Dans sa grande bonté et clairvoyance, l’Inspection générale a mis cette année au programme des Maths Sup / Maths Spé le thème de l’amour, appuyée sur le Banquet, le Songe d’une nuit d’été et la Chartreuse de Parme. Quant à savoir par qui commencer… Platon, Shakespeare et Stendhal sont également complexes, à des degrés divers.
Bref, j’ai opté pour l’ordre chronologique, qui n’est pas plus idiot ni plus intelligent qu’un autre.
Donc, Platon…

Vers la fin du Banquet, Socrate évoque le souvenir de Diotime, l’une des très rares femmes à hanter l’œuvre de Platon. Le problème, on s’en souvient, est de savoir de quoi on est amoureux lorsqu’on aime. Jusqu’ici, le symposium a tourné autour de l’amour des jeunes gens — on sait comment les maîtres grecs infusaient le savoir chez leurs élèves…
Diotime renouvelle le raisonnement. De l’amour d’un beau corps, dit-elle, on passe à l’amour de tous les beaux corps. C’est là que s’est arrêté Don Juan, dit en substance Diotime qui a fort pratiqué Molière : « Toutes les belles ont droit de nous charmer, dit-il, et l’avantage d’être rencontrée la première ne doit point dérober aux autres les justes prétentions qu’elles ont toutes sur nos cœurs. »
Mais la courtisane voit plus loin. Elle voit au-delà du corps, et constate que l’amoureux de la beauté cherchera nécessairement quelque chose de moins périssable que la joliesse physique. « C’est la beauté qui se trouve dans les âmes qu’il tiendra pour plus précieuse que celle qui se trouve dans le corps. »
Hé oui.

Héloïse a une soixantaine d’années. Trente ans auparavant, elle s’est fait refaire le nez. Non qu’il fût difficile — il ressemblait assez à ce que fut celui de Juliette Gréco, avant qu’elle ne décidât, elle aussi, d’en changer —, mais elle sentait qu’elle serait plus heureuse avec un petit nez retroussé.
Mais voilà : trente ans durant, son visage a continué à évoluer en fonction de son ancien nez — qui s’harmoniserait tout à fait à ses traits d’aujourd’hui. Et le petit nez mutin fabriqué par le chirurgien jure terriblement dans ce visage qui s’est équilibré autour du souvenir de ses anciens traits.
Sans compter que ce qui fut tissu cicatriciel finit par remonter en surface, avec l’âge…
C’est ce qui amène les fanatiques de la chirurgie esthétique à modifier, et remodifier sans cesse, le visage qui ne cesse de se mouvoir autour de ce qu’il fut et qu’il n’est plus. Après le nez, les yeux, les lèvres, les pommettes — jusqu’à ce que l’on en arrive à Michael Jackson ou Donatella Versace. Le monstre naît de la quête de perfection.donatella-versace-son-effroyable-transformation-physique-en-14-photos

Héloïse n’aurait jamais dû chercher à modifier son visage : il suffit en fait d’attendre, et tout se met en place au fil des années, c’est rassurant pour celles et ceux qui ne sont pas des gravures de mode à vingt ans et qui acquièrent une vraie personnalité au fil des ans — voyez ces acteurs et actrices qui n’ont vraiment de succès qu’avec l’âge, et enterrent celles et ceux qui ne comptaient que sur leur joli minois. Leonardo Di Caprio a résisté à l’envie de perpétuer l’adolescent-adulescent qu’il fut.anigif_enhanced-23017-1408383816-8 Il a accepté de devenir cette masse de talent qu’il est aujourd’hui. Il joue même à s’enlaidir, de film en film — parce qu’à chaque fois, c’est le talent qui surnage, et de plus en plus haut.the-revenant-de-alejandro-gonzalez-inarritu_5511879

