Marie Lucas, Normalienne actuellement détachée pour recherches à l’université de Pavie, consacre l’essentiel de son travail à Antonio Gramsci, dont les Cahiers de prison, rédigés durant sa longue incarcération, forment un bréviaire indispensable à tout vrai révolutionnaire. Elle m’a adressé le texte ci-dessous, où elle analyse la réforme du collège à la lumière de ce que le plus brillant penseur du Parti communiste italien pensait de la réforme de l’éducation lancée par le Duce. J’ai trouvé curieux que les analyses de Gramsci dans les années 1920 rejoignent celles de Jean-Claude Michéa (dans l’Enseignement de l’ignorance — indispensable) ou de Nico Hirtt (voir par exemple son analyse de « l’approche par compétences » — la base de ce socle commun qui est l’instrument de mort de l’école française).
Loin de moi, bien entendu, l’idée d’identifier Mme Vallaud-Belkacem à un homme qui a conduit l’Italie à l’abîme : elle est dans le camp du Bien, tout ce qu’elle propose est marqué du sceau de l’intelligence la plus pure et des meilleures intentions, et d’ailleurs le PS en sortira revigoré aux prochaines élections. Il s’agit donc essentiellement ici de préciser un point d’Histoire à l’intention des curieux. JPB

Ce serait sans doute faire preuve d’audace ou de démesure que d’adresser à Mme Vallaud-Belkacem l’hommage qu’en 1923 Mussolini rendait à « la plus fasciste », disait-il, de ses réformes, celle de l’éducation. Le propos peut surprendre, l’analogie dérouter. Il n’y a pourtant là aucun paradoxe, et la réforme que l’on nous concocte actuellement rue de Valois, celle du « collège de l’épanouissement et de la citoyenneté » promis pour 2016, répète et, à bien des égards, prolonge les ambitions qu’Antonio Gramsci condamnait du fond de sa cellule. Ce marxiste clairvoyant avait bien compris où mèneraient les fantaisies pédagogiques de son temps : les initiatives du nôtre voudraient-elles lui donner raison ?

Si l’on en croit le site de l’Education nationale, la réforme projetée n’ambitionne rien de moins que d’éradiquer l’ennui et la stérilité du travail scolaire pour se préoccuper enfin de « la future insertion des collégiens » : une inspiration qui bien sûr ne ressemble en rien à celle qui conduisit Giovanni Gentile, ministre mussolinien de l’Instruction publique, à s’émanciper de l’école traditionnelle pour engendrer l’« homme nouveau » rêvé par le régime. Déjà était en cause l’austérité de l’enseignement traditionnel — et le Duce, ancien instituteur, en savait quelque chose. Expurger l’école primaire de ses éléments dogmatiques et livresques, valoriser les activités récréatives et manuelles susceptibles de laisser s’épanouir l’expression spontanée de chacun, c’est ce que l’inspirateur des programmes, Lombardo-Radice, préconisait sous le doux nom d’« école sereine ». Les audacieux pédagogues du régime espéraient substituer à la férule du maître l’autonomie encouragée de l’enfant-poète (fanciullo-poeta) ; ils ne pourraient qu’applaudir le collège version 2016 pour ses « formes simples et coopératives », ses travaux collectifs et autres « pratiques interdisciplinaires », voire, s’ils avaient eu accès à cette merveilleuse évolution technique, pour l’irruption du « numérique dans toutes ses dimensions ».
L’autre volet de la grande œuvre pédagogique mussolinienne consistait à privilégier, dès le secondaire, un enseignement spécialisé et fonctionnel, destiné à faciliter l’insertion professionnelle. Il s’agissait de diriger la grande majorité des élèves vers « l’école du Travail » et de réserver « l’école du Savoir », celle des humanités, à une élite issue des classes bourgeoises. Ceux-là mêmes qui affluent aujourd’hui vers la dernière place forte du latin et du grec, l’école privée…
Mais ce volet-là nous en avons eu un arrière-goût il y a quatre ans sous le nom poétique de « réforme du lycée ».

L’un des plus virulents opposants à cette révolution pédagogique fasciste fut Antonio Gramsci, qui le premier dénonça la remise en cause d’une école « désintéressée » (cahier 12, § 1, mai-juin 1932). Pour le grand penseur marxiste, l’école dite traditionnelle avait vocation à transmettre une culture encore indifférenciée et non discriminante, et avec elle la « puissance fondamentale de penser et de savoir se diriger dans la vie ». À cette fin, elle enseignait le latin pour « habituer à raisonner » à l’aide d’une grammaire abstraite, aussitôt appliquée à une réalité culturelle concrète. L’élève accédait ainsi à des « expériences logiques, artistiques, psychologiques sans se regarder continuellement dans le miroir ». Par-dessus tout, Gramsci s’effrayait des mesures bannissant l’effort de l’apprentissage. Le préjugé voulant que « les difficultés soient artificielles » oublie, soulignait-il, que « l’étude aussi est un métier, et très pénible, avec son apprentissage propre, non seulement intellectuel mais aussi musculaire et nerveux ». Or, poursuivait-il, les rejetons privilégiés sont mieux disposés pour un tel « processus d’adaptation psycho-physique » (ibid., § 2), de sorte qu’en le perdant de vue, c’est aux plus déshérités que l’on retire la possibilité d’acquérir les facultés de concentration propices à l’étude.

Pour un communiste, l’école devrait être « l’instrument pour élaborer les intellectuels de toute catégorie » (ibid., § 1). En cédant à la tendance, redoutée par Gramsci, à « rendre facile ce qui ne peut l’être sans être dénaturé », le gouvernement favorise irrémédiablement la paralysie sociale. Tétanisé devant le spectre souvent nominal d’une « discrimination », il se refuse à opérer ce que notre fervent communiste réclamait : « un mécanisme pour sélectionner et faire avancer les capacités individuelles de la masse populaire, qui aujourd’hui sont sacrifiées à des expériences sans issue » (ibid., §1). Car, toujours selon Gramsci, le mérite des sociétés démocratiques est de permettre, grâce à élargissement de la base éduquée, la croissance de « cimes intellectuelles » d’origines sociales variées.

En homme issu du peuple et caressant l’idéal d’une société sans classes, le philosophe communiste ne pouvait souffrir l’affaissement intellectuel que l’Italie populaire serait la première à subir. Incapable de frayer une voie au talent, elle ne fournirait plus que la « classe instrumentale » dont la « classe dirigeante » avait besoin… Comment espérer mieux de la réforme à laquelle notre sémillante ministresse — puisqu’elle tient au féminin, allons-y — entend attacher son nom ? Sait-elle que l’homme nouveau dont elle prépare l’avènement est le même que celui qu’appelaient de leurs vœux les régiments du Ventennio ? « Me ne frego », semble dire notre radieuse réformatrice aux « pseudo-intellectuels » qui s’inquiètent…

Marie Lucas
Ecole Normale Supérieure de Paris
Université de Pavie

137 commentaires

  1. Remarquable ce texte. Si on regarde plus loin que le classique manichéisme « gauche vs droite » qui conduit souvent à dénaturer ce qui les distingue, il y plus que des ressemblances entre l’éducation telle que la pensent les fascistes mussoliniens et les critiques de l’instruction que nous assènent les pédagogistes.
    Gramsci avait vu juste ; en vrai marxiste, c’est-à-dire s’appuyant sur les travaux de Marx et non sur l’image stéréotypée qu’en ont donné nombre d’épigones, Gramsci savait que l’instruction est une condition de l’émancipation, que cela demande un effort et que l’école doit amener les élèves à faire cet effort.
    Sur ce plan les pédagogistes, qui semble ne pas savoir le rôle de la pédagogie dans l’enseignement, ont inventé une notion brumeuse, la centralité de l’élève, ce qui conduit ces hommes qui se disent de gauche à tenir sur l’enseignement un discours consumériste, l’élève n’étant plus que le client-roi de l’entreprise « système éducatif ». En cela ils favorisent la discrimination dans l’école entre ceux qui trouvent chez eux ce que l’école ne leur donne plus et les autres. D’une certaine façon, en tuant Condorcet, ils ont gardé le pire de Jules Ferry.
    Lorsqu’on sait combien le projet de Vallaud-Belkacem doit à la « pensée » pédagogiste, on peut relier sa réforme à la pensée des fascistes mussoliniens.

  2. Mââme Najacte est une lapine prise dans les phares de sa propre médiatisation.

    Elle combat la mixomathose qu’elle croit être une maladie due à la pratique de vraies mathématiques.

    • En écho au texte sur les valeurs de la République en sciences physiques, j’ai trouvé ceci dans les programmes du collège (ceux qui sont en vigueur depuis 2008) :

      « La physique-chimie concourt à l’acquisition des compétences
      sociales et civiques
      Au même titre que les autres disciplines scientifiques et
      technologique, l’enseignement de la physique-chimie participe à la construction d’un « mode d’emploi de la science et de la technique » afin que les élèves puissent comprendre et intervenir ultérieurement de façon éclairée, dans les choix politiques, sociaux, voire d’éthique.
      Il forme également le citoyen-consommateur au bon usage des objets techniques ainsi qu’à celui des produits chimiques qu’il sera amené à utiliser dans la vie quotidienne. Cette éducation débouche naturellement sur l’apprentissage de la sécurité, sur la sauvegarde de la santé, sur le respect de l’environnement. « 

  3. Un très grand merci pour cette analyse d’un auteur qui m’est inconnu mais dont l’ouvrage, à te lire, possède une force bienvenue en ces temps agités.
    Le parallèle est osé mais fort plausible: ces deux programmes de rénovation que presque un siècle sépare semblent pareils que vrais jumeaux!
    Il faut marteler, aujourd’hui, une évidence: cette réforme délétère est le fruit d’un accouchement prématuré; elle a été développée dans l’urgence et personne n’en tient les gouvernes.
    Un vrai scandale, une gabegie, car l’on supprime des heures de cours afin de tenir des réunions dont on sait, par avance, qu’elles seront stériles.
    Non seulement le fond est à jeter,mais encore la forme est à chier, sans torchecul adéquat.
    Souvenons-nous d’oser toujours!

  4. Remarquable article qui confirme ce que je subodorais depuis longtemps. Même fascination pour la création de l’homme nouveau, seulement éduqué aux choses qui servent, sans doute pour le rendre plus servile par la suite…

  5. J’adhère totalement à l’esprit de l’article que donne Moot un peu plus haut. Osons proposer que la physique/chimie soit désormais rangée parmi les sciences sociales, entre l’histoire et la sociologie, à l’égal d’une sous-discipline dont l’enseignement serait optionnel ou ponctuellement subordonné à l’actualité. L’étude de la molécule de méthane, utile pour comprendre les enjeux énergétiques abordés dans la Cop21, serait par exemple une contrepartie claire de cet enseignement qu’on impose aux lycéens, avec retour sur l’investissement que la nation consacre à la coûteuse formation des professeurs de physique qu’elle prend à sa charge jusqu’à à leur longue retraite.

