Quel homme politique n’a pas été, à un moment ou un autre durant sa carrière, maquillé d’une petite moustache ?

Ce procédé relève de la caricature la plus banale, de l’outrance habituelle qui accompagne, dans les manifestations, la rhétorique contestataire. Et personne ne s’en offusque jamais. Il faut croire que les détracteurs du laissez-passer sanitaire ont droit à un traitement particulier. La preuve:

Et ce traitement particulier va jusqu’à les accuser de cela-même qu’ils dénoncent, subversion révoltante qui repose sur le procédé le plus grossier: s’il y a une croix gammée sur votre pancarte, c’est que vous êtes un nazi. Et tant pis si votre message, c’est « Macron= croix gammée ».

BFMTV ose même poser cette question :

« Arborer »?

« Arborer », vraiment?

« Arborer », nous dit le dictionnaire, c’est « montrer fièrement ».

Par exemple, voici un petit monsieur qui « arbore » réellement des symboles nazis :

Et voici à présent des gens qui, selon nos médias, « arborent » des symboles nazis:

Aucun n’apparaît comme un nostalgique du Troisième Reich, c’est le moins que l’on puisse dire!

On trouve aussi la pancarte suivante, qui a beaucoup fait parler.

Il paraît que le « mais qui? » brandi par Cassandre Fristot est un slogan antisémite notoire (allusion à un échange entre Claude Posternak – « mais qui? » – et le Général Delawarde répondant « la communauté que vous connaissez bien ») . Je n’ai pas de difficulté à envisager que certains puissent voir la main des sages de Sion derrière la politique vaccinale du gouvernement, à partir du moment où ils se font fort de la repérer partout. Mais, comme l’a fort bien noté Véronique Lévy, la soeur de BHL, s’il s’agit de dénoncer les juifs, que font sur cette pancarte les noms d’Emmanuel Macron, Klaus Schwab et Olivier Véran? En tout cas, la dimension antisémite de la pancarte n’est pas aussi évidente qu’on veut nous le faire penser. Pour ma part, je trouve que les cornes sur le « Q » de « qui », associées à la liste des noms de personnages puissants (juifs et non-juifs) orientent plutôt vers la théorie du vaccin comme « signe de la Bête » qui accuse des individus haut-placés ou influents (les « traîtres » de l’affiche) de s’être choisi Satan pour maître et d’œuvrer à lui soumettre l’humanité. On sait le succès que rencontre cette interprétation de l’actualité – et d’autres théories de teneur similaire – qui s’appuie sur le célèbre passage de l’Apocalypse: « Tous étaient marqués du signe de la Bête et nul ne pouvait acheter ou vendre s’il ne portait ce signe ».

On se demande d’ailleurs qui sont les plus obsédés par la question « mais qui? »: les antisémites ou les chasseurs d’antisémites? L’exemple suivant apporte peut-être une réponse à cette question:

_ voici le titre de l’article :

_ un passage sur « mais qui? » nous rappelle que

_ et tadzam! Tenez-vous bien, voici la photo:

La question n’a rien d’un elliptique « mais qui? » puisque ce monsieur demande « mais qui sont les » + croix gammée où il a inséré les lettres LREM. Très clairement, cette pancarte répond aux accusations de nazisme qui tournent dans la presse et pose la question « qui sont les vrais nazis? »: ceux qui imposent le laissez-passer sanitaire ou ceux qui le dénoncent? Les seuls qui soient objectivement visés sur cette pancarte sont les francs-maçons (le triangle des « frères trois-points » dessine le R de LREM, ce que le journaliste n’a même pas vu, tout occupé qu’il était à chasser du néo-nazi).

Citons aussi ce passage :

Dans un article qui titre sur l’antisémitisme des manifestants et la présence de symboles nazis dans les défilés, ce paragraphe suggère que les anti-pass ont des sympathies pour la croix gammée, comme s’il n’était pas évident que, formé de seringues, ce signe a pour but ici de dénoncer la contrainte vaccinale.

Nos journalistes le répètent: « les dérapages antisémites sont ultra-minoritaires dans les manifestations anti-pass ». Le problème, c’est qu’ils ne sont pas minoritaires dans le temps d’antenne qu’on leur accorde… Or, le résultat est là: interrogée samedi dernier, une mère de famille présente dans un cortège commençait sa réponse par ces mots : « nous ne sommes pas nazis, contrairement à ce que certains pensent ». Quand vous vous croyez obligé de formuler ce genre de précautions, c’est que vos accusateurs ont gagné, que le discrédit a porté et qu’au fond de vous, un soupçon de honte et de mauvaise conscience vous fait craindre d’exprimer votre pensée et vous conduira bientôt, docilement, au silence.

2 commentaires

  1. Citation : « Et tant pis si votre message, c’est “Macron = croix gammée” ».

    Oui, et les exemples de ce genre ont innombrables.
    Faisons cette comparaison : je dessine une tête de mort sur un flacon contenant de l’acide sulfurique, et je suis un assassin.

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