Jules Joseph Lefebvre (1836-1912), Odalisque, 1874


Parmi les innombrables raisons qui font du dernier Monte-Cristo une furieuse daube, il y a bien sûr les libertés stupides que les réalisateurs ont prises avec le roman de Dumas, qui leur fournissait pourtant un scénario impeccable. C’est la revanche ordinaire des petits esprits : ne pouvant rien produire, ils maltraitent les grands.
Et parmi tous les mauvais coups portés au roman, il en est un particulièrement niais : à la fin, au lieu de vivre enfin son amour pour Dantès, Haydée s’en va avec le vicomte de Morcerf, qui vaut à peine mieux que sa mère.

Rappel pour ceux qui n’ont plus le roman en tête. Haydée est une jeune esclave, fille du Pacha de Janina (Ioannina), rachetée par Dantès au Sultan de Constantinople. Elle a 15 ou 16 ans (et pas 25 ou 26 comme l’actrice qui l’interprète), elle ne parle au départ que le romaïque, c’est une Orientale pur jus, et elle a toutes les raisons d’aimer Dantès, qui l’a sauvée d’un sort pire que la mort et lui a permis d’exercer sa vengeance sur l’infâme Fernand de Mortcerf. La fin est lumineuse :

« — Je suis jeune, répondit-elle doucement, j’aime la vie que tu m’as toujours faite si douce, et je regretterais de mourir.
— Cela veut-il donc dire que si je te quittais, Haydée…
— Je mourrais, mon seigneur, oui !
— Mais tu m’aimes donc ?
— Oh ! Valentine, il demande si je l’aime ! Valentine, dis-lui donc si tu aimes Maximilien !
Le comte sentit sa poitrine s’élargir et son cœur se dilater ; il ouvrit ses bras, Haydée s’y élança en jetant un cri.
— Oh ! oui, je t’aime ! dit-elle, je t’aime comme on aime son père, son frère, son mari ! Je t’aime comme on aime sa vie, comme on aime son Dieu, car tu es pour moi le plus beau, le meilleur et le plus grand des êtres créés !
— Qu’il soit donc fait ainsi que tu le veux, mon ange chéri ! dit le comte ; Dieu, qui m’a suscité contre mes ennemis et qui m’a fait vainqueur, Dieu, je le vois bien, ne veut pas mettre ce repentir au bout de ma victoire ; je voulais me punir, Dieu veut me pardonner. Aime-moi donc, Haydée ! Qui sait ? Ton amour me fera peut-être oublier ce qu’il faut que j’oublie. »

Ce qui a fait reculer les deux assassins qui ont commis le film, c’est très probablement la différence d’âge. Dantès a aux alentours de 43 ans (l’âge de Dumas au moment de la rédaction), Haydée en a 16 ou 17 ans, et paraît-il, c’est très mal vu chez les woke, c’est le signe d’un paternalisme, d’une domination mâle patriarcale, d’un asservissement colonial. Pierre Niney n’a que dix ans de plus qu’Anamaria Vortolomei, c’est déjà trop : il retrouvera Mercédès, qui dans le roman est usée par les chagrins et par l’insondable trahison commise envers son ancien amoureux, alors que Dantès est rajeuni par la vengeance accomplie.

