Mardi matin, la presse entière bruit de la rumeur de la rentrée. Sur BFM.TV, sourires heureux ou légèrement anxieux de bambins sur le chemin de l’école — et, en dessous, en tout petit, dans le flot des nouvelles tombées sur les téléscripteurs, l’annonce du suicide d’un prof de technologie (STI2D, comme on dit dans le jargon de l’Education Nationale) qui a préféré en finir plutôt que de participer encore une fois de plus, une année de plus, à cette grande mascarade qu’est devenue l’Ecole de la République. Il n’y aura pas de pré-rentrée pour lui.
Avant de mettre fin à ses jours, Pierre Jacque s’est fendu d’une longue lettre à ses camarades du SNES, expliquant les raisons pédagogiques de son geste. Et je préfère ne pas penser à l’angoisse des collègues qui ont reçu ce mail et se sont précipités — trop tard : je les salue, tout SNES qu’ils soient, parce qu’ils ont exemplairement réagi en mettant en ligne ce courrier désespéré et désespérant.
Le voici — je le commenterai plus bas.
« Le 1 septembre 2013
De Pierre JACQUE
Enseignant d’électronique
Objet : Evolution du métier d’enseignant.
A ma famille, à mes proches
et à tous ceux que mon témoignage intéressera.
« Je vous fais part de ma décision de ne pas faire la rentrée scolaire 2013. En effet le métier tel qu’il est devenu au moins dans ma spécialité ne m’est plus acceptable en conscience.
« Pour éclairer ma décision je vous décris succinctement mon parcours personnel. Je suis devenu ingénieur en électronique en 1982 à l’âge de 24 ans. Ma formation initiale et surtout mon parcours professionnel m’ont amené à exercer dans la double compétence « hard » et « soft ». Le métier prenant et difficile m’a toujours convenu tant que j’avais le sentiment de faire œuvre utile et d’être légitime dans mon travail. Passé la quarantaine la sollicitation de plus en plus pressente d’évoluer vers des tâches d’encadrement et le sort réservé à mes ainés dans mon entreprise m’ont incité à changé d’activité. En 1999 j’ai passé le concours du capet externe de génie électrique et j’ai enseigné en section SSI et STI électronique. Le choc pour moi fut brutal de constater la baisse de niveau des sections techniques en 18 ans passé dans l’industrie notamment pour la spécialité agent technique (niveau BTS ou DUT suivant les cas). Même si le niveau enseigné était bien bas de mon point de vue, ma compétence était au service des élèves et je me sentais à ma place. Une difficulté était quand même le référentiel applicable (le programme) datant des années 80, ambitieux pour l’époque et en total décalage avec le niveau réel des élèves des années 2000. Une réforme semblait souhaitable pour officialiser des objectifs réalistes et orientés en fonction des besoins du marché du travail.
« Puis vint la réforme de 2010 mise en place par Luc Chatel et applicable à la rentrée 2011. Pour le coup, le terme réforme est faible pour décrire tous les changements mis en place dans une précipitation totale. L’enseignement des métiers est réduit à peu de choses dans le référentiel de 4 spécialités seulement qui constitue des « teintures » sur un tronc commun généraliste d’une section unique appelée STI2D qui rentre bizarrement en concurrence avec la section SSI. L’électronique disparait purement et simplement. En lieu et place il apparait la spécialité « Systèmes Informatiques et Numériques ». Cela ne me pose pas de problème personnel, je maitrise bien le domaine et je l’enseigne même plus volontiers que les classiques problèmes de courant de diode ou de montages amplificateurs. Je me pose quand même la question de la compétitivité de notre pays dans le domaine industriel avec un pareil abandon de compétence. La mise en place de la réforme est faite à la hussarde dans un état d’affolement que l’inspection a du mal à dissimuler. Entre temps le gouvernement a changé sans que les objectifs soient infléchis le moins du monde ou qu’un moratoire soit décidé, ne serait-ce qu’à cause du coût astronomique de cette réforme. En effet il aura fallu réorganiser l’implantation de tous les ateliers de tous les lycées techniques de France, abattre des cloisons, en remonter d’autres à coté, refaire tous les faux plafonds, les peintures et renouveler les mobiliers. Ceci est fait à l’échelle du pays sans que la réforme ait été testée préalablement dans une académie pilote. Début 2011, l’inspection nous convoque en séminaire pour nous expliquer le sens et les modalités de la réforme ; il apparait la volonté de supprimer toute activité de type cours ce qui est la radicalisation d’une tendance déjà bien marquée. On nous assène en insistant bien que l’élève est acteur de son propre savoir, qu’il en est le moteur. Pour les spécialités, donc la mienne SIN entre autre, cela signifie qu’une partie conséquente de l’activité sera de type projet. A l’époque les chiffres restent vagues, il est question de 50% du temps au moins. La nature des projets, la façon de les conduire, la façon de les évaluer ne sont pas évoquées et les questions que posent les enseignants à ce sujet restent sans réponses, nous serons mis au courant après la rentrée de septembre. En attendant l’inspection nous fait entièrement confiance pour continuer comme d’habitude. Je fais remarquer qu’il ne faudra pas tarder car nous préparons les élèves au bac en deux ans et que la connaissance des modalités d’examens est incontournable rapidement après la rentrée pour un travail efficace, c’est-à-dire sans perte de temps. Lors de la réunion suivante, après la rentrée 2011, l’inspecteur répond un peu agacé à la même question « que notre travail c’est d’enseigner et que l’évaluation verra après » (sic). En attendant le travail devant élève est commencé et moi et mes collègues travaillons à l’estime. Le manque de matériel se fait cruellement sentir dans mon lycée, les travaux nécessaires ne seront faits qu’à l’été 2012. Lors d’une réunion aux alentours de février il nous est demandé pour la prochaine réunion d’exposer l’état d’avancement de la réforme et si possible les projets envisagés ou mieux déjà mis en œuvre. A ce moment je viens juste de recevoir un premier lot de matériel et je ne dispose du logiciel correspondant que depuis novembre. La pression amicale mais réelle pour commencer les projets va aller augmentant.
