Il y a quelques jours, on a entendu des protestations énergiques face à la remise de la Légion d’honneur à Céline Dion. Cela me donne l’occasion de pousser un coup de gueule.
Ceux qui ont ainsi poussé des cris d’orfraie face à la soi-disant dégradation de cette décoration bicentenaire ont-ils autant protesté lorsque Sylvester Stallone et Sharon Stone furent l’objet d’une telle gratification ? Les deux acteurs américains qui furent connus, l’un pour boxer et mitrailler à la gloire de l’Amérique, l’autre pour avoir écarté les jambes afin de nous donner le spectacle -agréable, il est vrai- de son intimité, ne parlent pas un mot de français. Denise Bombardier, romancière québecoise, a bien raison de fustiger notre presse carpette face aux Américains. Presse qui traite parallèlement nos cousins québecois en peuplade de ploucs.
Je suis le premier à rire des sketchs hilarants de Laurent Gerra mettant en scène l’ingénuité de la chanteuse québecoise. Mais Céline Dion a vendu des dizaines de millions de disques en langue française dans le monde. Cela vaut largement une Légion d’honneur quand on a attribué cette dernière à des chanteurs français qui quittent leur pays à leur première déclaration d’impôt.