Allons plus loin. En fait, c’est une chance d’avoir un nez, une bouche ou des yeux particuliers. On se rappelle la scène célèbre où Ursula Andress sort de l’onde comme Vénus.850c63c53cb320c262a6ad92fa82c05bDans le roman, elle est nue, et se cache d’abord le visage : « Le nez était cassé, vilainement cassé, écrasé comme celui d’un boxeur. » James Bond, qui n’est pas plus intelligent qu’Héloïse, se demande aussitôt « pourquoi elle ne s’était jamais fait arranger son nez cassé ». Mais Fleming, qui vaut bien mieux que ce que les films en ont fait, lui fait dire quelques pages plus loin : « Il aimait son nez cassé. Il aurait regretté qu’elle ne fût qu’une fille parfaite parmi d’autres belles filles. » En fait, le romancier tout-puissant réalise en quinze pages ce que la nature met des années à concrétiser sur un vrai visage — la mise en harmonie de traits apparemment disharmonieux. Il faut dire qu’Honeychile Rider (quel nom !) a une qualité que bien des filles parfaites n’ont pas : elle est une vraie héroïne. Elle est perfection morale, dans son genre. Et c’est bien tout ce qui compte, me souffle Platon, qui aimait beaucoup Ian Fleming. Pas la beauté fugace d’Alcibiade, mais la beauté intérieure de Socrate, le plus laid et le plus beau des Grecs.

Jean-Paul Brighelli

107 commentaires

    • votre « on » impersonnel, je le comprends comme un « je » !
      Et, Maître, not’ bon Maître, que nous aimons tous, et dont nous savons apprécier chaque billet, pour ses qualités propres, avant cette cruche de Leo, il y a eu l’immense Marlon Brando …
      Et dans le genre « Johnny Handsome » je préfère encore Depp, pour avoir eu l’idée géniale de s’inspirer de Keith Richards pour son personnage de pirate.

  1. Ahah! Pour ça que je n’ai jamais changé mes cheveux blancs ni mes dents jaunes, à une époque où tout le monde (dixit ma dentiste) se les blanchissait artificiellement. J’ai répondu qu’il y avait, à mon avis, une harmonie dans l’évolution du physique, qui faisait qu’une vieille peau teinte et passée au Ripolin paraissait finalement bien plus vieille que quelqu’un qui acceptait les années avec leurs conséquences. C’est un peu le même principe que la statue médiévale espagnole « retapée » à l’acrylique fluo. Je ne dis pas que je ne préférais pas mon look, plus jeune, mais d’abord, au fond, je m’en tape, et ensuite, les artifices, de même que les bijoux, attirent l’attention, y compris et surtout sur les éléments les plus regrettables. J’avais beaucoup aimé le Banquet. Il faudra que je le relise.

  2. Faut être prof de lettres pour faire ainsi l’improbable grand écart entre Platon et Bond!
    Il est vrai que la beauté n’est pas toujours là où on l’attend.

    • Non, tout prof de lettres n’a pas une telle souplesse! Il n’y a que JPB (professeur) pour avoir un tel talent et c’est sans flagornerie, dans ce billet vous avez un petit échantillon de sa virtuosité…Imaginez ses cours avec l’accent!

    • Mais n’y a pas de grand écart. Platon est présent,parmi nous;il nous éclaire sur Bond,ur tout.

      Rappelez vous le »Cours de latin pour grands débutants »était la même idée.Les catégories du droit romain nous aident à comprendre notre époque.

      Grand écart,grand écart… vous vous êtes mis à reluquer les petits rats ?

      • Notre droit actuel est une actualisation du code napoléonien, lui-même directement pompé(e) sur le droit romain ! rendons à ces z-arts etc …

        • J’ai dit droit romain;c’est une erreur.
          En fait,dans son cours de latin pour grands débutants,le Maître s’intéresse aux mots latins qui désignent le peuple.

          Cette réflexion est nécessaire pour comprendre les débats d’aujourd’hui sur peuple,populisme etc.

          Quant au Droit romain,il s’enseigne encore aujourd’hui dans les Facultés de Droit-ce qui coûte un pognon de dingue aux créateurs de richesse;je vous le rappelle,par pur sadisme.

