Figurez-vous que ce lundi 16 novembre est la Journée Internationale de la Tolérance.
Ça tombe bien. Voilà deux jours qu’un certain nombre d’imbéciles, çà et là, entonnent Imagine en pensant que ça arrêtera les futures rafales.
Ou la Vie en rose.
J’ai donc reçu du Spam ce matin célébrant l’événement.

Je vais tâcher d’être clair.
La phrase de Claudel que j’ai choisie comme titre de cette chronique remonte à une époque où il y avait encore des maisons de tolérance — où, explicitement, on tolérait le vice afin qu’il n’interfère pas avec l’ordre : c’est l’un des sens classiques de « tolérance ». C’est d’ailleurs pour cela que le « bordel » est installée sur la borde / bordure de la cité. Comme la maison du bourreau.
Mais bon, c’était il y a très longtemps.
L’autre sens, celui de Locke, c’est la tolérance de ce que l’on ne peut pas empêcher. Pragmatisme anglo-saxon ou démission ?
J’ai dans l’idée que les gouvernements successifs de la France ont choisi cette dernière hypothèse. À tout hasard, ils ont inventé la Fiche S. Et puis ?
L’un des tueurs de vendredi faisait l’objet d’une fiche S. Ça fait une belle jambe à ses victimes.

Notez que je ne lance pas la pierre aux flics : ils font ce qu’ils peuvent avec ce qu’on leur donne : peu d’hommes, du mauvais matériel, et toutes les embûches légales possibles. « License to kill », c’est dans les films. Un ministre de l’Intérieur qui couvre ses hommes, ça n’est plus arrivé depuis Defferre. Sarkozy, qui mouline fort ses jours-ci, a dégraissé soigneusement les effectifs. La sécurité, c’est comme l’Education, c’est hors de prix. Et l’Europe comprend mal qu’il reste encore un champ pour le régalien. En privatisant tout, ça ira certainement mieux. L’Ecole est en bonne voie, la police va s’y mettre — et bientôt l’armée, comme les Américains avec Blackwater — rebaptisé Academi, c’est moins sombre…
Hier dimanche, les passagers des avions arrivant à Roissy étaient prévenus, en cabine, qu’il y avait renforcement de la sécurité, et qu’ils devaient préparer leurs papiers d’identité. Sauf qu’il n’y avait aucun douanier — aucun —, et que les passagers passaient comme des fleurs.
Tiens, à propos de fleurs, dans notre série « les apparentements terribles » :

Pendant ce temps, on continue à chanter Imagine
Je ne les sens pas, les mois à venir. Je ne les sens pas du tout.

Jean-Paul Brighelli

PS. Allez, un petit coup ou deux — ou trois — d’auto-promo…

59 commentaires

  1. Et vendredi dernier, c’était la journée de la gentillesse, non ?
    Ca promet pour aujourd’hui !

  2. Bonjour,

    Dans un épisode de « Fortune de France », Robert Merle fait dériver « bordel » de « bordeau », les maisons de tolérance ayant été concentrée par Saint-Louis au bord de la Seine.

  3. Il se trouve que le baryton Bernard Kruysen dont je parlais hier a vécu son enfance en Provence donc avant-guerre ; il disait que pour les Provençaux il y avait les estrangers du dehors et les estrangers du dedans c’est à dire les étrangers des autres pays et les parisiens !

    Jolie nuance ! Les Provençaux de ce bon temps là avaient le bon esprit de distinguer …

  4. Je confirme pour bordel / bordeau (il faut relire Druon et les Rois maudits, la période couverte est plus ancienne que celle des « Fortune de France »): les lieux de prostitution étaient installés sur les bords de Seine, pour de simples questions d’hygiène.

  5. «Heureusement qu’il n’y avait pas la paire !», ironisait Sacha Guitry en sortant de la première du « Soulier de satin » le 27 novembre 1943 à La Comédie Française, en pleine Occupation.

