Comme chaque vendredi soir, j’ai regardé Semaine critique. Parmi les invités, Martine Aubry, qui en a profité pour confirmer ses envies de candidature et s’asseoir sur le fameux pacte de Marrakech, et Stephane Hessel venu nous redonner une gentille leçon d’indignation et d’engagement citoyen.
L’indignation et l’engagement, je n’ai rien contre, perso. Mais j’avoue les trouver légitimes à partir du moment où ils s’accompagnent de cohérence. Dans Indignez-vous, Hessel a des mots très durs contre la mondialisation néolibérale qui a fait voler en éclats le pacte du CNR. Avec d’autres, je dois bien avouer que je partage souvent le même créneau. Seulement voilà, il ne me viendrait pas à l’idée de rendre hommage à certains ouvriers de ladite globalisation. Or, c’est exactement ce qu’a fait Hessel hier soir sous les yeux ravis de Martine Aubry.
L’un des ouvriers -que dis-je ? Le contremaître !- fut justement le papa de Martine, ainsi que l’a expliqué en détail Jean-Pierre Chevènement dans La France est-elle finie[1. Livre politique de l’année. Au passage, lorsqu’on lui a remis le prix la semaine dernière, je n’ai pu m’empêcher de penser à ces « césars d’honneur » qu’on remet à des récipiendaires qu’on a globalement méprisés lorsqu’ils guignaient le césar du meilleur premier rôle.], lequel Jacques Delors a importé en France les recettes de Reagan, Thatcher et Kohl au ministère des finances, puis en mettant en place l’acte unique européen[2. Et son cortège de déréglementations.] et en préparant le Traité de Maëstricht. La liberté intégriste de circulation des capitaux et des marchandises, chez nous, c’est avant tout à Delors qu’on la doit ; Chevènement en apporte la preuve par neuf dans son bouquin.
On attend avec impatience de connaître le choix définitif de Papy Hessel, qui devrait penser à vendre des tee-shirts ou autres produits dérivés made in China[3. Tant ses groupies apparaissent motivées à entendre les applaudissements frénétiques accompagnant chacune de ses interventions.], dans la primaire socialiste. Aux dernières infos, il ne soutiendra pas Arnaud Montebourg, qui a mis la démondialisation au coeur de son projet, mais hésite entre Martine Aubry, François Hollande et Dominique Strauss-Kahn, avec une légère préférence pour ce dernier.
Je m’indigne contre la mondialisation avec l’ex-directeur du FMI et Stéphane Hessel ! Une belle idée de tee-shirt pour cet été, non ?
Il faut écrire « Maastricht » et non « Maëstricht » : « Maas » désigne le Meuse en néerlandais. Maastricht doit donc être traduit par « Détroit de la Meuse » in french in the text !
ceci dit, Papy Hessel, homme sympathique au demeurant, a l’indignation sélective. Elle se résume à peu près à la mondialisation et à la situation des Palestiniens à Gaza.
Que peut-on faire contre la mondialisation sachant que le processus a commencé en 1492 et que ce n’est pas nouveau : Gusave Glotz emploie le mot au début du chapitre III de La Cité grecque (édition de 1927) pour analyser le contexte de la décadence de ladite cité ? Il s’agit d’un phénomène autrement complexe que nos nains ne peuvent en aucun cas « maîtriser ». Il serait trop long d’en débattre et il faudrait un peu de modestie à tous ces gens, d’Hessel à Martine Aubry (« la Dame des 35 heures ») en passant par Nicolas Sarkozy, pour éviter de nous balancer de la mondialisation à toutes les sauces et en nous faisant croire qu’ils y peuvent quelque chose, eux qui ne sont que des vatars de la pensée et des politiques d’abandon, tout comme la Marine avec ses gars , d’ailleurs ! Relisez plutôt le Grand Charles, dans vers l’Armée de métier…
@David @La Rouméliote
Est-ce que l’indignation est la nouvelle mode médiatico-politique du moment ?
Car tout le monde semble être indigné ou s’indigner jusque dans les hautes sphères de la bien pensance médiatique. J’y remarque un effet de mode. Est-ce que les gens achètent le livre de Hessel parce que les médias en parle et en parle toujours plus ce qui fait un effet d’entraînement et donc effet de mode, ou bien nos concitoyens sont réelement touchés par le contenu du bouquin et l’esprit d’indignation déclanchant une vague d’indignation ?
S’indigner pour s’indigner n’a pas grand sens ! Mais s’indigner d’un système économique ou politique injustes tout en vantant les plus grands partisans de ce système est-ce de l’indignation ou de la posture politique ?
N’oublions pas que Hessel est passé à l’éologie et au libertarisme donc au libre échange et à l’européisme qui fracasse les Etats-Nations ! Son européisme débordant l’amène à vanter l’un des plus grands promoteurs et réalisateurs de ce système oligarchique qu’est l’Union Européenne et ce grand promoteur et réalisateur n’est autre que Jacques Delors !
Tout cela montre que nous sommes pas dans l’indignation mais dans la communication politique et l’offre d’un produit qui s’appelle « l’indignation » !
Pendant tant et tant de gens s’indignent, une laboure les terres abandonnées par la gauche (Bassins ouvriers, miniers et sidérurgiques,…) et par la droite (campagnes, le petit commerce et l’artisanat de proximité…) et propose un programme économique et social qui dépasse la gauche par la gauche (nationalisations, échelle mobile des salaires, etc…) tout en maintenant son patrimoine idéologique frontiste habituel (immigration, insécurité, etc…) c’est dame LePen !
Est-ce que l’art soudain de l’indignation n’est pas là pour cacher la misère des projets politiques de gauche (toute la gauche), de la droite (toute la droite) et que pour le peu qui en sort de ces projets, ce peu est totalement déconnecté de la réalité et des souhaits des classes populaires, ouvrières, paysannes, artisanales (pour faire simple les nouveaux sans culottes et les nouveaux prolétaires d’aujourd’hui). Ce peu concernant exclusivement les classes moyennes et la petite bourgeoisie urbaines et péri urbaines laissant les classes populaires aller dans l’abstention ou bien encore dans les bras accueillants de Dame Le Pen ?
Indignez-vous !
« Quelque chose derrière
Convient toujours garder
On ne peut pas montrer
Sa volonté entière
Quand on est en frontière
De dangereux parler
Quelque chose derrière
Convient toujours garder
Si pensée légère
Veut mots trop dépenser
Raison doit épargner
Comme la trésorière
Quelque chose derrière
Convient toujours garder ».
Tu as trahi mon secret
Tu as deviné qui j’étais
Je ne te le pardonnerai jamais
Je te dédie ce bandeau
Et te maudis pour l’éternité
C’est ce que Jésus a dit à Judas avant de s’éclipser.
http://www.lejournaldepersonne.com/2011/01/indignez-vous/
Martine Aubry n’existe pas, c’est une invention de Jacques Delors pour garantir les intérêts de la finance internationale en Europe. Le socialisme est une couverture de premier choix. Au club le Siècle, on sable, ou sabre, le champagne. La vérité avance, mais elle a mauvaise presse, forcément.