C’est la dernier buzz sur la toile. Rachida Dati qui confie à une amie au téléphone qu’elle n’en peut plus, qu’il va y avoir un drame avant la fin de son mandat. Cette confession, la députée européenne l’a faite au téléphone. Elle ne se souvenait plus qu’elle était munie d’un micro-cravate. La chaîne M6 a pris la décision de diffuser cette séquence.

Au printemps dernier, c’était le député socialiste[1. On ne rit pas, dans le fond] Manuel Valls qui avait été piégé par un micro-cravate et une caméra de la chaîne numérique terrestre Direct8 pour l’émission Politiquement parlant. Il avait déploré le manque de whites et de blancos au marché de sa bonne ville d’Evry.

Bien sûr, on peut déplorer le manque de classe de ces chaînes de télé qui, au lieu de faire la part des choses entre ce qui relève de la conversation privée et de la déclaration publique, diffusent ces séquences. Les personnalités politiques se sentent flouées, trahies.

Pourtant, je ne serai pas du nombre qui plaignent Manuel et Rachida. Quand on accepte de poser un micro sur son vêtement et d’être ensuite suivi toute une journée, on le fait dans un but précis : apparaître naturel, coule, dans le vent. Et on prend des risques, beaucoup de risques. Car personne n’est à l’abri d’oublier qu’il est enregistré. Pis, et même si le temps de résistance diffère selon les personnes, tout le monde finit par oublier micro et caméra. C’est même le but de l’exercice. Participer à une émission de télé-réalité pour apparaître tel que dans sa vie privée.

Donc, la question, crue, doit être posée : les gens qui acceptent de participer à de telles expériences ne seraient-ils pas un peu cons ?

S’ils le font en toute connaissance de cause, qu’ils prennent le risque de livrer leur intimité à tout moment, qu’ils l’acceptent en jugeant qu’au bout du compte les avantages seront supérieurs aux inconvénients, la politique étant réduite au concours de beauté, intérieure en l’occurrence, ils ne sont pas cons mais dangereux. Dangereux pour notre démocratie. Dangereux pour participer ainsi à l’effacement entre vie privée et vie publique.

Si, en revanche, ils pensent que leur grande maîtrise leur permettra d’échapper en toutes circonstances à ce genre de mésaventure, ils pèchent alors par suffisance et, là, on peut finalement conclure qu’ils sont bêtes comme leurs pieds.

Je ne sais dans quelle catégorie on doit ranger Rachida Dati et Manuel Valls. Ils ne figurent d’ailleurs peut-être pas forcément dans la même. Dans les deux cas, il m’apparaît aujourd’hui plutôt imprudent d’accorder son suffrage à ces personnalités.

3 commentaires

  1. peut t »on vraiment les prendre pour des imbéciles????

    bien sur que non,,,,,de la manipulation,,,,,,ou un sos a nicolas?

  2. Si Rachida craque dès le 1er jour (ben oui, c’est l’élection de Barroso), ça promet un sacré taux d’absentéisme…

    Au fait, qu’entend-elle par « faire sa maligne » ? Curieuse façon d’envisager la politique !

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