Pendant qu’il rédige Monte-Cristo, Dumas a des liaisons avec Aimée Léocadie Doze (20 ans de moins que lui), avec une certaine Eugénie Scriwaneck dont nous ne savons pas grand-chose, avec Béatrix Person (qui a 26 ans de moins que lui) ou Isabelle Constant — qui en a 33 de moins (« Elle venait d’avoir quinze ans, elle était un peu plus grande que ne le comportait son âge, mince, flexible et gracieuse comme un roseau. (…) Je n’ai jamais rien vu et n’avais jamais rien rêvé de plus aérien, de plus angélique que cette apparition. »). Et je passe (si je puis dire) sur Hyacinthe Meinié ¬ 32 ans de moins aussi :
« « Soyez mille fois béni, mon bel ange, voilà que vous me rouvrez les portes de la jeunesse, voilà que vous me refaites amoureux comme lorsque j’avais vingt ans ; et cependant pas un de ces baisers du cœur qui m’auraient dispensé en vous quittant de vous faire cette question à laquelle vous n’avez rien répondu : m’aimez – vous ? »
Et bientôt ce sera Emilie Cordier — qui en a 38 de moins — qu’il emmènera en Sicile après l’avoir déguisée en mousse sur le bateau chargé d’armes qu’il amène à Garibaldi… Il l’appelle « l’Amiral » et il fera un gosse à cet amiral, la petite Micaëlla-Josepha. Dans ses dernières années, il couchera avec Nina de Callas, qui a carrément 40 ans de moins que lui, posera pour La Dame aux éventails de Manet et inspirera à Charles Cros Le Coffret de santal, un recueil de poèmes absolument précieux.

Alors, la différence d’âge, pensez si Dumas s’asseyait dessus (et ça devait faire mal, vu sa circonférence).
Comme tous ses contemporains, et tout le monde depuis une éternité. Demandez à ces dames si elles ne préfèrent pas des hommes d’expérience et de talent à des godelureaux qui n’articulent pas deux mots sans les entrecouper de « wesh-wesh » comme des locomotives asthmatiques.

Alors laissez-nous aimer Haydée — tiens, je l’ai ressuscitée dans le roman que je viens de finir… Toutes les Haydées de la création. Jusqu’à la tombe, et au-delà. Nous aimons les fleurs vivaces plus que les fleurs fanées. Et je conçois fort bien que ces dames préfèrent, elles, les jeunes hommes plutôt que les vieux birbes — comme dans le délicieux Mes rendez-vous avec Leo, où Emma Thompson se laisse aller aux charmes de Daryl McCormack, dans le rôle d’un escort boy délicat.

D’aucuns trouveront que c’est là un plaidoyer pro domo. So what ? Je leur suggère de gérer leurs fesses au lieu de s’occuper des miennes — qui les saluent.

Sur ce, joyeux Noël !

Jean-Paul Brighelli

43 commentaires

  1. Orgasmes, fiers ovaires,jouissances ferroviaires:

    « des godelureaux qui n’articulent pas deux mots sans les entrecouper de « wesh-wesh » comme des locomotives asthmatiques. »

    « Elle jouissait un peu comme une locomotive à vapeur — avec de surcroît des manifestations vocales en crescendo »
    L’Amour des femmes laides par Jean-Paul Brighelli -3 décembre 2024

    ——————————————————————————————————-

    oragasmes non-asthmatiques (contenu sonore explicite):
    https://www.youtube.com/watch?v=nRVseTxuYlw

  2. Plus le fruit est vert…

    « un soir, comme je revenais d’une promenade, je trouvai devant la porte de mon palais, Haribadada, solennel, qui m’annonça, en termes mystérieux, qu’un cadeau du souverain m’attendait dans ma chambre; et il me présenta les excuses de son maître pour n’avoir pas pensé plus tôt à m’offrir une chose dont je devais être privé.

    Après ce discours obscur, l’ambassadeur s’inclina et disparut.

    J’entrai et j’aperçus, alignées contre le mur par rang de taille, six petites filles côte à côte, immobiles, pareilles à une brochette d’éperlans. La plus âgée avait peut-être huit ans, la plus jeune six ans. Au premier moment, je ne compris pas bien pourquoi cette pension était installée chez moi, puis je devinai l’attention délicate du prince, c’était un harem dont il me faisait présent. Il l’avait choisi fort jeune par excès de gracieuseté. Car plus le fruit est vert, plus il est estimé, là-bas.

    un soir, je ne sais comment cela se fit, la plus grande, celle qui s’appelait Châli et qui ressemblait à une statuette de vieil ivoire, devint ma femme pour de vrai.