« J’ai un groupe de 16 élèves et un autre de 15 dans une salle qui est déjà trop étroite pour recevoir proprement 14 élèves en travaux pratiques et avec un matériel réduit qui ne me permets qu’un choix très restreint de sujets. La phase passée en projet sera cauchemardesque pour l’enseignant et la fraction d’élèves sérieux. Le dernier mois de cette année de première sera passé en activités plus classiques. A la rentrée 2012 les élèves sont maintenant en terminale, j’ai les tables de travail prévues dans une salle provisoire de 80 m2 au lieu des 140 m2 prévus. Il est difficile de bouger, le travail en travaux pratiques reste possible et je couvre ainsi la partie communication réseau de référentiel au moyen d’un logiciel de simulation. Je ne dispose pas du matériel support. On me bricole une salle de 150 m2 à partir de deux salles de cours séparées par un couloir et j’attaque les projets dans ces conditions. Le couloir sera abattu aux vacances de février.
« Pendant ce temps nous avons appris que la note du bac porterait uniquement sur le projet final est que la note serait constituée de deux parties égales, une attribuée par un jury en fin d’année suite à une soutenance orale avec support informatique, l’autre attribuée par l’enseignant de l’année au vu du travail fourni par les élèves. Les critères d’évaluation portent principalement sur la gestion de projet et la démarche de développement durable. Il est explicitement exclu de juger les élèves sur les performances et la réussite du projet. Ceci appelle deux remarques. La première est que les critères sont inadaptés, les élèves sont incapables de concevoir et même de gérer un projet par eux-mêmes. De plus la démarche de développement durable est une plaisanterie en spécialité SIN où l’obsolescence programmée est la règle. Comment note-t-on alors les élèves ? A l’estime, en fonction de critères autres, l’inspection le sait mais ne veut surtout pas que la chose soit dite. Du coup cette note relève « du grand n’importe quoi » et ne respecte aucune règle d’équité. Elle est attribuée par un enseignant seul qui connait ces élèves depuis au moins un an et compte coefficient 6 ce qui écrase les autres matières. Cela viole l’esprit du baccalauréat dans les grandes largeurs.
« Je considère que ceci est une infamie et je me refuse à recommencer. L’ensemble du corps inspectoral est criminel ou lâche ou les deux d’avoir laissé faire une chose pareille. Cette mécanique est conçue dans une idée de concurrence entre les enseignants mais aussi entre les établissements pour créer une dynamique de très bonnes notes à l’examen y compris et surtout si elles n’ont aucun sens. Vous avez l’explication des excellents résultats du cru 2013 du baccalauréat au moins pour la filière technologique. Cela fait plus d’un an que je me plains à mon syndicat de cet état de fait. Pas un seul compte-rendu ni localement sur Marseille ni à un plus haut niveau n’en fait mention. Je suis tout seul à avoir des problèmes de conscience. Ou alors le syndicat est activement complice de l’état de fait, le responsable local me dis : « mais non Pierre tu n’es pas tout seul ». En attendant je ne vois aucune réaction et ce chez aucun syndicat. Que penser ? Soit nous sommes muselés, soit je suis le dernier idiot dans son coin.