  6. Mékilékhon ! Il ne s’agit plus « d’étudier la molécule de méthane » en soi mais de scénariser les aventures d’une molécule de méthane depuis la formation lointaine de ses constituants dans la nucléosynthèse stellaire jusqu’à son exhalaison par recyclage de nos fèces.

    Cette mystique du Voyage et de la Transformation pourrait déboucher sur une vidéo édifiente qui s’intitulerait « Itinéraires d’un étron gâté ».

  7. Première tache à l’école : obtenir le silence ! Le silence des portables, le silence des élèves voire même le silence des maîtres !

    C’était ma minute zen !

  8. Le combat de l’éducation à la française ? La lutte de la civilisation de l’écrit qui s’oppose à la toute puissance de la civilisation de l’oral.

    C’est un peu abrupt et sommaire mais enfin il y a un fond de vrai !

    Sans vouloir jeter forcément le discrédit sur la parole. Pourquoi s’attaquer à des caricaturistes ? Parce qu’ils associent le dessin et les mots.

  9. « le silence des élèves voire même le silence des maîtres ! »
    Bien vu Pierre !
    Comme tel professeur de physique qui fait l’âne pour avoir du son mais ne voit rien venir…hi han, hi han!

  10. Selon « Bouvard et Pécuchet » la sagesse ultime est de recopier (quand on ne sait rien faire d’autre) ; commençons donc par le commencement et apprenons aux enfants des écoles cette science si utile !

  11. Excellent article.
    Je suis toutefois surpris que l’on paye des chercheurs pour mettre en évidence que la connaissance érudite du passé éclaire le présent. C’est totalement contraire aux réformes de l’Ednat ! Je crains que Marie Lucas ne soit nommée dans un camp de rééducation, un ESPE par exemple, pour lui apprendre à penser comme il faut.

    Ce que prouve très bien cet article c’est que la gauche n’est plus dans la gauche et que des abrutis incultes et dangereux régnant par la terreur du maccarthysme usurpent ce qui a été un beau rêve.

    PS (si j’ose écrire) : ceux qui pensent que l’école privée sous contrat est différente de l’école publique n’y ont pas leurs enfants !
    Le seul avantage de ces établissements c’est que les parents veulent tous une réussite scolaire pour leurs enfants ce qui crée un climat studieux en légitimant les enseignants qui du coup peuvent faire leur métier. C’est incroyable.
    Ce ne sont pas la qualité de l’enseignement qui est moyenne ni les programmes qui sont identiques à tel point que l’APEL (principale association des parents d’élèves est en train de se fracasser car elle a acquiescé à la réforme de NVB au grand dam de la plupart des parents qui font sécession.

  12. J’ai quand même des doutes sur la volonté des enseignants de faire respecter la civilisation de l’écrit !

    Une première mesure simple, radicale et toute bête à mettre en œuvre serait l’interdiction des portables en salle de cours.
    On met des casiers à la disposition des élèves à l’entrée du bahut et ils doivent y déposer leurs petits doudous électroniques. Ils les récupèrent en récréation, pendant les repas et à la sortie.

    https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F21316

    P.S Ce texte ne paraît pas suffisant !

    • La civilisation de l’écrit est une évidence pour tous les Français depuis 1848 et la seconde république même si c’est surtout la 3e république qui a généralisé l’enseignement primaire.

      Mais qu’en est-il pour les Arabes ? Croyez-le ou pas mais dans toute l’Algérie on compte une quinzaine de librairies dignes de ce nom dont une dizaine pour la capitale Alger !

  13. Rapprochement implacable.

    Si Madame le Ministre lit le travail de Marie Lucas et l’intro de Jean-Paul Brighelli, cela doit la secouer tout de même !
     » Moi, fasciste ? ça alors ! C’est pas possible !! Faut pt’être que je relise tout ça en détails, et les propositions du Duce et les miennes … »

    Si seulement …

  14. Bon, enfin…

    La séparation entre trois types d’écoles dès le secondaire se trouve dans tous les pays germaniques, qui ne sont pas fascistes.

    Et l’accent mis sur le ludique et le concret se retrouve, à la même époque début du XXe, aux Etats-Unis, qui n’étaient pas fascistes, et pour des raisons qui n’avaient rien de fascistes.

    Donc Gramsci se pignolait à l’époque, et les « analystes » de l’école de maintenant se pignolent à leur tour sur les mêmes thèmes.
    Cela prouve juste qu’on peut être simultanément très abscons et très con, dans des ornières immuables. Et ça m’étonnerait que ça fasse beaucoup avancer les choses…

  15. Je ne suis pas convaincue par ce rapprochement. Bien sûr, je ne suis spécialiste de rien et surtout pas de l’éducation sous le fascisme.
    Premier point, à propos de l’éradication de l’ennui et de l’austérité de l’enseignement « traditionnel » qui seraient communs à l’époque fasciste et à la nôtre, je trouve le rapprochement discutable. Si les fascistes ont critiqué, une certaine partie de l’enseignement traditionnel, le latin et le grec notamment, c’était pour les remplacer par une autre austérité, par d’autres règles extrêmement strictes, pour échapper aussi à l’emprise de l’église, il ne faut pas l’oublier.
    NVB et tous les pédagos fous remplacent depuis belle lurette un enseignement structuré par une absence de règles, de méthodes, de points de repères, de références. Les références en tout genre, historiques et culturelles étaient présentes et revendiquées sous le fascisme, discutables, certes, très critiquables mais présentes. Chez nous, si je puis dire, il n’y a plus rien. Le vide. Des textes qui se déroulent dans un jargon que seuls les tekos du ministère et de l’inspection emploient pour se donner l’impression d’exister mais qui ne structurent rien sur le terrain.
    Deuxième point, la future insertion des collégiens. Là où encore, sous le fascisme, il y avait un projet politique réel qui correspondait à des besoins réels de l’économie, écoles professionnelles et techniques etc… pour une insertion immédiate des jeunes dans des professions où ils allaient trouver du travail, les textes actuels sur l’insertion professionnelle des jeunes sont des mots creux doublés de mesures creuses. Notre enseignement professionnel et technique est malade depuis bien longtemps, et la nouvelle réforme de NVB ne prépare les collégiens en aucun cas au monde du travail. Elle ne les prépare à rien.
    Troisièmement, la soumission à l’autorité, le goût de l’effort, tant physique qu’intellectuel étaient, ô combien, revendiqués par l’éducation fasciste, on ne peut en dire autant de la réforme de NVB. Les élèves sont invités à ne plus rien faire, à ne plus se forcer, juste à étaler leur ego et à le contempler. En revanche, on ne peut pas dire que le sens du groupe n’ait pas été développé dans les jeunesses fascistes, tout de même. Pas pour le mieux, en l’occurrence.
    Enfin, il faut reconnaître aussi que l’embrigadement fasciste s’est fait quand même pour une grande part en dehors de l’école dans des groupes paramilitaires et surtout dans l’organisation du temps libre et jamais, en réalité, à la hauteur de ce qui aurait été souhaité par le régime, même dans les années où cet embrigadement hors école était devenu obligatoire.
    Bref, qu’on m’entende bien. Je ne suis pas en train de faire l’éloge de l’éducation sous Mussolini. Mais je pense que la réforme du lycée de Peillon et celle du collège de NVB nous entraînent, sur le terrain, vers le vide, le crétinisme le plus absolu, l’impossibilité chaque jour plus grande de pouvoir transmettre quoi que ce soit à nos élèves. Nous n’avons plus de temps, plus d’heures pour développer un enseignement réel. Nos heures sont dévolues à faire des conneries, informatiques, entre autres, TPE, AP et autres farces transversales. Les élèves n’ont plus de ressources syntaxiques et morphologiques, pour exprimer ce qu’ils pensent, pour produire des textes, pour raisonner, donc pour faire des efforts et pour progresser.
    Nous ne sommes pas dans le contexte d’une réforme fasciste, nous sommes dans l’abrutissement de générations sous alimentées. On les entoure de vide, chaque jour, chaque heure, un peu plus, on gesticule, on fait mine. Ils le savent. Ils voient bien qu’ils ne maîtrisent plus grand chose. Ce vide leur pèse et on voit comment certains cherchent à le combler.

    • Avec un air de déjà lu, j’ai trouvé l’article de cette étudiante assez banal et même un peu vain, se bornant à faire en termes assez pédants une comparaison en deux colonnes de deux projets pédagogiques arbitrés par le procureur Gramsci. Et puis Gramsci contre NVB, moi je veux bien, mais c’est comme comparer le K2 avec le Ballon d’Alsace. Avec un peu de talent et d’humour elle aurait pu, en se faisant l’avocat du diable, déployer les charmes du fascisme italien rigoletto-rigolo de Benito Mussolini, versus la démocratie mensongère tristounette du Petit Bedonnant Casqué.
      On se marre beaucoup plus avec la gouaille de Michéa!

  16. L’oralité a triomphé avec la génération des soixante-huitards qui tiraient la langue à l’autorité ! Daniel Cohn-Bendit le beau parleur qui faisait des farces aux CRS et Coluche le semi-analphabète qui disait des gros mots à la télé sont les beaux modèles de notre société !

    L’autorité c’est celle du mandarin universitaire tout autant que celle du militaire qui régnait alors à l’Elysée.

    • Dans les écoles du Quartier Latin il était de tradition de faire des monômes à l’occasion de fêtes diverses et variées un peu comme un carnaval ; mais le monôme perpétuel c’est autre chose …

  17. Je crois qu’on l’a déjà dit mieux que moi : on est passé de la galaxie Gutenberg à la galaxie McLuhan !

    Les pauvres Coluche et Cohn-Bendit n’ont jamais fait que prendre la balle au bond de leur époque et n’ont rien inventé du tout, ni la radio, ni la télévision ! Juste une manière et un ton pour s’exprimer.

  18. « Ce « socle commun » qui est l’instrument de mort de l’école française »….
    On ne saurait mieux dire!

    @ Sanseverina : la réforme du collège n’est pas la réforme de Mme V-Belkacem, ce n’est rien d’autre que la mise en application de la loi Peillon de 2013. Le gouvernement socialiste a charge Mme V-Belkacem de mener au pas de charge une réforme qui ne fait rien d’autre que de pousser jusqu’à ses plus extrêmes limites la logique du « socle commun » ( quasi disparition du « professeur dispensant un savoir », disparition des « enseignements disciplinaires » remplacés par des « activités », évaluation de « compétences » qui permet de masquer tout niveau réel de « connaissances » ou plutôt d’ignorance, etc etc.) .