    C’était un adorable petit être, doux, timide et gai qui m’aima bientôt d’une affection ardente et que j’aimais étrangement, avec honte, avec hésitation, avec une sorte de peur de la justice européenne, avec des réserves, des scrupules et cependant avec une tendresse sensuelle passionnée. Je la chérissais comme un père, et je la caressais comme un homme.

    CHÂLI. Maupassant

    Puis je retournai vers Paul. Il déclara dès que je fus rentré : « Tu as amené là un joli chameau ! » Je répliquai en riant : « Mon cher, ne dis pas de mal des raisins trop verts. »

    Les sœurs Rondoli

  3. Différence d’âge. Pourquoi celle- ci est elle mal vue par les féministes quand elle concerne des hommes plis âgés voire bien plus que leurs compagnes- alors qu’elle est saluée dans le sens contraire par les mêmes comme victoire sur les préjugés , y compris dans les milieux mainstream ?
    Par ex .
    Couple avec une différence d’âge: être une femme plus âgée n’est plus un problème
    https://www.femmeactuelle.fr/actu/dossiers-d-actualite/la-femme-plus-agee-nest-plus-un-probleme-dans-le-couple-2076621e ! Femmes actuelles
    Une des sources de cette hostilité est évidemment le constat qu’une femme d’in certain âge ne peut pas rivaliser avec une jeune- alors que beaucoup d’hommes mûrs voire vieillissants conservent un potentiel de séduction élevé (attention je dis beaucoup….pas tous, sans doute ni même la plupart).
    L’intolérance feministe à cette situation s’analyse alors comme le souhait de faire cesser une inégalité intolérable.
    A suivre pour une seconde raison ….

  4. Each to his own (her own – 😁 ) ! Ben oui.
    Pourquoi donc (or ni car) alors certaines + ou – vieilles se font tirer la peau, et abusent (croient les abuser) de maquillage ?
    Et pourquoi donc alors le maestro nous (s’) abreuve de tant et plus d’odalisques, aux seins parfaits, aux fesses itou ?
    Et Elle(s), elle(s) le voit comment ? avec ou sans, barbe, moustache, teinture.

    • – voi(ent) –
      Partager un temps de vie avec plus (voire beaucoup plus) ou (beaucoup) moins vieux que soi reste quand même une exception, qui confirme donc la règle…
      Avec Emma T. on en reste à un « escort boy » : 1er pas cinématographique vers… l’égalité ?! 😁
      Un vieux rêvera (se contentera en général de rêver !) de plus jeune, tout comme sa vieille !

  5. Ma seconde raison paraîtra plus tordue…
    Lorsque le goût de l’homme plus âgé , voire « âgé », se porte vers de très jeunes filles, la réprobation semble plus grande encore, et fait appel à des considérations morales. Il est immoral de … indécent de …
    L’accusation de pédophilie n’est pas loin, même quand la jeune fille a atteint et même dépassé de quelques années l’âge de la majorité sexuelle.
    Or sachant que des féministes radicales considèrent les relations hétérosexuelles comme des viols, il n’est pas étonnant qu’elles (ou ils, car il existe des féministes hommes) saisissent les occasions de criminaliser les relations amoureuses/sexuelles avec de très jeunes filles, où il existe une opinion qui peut les suivre (à la différence évidemment de la criminalisation de toute relation hétérosexuelle) , le but étant d’élargir la notion de pédophilie autant que possible et d’y inclure certains hommes jusque là agissant en toute légalité.
    Quand la réprobation deviendra majoritaire, le droit n’aura plus qu’à s’aligner.

  6. Différence d’âge;un couple célèbre

    fidèle à une politique-maison constante, comme le Point a décidé de réserver l’accès aux seuls abonnés, en voici le texte complet :

    « Chère Brigitte… »

    Brigitte Macron est professeur de Lettres. Brighelli a choisi de lui écrire.

