Les médias veulent confisquer le débat.
Macron partout
Pourquoi Emmanuel Macron nous impose-t-il des heures de discussions personnelles avec des « vrais gens » ? Parce qu’il sait que les médias vont lui consacrer tout leur temps d’antenne, trop inquiets de voir la concurrence avoir l’exclusivité de la parole présidentielle. Résultat : sur les chaînes d’information en continu, quand Macron parle, c’est Macron en continu. Et pendant ce temps, les médias ne peuvent pas confisquer, mettre en scène ou scénariser le débat, imposer des visages, sélectionner les thèmes, faire du buzz.
Parce qu’ils n’attendent que cela. Comme dit le fabuliste: « nous l’allons montrer tout à l’heure ».
Le Monde accuse le Président de manipuler le peuple
Beaucoup aiment à dire que le Monde est devenu ce qui se fait de pire en matière de presse écrite. Je ne suis pas d’accord : on y trouve souvent des articles bien écrits, dont les rédacteurs sont manifestement attachés à une certaine éthique du journalisme et s’efforcent de gommer toutes les traces de leur subjectivité. J’ajoute qu’on se discrédite toujours en caricaturant l’adversaire ou en lui faisant de faux procès.
Mais on trouve aussi dans le « quotidien de référence » les déviances actuelles du discours médiatique. Toutefois, et c’est ce qui me plaît, elles apparaissent sous une forme toujours plus subtile qu’ailleurs.
Prenons l’exemple de cet article, paru dans le numéro de mardi 22 janvier :
A priori, l’angle est le suivant : quel effet l’organisation du « Grand Débat » a-t-elle sur la popularité du Président de la République ?
Le chapeau introductif précise l’approche :
Alors que le chef de l’Etat remonte très légèrement dans les sondages, les macronistes sont divisés sur l’opportunité de participer à la manifestation de soutien au pouvoir, le 27 janvier.
Il s’agit donc d’un article consacré aux discussions internes à la majorité. De fait, le papier rend compte des différentes positions qui traversent le parti présidentiel, selon une structuration qui part des appréciations les plus optimistes (ceux qui constatent dans les sondages un « réflexe légitimiste en faveur de l’ordre ») pour aboutir aux points de vue les plus mesurés (qui ne veulent surtout pas donner l’impression que « deux camps s’opposent »: le pouvoir vs les Gilets Jaunes).
Très logiquement, l’article est donc essentiellement un montage de citations.
Et ce, dès la première phrase :
Aucune ambiguïté : le verbe « endormir » est signé de la « Gilet Jaune » Priscillia Ludosky. La citation est clairement attribuée à son auteur et a une vocation fortement polémique; elle est même un accusation forte. En phrase d’accroche, c’est tout bon.
Ce terme, évidemment métaphorique, est fortement négatif : « endormir la contestation » signifie donner aux gens l’illusion qu’on les écoute, voire qu’on leur donne satisfaction, dans le seul but de désarmer leur mouvement. « Endormir » la contestation n’implique nullement de « l’apaiser ».
Pourtant, voici le dernier paragraphe de l’article :
Les trois journalistes qui signent l’article répondent sans guillemets à la question qu’ils avaient posé avec des guillemets ! Selon eux, et ils l’assument pleinement, Emmanuel Macron cherche à endormir la contestation. L’expression fortement polémique est assénée avec la force de l’évidence et de la neutralité.
Ils accusent le Président de manipuler l’opinion, ni plus ni moins.
Pourquoi ont-ils ressenti le besoin d’ajouter cette phrase de conclusion ?
Peut-être parce que ce débat, les médias entendent le préempter comme ils le font désormais systématiquement, court-circuitant les institutions. Ils ne laisseront pas le Président nous endormir, ils le feront eux-mêmes, tentant dans une mise en scène désespérée de reconquérir la sympathie et la confiance de l’opinion.
Il n’est de vrai débat que sur un plateau télé
Il n’est de vrai débat qu’avec Léa Salamé.
La politique est le domaine de la manipulation, nous sommes les seules institutions légitimes : voilà la petite musique qui monte, depuis déjà un certain temps, dans la sphère médiatique. C’est une parade face aux critiques. Mais cette stratégie peut aussi exacerber les agacements.