« De toute façon je n’accepte pas cette situation. Je pense au niveau toujours plus problématique des élèves, autrefois on savait parler et écrire un français très convenable après 5 ans d’étude primaire. Aujourd’hui les élèves bachelier maitrisent mal la langue, ne savent plus estimer des chiffres après 12 ans d’études. Cherchez l’erreur. La réponse de l’institution est : « oui mais les élèves savent faire d’autres choses ». Je suis bien placé dans ma spécialité pour savoir que cela n’est pas vrai ! Les élèves ne maitrisent rien ou presque des techniques numériques d’aujourd’hui. Tout ce qu’ils savent faire est jouer et surfer sur internet. Cela ne fait pas un compétence professionnelle. Les médias nous rabattent les oreilles sur la perte de compétitivité du pays en laissant entendre que le coût du travail est trop élevé. Cette présentation pèche par une omission grave. La réalité est que le travail en France est trop cher pour ce que les travailleurs sont capables de faire véritablement. Et là la responsabilité de l’éducation nationale est écrasante. Qui osera le dire ? J’essaye mais je me sens bien petit. J’essaye de créer un maximum d’émoi sur la question. J’aurais pu m’immoler par le feu au milieu de la cour le jour de la rentrée des élèves (2), cela aurait eu plus d’allure mais je ne suis pas assez vertueux pour cela. Quand vous lirez ce texte je serai déjà mort.
Pierre Jacque
enseignant du lycée Antonin Artaud
à Marseille »
Pour bien comprendre ce qui a pu désespérer un prof consciencieux, aimé de tous (plusieurs tweets envoyés par certains de ses anciens élèves en témoignent), j’ai demandé à « Zorglub », un fidèle de Bonnetdane, et ex-prof du technique recyclé depuis deux ans en prof de maths, ce qui s’est passé dans cette profession. Je recopie tel quel son témoignage.
« Ce qui se passe en STI2D est une honte absolue, on y enseigne du vent (ce qui peut être utile pour faire tourner les éoliennes).
Les profs de STI étaient autrefois fortement spécialisés (génie civil, productique, construction, électrotechnique, électronique, physique appliquée, etc.). Chacun avec une licence et maîtrise très spécifique et des CAPET ou agreg différents.
« Ils sont désormais omniscients et enseignent (voui, mais sous forme de projet …) tout ce qui est en rapport avec le monde technique sans distinction.
« Comme si ça se pouvait !
« Un peu pareil qu’un prof d’anglais qui devrait enseigner l’espagnol (ben quoi c’est aussi une langue étrangère non ?).
« Les élèves de ces filières n’étaient en général pas d’un niveau éblouissant (euphémisme) en enseignement général, mais finissaient par acquérir quelques savoir faire techniques et un vague bagage technologique.
« Aujourd’hui on ne leur « apprend » plus rien et il passent deux ans à « découvrir en autonomie et sur des projets pluridisciplinaires en groupe » les hypothétiques relations entre écologie et industrie à travers les projets de développement durable (de lapin), l’analyse du cycle de vie, les cartes mentales de conscientisation de l’impact environnemental et autre fariboles.
« Plus de cours, puisqu’ils « s’autoforment » à partir de documents ressources académiques ou du web au fur à mesure du besoin, chacun à son rythme, relativement à ses centres d’intérêt et en suivant les nécessités rencontrées dans son projet !
« Les plus fous des pédagogistes associés aux plus intégristes des alter-mondialistes ont pris le pouvoir sur cette branche de l’enseignement.
« Besoin que je détaille les résultats ?
« C’est tellement violent que lors du bac il a été interdit aux profs de mettre des notes dans l’épreuve phare …
« Ils étaient seulement autorisés à transmettre un document avec des cases cochées à l’IPR qui a transcrit « ça » en notes (genre 13 ou 14 de moy académique qui reste encore secrète chez-nous) sans que les profs puissent savoir comment !
« De l’avis général, répondre vaguement à 15 % ou 20 % des question était largement suffisant pour obtenir la moyenne.
« Moi non plus je n’aurais pas supporté cette mascarade.
« Dans mon ancien bahut ce sont les collègues les plus nuls techniquement qui ont pris les choses en main, les autres ayant refusé de se les salir à couper la branche sur laquelle ils étaient assis.
« Bien entendu ils seront promus au grand choix et les autres voient disparaître avec dépit la filière STI qui fut celle de la réussite des gosses modestement intelligents, modestement ambitieux, issus de milieux modestes financièrement et culturellement à qui on donnait une vraie chance d’avoir un boulot de technicien après le BTS qui faisait normalement suite.
« Perso j’y étais très attaché et fier de voir des gosses finir par s’en sortir alors que tout les prédisposait à l’échec.
« Après STI2D, les élèves, qui sont lucides sur leurs aptitudes, ne demandent même plus à entrer en BTS et rentrent en fac de psycho, LEA ou autres conneries puisqu’ils savent bien qu’ils ne peuvent pas espérer rattraper le niveau … bac pro (en aucun cas pour la pratique mais guère plus sur les aspects techniques et technologiques) !
« C’est aussi un désastre économique qui s’annonce.
« La majorité des élèves de bac pro ont de réelles compétences pratiques mais rares sont ceux qui peuvent espérer acquérir en BTS des compétences théoriques suffisantes pour devenir réellement techniciens supérieurs et non pas seulement ouvrier qualifiés.
