Ainsi donc Monsieur le Président de la République, accusé de se conduire en omniprésident, a réagi devant les parlementaires de sa majorité en qualifiant certain(s) de ses prédécesseurs de Roi(s) fainéant(s). Même si Madame Bernadette Chirac dit ne pas vouloir imaginer que la critique s’adressait à son époux, il semble que bon nombre de députés et sénateurs anciennement chiraquiens aient, eux, parfaitement saisi le message. Il est évident que cette critique s’adressait à Jacques Chirac et peut-être aussi à François Mitterrand lors de son deuxième mandat. Que Madame Chirac nous pardonne. Nous avons un peu de mal à imaginer que Nicolas Sarkozy puisse viser Chilpéric II voire Childéric III.
Nicolas Sarkozy fustige donc le Roi fainéant Chirac. Tentons de comprendre son analyse. On peut penser qu’elle s’appuie sur deux approches, l’une institutionnelle, l’autre ayant trait au manque d’audace réformatrice.
Tout d’abord, Nicolas Sarkozy reproche à Jacques Chirac de ne pas avoir mis sa pratique politique au diapason du quinquennat. Si, effectivement, ce dernier aimait bien se cacher derrière le Premier ministre utilisant l’hôte de Matignon comme un fusible jusqu’à ce que ce dernier soit complètement grillé (et à vrai dire, plus utilisable depuis longtemps…), convenons que c’était le fruit du compromis politico-institutionnel passé à l’époque avec Monsieur Jospin lorsqu’on ramena le mandat présidentiel de 7 à 5 ans. Convenons également que Nicolas Sarkozy n’a pas supprimé le poste de chef de gouvernement lors de sa dernière réforme constitutionnelle et que, de ce fait, il n’est guère logique avec lui-même. Si la dyarchie doit perdurer dans le pouvoir exécutif alors que majorité présidentielle et majorité parlementaire coïncident dans le temps et la couleur politique, il faut bien donner un rôle au Premier ministre. Et que peut-il être alors sinon le fusible qui protège le Président ? Cela, Jacques Chirac l’avait parfaitement compris. Un peu trop caricaturalement, d’ailleurs.
Ensuite, Nicolas Sarkozy moque Jacques Chirac sur le thème de la réforme. Ce dernier n’aurait rien tenté, rien bougé et serait resté planqué à l’Elysée sans prendre aucun risque. On peut effectivement le voir ainsi. Mais on peut aussi observer que Jacques Chirac était guidé par un objectif : faire le dos rond face à la mondialisation néo-libérale et tenter parfois d’y « adapter » la France, seulement par petites touches si on pouvait et quand on pouvait. Il sentait les Français totalement rétifs à cette évolution et sa volonté, farouche, était de les brusquer le moins possible. Là aussi, il a fini par se caricaturer lui-même avec, en point d’orgue, l’épisode de la promulgation de la loi instaurant le CPE annonçant en même temps que cette dernière ne s’appliquerait pas. Mais en la matière, Nicolas Sarkozy semble plutôt mal placé pour donner des leçons à celui qui fut son maître. Car les derniers mois montrent à l’évidence qu’il sait aussi reculer en rase-campagne comme ce fut le cas pour le travail dominical et pour la réforme du lycée. Les communicants gouvernementaux et le Président lui-même ont beau nous dire qu’il ne s’agit là que de report. C’est exactement ce que raconte chaque gouvernement lorsqu’il recule. A chaque fois, c’est ad vitam eternam que la réforme est reportée. Finalement, le Président Sarkozy est-il véritablement un réformateur ? Pierre-André Taguieff a très bien expliqué en 2002 dans ouvrage intitulé « Résister au bougisme » cette « nouvelle idéologie dominante, issue d’un progressisme dégradé, qui accompagne efficacement le néo-libéralisme : le culte du changement pour le changement ». Il a dénoncé « l’impératif auquel rien ne semble pouvoir échapper, ni les hommes dont on exige toujours plus de flexibilité et d’adaptabilité, ni les institutions, soumises à la « réforme » perpétuelle ». Nicolas Dupont-Aignan a parfaitement raison d’accoler à Nicolas Sarkozy le concept si justement analysé par Taguieff. On peut même affirmer que comme Jacques Chirac, il caricature à l’envi sa propre pratique.
Comme me l’avait dit un excellent esprit, « ce Sarkozy il est fort ! il arrive à nous faire regretter Chirac« . Triste mais incontestable exploit.
Ce n’est tout de même pas le chef de l’Etat en exercice qui a conféré la grand-croix de la Légion d’honneur à l’exterminateur des Tchétchènes, « jusque dans les chiottes ».
Il faudra un jour faire le bilan des réformes de sarkozy ou plutôt de l’effet réel de ses réformes. Je crois que les franciliens ont pu apprécier récemment l’effet réel du « service minimum ». Je serais curieux aussi de voir dans quelles mesures la réforme des régimes spéciaux a réduit leur déficit … On pourrait multiplier les exemples.
@Malakine,
Un peu de patience. A partir de 2012, quand vous publierez sur Causeur la liste de tout ce qui aura été raté ( et forcément il y en aura!), vous pourrez commencer la liste de celle qui sera notre Jeanne d’Arc, Sainte Patronne de la Fraternité. On pourra ainsi juger sur pièces.
J’ai bien peur qu’un bien Malakine ne profite Jamais.
A Pirée…
ET alors, Sarkozy a bien remis la Légion d’honneur à Isabelle Balkany et à une personne pour qui les conditions d’attributions ont été modifiées et qui, par une loi qu’elle a fait voter, a tué 6 800 000 enfants en France….
Je ne vois pas en quoi Poutine ne la mériterait pas…
@ Pirée,
par cette personne qui, par une loi, « a tué 6 800 000 enfants en France », je vois bien de qui vous voulez parler.
Je ne partage pas votre opinion, d’abord parce qu’avant cette loi, les femmes allaient avorter en Suisse ou en Grande-Bretagne, quand elle avaient les moyens. Les autres prenaient une aiguille à tricoter.
Ensuite, voyez-vous, je me suis occupé de gamins psychotiques en H.P. et les enfants non désirés, je sais ce que cela peut donner…
Enfin, avec regret mais non sans un certain bon sens, beaucoup reconnaissent aujourd’hui que les Chinois sont en nombre suffisant, il faut donc avoir le courage de dire que, malgré nos principes, les autorités chinoises nous ont rendu service en limitant les naissances là-bas.
Maintenant, si vous aimez M. de Triplepître, tentez de vous faire inviter avec lui sous la tente de Khadafi, vous aurez peut-être un bon whisky à partager avec eux.
Cela dit sans méchanceté à votre endroit.
Au fait, pensait-il, en faisant ce discours, au Bourbon d’Orléans qui demande à être reconnu comme héritier de la couronne de France et dont-il s’est occupé lorsqu’il était ministre de l’intérieur
http://slovar.blogspot.com/2009/01/pour-slovar-un-bourbon-sinon-rien.html
@micalement
@ rotil
certes les enfants non désirés sont ,statistiquement plus psychotiques ,mais dans quelle proportion?
parceque les enfants psychotiques issus de couples stables ,les enfants psychotiques désirés ,ça existe aussi .
et aussi souvent qu’à leur tour .