*** m’a raconté comment son père, rentré au petit matin de chez l’autre, demandait gentiment audit kyné si Danielle était contente…

            Les chauffeurs, c’étaient dans l’ordre celui de François M*** puis celui de Jacques Ch***, que j’ai bien connu celui-là — des témoins, rien d’autre.

          • Et Valérie et Julie ? Impasse justifiée par l’absence d’un statut marital, elles vivaient à la colle ? Pas vous Melo !
            Je vous trouve injuste sur la valeur de l’implication de Carla. Temporaire comme l’est celle de Brigitte. Il n’y avait d’Avant, comme il n’y aura pas d’Après bienfaisance avant leur arrivée au château…
            Sans sucre le thé, merci.

          • Doux Jésus ! Qu’elle est laide votre expression ! A la colle ! Mais d’où tenez-vous cela ? Vous fréquentez des milieux, Flon, Flon !
            J’en frissonne. Vous devriez faire attention.
            Ah ! Vous voyez que vous avez fini par l’aimer mon thé Mariage Frères. Oh ! Et puis, j’y suis retournée hier, ma chère, ils en ont reçu un. Tiens, je vous le ferai goûter la prochaine fois.
            Bon alors, sans sucre, c’est sûr ? Oui, je sais, votre ligne. Je comprends, je comprends. Tous ces excès.

          • Les québécois disent, paraît-il, « être accotés ». Expression qui rappelle la Genèse où d’une côte de glébeux, dieu bricolait sans filet.

          • Aucun milieu ne m’effraie, je suis à mes aises partout ! La suspiscion reste de votre côté, sur les mentalités qui ne dépendent d’aucun milieu et que vous pourriez fréquenter, très chère. Pourquoi ne pas les avoir citées ? Vous n’avez pas répondu.
            Merci de vous en inquiéter, oui, je n’ai pas que des emmerdes, ma ligne satisfait pleinement… Je m’aime bien à poil. Non, il ne s’agit pas tant de la garder, et je le dis sans aucune malice, celle de Brigitte est remarquable mais d’observer la règle qui est de ne jamais boire un thé sucré. Et en bonne cliente Mariage Frère que vous êtes, vous ne devriez ne pas être sans le savoir !

          • C’est proprement insensé que vous ayez pris tout ça au premier degré !
            C’était quand même suffisamment outré et caricatural pour que cela ne mérite aucune discussion réelle sinon une réponse du même type : c’est à dire une parodie amusée.
            Votre haine vous égare.

        • Il y a méprise Melo. Je ne nourris aucune haine contre vous, et il m’arrive parfois même de vanter la qualité de votre plume (des meilleurs sur bdâ). Cet échange m’amusait. Faute de répartie, vous manquez aussi cruellement d’humour.

          • Alors, répondons. Je parle à tout le monde et serais bien incapable de réunir les quelques amis que j’ai, tous ensemble, tant ils sont différents. Certains ne pourraient pas se supporter.

            Pas de logique dans ce que vous dites. On peut reconnaître que quelqu’un n’écrit pas si mal et le détester en même temps.

            Et puis à propos de Brigitte, je m’amuse. Elle a l’air bien sympathique. Après, tout le monde sait qu’elle est très people. Mais comment ne pas l’être quand on devient première dame ? Qu’elle ait l’air très heureuse avec son président de mari, cela me ravit. J’aime bien voir des gens heureux contrairement à vous que cela a l’air d’agacer prodigieusement.
            Qu’ils aient une grande différence d’âge, je m’en fiche. Cela ne nous regarde pas. Vous êtes comme les vraies rombières à répéter sans cesse à grands coups de moraline  » C’est un scandale, ce couple ! » On dirait un petit vieux coincé, début XXème. Je croyais que les 68ards étaient libérés. Vous avez la « libération » à géométrie variable.

          • Encore une fois, il m’est arrivé de défendre Brigitte sur bdâ, et vous m’agacez à m’obliger à me répéter ! J’ai une certaine admiration pour cette femme dont la silhouette et les tenues chic tendances ne me font pas oublier que c’est avant tout un fin stratège doué et cultivé. Elle dénote en cela de ses prédécesseurs.
            Mais vous aimez ça, Melo : vous complaire dans vos certitudes !

