Cette semaine, trois fédérations de parents d’élèves ont lancé un appel à Luc Chatel, ministre de l’Education nationale. Il s’agissait de mettre en cause le système de notation encore en vigueur dans nos contrées, jugé trop stigmatisant pour les enfants. A la FCPE, classée à gauche et depuis longtemps acquise[1. Au niveau de sa direction parisienne. A la base, c’est plus compliqué.] aux délires pédagogistes, se sont jointes la PEEP, plus à droite, et même l’APEL, principale force parentale dans l’enseignement privé.

Stigmatisantes ! C’est vraiment le mot à la mode[2. A égalité avec « dérapage »], ces temps-ci. Un député UMP, d’autant plus acquis aux thèses pégagogistes qu’il enseigne les trop fameuses sciences de l’éducation dans une fac de sport,  avait utilisé le mot « traumatisantes »[3. Je n’écrirai pas le nom de ce monsieur ici. Mais il n’est pas dit qu’il n’aura pas le droit à un texte dédié un de ces jours, un joli portrait bien stigmatisant, qui pourrait bien traumatiser ses électeurs, lorsqu’ils apprendront que leur député de droite partage la même conception de l’école que Gaby Cohn-Bendit.]. Ces organisations et ce parlementaire sarkozyste s’appuient sur les thèses d’un certain Antibi sur la « constante macabre », thèses auxquelles Jean-Paul Brighelli avait, avec sa verve habituelle, fait un joli sort.

Dans beaucoup d’écoles primaires, déjà, on ne note plus et on se contente d’un barème entre A (acquis), B (en cours d’acquisition) et C (non acquis). Il paraît que c’est moins stigmatisant que les notes sur dix ou sur vingt. Il s’agirait d’une évaluation plus juste et qui rendrait mieux compte de la progression des élèves. Et les associations de parents d’élèves ne craignent même pas le ridicule de souhaiter que l’on remplace les notes par un « contrat de confiance », reprenant le slogan publicitaire d’une firme vendant de l’électroménager. Plus « d’interros surprises », il faut que l’élève connaisse systématiquement ce sur quoi il sera interrogé. S’il ne le sait pas, c’est un piège. Pas la peine de tenter de leur faire comprendre que ce genre d’interrogations est provoquée dans le but de vérifier que les élèves font preuve de régularité dans le travail.  Des pièges qu’ils vous disent ! Qu’on leur donne directement le corrigé ; ils ne sont jamais piégés.

Les trois organisations accusent les profs de se faire sélectionneurs. Et d’organiser une compétition malsaine entre les élèves. Une compétition ! Vade retro satanas ! Des gosses qui chercheraient à devenir meilleurs que leurs copains et leurs copines et qui souhaiteraient -horreur- à être les premiers de la classe. Comment l’école pourrait donc cautionner de si vils sentiments ? Il ne faudrait pas s’arrêter en si bon chemin. Il est urgent d’interdire les matches de foot et les concours de corde à sauter dans les cours de récré ou, à tout le moins, qu’on ne compte pas les points. Qu’il n’y ait ni vainqueurs ni vaincus. Trop stigmatisant ! Trop traumatisant ! Même si ce sont eux qui s’évertuent à vouloir absolument savoir qui gagne à la fin, il faut, à tout prix, faire leur bien, malgré eux, et leur annoncer fièrement, comme à l’école des fans de feu Jacques Martin, que tout le monde a gagné.

En fait, notes ou pas notes, les gosses cherchent toujours à savoir qui est le ou la meilleur(e) d’entre eux. C’est humain. Cette compétition existera toujours. Permettre qu’elle soit encadrée par le Maître, et la solennité d’interrogations notées, demeure la solution la plus satisfaisante, surtout pour l’enfant qui sait ainsi où il se situe par rapport à ses semblables. Ce qui est traumatisant, c’est de ne pas savoir. L’argument le plus solide, et à vrai dire le seul, qui est avancé par les adversaires du système de notation tel qu’il existe aujourd’hui est le suivant : on ne valorise pas assez le bon travail, stigmatisant plutôt le mauvais. Au risque de surprendre, je ne le conteste pas. Mais, ajouté-je, à qui la faute ? Sous la pression de quels idéologues a t-on supprimé les prix et les tableaux d’honneur ? N’est-ce pas sous la pression pédagogiste qu’on les a abandonnés, pour crime d’élitisme, même républicain ?