    • On dit que les Parisiens se pressaient dans les salles de spectacle pendant les années noires car il y avait de la lumière et du chauffage ! On pouvait y faire des tas de choses dans le noir quand les lumières s’éteignaient … le baby-boom leur doit beaucoup !
      Car enfin que faire pendant les cinq heures de la version écourtée du « Soulier de satin » sinon baiser sa voisine ? Il faut bien prendre son pied …

      • Ce pauvre bon mot éculé (Guitry, aussi brillant esprit qu’il était, que pouvait-il partager avec l’auteur de Partage de midi et de l’Annonce faite à Marie ?) pour fustiger Claudel – qui n’est même pas l’auteur de l’aphorisme sur la tolérance, objet de ces savants commentaires (Georges Clemenceau fecit)… Par chance, j’ai entendu le récit de spectateurs de ce Soulier de 1943 qui les a marqué à vie, et aucun ne m’a dit que la Comédie-Française s’était transformée en backroom pendant ces représentations. Ils se sont contentés d’admirer Madeleine Renaud en Dona Musique, Marcel Herrand, Barrault, Marie Bell…

  6. Ouais, ça s’agite beaucoup depuis deux jours : on interpelle, on perquisitionne…
    Mais pourquoi n’a-t-on pas fait ça dès janvier dernier ? Pour ne pas compromettre les présidentielles ?

  7. Qu’est-ce qu’ils sont efficaces, subitement !
    Ils auraient montré ce zèle dès le lendemain du 7 janvier, 129 personnes leur devraient la vie, sans parler des centaines d’estropiés…

  8. Ils se résignent à agir parce qu’ils sentent que leur électorat est en train de les lâcher pour 2017 !
    Mais ça reste très ambigu ! Exemple , à l’instant, Valls : « Il faut poursuivre les fauteurs de haine. » Et c’est qui les « fauteurs de haine »? Pas précisé !

  9. Un auditeur alsacien vient de le dire sur RTL : « C’est seulement maintenant qu’ils s’aperçoivent qu’il y a des mosquées salafistes, c’est seulement maintenant qu’il passent à l’action ? Il a fallu 129 morts et des centaines de blessés pour qu’ils commencent enfin à se bouger !
    Et subitement, ils réussissent à faire … 160 perquisitions en quelques heures! Donc ils en auraient eu les moyens! Ils se foutent de nous ! « 

  10. Valls : « Nous devrons vivre longtemps avec la menace terroriste. »
    Ah bon ? Alors ça c’est vraiment la meilleure ! Le gouvernement n’est pas assez armé pour les éradiquer ?
    Ou serait-ce l’application de la doctrine (de je ne sais plus qui ) de « la stratégie de la terreur »?

  11. Le premier devoir du gouvernement d’une démocratie d’expression libre c’est justement de protéger la liberté de pensée et de s’exprimer et non pas de s’attaquer aux écrivains et aux journalistes comme il le fait depuis des lustres sous la pression des communautés cultuelles !

    A bon entendeur salut ! Pour parler un peu comme Maurice Clavel en claquant la porte d’une émission de télévision.

  12. Omar Ismaïl Mostefaï, Samy Amimour, Bilal Hadfi, Brahim Abdeslam, Marcel Le Rouzic, Maurice Bénéteau*, sont des français qui ont délibérément tué des français parce qu’ils étaient français…

    A partir de combien de morts, pourra-t-on évoquer la notion de guerre civile ?

    * Rayez les mentions inutiles

  13. Vous imaginez que sous la pression de la communauté juive – la mieux organisée de France – on est allé jusqu’à poursuivre Léon Bloy qui est mort il y a cent ans ! « Total délire » pour parler le langage jeune …

    On appelle cela des procès en sorcellerie ! Quelle régression …

  14. Un état démocratique n’est pas là pour écrire des lois mémorielles; laissez sa mémoire au peuple et à ceux qui s’expriment publiquement en son nom et qu’on nommera comme on veut des poètes ou des penseurs !