Tandis que j’écris ces lignes, je suis d’un œil et d’une oreille distraits (en écriture inclusive : « distraites ») l’Emission politique de Léa Salamé et Thomas Sotto, sur France 2. Le casting est impressionnant : des anonymes (Gilets Jaunes), des stars (Frédéric Lenoir, Rokhaya Diallo, Pascal Bruckner),
des anonymes devenus des stars, comme Ingrid Lavavasseur :
et du personnel politique de tous les bords et de tous les grades, du maire au ministre (Dati, Hamon, Blanquer, Schiappa…). Avec notamment un jeune premier :
Des syndicalistes, des petits patrons et un sondeur, ou devrais-je dire LE sondeur :
Et des vieille gloires, comme Cécile Duflot :
Et même Daniel Balavoine :
Ah non, pardon.
Qui peut croire que quoi que ce soit sortira de cette mascarade télévisuelle ? L’effectif lui-même interdit de développer trop longuement sa pensée ou de rebondir sur les propos d’un interlocuteur. Sans parler de cette pratique déplorable qui consiste à diffuser en bas de l’écran des tweets que les intervenants ne peuvent pas voir.
Regardez cette image: Clémentine Autain est en train de critiquer le financement de la presse et les méfaits de l’hyper-concentration… et voici que s’impose à l’image un tweet sur le RIC dont l’absence de ponctuation rend la lecture fort pénible !
« Revoyez la méthode », comme on dit en langage de prof. Et quant à nous, soyons vigilants : un débat télévisé n’est qu’un débat télévisé. C’est une mise en scène de démocratie qui pourrait bien avoir pour seul effet… de nous endormir.
« Qui peut croire que quoi que ce soit sortira de cette mascarade télévisuelle ? » Personne, vous avez mille fois raison, mais qui peut croire que quoi que ce soit sortira du grand audit face aux maires, sorte de permanence d’élu en grand dont on sort à la fois épuisé et incrédule ? Une grande messe en chasse une autre, et l’audience est toujours la même : on ne prêche une fois encore qu’aux convertis, tous ces demi-déçus qui se cherchaient des arguments pour défendre Macron et qui se sont dépêchés de réinvestir nos antennes pour célébrer le retour de la niaque. Les médias veulent confisquer le débat, soit, mais Macron ne les a pas attendus pour confisquer le grand débat.
Le » grand débat » n’existe pas, voir Médiapart et la position de Ch. Jouanneau, c’est un grand spectacle voulu pour et par Macron, et ses communicants, objectif la tête de l’Europe. Pour deux raisons. La première, c’est qu’il a perdu la tête de la France, volontairement… ou pas, péché d’orgueil, et il ne pourra la reprendre, au grand dam de ses sponsors. Et donc, il veut l’Europe qui lui paraît plus à sa dimension et à celle de ses prodigieux talents, c’est la seconde raison et sa véritable ambition, d’autant que Merkel disparaît, Juncker idem, les autres sont, pour lui, inexistants. Il se sent comme la bonne personne au bon moment au bon endroit. Et nous, qu’ en pensons nous ?
Bien vu !
c est le bon raisonnement intelligent et évident
Chère Ingrid, en marge de voytre propos : si
(en écriture inclusive : « distraites ») est vrai alors elle porte bien mal som cette écriture puisqu’elle commence par exclure le terme masculin au rofit du féminin.
Il s’agit donc d’une exclusion, tout comme avant, sauf la « victime » qui passe du féminin au masculin : en somme, et en toute justice, une malfaçon pour réparer une malfaçon !
Allons »les enfants »! Peut-on encore croire qu’il sortira quelque chose de bien de tout cela?Quelle pagaille! Où allons nous avec ces débats!
(Je me permets de vous interpeler en vous appelant « mes enfants » car je suis une vieille enseignante de 80 ans! )
Marie-Paule
Ma petite, ( je me permets de vous interpeller …ma petite en raison de mon âge? ) il n’est pas nécessaire de vous abriter derrière une excuse bidon ( puisque votre âge, vous n’en êtes pas responsable ) pour justifier une autorité qui ne dépend que de votre appréciation.
Quelle pagaille? La même exactement que celle de l’année dernière, de la décennie précédente, des lustres antérieurs etc. sous la forme du moment.
Ce sont les erreurs qui créent la vérité …d’aujourd’hui, erreur à son tour demain. Se lamenter sur cette mécanique extraordinaire de la nature est …une erreur !
Ah ! Toutes ces bonnes âmes qui nous vendent leurs cris de honte et d’orfraie en nous assénant que ce débat est une mascarade, que tout est pipé, qu’une émission de télé faisant intervenir toutes les parties ne vaut rien, etc., etc.
