Thick smoke from an airstrike by the US-led coalition rises in Kobani, Syria, as seen from a hilltop on the outskirts of Suruc, at the Turkey-Syria border, Wednesday, Oct. 22, 2014. Kobani, also known as Ayn Arab, and its surrounding areas, has been under assault by extremists of the Islamic State group since mid-September and is being defended by Kurdish fighters. (AP Photo/Lefteris Pitarakis)

Une semaine après la probable attaque chimique de Douma, la France bombardait donc la Syrie. Depuis le temps que nos médias attendaient cela : joie dans les rédactions.

Nous avons l’habitude: quand ce sont les méchants qui font la guerre, il y a des morts, c’est sale, c’est moche. Les photos sont insoutenables. Quand ce sont les gentils, ou plus encore, quand c’est nous, c’est propre. Du moins ne nous montre-t-on pas les victimes. Cette fois-ci, il semblerait que notre intervention ait réellement été idéalement propre puisqu’elle n’a fait aucune victime.

Le duc de Broglie disait déjà, en 1883: « aujourd’hui, définir la guerre est devenu presque impossible: on bombarde des villes sans être en guerre avec leurs possesseurs ». Encore heureux que nous n’ayons tué personne : il eût été peu glorieux que cet acte de guerre sans déclaration de guerre préalable (n’est-ce pas la définition même du terrorisme ?) fasse des victimes, potentiellement parmi les civils. Mais cette innocuité de notre intervention est aussi apparue au fil des jours comme la preuve de son caractère éminemment et strictement symbolique, autant dire de son inefficacité absolue. Grosso modo, depuis que BHL a décrété, un beau jour de printemps arabe que Bachar devait partir, nos journalistes veulent du sang, du sang syrien. L’épisode libyen (comme on dit) n’aura pas servi de leçon.

L’épisode irakien non plus. Nous sommes sommés de croire sans réticence ni restriction à la thèse concernant les attaques chimiques. Dire « j’attends qu’on nous en dise plus pour me faire une opinion » relève déjà du « complotisme ». Nous n’avons pas le droit d’être devenus méfiants, pas le droit d’avoir de la mémoire.

Je dis rarement que les médias sont les valets du pouvoir parce que, à la vérité, ils s’estiment tout simplement au-dessus des pouvoirs. Mais là, il faut bien reconnaître que, pour défendre leurs principes supérieurs (notamment celui selon lequel il faut abattre coûte que coûte toutes les dictatures), ils se font les avocats de l’indéfendable ou du difficilement défendable, au service de nos dirigeants.

C’était évident, ces derniers jours, dans le décalage qui se donnait à entendre entre la thèse médiatique et la parole des experts. « Pourquoi avoir autant attendu? » demandaient les journalistes, qui trouvaient qu’une semaine constituait déjà un délai excessif. « Pourquoi une telle précipitation? » répondaient les spécialistes de géopolitique ou d’affaires militaires, bien plus prudents.

« Le gouvernement publie les preuves ! » nous rabâchait-on sur un ton triomphal, comme si on allait enfin pouvoir rabattre leur caquet aux « complotistes », qui ne sont pourtant jamais que des sceptiques un peu échaudés par quelques supercheries médiatiques et comme tels, pas nécessairement des idiots.

Mais que les preuves fussent publiées après les frappes, cela ne gênait que les spécialistes, pas les journalistes. Ces derniers d’ailleurs, se contentaient fort bien de cette publication et estimaient, apparemment, que la lecture du document ne s’imposait pas. Il existait, et c’était déjà bien. J’ai même entendu : « c’est un document qui contient des textes et des images ». Merci !

