Qu’ils s’appellent Maxime Hauchard ou Tartempion, les djihadistes français, plus d’un millier à ce jour, font parler d’eux — les uns en coupant des têtes, d’autres en appelant François Hollande à se convertir à l’Islam, les uns et les autres en laissant pousser leur barbe et leurs cheveux.
Cette histoire de barbe me turlupine. Syndrome de Samson : « Du côté de la barbe est la toute-puissance », dit l’un des personnages les plus bornés de Molière. Les sportifs évitent de se raser avant un match, la plupart pensant que cela leur faire perdre de l’influx. Nombre d’hommes préfèrent écorcher l’épiderme délicat de leurs partenaires, plutôt que de transformer leurs joues en pistes d’atterrissage à bisous, de peur sans doute d’être moins performant : la râpe ou le Viagra. Le Prophète aurait-il comploté la ruine de Gillette ? Les talibans, du temps où ils contrôlaient l’Afghanistan, exécutaient parfois des compatriotes qui s’obstinaient à rester imberbes, sous prétexte qu’ils étaient d’origine asiate et dépourvus de ce système pileux qui donne l’air si ouvert et intelligent. C’est qu’une barbe naissante ou fournie a toujours été le symbole de l’insurrection. En 1973, quelque part sur les plages désertes de Belle-Ile-en-mer en plein hiver, un révolté post-soixante-huitard exhibait barbe et cheveux longs — en sus, un splendide manteau afghan qui passerait aujourd’hui pour un signe de ralliement aux fous de Dieu. Sans doute pensait-il entraîner le capitaliste Wilkinson sur la pente fatale de la faillite…
Par charité, taisons son nom.

Soyons sérieux.
« Déficit d’idéal », dit la presse-qui-sait et qui tente de commencer à comprendre les raisons du tourisme tortionnaire. Ce n’est pas bien neuf. Les plus de 60 ans et ceux qui ont fait des études se rappelleront ce slogan de 1968 : « Nous ne voulons pas d’un monde où la certitude de ne pas mourir de faim s’échange contre la certitude de mourir d’ennui ». Je me rappelle en avoir tiré, lors d’une discussion de groupe, la conclusion que le capitalisme allait rapidement crever d’un déficit idéologique — j’étais mao, à l’époque, et pour un mao, ce n’est pas le facteur économique qui est déterminant, mais le facteur idéologique. Un monde qui n’avait à nous proposer que des variations sur la mode (coupe droite ou pattes d’éph ?) ou la multiplication des chaînes de télévision ne pouvait durer bien longtemps.
Contre toute attente, l’Histoire ne fut pas aussi immédiate que notre désir, et le turbo-libéralisme inventa les radios libres, la consommation effrénée d’objets de plus en plus programmés pour mourir précocement, la multiplications des petits pains de McDo, des écrans couleurs, plats, plasma, Bernard Tapie, Bernard Arnault, François Hollande, et j’en oublie.
Eh bien, ça ne marche pas — pas pour tout le monde. Surtout quand on n’a pas les moyens de s’offrir les derniers gadgets à la mode. On fait un peu de délinquance, autre voie vers la félicité consommatrice, mais c’est moyennement satisfaisant. Reste la décapitation d’êtres humains, très tendance. Sans compter que la guerre est un champ d’exploration illimité pour tous les détraqués. Elle est quand même un meilleur laboratoire pour les tueurs en série que la paix telle que nous l’offre la société de surconsommation.
Entendons-nous : ce n’est pas en leur offrant plus de gadgets, plus d’émissions débiles que nous convaincrons les candidats au martyre de rester dans leurs foyers. C’est une loi immuable de l’offre et de la demande : si l’offre est inférieure la demande, une frustration s’installe. Or, l’offre est limitée, puisqu’elle est marchande, et la demande infinie, puisqu’elle est imaginaire. On ne comble pas un déficit idéologique (il serait temps de s’apercevoir que le libéralisme n’est pas une idéologie) avec des biens de consommation, aussi nombreux soient-ils.
Alors ? Comment convaincre les candidats à la mort brutale ou au viol légal (parce qu’il y a des filles aussi parmi ces illuminés) que nous avons ici de quoi satisfaire leurs aspirations à l’infini ?