  3. JP, vous dékhonnez complètement dans ce billet ! Pourquoi ne pas jouer à cache-cache avec ses imperfections, si on en a les moyens, pour échapper à ce qu’on est ? Regardez Dudu ! Il s’est fait retirer la moitié du cerveau pour ressembler à Lormier et ça a réussi.
    Non, sérieux ! Je pense que les vieux qui sont rétifs à la chirurgie esthétique, ne le sont pas pour des raisons financières; ils voient l’avenir avec encore plus de tristesse, car le changement leur fait horreur. Dieu merci, ils crèvent, et disparaissent au profit de jeunes dans mon genre, vieux en puissance.

    ps: Je vais voir cette expo dimanche prochain avec ma cousine Elodie:
    https://www.louvrelens.fr/exhibition/amour/
    sur le thème de l’amour justement au programme des épreuves de français aux concours.
    Il semblerait que le Louvre Lens délaisse pour un temps les grandes expos monographiques (Les frères Le Nain, l’année dernière par exemple) au profit d’expos thématiques, sans craindre de dépasser ses limites chronologiques puisque l’expo s’étire du « péché originel » disent-ils jusqu’à la fin du XXème siècle.
    Quand les expos me plaisent vraiment, j’y retourne une deuxième fois…alors, si vos pas vous mènent à Lens, faites-moi signe !

    • Rend-toi également au Jacquemart-André, (tu as jusqu’au 28 Janvier 19) pour admirer les oeuvres de Caravage, de ses amis et de ses ennemis – Ne loupe pas ça, ce serait impardonnable.
      Véritable performance que cette expo, compte tenu de la difficulté qui est de réunir les quelques toiles du maître (il semble qu’il en manque au moins une et elle est exposée à Dublin). Après la suite de ton programme…

    • Et moi j’ai visité une « Cour des miracles » Brueghélienne !

      PS Brueghélienne n’est pas une allusion au fameux professeur de français qui officiait circa l’an 2000.

  4. Un petit haiku de circonstance et je vous laisse tranquille:

    « Sous l’ombre du cerisier
    je compte les feuilles mortes
    et je contemple ma peine »
    (Kobayashi Issa)

  5. Je me souviens avoir étudié La Chartreuse de Parme quand j’étais élève en classe de troisième en 1985 puis Le Banquet en cours de grec ancien l’année suivante (donc en VO).
    Aujourd’hui un jeune français doit attendre la prépa pour étudier de telles oeuvres….le niveau monte….merci EDNAT….

      • Vous estimez peut-être qu’il vaut mieux étudier Christine Angot en troisième et Marc Lévy en seconde…..

      • Axiome : un prof a toujours raison, car il est le seul habilité à parler d’instruction !
        Lemme : un misérable profane ne peut comprendre l’EdNat ! 😉

  6. La purge platonicienne et son fameux dualisme corps esprit, une vieille rengaine critiquable et dépassée.
    Les taupins de France et de Navarre vont encore souffrit.
    Et les profs leurs diront : vous me remercierez plus tard !

  7. Chose curieuse,j’étais persuadé que Lauren Bacall était plus jeune quand elle tourna Key Largo (1948) que quand elle tourna To have and have not (1948)..
    Beaucoup plus « jeune fille »,une espèce d’innocence…

    L’âge de l’actrice n’est pas l’âge du personnage.

    Je suis tombé sur ce pot-pourri- ou plutôt kaléidoscope merveilleux du « look »;pour en jouir,il faut seulement couper le son qui est affreux .

    https://www.youtube.com/watch?v=s59gcsUIQJQ

    Vieille peau:quand on est une jeune peau s’ébattant avec une autre jeune peau on pend du plaisir mais pas assez.

    Il faut être une vieille peau (Centrophorus granulosus) pour apprécier pleinement le contact avec une jeune peau. Mais hélas,les jeunes peaux ne s’attachent guère aux vieilles.
    L’acteur se farde,se grime;le maître de la lumière et des ombres fait des miracles;ce que vous voyez (ou croyez voir) à l’écran,vous ne le verrez jamais dans le « vrai » monde.

    elimal nous dit que le Maître , à trente ans , était un Narcisse.