Pour ceux que cela intéresse et qui ne l’auraient pas encore consulté, le rapport est disponible ici : https://www.defense.gouv.fr/content/download/528742/9123389/file/180414%20-%20Syrie%20-%20Synthe%CC%80se%20-%20Les%20faits.pdf

Les éléments médicaux semblent, en effet, accréditer la thèse de l’attaque au chlore mais le document en lui-même ne comporte pas de « preuve » au sujet, pourtant crucial, de l’origine des attaques. On eût attendu, et nombreuses, les émissions de « décryptage » de ces « preuves »…

 

 

26 commentaires

  1. En gros : des syriens ont tué des syriens, alors nous avons été tuer des syriens pour leur faire comprendre que c’était pas bien de tuer des syriens… Bon, coup de bol, il n’y aurait pas eu de victimes, 100 missiles au total tout de même.

    Pas de mort ? rien que ce fait en dit long sur la mascarade qui s’est jouée.

    La cible est l’Iran, elle l’a toujours été, l’Iran qui a une présence en Syrie 10 fois supérieure à la Russie, cette dernière devenant par trop prépondérante dans la région au goût des USA.
    Et puis aucun rapport avec le fait que les Russes ont pour seul accès aux mers chaudes que le port de Tatour, qui leur permet accessoirement de surveiller la commercialisation de leur gaz, et que les Qatari soient particulièrement impliqués dans la construction de gazoducs qui traverseraient… la Syrie du méchant Assad qui s’y refuse.

    En première intention, nous allions bombarder des dépôts d’armes chimiques, puis s’apercevant de la stupidité de la chose, rien que le dire, nous avons finalement bombardé des laboratoires de fabrication d’armes chimiques. Ben oui, sinon nos bombardements auraient contribué à empoisonner la moitié de la Syrie.

    Ces fameux laboratoires, en terre Syrienne, fabriquent des armes chimiques en flux tendu car, apparemment, il n’y avait aucun stock, et n’étaient donc absolument pas gardés.

    Un laboratoire d’armes chimiques Syrien ça fonctionne un peu comme une agence immobilière, le soir, le dernier sorti éteint la lumière et ferme la porte. Nul besoin de garder ces sites, pas même une alarme avec contrat chez Vérisure, les islamistes n’étant pas intéressé par le fait de récupérer de telles armes.

    On nous prendrait pour des cons, que l’histoire n’en serait pas moins bancale…

    Quant à BHL, n’est ce pas Renaud, l’ex chanteur, qui chantait (ou tentait de le faire) « j’ai marché dans la tête à BHL » ? Ça porte bonheur paraît-il !

    Il sera noté incroyable prétention pour ne pas dire le racisme de ceux soutenant idéologiquement une telle action, persuadés qu’ils sont que nos démocraties sont tellement parfaites qu’il nous faut les exporter, à coup de missiles si besoin est, constant sans doute l’échec que ceux nous approchant ne s’en imprégnaient pas spontanément.

    Autre temps, nous aurions parlé de croisades…

  2. « Une semaine après la probable attaque chimique de Douma », dites-vous en commençant votre article… comment voulez-vous qu’ensuite les arguments plutôt raisonnables que vous développez aient un quelconque poids? Comment voulez-vous qu’on ne vous mette pas dans le sac de ceux qui bombardent ? Contrairement aux grands rhéteurs vous ne le mettez pas dans la queue mais dans la tête, le poison.
    Votre « probable » vous le tenez de qui? Des casques blancs, du MI6, de la DGSE ou de quelque olibrius armé d’un téléphone qui filme des gens s’aspergeant d’eau avec des têtes allumées? Le malheur pour beaucoup de commentateurs c’est qu’avec le temps qui passe, il va leur falloir mettre tant d’eau dans leur vin que ça sera tout le contraire de la noce de Cana. Il va leur falloir admettre qu’un « dictateur » oriental (puisqu’ils sont tous de là-bas, c’est connu) c’est pas plus repoussant qu’un hypocrite hollando-macronien qui donne des armes aux terroristes, bombarde un pays en vue d’en chasser son président élu, en glousse de contentement, en jubile de bonne conscience malgré les 280 morts français mitraillés par les anti-Assad un jour de novembre à Paris…
    Ingrid vous m’aviez habitué à plus de rigueur dans l’analyse. Ne vous laissez pas impressionner par « Bachar doit partir », c’est pas à vous d’en juger mais aux Syriens. Il a autant que vous le droit de rester là où il est. Autant que Poutine, autant que monsieur Orban ce « fasciste » selon le radeau de la Méluche, autant que tous ceux qui, à juste titre, nous méprisent d’exporter la « démocratie » avec les bombes fabriquées chez les bobos. Comme vous en êtes une de bobo, non certes par votre positionnement politique mais par votre statut de « professeuse agrégée » (je m’amuse puisqu’on « professe » et qu’on ne « professeure » pas), ayez la bonne idée de croire que ceux qui ne le sont pas sont très heureux de ne pas l’être.