Il y a déjà eu, en France, des périodes où sévissaient des chapes de plomb. Les trente dernières années de Louis XIV, par exemple. Le catholicisme étroit et meurtrier de Mme de Maintenon écrasait la France. Certains — les Protestants, par exemple — émigrèrent, et s’enquirent d’un supplément d’âme en Hollande, où ils rencontrèrent le capitalisme naissant. D’autres résistèrent de l’intérieur, dans les salons, dans les alcôves, dans les « petites maisons » où se tramaient des orgies libératrices. Et tout ce libertinage conduisit à la liberté de penser — et, 80 ans plus tard, à la liberté tout court. Les rigueurs du robespierrisme plus tard engendrèrent les Incroyables et les Merveilleuses, et la dernière guerre produisit les zazous. Toute rigueur génère son contraire.

En vérité, frères et sœurs tentés par le jihad, en vérité je vous le dis : au lieu de vous lancer dans des périples hasardeux au bout desquels vous finirez mal, défoncez-vous ici les uns les autres ! Aimez-vous les uns sur les autres ! Les uns dans les autres ! Nous sommes dans des temps de crise et d’ordre moral : osez les combinaisons érotiques les plus échevelées, épuisez-vous d’amour, et réfléchissez, ce faisant — au beau milieu d’une combinaison frénétique avec une ou plusieurs créatures : le sexe vaut mieux que la religion, la petite mort vaut mieux que l’agonie réelle. Emmanchez-vous tous ensemble, prosternez-vous afin de faciliter l’accès, agenouillez-vous pour oser des papouilles, buvez un coup de rouge dans les intervalles (je me méfie spontanément de ces sectes qui méprisent l’alcool — surtout quand il est bon), le sarget de gruaud-larose se vend en se moment 35,50 € le magnum (« une aubaine », dit Perico Legasse dans le dernier Marianne), jamais le paquet de capotes pré-lubrifiées n’a été si bon marché… Et vous verrez : avec le sexe, le savoir et la vérité entrent tout seuls, même dans des cervelles étroites. « Je te sodomise, donc tu es », disait Socrate à Alcibiade — ou le contraire, je t’aime, tu même. On sait depuis longtemps « comment l’esprit vient aux filles » : mais il vient aux garçons par le même canal. Plutôt qu’un été en Syrie, tricotez-vous un second « summer of love ». Faites l’amour, pas le jihad. Un massacre ne vaut pas une orgie. Pourquoi diable rajouter « de Dieu » à « amour », qui se suffit à soi-même ?
Tout libre penseur que je sois, je ne vous oblige même pas à cesser de croire — il en est chez qui la permanence d’une foi sincère au milieu d’ébats sophistiqués procure des sensations supplémentaires, nées d’un délicieux frisson de culpabilité. Le paradis n’est pas ailleurs : il est ici et maintenant. Et plutôt que de compter sur Allah pour vous procurer, au terme d’une ordalie douloureuse, je ne sais combien de vierges dans un paradis problématique, réfléchissez à cette évidence : des vierges des deux sexes, vous en avez ici pléthore. Et sans voile : au moins, on peut choisir en toute connaissance de cause.
Cette préférence pour les vierges m’est d’ailleurs éminemment suspecte. Comme s’ils craignaient la concurrence et la comparaison. Je te choisis vierge, au moins, tu ne sauras jamais à quel point je m’y prends comme un manche. Les jeunes jihadistes auraient-ils le sexe difficile — ou honteux ? Allez, « la honte de l’amour est comme sa douleur : on ne l’éprouve qu’une fois » — c’est dans les Liaisons dangereuses, qui valent bien tous les bréviaires du monde.
Et s’il vous plaît, rasez-vous — vous allez mettre Bic sur la paille…
Sur ce, Joyeux Noël !

Jean-Paul Brighelli

34 commentaires

  1. Ma mère avait menacé mon père de divorce parce qu’il nous avait rejoint en vacances aux Sables d’Olonne après s’être rasé de trop près la moustache !