  19. Merci à Jean-Paul Brighelli de la transmission de ce texte fort intéressant. Sa lecture me donne d’autant plus à penser qu’elle me rappelle un autre point de contact entre l’Education nationale et la politique éducative du fascisme, naguère indiqué par l’inspecteur de philosophie Jacques Muglioni dans un remarquable recueil d’articles, L’Ecole ou le loisir de penser (1993) :

    « Des historiens assez libres à l’égard de l’opinion régnante pourraient nous expliquer comment, entre les deux guerres, le ministère de l’Instruction publique a pu raturer son titre fondateur, lui préférant l’Education Nationale. Sait-on seulement que la même substitution due auparavant au fascisme prit fin en Italie lorsque la République eut le cœur d’y rétablir l’instruction publique ? On dira que c’est une question de mot, et il est vrai que le mot éducation a plus d’un sens. Mais enfin en France, depuis des années, cette étiquette couvre une politique qui eût indigné les fondateurs de l’école publique. C’est au point que l’attachement à l’instruction passe aujourd’hui pour conservateur, voire réactionnaire, tandis que le fanatisme éducatif, prêchant l’adaptation et l’intégration sociale, est marqué à gauche. »

    Ceux qui voudraient lire tout l’article peuvent utiliser ce lien : http://www.sauv.net/muglioni.htm

    Et Muglioni ne se trompe pas : c’est un fait, facile à vérifier sur l’internet pour qui connaît un peu d’italien, que le Ministero della Pubblica Istruzione, fondé en 1861 par la gouvernement Cavour, fut supprimé par celui de Mussolini, en 1929, pour devenir : Ministerio dell’Educazione nazionale (appellation supprimée en 1944 au profit de la première). Or, que constate-t-on du côté français ? Que la titulature héritée de la Révolution fut abandonnée, en 1932, comme si la terminologie fasciste avait passé les Alpes… Ce changement fut le fait d’Anatole de Monzie, ministre à tout faire de la IIIe République, qui le justifia comme signe d’une volonté d’accroissement de l’égalité (l’égalité, déjà !). Monzie s’étant, par la suite, compromis avec le régime de Vichy, on ne peut que souhaiter, comme Muglioni, que soient mis au jour les soubassements idéologiques de la mise à l’écart de l’idée d’instruction publique. On trouverait probablement un indice dans ce « fanatisme éducatif » qu’il mentionne, et dont la réforme Valaud-Belkacem n’est que le dernier avatar.

  20. A Sanseverina : il me semble que les réformes récentes, actuelle et futures (car il faudra toujours faire pire…) sont d’un certain côté pires que les fascistes et autres dictatures passées.
    Ces dictatures ont employé la force pour s’imposer, elles se sont écroulées.
    Celle qui vient est plus futée : inutile d’employer la force, la lobotomie permet de s’en passer.
    Comme elle est doublée par une camisole indolore (la camisole électronique), elle semble bien partie pour durer…

    Qui vivra verra…

    Et concernant la remarque de Jean, oui malheureusement, NVB n’est que le vecteur heu… la vectrice, faisons plaisir, de ces projets néfastes.

    Carr (un des fondateurs de l’Unesco), Cubberly, Dewey, Hall, tous copains, les uns ayant formé les autres, et leurs héritiers sont dans les IUFM, ESPE et autres machins.

    Je n’ai pas le temps ce soir de chercher et recopier des citations de ces gens charmants qui pensaient aux générations futures, les souhaitant explicitement les moins instruites possibles, mais un bon résumé fut donné par le Docteur Povalyaev, sociologue en chef du ministère Biélorusse de l’Éducation :

    « L’un des paradoxes de la société moderne est qu’elle n’a pas besoin d’un grand nombre de gens instruits.
    La sélection s’opère dans ce que l’on appelle « l’élite sociale » qui fait le travail intellectuel nécessaire. »
    (International symposium and round table, Qualities required of education today, Unesco, 1989…)

    Allez, un bon apéro pour oublier cela…

    • Pas la vectrice, la vecteure, diantre ! Quitte à féminiser les mots, autant que le résultat soit malsonnant.

  21. Je sais, Jean, je sais. Nous sommes si peu nombreux ici à remettre en cause, Frère Vincent Peillon qui n’est que le énième à enfoncer un peu plus l’école, suivi maintenant par notre patate de ministre.

  22. En effet, Sanseverina, ce billet est complétement débile, inutile et même nocif pour comprendre les problèmes actuels de l’école.

    Il faudrait que notre cher JPB sorte définitivement de son adolescence des années 70, pour nous éviter des daubes comme celle qu’il vient de laisser passer…

    • Vous pourriez étayer votre brillante analyse par votre propre jugement. Nous ne demandons pas mieux que votre avis sur la question, qui saura sans doute mieux nous éclairer que cette « daube nocive ».
      Cela nous aurait épargné votre prose grotesque et violente: un vomissement haineux d’adolescent révolté…

      • « Prose grotesque et violente… » Heu, de qui parlez-vous exactement ? Parce que si vous cherchez des proses réellement violentes, je vous adresse aux polémistes du XIXème siècle, quand on pouvait écrire ce que l’on voulait — Henri Rochefort par exemple. Je suis très modéré — vraiment. Quand j’écris, je suis constamment obligé de me odérer, et de mettre un peu d’eau dans mon fiel.

  23. Non, Sanseverina, c’est Peillon qui a programmé la casse générale du système ( école, collège , lycée ). Il s’inscrivait dans la voie tracée par Fillon en 2005 ( Ump et Ps même combat !). NVB n’est rien d’autre que l’exécutante choisie pour son insolence de consignes qui la dépassent , raison pour laquelle elle refuse tout échange sur le fond.

  24. Il me semble Jean que, sans avoir tort, vous ne remontez pas assez loin. Frère Peillon est un relais parmi d’autres.

    Par exemple, l’élève ou apprenant au centre du système, c’est bien plus ancien.
    Concept d’ailleurs contesté par personne, sauf dans le sens dans lequel c’est pratiqué… et transforme l’école en élevage de bisounours, au mieux, et très souvent en lieu de violence, nous le constatons sur le terrain.

    Haby…presque 40 ans.
    Dewey est mort presque centenaire en 1952.
    Etc.

    Cela dépasse même le cadre français puisque l’OCDE porte et promeut ces réformes successives qui, l’une après l’autre, nous mènent au Meilleur des mondes.

    Regardez en Finlande… haut lieu de la réussite des pédagogo.

    Par exemple ici :
    http://www.lepoint.fr/invites-du-point/jean-paul-brighelli/brighelli-finlande-le-meilleur-des-mondes-pedagogique-31-03-2015-1917205_1886.php

    • Tout à fait !
      C’est même la loi Jospin de 1989 qui a fait sortir de l’insignifiance de leurs instituts de sciences de l’éducation où ils n’embêtaient personne à part toucher un salaire de l’Etat pour une activité inutile
      ( « Inhabiles à tout, vides de sens commun
      Et pleins d’un ridicule à décrier et l’esprit et la science! )
      les « chercheurs en pédagogie ». C’est à cette époque que le conflit a été porté volontairement par la hiérarchie dans les collèges et qu’on a commencé à enquiquiner les professeurs « passéistes »…

      Mais enfin, c’est resté vivable, il a été possible de continuer à enseigner à peu près à son idée, quitte à se faire traiter de tous les noms par l’encadrement jusqu’en 2013. Mais il fallait pour les socialistes ( totalitaires par essence) que fussent réduites toutes les poches de résistance ( la droite en rêvait, la gauche l’a fait ) et c’est à cela qu’a servi la loi Peillon dont la mesure phare pour les collèges, on ne le répètera jamais assez pour ceux qui auraient soit la comprenette dure soit quelques restes d’illusions c’est le « socle commun ». Sous le régime du « socle commun » les ci-devant « professeurs » ne seront plus que les artisans contraints et forcés d’un système de décérébration générale.
      « Cela a été voté en 2013, donc circulez il n’y a rien à voir! »

  25. Les crap bullsheets plus religieux que jamais :

    http://www.cahiers-pedagogiques.com/Choisir-de-piloter

    Roulez petits bolides ! Droit dans le mûr !

    « Cette année, la mise en œuvre de la réforme du collège est leur grand chantier. Elle ne l’envisage pas sans travailler avec les enseignants, dans un échange menant à l’adhésion. »

    Professeur de rien, spécialiste de tout, elle part enthousiaste avec des slicks sur une piste mouillée mais ce n’est pas une kamikase : les kamikases, eux, savaient ce qu’ils faisaient.

    • « Professeur d e rien, spécialiste de tout « …
      Pour les lecteurs de ce blog qui ne sauraient pas, il s’agit d’une documentaliste…

  26. Je vais me permettre de ne pas être d’accord avec quelques-uns des commentateurs…
    Ce qui est à l’œuvre aussi bien dans l’Italie fasciste que dans la politique de NVB, et avant elle dans celle de la plupart de ses illustres devanciers, pilotés d’une main ferme par tous les pédagos infiltrés depuis des lustres (entre autres au sein de la DGESCO), c’est la volonté totalitaire d’écraser a priori les classes déshéritées pour justifier a posteriori leur mainmise sur le pouvoir. Pour cela, on utilise des logiques « curriculaires », comme ils disent, en remplaçant transmission des savoirs par évaluation des compétences — de pauvres compétences, après tout, c’est pour les pauvres — et on se pare de bonnes intentions pour écraser de sollicitude ceux que ‘ »on désire écarter du pouvoir. Ma référence à Michéa dans le chapô était tout à fait intentionnelle : le monde orwellien était en place bien avant 1984 — et bien après, on le voit tous les jours.
    Maintenant, que le pouvoir actuel préfère utiliser TF1 plutôt que l’huile de ricin, j’en conviens — mais ce n’est jamais qu’une question d’adaptation des techniques : les intentions sont les mêmes, et qu’ils osent invoquer le Protocole de Lisbonne (d’où ma référence à Nico Hirtt, qui en reste, avec moi, le plus grand pourfendeur, voir http://lelien.org/malonne/Textes/NH2.pdf) montre bien la logique totalitaire de ces gens-là : qu’un totalitarisme soft ait remplacé les totalitarismes durs prouve juste que les totalitarismes ont sur eux aussi s’adapter — il y aurait une étude à faire sur le darwinisme appliqué aux systèmes politiques.