« Je me demande ouske les patrons vont les trouver dans quelques années, peut-être dans les « petites » écoles d’ingé ???
« Cette réforme est une honte et un désastre, pour les mômes, pour les collègues et pour le pays.
« Je survis pour avoir su fuir à temps ! »
Ultimes précisions.
Cette réforme est intervenue pour faire des économies — et pour ce faire, elle s’est appuyée (idéologie Chatel) sur les lubies des plus dégénérés des pédagogistes (idéologie Meirieu / Dubet). Ou, si l’on préfère, le démantèlement de l’Ecole de la République s’appuie à la fois sur les concordances européennes (nous étions les seuls en Europe à avoir une voie technologique, les autres pays ont une voie générale et une voie professionnelle — grâce à l’intégration des systèmes d’enseignement européen voulue par la convention de Lisbonne en 2002, nous rentrons dans le rang), la volonté libérale de destruction de toutes les institutions d’Etat, et les folies libertaires de tous ceux qui ont cru — sincèrement parfois — que l’élève construit lui-même ses propres savoirs — ce que Pierre Jacque souligne sauvagement.
Un récent rapport de la Cour des Comptes (mais de qui je me mêle !) préconise d’en finir avec l’aspect « disciplinaire » de l’Education, et de rendre tous les enseignants multi-spécialistes. Et pourquoi ne pas exiger qu’ils soient aussi doués d’ubiquité ?
Quant au fait que dans STI2D, les « 2D » signifient « développement durable », je ne le commenterai même pas. C’est comme si tout était dit : vous ajoutez « développement durable » à n’importe quel paquet de merde, et vous en avez fait un produit commercialisable. Mille merci à Sylvie Brunel qui a inventé le terme !
Le ministère se refuse depuis des années à publier des statistiques réelles sur les dépressions en milieu enseignant. Tous ceux qui se sont penchés sur la question savent que cette profession qui est, paraît-il, peuplée de feignasses trop payées et surchargées de vacances paie aux lubies des technocrates déments et des pédagogues fous un tribut monstrueux. Un sondage tout récent nous apprend que les Français sont de moins en moins satisfaits de leur école (3). Eh bien, qu’ils le sachent : les profs non plus n’en sont pas heureux — ils n’y sont pas heureux, et même, parfois, ils en meurent.
Jean-Paul Brighelli
(1) La lettre a été publiée sur le site du SNES-Marseille : http://www.aix.snes.edu/IMG/pdf/hommage_a_pierre_jacque.pdf
(2) Allusion au geste tout aussi désespéré de Lise Bonnafous, qui s’est immolée par le feu dans la cour de son établissement à Béziers en octobre 2011 : http://www.liberation.fr/societe/01012366684-a-beziers-un-lycee-toujours-a-vif
(3) http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2013/09/02/97001-20130902FILWWW00319-la-qualite-de-l-ecole-deplait-aux-francais.php
Tiens, voilà qui ne me remonte pas le moral après cette pré-rentrée lamentable. Merci quand même à vous Brighelli pour cette information qu’on se fera un devoir de diffuser le plus possible.
Antonin Artaud a vécu une grande partie de sa vie dans des asiles psychiatriques ; est-il raisonnable d’appeler ainsi un lycée technologique ?
P.S : Je vois une grande responsabilité dans la folie philosophique des déconstructeurs à la Michel Foucault d’avoir prôné la déraison plutôt qu’une saine appréciation par les actes et les faits.
Evidemment si l’objectif c’était de faire de l’Education nationale une illustration d’un conte de Poe (« le système du docteur goudron et du professeur plume ») qui se passe justement dans le sud de la France …
Le 17 juillet dernier j’ai fait une conférence à Paris – aucun membre de l’université n’était présent malgré mes invitations – où je parlais entre autre de Prosper Goubaux fondateur du lycée Chaptal, premier établissement technique de France (contre l’opinion de la Sorbonne qui interdira le titre de professeur à ses premiers maîtres) ; eut-il été raisonnable d’intituler cet établissement Collège Thomas Chatterton par pur romantisme littéraire ?
Pourtant Goubaux était écrivain lui aussi …
P.S Je précise que Chatterton se suicidera par dépit poétique.
Vous semblez croire Brighelli que l’aberration intellectuelle est l’apanage de l’université française contemporaine ; pourtant s’il y a un milieu où l’on peut délirer à loisir – en vase clos si je puis dire – c’est bien l’université !
Ce n’est pas nouveau …
Les professions intellectuelles sont par nature délirantes (hors de tout contrôle) ; Descartes invoquait le bon sens contre cette tendance. Lui-même d’ailleurs n’a pas manqué d’avancer des hypothèses farfelues en physique et en médecine (il était très obstiné et ne se rendait guère aux raisons des autres).