    Le narcissisme,ça va bien quand on est jeune;un sexagénaire narcissique…c’est inconcevable;ou alors il faut qu’il soit horriblement malheureux.

    Dorian Gray,être de fiction.

    Son portrait vieillit très mal;s’y lisent tous ses vices,toutes ses turpitudes.Comment s’y prend-on pour devenir un beau,un noble vieillard,une noble vieille dame ?

    Au cinéma,on regarde;les personnages,eux,
    se regardent .
    Ce qui est rarissime,c’est quand on a l’impression que notre regard sur le personnage A coïncide exactement avec le regard que le personnage B pose sur A.
    Je vais rarement au cinéma;je ne connaissais pas du tout la jeune Alice Isaaz;dans Mademoiselle de Joncquières ,son visage apparaît d’un seul coup, occupe l’écran-un idéal platonicien (j’ai eu l’impression,l’illusion peut-être que la salle était saisie comme moi car le sublime,ça secoue,surtout quand on n’est pas préparé.)

    Et tout de suite après ,ce qu’on voit (si j’ose dire) c ‘est le regard du marquis des Arcis sur Mademoiselle de Joncquières.
    A ce moment là ,j’ai eu l’illusion ou la certitude que le regrad du Marquis sur la demoiselle était exactement le même que le mien.(une coïncidence point par point et en quelque sorte éidétique.)

    [Comme dirait la lady Gaga des mathématiques,c’est vachement dur de « représenter » un regard.Quand on dit the « look » à propos de Lauren Bacall, de quoi parle-t-on ? Un regard ce n’est pas que des yeux,c’est aussi un visage-et alors le visage…. on me dira cliché qui sent la vinasse ,
    alors j’arrête.]
    Quand,à la fin,je me suis remémoré le film,il m’a semblé que le dénouement était déjà inscrit dans le regard du marquis. (Heureusement,je n’avais pas lu Jacques le Fataliste ou pas en entier.)

    Platon ,dépassé ?…5 solides;il a oublié les nibards.

  8. @Lormier, vous me prêtez des mots que je n’ai pas eus , vous avez interprétez mes mots mais cela ne m’agace pas , j’en suis plutôt affligée et c’est bien dommage . Je préfère quand vous citez les commentateurs dans leur texte exact et non pas avec votre interprétation,vous êtes alors plus agréable à lire.Y a-t-il un dialogue possible quand le commentaire est déformé?
    J’apprécie votre regard sur le film  » Mademoiselle de Jonquières », je ne vais plus au cinéma depuis plus de vingt ans mais le peu que j’ai lu à propos de ce film est assez bien résumé dans vos mots. Mots à travers lesquels vous faites apparaître l’image de Lauren Bacall et je vous en remercie.

      • Sur le narcissisme,il faudrait que je remonte assez loin…et je suis plutôt paresseux;puisque vous me dites que j’ai déformé que vous n’avez pas dit cela,j’ai dû faire un mélange;à l’avenir je serai plus circonspect,je ne vous citerai pas de mémoire.

        Quant à Lauren Bacall…j’ai peine à croire que j’aie réussi à l’évoquer par des mots…si vous avez regardé Youtube,c’est plutôt ça qui vous a ramené son souvenir.

        Mademoiselle de Joncquières,à part l’actrice qui joue la demoiselle,c’est pas extraordinaire;vous qui êtes si sensible aux intonations,vous trouveriez sans doute comme moi que Cécile de France (pas franchement mauvaise,loin de là) a parfois et même souvent des intonations pas du tout 18ème,ce qui rompt le charme.

        • Je ne reviendrai pas sur mes propos précis que j’ai parfaitement en mémoire cela serait inopportun mais je suis très sensible au fait que vous fassiez amende honorable et vous en remercie. Vous évoquez Lauren Bacall en citant deux de ses films cela suffit à la faire apparaître. Je n’ai pas regardé la vidéo en lien … Quant au film mademoiselle de Joncquières, je ne me prononcerai pas sur l’absence de justesse dans les intonations, n’ayant pas vu et n’en ayant pas l’intention mais je fais confiance à votre « jugement ». Votre intuition ne vous a pas trompé j’y suis effectivement très sensible.