    Elle aimait les valeurs sûres … elle regrettait de ne pas être un homme afin d’être un militaire car disait-elle l’armée c’est idiot il suffit d’obéir ! Vous voyez que si elle n’avait pas fait d’études supérieures elle avait une philosophie qui tenait la route !

    Elle n’aimait pas trop non plus ces histoires de discussion parlementaire et l’idée d’une opposition à la majorité politique ! Elle avait la foi .. Je suppose que tous les croyants sont du même style et n’aiment pas trop la controverse. Ils préfèrent les idées carrées !

  2. Ce qui m’étonne un peu chez vous JPB et me fait douter de votre esprit de cohérence ce n’est pas que vous soyez un jouisseur mais que vous ayez pu être un jouisseur maoïste !

    Mao lui-même enfreignait largement les règles qu’il enseignait au petit peuple chinois mais on sait bien que les hommes politiques aiment truquer le jeu de cartes avec lequel ils pipent les autres mais enfin son message était clair : frugalité, bol de riz et sacrifice ultime pour le parti !

  3. Sollers qui a sculpté sa statue de « grand écrivain français » de son vivant était aussi – je crois – maoïste dans les années 60/70. Puis il s’est mis à encenser tous les sybarites de la littérature française : Casanova, Bernis, Vivant Denon et quelques autres !

    Vous me direz Restif fréquentait les filles et voulait absoluement moraliser la vie publique !

  4. J’ai un doute très fort. Les membres des Brigades rouges (j’ai connu quelques-uns des Italiens de cette mouvance) avaient une formation universitaire de qualité. Leur idéologie, ils se l’étaient g-forgée. Les djihadistes actuels ont le QI d’une huître. Regardez leur parcours scolaire — à une époque où l’Ecole n’est certainement plus ce qu’elle était dans les années 50 ou 60, qui ont formé l’Armée rouge italienne, allemande, japonaise, etc. Le soi-disant spécialiste est une nouille. Ce qui pousse les djihadistes, c’est justement l’incapacité à réfléchir — ils optent donc pour des solutions simples, et même simplissimes. Les brigadistes optaient pour la violence au terme de discussions d’une extrême complexité idéologique et politique. De surcroît, ils s’en prenaient à des têtes de proue du capitalisme. Ceux qui faisaient des attentats aveugles, à la même époque, c’était l’extrême-droite, qui n’avait franchement pas la même formation.

    • Le monoxyde de carbone c’est le dioxyde de carbone du pauvre : pas assez oxygéné.

      Encore une page supplémentaire d’avertissement dans les modes d’emploi que presque personne ne lit.

      On résume :
      – pas de chat dans les micro-ondes et encore moins pour les sécher
      – pas de chat dans les barbecues
      – pas de barbecues dans les micro-ondes (de toute façon ça ne rentrera pas mais on ne sait jamais, les gens forcent parfois)

  5. Attention, JPB, vous risquez une fatwa de Noël car l’huître est haram chez les hanéfites(ness) :

    « Selon l’école Hanéfite, on ne peut manger aucun produit de mer qui n’a pas la forme de poisson. Par exemple, il n’est pas permis de manger les animaux tels que la pieuvre (poulpe), le calamar, le porc de mer, le cheval de mer, la méduse, l’hippocampe, l’ours marin (l’otarie), et la crevette, la moule, l’huître, le homard, l’écrevisse, l’escargot de mer. On peut manger le saumon, le dauphin, le requin et le poisson de serpent. »

    Vous remarquerez que le Coran est muet sur le dugong.

    PS : look d’enfer dans votre peau de chèvre

  6. Peut être que les manipulateurs étaient éduqués, les endoctrinés ne le sont pas.

    De plus on pourrait aussi des heures sur la complexité idéologique ou la bêtise de l’extrême gauche.

  7. JPB est partisan d’une charge de la brigade légère ! Sus aux falbalas et aux crinolines messagères ! Qu’aucun sous-vêtement ne résiste aux troupes de choc de l’armée révolutionnaire …

    Cela fait partie de la doxa licencieuse à l’extrême-extrême bouton de rose !