« C’est aussi un désastre économique qui s’annonce.
« La majorité des élèves de bac pro ont de réelles compétences pratiques mais rares sont ceux qui peuvent espérer acquérir en BTS des compétences théoriques suffisantes pour devenir réellement techniciens supérieurs et non pas seulement ouvrier qualifiés.
« Je me demande ouske les patrons vont les trouver dans quelques années, peut-être dans les « petites » écoles d’ingé ???
écrit Zorglub et je crois bien qu’il a raison. Des filières d’ » ingénieurs » très tôt spécialisées existent, de plus en plus, et recrutent en post-bac des élèves de S trop impressionnés par les prépas, trop désireux d’enseignement généraliste long pour les DUT, et qui pensent y trouver une sécurité, ou des élèves qui ont fait une année ou deux de prépa (math physique ou bio) et y ont trop peiné. Ils sortent de ces écoles parés du titre d’ingénieur mais démarrent à 1500-1700 euros nets leur carrière avec de faibles espoirs de progression de carrière.
J’en connais et je pense que vous en connaissez tous aussi.
Et ces petites écoles, publiques ou privées, intégrées ou non aux Universités, existent en plus en plus grand nombre.
Pensées évidemment pour le professeur qui a mis fin à ses jours mais qui lira son excellent courrier profession de foi et en tirera des conclusions pertinentes tout en ayant le pouvoir d’agir intelligemment pour remédier à cet effondrement ?????
De bons esprits prétendent déjà que notre infortuné collègue (en tant qu’ancien ingénieur) était trop qualifié pour enseigner en lycée.
L’écœurement en moi le dispute à la colère.
« »Il n’y a pas de suicide, il n’y a que des meurtres », écrit très justement Elsa Triolet.
Alors, qui a tué Pierre Jacque ?
Les suicidés pour l’exemple cela ne me dit rien du tout …
On devrait fusiller tous les gens qui se suicident : ça les ferait réfléchir !
Il n’y a pas un André Cayatte aujourd’hui pour en faire un film style « Les Risques du métier » ?
Triste, triste constat.
Mais mourir pour ça ? Que pour ça,?
Sans la moindre trace de maladie, de divorce, de dissensions familiales, etc., etc. ? Étonnant.
« »Il n’y a pas de suicide, il n’y a que des meurtres », écrit très justement Elsa Triolet. : toujours ce souci d’accuser, de désigner des boucs émissaires. « L’enfer, c’est les autres », comme disait un autre grand humaniste.
» la volonté libérale de destruction de toutes les institutions d’état » : je me disais aussi…
Ca se passe en Angleterre :
« Les deux principaux syndicats d’enseignants britanniques ont appelé aujourd’hui à deux mouvements de grèves régionaux en octobre, à propos notamment d’un nouveau système liant salaire et performance, et menacent d’organiser une action nationale avant Noël.
Les syndicats Nasuwt et NUT, qui disent représenter neuf enseignants sur dix, ont annoncé que les professeurs de quatre régions du centre et de l’est de l’Angleterre allaient se mettre en grève le 1er octobre. Ceux de quatre autres régions, notamment le sud et Londres, débrayeront le 17 octobre.
Les syndicats protestent contre une réforme mise en place par le ministre de l’Education, Michael Gove, en vigueur depuis la rentrée, qui confère aux chefs d’établissement la possibilité de faire varier les salaires des enseignants sur la base de l’évaluation de leurs performances, et met fin au système national d’augmentations automatiques des salaires en fonction de l’ancienneté. »
Faut-il lier le salaire à la performance ? C’est toute la question … si les enseignants étaient des chevaux de course il ne serait pas trop difficile de les aligner sur le turf !
Michael Gove est journaliste ; on peut peut-être mesurer la performance d’un journaliste à la diffusion de son journal (sans garantie sur sa qualité).
Mais dans un monde clos comme celui de l’université comment mesurer une performance ?
Le Figaro : Le Times Higher Education a publié son palmarès des écoles qui ont formé les plus grands chefs d’entreprise en exercice, actuellement dans le monde. Polytechnique, HEC et l’ENA se classent dans les 6 premières places.
Comme vous le voyez la performance varie selon les critères que l’on sélectionne ! Selon le classement de Shanghaï ces écoles sont médiocres.
On n’est pas obligé de croire à tout ce que racontent les Chinois non plus.
Par respect pour Pierre Jacques, il est plus important de s’intéresser à ce qu’il écrit qu’à sa personne.
Sa lettre est à la fois poignante et profonde. Il décrit la dégradation de l’école telle qu’elle s’est mise en place depuis qu’on a considéré que la transmission des connaissances était secondaire.
Construire son savoir, faire un projet, voilà les gadgets que l’école d’aujourd’hui demande aux élèves et ceux-ci ont compris qu’ils seront reçus puisque l’objectif est qu’ils soient reçus. Voilà comment on apprend aux nouvelles générations la malhonnêteté plutôt que les savoirs.