Il y a un pays où tout cela n’a point lieu, point de mascarade, point de débat sulfureux et tronqué, c’est la Chine. Comme on y est tranquille !
On n’est pas obligé d’être cocu et content !
Content d’être moins cocu qu’en Chine, peut-être, quand-même?
« Le RIC pour tout et surtout pour rien, (ponctuation rajoutée par nous) que tout le monde aille voter avant de brailler pour ce gadget » #LEmission Politique : quand l’idéologie dominante est réintroduite dans un « débat » sous forme d’un « bandeau » assénant une « vérité » émanant d’on ne sait qui sans la moindre possibilité de contradiction. Et, bien évidemment sans celle-ci, déterminante : Si tout le monde « braille » au lieu d’aller voter, c’est peut-être qu’il existe un véritable problème institutionnel exprimé par le vote blanc et/ou l’abstention, problème auquel le « bandeau » ne fait évidemment aucune allusion vu que sa finalité est une manipulation « discrète » de l’opinion.
L’état actuel de notre société est le résultat des votes: vous le trouvez si bien ?
Le vote blanc ou l’abstention qui sont l’arme de l’impuissant, incapable de choisir le moins pire quand seuls les pires sont soumis à son vote vous paraissent efficaces?
Le RIC c’est DE FAIT plus de participation à l’exercice de la démocratie alors il s’agit de le configurer au mieux et …ça sera mieux que ce vote dont on voit les tristes résultats : souvenez-vous que NulHollande sort de là pour en être rassasié.
Il est évident qu’Ingrid Levavasseur est, soit motivée par l’opportunité de changer d’emploi, à un salaire bien différent (et tant pis pour les conséquences qui vont profiter à Macron, donc contraire aux objectifs GJ), soit elle est vendue à Macron (elle avait voté pour lui !!!) qui, par tous les moyens (dont « le grand débat) veut gagner les européennes avant de tenter la Mondiale…
La seule liste capable de dépasser Macron à ce jour, malgré les persécutions et les calomnies, c’est celle du RN. Et il se trouve que le RN a dans son programme le retour à la démocratie avec 100% de proportionnelle aux législatives pour que les citoyens soient égaux en expression, ainsi que le referendum d’initiative populaire et la décentralisation…
Une fois cela mis en place, qui prendra les décisions ?
Le peuple, (eh oui…c’est du populisme, terme méprisant qui signifie que le peuple n’aurait quand même pas la prétention de savoir ce que signifie démocratie ?…) donc si pas content, RN out !
N’est-ce pas ça que veulent les Gilets Jaunes ?
Levavasseur c’est encore un coup fourré !
100% de proportionnelle c’est 100% de bordel ingouvernable.
Le contraire de la démocratie qui choisit qui doit gouverner et lui en donne le pouvoir.
…même si elle fait des erreurs sanglantes comme NulHollande, parfois mais …elle s’en remet…!
pas de proportionnelle, mais le sysrème anglais du scrutin uninominal à 1 seul tour pour les législatives. Celui qui a le plus de vois au premier tour a gagné, et basta !
on évite les magouilles LRPS, les coûts des seconds tours, l’abstentionnisme (bien fait pour ceux qui ne votent pas), etc….
Mais ça ma bonne dame c’est du bon sens et ça n’a plus cours chez nous…
C’est séduisant apparemment quoique si on regarde la médiocrité abyssale des élus britanniques face au Brexit aujourd’hui, …on peut avoir des doutes !
– Et même Balavoine. Ah non pardon.
Je sais que ce n’est pas le plus important mais j’ai bien ri et c’est toujours ça de pris en ce moment. Merci.
A propos de médias d’information dans notre merveilleux pays, avez-vous remarqué le silence assourdissant au sujet de l’attentat de la cathédrale de Jollo qui a fait plus de 10 morts et 80 blessés, pas même une brève ?
et imaginez que 130 chrétiens franco-maghrébins aient génocidé, éventré, égorgé, violé et esclavagisé à tour de bras en syrie…qu’est-ce qu’on aurait stygmatisé !
Dernière chose :Salame c’est encore une de ces apatrides qui vient expliquer aux français ce qu’ils doivent faire dire penser être…
Mais qu’ils nous foutent la paix….
Mais qu’est-ce que son ÉTAT vient faire dans ce qu’elle raconte?
Critiquez ses dires, allez-y, mais son état?