  27. Faut avoir lu au moins une fois dans sa vie un « manifeste » comme celui de Glucksmann-fils dans sa revue :

    https://www.nouveau-magazine-litteraire.com/manifesto

    « Pendant de trop longues années, nous avons accepté la compartimentation des savoirs, la séparation des langues, l’éloignement des corps. Les écrivains écrivant, les philosophes philosophant, les sociologues sociologisant, les chanteurs chantant et les politiques politiquant, la république des lettres étouffait, engoncée dans ces frontières auxquelles elle est allergique. »

    Un mélangisme universalisant, donc. Celui d’un pré-ado qui réalise fièvreusement tous les mélanges possibles. Pour voir. Dans l’espoir qu’un effet bœuf en sortira qui le désennuira un moment. Gare aux projections explosives !

    « Essayons partout, tout le temps. Essayons ensemble. »

    Non.

  28. Un extrait de cahier de texte édifiant (une formatrice ESPE forcément …) :
    http://dl.free.fr/f7ogIXqGn

    On appréciera le ludo pédagogique niveau BTS 2 …

    Je partage hélas l’amertume de JPB, l’avenir est derrière nous.

    • Dans ce bts marketing (?), la « stratégie digitale » consiste-t-elle à torcher le client pour « éclairer » son achat avec les avis de ceux qui se sont déjà fait torchés ?

    • Très drôles les encadrés rectangulaires ! C’est encore Mamie Josette qui a été mise à contribution pour les écrire ?

  29. « Gare aux projections explosives ! »

    Oh oui, Oh oui.. je m’y vois déjà.
    Faire suer cette gueuse oedipienne d’Antigone et en même temps rebondir sans mollir sur les rondeurs des fondements intellectuels de Najat, quelle joie sacrée ! Et tout ça pour 48€/an seulement ? Gaudeamus !

  30. @ Edma, qui se désole des hors-sujets du commentarium.
    Soyez raisonnable. Le meilleur critique littéraire, en définitive, c’est le lecteur livre en main.

  31. Toutes ces revues littéraires sont menacées de dépôt de bilan à court terme fussent-elles soutenues par de puissants financiers comme Xavier Niel en l’occurence.
    Je n’ai parcouru de ce genre de revues que celles que des amis m’offrent à l’occasion d’une visite dans ma piaule, sans frais autres que l’amitié pour les simples. Je ne les lis presque pas. Les dernières que l’on m’a prêtées se dressent aujourd’hui parmi les anciennes comme la vie debout au milieu des morts.
    RIP !

  32. Quittons-nous, car j’ai bien mieux à faire, sur ce petit coup de génie mon Lichtenberg qui ne me quitte plus, le K172:

    « Les livres sont la plus étrange marchandise qui soit au monde : ils sont imprimés par ceux qui ne les comprennent pas, vendus, reliés, critiqués, par ceux qui ne les comprennent pas et même écrits par ceux qui ne les comprennent pas. »

    A demain, les pouffinets du livre !

    • Moi qui croyais que Fantôme déconnait sans arrêt ! Quelle géniale… euh…citation ! Bon allons-y… je viens de jeter presque tous mes livres. Merci Maître, sans ce blog, je n’aurais jamais compris que je n’avais jamais rien compris.

      Je ne dirai pas ce que j’ai gardé, trop peur de me faire lyncher
      ‘à la française’ (empoisonnez-vous vos petits thés ? haha.

  33. L’alibi culturel c’est une bonne chose quand on vient de commettre un crime : l’assassinat d’une langue et d’une nation.

  34. Au fond « Le Magazine littéraire new look » devrait être bilingue ; des abstracts en Anglais pour les gens distingués qui n’ont pas de temps à perdre et des articles en Français pour le grouillot du peuple littéraire.

  35. L’Ange Hawking s’exprimait en anglais par le truchement d’une machine soit ! ; on sait d’ailleurs que les logiciels sont écrits en anglais.
    Maintenant un écrivain français qui voudrait faire l’ange ferait tout aussi bien de se déguiser en démon de la confusion !

  36. Encore une driouterie pour ne rien dire d’intéressant sur Hawking (à part communier à une sanctification bien gluante). Ça lui passera.

    • Il va falloir vous soigner à l’homéopathie ! Soigner le mal par le mal …

  37. Le procès en canonisation de Stephen Hawking je ne vais pas le mener ; ceci dit le personnage a depuis longtemps dépassé le cadre des sciences physiques !

    Hélas ! mon pauvre Dugong on ne fera même pas votre procès après votre mort … demandez donc à Elon Musk de vous transporter dans une de ses capsules spatiales peut-être que les extra-terrestres pourront quelque chose pour vous !

