Kikadi…

« C’est un fait, l’école se dégrade. Le niveau moyen des élèves baisse incontestablement, et la différence de niveau entre les meilleurs et les moins bons augmente. »
« La raison essentielle me paraît être la disparition des contrôles qui, jadis, permettaient le passage d’un niveau à un autre. »

Un abominable réactionnaire, certainement. Et ce triste sire enfonce le clou :

« On ne permet pas de prendre la route à ceux qui ne parviennent pas à obtenir leur permis, on ne laisse pas plonger dans la piscine ceux qui ne savent pas nager…
Selon les statistiques, 20% des élèves qui entrent en sixième ne savent pas lire. Je suis plus pessimiste encore. J’estime que 30% des élèves qui entrent en collège ne lisent pas vraiment couramment. »
« Qu’un élève soit zoulou ou qu’il soit né dans le XVIe arrondissement à Paris, que ses parents travaillent ou qu’ils soient au chômage, s’il ne sait pas :ire, il ne sait pas lire ! Et rien ne sert de le faire passer en sixième dans ces conditions. Bien sûr, il faut prendre toutes les dispositions nécessaires pour pallier ces lacunes. Mais il ne faut pas transiger sur les résultats. L’égalité des chances, ce n’est pas l’inégalité des savoirs. »

Vous ne trouvez pas ?
Un indice supplémentaire. C’est le même nostalgique qui a dit :

« On a supprimé tout contrôle à l’entrée en sixième. Cette suppression a été la conséquence de la pression des syndicats qui l’ont demandée au nom d’une sorte d’égalitarisme tout à fait ridicule. »
« Au nom d’une idéologie marxiste et faussement égalitariste, les syndicats ont refusé que l’encadrement et l’emploi du temps des enseignants soient modulés en fonction de la diversité et de la difficulté des populations enseignées. »

Cet adversaire résolu de la main-mise syndicale sur l’Education raconte par ailleurs que sous Bayrou, le SNES tenait la main du ministre pour rédiger le budget ; que la seule idée qui a présidé, depuis toujours, à la pensée « pédagogique » des syndicats, c’est le souci de créer des postes, par exemple en multipliant les filières, les sections, etc., — particulièrement sous Lang, « champion toutes catégories » de la création de filières bidon.
Ce doit être un type de droite…
D’ailleurs, il ajoute :

« À la fin du collège, on a aboli le brevet, ou plus exactement on l’a réduit à une simple formalité. À son tour le Bac, au terme des années de lycée, n’a pas échappé à cette logique. Le niveau a baissé, ce dont les professeurs du secondaire sont parfaitement conscients. Malheureusement, beaucoup d’enseignants ont interprété l’objectif fixé par J-P. Chevènement d’amener 80% d’une classe d’âge au Bac comme une obligation pour les examinateurs de recevoir 80% des candidats.Et ils ont, du même coup, accepté l’inacceptable. Quand j’entends un professeur de philosophie expliquer que, s’il devait tenir compte de l’orthographe des copies qu’il corrige, il ne recevrait personne, j’estime que c’est une démission d’entrée de jeu. Ne pas exiger d’un futur bachelier qu’il écrive dans un français correct et sans faute d’orthographe, c’est réduire cet examen à être n’importe quoi. »

Ce vieux réactionnaire ose même affirmer :

« Vouloir rendre au baccalauréat ses lettres de noblesse se heurte aujourd’hui au sentiment « égalitarien » qui s’est installé dans l’Education Nationale (…) Le talent est une notion dont on ne parle plus. Pour certains, elle est suspecte ! »

Vraiment, vous ne trouvez pas ? Allons ! C’est un ex-ministre, qui, nourri dans le sérail, en connaît les détours… Il vous montre, comme si vous y étiez, Ségolène Royal faire semblant de s’effacer, à la maison, devant la faconde de François Hollande, « rongeant son frein » alors que « l’ambition est son moteur principal dans la vie ». Il affirme, pour l’avoir cotoyée chaque jour pendant trois ans, qu’elle est « hautaine et distante avec ses collaborateurs et le personnel, surtout celui du bas ». Et de se rappeler : « Son sourire n’apparaissait que par utilité. Son humour était nul. Son intérêt pour la culture, les arts ou le théâtre ne m’est jamais apparu. Son seul centre d’intérêt était la politique, les médias et ce que l’on y disait d’elle » — ou la façon dont on la photographie sur son lit de maternité.
Quelle politique, d’ailleurs ? Cette femme est, à en croire notre guide, sans « pensée politique construite », « et qui ne travaille ni ne réfléchit beaucoup sur les grands problèmes ». « Elle n’a pas de structuration politique et ne se soucie nullement d’en avoir… »

Ça y est, vous avez trouvé ?

Que pensent les Lolos 34 — et les autres — d’un homme qui finit son livre (1) en affirmant :

« Je suis membre du Parti socialiste, mais je sais que les désignations ont été biaisées par les adhésions tardives à 20 euros et la connivence trouble Royal-Hollande. La fidélité à mes idéaux de progrès et de justice sociale passe pour moi avant le sectarisme de parti. On n e s’étonnera pas qu’après l’avoir fréquentée de près, le sentiment qui domine chez moi soit l’inquiétude. »
Et à l’antenne de France-Info, le vendredi 29 septembre 2006, ce même homme politique affirmait qu’il pensait que Ségolène Royal n’était « capable ni de gagner, ni d’être président de la République ». Et son avis n’a, depuis, pas changé.

C’est là que nous différons. Loi de Murphy : seul le pire est sûr, et quand l’irrationnel gagne, nous perdons tous.

JPB

PS. Je sais bien que ces critiques du système éducatif et de ses camarades au pouvoir viennent tard. Que l’on peut reprocher à ce ministre de n’avoir pas mis en application les merveilleuses idées qu’il énonce aujourd’hui. Mais peut-être n’était-il pas fait pour ce poste — il le reconnaît, dans l’ensemble.

(1) Dix questions plus une à Claude Allègre sur l’école, Michalon, 2007.