    « Chère Brigitte… »

    (ce n’est pas familiarité de ma part — juste une sale habitude de salle des profs. Mais je n’irai tout de même pas jusqu’à vous tutoyer — ce n’est pas mon style).
    Donc, reprenons :

    « Chère Brigitte,
    « C’est au professeur de Lettres que vous êtes que je m’adresse. Un professeur et non « une professeure », comme persistent à l’écrire les ignorants du Monde — qui co-appartient à Pierre Bergé, soutien d’Emmanuel. Ou les ignares de Libé, de l’Express ou de RMC, qui appartiennent à Patrick Drahi, l’homme qui souhaite un raccourcissement des congés payés et un allongement des horaires de travail. Et à qui Emmanuel, en l’autorisant à racheter SFR, a rendu un éminent service — sans aucun renvoi d’ascenseur, bien sûr. Bah, ce n’est guère plus mal que d’avoir vendu Alstom aux Américains. Broutilles que tout cela !
    « Un professeur donc ne peut ignorer l’état cataclysmique de l’Ecole française. Ni encaisser sans sourciller ce qui restera pour moi la phrase centrale du discours d’Emmanuel Macron à Lyon, le 5 février dernier : « La culture française, ça n’existe pas. Il y a une culture en France et elle est diverse. »
    Guy Konopnicki, dans Marianne, dit que c’est choisir l’obscurantisme au nom de la diversité. Pff… Mauvais esprit de gauche ! Et Yves Jégo, dans le Figaro, affirme que c’est « le signe inquiétant d’une vision destructrice de ce qui fait depuis toujours la spécificité de notre pays ». Pff again ! Mauvais esprit de droite !

    Une culture, une langue, une France

    « Il n’y a en France qu’une culture, et elle est française. Prétendre qu’il y a aussi « une culture djeune » ou « une culture banlieue » ou je ne sais quoi de communautariste, revient en fait à interdire aux jeunes, aux banlieues (dont je viens, j’y suis d’autant plus sensible) et aux immigrés de longue ou de fraîche date d’accéder à la culture française. Une culture patiemment tissée, de Chrétien de Troyes à Jean Echenoz. Après tout, le petit Emmanuel, qui déjà plaisait tant à ses maîtresses de CP et de CE1 (à une époque où l’on enseignait la règle d’accord avec le COD antéposé, et non les beautés suspectes du prédicat), n’a-t-il pas appris « Maître Corbeau sur un arbre perché » (le b-a-ba du politicien cherchant à décrocher quelque fromage) ou les « sanglots longs des violons de l’automne » — l’indicatif du débarquement de Normandie ?
    « La culture française est une, et non diverse, parce qu’elle est le produit d’une langue — le français, et rien d’autre.
    « Cela n’empêche pas d’offrir toute leur place aux langues régionales, qui existent sur les marges du français, dans une interaction féconde. Mais rien à des langues exogènes. Quelle idée d’aller baragouiner la langue de Goldman Sachs (puisqu’aussi bien, dans le grand concert mondialisé, ce n’est plus celle de Shakespeare) devant des universitaires allemands qui maîtrisent le français mieux que ce que Macron ou moi parlons anglais !
    « Le moins que nous puissions faire pour les migrants comme pour les Français de souche, c’est de leur apprendre le français. Tout le français. Celui de Rabelais et celui de Céline, celui de Boileau comme celui de Quignard. Le français que parle si bien votre mari. Pourquoi priver les autres de ce que l’on maîtrise ?
    « Face à l’urgence, face à la déconstruction intellectuelle lancée depuis quatre décennies, il n’y a pas de place pour le respect du protocole européen de Lisbonne ou pour la substitution des « compétences » aux savoirs. Il n’est promesse qui tienne si elle n’est promesse de France.
    « Cela ne signifie pas que je sois insensible aux vents d’ailleurs. L’apprentissage des mathématiques à Singapour est génial. Mais l’étalage des quatre opérations sur quatre ans, ou l’extinction des Lumières dans des programmes ineptes, ou le massacre des innocents des ZEP, sous prétexte de se conformer à un modèle extra-territorial ou à des impératifs financiers, c’est de la haute trahison.