          • « Je ne reviendrai pas sur mes propos précis que j’ai parfaitement en mémoire cela serait inopportun »;

            pour moi,ce serait très opportun.

            « Votre intuition ne vous a pas trompé  »

            Mon intuition ?
            Mais non:vous êtes capable d’entendre les intonations du dugonguien (en disposant seulement du corpus écrit);j’en déduis facilement que vous êtes sensible aux intonations.

            Et puis,comment devient-on polyglotte ?

          • Il semble que nous fréquentions ce blog à des horaires identiques.

            Pourquoi une telle question « Et puis,comment devient-on polyglotte ? » qu’est-ce qui vous fait croire que j’en ai la réponse?

            Quelle signification donnez-vous à ce terme? polyglotte signifie-t-il parler plusieurs langues couramment(je préfère le terme anglais fluently) où maîtriser les bases de plusieurs langues permettant l’aisance dans une conversation courante

  9. Il semble que nous fréquentions ce blog à des horaires identiques.

    Pourquoi une telle question « Et puis,comment devient-on polyglotte ? » qu’est-ce qui vous fait croire que j’en ai la réponse?

    Quelle signification donnez-vous à ce terme? polyglotte signifie-t-il parler plusieurs langues couramment(je préfère le terme anglais fluently) où maîtriser les bases de plusieurs langues permettant l’aisance dans une conversation courante

      • Vous parlez russe,hongrois,citez Shakespeare…

        Pour parler une langue étrangère,il faut entendre la voix de l’étranger,en particulier, les intonations.

        Quand un homme politique parle une langue étrangère,il ne change pas de voix (car il n’est pas capable d’entendre une autre voix que la sienne propre.)

        Quand Chirac parlait anglais,j’entendais du chiraquien;même rythme,mêmes saccades.

        Quand Macron parle anglais ,j’entends du lycéen appliqué.

        PS 1
        Flo (qui s’amuse à jouer la comédie du dépit ) a écrit:Lormier n’aime que les polyglottes.

        PS2 sur la graphie
        a)Will Self (que vous connaissez peut-être) a écrit une nouvelle qui se situe en grande partie dans un village nommé « ;Inwardleigh »;la terminaison « leigh » est fréquente dans les toponymes;Inwardleigh se prononce exactement comme l’adverbe « Inwardly » (vers l’intérieur),à l’intérieur-je mets la traduction pour ceux qui liraient « par dessus nos épaules »).

        Pourquoi donner un tel nom à un village ? Parce que les
        personnages sont repliés sur eux-mêmes.

        b) Un chef d’orchestre japonais (Nagano,je crois) est parti faire carrière aux Etats Unis.

        Quand il a été annoncé qu’il venait faire une tournée au Japon, les journaux ont transcrit son nom en caractères katakana (essentiellement réservés à la transcription de noms ou mots étrangers).

        C’était une façon très efficace de signifier qu’il n’était plus japonais.

        Foujita n’a jamais pu retourner durablement dans son pays natal.

        PS3 Si le Maître vous demande: »vous voulez un whisky ? » que lui répondez-vous ?

        • Donc vous insistez sur la question: « Et puis,comment devient-on polyglotte ? » je vous répondrai volontiers mais il faudrait que je vous en livre beaucoup sur mon parcours et vous comprendrez que cela n’a aucun intérêt pour ce blog… il me semble que c’est vous qui citez Shakespeare , je n’en ai cité que des répliques qui sont dans le langage courant aujourd’hui.
          Cependant je vous répondrai que la volonté de lire un auteur hors d’une traduction (qui s’avère toujours un peu réductrice ) conduit à apprendre une autre langue que la sienne. La lecture en « vo » permet de percevoir des émotions, des subtilités qu’aucune traduction aussi excellente soit-elle n’est capable de retranscrire. Ainsi peut commencer « the polyglottism ».
          Je ne vous contredirai aucunement sur le fait que « Pour parler une langue étrangère,il faut entendre la voix de l’étranger,en particulier, les intonations. »