    • Je ne parlais évidemment pas de H. lui-même mais des gens comme vous qui s’en empare pour gnagnater dessus à tort et à travers (en utilisant le grossier amalgame : se moquer de vous c’est se moquer de H., commentpeuton !). Aux psys d’étudier les motivations saprophytes qui animent votre tréfonds. Si ça les amuse.

      Vous devriez être conséquent : la relativité générale fut-elle greffée de considérations quantiques, n’a pas de technologie *. C’est ce qui, pour moi, depuis bien longtemps, fait le charme de son étude. Cela ne vous rebute pas ?

      * le GPS est un système tout à fait « classique » et on n’y fait des corrections relativistes qu’à la marge (pour accéder à la précision voulue)

      • Le GPS est le successeur du « Transit », sur lequel j’ai travaillé. Il servait a recaler les plateformes inertielles des sous-marins lanceurs de missiles balistiques nucléaires de la classe « Polaris ». C’est la seule connection avec le nucléaire et la relativité.

  38. Vous vous faites du mal ! Ceci dit si c’est à dessein pour exécuter les quatre volontés de JPB …


    Quand Pierre-Gilles de Gennes reçut le Nobel en 1991 certains l’appelèrent dans les journaux le Newton du 20e siècle ; ce qui le fit sourire …

    • « ce qui le fit sourire … »

      Il était donc plus modeste qu’il n’en avait l’air.

  39. Je ne saisis pas bien ce que vous voulez dire : il n’y a pas de technologie associée à la Relativité générale !
    Si vous voulez dire que la relativité ne fonctionne qu’à très grande échelle physique certes cela ne concerne pas directement le ciron humain (enfin si l’on peut dire car l’humanité vit sur Terre qui est affectée par des lois relativistes) – mais si vous voulez dire qu’aucune technologie n’est nécessaire pour vérifier les lois gravitationnelles c’est faux.

    • Que vous envisagiez comme possible que je puisse affirmer « qu’aucune technologie n’est nécessaire pour vérifier les lois gravitationnelles » me sidère. Vous avez de la chance que je sois dans un bon jour.

      Tentons donc un éclaircissement auquel votre esprit plein de restriction et de défiance puisse accéder.

      De nombreuses théories générales ont amélioré voire généré des technologies. L’inverse aussi.

      La conception/réalisation d’armes de jet ainsi que des projectiles et la mécanique de Newton (bien sûr, la balistique comme activité empirique a préexisté à la mécanique de Newton mais a été grandement améliorée par celle-ci)

      Les machines thermiques et la thermodynamique (un exemple historique d’une théorie générale issue de problèmes techniques)

      La médecine est, de ce point de vue, une branche technologique de la biologie (je ne dis pas qu’elle n’est qu’une technologie…)

      Lasers et leds, objets techniques, complètement issus de la physique quantique.

      Les énergiseurs ressortissent notamment d’une technologie relativiste (restreinte). En plus ce sont de joujoux très onéreux qui supposent que les financeurs adhèrent, au moins dans le principe, à la relativité restreinte…

      A contrario, la relativité générale, théorie de la gravitation, n’a pas (encore) permis de généré des objets ou des procédures techniques spécifiques *. Récupérer de l’énergie d’ondes gravitationnelles ou réaliser le réarrangement d’un système planétaire en vue de son terraformage par repliements astucieux de la topologie de l’espace-temps, sont des fictions qui relèvent de la sf pour ingénieurs-démiurges 4.0. On en est loin.

      Heureusement ?

      * Evidemment, envoyer un engin sur Mars, l’y poser et, éventuellement le faire revenir sur Terre, c’est de la technologie newtonienne et ça le restera.

  40. Il y a une vieille question qu’on pose toujours aux physiciens : où est la vérité en physique ? Le problème est d’ailleurs simple à poser, la théorie sans la mesure est aveugle et la mesure sans la théorie ne veut rien dire.

  41. Enfin, l’atroce, l’immonde Cantat se fait remettre en place. Il ne l’aura pas volé.
    Quand même une bonne nouvelle.

    • Modérer votre bile sur Cantat (en italien, moderato cantabile ?) : ce n’est quand même pas Rançon ou Heaulme.

      Bien sûr, son exposition média comme chanteur pose problème mais il pourrait faire un bon ouvrier agricole.

      • Il est vrai, Dugong ! J’ai connu un ouvrier agricole qui avait enfoncé le thorax de son chien de berger à coups de pieds. Cantat pourrait faire ça très bien.

      • Mais j’étais modérée. Vous voulez que je me « démodère »?
        Contente que ce salopard en prenne plein la gueule.