    Homo politicus festivus

    « Votre garnement était — paraît-il — doué pour le théâtre. Ce serait là que vous en auriez eu la révélation, prétendent les gazettes. Y jouait-il déjà Arlequin serviteur de deux maîtres ? La pièce de Goldoni, qui montre un petit arnaqueur servir deux familles ennemies (la Gauche et la Droite ?) et les exploiter l’une et l’autre lui irait comme un gant. Sans compter qu’elle a servi à Sergio Leone pour élaborer le scénario de Pour une poignée de dollars (que ne ferait-on pas effectivement pour quelques poignées d’euros…). La culture européenne est tout entière là — dans le passé au service du présent. Dans les géants qui nous portent, nains que nous sommes, sur leurs épaules.
    « Convenez-en : avant d’étudier l’indispensable Wajdi Mouawad, il n’est pas mauvais de se frotter à Corneille, Racine, Marivaux ou Giraudoux. Et je suis sûr qu’Emmanuel l’a fait : on ne trahit jamais que les siens, n’est-ce pas…
    « Curieusement, on dirait qu’il n’a gardé de ses années théâtre que l’aptitude à occuper les planches — sans texte. Sans programme. Il vend le produit Macron — et rien d’autre. Savez-vous que cela finit par se remarquer ? Imaginez-vous Gérard Philipe sans Corneille ou sans Kleist ? Une pure agitation ludique sans contenu finit fatalement par avouer sa vacuité. Premier au concours d’impro, cela occupe les longues soirées de l’hiver canadien, mais pas six mois d’une campagne électorale où personne ne fait de cadeau.
    « Ou Macron serait-il le candidat symbolique de l’ère du vide ?

    La mondialisation malheureuse et le moment populiste

    « Quand votre époux est entré chez Rothschild, vous lui aviez raconté le destin littéraire de cette grande banque. Vous lui aviez fait lire Balzac, où Rothschild (sous l’identité de la Maison Nucingen) contourne le blocus continental décrété par Napoléon en trahissant la France afin de commercer avec l’Angleterre. Vous lui aviez fait étudier l’Argent, où Zola explique comment ce même Rothschild (sous le doux patronyme de Gundermann) fait exploser en vol la banque d’Aristide Saccard — autrement dit Eugène Bontoux, le très catholique dirigeant de l’Union Générale. On disait autrefois « cosmopolitisme ». Aujourd’hui, « mondialisation ». La même haine de la nation s’y exprime.
    « Pourtant, Macron achève ses discours en entonnant la Marseillaise — même si le « sang impur » le fait sans doute sourire. « La Marseillaise ailée et volant dans les balles » de Hugo vaut bien que l’on s’accroche à ce fragment de drapeau, « Plein de sang dans le bas et de ciel dans le haut / Puisque le bas trempa dans une horreur féconde / Et que le haut baigna dans les espoirs du monde » : Hugo un jour, Hugo toujours. Il n’y a qu’une culture française, et la France est le monde — et pas l’inverse.
    « Populisme ! pourraient bien s’exclamer les imbéciles. Mais chère collègue, vous avez fait assez de latin — la langue dont nous venons, la langue dont désormais une réforme atroce interdit l’apprentissage — pour avoir enseigné à votre galopin la différence entre populus (le P du SPQR inscrit sur les aigles romaines qui conquirent le monde) et turba — la vile tourbe, le troupeau aveugle. Depuis la Fabrique du crétin (depuis en fait les premiers manuels de littérature que j’ai commis chez Magnard au début des années 1980, cette collection Textes & Contextes que vous avez peut-être eue en main, puisqu’aussi bien nous appartenons à la même génération), je défends les intérêts du peuple, que d’autres voudraient passer aux pertes et profits de l’Histoire. Le peuple français, qui a déjà fait tant de révolutions, participé à tant d’« émotions » (comme on disait autrefois) ou d’émeutes, comme on dirait aujourd’hui, et qui en fomentera quelques autres, si l’on persiste à le mépriser tout en lui flattant la croupe, comme Chirac faisait aux vaches.

