Ainsi Obama a-t-il commis sa première bourde avant même d’être investi de ses fonctions. En nommant sa rivale des primaires démocrates à un poste aussi important que celui de diriger la future diplomatie des Etats-Unis, le prochain président américain vient de donner un coup d’arrêt aux espoirs suscités dans la première partie de sa campagne même si ce renoncement était annoncé par la seconde période.
En effet, après avoir créé une monumentale surprise lors des primaires où Hillary Clinton était ultra-favorite, profitant d’ailleurs d’une véritable différence, celle de n’avoir pas voté la guerre en Irak, Barack Obama avait, face à Mac Cain, affadi son discours proportionnellement à l’entrée de plus en plus importante de hiérarques de la vieille garde clitonienne. Les sondages étaient même devenus défavorables lorsque la crise financière vint sonner le glas des chances de son adversaire. Mais le ver était dans le fruit.
Car croire que l’arrivée au pouvoir de George Walker Bush fut l’acte fondateur de l’unilatéralisme moralisateur et dévastateur des Etats-Unis n’est pas faire preuve d’une grande lucidité. Les plans d’envahissement de l’Irak ont été préparés par l’administration Clinton. Bush n’a fait que profiter de l’émotion suscitée par les attentats du 11 septembre pour les mettre à exécution. Rappelons également que Bill Clinton avait maintenu contre l’Irak un embargo meurtrier pendant ses deux mandats. Enfin, les Etats-Unis se sont passés en 1999 -de la même manière qu’en 2003- de l’accord des Nations Unies pour frapper la Serbie, à la différence que notre pays en fut scandaleusement complice.
Finalement, on peut se demander si l’élection de Mac Cain ne fut pas préférable tant celle d’Obama peut aveugler certains de nos compatriotes et permettre à notre Président de mieux nous faire avaler l’alignement atlantique.
Article cité par Vendredi (édition en ligne)