    • Je ne suis pas certain d’avoir bien compris le fond de votre intervention, au demeurant très pertinente dans la forme. Le terme de « probable », qualifiant l’attaque de Douma, est sans doute excessif, mais n’enlève rien à l’argumentaire d’IR. Quant à qualifier l’auteur (désolé, je ne sais pas écrire en inclusif) de bobo parce qu’elle est agrégée de l’université me semble très abusif. Ce n’est pas le niveau de diplôme qui fait le (ou la) bobo, c’est l’idéologie. Et son texte démontre qu’IR ne l’est pas: elle raisonne avec logique.

  3. Au delà des informations nébuleuses ou inexistantes sur la question des attaques chimiques de El Assad , la question qui nous intéressé surtout c’est : qui sont les opposants du régime et ça, à part 3/4′ kurdes qu’on nous nous prendre comme démocrates – à coup de reportages présentant des jeunes femmes ravissantes au combat – on ne sait rien on ne voit rien. Juste appris par un invité du 7/9 de France Inter qu’ils ne sont pas tous des djihadistes, non non, mais à 95% des islamistes, très démocrates bien sûr!….. Vous avez raison il faut arrêter de bous prendre pour des billes mais pour ça il faudrait pourvoir comprendre.

  4. Le comportement hypocrite des occidentaux me fait de plus en plus amèrement sourire, surtout quand les occidentaux font la leçon à Bashar El Assad alors qu’ils ont rasé intégralement Mossoul Ouest, occultant par la même occasion, le sort de milliers de civils encore présents et que Daesh comptait utiliser comme bouclier.
    Vu l’ampleur des destruction, ça m’étonnerait qu’on les ait aujourd’hui tous sortis de dessous des gravas.

  5. Chère Ingrid,

    Vous qui êtes en université, je vous invite à rechercher les déclarations d’un de vos équivalent étranger, Jeffrey Sachs, sur la guerre en Syrie…

    Vous avez posté le lien vers le rapport du ministère concerné. Je l’avais déjà lu. Le résumé tient en ces quelques mots « on a vu les vidéos » (le rapport en question ne contient aucune « preuve », aucune analyse de quelconque échantillon démontrant l’usage de ce type d’arme). Super analyse, très pro il n’y a rien à dire…

    Je pense que puisque nous sommes dans la culture des images, je vais donc poster un unique lien.

    https://www.youtube.com/watch?v=NwK_nQmgaCg

    On y voit un des enfants filmés lors de la prétendue attaque chimique et son père qui racontent comment la vidéo a été tournée, et quel fût leur paiement, en riz, en dattes et en biscuits. Ah oui, un détail, désolé, elle est en russe, alors fatalement aucun de nos grands journalistes ne va la traduire. Jamais.

    Vous remarquerez, au demeurant, que l’absence totale de victime chez l’armée Syrienne démontre, accessoirement, et si besoin était, qu’il n’y avait personne sur les sites attaqués. Les Russes ont donc laissé l’OTAN raconter ses salades, bombarder du vide, faire croire à ses moutons que l’Amérique est toujours le gendarme du monde… Et ils auront sans doute un retour d’ascenseur, en Ukraine ou ailleurs.

    Bref. Rien de nouveau sous le soleil.

    Je vous souhaite une belle journée.