    Retour en classe

    « Emmanuel Macron n’a pas de programme — c’est un avantage dont on ne eut abuser longtemps. Je ne peux croire, pour ce qu’il a vu d’elle au fil des conseils des ministres, qu’il pense un seul instant conserver les réformes scélérates de Vallaud-Belkacem. À moins qu’il ne tienne à s’aliéner les enseignants, les parents, et les élèves. « Pas une intellectuelle ! » a dit d’elle François Hollande, qui a si fort contribué à mettre Emmanuel Macron sur orbite. Mais enfin, ce n’est pas parce que not’ président ne lit jamais un roman que votre petit surdoué, lauréat du Concours général, n’en a pas lus — sous votre férule ou de lui-même. Sans doute a-t-il dévoré Bel-Ami, le grand roman de l’ambition satisfaite. Mais lui avez-vous fait découvrir les Illusions perdues, qui, comme leur titre l’indique…
    « Allons ! Je vous fais crédit — jusqu’à ce qu’il se confirme ce que malheureusement je pressens : Macron est l’autre nom de cette idéologie mondialiste qui nie les peuples, ramenés au rang de consommateurs, et les nations, rangées au niveau des exécutants. En attendant, si jamais vous cherchez sur l’Ecole des idées qui aient enfin un peu de cohérence, je suis à votre disposition — et sans a priori, comme vous l’aurez constaté à la lecture de la présente. Après tout, Jean-Michel Blanquer a des idées, héritées de l’Institut Montaigne, que vous connaissez bien, sur l’autonomie des établissements. J’en ai, moi, sur l’autonomie des enseignants.
    « En toute cordialité et complicité professorale… »

    Jean-Paul Brighelli

    PS. « À propos, si votre époux est finalement élu, comment vous appellera-t-on ? On devrait dire « Madame la Présidente » — ce qui a toujours voulu dire, en bon français, « l’épouse du Président ». C’est même à ce titre que Mme de Tourvel, dans les Liaisons dangereuses, est appelée « la divine Présidente » : un joli titre à mériter en contribuant à tirer l’Ecole de l’ornière dans laquelle l’ont précipitée le libéralisme des uns et l’idéologie des autres — et vice versa. »

    https://blog.causeur.fr/bonnetdane/silence-1583

    • Du très oh de gamme !

      Un autre s’est ri (à sa façon) de David et Abi’ :
      « David (à Bethsabée) :
      – […] Écoutez je deviens vieux, vous n’êtes plus belle ; j’ai toujours froid aux pieds, il me faudrait une fille de quinze ans pour me réchauffer.
      Joab :
      – Parbleu, milord, j’en connais une qui sera votre fait ; elle s’appelle Abisag de Sunam.
      David !
      – Qu’on me l’amène, qu’on me l’amène, qu’elle m’échauffe.
      Bethsabée :
      – En vérité vous êtes un vilain débauché : fi ! à votre âge, que voulez-vous faire d’une petite fille ?
      Joab :
      – Milord, la voilà qui vient, je vous la présente.
      David :
      – Viens çà, petite fille, me réchaufferas-tu bien ?
      Abisag :
      – Oui-dà, milord, j’en ai bien réchauffé d’autres… »

      Et c’est ainsi que, pour notre bon plaisir (aussi), le maestro ne prend pas une ride !

  7. Je leur suggère de gérer leurs fesses au lieu de s’occuper des miennes — qui les saluent.

    Comme ça,ils verront si c’est du poulet.

  8. Dans votre article précédent sur le Comte de Monte-Cristo, vous conseilliez chez Folio / Gallimard l’édition de Gilbert Sigaux — que j’ai dévorée cet été. Quelle édition conseilleriez-vous pour les Trois Mousquetaires, s’il vous plaît ?

