Tiens, cela fait un moment que je n’ai pas écrit un petit texte pour Causeur, me disais-je. Mais aussi, j’ai un peu décroché de l’actualité, ces derniers temps… Qu’est-ce donc qui se passe déjà ?
Un vieux numéro du Monde traîne sur la table. Il a un peu plus de quinze jours. Parcouru rapidement, il a été jeté là, dans l’attente d’une lecture plus attentive et tranquille, dont l’occasion ne s’est pas présentée. Les enfants l’ont soigneusement effeuillé et certaines pages sont déchirées. Je remets dans l’ordre les survivantes.
Et je constate que le quotidien de référence offre, dans ce numéro, un magnifique exemple de « traitement différencié » : j’entends par là une concomitance entre deux faits similaires, traités de manière différente pour des raisons purement idéologiques.
Annoncé en couverture,
l’article sur la tribune d’Emmanuel Macron est un compte-rendu exhaustif et précis du texte diffusé le lundi 4 mars dans les médias de 28 pays. Il est suivi d’un long extrait de cette tribune.
Cette démarche traduit la volonté de synthétiser, de la manière la plus fidèle possible, le propos du président.
On tourne la page et l’on trouve un article intitulé « La Hongrie à l’heure de la propagande anti-Juncker ».
Il s’agit, là encore, d’un texte rédigé par un responsable politique (le premier ministre Viktor Orban) et diffusé très largement. Toutefois, alors qu’Emmanuel Macron destinait sa missive à tous les Européens, au-delà des frontières du pays dont il a la responsabilité, Orban s’adresse, lui, uniquement aux Hongrois. Mais cette question de légitimité embarrasse peu Le Monde.
Alors que le texte signé Macron était traité avec un respect scrupuleux et un effort de neutralité, celui d’Orban est donné à entendre à travers les yeux d’un Hongrois lambda : « Comme tous les électeurs, Miklos Janszo a reçu personnellement une lettre du gouvernement hongrois ». On découvre, deux paragraphes plus loin, que ce Hongrois n’a pas été choisi au hasard : c’est un opposant à Orban puisqu’il « milite dans un petit parti libéral ».
Les citations de Macron étaient abondantes et longues, systématiquement accompagnées d’un verbe de parole réattribuant le propos au président, dans un souci journalistique de s’effacer au maximum derrière l’auteur du texte : « le président espère que… », « il veut… », « il propose… » , « il affirme que…. », « il conclut …. » . Dans le cas d’Orban, le texte est réduit à quelques citations brèves, présentées avec une distance critique : « la lettre explique que […] et que […] », « Selon le premier ministre, […] ». Et le propos est contrebalancé immédiatement par la réaction du nommé Janszo : « Tout cela est faux ».
Enfin, dans une phrase extraite de l’article et mise en bleu juste sous l’illustration, Le Monde, journal sérieux, se permet une touche d’ironie :
J’ai désespérément cherché l’endroit, dans le premier article du journal, où l’on nous expliquerait que Macron répandait « sa bonne parole ».
Pas très convaincant, ce distinguo entre la neutralité de certaines formulations verbales et d’autres, qui seraient critiques, donc défavorables.
Noter entre autres que «expliquer que» est une formulation méliorative.
On pourra cependant me répondre qu’il y a belle lurette que sous la plume des journasots «expliquer» ne veut plus dire «expliquer», mais qu’il est un synonyme exact de «dire» ou de «déclarer».
Vous voulez nous expliquer, exemple à l’appui, que Le Monde est un journal d’opinion, qui ne perd pas une occasion de cogner sur Orban et sert la soupe à Macron? Et ben j’en apprend de belles moi.
En 1979 lors de la prise de PnonPen Alors que tous les media parlaient des massacres perpétrés par l’Angkar, parti communiste cambodgien dirigé par le dictateur sanguinaire POL POT, le Monde avait même continué envers et contre tout à faire l’apologie du dictateur communiste sanguinaire. 1/4 de la population a été décimée par le régime de Pol Pot
Comment alors ne pas classer un tel journal comme journal d’opinion?
Ce que vous dites n’en fait pas un journal d’opinion mais de parti pris, ce qui change tout!
Le problème est que les rédacteurs du Monde prétendent le contraire. Ils se positionnent à tout bout de champ comme objectifs, impartiaux, anti « fake-news ».
PS: Je n’ai pas trouvé le livre de Mme Riocreux, pourtant il y toutes sortes de bouquins sur les rayons, tous plus tarte les uns que les autres.
Son livre ne doit pas plaire à tout le monde.
J’admire votre patience de vous plonger encore dans les pages de ce quotidien. Pour ma part je suis allé sur le site de l’Elysée lire directement la lettre: un pitoyable texte sectaire et partisan. La réponse de AKK est d’une toute autre tenue. Nous Français n’avons que les politiciens que nous méritons, et nos mérites sont bien ténus …
Remettre en cause l’écosystème culturel et médiatique ? Mais comment allons-nous sauver la planète ?
L’Europe se fera sur des bases spirituelles incarnées, reflet de son héritage, sans s’installer dans dans un juridisme desséché, en allant à la source d’elle -même dans sa vocation à cultiver ses talents, ou elle sera l’otage des autres , du polémiquement correct anglo-saxon et ratera son rendez vous avec l’Afrique, coopération, régulation des flux, liberté laissée aux PME de se développer, et affrontement de ses ennemis , certes un islamisme conquérant mais aussi sa tentation nihiliste sociétal Ile est inimaginable de voir Macron se retremper à Reims; il s’est construit comme un avatar. Sommes nous devenus des avatars de nous-mêmes ? Ou ?
Apparemment Macron n’a pas dit « j’ai décidé ». Parce que dans l’UE, Macron ne peut rien décider. Il a besoin de l’accord…d’Orban, entre autres.
Contrairement à celui qui sera président après le Frexit et qui pourra dire « j’ai décidé »
Le même procédé d’endoctrinement est utilisé régulièrement par ….le Figaro, et oui , à propos du Président Donald Trump.
Voici mes commentaires sur FB et .. Le Figaro:
Mon commentaire:
LE FIGARO TITRE: LE MUR DE TRUMP
Ce n’est pas « le mur de Trump », c’est le mur des États Unis d’Amérique promis par Monsieur le Président Donald Trump, et qui tient les promesses pour lesquelles il a été élu.
La condescendance méprisante des « sachants » pour lui contraste avec l’obséquiosité soumise des mêmes envers les
dictateurs tortionnaires , corrompus et ubuesques , trafiquants de drogue tels que les Ayatollahs d’Iran, les dirigeants cubains, vénézuéliens, la liste est longue.
Sans doute un article de P. Gélie, correspondant du Figaro à Washington, et dont le parti pris anti-Trump est tel que j’ai protesté auprès du journal.
J’adore les decryptages d’Ingrid Riocreux. En plus, elle est si jolie…
J’apprécie beaucoup votre façon d’analyser les mots de nos journalistes et politiciens. Mais on sait bien déjà quel est le parti-pris constant du Monde…