  8. Je m’en voudrais d’accabler le bon peuple mais voici la liste des cent meilleurs navets français sortis sur les écrans en 2014 :

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Cat%C3%A9gorie:Film_fran%C3%A7ais_sorti_en_2014

    Ne ratez pas :
    – La crème de la crème (et le cul de la cremière il bat le beurre ?)
    – Supercondriaque (c’est le con mais c’est si bon)
    – Sous les jupes des filles (de cinq à sept ?)
    – La Liste de mes envies (sponsorisé par Pôle emploi)
    – Le casse des casses (suite de l’as des as?)
    – Les chèvres de ma mère (tu traites ma mère ?)
    – 2 temps 3 mouvements (docu sur l’éjaculation précoce)
    – Du goudron et des plumes (fim en bonus chez Total pour un plein)

    Y a pas de doute : l’avance sur recettes ça craint !

  9. « Vous remarquerez que le Coran est muet sur le dugong ».

    On n’en a qu’un, on le garde ! Et gare aux islamistes qui viendraient nous terroriser le sirénéide !

    « PS : look d’enfer dans votre peau de chèvre »

    Ah, je savais que ça vous plairait, très cher ! Qu’en pense madame ?
    Toute une époque…

  10. Excellent billet, bravo !
    On y trouve même cette phrase : « il serait temps de s’apercevoir que le libéralisme n’est pas une idéologie », tout arrive.
    Il ne vous reste plus qu’à admettre qu’il y a autant de libéralisme dans notre société que de beurre en broche (je ne dis pas « de beurre au c.. » au vu des pratiques que vous conseillez !).
    Même mon paternel, ancien secrétaire de cellule s’il vous plait, en convient. C’est Naoël !!!

    Et très belle photo, très glamour. J’ai la même pelisse, achetée il y a fort longtemps dans les Nilgiris, en Inde. Toute une époque…

    • Oui Yann, patience et longueur de temps…..
      Cent fois sur le métier et vieux moutard que jamais
      Le libéralisme enfin désidéologisé sur Bonnet d’Ane à défaut d’être macronisé. C’est une épiphanie!!

      Et en prime la photo de J. Paul surfant sur la dune.
      on est vraiment gâtés

      • Cadichon !! Vous z’ici ! Je vous croyais perdue.

        Vous savez qu’on a récemment inventé une unité pour mesure l’ampleur des réformes libérales en France : le Macron.
        C’est 3.488.300 fois plus petit que le micron (au dernier pointage et à une vache près).

  11. Je trouve qu’il y a une ironie troublante à voir nos djihadistes du dimanche, effectivement aussi motivés par leur profonde connaissance théologique de l’islam (!?) que par le vide idéologique creusé par une consommation effrénée (désolé pour le poncif, je manque de temps), se servir pour leurs méfaits de l’objet de consommation par excellence : la bagnole !
    Et puis quelle inefficacité. Avec un simple couteau, je suis sûr de faire beaucoup mieux. Heureusement que je n’ai aucune raison de le faire (j’évite soigneusement La Rochelle à la fin de l’été pour ne pas être tenté).

  12. Ce soir je mange de la soupe au Zemmour ! J’ai invité les trois petits cochons et Adolf le loup.

    Dommage que Tex Avery ne soit plus de ce monde, il aurait beaucoup canardé le furieux Eric the Blitz !

  13. Driout, vous êtes complètement à côté de la plaque : dans le dessin animé original des Trois petits cochons, le loup est évidemment juif — ce qui en dit long sur les choix politiques de Disney dans les années 30 — 33, pour être exact, pile pour célébrer l’arrivée d’Hitler au pouvoir.
    Vérification :
    https://www.youtube.com/watch?v=eJi-6kZiMWw
    Bien sûr, cette histoire de juif qui mange du cochon reste louche… :-))

  14. Erich von Zemmour me fait penser à cex vieux juifs qui à la sortie de la synagogue discutent comme des enragés chaque virgule du sermon du Rabbin ! Je ne suis pas certain qu’il possède davantage le sens du second degré … c’est comme le Loup de Tex Avery : un énergumène qui s’excite devant Betty Boop et tire une langue grande comme le monde.

