Pour des raisons familiales et personnelles, je suis très attachĂ© Ă  la Banque Populaire. Je fus mĂŞme arrière-droit de son Ă©quipe corporative en Franche-ComtĂ© ; c’est dire si son destin me tient Ă  coeur [1. Le foot est, chez moi, une chose sĂ©rieuse, Ă  l’instar de la Politique et des plaisirs de la Table ]. Sa disparition dans un magma voulu par l’Etat dans une fusion avec la Caisse d’Epargne ne me laisse donc pas indiffĂ©rent.

Qu’est donc, Ă  l’origine, la Banque Populaire ? Une banque Ă  vocation coopĂ©rative, très dĂ©centralisĂ©e. Créée par des artisans et des commerçants, elle a longtemps boudĂ© la bourse puisque ses propriĂ©taires en sont les clients qui le souhaitent (qu’on appelle les sociĂ©taires). En 1981-82, les lois de nationalisation du gouvernement Mauroy ne concernèrent pas les Banques Populaires [2. On doit en effet les nommer au pluriel car ces banques rĂ©gionales sont au dĂ©part indĂ©pendantes les unes des autres ]. Les banques mutualistes y Ă©chappèrent aussi : Mauroy Ă©tait proche de Rocard et Delors et donc de la seconde gauche, davantage attachĂ©e au secteur coopĂ©ratif et mutualiste qu’Ă  la toute-puissance jacobine de l’Etat. On note au passage que l’actuel gouvernement fait exactement l’inverse en ne prenant pas de participations dans les banques capitalistes (au sens strict du terme) et souhaitant acquĂ©rir 20 % de ce qui devrait devenir le second groupe bancaire français.

Il faut dire que la Banque Populaire n’est plus guère fidèle Ă  ses racines coopĂ©ratives car elle a bien dĂ» s’adapter au nĂ©olibĂ©ralisme mondialisĂ©. Tout d’abord la proximitĂ© a commencĂ© Ă  s’Ă©loigner (sic). La Banque Populaire de Franche-ComtĂ©, oĂą j’avais fait virer mon premier salaire, est devenue Banque Populaire de Franche-ComtĂ©, du Mâconnais et de l’Ain. Jusque lĂ , cela ne me gĂŞnait pas, le siège Ă©tait encore chez nous. Chauvinisme, quand tu nous tiens ! Mais quand elle est devenue Banque Populaire de Bourgogne-Franche-ComtĂ© et que Dijon en devint ville-siège, j’ai vraiment commencĂ© Ă  faire la gueule [3. J’apprends ces derniers jours que Balladur propose d’en faire de mĂŞme pour les rĂ©gions administratives. Les temps sont durs…]. La proximitĂ© Ă©tait devenue une fiction. La chasse aux coĂ»ts, aux Ă©conomies d’Ă©chelle, passait avant toute prĂ©occupation. Dans le mĂŞme temps, la philosophie coopĂ©rative de la banque s’Ă©tiola encore davantage lorsqu’elle prit le contrĂ´le de Natexis, banque d’affaire cotĂ©e en bourse et chargĂ©e d’en faire de plus belles qu’avec ses clients [4. des affaires ! ]. Natexis fusionna ensuite avec Ixis, son alter-ego de la Caisse d’Epargne pour donner naissance Ă  Natixis, laquelle se distinguera plus tard comme la plus avide en produits pourris subprimisĂ©s. Quel gâchis ! Ainsi pour s’a-da-pter [5. Je dĂ©compose bien les syllabes du mot magique Ă  l’instar des Diafoirus de la mondialisation nĂ©olibĂ©rale ] Ă  la mondialisation, cette banque a reniĂ© son souci de proximitĂ© gĂ©ographique et Ă  son essence coopĂ©rative, lesquelles devaient coĂ»ter trop cher. Trop cher ? Jamais aussi cher que les pertes engendrĂ©es par les folles aventures des courtiers de Natixis ! Ainsi, au risque de passer pour un doux rĂŞveur (au pire) ou un fieffĂ© rĂ©actionnaire (au mieux), je continuerai d’affirmer la tĂŞte sur le billot que ma banque aurait mieux fait de ne pas chercher Ă  s’a-dap-ter et qu’elle s’en porterait beaucoup mieux aujourd’hui.

