Les propositions des grands partis français en matière d’école ne laissent jamais de me désespérer. Il faut croire que les clubs de réflexion[1. Je n’ose écrire « phink tank » de peur que mon orthographe anglaise se trouve trahie.] qui tournent autour d’eux peuvent être plus prolixes, à l’instar de l’idée qui consiste à rétablir un véritable examen d’entrée en sixième[2. Mesure proposée par Génération France, présidé par JF Copé.].

Ainsi -bienheureuse coïncidence de calendrier- l’UMP tenait sa « convention éducation » au même moment où le Parti socialiste rendait public son « pacte éducatif ». Des coïncidences, il n’y en eut pas seulement dans le calendrier puisque, comme le note à juste titre le SNALC, on a pu assister à un « consensus pour un massacre », notamment sur la primarisation[3. Qu’on me pardonne ce terme aussi barbare que la proposition en elle-même.] du collège et la volonté de casser du prof, ce feignant pas assez présent au bahut, lequel d’ailleurs est toujours fermé à triple-tour[4. N’est ce pas, Monsieur Jégo.]. Les deux plus grands partis de France ne sont pas non plus en désaccord sur la progressive disparition des notes, stigmatisantes et traumatisantes comme chacun sait, puisque cette proposition de la gauche pédagogiste est reprise avec entrain et enthousiasme par le ministre Chatel.

Mais le pompon a été tout de même décroché de haute lutte par l’Union pour un Mouvement Populaire, en retenant cette révolutionnaire proposition de réserver la présidence des conseils d’administration des établissements secondaires à un parent d’élève[5. En lieu et place du Principal ou Proviseur, chef d’établissement.]. Coïncidence malheureuse, le lendemain, un chef d’établissement était agressé par un couple de parents d’élèves à Montauban. Bien sûr, il serait malhonnête de pratiquer un amalgame entre ces sauvageons devenus adultes et les honorables représentants de la FCPE et de la PEEP, même si ces dernières organisations ne furent pas les dernières à précipiter l’Ecole de la République vers le précipice. Néanmoins, nous pouvons tout de même observer qu’il n’est guère le moment de déligitimer l’autorité de l’institution scolaire par ce genre de proposition démagogique.

Pour tout dire, nous attendons avec impatience la surenchère du PS qui ne devrait plus tarder : pourquoi pas un élève président du conseil d’administration ? Cela aurait encore davantage de gueule, non ?

14 commentaires

  1. Oui mais. Il faudra bien sortir du cercle infernal de la « reproduction des inégalités sociales ».
    Des élèves de la 6-ème à la terminale sont cantonnés en bas de tableau, comme une fatalité. La restauration de l’autorité, sur laquelle tout le monde est d’accord, résoudra-t-elle le problème ?

  2. Bonjour,
    Je comprend votre hire, mais un poste de Président avec voix consultative c’est quand même pas grand chose, non?
    Ayant été très actif dans ma scolarité, à bien des conseils on m’a demandé mon avis consultatif sur des décisions déjà prise….l’apparence démocratique est sauve mais que de temps oiseusement perdu…

  3. Bonjour George
    Le Président n’a pas voix consultative mais voix prépondérante. De plus, c’est lui qui établit l’ordre du jour, distribue la parole aux uns et aux autres. Ce n’est pas une mince affaire.

  4. Re Bonjour,
    Merci pour cette précision.
    Excusez mon manque de connaissance, mais guéris de la réunionnite très tôt je ne me suis plus jamais approché de tout ça, car je déteste avoir à suivre la ligne d’un parti. Cette attitude pendant la période Collège et Lycée de mes enfants, ne m’a nullement empêché d’avoir d’excellent rapport avec le personnel enseignant lorsqu’il était d’un professionalisme à la hauteur de mes espérances. Ce qui est plus fréquent que l’inverse.
    P/S: A la création de ces commission,la Présidence était la prérogative du Proviseur il me semple. Est ce toujours le cas?

  5. L’idée est plus idiote que révolutionnaire !
    En tant que parent d’élèves, je fais partie des CA des collège et lycée de mes enfants depuis de nombreuses années et il est évident qu’aucun parent ne pourrait (ni ne voudrait) présider le CA sauf à être lui-même du sérail (principal/ proviseur, adjoint ou gestionnaire) ou à tout déléguer au principal ou au proviseur (et donc à jouer les potiches).

    En tous cas, ce n’est pas comme ça que l’UMP obtiendra le vote des enseignants ! :o)

  6. C’est encore insuffisant : que l’on oblige les profs à loger au lycée, à balayer les chiottes et à retirer leur chapeau quand les élèves daignent entrer en classe s’ils le veulent ! Vive la grande Révolution Culturelle Prolétarienne des UMP et PS ! Il n’ya plus RIEN à faire, l’Ecole est morte : ils l’ont tuée ! Chatel n’est que le terminator des mesures initiées par Haby et Saunier-Séïté et continuées par les autres, notamment Jospin, Allègre et Royal…
    Tout autre discours est vain ! Les illettrés et leurs maîtres semi-lettrés sont au pouvoir.