Et puisqu’on parle d’Europe je rappellerai ce texte issu de l’un des nombreux textes européens sur la société dite cognitive :
« Les technologies de l’information pénètrent de manière massive aussi bien les activités liées à la production que les activités liées à l’éducation et à la formation. En ce sens elles opèrent un rapprochement entre les « manières d’apprendre » et les « manières de produire ». Les situations de travail et les situations d’apprentissage tendent à devenir proches sinon identiques du point de vue des capacités mobilisées. »
Tout est dit !!!
Par exemple le journaliste-ministre Michael Gove semble considérer comme allant de soi que les meilleurs sont ceux qui s’intéressent le plus à l’argent !
C’est peut-être prouvé dans le monde du show-business et de la politique ; ce n’est pas forcément prouvé dans le monde de l’esprit.
En somme Topaze est un médiocre professeur tant qu’il reste désintéressé et devient un homme politique brillant dès qu’il est cupide !
Comme quoi … Pagnol avait tout dit avant Michael Gove !
Mourir pour ça ? dites-vous Yann. Et quand le reste ne va pas trop bien, voire pas bien du tout, quand il n’y a pas vraiment de » reste ! » d’ailleurs et qu’il n’ y a plus que le boulot et que le boulot vous appuie un peu plus sur la tête chaque année et que vous voyez l’eau du puits de plus en plus distinctement… On peut comprendre que le » ça » devienne tout et puis plus rien.
« Si l’on voulait réduire un homme à néant, le punir atrocement, l’écraser tellement que le meurtrier le plus endurci tremblerait lui-même devant ce châtiment et s’effrayerait d’avance, il suffirait de donner à son travail un caractère de complète inutilité, voire même d’absurdité ».
C’est de Dostoïevski (Souvenirs de la maison des morts).
La première fois que j’ai lu ça, c’était en surveillant le bachot…
Vous vouliez parler de notre président bien-aimé cher Moot ?
Merci pour cette citation qui va en plein dans le mille du sujet.
Ce sentiment d’absurdité peut se combattre un temps par une attitude atypique dévoreuse d’énergie. Ce n’est pas tenable quarante ans par un individu ordinaire. Alors on glisse fatalement vers la marginalité ou on se casse pendant qu’il est encore temps…
Si j’avais eu vingt ans de moins, j’aurais peut-être fini par écrire des choses sérieuses et totalement chiantes dans un forum de profs du même acabit pour me donner l’illusion qu’il est possible d’échapper à cette glissade.
L’enfer, c’est les autres mais Ils ne savent pas qu’ils en occupent déjà le centre.
Illustration de ce que j’ai énoncé :
http://www.editions-bordas.fr/ouvrage/enseigner-les-sciences-physiques-lenseignement-par-competences
Encore des qui n’ont pas su dire « non » à la drogue.
Abus de substances mais aussi astiquage effréné du chinois :
Dans un des liens de la page que vous évoquez (sommaire de la 4ème partie)
http://extranet.editis.com/it-yonixweb/images/500/art/doc/5/5a909a71cf3133373531303335313536323637.pdf
On lit, tout à la fin : « La méso-compétence « Calculer en sciences physiques » : page 225 »
C’est curieux, « le calcul en sciences physiques », c’est toujours mon chapitre zéro et j’aurais beaucoup de mal à communiquer avec des « méso-compétents ».
Peut-être les auteurs seraient-ils moins ridicules en parlant de « malades d’interfarce ? »
Je me disais bien que le nom de Dirand me disait quelque chose. Les auteurs du bidule sont IPR à Montpellier…
Ils récidivent : http://www.editions-bordas.fr/ouvrage/enseigner-les-sciences-physiques-college-et-2de
La culture c’est ce qui devrait permettre de relativiser les évènements – pour autant qu’elle serve à autre chose que passer le temps !
Sur la dégradation des conditions d’enseignement…
http://www.lexpress.fr/education/education-les-eleves-difficiles-sont-trop-souvent-soutenus-par-la-hierachie_1278067.html
L’incivilité des élèves, c’est à la fois l’incivilité qui se développe dans la société, mais encore le néant que propose l’institution scolaire aux élèves.
Pierre Jacque nous montre comment la dégradation de l’enseignement est imposée par le haut; une forme de mépris envers les enseignants et envers les élèves.
S’il n’y a plus de connaissances à transmettre, à quoi sert l’école?
Mes respects mon adjudant !
….
Bkouche,
Si vous aviez assisté à ma conférence du 17 juillet vous auriez peut-être compris certaines choses de notre monde moderne !
Pendant longtemps les écoles ont ressemblé à des casernes car l’organisation militaire était le nec plus ultra de l’Etat et l’éducation des enfants – mâles essentiellement – c’était la formation à la discipline des armées et au futur service national.