    • Allez, afin d’illustrer les « bonnes intentions pour écraser de sollicitude ceux que l’on désire écarter du pouvoir » voici un os à ronger, enfin celui que j’ai piqué au chien de Marceline qui a plus d’intelligence dans sa papatte que dans toutes les bourdieuseries de la réforme du collège. Voici ses conseils à un jeune écolier qui cherche par tous les moyens à « éradiquer son ennui » sur le chemin de l’école:

      …/…
      Un dogue l’observait du seuil de sa demeure.
      Stentor, gardien sévère et prudent à la fois,
      De peur de l’effrayer retient sa grosse voix.
      Hélas ! peut-on crier contre un enfant qui pleure ?
      « Bon dogue, voulez-vous que je m’approche un peu,
      Dit l’écolier plaintif ? Je n’aime pas mon livre ;
      Voyez ! ma main est rouge, il en est cause. Au jeu
      Rien ne fatigue, on rit ; et moi je voudrais vivre
      Sans aller à l’école, où l’on tremble toujours ;
      Je m’en plains tous les soirs, et j’y vais tous les jours ;
      J’en suis très mécontent. Je n’aime aucune affaire.
      Le sort des chiens me plaît, car ils n’ont rien à faire. »

      « Écolier ! voyez-vous ce laboureur aux champs ?
      Eh bien ! ce laboureur, dit Stentor, c’est mon maître.
      Il est très vigilant ; je le suis plus, peut-être.
      Il dort la nuit, et moi j’écarte les méchants.
      J’éveille aussi ce boeuf qui, d’un pied lent, mais ferme,
      Va creuser les sillons quand je garde la ferme.
      Pour vous même on travaille ; et, grâce à vos brebis,
      Votre mère, en chantant, vous file des habits.
      Par le travail tout plaît, tout s’unit, tout s’arrange. »

      « Allez donc à l’école ; allez, mon petit ange !
      Les chiens ne lisent pas, mais la chaîne est pour eux :
      L’ignorance toujours mène à la servitude.
      L’homme est fin, l’homme est sage, il nous défend l’étude,
      « Enfant, vous serez homme, et vous serez heureux ;
      Les chiens vous serviront. » L’enfant l’écouta dire,
      Et même il le baisa.
      Son livre était moins lourd.
      En quittant le bon dogue, il pense, il marche, il court.
      L’espoir d’être homme un jour lui ramène un sourire.
      À l’école, un peu tard, il arrive gaîment,
      Et dans le mois des fruits il lisait couramment.

      L’écolier
      Marceline Desbordes-Valmore.

    • Les travaux de Liliane Lurçat (notamment « La destruction de l’enseignement élémentaire et ses penseurs ») ont déjà mis depuis longtemps en évidence la volonté typiquement totalitaire des pédagogistes de créer « l’homme nouveau » souhaité par les stalino-hitlériens d’autrefois.

      Effectivement, comme le remarque JCB, le totalitarisme d’aujourd’hui est « soft », moins violent et plus doucereux, mais tout aussi létal pour la transmission des savoirs. Le but ultime étant d’éradiquer toute pensée critique chez les élèves et de fabriquer, plutôt que des citoyens, des cons sots mateurs.

      On se réfère au « Protocole de Lisbonne » alors qu’il faudrait lire (et faire lire aux élèves) le « Poème sur le désastre de Lisbonne »…

      La réforme de l’école est un hybride monstrueux de nostalgie totalitaire rouge-brune et de pédagogisme expérimental (pardon pour le pléonasme). Le « totalitarisme soft », c’est en fait un fascisme mou. Au secours, nous sommes gouvernés par les…fachous!

  27. Rien à voir, encore que… ( réforme territoriale, réforme du collège, même absurdité, même arbitraire )…
    Philippe Richert, tête de liste UMP aux régionales de l’ACAL (Alsace-Champagne-Ardennes-Lorraine), a été hué lors du meeting de Sarkozy venu le soutenir à Strasbourg !
    Sarkozy n’a pas fait une seule allusion à la méga-région. Et pour cause!

  28. « L’Europe risque de s’écrouler comme l’Empire romain à cause de la crise des migrants, a soutenu le Premier ministre néerlandais Mark Rutte, cité par le Financial Times, alors que son pays s’apprête à prendre la présidence de l’UE en janvier.

    « La première étape, c’est s’assurer que les frontières soient contrôlées », a soutenu Mark Rutte, cité jeudi soir par le Financial Times : « l’Empire romain nous l’a montré et nous le savons tous, les grands empires s’écroulent si les frontières ne sont pas bien protégées ». Mark Rutte s’est adressé à un petit groupe de journalistes invités depuis Bruxelles en amont de la présidence de l’UE que les Pays-Bas vont assurer au premier semestre 2016.

    « Nous devons arrêter ce flot de migrants qui viennent en Europe, nous ne pouvons continuer avec les niveaux actuels », a-t-il dit, cité par le quotidien en ligne EUObserver.Le ministre néerlandais des Affaires étrangères Bert Koenders a appelé mercredi à travailler pour maintenir en vie l’espace de libre circulation Schengen. »

    Vous voyez Brighelli même pas besoin de voter Dupont-Aignan : il suffit d’attendre que le fruit soit mûr !

    • J’ai reçu ce matin la prose électorale de ces messieurs-dames : c’est aussi indigeste qu’un catalogue de « La Redoute » !

      Je dois vraiment avoir mauvais esprit !

  29. Dugong pris en flag !

    Ce matin, j’ai reçu un appel téléphonique de Madame Caraglio qui m’a appris que dans sa rue, un attroupement s’était formé à côté de chez elle devant l’immeuble où habite Dugong. Celui-ci, répondant à l’appel présidentiel, avait pavoisé son balcon avec son slip. Les gens s’interrogeaient sur les couleurs de ce « drapeau ». Globalement blanc, il présente
    cependant de grosses taches noires, en forme de nuages, m’a-t-elle dit, accompagnées de quelques traces d’un joli beige orangé…
    Madame Caraglio m’a appris que depuis quelques temps déjà des voisins se plaignaient de ce braillard hurlant des commentaires incongrus jusqu’à pas d’heures. Ils le trouvent maintenant en panne d’inspiration, qu’il n’arrive plus à embrayer sur la matière de l’actualité, et surtout comme aujourd’hui à l’image de ce grand pavois, que cette matière fait cale.

      • Aujourd’hui, je suis au chômage technique alors je m’occupe.
        Mon université est bouclée par crainte d’une occupation. Voici l’email de ma directrice du département, que j’ai reçu hier soir à 22h:

        Bonsoir à tous,

        Je vous transmets un message de la Présidence de l’université. Tous les bâtiments de l’université seront fermés demain et après-demain. Les cours et partiels prévus ces jours (27 et 28 novembre) seront reportés.

        Cordialement,

        Isabelle Gallagher

        ———————————-

        En marge de la COP 21, plusieurs organisations appellent à une mobilisation les 28 et 29 novembre prochains alors que les manifestations et rassemblements ont été annulés dans le cadre de l’état d’urgence.

        Selon les informations transmises par les autorités compétentes, certaines organisations ont incité à l’occupation des universités et notamment la nôtre. C’est la raison pour laquelle, dans le contexte de mise en œuvre du plan Vigipirate alerte attentat, afin de prévenir tout risque de débordement et d’atteinte aux personnes et aux biens, tous les bâtiments du campus Paris Diderot dans le 13e arrondissement seront fermés les vendredi 27 et samedi 28 novembre.

        Les événements organisés sur le campus à ces dates sont annulés.

        Les cours et partiels prévus seront reportés.

        Merci de votre compréhension.

        Christine Clerici
        Présidente de l’université Paris Diderot

    • Tiens, le roquet s’est encore pissé sur les pattes d’excitation.

      PS : votre horizon socio-culturel pue la zone, je ne saurais habiter un immeuble comme les manants.

      • Pas de chance pour vous, voyez-vous, je suis ce qu’on appelle bourdieusement un héritier et mon horizon socio-culturel donne depuis 12 ans sur la rue de Lille et la rue des Saints-Pères si cela évoque quelque chose pour vous sans vous ruer sur Google Maps. Sachez simplement que c’est un quartier de Paris où visiblement je ne risque pas de vous croiser.
        Mon pauvre ami, réduire les gens d’immeuble à des manants, c’est que vous avez eu toutes les peines du monde à ne pas vouloir leur ressembler.
        Parfois, à vouloir cingler vous êtes dérisoire comme si votre cœur était barbelé. Affligeant !

  30. Accordez-moi au moins, Brighelli, que les fascistes avaient parfaitement compris l’intérêt de s’occuper de la jeunesse alors que nos politiques actuels et précédents ne cherchent qu’à s’en débarrasser à moindre coût. Les jeunes les gênent et ils n’ont aucun modèle à leur offrir. On ne peut en dire autant de l’éducation sous Mussolini.
    Qu’il y ait des aspects totalitaires dans cette réforme, c’est sûr. Cela n’en fait pas pour autant une réforme fasciste. Et à ce compte-là, c’est toute la politique du PS que vous pourriez qualifier de fasciste car toutes les réformes vont dans le même sens : laxisme, vide, laisser-aller…Pas vraiment les mots-clés du fascisme.
    Je les déteste, ces politiques du PS mais je ne peux pas me résoudre à les assimiler purement et simplement à des fascistes. Ne serait-ce que par souci d’exactitude et de précision.
    Et je ne crois pas que les politiques actuels cherchent plus aujourd’hui à soumettre les masses qu’avant. Cela n’a jamais cessé d’être le cas. Ils le font avec les moyens qui sont à la mode actuellement et les nouvelles technologies sont un moyen précieux pour abrutir les masses.
    Parce qu’enfin a-t-on jamais eu en France une période où nos hommes politiques ont été de bons gouvernants qui ont cherché le bien du peuple par bonté d’âme, qui ont eu la volonté explicite de donner une éducation d’un haut niveau à tous les petits Français juste par bonté d’âme, qui avaient à coeur d’aller chercher dans le petit peuple les esprits bien faits pour les faire grimper dans les élites et atteindre les sommets ? Non.
    En réalité, il y a juste eu, quelques belles années de plein emploi, de richesse, de facilités économiques aussi qui ont permis à notre pays de ne pas regarder de trop près à ses dépenses ni à ce qui se faisait dans l’éducation. Mais il ne faut pas trop les enjoliver non plus ces années-là. Les enfants de paysans et d’ouvriers avaient bien du mal à s’élever dans les sphères supérieures et les élites ne les accueillaient pas à bras ouverts. La volonté d’asservir les gens était exactement la même, les moyens différaient. Les mêmes élites politiques se battaient pour profiter de leurs avantages au pouvoir, le palais de l’Elysée était aussi comme il l’est toujours un palais, avec une belle touche monarchique et bien peu d’allure républicaine . De là, à parler de fascisme ou de totalitarisme. Il y a de la marge.
    Que la période des sixties/seventies ait laissé des souvenirs heureux à certains, je veux bien les croire sur parole, mais l’école n’était pas non plus à cette époque un paradis qu’on aurait perdu.
    Je crois que la pression des riches et des puissants s’exerce sur les gens comme elle s’est toujours exercée, seulement, ils ont de nouveaux moyens de les endormir et ces derniers aiment à se se laissent bercer, ramollis par des facilités matérielles lénifiantes.
    C’est sûr, j’aimerais mieux voir les gens se réunir et discuter dans des syndicats ou des mouvements de défense de leurs intérêts que de les voir s’abrutir devant des séries débiles. Ils devraient d’ailleurs en profiter avant que ce droit ne nous soit ôté, quand on sera pour de bon dans un vrai régime totalitaire. Ce qui pourrait ne pas trop tarder, hélas.