  15. Qui veut réécrire le passé de manière autoritaire ? Les régimes totalitaires et nous le savons très bien.
    Les cultes ne sont jamais que des régimes totalitaires en puissance du moment qu’ils trouvent un bras séculier pour exécuter leurs diktats singuliers.

  16. N’est-ce pas le Vatican qui passe son temps à ouvrir des procès en canonisation sur des gens qui sont trépassés depuis des siècles ? Sous la vague et énorme prétention de détenir des vérités éternelles …

    La justice des hommes est locale et temporaire ; elle ne s’occupe que des hommes vivants hic et nunc ! Nous ne faisons plus depuis longtemps de procès en effigie !

    Contentons-nous de juger le moment présent et laissons l’éternité aux rêveurs pour s’exprimer poliment.

  17. On nous en a servi un plein pot, de la tolérance, ce matin, au lycée.
    Cela dégoulinait de partout. Tout le monde était tolérant, proviseur, et staff administratif, collègues, élèves, même les arbres, à qui on n’a rien demandé bavaient de tolérance. Concrètement cela a donné quoi ? Un tiers d’élèves qui quittent les cours pour préparer la belle leçon de tolérance prévue à 11h 45: on m’explique donc que l’analyse de textes littéraires ne présente aucun intérêt et qu’il est tellement plus important de créer des poèmes et des chansons pour les « événements ». C’est vrai, on donne beaucoup dans l’événementiel en ce moment. Mes collègues à la pause, on dit pause, maintenant, pas récréation, pause, ça fait plus management, impliqué,impacté. Impacté, tiens, comme mot de circonstance, il se place là. Enfin, bref. Mes collègues donc me demandent ce que j’ai fait pendant les deux premières heures. Et là, haro sur le baudet. J’ai fait cours, horreur. Je n’ai pas laissé la parole se libérer. Et les bons enseignants de me réprimander. Quelle preuve d’intolérance, quel fascisme, quelle insensibilité. Eux qui ont laissé les élèves s’exprimer ( selon les bonnes recommandations de Najacte ) , en leur faisant écrire des Haïkus, des petits textes, en les faisant dessiner. Oui, oui, au lycée, en première et en terminale, on dessine parce qu’on est tolérant.
    Et quand on fait dessiner, on est encore plus tolérant.
    Et à la grande messe de 11h45, il en pleuvait de la tolérance, du bon sentiment, de l’émotion, des trémolos, à revendre ; ça vibrait dans les micros. Et les bons lycéens prenaient en photos leurs copines, leurs copains qui passaient au micro, et eux-mêmes (on ne va pas se priver d’un selfie au passage, quand même): ça c’est de l’événement. Tout ce beau monde, baignant dans la certitude du juste, du bien.
    A part ça, ces mêmes lycéens si tolérants interrogés en début de cours par moi-même ne savaient pas où était la Syrie, n’avaient aucune connaissance précise des conflits au Moyen-Orient, aucune culture géo-politique même basique, aucun repère chronologique.
    On a juste, en suivant les instructions officielles, cultiver leur affect et on les a juste empêché de réfléchir. Ils ressortent de cette journée sans avoir rien appris qui puisse leur permettre d’approfondir une réflexion personnelle. On geint, on se plaint, on se lamente, on larmoie. On répète les lieux communs : ouverture, amitié, tolérance, fraternité. Ben, oui, jusqu’au prochain carnage, quand vos frères tolérants viendront s’occuper de vous.

