C’est au quartier de la Meinau, à Strasbourg, que cela se passe. Le numéro un du PS du Bas-Rhin, Mathieu Cahn, a dénoncé « le fétichisme du drapeau et la vénération de l’hymne national », récoltant de la droite, et de Pascal Mangin en particulier, une volée de bois vert assez méritée[1. Ancien adjoint au maire de Strasbourg, M. Mangin écrit notamment : « En somme, pour le secrétaire bas-rhinois du Parti socialiste : l’identité ça va ; c’est quand elle est française qu’il y a des problèmes. C’est une bien étrange conception du « vivre-ensemble » que celle qui consiste à haïr ce que l’on est pour pouvoir accueillir l’autre. Mais passons. Là où les déclarations de M. Cahn ne passent pas, c’est lorsqu’il s’en prend avec hargne au drapeau tricolore et à La Marseillaise. Sait-il seulement qu’il est l’adjoint au Maire d’une ville, dont l’histoire est intimement liée à ces deux grands symboles de notre République ? » Lire l’intégralité sur facebook.].

Adjoint au maire de la ville où Rouget de Lisle chanta pour la première fois ce Chant de guerre pour l’armée du Rhin, qui devint plus tard La Marseillaise, élu d’une commune dont sont originaires Georges Wodli[1. Cheminot communiste et résistant exécuté par la Gestapo] et Marc Bloch, Monsieur Cahn n’est pas seulement ignorant de l’Histoire de France en général et celle de Strasbourg en particulier.

Il ne semble pas se souvenir que celle dont il fut membre du conseil d’animation politique alors qu’elle n’était encore que candidate à la candidature présidentielle, Ségolène Royal, proposa aux Français d’accrocher un drapeau à l’une de leurs fenêtres et prononça à Marseille ces mots suivants, sans doute les plus beaux de sa campagne : « Ce n’est ni un chant sanguinaire, ni un chant xénophobe. Non, c’est le chant de toutes les libertés […] C’est le chant des républicains […] C’est le chant que je vous propose, ici à Marseille, de chanter tous ensemble pour ne jamais oublier que le message universel de la France à travers le monde est plus que jamais d’actualité : la liberté, l’égalité, la fraternité. »

Fétichiste, Ségo ? Même Frédéric Lefebvre n’avait pas osé…

Photo en Une : De gauche à droite, Ségolène Royal, Henri Emmanuelli et Mathieu Cahn. « Creative Commons »-Parti Socialiste

13 commentaires

  1. Quelqu’un pourrait-il se dévouer pour rappeler à Mathieu Cahn – dont j’apprends l’existence en même temps que l’imbécilité – que la diversité ne se décrète pas et n’est viable qu’autour d’un pacte commun, que « faire une place à l’autre venu d’ailleurs » suppose de savoir dans quoi il s’agit de lui faire une place, et que ce « dans quoi » se matérialise dans des symboles partagés (comme par exemple, au hasard, un drapeau et un hymne) connus et respectés de tous?

  2. @Lejeun

    Je suis fort désolé pour le pauvre Henri à qui on a demandé de s’assoir à côté de Madame Royal et de Monsieur Cahn mais c’est la seule photo libre de droit que j’ai trouvée sur flickr.
    Mes excuses à lui, à sa famille, tout ça…

  3. Il préfère le drapeau bleu étoilé? Ils sont décidément imparables, il y’a besoin d’un nouveau CERES dans ce parti de déracinés.Oups, je vais me faire traiter de barrésien…

  4. De toutes façons, on n’en est plus à une connerie près ! On s’agite en tous sens avec « l’identité nationale », le drapeau et les symboles, au moment où nous n’avons plus aucun pouvoir vu que c’est monsieur Barroso et ses amis eurocrates qui décident sous la pression des lobbies divers, nous n’avons plus de politique étrangère (Kouchner dixit le 22 juillet dernier à Varsovie !) et même plus aucune volonté de défense indépendante… On n’a plus de volonté, que du « volontarisme » (sic !), néologisme pour « velléité ». Que M. Cahn, Mme Royal, M. Sarkozy, M. Besson et M. Kouchner et consorts retournent dans les poubelles de l’histoire qu’ils n’auraient jamais dû quitter si un peuple trompé et naïf ne les avaint jamais un jour élus par hasard et faute de mieux à une fonction quelconque !
    Amen !

