Sous Nicolas Sarkozy, si l’on désire être consulté, il vaut mieux habiter une île. C’est le constat tout simple qu’il faut bien se résoudre à effectuer au lendemain de l’annonce d’un référendum en Martinique sur le degré d’autonomie institutionnelle de ce département ultra-marin.

Lorsqu’il était ministre de l’Intérieur, il avait aussi organisé une consultation populaire en Corse sur les bases des accords de Matignon de Lionel Jospin. Pourtant soutenu par le Parti Socialiste, l’UMP et les organisations séparatistes[1. Je me refuserai toujours à qualifier Corsica Nazione et consorts comme des organisations nationalistes ; je ne crois pas à l’existence de la Nation corse], nos compatriotes insulaires l’avaient gentiment envoyé balader. Emile Zuccarelli et quelques autres véritables républicains avaient eu raison de ce projet entièrement conçu pour plaire à  Jean-Guy Talamoni. Il y a quelques mois, nos compatriotes de Mayotte eurent aussi à se prononcer pour la départementalisation de leur territoire, ce qu’ils firent à une large majorité. Remarquons, pour ces deux occasions, que plus il s’agit d’être intégré à la République sans régime d’exception, plus les citoyens sont d’accord ; plus il s’agit de déroger au régime commun, plus ils refusent. CQFD.

Nous autres en métropole aimerions bien être traités en citoyens éclairés, capables de nous prononcer sur notre avenir. Ainsi, lorsque nous refusons de ratifier la Constitution européenne, nous souhaiterions que notre suffrage soit respecté. Tel n’est pas le cas, puisque ce que nous avons rejeté par la grande porte, on nous l’a resservi par la fenêtre le 4 février 2008 à Versailles sous le nom de Traité de Lisbonne. Convenons que de nombreux articles de ce texte traitent de notre indépendance et de notre autonomie. De même, lorsqu’il s’agit de revenir dans les structures intégrées de l’OTAN, et donc de l’autonomie de notre diplomatie et de notre défense nationale, le fait de nous consulter ne serait pas choquant[2. Evidemment, je parle du Peuple entier, îles comprises. Cela va sans dire, mais cela va mieux en le disant.].

Cela n’est visiblement pas le cas. Et je voudrais m’adresser en cette occasion assez franchement à mes compatriotes qu’ils vivent en Corse, Martinique, Mayotte, Guadeloupe ou en Ré[3. Monsieur Lionel J., maître à penser de notre président de la République en matière institutionnelle insulaire, compris] : vous avez bien de la chance d’être, en certaines occasions, jugés capables de vous exprimer sur votre avenir, votre indépendance, votre autonomie. Finalement, les citoyens de seconde zone ne sont pas forcément ceux que l’on croit.

5 commentaires

  1. Je considère les Antillais comme des compatriotes à part entière,d’ailleurs je ne me suis jamais posé la question de savoir s’ils étaient Français.
    Maintenant ce qui me tue,c’est d’entendre dans les enquêtes en Guadeloupe ou en Martinique,les journalistes parler d’identité martiniquaise ou guadeloupéenne et les insulaires revendiquer leur identité de ceci ou leur fierté d’être cela…Bref,les Antillais sont mes compatriotes.A présent,s’ils reprochent à la République de les discriminer et s’ils préfèrent prendre leur avenir en main,je les regretterai,mais….

  2. franchement,je ne les regretterais pas que nos colonies veulent voler de leurs propres ailes,c »est normal
    en Europe,nous somme les seuls a les avoirs garder
    pourquoi??
    on a même fait mieux,si,si
    les comores,un comble dans la bêtises,un gouffre de plus ,
    combien ça va coûte??
    pas de panique,,JAMAIS l »outre-mer va scier la branche sur laquelle elle est assis,
    le référendum c »est en métropole qu »il faut le faire et oui
    qui sont les payeurs?

  3. Le cas de Mayotte est très exceptionnel car illégal. En droit internationnel et en droit comorien Mayotte n’est pas française. Plusieurs résolutions onusiennes demandent à la France de partir de Mayotte.
    La France est responsable des drames du plus grand cimetière marin du monde.

  4. Les Antilles sont françaises depuis plus de temps que la Lorraine, l’Alsace, Nice, la Corse, la Savoie. Elles ont été sujettes du roi avant de devenir des départements de la République: ce ne sont pas des colonies!!! Étaient considérés comme des colonies les territoires acquis après la Révolution.

    Enfin, quant on voit les mouvements de population du Surinam vers la Guyane ou des Comores vers MAyotte, on se dit qu’il valait mieux garder une métropole de tutelle…

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