    • Je n’ai pas l’habitude d’intervenir sur le blog de M Brighelli, mais là je vais ajouter mon grain de sel à la conversation.
      Ce matin dans mon collège je n’ai pas fait cours à mes élèves (6e, 5e, 4e, pas le même public que Sanseverina). Pas question de faire des dessins ou écrire des Haïkus, mais il me semblait important de répondre à leurs questions, notamment celles des plus jeunes (« c’est quoi l’état d’urgence? », « est-ce-qu’il va y avoir encore des attentats? », etc), répondre parfois au besoin de certain de raconter ce qu’ils ont vu/entendus, et si besoin rétablir les faits à la place des rumeurs;
      recueillir leur expression et aussi pour tenter justement de leur donner un peu de cette culture géopolitique qui leur manque (expliquer simplement, à des élèves en premières années de collège, la guerre civile en Syrie, les rivalités entre chiites et sunnites au Moyen Orient). Et ce qui est encourageant, c’est que même si ils n’ont peut-être pas tout compris la plupart ont été intéressés par ces questions. Comme quoi, lorsqu’on ne les prend pas pour des crétins, les collégiens peuvent ne pas le devenir.

      • @ Vincent,
        Bonsoir,
        C’est pas mal, mais n’aurait-il pas fallut commencer par le commencement, je veux parler de l’Irak. Vos élèves connaissent à présent ce qu’est un état d’urgence, ce serait pas mal de leur expliquer ce qu’est un embargo.
        Prenons celui de l’Irak imposé par les USA en 1991 où 500 000 gamins sont morts par manque de médicaments suite à des maladie aussi con que l’est une diarrhée. A l’époque, nous n’avons pas entendu Madona et toute la clique entonnées « Imagine » en hommage à ce demi million d’enfants morts. Parce que c’est bien de l’Irak que tout est parti non ?
        Bon courage. vous faites un beau et dur métier.

    • Eh bien les miens, ils n’ont pas commencé par une minute de silence mais par une heure de silence !
      Aucun n’a moufté pendant le contrôle prévu de longue date ce lundi matin.

  18. « Cultivé » ça doit être mon insensibilité qui me porte vers l’infinitif, normal, pas assez personnel…

  19. Bravo, Sanseverina! Bien envoyé!
    Mais éclairez -moi, je vous prie, car je n’ai pas bien saisi sur quoi doit porter ladite tolérance.
    Ce qui me frappe c’est cette volonte officielle de détourner les élèves des vraies questions ( « Pourquoi ne les a-t-on pas surveillés plus étroitement? Pourquoi se met-on subitement à faire le ménage avec, comme par miracle, tous les moyens nécessaires et avec en quelques heures, des résultats appréciables? Etc…).

  20. J’ai fait erreur : ce n’est pas « la stratégie de la terreur », mais « le management de la terreur ».

  21. Discours de Hollande : pas une seule fois prononcé le mot « islamistes »! C’est que 2017 n’est plus loin ! Toujours le même problème…

    • L’islamisme, c’est comme la montée de l’insécurité, de la délinquance et de la criminalité, c’est juste un « sentiment ».

      Et nous autres, en France, nous sommes connus pour être très sentimentaux.

  22. Standing ovation à Monsieur Hollande cet après-midi ? Mais quel jour sommes-nous ? Ah oui, bien sûr, le 8 Janvier 2015 !
    Les propositions du groupe le Plessis sont très bonnes mais pourquoi cet anonymat ?
    Pas vraiment confiance, une vague nausée depuis samedi matin. Ai vu aujourd’hui à Grenoble une femme tout en noir, visage compris, j’étais en voiture, je lui ai crié que c’était interdit et elle a baissé ou fait semblant, le tissu qui masquait son visage. Prise de température pour voir si ces imbéciles que nous sommes allaient réagir ? Il ne me reste, en ce moment, que ma chérie de quatre ans ou ma chienne de cinq avec qui dévorer la toute petite part d’innocence que j’ai conservée. et comme ça fait du bien !

  23. La tolérance c’est bien gentil, mais il faut peut-être, à mon avis, expliquer calmement aux musulmans qu’ils nous emmerdent.

    Et qu’ils vont soit se soumettre, soit se démettre. Il faut, et il suffit, qu’ils se mettent au pas, comme tout le monde.

