Y a t’il encore un gouvernement en France ? Les ministres ont-ils encore quelque utilité ?
Quand Nicolas Sarkozy vient aux Congrès des maires de France critiquer la Loi qu’il a lui-même demander à faire voter, celle du service minimum d’accueil, en reconnaissant devant des édiles chauffés à blanc -ils avaient conspué le Premier ministre et celui de l’Education la veille- qu’il pouvait comprendre qu’un maire rural puisse trouver injuste qu’un préfet le traîne devant la justice administrative, il y a de quoi se taper le derrière par-terre d’hilarité. Ainsi, ce qu’on lui répète depuis des mois, que cette loi est mal fichue, qu’elle est inapplicable dans l’immense majorité des communes sinon dans la quasi-totalité (la Ruralité représente plus de 30000 communes sur les 36000 que compte notre pays), serait donc la vérité ? Et qu’il avait donc bien tort de mettre les rieurs de son côté en claironnant que désormais, on ne s’apercevait plus de rien quand les grévistes battaient le pavé ? Quel renoncement face à la la perspective de se faire siffler par les maires. Heureusement, qu’il a reçu le prix du courage politique ! Et quel désaveu pour François Fillon et Xavier Darcos.
Mais ce n’est pas tout, il y eut aussi l’affaire Boutin. Reprenons. Madame Boutin déclare sur une grande station périphérique que la tradition française, auquelle elle adhère profondément, est de recueillir le consentement d’un sans-domicile-fixe pour le conduire vers un centre d’hébergement. Quelques heures passent et elle déclare l’exact contraire l’après-midi. Madame Boutin n’est pas une girouette, d’habitude. Mais entre les deux déclarations, le Président de la République lui a demandé expressément de changer d’avis. Ce revirement ne manque pas de susciter étonnement voire tollé. Et aujourd’hui, François Fillon annonce qu’il soutient plutôt Boutin matin que Boutin soir désavouant ainsi son ministre et son Président.
A vrai dire, je ne suis pas très sûr que le Parti Socialiste ait donné une pire image la semaine dernière que Monsieur Sarkozy et ses ministres. Car ce sont bien ces derniers qui sont en charge de la destinée de notre pays. Les autres ne font que -très mal- se préparer à l’affronter lors des prochaines échéances électorales. On peut aussi se demander où Madame Boutin, Messieurs Fillon et Darcos placent leur fierté. Feu mon arrière grand-père n’était pas très tendre avec le personnel politique. Il avait coutume de dire que la place de ministre devait quand même être bien bonne pour tellement s’y accrocher. Moi, je trouvais ça très poujadiste comme réflexion de la part de quelqu’un qui votait pourtant socialiste depuis Aristide Briand. Heureusement qu’il n’a pas connu les ministres de Nicolas Sarkozy.