  31. Excellent article !
    Ci-après un bel exemple tout frais de cette semaine pour finir en beauté. A pleurer… de rire ?
    L’inspecteur pédagogique régional de Lettres et qui sévit dans un collège dans l’Ain (on taira le nom par charité), a proposé sans rire comme thème trans disciplinaire (faisant à la fois travailler les profs de français et de SVT) :  » Gargantua et madame Bovary mangeaient-ils équilibré? « 

  32. Dans le Sud, nous prenons l’apéro à toute heure, alors, en sortant de l’apéro, je me risque à une explication/question :
    cet « âge d’or » de l’école républicaine ne correspond-il pas à une époque ou il fallait faire aussi bien voire mieux que « l’école des curés » ? Alors, défense de faire n’importe quoi.

    Puis vint Debré et sa loi, l’école privée fut financée (qui paie commande), les pédagogies nouvelles entrèrent aussi dans les écoles privées, souvent par le biais du scoutisme dont les culottes courtes cachent l’essentiel : l’autoéducation du scout, loin des adultes, et autoéducation par le jeu.
    Si ces deux concepts ne vous disent rien, c’est que vous n’avez (navets ?) jamais subi de formation éduc’nat par votre IPR cher à vos cœurs, ou ses envoyés spéciaux.

    Et le fait que le scoutisme ait tant plu à Dewey et ses copains/copines Besant &cie fera au moins penser que ce type me fait cauchemarder puisqu’en deux jours, j’ai « parlé » de lui à chaque fois…

    Bref, depuis, l’école privée sous contrat ne vaut guère mieux que l’école publique, comme tant de commentateurs et Me Brighelli le répètent souvent.

  33. Oui, sans doute, Arthur. Et aussi parce qu’on a eu besoin, à cet âge d’or ou présenté comme tel, de personnes plus qualifiées. Comme d’habitude, selon les besoins économiques, financiers du moment. L’école « indifferenziata » comme dit Gramsci n’ a jamais existé que par petits bouts ou dans les textes théoriques rêvés.

  34. L’école privée sous contrat a l’immense privilège de ne pas attendre six mois pour virer les connards ascolaires qui pourrissent nos classes du public.
    C’est, aujourd’hui, pour des parents « normaux », la seule chose qui compte. Et qu’on ne vienne pas me chanter l’air de la ségrégation socio-truc & coetera, c’est faux.
    Les programmes sont les mêmes et les collègues qui les enseignent ne sont ni plus ni moins cons que nous autres; la différence c’est qu’eux peuvent faire leur vrai métier.
    J’ai double casquette ( mais ne suis pas chasseur): prof public et gosses dans le privé; à Marseille faut pas trop chercher d’explications al-ambiquées.

  35. Vous avez raison Sisyphe, les programmes sont les mêmes, et pas seulement.
    C’est pour cela que bien des défauts de l’actuel public s’y retrouvent.
    L’avantage vient de la… » clientèle » (!). C’est maigre, mais c’est déjà quelque chose, surtout quand il s’agit de nos enfants… et je comprends TB votre double casquette.

    Beaucoup de ministres aussi doivent la comprendre… Je me souviens avoir lu que Martine Aubry avait mis ses enfants dans une école huppée, la même que le fils de Bernard Arnault, etc.
    L’information est sur Internet.

  36. Vu hier un piano dans la Cour des Invalides. Heureusement que cette pauvre bête était en milieu urbain aperçu de leurs fenêtres d’immeubles par des manants désoeuvrés. Ne mettez pas votre Steinway dans le jardin d’une zone pavillonnaire, vos voisins bouseux de la banlieue vont essayer de le traire pour en tirer quelque profit juteux ! Dame, quand on a de petits revenus et de grandes illusions…

  37. Retour de jogging, savouré sous un ciel d’aurore. Vous savez, celle aux doigts de rose, celle du lever du soleil. Couleurs somptueuses. Calme relatif de l’état d’urgence, une brise d’éternité semble souffler sur Paris. Splendeur sans égale accompagnée du bruit vivant de la Seine, tout à côté. Quais quasi déserts, délicieuse solitude.
    Un couple solitaire sans âge mais de fière allure, sans doute issu du milieu pavillonnaire, passe à côté de moi. Mal dégrossi dans mon jogging, je cache mal ma roture naturelle de plébéien immobilier.
    – bonjour ! … et je montre le ciel.
    – que c’est moche, n’est ce pas !? me dit la génisse.
    – ah, oui… Paris !
    – vous habitez Paris ? C’est terrible ce qui est arrivé.
    – oui bien sûr, mais ce ciel sera toujours là, n’ayez crainte ! Ce ciel rose est tellement Paris !

    Je repars. Ils comprennent ce que je voulais dire, et saluent en moi d’un geste las cet homme du commun, ce parleur manant et grossier qui les a abordés sans ambages.
    Je me retourne, ils avaient remis leurs casques ailés en position aérienne face à la brise du nord.
    Un regret pour moi de ne pas être de si bonne race. J’en parlerai à Madame Caraglio.

    • En bon corniaud, à force de lèches torves, vous pouvez caresser l’espoir d’être adopté par une famille bourgeoise qui vous assurera la pâtée quotidienne. Vous pourrez alors vous mépriser réciproquement en chiens de faïence.

  38. Attendez demain la Cop21 ! François Hollande va pleurer sur la planète bleue comme une orange …

    Vous la voulez comment votre planète ? Bleue, saignante ou à point ?

  39. A l’heure actuelle ce qui menace la planète de l’esprit c’est l’extension de l’islam ! Cela c’est directement à échelle humaine et on peut lutter contre cette infamie et ce renoncement à l’esprit critique c’est à dire rationnel mais encore faut-il avoir un esprit affuté !

    Bien entendu je n’ai guère plus d’estime pour les fondamentalistes chrétiens qui s’attaquent à un centre de planning familial dans le Colorado ! Quand j’entends cette petite conne de Marion Maréchal-Le Pen qui ignore même le nom de sn géniteur nous expliquer qu’elle a une opinion sur ce genre de questions, je me dis que la France a bien du souci à se faire !

    • Voilà un député français qui fait un procès parce qu’on a révélé que son père biologique n’est pas son père légal !
      Autant dire que si quelqu’un est mal placé pour s’inquiéter des questions de filiations c’est bien elle !
      Il y a visiblement contradiction entre son corpus de croyances et sa représentation sociale du monde.

  40. Mon slogan politique : la raison, toute la raison, rien que la raison !

    Pour l’irrationnel il vous reste tout ce qui est en-dehors du champ politique … et cela fait de la place !

  41. 147 chefs d’états ou de gouvernements et leurs délégations arrivent demain à Paris ; bon enfin ! un petit tour au Bourget puis ensuite la grande régalade dans le gay Paris (pas si gai que cela depuis quelque temps). Et depuis Charles Lindbergh en 1927 on n’a jamais vu autant de monde venir au Bourget pour s’envoyer en l’air.

    La préfecture de police a prévu la farce : elle dissuade les parisiens d’emprunter les transports en communs dimanche et lundi …

  42. Personne ne sait si Harry est le fils du prince Charles car on ignore si Lady Diana n’a pas fauté avec quelqu’un d’autre ! Mais la famille royale d’Angleterre ne va pas faire un test génétique pour lancer une crise dynastique !

    Il paraît qu’un enfant sur dix n’est pas issu des œuvres du père légal … c’était la proportion du moins il y a encore quelques décennies. Nul n’ignore que souvent une femme varie … donc voilà ! la réalité.
    Après cela l’avortement est une solution raisonnable pour les jeunes filles et femmes qui sont dans une situation délicate.
    Ne mettons pas de la métaphysique en plus là-dedans.

    L’autre solution : les enfants naissent dans les choux et les roses et sont apportés par les cigognes. Ca peut marcher !

  43. C’est un peu plus complexe, côté stats, mon cher Driout.
    Le premier enfant est quasi toujours de son père officiel. La part d’intervention étrangère monte très légèrement au second, et passe à 20% au troisième. Ça ne dit rien d’autre que l’usure du couple, toujours livré avec un principe d’obsolescence programmée caché.

  44. Madame Caraglio m’informe que dans la rue de la famille Dugong le pavoisement gouvernemental a été un succès. (voir image ci-avant)
    Hélas, me dit-elle, quel que soit le vêtement tricolore utilisé pour dissimuler l’infection, le malade grattera ses bubons qui le font souffrir !…

  45. Au vu des images qui circulent sur ce blog (revoir ci-avant) le commentarium n’a pas besoin d’un contrat tricolore de nettoyage et de détergence mais d’un état d’urgence et même reconductible.

  46. « La nécessité de parler, l’embarras de n’avoir rien à dire et l’envie d’avoir de l’esprit sont trois choses capables de rendre ridicule même le plus grand homme » disait Voltaire, alors vous pensez de quoi sont capables les petits de ce commentarium.

    • « Hélas ! ai-je pensé, malgré ce grand nom d’Hommes,
      Que j’ai honte de nous, débiles que nous sommes !
      Comment on doit quitter la vie et tous ses maux,
      C’est vous qui le savez, sublimes animaux !
      A voir ce que l’on fut sur terre et ce qu’on laisse
      Seul le silence est grand ; tout le reste est faiblesse. »
      … disait Monsieur le Poète avec des mots !

  47. Nous sommes moins que des loups pour l’homme !

    Tout s’effondre ! Et le ciel qui va nous tomber sur la tête si j’en crois mon horoscope de la Cop 21 !

  48. Driout, faites gaffe ! Vous avez encore laissé traîner votre pilulier sur la moquette et votre roquet a encore tout bouffé.