  9. Joyeux Noël à toutes et tous ( mais pas à  » toustes » comme j’ai enrendu dire il y a quelque temps à un journaliste d’une chaîne  » de gauche » …)

    Je me suis demandé ce qui en ce jour serait roboratif mais laïque ( forcément laïque).
    J’ai trouvé ceci mais je suis pas sûr que ce ne soit pas un peu inquiétant également…
    https://youtu.be/W5uHNbZxWwo?si=Hs6iYuQqKa8IRGN_

  10. Dugong 25 décembre 2024 At 6h56
    Susana a les pis qui pendent. Prête à traire. Une vraie pub Suchard…
    __________________________________________________________________________
    Ptose mammaire de stade 4 évidente,malgré les vêtements

    Pharma et Big aharma ont leurs marionnettes en France

    Susana Gallardo… n’est pas une illustre inconnue. C’est une femme d’affaires catalane, mais surtout, elle est l’héritière de la famille Gallardo, fondatrice des laboratoires pharmaceutiques Almirall fondés en 1943 : l’une des plus grosses fortunes d’Espagne.

    « Saviez-vous que la Première ministre Elisabeth Borne étaient issue d’une famille de pharmaciens ? Sa mère Marguerite Borne, née Lescène, était pharmacienne. Tout comme son grand-père, Marcel Lescène qui tenait une officine à Livarot, dans le Calvados, avant de fonder les laboratoires pharmaceutiques Lescène à Paris, » plus tard fabricant du VSaviez-vous que la Première ministre Elisabeth Borne étaient issue d’une famille de pharmaciens ? Sa mère Marguerite Borne, née Lescène, était pharmacienne. Tout comme son grand-père, Marcel Lescène qui tenait une officine à Livarot, dans le Calvados, avant de fonder les laboratoires pharmaceutiques Lescène à Paris » [plus tard fabricant du Stilbestrol-Borne»]

    https://www.lemoniteurdespharmacies.fr/profession/socio-professionnel/elisabeth-borne-une-mere-et-un-grand-pere-pharmaciens

  11. Castorisation et brouzoufage (suite)

    Si quelqu’un parle de philosophie et de castor, beaucoup pensent Beauvoir.

    Que nenni !

    « Nous avons transformé les rivières immémoriales, qui couraient à fleur de terre en méandres et en tresses, en canaux de drainage monochenalisés, incisés, rectilignes, déconnectés de la terre, voués à favoriser la plus grande efficacité dans l’acheminement de l’eau loin des terres, vers la mer […] Le castor “ripisylve” le monde. Le castor « terraforme »»

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/12/20/rendre-l-eau-a-la-terre-baptiste-morizot-le-philosophe-qui-regenere-les-rivieres_6458384_3232.html

    On pense surtout à l’immense absorption de brouzouf permis par l’humide…

    Perso, je me contente de pisser sur la sylve pour participer à l’hydratation du monde…

    • Dugong,
      Dans ce précis ne devrait-on pas plutôt écrire « brouzouphage »? Lormier pourra certainement nous éclairer…

      • IAL éclaire dans l’infra-rouge lointain ce qui nous fait une belle jambe…

        Par ailleurs, on aurait découvert une étoile double au voisinage de Sagittarius A* (notre trou noir central) mais tout le monde s’en fout.

        • Mais non, mais non… Etant sagittaire, en compagne de la planète jupiter, je veux bien prendre ma fourche (et mon bonnet phrygien) en vue de « prendre l’Elysée » – comme suggéré par la Rima H. – et d’en déloger son pas encore loque-à-terre – honteusement surnommé le jupitérien – mais je crains de faire chou blanc (après la bûche, beurk !).

  12. Un lointain lecteur 26 décembre 2024 At 8h27
    Dugong,
    Dans ce cas précis ne devrait-on pas plutôt écrire « brouzouphage »?

    Le brouzouphage mange du brouzouf…
    Et l’oesophage ?
    Les macrophages sont des grosses cellules qui ne bouffent pas que du gros.

    Tout ça pour dire qu’il n’est pas toujours facile d’expliciter les liens entre les éléments d’un mot composé.

    Je rappelle que le problème est envisagé dans ce petit joyau que nous devons au Maestro: »C’est le français qu’on assassine ».

    Homophobe:qui craint et hait son semblable.

Laisser un commentaire

Please enter your comment!
Please enter your name here