        • L’évent l’emportera…

          PS : méat coule pas pour l’impératif qui est passé à la trappe.

  42. Pour Dobolino et rien que pour Dobolino :

    « Étés réverbérés par le gravier jaune et chaud, étés traversant le jonc tressé de mes grands chapeaux, étés presque sans nuits… Car j’aimais tant l’aube, déjà, que ma mère me l’accordait en récompense: J’obtenais qu’elle m’éveillât à trois heures et demie, et je m’en allais, un panier vide à chaque bras, vers des terres maraîchères qui se réfugiaient dans le pli étroit de la rivière, vers les fraises, les cassis et les groseilles barbues.

    A trois heures et demie, tout dormait dans un bleu originel, humide et confus, et quand je descendais le chemin de sable, le brouillard retenu par mon poids baignait d’abord mes jambes, puis mon petit torse bien fait, atteignait mes lèvres, mes oreilles et mes narines plus sensibles que tout le reste de mon corps… J’allais seule, ce pays mal pensant était sans dangers. C’est sur ce chemin, c’est à cette heure que je prenais conscience de mon prix, d’un état de grâce indicible et de ma connivence avec le premier souffle accouru, le premier oiseau, le soleil encore ovale, déformé par son éclosion…

    Ma mère me laissait partir, après m’avoir nommée  » Beauté, Joyau-tout-en-or « ; elle regardait courir et décroître – sur la pente son oeuvre –  » chef-d’ceuvre « , disait-elle. J’étais peut-être jolie ; ma mère et mes portraits de ce temp-là ne sont pas toujours d’accord… Je l’étais à cause de mon âge et du lever du jour, à cause des yeux bleus assombris par la verdure, des cheveux blonds qui ne seraient lissés qu’à mon retour, et de ma supériorité d’enfant éveillée sur les autres enfants endormis.

    Je revenais à la cloche de la première messe. Mais pas avant d’avoir mangé mon saoul, pas avant d’avoir dans les bois, décrit un grand circuit de chien qui chasse seul, et goûté l’eau de deux sources perdues, que je révérais L’une se haussait hors de la terre par une convulsion cristalline, une sorte de sanglot, et traçait elle-même son lit sableux. Elle se décourageait aussitôt née et replongeait sous la terre. L’autre source, presque invisible,, froissait l’herbe comme un serpent, s’étalait secrète .au centre d’un pré où des narcisses, fleuris en rende, attestaient seuls sa présence. La première avait goût de feuille de chêne, la seconde de fer et de tige de jacinthe… Rien qu’à parler d’elles je souhaite que leur saveur m’emplisse la bouche au moment de tout finir, et que j’emporte, avec moi, cette gorgée imaginaire… »

    Colette – Sido – 1930 (extrait)

  43. — « Bien sûr, son exposition média comme chanteur pose problème mais il pourrait faire un bon ouvrier agricole. »
    Entièrement d’accord, il a le droit de vivre..en attendant son suicide.

    — « ce n’est quand même pas Rançon ou Heaulme. »
    Alors là non, pas d’accord Dudu ! Are you ok ? Are you drunk ? Il va falloir que tu sois moderato toi aussi sur ton pastis ou que tu trouves la juste proportion d’eau qui l’ennoblira sans l’altérer. Un bon mot ne justifie pas tout !
    Déjà que le jugement de Cantat a été sujet à caution, car si l’on croit une journaliste du Point, une « omerta » a eu lieu à son sujet. Notamment, l’ex-épouse, mère des enfants (suicidée depuis) avait demandé le silence aux membres du groupe (« dans l’intérêt des enfants »), et les grands-parents, toujours par peur de voir les enfants échapper à leur garde, avaient eux aussi emboîté le pas et minimisé systématiquement la violence de Cantat, devant les juges.
    Depuis, d’ex-compagnes ont, toujours plus ou moins sous le manteau, fait état d’une d’une violence et d’une agressivité sans limites, ainsi que d’une réflexion confondante « ce n’est pas moi qui ai un problème avec les femmes », aurait dit Cantat dans un déni superbe, « mais les femmes qui en ont un avec moi ». Parole d’assassin qui pourrait garnir le front coupable de tous ceux qui n’arriveront jamais à se remettre en cause…
    Et puis, ne rigolons pas en avançant un Cantat qui aurait payé et aurait droit à la réhabilitation comme je l’ai déjà lu dans une presse hors-sol. C’est une insulte à tous ceux qui sont passés par la case prison, et que personne n’attend à la sortie. Cantat a bénéficié de tout : un jugement basé sur des faits minimisés par l’entourage, une détention aménagée, une sortie de prison facilitée par un entourage protecteur, la possibilité de continuer à exercer sa créativité d’artiste. La seule chose qu’on lui demande, c’est de la discrétion – ce qui lui est, semble-t-il, impossible à comprendre : un criminel se faisant acclamer par un public n’est pas discret! Il continue à entretenir l’égotisme qui est si souvent nécessaire aux vedettes. Et qui convient si mal à un assassin, si celui-ci est capable d’introspection et de remise en cause, évidemment. Ce que Cantat ne semble nullement prêt à faire…
    Dans « Crime et châtiment » la rédemption arrive à Raskolnikov en Sibérie et cette rédemption a singulièrement le visage d’une femme, Sonia.
    On imagine mal une rédemption au visage de femme pour Cantat, qui a le sang de l’une sur les mains et le suicide de l’autre sur la conscience.