  7. Bonsoir, non ce n’est pas « une mince affaire », cependant et en tant qu’ancien délégué de classe je me rappelle très bien des parents d’élèves : c’était ceux dont les enfants étaient studieux et sans être obligatoirement les plus doués ou brillants.Bref, ces parents partageaient un même langage, de mêmes codes culturels comme on dit en sociologie, avec les professeurs et les questions étaient traitées, les problèmes résolus d’un commun accord et dans la bonne humeur générale. C’est pourquoi la promotion de l’un des leurs ne parait pas de nature à modifier l’ordre social ( « l’ordre social »..plus fort que Leroy !) et culturel. Je partage vos critiques sur le système de l’élève-roi, mais cela ne répond pas à la question : comment rétablir l’ascenseur social ? ( avant que la marmite n’explose)

  8. l’ascenseur social;;;;et la volonté de s »en sortir,de réussir dans sa vie et être assister dans tout,
    nous somme quatre fréres,et l…école n »était pas notre point fore et oui,il n;;y a pas de honte a le dire?
    tous ont réussie dans la vie et on monter leurs boites,
    la mains mise de L..éducation national qui décide pour vous,de votre orientation,est une grave erreur
    Fabius ;je veux que tous les jeunes ont leurs bacs,,,tous au études,
    oui,il faut savoir,lire,compter,écrire,se qui n..est plus le cas aujourd -hui,,,
    sujet qui fâche certains?…l..immigration, depuis plus de 30 ans ,on a échouer dans leurs intégration,pourtant certains comme LES ASIATIQUES ne pose pas problèmes,les familles sont peut être moins nombreuses,
    la démissions de certains profs,et l..école a 16 ans,une erreur surtout pour ceux qui déteste l ;;école et qui serait mieux en apprentissage,les métiers manuel ont des débouchés assurés;et peuvent monter leurs entreprises,voila un ascenseur social;
    pour certains ,le trafics est plus lucratif que de travailler,,et le chômage qui ne cesse de grimper,surtout pour les diplômés,
    la responsabilité première,les parents,puis une autre vérité qui fâche,la mains mise d..UN SYNDICATS de l..éducations national qui dicte ses orientations a tout les ministres; de tout bords, depuis toujours,
    tout se meurt dans se pays,la chienlit est a tout les niveaux,et tout le monde veut sa part du gâteaux,et conserver ses acquis,ses privilèges,ses droits,,,
    la mondialisation a fait exploser tout cela,l..Europe ensuite,que les FRANCAIS ne voulait pas,enfin pas cella la?
    et a détourner grâce a ,,,,L UMP–PS
    triste tout cela,,,triste

  9. @ David Desgouille
    Merci d’avoir patiemment éclairé ma lanterne.
    Comme dans la volonté d’être « délégués des parents » et derrière les paravents de bonne vertu, il y a une part non négligeable d’intérêt personnel, je comprend mieux votre hire. Je serai curieux de voir l’ordre du jour de la première réunion présidé par certains.

    « Comment donner toutes ses chances à ma fi-fille ou mon fils-fils chérie ? »
    « Comment mettre au pas ce sacripant de professeur qui ne donne pas à ma fi-fille ou fils-fils les notes que son immense intelligence mérite (normal il ou elle ressemble tellement à papa d’amour).
    Si je n’ai pas été systématiquement d’accord avec ce que l’EN m’a montrée au cours de ma scolarité ou celle de mes enfants (tous les individu ne se ressemble pas), un métier comme celui là ne s’improvise pas. Quelque bonne volonté que l’on ai, même si certaines circonstances peuvent nécessiter de leur demander leur avis, c’est au capitaine de conduire le bâteau et pas aux passagers, encore moins aux parents des matelots.

  10. Bonjour MICHEL,

    Vous êtes un peu hors sujet mon vieux.
    Cependant, puisque vous tenez tant que ça à vous faire du mal, recherchez donc combien d’hommes politiques sont issus de l’éducation nationale et risquent d’y retourner en cas d’échec électoral….(le parachute n’est certe pas doré mais c’est un parachute quand même).
    Vous aurez sans aucun doute un début de réponse à la difficulté de réformer et dégraisser le mammouth

  11. j’ai bien lu  » un couple de parents d’élèves agresse un proviseur à montauban »
    la réponse :
    PADaMALGAM !
    PADAMALGAM !
    PADAMALGAM !
    on va pas stigmatiser des bouffeurs de cassoulet un peu sanguins !
    car il est tenu pour certain que c’est pas montauban de bretagne

  12. Ils croient détester les « profs », mais c’est leurs enfants qu’ils haissent, qu’ils sacrifient, qu’ils pourrissent sous la consommation la plus nulle…parcequ’ils ont peur de la mort et que ces enfants vont leur survivre. Alors s’ils pouvaient entrainer leurs enfants dans leur mort…

  13. Quand nous aurons essayé tous les systèmes centralisés et serons allés de catastrophes en désastres (pendant que montent des générations d’ingénieurs chinois…) peut-être pourrai-je espérer que les français admettent l’évidence: Il ne faut pas de système centralisé.
    Le mieux est encore de généraliser le privé au maximum, que les parents fassent jouer la concurrence.
    Que soient conservés les examens d’État de fin de cycle pour que les écoles se battent sur des résultats objectifs.
    Qu’elles procèdent comme bon leur semble pour sélectionnerleurs élèves et les instruire, qu’elles soient jugées sur le résultat.
    Et bien sûr que nos impôts garantissent l’éducation de tous au moyen de tarifs conventionnés et de chèques d’éducation à la suédoise.

    Dans un tel contexte les divagations observées à l’UMP comme au PS n’auraient pas cours, simplement parce que ce serait la concurrence qui déciderait – or les parents d’élèves ne laisseraient pas opérer le nivellement par le bas.
    Le résultat de la centralisation bureaucratique actuelle est que les enfants des classes moyennes régressent culturellement par rapport à leurs parents – sauf ceux qui réussissent à leur consacrer le temps nécessaire pour réparer les dégâts de l’école.

    La planification centralisée est un désastre dans tous les domaines et ravage tous les secteurs où l’état utilise son autorité (l’état, c’est le monopole de la coercition) pour l’imposer. Les nullités des systèmes éducatifs français et étatsuniens ont exactement les mêmes causes.

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