  5. Ce sont les mêmes qui traitent les républicains convaincus de fascistes ! Il faut croire que la France est tombée bien bas pour des Français se crachent sur eux-mêmes à ce point ! Savent-ils seulement ce qu’est être Français, porteur d’une civilisation qui a éclairé le monde ?
    En l’espèce, on comprend pourquoi ce sont les mêmes qui estiment que tout débat sur l’identité française ( et non pas l’identité nationale) serait inutile dans une Europe sans vraie référence nationale pour elle-même, en complément ( et pourquoi pas, à terme, en substitution ) des autres nationalités qui la constituent. Mais il est vrai que le fondement principal de l’Europe actuelle est le « marché » et la concurrence libre et non faussée…!

  6. En bon français,
     » fétichisme  » : confiance aveugle, sans milites.
     » Vénérer » : Rendre un culte à.

    I on s’en tiens à ce qui est dit, il ne parle pas du drapeau mais de la vénération qui s’y rattache. Il énonce une tautologie : on ne peut que être contre un tel fétichisme. Il vise certains d’une manière insidieuse. Du reste, ce n’est pas parce qu’on est de Strasbourg que l’on doit aimer la vénération du chant national.
    Le drapeau est une chose, la vénération une autre.
    Il connait l’histoire peut-être mieux que vous, le traiter d’ignorant ne vous grandit pas.

    Est-ce que l’on a encore en France un réel  » fétichisme » ? Manifestement non et donc ceux qui aiment notre drapeau n’ont pas à se laisser piéger, ni à sur-renchérir.
    De manière insidieuse, il ouvre une porte sur une vision d’épouvante : aimer le drapeau serait devenir nationaliste, raciste et militariste, ne pas l’aimer serait la fin de la France.
    Ce n’est pas un discours raisonnable.

    Nous faisons l’histoire alors que nous n’en avons même pas conscience, nous devenons homme sans en avoir conscience également et à plus forte raison Français. Le drapeau français s’impose à moi, il ne sera jamais plus grand que l’Homme que je suis.

  7. Justement le fétichisme et la vénération ne sont jamais aussi grands que parmi ceux qui bafouent l’honneur de la nation, cela vaut pour Vichy comme pour les supranationalistes européens héritiers de Jean Monnet !

  8. @Eric Galopa

    Après vous avoir lu, je me demande toujours si Ségolène Royal est fétichiste lorsqu’elle nous conseille d’accrocher un drapeau tricolore à notre fenêtre (avez-vous remarqué le point d’interrogation sur le titre ?). Qui visait donc Monsieur Cahn ? Qui sont donc ces fétichistes et ces adeptes de la vénération ?
    Vous semblez privilégier le fait que Monsieur Cahn énonce une tautologie, autrement dit qu’il a parlé pour ne rien dire. Permettez moi d’être davantage pessimiste. Tout cela ressemble fort bien aux moqueries suscitées naguère par les tentatives de JP Chevènement, par exemple, de faire réapprendre la Marseillaise aux écoliers. C’est pour cela que j’ai cru bon de rappeler, dans ce billet d’humeur, l’Histoire de notre pays et de celle de Strasbourg.
    Cordialement.

  9. ,,,je possède ceci
    rouget de lisle,qui chante pour la première fois ,la marseillaise devant le maire Dietrich et sa femme a strasbourg en 1792,,,,gravé par P;Cottin
    moi,c »est pas la marseillaise qui me gène,
    se sont ,,liberté- égalité–fraternité
    a l »heure actuel,,,c »est tout le contraire,,,,
    hélas,,,cent fois hélas

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