    PS : @ Joseph l’image de Vérisure est excellente! Surtout quand on connait l’efficacité tactique d’un Tomahawk, sa zone d’effet, son coût, on se rend bien compte de la débilité des chiffres annoncés.

    La dernière fois, ils étaient sensés avoir employé 59 missiles pour une base (missiles pour lesquels les russes n’ont pas employé de S400 ou S300 en retour, on y croit), alors même que dix missiles pour une base d’aviation, c’est déjà bien suffisant.

    Et le lendemain, les journalistes de RT se baladaient et filmaient librement sur la base en question, sensée stocker des produits chimiques elle aussi (ce qui n’est évidemment pas possible, la rémanence des produits en question rendant cette promenade de santé desdits journalistes totalement impossible).

    Il faut regarder le nombre de missiles employés lors de la guerre du Kosovo, ou des guerres d’Irak, pour voir quelle quantité de missile est nécessaire pour tapisser un pays complet, avec une armée moderne.

    Iraki Freedom, c’est 800 tomahawk pour 23 divisions terrestres (plus les 4 brigades de la Garde Spéciale) et une quarantaine d’escadrons aériens, répartis sur une dizaine de bases (soit un total de 37 objectifs). Ca fait en moyenne du 21 missile par site, et moins en réalité, car il a fallu aussi flinguer d’autres objectifs (bunkers, palais, ports, télécoms, et j’en oublie certainement).

    • Le problème, largement évoqué par l’hôte de ces lieux, notamment dans son ouvrage, c’est qu’il est devenu impossible de dire différemment. Et le votre c’est que vous analysez !
      Ce que vous avez vu et entendu n’existe donc pas, vous êtes victime de votre imagination (c’est la plus grande des violences faite à un humain que de dénier ce qu’il a vu et entendu).
      Il fut un temps, semble t-il révolu, cette manière de faire, la votre notamment, était la démonstration évidente d’une intelligence en action, de nos jours vous êtes un subversif… dans le meilleur des cas.
      Les « images » (ainsi réduites à l’iconographie) que vous évoquez emportent tout car elle sont perçues comme telles, sans analyse, sans intelligence, ne reste que l’émotion.
      Et ça tombe bien, puisqu’un humain décapé de ses capacités de réflexion, seulement armé de ses émotions, devient manipulable et tyrannique à la fois. Cela porte un nom : Progressisme, que les adeptes confondent avec progrès, les mêmes qui confondent(aient) socialisme avec social.
      In fine, vous, je, nous, sommes des réacs, des vieux (insulte de BHL post Brexit), des phobes, des anti-modernes puisque opposés, paraît-il, au progrès.

    • Cher A.,

      Ne soyez pas de mauvaise foi. Le problème que Joseph identifie est qu’il est « impossible de dire différemment » dans la sphère publique, et la télévision notamment (télévision qui a pris la place des discussion au coin du feu). L’accès à ces moyens est exclusivement réservée à la nomenklatura atlantiste de la place.

      Sauf que la discussion au coin du feu implique de réfléchir. La TV, c’est à sens unique. Pas d’alternative possible au discours officiel, donc (et on vous prépare bientôt une loi sur les « fake news », histoire de…). Pas de possibilité, par exemple, de trouver anormal que nos gouvernements aient financé des groupes jihadistes en Syrie, ou néo-nazis en Ukraine…

      Qui disait déjà que si le principe de la dictature c’est ferme ta gueule celui de la démocratie c’est « cause toujours » (citation fort adaptée au site causeur)? En tout cas le gourou de je ne sais plus quelle secte japonaise déclarait que si on lui laissait l’accès à la TV il deviendrait Dieu, et il avait raison…

      Au passage, les russes se sont pointés avec le gamin de la vidéo que je vous ai montré dans l’instance chargée de l’enquête. Alors en Amérique, on a eu droit à des articles « c’est bidon, c’est honteux ». Parce que bombarder sur la base d’images que l’on a indirectement produit soi-même (les casques blanc étant une succursale de l’oncle Sam), c’est pas honteux par contre… Big lol.