    Est-ce que quelqu’un leur a dit ça ? Il me semble pourtant que c’est la fonction sociale des fameuses « discriminations ».

    Soit cela se fait de manière globalement modérée, comme lors de l’intégration des italiens, etc…
    Soit il va y avoir un très gros retour de manivelle. En tout cas, moi, j’en ai marre.

    • « Il faut, et il suffit, qu’ils se mettent au pas, comme tout le monde »

      Tout le monde au pas de l’oie ?

      C’est curieux, en ce moment, le nombre de gens qui aimeraient profiter du merdier ambiant pour tenter de placer leurs bottes dans la tronche de tous les hommes.

      La secte islamo-apocalyptique en réussite excite décidément beaucoup d’envieux

  24. l’Hebdo-télé s’essaie au martial en titrant :  » l’aviation française a lancé un bombardement massif sur le fief syrien de Daech, à Raqqa »

    En suivant le lien, on apprend que « dix avions ont largué vingt bombes » dont, bien sûr, la puissance restera inconnue.

    Bilan : les avions vidés de toutes leurs burnes et les toilettes pour hommes de Raqqa entièrement réduites en cure-dents.

    Une bouffée de fierté nationale très puissante doit nous envahir pendant 4 à 5 nanosecondes.

    PS : plus pragmatiques, les bistrotiers aux bourses vides pleurent et appellent à une mobilisation nationale pour compenser la chute vertigineuse du chiffre d’affaire.

  25. à Sanseverina:

    tiens donc! Merci de ce témoignage de terrain, chère collègue. J’attends avec impatience les retours sur cette fameuse minute à laquelle je n’ai pas participé au collège, ne travaillant pas sur les lieux à cette heure.
    Sinon, j’ai fait cours tout l’après-midi sur différents niveaux de classe et aucun élève n’a évoqué quoique ce soit. Tant mieux d’ailleurs, je n’ai pas l’âme d’un pédopsychologue ni ses compétences.
    Que tout le monde soit rassuré: ils pétaient la forme, les mômes!
    😉

  26. islam ou islamisme c’est du pareil au même.
    Les musulmans de France, on ne les entend pas ! Je crois qu’ils ont peur de leur coreligionnaires !
    Alors c’est très simple : il faut faire en sorte qu’ils nous craignent, nous, encore plus que les « terroristes ». Comment ? en ne supportant plus qu’ils se « révoltent » et mettent la rue à sac quand de sales gamins de leur cité se tuent sur un scooter volé, sans casque, et fuyant la police.

  27. Depuis vendredi soir, on a entendu prononcer sans relâche le mot « terroristes » (avec raison). Idem pour le mot « barbares ». Logique : il faut l’être pour faire ce genre de saloperie. Bizarrement, le mot « islamistes » est pratiquement inexistant. Il doit donner des aphtes à ceux qui voudraient l’employer. En revanche, « kamikazes » plait bien à nos Padamalgam. À croire que les attentats n’ont pas été commis par des islamistes mais par des Japonais!

    • En effet, bien noté.
      Mon épouse japonaise, m’en a fait aussi la remarque, un peu « gênée » de découvrir que tout le monde (entier) utilisait ce terme pour désigner des Musulmans terroristes… « quand même nos kamikazes c’était autre chose… « 

  28. Mon estomac se retourne lorsque je vois NAJATE se tenir auprès de HOLLANDE pendant la minute de silence. Ce petit-sourire-rictus, il est hideux!!La MARSEILLAISE suçotée avec quelle réticence!!
    pas de mots de colère, de révolte, chez les gens de la rue…les cerveaux sont imbibés de la chantilly des mots « tolérance », « islamophobie »…les esprits croient se tenir au coté du BIEN et du JUSTE dans cette mollesse sucrée, où on y tartine son égo et son ,arcissisme pour pas cher…
    Merci monsieur BRIGHELLI. Je vous ai lu dans VALEURS, je vais continuer à vous lire!!