Garde à vous ! Repos !
Au fond voyez-vous la Grammaire ce n’était jamais que l’application de la consigne militaire aux Belles Lettres !
Mais à l’époque classique personne ne se souciait vraiment d’orthographe, mon adjudant !
P.S Ce n’est pas Brighelli qui fait partie de cette génération de post-soixante-huitard qui a réécrit à sa manière l’histoire de l’école qui pourra vous raconter les faits tels qu’ils se sont déroulés et non à travers leurs fantasmes de redresseurs de torts !
Vous remarquerez d’ailleurs pour parler de faits plus récents que la fin du service militaire obligatoire pour les jeunes hommes remonte à 1995 et que depuis l’institution scolaire souffre de plus en plus d’un manque certain de discipline … il doit y avoir corrélation quelque part !
En gros l’objectif de l’école sous l’Ancien régime c’était de faire de bons chrétiens et sous le Nouveau régime de faire de bons soldats.
A partir de cela on peut poser la question : quel est l’objectif de l’école contemporaine ?
Si je puis me permettre je vous conseille de lire l’excellent discours que Prosper Goubaux prononça lors de la remise des prix le mardi 11 août 1846 en présence de Richard Cobden et Horace Say.
C’est dans l’Illustration
http://books.google.fr/books?id=0shLAAAAcAAJ&pg=PA388&dq=%C3%A9cole+municipale+fran%C3%A7ois+1er&hl=fr&sa=X&ei=KSQcUYHDJPCZ0QWk_IDIBA&sqi=2&ved=0CEAQ6AEwAw#v=onepage&q&f=false
Les bonnes feuilles de mon « Manuel de survie en milieu scolaire » (Max Milo) sont publiées sur Atlantico ce week-end…
http://www.atlantico.fr/decryptage/manuel-survie-en-milieu-scolaire-echapper-aux-violences-cour-recreation-daniel-arnaud-835841.html
Moi dans mon dernier ultra-trail j’ai traversé une cour d’école sans encombre en 5 secondes … et tout ça à l’eau fraîche ! Qui dit mieux ?
P.S Je précise que les contrôles étaient tous négatifs ; je ne me dope même pas aux cahiers pédagogiques et au forum néo-prof.
P.P.S : Je vais demander à ce qu’aux prochains J.O on introduise une épreuve de survie en milieu scolaire (sans additifs et sans protection militaire ni même un couteau suisse multi-usage).
Certains disent qu’ils ont vu J.P.B creuser des tranchées dans la cour du lycée Thiers … ce sont d’infâmes colporteurs de rumeurs ! J.P.B a conclu une trêve avec les pédagogistes, il n’y aura pas de tir à vue à la kalachnikov à la rentrée scolaire à Marseille dans toute l’enceinte du lycée Thiers. J.P.B ayant payé son impôt révolutionnaire au rectorat est quitte avec sa hiérarchie.
@ Pierre Driout
Pour répondre brièvement à votre question posée plus haut :
Quel est l’objectif de l’Ecole contemporaine ?
Je dirais qu’elle devrait toujours poursuivre ces deux objectifs : 1) l’insertion professionnelle avec un bon niveau de qualification 2) la formation de citoyens instruits et éclairés, parce que pas de démocratie ni de république sans citoyens (sur ce dernier point lire et relire Condorcet, qui a tout dit et n’a jamais été dépassé)
Mais dans les faits, c’est dans les analyses de Foucault qu’on peut aller chercher les objectifs réels de l’Ecole aujourd’hui : dans son « Surveiller et punir », le philosophe montrait que la prison n’avait pas pour objectif de réinsérer, mais juste de contrôler des populations… et il affirmait que cela valait aussi pour l’institution scolaire…
Le but de cette dernière, donc, n’est pas tant d’insérer et d’instruire que d’assurer le contrôle social et de gérer la simple reproduction des inégalités… Le système se moque de l’égalité des chances et se borne à placer chacun quelque part…
A partir de là, tout s’explique, y compris la dégradation qui aboutit au drame évoqué par JPB dans sa note initial :
on n’attend pas des profs qu’ils enseignent et qu’ils aient des conditions dignes pour faire leur travail, mais juste qu’ils gardent les éléments dans leurs classes… tout en truquant les résultats aux examens pour faire croire que tout va bien dans le meilleur des mondes…
D’où, encore, le comportement des chefs d’établissement traders que je décris ici :
http://www.atlantico.fr/decryptage/manuel-survie-en-milieu-scolaire-professeurs-comment-tenir-tete-votre-chef-etablissement-daniel-arnaud-835011.html
Ils sont ironiques, rassurez-moi, les conseils de votre manuel ?