      Je vous souhaite à tous une belle journée.

      • Hola Démosthène.
        M. A. doit être un Troll, même si je n’aime pas l’emploi de tels raccourcis. Ou alors, M. A. est sincère, et dans ce cas, il est pour ma part inutile de discuter avec lui.
        Dans un article précédent, ma critique à l’endroit des zadistes, me classait de facto selon M. A., dans le camp de la police, c’est dire les nuances du révolté en peau de lapin.

      • Bonsoir Démosthène,
        je comprends. Mais justement, je préfère le « cause toujours » au « ferme ta gueule ». Les conversations franches sont toujours possibles (pour l’instant), même si ce n’est pas le cas sur les grandes chaînes de télé – je ne peux en dire grand-chose puisqu’il y a longtemps que je ne les regarde plus. Peut-être que c’est méprisable, mais pourquoi ne pas se satisfaire d’éviter cette médiocrité ? Bien sûr, ce n’est pas entièrement possible ; mais ça l’est en large mesure, et il me semble plus productif de profiter d’une certaine liberté que de la dénigrer. Encore une fois, je crois que vous avez raison, et qu’il se pourrait que la démocratie dégénère totalement ; mais nous n’y sommes pas tout à fait. Enfin (dites-moi si je me trompe !), je ne crois pas qu’Ingrid Riocreux milite pour la dictature.
        Bonne soirée à vous.

          • Cher Joseph,

            On peut aussi n’être ni pour un camp, ni pour l’autre, et avoir d’autres idées sur les évolutions que l’on pourrait donner à la société 😉

            Cher A.,

            Ingrid est une femme douée d’une qualité rare, voir exceptionnelle, la logique. Par la force des choses, ceci entraîne une relative qualité des gens qui fréquentent son blog, et donc des échanges qu’on y trouve.

            Pour ma part, à la TV, je regarde essentiellement les informations, non que je sois convaincu par leur qualité, mais tout simplement pour savoir ce que les moutons sont sensés penser.

            Bien sûr, les conversations sont toujours possible… pour l’instant (cf la loi sur les fausses informations).

            Mais nous vivons bien dans une dictature. Ce n’est que parce que vous ne vous confrontez pas aux puissants (cf le journaliste qui a enquêté sur Bolloré, visité à la veille du procès, le hasard faisant bien les choses, ou encore la maltaise qui a pris sa voiture pour y trouver une bombe) que vous avez l’impression d’une quelconque forme de liberté.

            Et je n’ai pas de mépris pour votre position. Ça a toujours été celui de la majorité des gens. Je le comprends… Mais comprendre, approuver et pratiquer sont trois choses bien distinctes 😉

            Je vous souhaite à tous une belle journée.

  6. Très cher Démosthène.
    Qui vous parle de camps ? sinon ceux qui rabâchent à l’envi leur mantra de « valeurs » progressistes, et qui dès que vous émettez un avis contraire au leur, vous classent, entre autre, parmi les « phobes ».
    Une de leur caractéristique, c’est de parler d’eux à tout bout de champ, leur vie érigée en modèle…
    Une conversation c’est, comme le suggère la devise de Causeur « Surtout si vous n’êtes pas d’accord », et non pas ramener sa fraise avec des « je » et des jugements sur les autres à l’emporte pièce, ce qui ne démontre jamais que l’infantilisme de celui qui s’y abandonne.
    On ne répond pas à l’invective ou aux insultes par des explications, c’est peine perdue et justifications inutiles, et en la matière, les progressistes, même ceux qui s’ignorent, sont passés maîtres dans l’anathème.
    Vous évoquez une « dictature », il faudrait pour ça pouvoir désigner précisément ceux qui exercent un tel pouvoir ? Que je sache, les gens qui sont au pouvoir, celui législatif, ont été élus.
    Le mot totalitarisme semble plus approprié car ce qui nous contraint c’est bien une idéologie, à laquelle il n’est plus toléré d’émettre un avis contraire, et c’est la toute la subtilité.
    Du reste, le traitement médiatique en dit long sur ce cancer qui gangrène nos sociétés, l’hôtesse de ces lieux le démontre dans son ouvrage (La langue des médias), comme Noam Chomsky l’a fait avant elle dans « La fabrique du consentement ».
    De Chomsky, s’il fallait retenir quelque chose de magistral, c’est son soutient à Faurisson, il fut vilipendé pour ça, alors qu’il ne faisait que dire (1) « Je ne partage pas vos idées mais je me battrai jusqu’à la mort pour que vous puissiez les exprimer ».
    Nous sommes par delà bien et mal, dans l’immoralisme de la morale vous dirait Nietzsche.