  44. Si Fantôme ne retourne pas sa veste ( enfin, je ne sais pas ce qu’il peut retourner, ses chaînes ? ) dans cinq minutes, comme il a coutume de le faire, ce sera bien la première fois qu’il m’épate et que je le remercierai !

    • Il y a un précédent célèbre:l’écrivain William Burroughs tuant accidentellement sa femme d’un coup de revolver (en 1951).

      Il y a eu de nombreuses versions;l’écrivain (qui s’est toujours pris pour un bon tireur) avait déclaré initialement que sa femme avait placé un verre de gin sur sa propre tête et qu’ils jouaient à Guillaume Tell.

      Sur le conseil de son avocat,il modifia sa version à l’audience.

      http://realitystudio.net/viewtopic.php?t=2156

  45. Dugong, on ne veut pas lapider le salopard, on veut qu’il la boucle.
    Il a trente six mille moyens de se réinsérer en se faisant discret.
    Et je n’aurais jamais cru que vous défendriez une ordure pareille.

  46. C’est con ! Si Marie Trintignant s’était enfermée dans les W.C. en écrivant sur la porte : « Cantat m’a tuer » aujourd’hui il pourrait plaider son innocence en toute bonne foi !

  47. 1- Ce magazine – mais il y en a sans doute d’autres – est sorti de sa spécialité pour devenir un media ordinaire de soutien à une cause partisane. La rédaction risque de perdre sur tous les plans. Cela ne va plus intéresser les amateurs de littérature, comme vous et comme media de combat idéologique, ce sera forcément moins performant qu’un journal ou un magazine créé justement pour cela.

    2- Cet exemple illustre bien que la radicalisation n’est pas l’’exclusivité d’une partie des musulmans. En fait, et pour faire court, je crois que toutes les franges de la société française sont en train de se radicaliser. On assiste à une sorte de crispation générale qui n’est pas rassurante du tout mais assez logique puisque l’objectif de la classe dirigeante est de faire taire toute dissidence politique et d’imposer une normalisation idéologique.

    3- L’exemple du « magazine littéraire » est un contre-exemple. Ces journalistes font fausse route. Pourtant, il y a un créneau culturel et commercial dans le domaine de la littérature générale. Il existe encore des lecteurs qui attendent un travail de qualité, un contenu consistant et un magazine agréable à lire, même s’il faut le payer un peu cher.

    4- La presse de gauche qui sévit depuis un demi-siècle a considérablement rétréci le domaine culturel. Des dizaines d’écrivains et de penseurs parfois de grande valeur ont été jetés dans les poubelles de l’Histoire par idéologie. Ce qui énerve la Gauche c’est que bon nombre de ces auteurs sont réédités et pas seulement Maurras ou Céline. On a le sentiment d’être un pays promis à la mort mais dont les habitants, pour conjurer ce sort, veulent ressusciter leur culture et leurs traditions.

    • Pas faux, la radicalisation (crispation ?) de a société française.

      Quant au créneau d’un vrai magazine littéraire, totalement d’accord. D’où ma déception légèrement hargneuse. L’ancien Magazine littéraire était une merveille.

  48. On se souvient des unes de Libé, j’en ai une particulière en mémoire : Pacadis légèrement penché en avant toisant, derrière ses ray ban glissées sur le bout de son nez, un CRS moustachu plus grand et plus large que lui. Un beau cadrage noir et blanc dans les clairs obscurs d’une nuit de manif, homothétie plein pot pour cette Une en hommage à sa mort.
    Or donc , le fils de… nous invite au renouveau… Si au moins ses couvertures étaient à la hauteur de ses espérances. On ne vend pas du renouveau avec une couv’ « Vie famille, le journal de la CAF  » mon petit lapin.