          vous écrivez : « Pourquoi donner un tel nom à un village ? Parce que les
          personnages sont repliés sur eux-mêmes. » on peut supposer en effet qu’un jeu de graphie peut permettre de renforcer une impression, un sentiment ou une attitude et conférer au texte une force que le mot dans sa forme initiale ne donnerait pas… Nombre d’auteurs savent jouer ainsi avec la musique, la force des mots et leur ordre, n’ a-t-on pas mentionné Joyce il y a peu (un maître en la matière) et que dire d’Artaud entre autres ?
          En matière d’intonation très particulière je ne saurai que vous conseiller la lecture (plus exactement re-conseiller car je vous l’avais mentionné avant les vacances) de « Solus ad Solam » de d’Annunzio , version italienne (je ne crois pas qu’il en existe une traduction) La musique et les tableaux de ce texte sont superbes.
          Quand à la question subsidiaire de votre ps3 je suis tentée de vous répondre: à votre avis?
          Mais ma réponse est que je déclinerai l’offre.En matière de Whisky , j’apprécie les « Islay » et les  » japonais », herbacés ou tourbés , à chacun son mauvais goût…

          • J’aurai du passer à la ligne entre « je déclinerai l’offre » et « en matière de whisky (sans majuscule) » au cas où vous en auriez une interprétation particulière telle que vous en être expert… sourire

        • Flo (qui s’amuse à jouer la comédie du dépit )

          Non. Nous en étions restés à ce que j’en attende seulement beaucoup trop de vous passionnément.

          Pour parfaire le tableau et au-delà d’un fight de nanas que vous espéreriez et dont l’idée de vous voir vous languir n’est pas non plus pour me déplaire, voudriez-vous qu’à l’avenir je m’emploie un peu plus à forcer le « trait » de notre loi (« de notre loi », c’est fort, non ?), avec la gouaille de Cécile de France et qui n’est pas le ton XVIII ème ?

          • Ah ! Lormier serait adepte du « Fight Club Marivaudé » ? Une version frenchie mixte du célèbre film du genre garçon only avec Brad Pitt et Edward Norton ?

          • Avec pour titre très évocateur virant à la torture pour la triste et faible d’une chair masculine : »Fight club des langues appliquées ».
            Tout un programme..

          • Est-ce que tout ceci peut rester un jeu ?

            Pour moi,en tout cas,c’était un jeu,rien de plus.

            Mais me relisant,je me rends compte que « jouer la comédie » peut s’entendre gravement.

  10. Devinette:

    Si vous êtes une femme et que le Maître vous dise: »Voulez-vous un whisky ? »
    que lui répondez-vous ?

      • Léopoldine vient chez le Maître parler de sa dernière copie.

        LM Voulez-vous un whisky,Léopoldine ?

        Léopoldine:Oh,juste un doigt.

        LM Un doigt ? Où voulez-vous que je vous le mette ?

  11. La beauté, l’amour…C’est toujours un plaisir de vous lire sans forcément commenter. Et le désir ? ce truc mystérieux, incompréhensible et inattendu, ne mériterait-il pas un billet ?

    Quant à Juliette Gréco, pour l’avoir percutée de plein fouet, à pied je vous rassure, dans la foule et m’être trouvé nez-à-nez avec elle, son nouveau nez bien que déjà ancien était fort beau et décorait joliment son visage aux traits réguliers, harmonieux et surtout, féminins. Le nez, appendice masculin ?

  12. Alors que nous allons vers une sorte de continuum entre l’homme et le protozoaire en passant par la femme et le cobe de Buffon, le Banquet de Platon est définitivement largué.

    C’est vers un Eros du continu que nous devrons orienter notre pensée en acte et ce n’est pas de pauvres binarités multiples qui pourront y pourvoir.

    Kisykhol ?