    (1) c’est dans ce genre de phrase que vous êtes classés « nazi » et ici négationniste, puisque ne sera retenu que le nom de Faurisson et que tout ce qui sera dit par la suite ne compte plus.
    Ce que recherche un progressiste ce n’est pas ce qui est dit, mais ce qui n’a pas été dit : « je ne suis pas raciste », « je ne suis pas anti féministe », etc…

    • Cher Joseph,

      Comme déjà indiqué à gauche et à droite sur ce site, je suis un vil rétrograde anti féministe… Car, quand bien même on trouve, parfois, une femme intelligente, voir parfois comme Ingrid probablement plus intelligente que soi-même, on ne peut pour autant que constater les évidences de la vie…

      Il me semble important ne pas confondre l’égalité en dignité, qui est due à tout être humain quel que soit son genre, avec une égalité forcenée qui ne traduit finalement que l’impuissance mortifère des porteurs de l’idéologie (oserais-je un « de l’imposture ») féministe.

      Les pouvoirs législatif et exécutifs sont (à mon humble avis) une illusion. Par exemple Trump, qui, arrivant au « pouvoir » en déclarant qu’il sortirait de Syrie, en est maintenant réduit au rôle de commis des atlantistes… Et je vais donc citer (de mémoire) un film dont je ne me souviens plus du titre: le vrai pouvoir ne change pas de visage tous les 5 ans…

      Faurisson est quelqu’un de brillant, mais trop brillant pour son propre bien être. C’est un peu comme Dieudonné finalement…

      En matière de génocide, il ne peut pourtant y avoir deux poids deux mesure. La décision juridique concernant le génocide arménien (dont la justice a constaté que la contestation ne peut être punie car contrevenant à la liberté de parole) devrait évidemment s’appliquer au génocide des juifs.

      Mais dire cela, comme accuser l’état Israélien d’être coupable de crime contre l’humanité, de piraterie, et d’irrationalité (au nom de quel principe démocratique l’état d’Israël aurait-il le droit, alors qu’il la détient lui-même, d’interdire aux iraniens de construire des bombes A voir H?), c’est s’exposer à l’étiquetage de l’antisémitisme…

      Je vous souhaite une belle journée.

      • Cher Démosthène.

        Je ne sais si Mme Riocreux est particulièrement intelligente, n’étant pas habilité ni tenté à distribuer des classements Qi, mais à tout le moins, elle démontre qu’elle en use, peu importe finalement le niveau.
        Vous avez des jacques Attali ou des BHL, pour ne citer que ces deux la, qui sont des gens intelligents, voire supérieurement, mais qui en font un mauvais usage, l’idéologie règne chez eux en maître et laisse leur réflexion s’anéantir par cette gangrène.
        Même un Michel Onfray, surdoué s’il en est, s’est longtemps vautré dans sa vision marxisante (quoi qu’il en dise) de la société. Il est même intéressant de constater que son livre « Cosmos » ainsi qu’une extension de celui ci dans un autre des ses ouvrages sur H. D. Thoreau (Thoreau de sauvage), a impacté sa pensée la plus récente, ayant été au bout d’un processus : le naturalisme (1), il a démontré, à son corps défendant, que la seule issue de cette autre idéologie… était l’extinction programmée de la race humaine, puisque réfutée dans son rapport à la nature. Ceci expliquant sans doute sa virulence actuelle à l’endroit des dirigeants politiques, son dernier ouvrage « Zéro de conduite » est un assassinat en règle ! Soyez le bienvenu M. Onfray.
        (1) Pour se convaincre des méfaits du naturalisme, et par la même de toutes idéologies, il n’est qu’à relater la tuerie de Trèbe, dont une des victimes était le boucher du supermarché, qui a fait l’objet d’un tweet ignoble de la part d’une « végane ».