    Depuis le temps, vous devriez savoir que la diarrhée est un effet secondaire fréquent de votre cocktail. Alors, pensez, chez un animal de si petite taille…

  49. Pour revenir à des problèmes plus importants que chasser la truffe du Périgord, j’ai eu un problème cette semaine avec des étudiants de Master Enseignement (MEÉF) lors d’un remplacement d’un collègue souffrant.
    Je ne sais pas si ce blog est fréquenté par des mathématiciens, mais je me lance juste pour faire constater que les tirs à vue sur des chapitres entiers du programme compliquent les choses pour un enseignant, même pour un « ater du dernier rang »(sic)
    comme moi et ne concernent pas uniquement la réforme du collège.
    J’ai donc appris que dans les nouveaux textes, la notion de suite de Cauchy et le critère de Cauchy étaient hors programme. Je me réfère dans ces indications au programme des classes préparatoires sur lequel repose celui du Master. Un enseignant du secondaire n’a pas besoin d’en savoir plus (et d’ailleurs il n’en sait pas beaucoup plus) mais s’il sait tout ça c’est déjà très bien.
    Je parle donc au détour d’un exercice (mais ça ne parle pas à tous les étudiants, même si certains sont très forts) des espaces complets, du critère de Cauchy etc… mais c’est surtout parce que je sais que des examinateurs ne lisent pas les nouveaux programmes et croient que c’est toujours au programme, d’autant que c’est toujours étudié dans de nombreuses classes prépas.
    Les étudiants ont légitimement protesté!
    Plus besoin de Banach donc, on se débrouillera en forçant à converger des suites bornées qui n’ont qu’une valeur d’adhérence et qui, pourtant, se refusent souvent à converger!
    J’ai ainsi donné un problème pour montrer qu’une application de R^2 dans R^2 était bijective et bi-continue et traiter sa réciproque, en utilisant le théorème du point fixe. N’ayant pas encore traité les séries absolument convergentes je l’ai posé à grands coups de Bolzano-Weierstrass, ce qui m’a quand même un peu beaucoup gêné. En fait, j’étais surtout été gêné de ne pouvoir élargir à des espaces fonctionnels.
    Quand j’ai vraiment assez tourné autour du pot et qu’une notion permet de définir les obstacles, de dire les errances et d’éclairer, je m’appuie dessus … programme ou pas programme.
    Je pense que beaucoup ici font la même chose dans leur discipline quand ils doivent combler les trous du programme.
    On en revient donc toujours à des espaces complets et vive Cauchy!

  50. Pendant qu’en France, on pointe du doigt nos compatriotes musulmans, aucun journaliste ne dénonce le terroriste islamo-faciste Erdogan. Si on souhaite ne plus avoir d’attentat en France, il faut mettre Erdogan hors d’état de nuire.

    Voici un article de Pepe Escobar qui éclaire les véritables intentions de ce sieur Erdogan :

    « Allons à l’essentiel. L’idée que l’attentat de la Turquie contre un Su-24 russe par un F-16 made in USA a pu être perpétré sans un feu vert ou au moins un soutien pré-arrangé avec Washington invite à laisser son incrédulité au vestiaire.

    La Turquie est un simple état vassal, le bras oriental de l’Otan, laquelle est la branche européenne du Pentagone. Le Pentagone a déjà publié un démenti – ce qui, compte tenu de leur spectaculaire record de défaillances stratégiques, ne peut être pris à sa valeur nominale. Plausible, cela aurait pu être un jeu de pouvoir entre les généraux néo-conservateurs qui dirigent le Pentagone, alliés avec une administration Obama infestée de néocons.

    Le scénario privilégié est cependant celui d’un vassal turc dirigé par le Sultan Erdogan risquant une mission suicide, de son propre chef, compte tenu de son désespoir actuel.

    Voici, en un mot, le raisonnement déformé de M. Erdogan. La tragédie de Paris a été un énorme revers. La France a commencé à discuter d’une étroite collaboration militaire au sein de l’Otan, mais avec la Russie. L’objectif inavoué de Washington a toujours été d’entraîner l’Otan en Syrie. Avec la Turquie, membre de l’Otan, attaquant imprudemment la Russie à l’intérieur du territoire syrien et provoquant ainsi une réponse dure de la Russie, M. Erdogan a pensé qu’il pourrait attirer l’Otan en Syrie, sous le prétexte (article 5) de défendre la Turquie.

    Aussi dangereusement Baie des Cochons que cela puisse paraître, cela n’a rien à voir avec la Troisième Guerre mondiale – comme les pourvoyeurs d’apocalypse le braient. Cela tourne simplement autour du fait de savoir si un État qui soutient, finance et arme les nébuleuses salafistes djihadistes est autorisé à détruire les jets russes qui transforment ses actifs rentables en cendres.

    Erdogan marié aux truands

    Le président Poutine l’a asséné ; c’était un coup de poignard dans le dos. Parce que toutes les preuves sont orientées vers une embuscade : les F-16 auraient effectivement attendu les Su-24. Avec les caméras de télévision turques disponibles pour un maximum d’impact global.

    Deux Su-24 se préparaient à frapper un tas de rebelles modérés. Ankara dit qu’ils étaient turkmènes – que les Turcs financent et militarisent. Mais il y a juste un petit groupe de Turkmènes dans le nord de la Syrie.

    Les Su-24 étaient en fait, après les Tchétchènes et les Ouzbeks – plus quelques Ouïghours –, entrés en contrebande avec de faux passeports turcs (les services de renseignements chinois sont aussi sur le coup), tous ces éléments fonctionnant en tandem avec un tas de méchants islamo-fascistes turcs. La plupart de ces crétins effectuent des allers-retours entre l’armée syrienne libre (ASL), équipée par la CIA, et Jabhat al-Nusra (al-Qaida). Ce sont ces hommes de main qui ont mitraillé les pilotes russes lorsqu’ils se sont éjectés.

    Les Su-24 ne constituaient absolument aucune menace pour la Turquie. La lettre de l’ambassadeur de l’ONU turc Halit Cevik au Conseil de sécurité est une plaisanterie ; deux jets russes «avertis dix fois en cinq minutes» pour changer de direction, les deux volant «plus d’un mile» en Turquie pendant dix-sept secondes interminables. Le tout a déjà été amplement démystifié. Sans oublier que les avions de la Turquie – et de l’Otan – violent la frontière syrienne systématiquement.

    Erdogan sait bien à quel point les Américains néoconservateurs étaient livides après que le président français François Hollande, suite à son cri «C’est la guerre», a décidé de travailler avec la Russie contre ISIS / ISIL / Daesh.

    Donc, la véritable cible n’était pas le Su-24, mais la possible évolution, après les attentats de Paris, vers une véritable coalition – les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France d’un côté, le 4 + 1 (la Russie, la Syrie, l’Iran, l’Irak ainsi que le Hezbollah) de l’autre – dans un combat commun contre ISIS / ISIL / Daesh.

    Où cela laissera-t-il Ankara, qui pendant des années a beaucoup investi dans les nébuleuses salafistes djihadiste, de Jabhat al-Nusra à Ahrar al-Sham et une myriade d’autres, culminant avec la complicité et même le financement d’ISIS / ISIL / Daesh ?

    La Turquie, pour un tas de raisons pratiques, a été un endroit commode pour l’infrastructure tentaculaire salafiste djihadiste et ses centres logistiques ; elle offre tous les avantages : depuis des frontières poreuses facilitant à d’innombrables djihadistes le retour de Syrie en Europe, organisé par des policiers corrompus, jusqu’à la croisée des chemins pour toutes sortes de contrebandes et d’importantes opérations de blanchiment d’argent.

    Donc Ankara a pensé qu’un missile pourrait changer complètement le cours des événements.

    Mais pas vraiment. Il suffit de suivre l’argent. Même aux États-Unis et en Europe le jeu turc est de plus en plus transparent. Un document de recherche de l’Université de Columbia détaille au moins une fraction des multiples collusions entre la Turquie et ISIS / ISIL / Daesh.

    Bilal Erdogan, le fils du Sultan, est un profiteur majeur du trafic illégal de pétrole irakien et syrien volé. Imaginez sa terreur quand Poutine a révélé aux dirigeants du G20 à Antalya – en territoire turc ! – que les services de renseignements russes avaient identifié la plupart des connexions du labyrinthe de truands amenant directement à ISIS / ISIL / Daesh.

    Imaginez les sentiments des trafiquants turcs à l’idée de perdre leur culotte en ne pouvant plus revendre le pétrole, volé à la Syrie, à hauteur de $50 millions par mois. Après tout la force aérienne russe avait déjà détruit les raffineries et la plupart des plus de 1 000 camions-citernes ; imaginez les truands – faisant leurs comptes – à la perspective de perdre la totalité du flux de pétrole, d’argent, et voyant leur entreprise Contrebande & Cie éparpillée dans le désert sans aucun endroit où aller.

    Et nous pratiquons aussi l’extorsion

    Le commandement de l’Otan nous prépare sûrement une bonne tranche de rigolade – rappelez-vous seulement les plus grands tubes du Dr Folamour-général Philip Breedlove et sa rengaine sur l’agression russe. Mais les généraux ne sont pas tous stupides. L’Otan n’ira pas en guerre contre la Russie pour un simple vassal. Et la Russie ne fournira pas de prétexte à l’Otan pour la guerre.

    Dans l’arène du Grand Pouvoir Politique, nous assistons certainement maintenant au retour post-moderne de la tension historique entre les empires russe et ottoman. Mais qui va prendre son temps, lentement. La réponse russe sera directe, froide, calculée, vaste, rapide – et surtout inattendue. Aucune de ces réponses n’impliquera une carte blanche pour autoriser les rebelles modérés à s’armer en Syrie indéfiniment.

    Ce qui est certain est que la Russie bombarde en mode turbo tous les couloirs d’approvisionnement d’ISIS / ISIL / Daesh de la Turquie vers le nord de la Syrie, ainsi que les filières de contrebande de pétrole volé du nord de la Syrie vers la Turquie.

    La Russie peut jouer avec beaucoup d’options pour augmenter la pression. Par exemple, les systèmes de défense aérienne S-300 et S-400 couvrant la frontière turco-syrienne. Ce serait une partie de la zone d’exclusion aérienne russe en Syrie, approuvée par Damas, pour tout chasseur volant sans la permission explicite du gouvernement. Le sultan n’oserait pas violer cet espace.

    Le pari désespéré d’Erdogan révèle que la dernière chose que veut Ankara est le succès du processus de paix de Vienne sur la Syrie. Pour lui Assad doit partir est non négociable – pour une série de raisons : géopolitique (néo-ottomanisme), politique (la nécessité d’une satrapie syrienne docile à majorité sunnite) et économique (le gazoduc voulu par le Qatar traversant la Syrie jusqu’en Turquie.)

    Et tout cela est sur le point de s’envenimer. Non seulement un labyrinthe de truands turcs complices profite grassement des affaires avec ISIS / ISIL / Daesh et d’autres représentants de Djihad & Cie ; mais Ankara lui-même est mouillé dans le business d’extorsion de fonds. Et la victime consentante est – qui donc ? – l’Europe.

    La chancelière allemande Angela Merkel a dû aller baiser les pieds du sultan à Ankara pour pouvoir – peut être – sauver sa politique d’asile pour les réfugiés. Erdogan est venu avec l’offre proverbiale que vous ne pouvez pas refuser. Vous voulez que je garde les réfugiés ici ? Alors donnez-moi seulement 3 milliards d’euros ; dégelez le dossier d’adhésion de la Turquie à l’UE (devinez quelle est la nation importante qui s’y oppose : la France) ; et laissez-moi avoir ma zone de sécurité à la frontière turco-syrienne.

