J’ai maintes fois parlé du GRIP sur ce blog (1). Et des expériences qu’il a lancées dans le cadre du projet SLECC — Savoir Lire Ecrire Compter Calculer. Des colloques organisées ici et là (2). Des réussites éclatantes de celles (3) et ceux qui appliquent les programmes patiemment écrits par ces jeunes gens (et quelques-uns plus très jeunes, qui sont revenus de tout — et en particulier des IUFM et du constructivisme).

Parce qu’on peut parler de réussite, lorsque tous les enfants d’un Grande Section — ou quasiment tous — savent lire et compter, en fin d’année — ou que tous les élèves de CP — ou très peu s’en faut — maîtrisent les quatre opérations avant la fin de l’année. Si bien qu’on en est à se demander par quelle aberration des programmes qui marchent, qui marchent pour tous et pas seulement pour des enfants pré-imbibés de langue et de culture françaises, ne sont pas les conseillers préférés du ministre.

En vérité, parents, je vous le dis : nous avons la capacité d’apprendre à Lire, Ecrire, Compter et Calculer à vos enfants avant 6 ans. Mais pendant ce temps-là, les disciples des « désobéisseurs », les sectateurs aveugles de Gilles Moindrot, qui gère le principal syndicat professionnel (un homme persuadé qu’en changeant le beau mot d’instituteur en « professeur des écoles », on a accompli une œuvre pédagogique majeure) militent pour la perpétuation de l’illettrisme, qui touche peu ou prou 40% des entrants en Sixième…

Le GRIP, comme tous les organismes vivants, a parfois des soubresauts, des insurrections internes, des prises de becs. Les scènes de ménage sont même ce qui différencie un organisme intelligent d’une organisation en coma dépassé, comme l’est le mouvement pédagogiste, où l’on ne risque pas de trouver l’ombre d’une contestation. Alors bien sûr, de temps en temps, ça éclabousse, et donne du grain à moudre aux aigris et aux pisse-vinaigre, aux coincés du bulbe, aux figés de l’intellect, aux philosophes qui croient penser alors qu’ils se contentent d’éructer, aux mathématiciens qui se prennent pour la réincarnation de Pascal ou de Ferdinand Buisson, et autres névrosés de diverses obédiences. Pas grand monde, au fond.
Mais en même temps, le GRIP travaille — et travaille dur. Il publie maintenant des cours complets, des sommes qui facilitent la vie des instituteurs qui veulent aider leurs élèves — tous leurs élèves — à donner le meilleur d’eux-mêmes en leur offrant toutes les chances.

Je laisse donc la parole, cette semaine, à Pascal Dupré, qui coordonne le réseau SLECC, et que l’on peut joindre, si l’on désire faire réussir ses/les enfants, via pascal.dupre72[arobase]sfr.fr.

Jean-Paul Brighelli

(1) Par exemple http://bonnetdane.midiblogs.com/archive/2008/06/11/grip-un-jour-grip-toujours.html

(2) Voir http://bonnetdane.midiblogs.com/archive/2007/08/26/canal-roncq.html

(3) Voir http://bonnetdane.midiblogs.com/archive/2009/03/20/lecture-en-gs.html


Le GRIP, combien de divisions ?


– Le Grip, combien de divisions ?

– Autant que de membres.

– C’est beaucoup ?

– Trop, pas assez… C’est selon.

Il est vrai qu’il y en a eu des divisions depuis la création de cette association (ce « groupuscule » disent les jaloux) : les sauveurs de Lettres contre les sauveurs de Maths, les buissoniens contre les bissonettiens, les intuitifs contre les explicites, les reconstructeurs d’école contre les fondateurs d’écoles, les profs contre les instits, les anti-Lafforgue contre les anti-Brighelli, les intellos contre les colleurs d’affiches, les coupeurs de cheveux en quatre contre les chercheurs de poux…

Alors, beaucoup de divisions.

Quelques diviseurs aussi.

Pas assez de dividendes engrangés.

Et le reste ?

Ceux qui restent GRIP s’y intéressent à leur manière, à la division : « Comment l’enseigner de la maternelle au collège ? » Entre ceux qui démêlent les nœuds entretenus depuis des années par les didactitiens et ceux qui tentent de dérouler le fil d’Ariane qui sortira élèves et enseignants du labyrinthe pédagogiste, il n’y a pas de quoi chômer. Surtout depuis que des manuels de calcul sont mis sur le métier (1) : pas question de tricoter en rond dans le cercle des initiés. Les novices arrivent, ils essaient et s’aperçoivent un peu étonnés que ça marche, alors, ils veulent en savoir plus :

« Bon, OK, les bouliers, les bouliers, c’est très bien, j’en ai commandé.
Par contre, une fois que j’aurai ces bouliers, je le fais où, le stage « bouliers » ? Parce que je peux vous dire que ce n’est pas mon stage actuel qui va m’apprendre à utiliser utilement ce genre de matériel !
J’ai un boulier (admettons).
J’ai des boules rouges et des boules blanches (sans compter les éventuelles « boules de papa » du fichier SLECC, qui m’avaient tant fait marrer).
J’en ai 5 de chaque côté.

Alors, je fais quoi ? » (questions sur le forum EDP)

Eh oui, ça marche… et pas que la division. Passé le cap du « il y a trop de syllabes » et du « c’est pas possible », l’écriture-lecture en maternelle (2) en a étonné plus d’un.

L’analyse grammaticale au CE1 en convaincra au moins autant quand ils auront testé « Écrire Analyser au CE1 » ( http://www.slecc.fr/grammaire_CE1_manuel.htm ).

Alors, comme le disait l’Autre : « Nous n’avons à craindre que la crainte elle-même… » !

Pascal Dupré

Coordonnateur du réseau SLECC

 

(1) Compter calculer au CP et Compter Calculer au CE1 (le CE2 est en cours de rédaction)

http://www.slecc.fr/fiches_SLECC_CP.htm

http://www.slecc.fr/fiches_SLECC_CE1.htm

(2) De l’écoute des sons à la lecture

http://www.slecc.fr/progressions_SLECC_CE.htm