  49. Méfiez-vous il est bien possible que Raphaël Glucksman finisse par vendre dans son magazine des machines à laver la vaisselle qui fonctionneront grâce aux équations de la Relativité générale – et ce sera une arnaque aux dires de Dugong !
    Déjà qu’il veut Nutella-former la France !

    • Ingénierie démiurgique (suite)

      Des galaxies spirales, bien rangées parallèlement, en attente de nettoyage ?

      La pub tournera autour du thème « Les trous noirs lavent plus blanc ».

  50. Elle est assise un peu de travers sur son transat seule sur sa terrasse balayée par le vent du Sud , les cheveux dénoués, les bras accolés contre sa poitrine, comme si elle avait un peu froid, essayant en même temps de tapoter sur le minuscule clavier virtuel de son téléphone portable incliné vers elle, se penchant pour éviter le reflet du soleil sur l’écran, essayant de répondre avec précision aux amis inconnus. Toujours en faisant un peu la moue, elle écrit, efface deux ou trois mots, inspire et répond, comme prise dans l’enchantement de la précision, avec une sensation singulière car cette tirade de mots ne correspond pas tout à fait à ce qu’elle pense, comme si les mots s’adaptaient tout seuls en une suite mathématique, mais ils sont si jolis quand ils jaillissent, un peu incongrus et étrangers. Elle évolue ainsi dans une sorte d’espace intérieur mal défini mais très attirant.
    Soudain son portable sonne..une urgence..c’est parti pour une visite. Elle replie ses longues jambes enfile ses petites chaussures et se lève. Elle cherche ses clés au fond de son sac à main d’un cuir bleu pâle griffé, en y sortant des petits objets, ticket de monop, bloc de post-it, agenda pléiade, pinceau pour les sourcils.. Enfin un tintement métallique au fond du sac, elle prend ses clés, sa trousse de travail et sort de chez elle afin de retrouver son Solex attaché au panneau de stationnement sur la place tandis que sur son écran les réflexions imperturbables des amis inconnus continuent de s’aligner pour se justifier..Elle essaie de déverrouiller la chaine antivol qui retient son Solex au panneau, retenant sa sacoche entre les jambes , un geste compliqué tout en essayant de fermer son portable ; c’est alors qu’un un jeune homme à l’épaisse chevelure désordonnée, au visage mince, vient lui demander si elle a besoin d’aide et elle répond: oui.

    • Il paraît que je ne suis pas mauvaise en traduction. Mes élèves disent mieux en deux mots.

  51. Du signifiant et de l’insignifiant.
    (je reviens sur des commentaires au billet précédent-concernant Jacques Roubaud)

    Si j’ai bien compris le propos du professeur Dugong (Il Dottore Professore Ataraxienissimus Dugong) le travail de l’Oulipo -surtout s’il est aidé par quelque IA- pourrait bien n’avoir pour résultat que quelques combinaisons,distrayantes peut-être, mais du domaine de l’insignifiant (au sens thomiste.)

    Soit.
    Cependant, je m’interroge sur le statut que pourrait avoir dans la Weltanschauung dugongienne ce genre très prisé des Anglais qui s’appelle le “nonsense”.
    L’auteur de “nonsense” poetry” se donne comme principe d’écrire quelque chose qui n’ait aucun sens.
    Voici par exemple Edward Lear, l’un des plus célèbres auteurs de nonsense et son poème « Les deux célibataires. »
    Ils n’ont plus rien à manger…mais l’un trouve une souris,l’autre un “muffin” et ils se disent qu’avec un aromate ajouté à ces ingrédients,ils pourraient dîner excellemment.

    Il leur faut absolument trouver de la sauge.
    Sauge se dit en anglais “sage” et “sage” veut aussi dire un sage.

    Ils se renseignent et on les envoie dans la montagne où réside un sage…dont ils essaient de s’emparer pour le couper en rondelles etc.
    Ce poème est un grand classique;il ne fait pas que provoquer le rire,il excite l’imagination.

    Vous pouvez le lire ici
    http://www.bencourtney.com/ebooks/lear/index4.html#bachelors

    Je demande:faut-il que toute oeuvre ait un sens ?
    Le nonsense est-il insignifiant ?

    Il m’arrive de me laisser tenter par la “théorie” suivante:ce goût qu’ont les Anglais pour le « nonsense » n’a-t-il pas quelque rapport avec leur rejet des idéologies ? leur refus de se prendre au sérieux-qui rend leur commerce si aisé ?