Ca dépend lesquels… et de la situation au cas par cas dans les établissements…
En ce qui concerne votre règle n°2, je me permets de rappeler la formule Excel que notre excellent confrère Zorglub a donné sur un forum de mutualisation de recettes de cuisine :
http://www.neoprofs.org/t53769-pedagotron-comment-remonter-soi-meme-les-notes-tout-en-respectant-le-classement-des-eleves
A utiliser sans modération…
a donnée
Franchement les palmes académiques et les lauriers ça fait vieux jeu ; je propose que le ministère distribue des gilets pare-balle en guise d’emblème de la survie du professeur en milieu hostile.
Qu’en pensez-vous ? Ne seriez-vous pas très fier d’accrocher un beau gilet pare balle dans votre salon au bout de 30 ans de bons et loyaux services ..
Je profite de cet espace de liberté pour remercier TRÈS chaleureusement tous « ceux de BdA » qui se reconnaîtront !
Sans leur soutien (et celui non moins précieux et efficace du maître des lieux et de sa comparse), où serais-je ?
Et aussi, une pensée affectueuse à DA qui me donna des conseils pertinents et incroyablement prémonitoires afin de préparer un rdz-vs à la DRH !
Un petit mot à notre sirénien préféré qui a déterré cette formule magique de la réussite que je mis plusieurs années à élaborer (un cursus parallèle et secret de postdoc en patasciences de l’éduc et de péga-gogo-gît …).
A tous, je vais vous dire ce qui est le plus extraordinaire et qui sera votre récompense : finalement (même si je peste, enrage, râle, etc.) je suis assez heureux en maths collège !
Je l’ai toujours dit, les gosses n’y sont pour rien.
(on me rapporte cette rumeur qui court dans les couloirs : « Zorglub, ça fait bizarre au début, mais on s’y habitue, et on le regretterait presque. »
La sincérité est dans le « presque »)
Bonjour Zorglub
Dans ce métier, rester atypique sans devenir marginal devient un luxe qui coûte de plus en plus cher.
Les enfants sont grands et à la veille d’être sexagénaire on peut se passer de s’en servir pour générer.
Je me tâte encore pour savoir si je continue encore une année à mi-temps. Because brouzouf… On ne dira jamais assez que les vieilles pierres restaurées engloutissent davantage d’oseille que les vieilles ou les saint-pierres au restaurant.
Carpe diem, Zorglub !
Bonjour à vous Zorglub ! Heureux d’avoir de vos nouvelles ! Je vois que vous avez « survécu » aux épreuves !
Et merci à l’ami Robin Guilloux qui cite sur son blog mon dernier opus, avec des remarques je l’espère éclairantes pour comprendre le conflit d’intérêts entre certains chefs d’établissement et le service public (extrait et lien ci-dessous)…
« De la même manière, explique Daniel Arnaud, on comprendra que, pour des questions d’image, l’intérêt de certains principaux de collège et de certains proviseurs de lycée est de minimiser les éventuels actes à l’encontre des personnels d’éducation : s’ils peuvent éviter de les répertorier dans le fichier SIGNA, c’est tout bénéfice pour eux. Vous exercez dans un collège dit « difficile ». Des incidents, parfois violents, dégradent régulièrement vos conditions de travail et celles de vos collègues : insolences d’élèves, insultes, etc.
Un jour, un élève cherche à se venger d’une mauvaise note et jette une pierre sur votre pare-brise. Vous portez plainte. Vous en avez le droit. Votre réaction est somme toute normale. Mme Y, si c’était votre voisine ou votre amie, serait la première à vous encourager à « ne pas vous laisser faire » et à vous soutenir. Mais voilà : Mme Y, en l’occurrence, est la principale du collège où l’agression s’est produite.
Son intérêt, d’abord pour la poursuite de sa carrière, est de préserver l’image de son établissement, et d’éviter que les dysfonctionnements soient connus de l’extérieur.
Votre dépôt de plainte la gêne, il ne lui permet pas de s’en tenir à « régler les choses en interne », c’est-à-dire à étouffer l’affaire…
En cours d’année, elle peut être en outre amenée à dialoguer avec différents partenaires institutionnels : préfet, élus du conseil général… Elle n’a vraiment pas envie de retrouver tous ces gens pour se laisser glisser au détour d’une réunion : « Il s’en passe des choses, chez vous… » Votre démarche, légitime, peut donc apparaître pour elle, du fait de sa position, comme gênante, voire menaçante.
Il peut s’agir d’un événement déclencheur d’un harcèlement dont le but sera de vous mettre en cause personnellement et professionnellement (« C’est cet enseignant qui n’est pas adapté aux élèves et qui suscite chez eux de la violence ») de façon à occulter le fait que les dysfonctionnements sont bien ceux du collège dont elle est responsable… » (Daniel Arnaud, « Manuel de survie en milieu scolaire »)
http://www.lechatsurmonepaule.com/article-l-education-nationale-et-l-imposture-du-politiquement-correct-120013790.html
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