Madame Aubry, nouvelle cheftaine du Parti socialiste, ne manque pas d’air. La voilà qui nous refait le coup de l’Europe sociale. Elle nous explique qu’on va changer d’Europe. Qu’avec les socialistes, enfin, l’Union européenne va promouvoir le mieux-disant social. A la manière de Sarkozy qui prévoit un slogan « Une Europe qui protège », Madame Aubry se pose en faussaire d’élite. Comme le président de la République, il n’est pas question pour elle ni de remettre en cause les statuts de la Banque centrale européenne ni de remettre en question l’idéologie du libre-échange intégral, qui est à la source de la stagnation des revenus du travail en Europe depuis près de trente ans. Monsieur Pascal Lamy, directeur de l’OMC et ancien directeur de cabinet de Papa, serait fâché tout rouge. Comme Sarkozy qui n’a pas davantage l’intention d’instaurer un protectionnisme européen, elle se fiche bien de notre poire en faisant miroiter l’Europe sociale. D’ailleurs, comment croire une dame qui racontait il y a dix-sept ans lors du référendum sur le Traité de Maëstricht la fable suivante :

« C’est principalement peut-être sur l’Europe sociale qu’on entend un certain nombre de contrevérités. Et ceux qui ont le plus à gagner de l’Europe sociale, notamment les ouvriers et les employés, sont peut-être les plus inquiets sur ces contrevérités […] Comment peut-on dire que l’Europe sera moins sociale demain qu’aujourd’hui ? Alors que ce sera plus d’emplois, plus de protection sociale et moins d’exclusion. »

Martine Aubry, 12 septembre 1992, Béthune

Ainsi les partisans du Non mentaient ! La bonne blague ! On peut faire les comptes aujourd’hui. J’ai peine à croire qu’une femme aussi intelligente n’ait pas eu conscience de ce qui était réellement écrit dans le traité. Elle n’y a jamais cru et elle continue de se moquer de nous, tentant de rivaliser, avec succès, avec le président de la République. Ceux qui ont signé tous les traités européens depuis l’Acte unique et qui tentent de faire croire qu’ils souhaitent une autre Europe ne sont rien d’autre que des faussaires. Et je donne acte à certains socialistes, qui espéraient en 1992 et qui ont déchanté en 2005, d’avoir été cohérents en quittant le PS il y a quelques mois, à l’instar de Jean-Luc Mélenchon et Jacques Généreux.

De même, un jour peut-être, Madame Aubry viendra nous expliquer à quel point le Parti socialiste reste un rempart pour défendre le principe de Laïcité face aux attaques – réelles – du président de la République. Faussaire, un jour, faussaire toujours. Il suffit d’examiner les prises de position de Madame le maire de Lille ainsi que ses décisions sur le terrain pour s’apercevoir de l’escroquerie[1. L’excellent site Riposte laïque a fait le compte des entorses aubrystes au principe de laïcité.] .

Avec Sarkozy et Aubry, il semble que les deux plus grands partis de France aient trouvé des faussaires de haut vol. Résolution pour 2009 : se méfier.

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