    Prenons les choses dans l’autre sens:nous avons en France des « débats sérieux »,passionnés parfois, dont l’objet est pure chimère.

    Exemple:on s’est étripé,on s’étripe encore sur « le droit à la différence » – expression inepte qui n’est qu’une mauvaise traduction d’une tournure anglaise signifiant « droit de ne pas sucer le con » (je veux dire « droit de ne pas être d’accord.)

    Alors,l’insignifiant ?

    .

    • Le nonsense n’est évidemment pas insignifiant. L’insignifiant c’est la montagne qui accouche de la souris qui a bouffé le muffin.

  52. Que peut la critique thématique ?

    Rappel,rapprochement:Dugong et les FAUTEUILS ROULANTS

    Le 20 février 2017 à 21 h 00 min, Dugong a dit :
    Hier, j’ai rêvé que Schäuble dévalait un chemin ânier grec sur son FAUTEUIL ROULANT.
    Il s’est vautré et explosé la tronche au premier virage.
    J’ai ri.
    Suis-je un monstre ?

    Le 14 mars 2018 à 13 h 54 min, Dugong a dit :
    Après le lancer de nain, la chute libre de Hawking :
    https://www.youtube.com/watch?v=Iv79yOazxKM
    Il a éprouvé le principe d’équivalence (son FAUTEUIL ROULANT aussi). Il a maintenant l’expérience du trou noir. Il n’en ressortira pas.

    • Diable ! Le fauteuil roulant surgissant derechef comme élément signifiant de mon univers imaginaire ?

      La peur de la mort. La machine qui accompagne vers la mort mais aussi celle qui la donne :

      Les regards que se portent Hector « Tio » Salamanca et Gus Fring est un grand moment de « Breaking bad » :

      https://dai.ly/x468zpv

      C’est aussi un appareil utile à une didactique de la physique. Occupé ou non, on peut réaliser une étude comparative de son mouvement le long d’un plan incliné et tester très indirectement le principe d’équivalence. Une fois son occupant éjecté, on peut le démonter et utiliser une des roues pour éprouver la conservation du moment cinétique (faire tourner la roue et en la tenant par son axe, tenter d’en changer l’orientation).

  53. Le féminisme nouveau, comme le Magazine Littéraire du même nom, est un nouveau révisionnisme.

    Nouveau comme le Beaujolais qui est effroyable à boire ?
    Alors qu’il se fait de belle choses dans le Beaujolais

    Comme pour le féminisme c’est l’adjectif nouveau qui renvoie à quelque chose de pas fini, bâclé avec le Beaujolais.
    Il en va peut-être de même pour l’antisémitisme.

    C’est souvent ainsi, dans les époques formidables ; tout est nouveau (souvent de même qualité que le Beaujolais nouveau. Par contre il ne faut pas le dire, c’est mal vu)

  54. Mot d’ordre :

    « Nous allons Nutella-Formater le goût des Français ! » dixit Raphaël Le Petit.

  55. Et la revue Books d’Olivier Postel Vinay ? Je n’ai jamais lu mais le gars vient d’une famille bourrée de gens intelligents et très engagés, avec tout un tas de déportés blindés de médailles ? Vous avez essayé, les férus de littérature ?
    https://www.books.fr/

    • Ah non ! Vous n’espériez quand même pas faire chanter Stephen Hawking avec son synthétiseur vocal !

    • Quel salaud !

      Y n’aurait pas aussi tripoté des étudiantes, le torve ?

      Chez les paysans du coin, on l’aurait appelé « le mal fini »

      Sont pas tendres avec les différents.

  56. Je me demande ce que vous avez dans la tête Dobo ! Moi si je fonde une revue littéraire je l’appelle « La revue du vieux bouc » et je fais un carton … parmi les vétos !

  57. Au fait David Hallyday a épousé une demoiselle Pastor – qui malgré son nom n’est pas bergère – mais héritière de la plus riche famille de Monaco. Les seules verdures que l’on connaisse à Monte-Carlo ce sont les tapis verts du casino !

    • Pour Brighelli et autres qui sont absolument persuadés que l’antisémitisme est le fait des Musulmans de France et d’ailleurs.

  58. Parlons donc des vrais sujets littéraires !
    Le président Emmanuel Macron boycotte le pavillon russe au Salon du livre de Paris – est-ce de la russophobie ?

    • Non. je ne pense pas. Un voyage en Russie n’est-il pas prévu pour ce printemps ?