  13. Un Eros du continu avec ou sans des sauts quantiques ? Je ne dis pas cela pour encourager les kangourous du désir …

      • La métaphore tout un poème ! En 14/18 on aurait parlé érotiquement de la Grosse Bertha ! Mata Hari sert beaucoup en ce moment pour les oculistes – en effet elle jouait double jeu et avec elle on en prenait plein la vue !

  14. Je demande aux experts du blog de tenir un conciliabule, de se réunir en symposium dont les résultats seront certes aussi importants que la controverse de Valladolid.
    Le dernier album posthume de Johnny Hallyday « Mon pays c’est l’amour » ouvre de vastes perspectives thérapeutiques et politiques dont les philosophes n’ont pas encore compris la portée.
    Mais sur « Bonnet d’âne » notre maître es-choses de l’amour JPB peut tout expliquer – en latin en grec et même en français si besoin est !

    • Qui aurait cru que ce chanteur avec ce nom atroce sorti de derrière un fagot d’un bûcher de Salem serait le dernier philosophe qui compte du siècle ?

      Finalement Johnny aura été le dernier des Gaulois et le premier des Américains !

  15. Littérateurs, et penseurs qui raisonnent faux, et archi-faux :
    Platon, Montaigne, Rousseau
    Penseurs justes :
    Aristote, Blaise Pascal, Montesquieu
    Aristote nous a délivré de Platon et de son inepte monde des idées, de ses hermaphrodites et de sa cauchemardesque république.
    Mais visiblement, cette nouvelle n’est pas parvenue jusqu’à cette agora.

    L’archétype du penseur faux reste vraiment Rousseau, avec sa célèbre tirade
    L’homme est né libre et partout il est dans les fers
    Comme Rousseau n’a jamais assisté à la naissance de l’humanité, il affirmait donc sans preuve.
    Mais visiblement, cela ne l’empêchait pas de bavasser.
    On en connait plein d’autres faits de la même argile.

    • Heu… Montaigne et Rousseau dans le même sac, vous êtes sûr ?
      Quant à la République de Platon, elle est partout en exercice — que croyez-vous que soit le monde d’Orwell, sinon un cauchemar platonicien ? Et Orwell, nous y sommes. Jamais nous n’avons été plus loin de Montesquieu.
      Cela dit, je supporte mal Rousseau — mais c’est affreusement personnel. Voir
      https://www.causeur.fr/rousseau-smartphone-selfie-32486

      • Merci de votre réponse
        Il s’agit d’une outrance, à but purement polémique
        Mais Polemos est le père de toutes choses, d’après Héraclite

      • Je ne vous comprends pas JPB, vous qui avez été élevé au lait du roman national de la IIIème République pendant votre prime jeunesse, d’avoir échangé Jean-Jacques contre Karl sur les barricades de 68 et leur universalisme fraternel .
        Moi, j’aime bien Rousseau, contrairement à vous, qui n’êtes qu’un rationaliste froid et ricaneur.
        Rousseau c’est le patriote amoureux de la nation, intimidé mais fier d’être ce petit « citoyen de Genève » perdu à Paris au milieu des affreux mondialistes voltairiens.
        Inconciliables !

    • Je ne puis supporter que l’on adresse une quelconque critique à l’égard de Montesquieu, phare de la pensée humaniste.
      Na.

    • « Mais visiblement, cette nouvelle n’est pas parvenue jusqu’à cette agora »

      Et quand j’appelle à un Eros du continu, je fais référence à Aristote ou à Jean-Edouard Leclerc ?

      Y’en a des qui patouillent dans le pâté. J’te jure !

      • Votre aristotélisme n’est-il pas quelque peu thomiste ?

        Vos lecteurs se souviennent de la promesse d’un exposé sur le manque de chaleur (communément appelé froid)-d’autant plus que vous y fîtes une allusion subliminale avec votre « ouragan humide ».

