En visionnant attentivement le discours de Nicolas Sarkozy dimanche soir sur Internet, j’avoue avoir été assez impressionné. Par les progrès de l’orateur, d’abord. Je ne l’avais entendu que deux fois sur une tribune, dans la salle ces fois-ci. En 1992, lorsque les caciques du RPR nous annoncèrent leur volonté de voter Oui au réferendum sur le traité de Maastricht, je l’avais trouvé assez terne, surtout au regard de ses prestations télévisuelles qui étaient déjà excellentes. En 1998, ensuite, alors que j’organisais la réunion, à Parcey dans le Jura, il avait nettement progressé mais je me suis aperçu qu’il servait le même discours à toutes les fédérations RPR dont il faisait le tour scrupuleux alors qu’il venait d’être nommé secrétaire général par Philippe Séguin. Tel n’est plus le cas aujourd’hui. Et même s’il s’entoure de belles plumes, force est de lui reconnaître le talent pour s’approprier leurs productions et mettre les plus récalcitrants de son côté, la fièvre d’un congrès aidant.

Pourtant, le recul aidant, quand on reprend point par point son discours, on navigue en hilarité, colère et stupéfaction. Quel faussaire !  Un seul exemple suffira : avoir placé son discours sous le signe du patriotisme quand on est allé fouler au pied la position de son pays en terre étrangère -et même rivale-. Traiter sa Patrie d’arrogante devant des journalistes américains médusés alors même que le Peuple américain commence à s’apercevoir du bien-fondé de la position de la France, voilà un bel exemple de trahison. Soyons clair : s’il est un candidat qui ne peut donner des leçons de patriotisme à quelqu’un, c’est Nicolas Sarkozy. C’est sans doute pour le faire oublier qu’il a tant tenu à montrer patte tricolore dimanche.

Et Ségolène Royal, me direz-vous ? Elle continue sa campagne de séduction. Parée d’un blanc immaculé sur la Muraille de Chine, elle crée des néologismes (volontairement ?) et séduit les apparatchiks chinois ébahis de la courtoisie de la Dame dont leurs services de renseignements leur avaient dit qu’elle etait autrefois très sévère avec leur pays. Il est loin le temps où elle boycottait les dignitaires chinois invités à s’exprimer à l’Assemblée Nationale… Le jour du congrès de l’UMP, pendant le sacre du faussaire, son rival, elle va se faire photographier un agneau dans les bras, dans une ferme. Ne manquaient que l’âne (Jack Lang ne l’accompagnait pas) le boeuf et, bien sûr, le petit Jésus. Il ne faut donc pas s’étonner que certains adversaires mal intentionnés tentent de tacher sa candidature virginale avec des révélations sur son patrimoine.

Quant à moi, si je suis un agnostique de culture catholique, j’ai toujours eu du mal à avaler cette histoire d’Ange Gabriel et de virginité de Marie. Ne comptez donc surtout pas sur moi pour croire davantage cette fausse madone que ce vrai faussaire.

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