        In fine, les gens ont peur, et ce sentiment va croissant, ce d’autant que l’image (l’émotion) a remplacé la réflexion. Ce qui est vu à la télé ou lu dans les articles de journaux (le plus souvent les seuls titres et les images qui les illustrent) fait office de vérité.

        Faurisson était surtout un con, indéfendable dans sa négation de la shoa (pour faire court), mais dont il fallait néanmoins préserver son droit à s’exprimer, comme l’a fait justement Chomsky.

        Au sujet des droits des nations ou des individus à disposer d’eux mêmes, si nous devions faire le tour des incohérences de ce monde, qui toutes prouvent de façon formelle que nous vivons dans un cirque permanent, plusieurs vies n’y suffiraient pas !

        Puisque nous sommes dans le « je », ma vision du monde est toute simple (fidèle par la même au principe du rasoir d’ockham) : Game Of Trone, du moins les premières saisons car, si vous avez suivi la série, elle s’est enlisée par la suite dans tous les poncifs progressistes.
        Mais ce monde n’existe plus (il a existé), le droit a tout supplanté, ce droit n’étant que la délégation d’un pouvoir et le bras armé d’une une caste qui n’a que faire de la justice et dont le seul but est de servir ses intérêts particuliers.

        Selon que vous soyez puissant ou misérable…

  7. Tout ceci est très sensé et pertinent, mais nous éloigne des pseudo-faits qui sont à l’origine de la glorieuse attaque punitive menée par l’OTAN. Ces faits, on l’a vu, ne sont qu’une vulgaire mise en scène exécutée par les casques blancs, à la solde de la coalition et sur ordre de celle-ci.
    On se souviendra aussi du témoignage des deux médecins de l’hôpital de Douma, occupés à soigner les occupants d’un immeuble effondré, lesquels ne présentaient aucun signe d’empoisonnement ou de contamination due à un quelconque produit chimique, quand subitement, les fameux casques blancs ont fait irruption dans la salle de soins en hurlant « attaque au gaz! » et en organisant et filmant leur mise en scène, provoquant la panique générale.
    D’ailleurs, quel intérêt aurait El Assad à gazer son propre peuple, qui l’a élu, le soutient en grosse majorité, l’apprécie sinon l’aime, alors que les dernières poches de résistance des terroristes preneurs d’otages sont vaincues et éliminées jour après jour ?
    Honte à l’OTAN et à ses dirigeants va-t-en-guerre, capables de tous les mensonges, coups tordus et toutes les fourberies pour arriver à leurs fins, qui pour rappel, consistent à d’abord éliminer El Assad pour crime d’insoumission aux exigences gazières et pétrolières de l’Occident, et ensuite démanteler le pays pour finalement y placer quelques chefs de guerre entièrement soumis à leurs ambitions.

    • Cher Guy,

      Je leur souhaite bien du courage… Je pense qu’on aura encore le temps de changer de président ici comme aux USA avant qu’ils parviennent à leur fin sur ce dossier.

      Belle journée.

  8. Il est assez drôle de constater que l’armée syrienne, soutenue par les russes, ne dispose que de chlore pour gazer…
    Il est aussi encore plus drôle de constater que personne n’a relevé que le chlore, qu’on peut fabriquer avec quelques systèmes et produits rudimentaires achetés chez le droguiste, est véritablement l’arme du pauvre. C’était différent en 1915 quand F. Haber le fit tester en grandeur réelle par l’État-major allemand, mais, à l’époque, c’était moderne, le chlore.

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