    Aussi incroyable que cela puisse paraître, l’Europe a marché. La Commission européenne (CE) vient de donner à Erdogan les 3 milliards d’euros. Il commence à encaisser le 1er janvier 2016. Le baratin officiel dit que ces fonds participent aux «efforts pour résoudre la crise de l’immigration». Le premier vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans, enthousiasmé, a décrit la prétendue Aide aux réfugiés comme «un soutien pour améliorer encore la vie quotidienne et les conditions socio-économiques des Syriens cherchant refuge en Turquie».

    Ne vous attendez pas à voir la Commission européenne surveiller la façon dont l’argent va disparaître dans le labyrinthe des truands – ou sera utilisé pour militariser encore plus les rebelles modérés.

    Erdogan n’a rien à cirer des réfugiés. Ce qu’il veut, c’est sa zone de sécurité, et non pas en Turquie, mais à 35 km de profondeur dans le nord de la Syrie, à l’abri de l’Armée arabe syrienne (AAS), des milices sous commandement iranien, des forces du Hezbollah et surtout de la force aérienne russe. Il veut sa zone d’exclusion aérienne et il veut que l’Otan la lui offre.

    Erdogan est en mission pour Dieu – du moins dans sa version Allah. La chute du Su-24 est tout simplement le préambule. Préparez-vous : 2016 promet un bang encore plus grand. »

  51. Mr Brighelli, vous perdez votre temps en mettant en ligne ce texte.

    La ministresse (est-ce le féminin de maxi-stress?) croit sans doute que « Duce » est le copain de « Gabbana »…

  52. Bon, visiblement mes problèmes d’espaces complets n’intéressent pas grand monde ici. Pourtant si j’avais dit que dans ℚ y’a plein de trous, certains auraient tendu l’oreille mais si je rajoute que les suites de Cauchy de rationnels les remplissent avec des réels, y’a plus personne qui m’écoute.
    La première des choses à faire pour un curieux, pour un lecteur, pour un honnête homme, le bolo standard, c’est lire sans réfléchir …
    Càd rouler sans se fatiguer, en regardant le paysage.
    Après, c’est comme en physique quantique, ou au milieu des espaces courbes de géométries bizarres, ou en topologie sévère, il y a des garagistes, des mécanos, des pointilleux qui s’intéressent aux moteurs, aux ratés, aux ratures, aux carnets proustichiants ! …
    Question de point de vue. Moi, j’adore quoique le support technique, je le sous-traite volontiers : il y a tant d’obsédés…!
    Certes les deux approches sont honorables, c’est la personnalité qui règle le curseur : impossible d’avoir 100% aux deux approches.

  53. Nicolas, je suis absolument d’accord sur le danger que représente Erdogan — je l’ai réalisé il y a quatre ans en allant en Turquie et en voyant de près le nombre de filles voilées allant en fac, ce qui aurait été impensable il y a vingt ans.
    C’est une question d’empires. Erdogan se voit sultan. EL-BAgdhadi se voit émir. Poutine se voit tsar. Merkel se voit Bismarck. Hollande se la joue Napoléon. etc.

    • « Hollande se la joue Napoléon. » , mauvais signe.
      En 1818, on comptait cinq « empereurs » à Charenton et au retour des cendres il y en avait quinze à Bicêtre. Au lieu de retourner à l’Elysée, Hollande devrait rester sagement en préventive aux Invalides.

    • L’erreur de Napoléon est de ne plus écouter ses conseillers et les grognards qui faisaient de leur mieux. Cette comparaison est très pertinente avec la situation actuelle :

      – Education : nos élites n’écoutent pas la base. On prend modèle sur les pays nordiques qui commencent à abandonner le pédagogisme. Prenons le Canada qui reprend le modèle français d’avant. Beaucoup de pays utilisent le modèle français d’autrefois, et ça marche, on peut citer le Vietnam.

      – Politique étrangère : il paraît que c’est le domaine réservé du Président et de son Ministre des Affaires étrangers. Et là aussi, c’est la catastrophe.

      Malgré le fait qu’on soit une démocratie, on ne peut rien changer par des débats. L’histoire l’a montré, la France ne change qu’à coup de révolution ou de crise catastrophique.

    • Je rajoute que dans le régime de « démocratie » actuel, le Général de Gaulle ne serait jamais arrivé au pouvoir. La question qu’on doit se poser, c’est : « Comment renouveler entièrement cette classe politique psychologiquement colonisée par l’Amérique ? ». Il paraît que Hollande, Juppé, Najat Vallaud-Belkacem, etc. sont des « young leaders ». Nos élites prennent des décisions qui vont à l’encontre du peuple français. De la guerre au Moyen-Orient jusqu’aux traités européens, nos élites ont toujours passé outre la décision du peuple. Cela est également valable chez nos voisins européens. Cela pose la question de la légitimité des « élites » dirigeantes dans les démocraties occidentales et donc la légitimité de la manière dont elles arrivent au pouvoir.

  54. Et à propos d’élites, un article du « quotidien de référence » du 10 janvier 1978 :

    LES DYNASTIES BOURGEOISES

    Une caste vue par E. Beau de Loménie

    L’actuel vocabulaire politique charge les « monopoles » des insondables nuisances attribuées aux « deux cents familles » sous le Front populaire. Multiformes, envahissants, ceux-ci incarnent comme celle-là des forces mystérieuses, invisibles mais insaisissables. Entre les deux groupes, l’éternelle bourgeoisie quotidiennement vilipendée depuis cent trente ans par Marx et ses successeurs assure, dans l’esprit public, une liaison à la fois clandestine et permanente. Mais si retorse qu’elle soit, une classe sociale défend-elle ses intérêts avec la précision, l’opiniâtreté qu’un individu, un parti, mettent au soutien des leurs ? La dispersion, les inévitables conflits individuels, n’entravent-ils pas, nécessairement, les réflexes collectifs ?
    À ces questions élémentaires, l’œuvre massive commencée par Emmanuel Beau de Loménie en 1943, conclue trente et un ans plus tard, peu avant son décès, répond par cinq volumes sans doute inégaux, souvent perspicaces, remarquablement bien documentés.

    Ce travail colossal, par son étendue, ses richesses, expose minutieusement par quels procédés très simples une caste étroite s’empara de l’État en 1789, et ne l’a plus lâché depuis lors. Cette opération lestement conduite ne réclama jamais des effectifs considérables. Comme les Montmorency, les Luynes, les Rohan, les La Rochefoucauld entourèrent le trône sous l’Ancien Régime, sans mêler les hobereaux besogneux aux intrigues ni aux profits de la Cour pendant plusieurs siècles. Les notables roturiers promus par la Révolution de 1789 s’approprièrent pareillement les bénéfices du pouvoir, sans rien en partager avec les classes moyennes qu’ils représentaient. Quelques hommes entreprenants, placés aux bons endroits, de pères en fils, assurèrent le succès de l’opération.

    Par un tour de passe-passe dont l’ampleur montre très tôt l’insatiable voracité des nouvelles forces montantes, la figuration du peuple incomba, dans l’ensemble, à des propriétaires très différents de lui, dès l’ouverture des états généraux. Au cours des semaines précédentes, tous les Français avaient cependant voté dans leurs ordres, sans distinction de rang ni de fortune. Mais l’éducation commune donna aux avocats, aux commerçants, les moyens d’accaparer presque tous les mandats. Parmi eux, un certain Claude Périer, fabricant de toile à Grenoble, ouvrit son château de Vizille aux premières manifestations contre la couronne.

    Maîtres de la Constituante, ses amis imposèrent bientôt un ingénieux système de suffrage restreint, dont le fonctionnement réduisait en pratique la capacité électorale aux seuls propriétaires. Dans la logique de ce chois, la vente des domaines ecclésiastiques, décrétés biens nationaux, amorça un immense transfert de richesses leur avantage. Deux ans plus tard, les survivants de la Terreur se retrouvèrent comme par miracle à la tête de vastes patrimoines dans un pays ruiné. Beau de Loménie situe à cette époque la formation du phénomène proprement dynastique. Jacobins enrichis, survivants de 1789 devenus prospères, trafiquants engraissés par des spéculations douteuses sur les fournitures de guerre, commencent à s’unir aux banquiers d’origine suisse ou protestante, les Delessert, les Perrégaux, les Mallet, par des liens d’intérêt puis de famille.

    Sans convictions doctrinales, totalement cynique, ce personnel disparate redoute à la fois l’extrémisme communisant d’un Babeuf et une éventuelle restauration monarchique. Par-delà leurs oppositions, l’un et l’autre menacent également les privilèges accumulés par la rapine. Incertains, corrompu par leurs combinaisons immorales, le Directoire les inquiète par sa faiblesse. À travers le coup du 18 Brumaire, préparé, financé par leurs soins, ils soutiennent en Bonaparte le sauveur capable de mieux les défendre. Le Consulat et l’Empire auréoleront la France d’une gloire immortelle. Mais, sous la splendeur militaire, ils affermissent aussi d’inavouables fortunes.

    En 1807, l’établissement d’une nouvelle noblesse les dote de revenus somptueux pris sur les indemnités de guerre. Pourvus de titres, de terres, ils s’approprient discrètement la possession des mines, monopole d’État sous la royauté. La chute de Napoléon ne décourage pas leurs appétits. Rendus incapables de croire en une seule valeur étrangère à l’argent par vingt-cinq ans de palinodies fructueuses, ils se rallient aux Bourbons en échange du maintien de leurs avantages. La défaite leur offre d’ailleurs une nouvelle occasion d’en élargir les contours. Les frais d’évacuation redevables aux vainqueurs exigent des capitaux considérables. Successeur de Perrégaux, Laffitte en négocie l’emprunt aux conditions les plus avantageuses pour les gros souscripteurs. À commencer par celle des Rothschild, des puissances fastueuses naissent à cette occasion. Elles lancent les premières compagnies d’assurances dont quelques-unes existent encore de nous jours.
    Sous tous les régimes

    Comme le souligne l’auteur au long de son travail avec une inlassable pertinence, cet enrichissement rapide ne dut rien « à l’épargne ni au risque industriel librement couru », mais « à la politique, à l’influence acquise… sur le plan gouvernemental ».

    Nullement « producteurs de richesses », les parvenus s’appliquèrent de génération en génération à investir, à envahir l’État, directement ou par des hommes de paille, à orienter ses choix dans le sens de leurs calculs, quoi qu’il en coûtât en misère au peuple, en instabilité aux institutions. Claude Périer ne se glisse pas seulement à la direction de la Banque de France dans les fourgons du 18 Brumaire. Son fils Casimir devient président du conseil des ministres de Louis-Philippe, en 1831, et réprime sauvagement la révolte des canuts à Lyon à Lyon ; son petit-fils s’élève à la présidence de la IIIe République… Dès 1832, les Périers achètent les mines d’Anzin, dans le Nord, Les Schneider, eux, s’installent au Creusot.