    Je suis prof vacataire de français-latin depuis 8 ans. Il y aurait beaucoup à raconter! De belles choses sur la culture, et les élèves incultes!!
    Je proclame un fait tangible cependant: lorsque je fais connaître le Beau, les textes de Géants, les beaux mots, les histoires qui se tiennent depuis la nuit des temps, les soi- disant « Anes » que sont les élèves, marchent à fond! Ils adorent, et en redemandent!!

    • Bravo, Linda Sorres ! Vous avez amplement raison! On peut passer deux ou trois heures absolument extraordinaires à expliquer à une classe de Troisième pourtant de niveaux très mêlés « Les Animaux malades de la Peste » ! Mais pas en « séquences » ni en faisant des « schémas narratifs » et autres exercices qui amusent les cuistres mais font gerber à juste titre les élèves! Simplement en expliquant la fable ( cette œuvre d’un géant ») vers après vers et , s’il le faut, mot après mot, bref le contraire de ce que recommande l’Inspection! Pareil avec « Le Malade imaginaire », autre œuvre d’un géant . Mais la, à raison de deux heures par semaine ( le reste de la semaine sera consacré à un « cours de grammaire » – si,si vous avez bien lu! ), vous y passerez trois bons mois, et ce sera très bien ainsi ! Et quand quelques années plus tard vous rencontrerez tel élève devenu étudiant en droit, il sera fier et reconnaissant de vous réciter l’extrait de scène qu’il vous récitait en classe! Juste un détail, encore : tout ce que vous expliquez est aussitôt pris en notes dans le cahier ( jaune ! – impératif !) d’explication de textes; personne ne baye aux corneilles! C’est en écrivant qu’on apprendra écrire, et à lire!

  29. Lorsque je contemple NAJATE auprès de HOLLANDE pendant la minute de silence, mon sang ne fait qu’un tour! Oh cet avantageux et hideux petit rictus-sourire! Oh la MARSEILLAISE suçotée avec réticence!!
    Et pas une parole de juste colère chez l’homme de la rue!
    Des mots englués par la chantilly dont on a « sucré » les cerveaux :tolérance, incompréhension,islamophobie…On se croit ainsi du coté du BIEN et du JUSTE. On ne fait que « sucrer » son égo et son narcissisme à bon compte…
    Merci JP BRIGHELLI. Je vous ai lu dans VALEURS. Je vais vous lire avec fidélité.

  30. en accord avec vous jean67.
    Expliquer à ses élèves avec simplicité et légèreté, la profondeur des textes des Géants, bien évidemment sans la chantilly linguistiblablaco etc…!

    J’ai écouté un jour BRASSENS expliquer un poème d’HUGO…cela coulait comme de l’eau de source!

    Pour ce qui est de l « ANGELISME EXTERMINATEUR » (A.G.SLAMA)qui s’impose aux (bonnes)consciences depuis des années,
    je pense à la formule philosophique du : »qui veut trop faire l’ange, fait la bête ». Tout est dans le petit mot :TROP. Car s’est entrer alors dans le déséquilibre et le basculement: le trop de tolérance induit intelectuellement
    complaisance, puis assentissement, acceptation.

  31. Bonjour M. Brighelli,

    Je vous remercie de votre livre, de votre constat limpide, même s’il est douloureux à lire. La France est ma patrie d’adoption ainsi que la langue française. C’est parce que j’ai eu la chance d’apprendre le français que mon esprit a pu déployer ses ailes et s’élever. Vraiment un nain sur les épaules de géants. C’est au contact de Français amoureux de débat et de controverse que je me suis rendue compte de la grandeur de cette culture aujourd’hui si menacée. Je suis comme vous, j’aimerais essayer de sauver ce monde en voie d’automutilation. Votre livre m’éclaire beaucoup. Merci. Cely

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