Laissez moi vous conter une histoire, authentique. Il était une fois un petit garçon de douze ans. Le Général de Gaulle venait de revenir au pouvoir, c’est dire si ce n’est pas nouveau. Fils d’ouvrier-maçon et de cultivatrice, ce gosse était le meilleur élève à l’école communale de son village, le premier des ânes, comme on lui disait et qu’il nous répète encore aujourd’hui.  Mais il fut tout de même conseillé à la famille de l’envoyer au lycée Rouget de Lisle au chef-lieu de département. La première année, pensionnaire, dépaysé, éloigné des siens, il ne fera pas une bonne année. Lorsqu’il lui est arrivé de parler de cette première année, on sentait qu’il avait beaucoup souffert. Mais c’était une époque où le redoublement n’était pas encore un gros mot. Il « retape » et, lors de sa seconde sixième, il va même apparaître au tableau d’honneur, raflera quelques accessits et surtout un premier prix de Latin. Fier comme Artaban, il le ramènera à son curé, qui faisait partie de ceux qui croyaient beaucoup en sa réussite.  Le curé en question sera très fier lui aussi.

Comment peut-on mieux montrer à quel point abandonner ces cérémonies solennelles de remises de prix fut un crime contre l’Ecole de la République ? Qu’un gosse d’ouvrier, de paysan ou de chômeur ne puisse pas, par la force de son travail, de ses efforts, montrer aux siens -mais surtout à lui-même- qu’il peut rafler des prix au nez et à la barbe de ses copains plus fortunés, c’est déjà une erreur. Lui enlever aujourd’hui la possibilité d’être le premier de la classe, en supprimant les notes, serait une faute impardonnable.

Au lieu de supprimer les notes, rétablissons donc plutôt les prix, les tableaux d’honneur et ces cérémonies de fin de trimestre ou d’année qui seront autant de rites de passage. Récompensons le mérite. C’est cela la République, c’est cela l’Egalité, qui, comme l’écrivait récemment Natacha Polony, n’a rien à voir avec l’égalitarisme. Désignons les meilleurs, redonnons les en exemple. Vous verrez alors que les gosses seront moins traumatisés, et les élèves plus faibles moins stigmatisés.

51 commentaires

  1. David
    tu as gagné un place de futur ministre de l’éducation nationale
    dans un gouvernement présidé par NDA.
    je te donne un bon point et distribue le bonnet d’âne aux syndicats quel qu’ils soient.
    pas un pour rattraper l’autre.
    Attention de ne pas te faire taper sur les doigts ( avec la règle de l’instituteur)
    Oh Temps béni de cet autoritarisme formateur !

  2. Excellent David. Et j’ajouterai qu’à la fac, on n’en est pas loin. Récemment, un quelconque conseil a décidé de ne plus afficher les notes dans la cour à la fin du semestre, pour ne pas traumatiser des gaillards de 20 ans…

  3. Il y a un point sur lequel je ne peux donner tort aux signataires de la pétition : c’est quand ils disent que les profs ne mesurent pas le niveau réel des élèves mais cherchent à atteindre une moyenne. J’ai entendu une prof de français dire explicitement qu’elle modifiait son barème en fonction du niveau général de la classe, et ça m’a paru assez représentatif.
    Ca m’a d’autant plus marqué qu’elle a dit ça quelques jours à peine après que le JT ait parlé d’un livre dénonçant ce travers. (Je précise que je viens d’une famille de prof, et que je connais donc très bien le milieu.)

  4. J’ai envie de répondre : et alors ? Il y a toujours la moyenne de classe qui est donnée dans le bulletin scolaire. On a ainsi une idée du niveau réel d’un élève par rapport au reste de la classe.
    Le problème, c’est qu’il n’y a plus ces fameuses compositions de fin de trimestre qui étaient communes à toutes les classes d’un niveau et qui avaient un fort coefficient. Brighelli dans un de ses bouquins militait pour le retour de ses compositions -sur lesquelles pourraient être assises les tableaux d’honneur- et un nombre plus réduits d’interrogations parallèlement.

  5. Y’a du mieux, David. Entièrement d’accord sur le fond de votre billet, teinté d’un libéralisme qui me ravit -et pour le moins surprenant venant d’un gaulliste-, mais je déplore que vous n’en ayez fait une extrapolation économique, alors que tous les ingrédients étaient là : concurrence, compétition, indidivualisme, assistanat, Etat, école publique, égalitarisme…
    Pour l’absence d’injures et l’effort certain d’argumentation, je vous mets quand même un B : en voie d’acquisition.

