Une pute, ce n’est pas, contrairement à ce que croient beaucoup de gens, une dame qui vend son corps. D’abord, parce que pour la plupart du temps, cette dernière est une esclave. Ensuite, parce que la pute n’est pas forcément une dame. Certes, le genre féminin de ce substantif pourrait nous conduire à le penser. Mais ce serait une erreur. Une pendule, une autoroute et une mouche sont-elles forcément de sexe féminin ? Non. Alors passons. Une pute, c’est exactement une personne qui se vend au plus offrant en dépit de toute considération morale. Convenez que la jeune kosovare obligée par la mafia (1) de vendre ses charmes ne correspond guère à cette définition. D’abord, prosaïquement, le prix est fixé à l’avance puisque les maquereaux s’entendent comme de vulgaires opérateurs téléphoniques ou nations productrices de pétrole. Ensuite, pour 95 % des cas environ (2), si elle pouvait faire autre chose, nul doute qu’elle quitterait cette condition encore moins enviable au XXIe siècle qu’avant Marthe Richard.

Se vendre au plus offrant en dépit de toute considération morale. Voilà donc que la définition est trouvée. Reste à trouver deux exemples, comme dans tout bon dictionnaire.

Premier exemple : Monsieur Bernard K.

Monsieur K. a 69 ans. C’est donc une vieille pute. Mais pas en retraite. Monsieur K. a pourtant bonne réputation. Il a une cote de popularité qui se rapproche de la Simone Veil de la grande époque. C’est dire s’il a bonne presse. Monsieur K. a fait de l’action humanitaire toute sa vie. Mais d’abord notons que Monsieur K. a de très mauvaises fréquentations depuis longtemps. Pensez, il est un ami de longue date d’un certain Bernard T. Cela aurait dû attirer notre méfiance sinon notre attention. Et Monsieur K. avait un grand rêve. Diriger la diplomatie de son pays. Pour cela, il passe toutes les étapes. Mais personne, dans sa famille, ne le croit capable d’une telle mission. Alors, il va voir la maison d’en face. Certes le maître des lieux a un côté un peu vulgaire. Un joli m’as-tu-vu, même. Pas grave, Monsieur K. n’est plus regardant. Il commence à lâcher sa morale d’autant que son nouveau copain a fait des jolis discours pour lui donner bonne conscience. Arrive donc le boulot en question. Monsieur K. , pour garder son titre (je n’ose dire son boulot, vu que c’est le monsieur aux grosses montres qui s’occupe de tout et même du reste), il avale couleuvres, boas et même à l’occasion d’olympiades, un méga-anaconda. Et cerise sur le gâteau, cette semaine, il dézingue sur ordre la petite stagiaire qui ressemblait tant à Monsieur K. d’il y a quarante ans. La petite s’en remettra. Elle en a profité pour se victimiser et, de nos jours, c’est une aubaine politique. Mais, bon, c’est juste pour démontrer que Bernard K. est une authentique vieille pute.

Second exemple : Monsieur Bruno Le M.

Monsieur Le M. a presque quarante ans. Dans le milieu dans lequel il évolue, on considère que c’est très jeune. C’est donc une jeune pute. Bruno (3) a grandi dans l’ombre d’un homme politique ennemi du monsieur aux grosses montres. Appelons cet homme politique DDV pour des raisons de discrétion. Le combat est dur entre DDV et LMAGM (4) et Bruno dirige le cabinet du premier. LMAGM devient chef suprême et veut faire payer à DDV l’envie qu’il avait de devenir lui aussi chef suprême. Et comme il est chef suprême, il y arrive très facilement. Il humilie DDV. Il le lynche. Il lui fait le coup du petit pont massacreur et le jeu du foulard réunis. Bruno qui est même devenu député (en seul mot ! j’y tiens) grâce aux amis de DDV pourrait soutenir celui qui était son chef, sa lumière, son guide. Surtout à ce moment où ce dernier est à terre, agonisant. Et bien, non. Bruno est devenu une jeune pute. En passant, il assène un bon coup de pied bien placé à DDV qui gît, presque sans vie. Il est devenu secrétaire d’Etat.

Si vous n’avez pas compris ce qu’est vraiment une pute, et que vous confondez encore ce mot avec de pauvres femmes exploitées, vraiment je ne peux plus rien faire pour vous.

(1) En vérité la mafia de ce pays se confond avec son administration, son Etat. Lequel a été administré un temps par Monsieur K.

(2) Je me fie à mon nez. Je n’ai pas fait d’étude théorique. Et encore moins empirique. Je tiens à le préciser, d’autant que je suis marié.

(3) Appelons le par son prénom comme il est coutume pour une jeune pute.

(4) Le Monsieur aux grosses montres. Cela devient épuisant de l’écrire à chaque fois en entier.

2 commentaires

  1. ,pour monsieur k ,j’ai pigé ,il est médecin et professeur de médecine de catastrophe ou de médecine humanitaire (agréable pléonasme)
    par contre ,pour le monsieur aux grosses montres,j’ai du mal,c’est julien dray ,non?

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