Pour conclure sur le chapitre des mauvaises nouvelles, le JDD nous apprend que François PĂ©rol [6. PĂ©rol, ce n’Ă©tait pas l’exĂ©cutant des basses oeuvres du mĂ©chant Gonzague dans Le Bossu ? ], actuel secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral adjoint de l’ElysĂ©e, pourrait prendre la tĂŞte du nouveau groupe Ecureuil-Banque Populaire. Aujourd’hui, on lui conteste la lĂ©gitimitĂ© de prendre la tĂŞte d’un groupe dont il a lui-mĂŞme prĂ©parĂ© la fusion, mais il y a encore plus grave : le journal Marianne nous avait instruit du rĂ´le que ce dernier avait Ă©galement jouĂ© dans le montage financier [7. En tant qu’associĂ©-gĂ©rant de Rothschild et Cie, entreprise spĂ©cialiste du conseil en fusion-acquisition ] donnant naissance Ă  Natixis. On devine aussi que Monsieur Economie de la galaxie Sarko ne devait pas ĂŞtre Ă©tranger au programme Ă©conomique du candidat Sarkozy, lequel vantait le crĂ©dit hypothĂ©caire et donc les subprimes [8. L’Ă©tĂ© dernier, la fiche programmatique en question figurait encore sur le site officiel de l’UMP ]. DĂ©cidĂ©ment, le pompier pyromane, c’est Ă  la mode.

8 commentaires

  1. PĂ©rol, effectivement est l’exĂ©cuteur des basses oeuvres dans le Bossu.
    Ce nom, décidément est prédestiné.
    Le Pérol du film finissait mal, non ?
    Alors, peut-ĂŞtre que cette fois, l’histoire se renouvellera.
    Si Dieu le veut !

  2. « La goutte d’eau a fait déborder le vase : lors de sa réunion, jeudi 19 février, le conseil d’administration des Caisses d’Epargne a adopté une résolution s’opposant vigoureusement à toute entrée de l’Etat dans son capital.

    Le résultat ne s’est pas fait attendre : François Pérol, secrétaire général adjoint de l’Elysée, a aussitôt convoqué les dirigeants des Caisses d’Epargne et des Banques Populaires – Bernard Comolet et Philippe Dupont – pour leur passer un savon. Et leur annoncer la bonne nouvelle : l’Etat va prendre jusqu’à 20 % du capital du futur établissement issu de la fusion entre les deux groupes. Avec, en prime, cette information : « Désormais, le patron, c’est moi ! »

    Tête des intéressés : « Ils étaient estomaqués et livides en sortant de l’Elysée » raconte un témoin de cette petite réunion amicale.

    Dans ce nouveau groupe, l’Etat disposera de quatre administrateurs (sur 18), lesquels présideront le comité des rémunérations et le comité d’audit. »

    ( Le Canard Enchaîné, 25 février 2009, page 3 )

    Conclusion : les banques françaises sont en faillite. Les banques françaises sont mortes. L’Etat est donc obligé de les nationaliser pour les sauver de la faillite. L’Etat a commencé par nationaliser DE FACTO la Caisse d’Epargne.

    Prochaines banques à être nationalisées : la BNP et la Société Générale.

    Aux Etats-Unis, c’est exactement pareil. Les banques américaines sont en faillite. Les banques américaines sont mortes. Paul Krugman les compare à des morts-vivants, à des zombies.

    http://www.nytimes.com/2009/02/23/opinion/23krugman.html?_r=2

  3. 37 ans en tant que sociétaire,notre bpca toujours été un fidèle partenaire pour mon entreprise,
    et oui,il y a encore de bonne banques,
    le cas pèrol fiston de papa,fidèle rpr,copain de sarko comme bazir
    franchement,sarko et certains ministres,plus copè ferait mieux de se la fermer,a chaque fois ,c »est tout le contraire qui se produit,
    copè et la redevance, ect ect
    je pense que tout ceux qui ont approcher sarko connaisse son caractère,donc nous ne somme pas surpris,
    il est coléreux,rancunier,il n »a jamais accepter d »être contredit,et n »a pas la mémoire courte,veut tout contrôler et n »a confiance en personne
    s »il continue,il va tout droit dans le mur,les prochaines élections vont peut être le faire revenir a la réalité
    2009 sera terrible pour beaucoup de gens,et l »avenir est incertain,même pour lui?