  6. pour avoir longtemps été responsable d’APEL je suis écoeurée de voir ce que font ceux qui sont en place aujourd’hui.
    Tu devrais envoyer ton texte à l’UNAPEL à paris et pourquoi pas à toutes les UDAPEL en leur demandant de transmettre à leurs établissements respectifs.
    Oui, tu ferais un excellent ministre mon david c’est pourquoi tu n’as pas beaucoup de chance d’y arriver ! Il faut être « mauvaisissime » pour avoir un portefeuille de nos jours !

  7. Je ne parviens pas à comprendre pourquoi on a ce discours alors que les parents vivent dans une société très concurrentielle et inégalitaire socialement. Queue de comète ou classes moyennes voulant casser le niveau d’instruction des classes populaires? Poursuite du délire du PS mais pourquoi alors la droite s’y joint?

  8. Excellent papier, comme d’habitude. Une seule réserve cependant : les professeurs ne valoriseraient pas assez le bon travail des élèves, trop occupé qu’ils sont à vilipender le mauvais. Désolé de te contredire, David, mais cette thèse ne correspond pas selon moi à la réalité.
    Ce qui se produit aujourd’hui dans les classes et les établissements est précisément l’inverse : la plupart des collègues sont aujourd’hui terrorisés de noter Monchéri-Moncoeur à leur juste niveau et achètent la paix sociale en notant entre 15 et 20 des copies qui n’en valent pas le quart de la moitié. De plus en plus nombreux sont les professeurs qui, quoi qu’il arrive, ne descendront jamais en dessous de 10. leur carrière en dépend : les menaces des parents, de la hiérarchie (en particulier des commissaires politiques que l’on nomme « inspecteurs »), sont suffisamment précises pour cela : ils ne se cachent même plus.

    Sur le fond, il paraît évident qu’à travers cette dérive émotionelle, comme le dit si bien jean Romain, les parents impliqués dans ces fédérations (pas tous, donc, loin de là), sous couvert de combattre cette prétendue « stigmatisation », ne cherchent qu’une chose : masquer à n’importe quel prix la médiocrité et l’absence de travail de leur progéniture, quand il ne s’agit pas de la leur propre. Pourquoi vouloir que tout le monde affiche à tout crin de bons résultats, si ce n’est pour masquer ceux qui précisément ne sont pas capables de les obtenir, soit par paresse, soit par incapacité ?

    Le monde-bisounours dont ils font inlassablement la promotion porte un nom : le « tous-pareils ! » n’est pas autre chose qu’une forme de fascisme. Le meilleur des mondes reste et restera un cauchemard.

  9. Là comme ailleurs, le mot d’ordre est « ne pas décourager ».
    Donc, ne pas encourager.
    On fabrique une société de médiocres.
    Tout pour les moyens.
    Rien pour les fins….

  10. D’ailleurs, le député UMP (une droite dans ce pays ? j’me marre) qui enseigne les sciences de n’importe quoi en fac de sport, ce crétin de base donc, devrait trouver normal que dans les clubs de foot pour les gamins du mercredi aprés-midi, on se décide enfin à supprimer les buts, les penalty et toutes ces règles stigmatisantes pour les perdants et les vainqueurs.

  11. Trois trucs :
    1- Aux associations de parents d’élèves : ce sont leurs mêmes adhérents qui acceptent la compétition forcenée subie par leurs chers petits quand ils font de la danse classique, de la musique ou du foot (en foot, il y a deux millions de licenciés et onze joueurs en équipe de France, calculez le taux d’échec !). Par contre, l’école doit être le grand nivellement par le bas.
    2- Cher Patriote : Non ! Je revendique le poste de ministre de l’éducation nationale (aussitôt rebaptisée ministère de l’Instruction Publique) dans le gouvernement de NDA. Je ferai nommer David à l’enseignement scolaire et aux relations avec les parents d’élèves.
    3- Anthony Naar : Dans l’anecdote citée ne mettez pas ça sur le dos de cette pauvre prof, elle ne fait que suivre les instructions officielles imposées par son inspecteur ! Il faut être un vieux birbe blanchi sous le harnois pour aller à l’encontre des absurdités ministérielles (depuis au moins 1974, si ce n’est avant…). Les profs sont les premiers à souffrir de ce qu’on les oblige à faire et des barèmes qu’on leur impose pour corriger le bac par exemple. Je propose qu’on tatoue le bac sur la fesse gauche de tous les nouveaux nés : comme ça ils ne seront pas traumatisés dans une société parfaitement égalitaire et l’école pourra enfin être un gigantesque bac à sable.