        Sovvotrerespèt,vous serait-il possible de remettre sur le tapis vos commentaires sur le studio Harcourt,les lentilles de Fresnel car ,en l’absence d’appareil critique…

  16. Des nouvelles du Continent

    « Paris : un automobiliste prend une bouche de métro pour un parking »
    (Le Point)
    Toute analogie avec les comportements homosexuels de cette Nouvelle Babylone, pécheresse et vicieuse, sera combattue…farouchement…uhuhu !

    • Marcel Campion commente : Ces salauds de pédés ont déjà bouché ma grande roue avec leurs déjections ! Tous scatophiles …

    • Je ne comprends pas que le robot-censeur laisse passer les commentaires orduriers de Marcel Camion, n’est-ce pas délicat Hervé ?

  17. UNE du Fig’ ce jour:
    « Aquarius : les 58 migrants débarqueront à M… ( O p…) alte. »

    Ouf. Failli avaler mon single de traviole.

    • En l’absence d’appareil critique…je ne peux être plus précis,mais le Maître pensait que le modèle était une Irlandaise du nom de…

  18. Le maître de la lumière et des ombres

    ( en cinématographie)
    http://www.ina.fr/video/DXC9706040708

    On a surnommé Lauren Bacall « The look »;ce regard ,ce n’est évidemment pas une paire d’yeux,c’est tout un visage,et ce visage,une composition;sans une disposition extrêmement savante des sources lumineuses, »The look » n’existerait pas.
    (Il est assez rare,que look,substantif,désigne le regard;c’est beaucoup plus souvent ce qui apparaît au regard,ce qu’on voit.)

  19. Le 25 septembre 2018 à 10 h 32 min, Vogue a dit :
    « … Le nez, appendice masculin ?… »

    1)Ayant perdu sa belle « Jumbly girl » le Dong se fabrique une lampe qu’il installe sur son nez;s’éclairant ainsi,il erre toute la nuit ,non sans gémir.

    « Lonely and wild — all night he goes, —
    The Dong with a luminous Nose! »
    Edward Lear.

    2)Dans le petit film ci-dessous,on constate que le nez est (du moins chez la femme) un appendice féminin.
    You may try it at home but don’t expect success the first time round.
    On peut essayer chez soi mais il ne faut pas espérer le succès dès la première tentative.

    https://fr.xhamster.com/videos/have-you-ever-seen-a-nose-job-3331395

  20. Nose job:rhinoplastie,chirurgie esthétique du nez.

    Chirurgie plastique du pied :footjob ?

    Non: foot lift;formé par imitation de face lift:chirurgie esthétique du visage.
    to lift:soulever,tirer vers le haut.

    Est-ce à dire que le pied est assimilé à un visage ?

    « 1960s pop princess Sandie Shaw reveals ‘divine’ new feet after dramatic surgery
    By SARA NATHAN , 21 September 2010

    She strode to fame as the barefoot pop princess of the 1960s.
    So perhaps it’s no surprise that Sandie Shaw has eschewed the facelifts favoured by other stars of her era – and opted for a dramatic ‘foot lift’ instead. »

    https://www.dailymail.co.uk/tvshowbiz/article-1313780/Pop-princess-Sandie-Shaw-reveals-divine-new-feet-dramatic-surgery.html

  21. Mais enfin ce Platon dont on parle tant ici et que je n’ai pas l’honneur de connaître, était-il bon chirurgien esthétique ? Où officiait-il ? Au Brésil ?

    PS Merci à Lormier, depuis que je prends le pied de Meghan à mon compte, je me sens moins bête ! Je croyais les royalistes des bêtes à cornes, non ! ce sont des bêtes à pieds …

  22. Leonardo di Caprio est né saltimbanque ; visiblement à la cour des Windsor il leur manquait un comédien surtout depuis que défunte lady Diana était passée sous un pont.

    • j’espère que vous avez eu le bonheur de la voir sur scène… Une très belle et très grande dame! Et que dire de la musique de sa voix !

  23. J’ai eu une copine qui était avec la soeur d’Ursula Andres à l’école d’infirmières à Berne. Je préférais la soeur à Ursula. Je les ai vues toutes en bikini avant vous tous !

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