    Sous la monarchie de Juillet, l’invention du chemin de fer offre aux grandes familles bourgeoises un butin exceptionnel. Leurs mandataires à la Chambre en attribuent l’exploitation à quelques compagnies privées, dans Lamartine recommandait en vain de la confier à l’État. Les vainqueurs obtiennent, bien entendu, des subventions gouvernementales à l’appui de leurs propres investissements ! Avec d’immenses travaux d’urbanisme, un vif essor industriel, le Second Empire ouvre aux spéculateurs les horizons sans fin de l’économie moderne. Par une étrange bénédiction, la défaite comme la prospérité nationales accroissent successivement leurs ressources. En 1871, les 5 milliards de francs versés aux Prussiens se négocient encore aux meilleures conditions pour les banques.

    Le réaménagement des concessions ferroviaires en 1883, le Panama, l’emprunt russe, rendent tour à tour le pactole inépuisable.

    Certaines familles s’éteignent, changent de nom en cours de route par de fructueux mariages dans l’ancienne noblesse. Leurs membres n’en dominent pas moins les conseils d’administration, avec une continuité ahurissante. En 1914, l’Union sacrée n’adoucit pas leur comportement. Tandis qu’un peuple héroïque part, la fleur au fusil, arracher l’Alsace-Lorraine au Kaiser, d’alertes capitaines liés à la grande industrie remplissent comme par hasard les bureaux d’approvisionnement où se négocient de confortables commandes militaires.
    Gilbert Comte.

  55. « C’est une question d’empires. Erdogan se voit sultan. EL-BAgdhadi se voit émir. Poutine se voit tsar. Merkel se voit Bismarck. Hollande se la joue Napoléon. etc. »

    Et Jean-Claude Juncker se voit Président de la Commission Européenne élu au suffrage universel direct par l’ensemble des électeurs européens avec la majorité absolue au premier tour.

    PS : la saillie du roquet sur les napoléons est formidablement drôle. Il est encore meilleur quand il s’occupe à reconstruire en permanence le continu comme on ronge un os. Ce qui fait bien rigoler le continu, d’ailleurs…

  56. Dans daily mirror, il y a un témoignage qui va à l’encontre de la version officielle : http://www.mirror.co.uk/news/uk-news/paris-attack-witness-says-black-6834503

    Jusqu’à présent, on parlait de tireurs musulmans. Ici le témoignage attribue à un tireur blanc musclé, de type commando dans une mercedes noire. Il faut une confrontation des témoignages pour garantir une compréhension approchée de ce qui s’est réellement passé :

    « J’étais juste dans ma chambre et j’avais la fenêtre ouverte sur la rue en bas.

    Je pouvais voir toute une foule assise à l’extérieur du bar, en train de dîner ou de prendre un verre. La place était bondée de gens qui s’amusaient.

    Vers 21h30 un Mercedes noire neuve a remonté la rue avec des fenêtres teintées à l’arrière, et les fenêtres du passager et du conducteur baissées. J’ai pu distinctement voir le visage du passager parce qu’il ne portait ni chapeau ni masque.

    Dès que la voiture s’est arrêtée il a calmement ouvert la porte et il est sorti juste en face du restaurant.

    C’est à ce moment que je l’ai vu tenir une arme automatique qui reposait sur sa hanche. Je n’arrivais pas à croire ce que je voyais.

    Les gens en terrasse ont repéré le tireur qui s’approchait avec son arme et ils ont essayé de se réfugier à l’intérieur mais il les a abattus sur le pas de la porte.

    Alors les gens à l’intérieur se sont avancés pour voir ce qui se passait et il les a aspergés de munitions. J’ai essayé d’attraper mon téléphone pour filmer mais le tireur a vu la lumière de mon téléphone et j’ai dû me baisser derrière le mur quand il a tiré sur l’hôtel. Le tireur a rechargé son arme calmement à plusieurs reprises. Il a alors tiré sur les fenêtres dans la rue pour être sûr que personne ne puisse filmer ou prendre des photos. Cela a duré plus de six minutes.

    Il a tiré énormément de munitions. Il était blanc, rasé de près et avait des cheveux noirs bien coiffés. Il était habillé tout en noir avec une écharpe rouge.

    Le tireur avait environ 35 ans et un corps extrêmement musclé, ce qui se voyait à la taille de ses bras. Il ressemblait à un haltérophile.

    Il ne portait pas de gants et son visage était impassible quand il marchait en direction du bar.

    Le conducteur a ouvert sa porte un peu avant que la fusillade ne commence et il s’est levé, le bras et une arme automatique posés sur le toit de la voiture. Il est resté comme ça, un pied dans la porte comme s’il faisait le guet.

    Je le décrirais comme grand, avec des cheveux sombres et aussi très musclé. On aurait dit des soldats ou des mercenaires et ils semblaient tout faire comme dans une opération militaire. C’était évident qu’ils étaient tous les deux très lourdement armés et que le tireur portait plusieurs chargeurs sur lui.

    Ils se sont ensuite calmement assis dans la voiture et ont démarré en trombe en direction du théâtre du Bataclan.

    Au bout de cinq minutes la police et les ambulances sont arrivées. Il y avait environ 20 corps gisant sur le sol à l’extérieur du bar et toutes les fenêtres autour étaient criblées de balles. C’était terrible. On pouvait voir où les gens avaient été blessés. Vers 5 heures du matin, les cadavres étaient couchés dans la rue sous des couvertures jaunes jusqu’à ce que des ambulances les emmène. »

      • En ces temps instables, il faut se méfier des versions officielles. Moi, je ne crois plus à ces comédies repassées en boucle à la télé : comment se fait-il que des drogués incapables de faire la cuisine arrivent à planifier des attentats de telle ampleur ?

        Ca sert à rien de crier « c’est la guerre ». Il faut identifier les commendataires par les services secrets. Ensuite élaborer les réponses adéquates même si derrière, il y a des commendataires puissants (des états, des chefs d’état, des industriels, etc.) : sortir de l’Otan, changer d’alliés, etc.

  57. Les abbés commendataires ce sont ceux qui surveillent comme le lait sur le feu le réchauffement climatique d’origine anthropique ; il faut que ça cuise doucement pour que ce soit bien juteux !
    Trop vite ça déborde, c’est la panique, trop lentement ça ne rend rien …

  58. Au sujet de conne blanche connaissez-vous l’histoire de Samra Kesinovic ? Une Autrichienne de 17 ans mais originaire de Bosnie qui voulait servir Allah en Syrie tuée à coups de marteaux enceinte jusqu’aux yeux !

    En France elle serait allée au centre de planning familial – enfin ceux qui ne seront pas fermées par l’autre conne blanche Marion Maréchal le Pen …

  59. Vous cherchiez des fascistes Brighelli ? Vous les avez ce dimanche place de la République …

    « Place de la République, des manifestants sont allés chercher des projectiles (contre les forces de l’ordre) dans le mémorial aux victimes des attentats du 13 novembre. Une chaîne de manifestants s’est formée pour les en empêcher. »

    C’est assez odieux …

  60. Avec Paris confiné, aujourd’hui brunch dans mon quartier. Une tuerie au chocolat pour parler comme Driout, mais alors très chocolat, le plein de théobromine (pour me muer en Dugong) pour la semaine.
    http://www.un-dimanche-a-paris.com/
    Un peu cher pour un brunch (38€/personne) mais irrésistible !
    Quand j’aurai maté aux échecs, en simultané et les yeux bandés, mes deux compères sus-nommés au Procope non loin de là, je les inviterai dans ce temple païen de la divine noirceur pour leur remonter le moral.

  61. Ai-je mauvais esprit ? Les CRS arrêtent sans trop de peine 200 et quelques manifestants Place de la République (ah, montrer ses muscles contre ces gens-là, pas trop dur), et il y a trois semaines ils n’avaient pu arrêter aucun des manouches qui mettaient l’Isère à feu et à sang…
    On parie sur le score du FN à Moirans ?

  62. à Dugong :

    Junker élu ? oui, mais dans des élections style Corée du Nord.

    Junker se fiche pas mal de l’opinion des peuples :

    « Il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens. » JC Junker le démocrate.

    Apparemment, la démocratie aussi, il y a des maisons pour ça, mais pas à Bruxelles.
    A moins que la démocratie ait cessé de servir, il faut passer à autre chose…
    Grosses bises à Big Brother.

  63. 1929, Mussolini et son ministre Gentile débaptisent en fanfare l’Instruction publique en Education nationale. En 1933, notre ministre radical-socialiste Anatole de Monzie, grand admirateur du Duce, lui emboite le pas pour fêter en fanfare le jubilé des lois de 1883.
    En 1944, les Italiens s’empressent de rebaptiser définitivement leur Ministero della Pubblica Istruzione.
    Cherchez l’erreur…

  64. Le concours « alkindi » commence aujourd’hui, j’espère que les professeurs qui trainent ici sont au courant.
    Cette année, cest une première dans l’histoire des services secrets français : la DGSE s’engage dans un concours à destination des lycéens en classe de seconde, sur le thème de la cryptanalyse. Il s’agit, explique le Service de, «permettre aux jeunes, mais aussi à leurs parents et au grand public de prendre conscience des enjeux de cryptanalyse pour assurer la sécurité de notre pays». Sans oublier d’attirer à elle de futurs talents «dans les domaines de l’informatique et des mathématiques». Elle explique offrir de « nombreuses opportunités professionnelles dans la cryptanalyse».

    http://www.defense.gouv.fr/dgse/tout-le-site/concours-alkindi

    Ce qu’on peut surtout espérer c’est pour ces élèves méritants de classes de Seconde, chiffrer le RSA évoque autre chose que de calculer un revenu de solidarité totalement asymétrique.

  65. A 13h38, toujours rien de Driout ni Dugong, alors tchao, le blog de ce jour ne vaut pas la peine d’être vécu, je ne reviendrai plus jamais.
    A demain!

  66. Prévisions Météo-France :

    Pluie artificielle de conneries soutenues toute la semaine ; déblatérage de platitudes en vues … attention ! chaussée glissante !

    • Désolé j’ai glissé sur une merde officielle !

      Je voulais répéter un message codé :

      – La paix est en vue pour l’humanité radieuse ; comprenne qui pourra !

  67. Dans l’armée des douze singes Bruce Willis est le brave gars (américain forcément) qui n’arrive pas à sauver l’humanité mais qui trouve l’amour en cadeau final – une espèce de rédemption pour un type qui ne sait plus où il en est !

    La morale est sauve quoi !

Comments are closed.