      • ou bien d’être incapable de citer Tolstoï dans le texte, dans le contexte actuelle cela aurait pu être drôle qu’il disserte sur « Guerre et paix » déjà qu’il s’est ridiculisé en voulant jouer les Kennedy lorsqu’il a placé son petit compliment dans un mandarin qui ne voulait rien dire lors de son récent voyage en Chine…

  59. D’après le critique Pierre Assouline les écrivains que les maisons d’édition refusent maintenant d’éditer sont victimes de crise paranoïaque !

    La Grande Table de France Culture Pierre Assouline: « La question essentielle n’est pas la censure mais la paranoïa. Dès qu’un écrivain est attaqué ou ignoré par la critique médiatique, il se croit victime d’un complot excommunicateur. Mais il n’y a pas d’écrivain maudit en France. » @CNRS @Salondulivre

    Du coup Renaud Camus qui a perdu tous ses éditeurs – POL et Claude Durand notamment – se demande s’il ne devrait pas consulter un psychiatre ? C’est malin …

  60. En cas d’oblitération suspecte d’un écrivain qui disparaît du champ littéraire des critiques consulter Pierre Assouline : il saura – ingestion exagérée de tranquillisants après crise paranoïaque ?
    Ce n’est pas forcément un coup du Smersh !

  61. Les écrivains et les juifs souffrent de la même parano : si on parle trop d’eux ils disent que c’est pour les clouer au pilori et si on les ostracise c’est du délire obsessionnel.

    C’est moche !

  62. En Urss on avait une vision saine de l’avenir : tout écrivain qui avait des idées déviantes devait être rééduqué dans un asile psychiatrique au milieu des fous.

  63. Est-ce que c’est un bon calcul politique d’abaisser ses adversaires en les traitant de névropathes ?

    • Moi par exemple je mets mes principes au-dessus de mes valeurs ; on peut donc dire de moi que je suis psycho-rigide !

      Maintenant être fluent de partout c’est peut être se créer une place au soleil dans la société telle qu’elle est mais c’est aussi la chance de se liquéfier !

  64. « dieu bricolait sans filet. »

    Mouais, il aurait mieux fait de laisser Ève à l’état d’entrecôte saignante tant l’humain est un mammifère ignoble et sans morale, saleté qui disparaîtra un jour prochain, je l’espère, de cette riante planète bleu pâle.
    Tiens, écoutons le grand Joe qui chante ce jour béni :
    https://www.youtube.com/watch?v=jWHOwH89h3A

    • Allez vite voir Hostiles ! C’est diablement bien fait. Et très bien joué — décidément, Rosamund Pike (Gone girl) est une actrice à suivre.
      Et puis il y a Wes Studi — le Magwa du Dernier des Mohicans de 1992.

      • J’en prends bonne note, merci, ça va peut-être me calmer !
        Rosamund Pike, je l’avais déjà évaluée (de la tête aux pieds) comme une très bonne actrice dans un James Bond avec Pierce Brosnan. C’est une bombe !

  65. Gaussons-nous de cette connerie de Pivot balancée le plus sérieusement du monde et sans preuves:
    «Les gens qui lisent sont moins cons que les autres» (Le Figaro, le journal des zozos).

    Pauvre type qui pivote sur lui-même toujours au même endroit depuis 40 ans.
    La littérature n’est au mieux qu’une distraction quand elle n’est pas une perte de temps. J’ai déjà lu plus d’une centaine de livres et je suis toujours aussi con qu’avant, sinon plus !

  66. Vous voulez une bonne lecture ? « La guerre au français » de votre serviteuse.
    Nous avons une connaissance commune ( et même une amie, pour vous, je crois, pour moi, assurément : Janine Moithy).
    Bien à vous.
    MHV

  67. Je suis abonné au Magazine Littéraire depuis 1972. C’est dire que j’ai vu beaucoup de changements d’équipe directoriale. Jamais je n’ai ressenti le besoin d’arrêter mon abonnement, sans doute parce que j’y ai trouvé ce que je recherchais : à la fois une information sur l’actualité littéraire et une pluralité d’opinions.
    Pour la 1ère fois, avec ce « nouveau » magazine, j’éprouve le besoin d’arrêter, tant leur sectarisme est insupportable. Nous sommes maintenant en face d’un magazine d’opinion.
    Cela les regarde. Moi, je suis passé à la concurrence, sans états d’âme, car il m’est insupportable de financer une telle propagande.

  68. Merci pour cette mise en garde et la vivacité de cet article .
    Pas question d’acheter le magazine …

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