  4. Résultats annuels 2008 de la Caisse d’Epargne, page 38 :

    Caisse d’Epargne :
    Total dettes : 633,156 milliards d’euros.
    Total capitaux propres : 16,564 milliards d’euros, soit seulement 2,61 % de ses dettes.

    http://www.groupe.caisse-epargne.com/cpp/101/fra/blob/pdf_diapo_090226_resultats_ci_090226133848.pdf

    Conclusion : la Caisse d’Epargne est en faillite.

    Sarkozy le sait. Sarkozy est donc en train de nationaliser en catastrophe la Caisse d’Epargne.

    A lire absolument :

    http://www.jpchevallier.com/article-28423335.html

  5. Même les dirigeants politiques partisans du libéralisme économique sont en train de nationaliser les banques.

    1- Au Royaume-Uni, l’Etat commence à nationaliser les deux plus grandes banques du pays pour les sauver de la faillite :

    « Royal Bank of Scotland (RBS, dĂ©tenue Ă  près de 70 % par l’Etat), qui vient d’essuyer les plus grosses pertes jamais subies par un groupe britannique (24,1 milliards de livres de pertes en 2008, soit 27 milliards d’euros), est la première institution bancaire Ă  bĂ©nĂ©ficier de ce système de garantie. Sa consoeur Lloyds Banking Group (dĂ©tenue Ă  43 % par l’Etat) a annoncĂ© qu’elle nĂ©gociait avec le TrĂ©sor les conditions de sa participation Ă  ce plan. »

    http://www.lexpansion.com/economie/actualite-economique/actifs-toxiques-forces-et-faiblesses-du-plan-britannique_175815.html

    2- Aux Etats-Unis, l’Etat commence à nationaliser la plus grande banque du pays pour la sauver de la faillite : l’Etat prend 36 % du capital de la banque Citigroup.

    « Le TrĂ©sor amĂ©ricain a annoncĂ© vendredi 27 fĂ©vrier qu’il convertirait une partie des titres prĂ©fĂ©rentiels de Citigroup en actions ordinaires, dĂ©cision qui lui donnera une portion importante du capital de la banque. Jusqu’Ă  25 milliards de dollars de titres prĂ©fĂ©rentiels seront ainsi en principe convertis et Citigroup a fait savoir que cela impliquait que l’Etat dĂ©tienne 36 % au plus de ses actions ordinaires. »

    http://www.boursorama.com/infos/actualites/detail_actu_marches.phtml?num=ca3e2053fdc3d784e360e078a087d784

    3- En France, l’Etat commence à nationaliser le nouveau groupe Caisse d’Epargne – Banque Populaire : l’Etat prendra 20 % du capital, nommera le secrétaire général adjoint de l’Elysée à la tête du nouveau groupe, aura quatre représentants au conseil d’administration (4 sur 18), qui présideront le comité des rémunérations et le comité d’audit (Canard Enchaîné, mercredi 25 février, page 3).

    Conclusion : l’année 2009 sera marquée par une grande vague de nationalisations des banques, qui sont en faillite.

  6. « caisse d’epargne » : une magnifique epargne = 7000 euros envolĂ©s pour dans d’autres poches allĂ©s se poser, pourtant a l’origine , 03.12.1999 ce n’etait pas des actions qui avaient Ă©tĂ© demandĂ©es , la suite vous l’avez dĂ©ja devinĂ© ! » chez nous a la « caisse d’epargne » Ă©cureuil on est pas des assassins , on vous met juste , avec le plus que nuancĂ© 3d dyna + contrat vivement conseillĂ© de ne pas dĂ©bloquer pour ulterieurement le plus rapporter , , doublo qui n’a jamais dĂ©collĂ© , il a meme reculĂ© , les supers actions natixis trouvaille , de l’union branlante d’un borgne et d’un manchot , en l’occurence le groupe b.p.c.e. , un bon poison sous le nez , si vous voulez y gouter , vous allez vous rĂ©galer ! » caisse d’epargne une bande d’escrocs pouvant vous ruiner en toute lĂ©galitĂ© , il y en a qu’il faudrait enfermer ! la crise , le bon argument pour s’esquiver , caisse d’epargne un savoir faire inĂ©galĂ© dans un domaine particulier : celui de la malhonnetetĂ© , une exclusivitĂ© pour l’ampleur des ravages provoquĂ©s , a qui profite le crime !

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