  15. Joyeux Noël en retard à tous!
    Fier porteur de moustache depuis ma plus tendre enfance, j’y ai rajouté un bouc ( délicieusement nommé  » cavagnac » en d’autres contrées) et, souvent, une barbe de trois ou sept jours ( par flemme)…
    Ces appendices pileux ont leur charme, dans certaines circonstances en particulier – qui si s’y frotte s’y pique !
    Belle photo en passant, mais qui relance un célèbre slogan: le poids des ans, le choc des rides…;)!!!
    Bof, pas très inspiré ce soir! Je vais rejoindre mon rocher.
    😉

  16. Waouououou ! Quelle photo splendide ! Quel regard ! Je suis le ténébreux, le veuf, l’inconsolé …
    Il a dû en briser des coeurs, le révolutionnaire !!!!
    Ils ne sentaient pas un peu la bête, ces manteaux-là ?
    Je vous vois mal en maoïste à cette époque. Ceux que j’ai connus étaient tous sectaires, sinistres, récitant leurs théories comme du catéchisme et lisant leurs tracts comme des bréviaires. Les anars étaient plus drôles…
    Les brigades rouges, malheureusement, ont largement élargi le cercle des symboles du capitalisme et si leur formation intellectuelle était plus réelle que celle des sans cervelle qui partent
    pour couper des têtes, ils ne s’en sont pas moins comportés d’une manière atroce.
    A propos des sans cervelle, je suis tombée sur un article dans la Repubblica, il y a de cela plusieurs semaines, qui faisait état des plaintes des pauvres petits djihadistes qui pleuraient auprès des parents via internet parce que leur iphone était cassé, parce qu’il faisait froid, parce qu’ils faisaient des tâches subalternes. Mais je suppose que cela n’a échappé à personne dans la presse française. J’imagine qu’on les a rapatriés pour Noël 🙂

  17. Mais peu vous chaut l’opinion de ces collègues ! Encore moins leur reconnaissance ! Regardez ici toute la chaleur dont vous êtes enveloppé ! Un Sisyphe, ça tient chaud ! Un Dugong, ça fait toujours rire ! Un Driout, c’est du solide, toujours là même quand il n’y a plus personne ! Une Cadichon et un Yann ça finit toujours par revenir ! Et une Sanseverina, c’est une fan !
    Pourquoi diable aller se faire aimer ailleurs ?

  18. « Il va bientôt reprendre sa peau de bique et sa lyre et courir les champs après les bergères si vous l’encouragez ! »

    Driout, vous connaissez ce sublime poème :

    « Maintenant en Automne, encore malheureux,
    Je vis comme au Printemps, de nature amoureux,
    Afin que tout mon âge aille au gré de la peine.

    Et or que je deusse être affranchi du harnois,
    Mon Colonel m’envoie, à grand coups de carquois,
    Rassiéger Ilion pour conquérir Hélène. »

    J’en suis là.
    Ce dernier vers de Ronsard (et l’attitude d’Ambrose Bierce, sellant son cheval une dernière fois à 71 ans pour rejoindre Pancho Villa et disparaître dans la révolution mexicaine — lisez donc le Vieux gringo, de Carlos Fuentes, si ce n’est déjà fait) m’a toujours inspiré. Le jour où je refuserai d’aller muser / m’user / musarder là où m’envoie Eros, je serai vraiment vieux.

  19. Oui votre cas – pendable – est illustré par un célèbre écrivain, Goethe, dans son fameux poème de Faust : le mythe de l’éternelle jeunesse ! Le vieux savant qui court après les plaisirs évanouis contre un pacte avec le diable et que Marguerite sauve en se jettant dans le feu purificateur (après avoir fauté avec lui) ! Mais comme vous ne croyez ni à Méphistophélès ni aux Anges secourables … je ne suis pas si sûr de votre rédemption !
    Gretchen si tu m’entends …

Comments are closed.