  12. quelles conneries on peut pondre!! plus de fessée des parents, plus de notes, endiguer la violence dans les établissements, faute des professeurs qui sont râleurs et gréviste, mon enfant a toujours raison car sinon c’est que j’ai rater son éducation, enfant roi mais par contre retiré les aides ça devrait marcher!! Voyez vous un sens un ce que je dis? moi non plus telle est l’image de notre société.

  13. Laissons le mérite à Henri 4 et compagnies… l’intégration des écoles de prestige se fera par le nom ou par le prix qu’on aura mis! LA MÉRITOCRATIE que les glandeurs se sentent piégés parce qu’ils n’ont pas révisé, je dis TANT MIEUX et BIEN FAIT l’école n’est pas faite pour chauffer les gens de passage mais pour trimer. La vie est une compétition qu’on le veuille ou pas.

  14. Bizarrement, ça ne me choque pas la suppression des notes. De même que la suppression des écoles d’élites ne me choquerait pas non plus. De même que des allers-retours à l’école tout au long de la vie selon ses besoins ou ses motivations me paraîtrait une bonne chose. La jeunesse n’est pas toujours le bon âge pour apprendre.

    Comme chacun, j’ai vécu, j’ai été heureux et j’ai souffert, j’ai vu du bon et du mauvais et je suis retourné à l’école il y a peu. J’ai pu voir le respect de chacun pour celui qui, dans une matière, savait mieux que les autres, et l’entraide qui pouvait en découler.
    Un des plaisirs du savoir, c’est de le partager, l’échanger, le transmettre, le recevoir, s’entraider. Il ne devrait pas y avoir de mainmise ni de propriété privé sur le savoir. Il ne devrait pas assurer des postes ou protéger ses brevets.

    A force de croire à la compétition, on perpétue la compétition. A force de croire à la guerre, on perpétue la guerre.

    L’avenir est à un lien plus fort entre les êtres.

  15. PS: sur la durée, j’ai acquis le sentiment, de plus en plus certain, que la compétition est ennemie de la créativité.

  16. « L’entreprise ne peut pas faire grand chose pour stimuler le bonheur et la créativité, mais elle peut faire beaucoup pour les tuer. » (Scott Adams)

    « Rien ne tue plus sûrement la pensée, la créativité, le rêve, la lucidité ou le délire que le travail intensif, l’efficience, l’amour frénétique du gain, la course au profit et aux boulots profitables. » (Jacques Sternberg)

  17. Tu insistes sur les rites de passage, David, je me dois donc de te prévenir d’un péril à venir : l’américanisation….j’assiste à une grande agitation dans un lycée où le « bal des finissants » se déroulera le 12 juin : les demoiselles font emplettes de grandes toilettes, les jeunes hommes imaginent des stratagèmes pour faire pénétrer des alcools forts et sucrés et, cerise sur la pizza, ils ont commandé ces coiffes noires et carrées que l’ont jette en l’air dans les séries TV…..une question me taraude, dois-je faire mettre les bacs en rouleau avec le petit ruban rouge ??

  18. Permettez à quelqu’un qui a enseigné trente huit ans (et sait donc à peu près de quoi il parle) de donner son point de vue sur cette affaire de note. Un point de vue centriste, fort bon moyen de se faire mépriser par les puristes des deux camps. J’ai l’habitude, et le cuir solide.

    Sans être pour la disparition de la note comme les bisounours antibistes, je suis contre la survalorisation que vous proposez. Car je n’y ai jamais vu (d’expérience de prof comme d’élève*, je souligne) source d’émulation, d’envie de progresser, mais source de souffrance pour celui dont la mauvaise note est connue de tous, de stress pour les têtes de classe dont le statut peut être menacé à tout moment : j’ai rencontré encore plus d’enfants dépressifs (au sens médical du terme) chez eux que chez les cancres.

    Je ne disais jamais les notes à haute voix, je rendais les copies individuellement et retournées, j’interdisais qu’on cherche à savoir d’autorité la note des copains, leur laissant le droit de le faire seulement s‘ils le voulaient. Gare à celui/celle qui secouait sa copie au nez des autres moins bien pourvus, il ne recommençait jamais.

    Ils avaient des notes, donc, mais elles n’était validées que s’ils avaient procédé aux corrections demandées. Cela valait surtout pour les rédactions (en novlangue pédagogo : expressions écrites). J’avais par devers moi une grille d’évaluation avec six critères notés (je passe leur énumération), qui aboutissait à une note globale. Je leur rendais leur copie « noire » de rouge, et pour toute correction effectuée ils pouvaient regagner demi-point par demi-point. C’était long et fastidieux pour moi, bien sûr, mais c’était mon job, et le moyen que j’avais trouvé pour les faire progresser. Donner la note tout de suite aurait fait qu’ils se seraient moqué de mes corrections à effectuer comme de colin-tampon. Et qui aurait été pénalisé ? Pas moi bien sûr, il me semble que je sais écrire en bon français, mais eux qui n’auraient pas progressé comme nécessaire.

    Qu’on ne m’accuse pas de faire partie des niveleurs. J’étais un prof exigeant, très. Simplement, à la concurrence sauvage (oui, je sais, seule elle est tendance) je préférais le travail en meute, comme les loups : c’est de la force de chacun que dépend la survie de la meute, donc de chacun.

    * Dans mon pensionnat, la proclamation de toutes les notes avait lieu le dimanche soir. Au repas qui suivait, nous avions toujours du saucisson à l’ail. Cela fait cinquante ans que je n’ai pas remangé de saucisson à l’ail.

  19. Permettez à quelqu’un qui a enseigné trente huit ans ( et sait donc à peu près de quoi il parle) de donner son point de vue sur cette affaire de note. Un point de vue centriste, fort bon moyen de se faire mépriser par les puristes des deux camps. J’ai l’habitude, et le cuir solide.

    Sans être pour la disparition de la note comme les bisounours antibistes, je suis contre la survalorisation que vous proposez. Car je n’y ai jamais vu (d’expérience de prof comme d’élève*, je souligne) source d’émulation, d’envie de progresser, mais source de souffrance pour celui dont la mauvaise note est connue de tous, de stress pour les têtes de classe dont le statut peut être menacé à tout moment : j’ai rencontré encore plus d’enfants dépressifs (au sens médical du terme) chez eux que chez les cancres.

    Je ne disais jamais les notes à haute voix, je rendais les copies individuellement et retournées, j’interdisais qu’on cherche à savoir d’autorité la note des copains, leur laissant le droit de le faire seulement s‘ils le voulaient. Gare à celui/celle qui secouait sa copie au nez des autres moins bien pourvus, il ne recommençait jamais.

    Ils avaient des notes, donc, mais elles n’était validées que s’ils avaient procédé aux corrections demandées. Cela valait surtout pour les rédactions (en novlangue pédagogo : expressions écrites). J’avais par devers moi une grille d’évaluation avec six critères notés (je passe leur énumération), qui aboutissait à une note globale. Je leur rendais leur copie « noire » de rouge, et pour toute correction effectuée ils pouvaient regagner demi-point par demi-point. C’était long et fastidieux pour moi, bien sûr, mais c’était mon job, et le moyen que j’avais trouvé pour les faire progresser. Donner la note tout de suite aurait fait qu’ils se seraient moqué de mes corrections à effectuer comme de colin-tampon. Et qui aurait été pénalisé ? Pas moi bien sûr, il me semble que je sais écrire en bon français, mais eux qui n’auraient pas progressé comme nécessaire.

    Qu’on ne m’accuse pas de faire partie des niveleurs. J’étais un prof exigeant, très. Simplement, à la concurrence sauvage (oui, je sais, seule elle est tendance) je préférais le travail en meute, comme les loups : c’est de la force de chacun que dépend la survie de la meute, donc de chacun.

    * Dans mon pensionnat, la proclamation de toutes les notes avait lieu le dimanche soir. Au repas qui suivait, nous avions toujours du saucisson à l’ail. Cela fait cinquante ans que je n’ai pas remangé de saucisson à l’ail.

  20. Votre blogue a la même charmante caractéristique que Causeur : il bloque l’url de mon éditeur mise dans la fenêtre Site internet.

    Hébergé par Causeur, c’est logique. C’est le seul de toute la blogoboule qui me fait ça.

    Mais il ne bloque pas (et c’est heureux) celle de Robespierre, Anthony Naar.

    Un esprit mal tourné irait imaginer que c’est parce que mon éditeur n’est pas vraiment à droite…

    Je le mets donc ici, même si c’est moins discret :

    http://tinyurl.com/67j7vy

  21. //Votre blogue a la même charmante caractéristique que Causeur : il bloque l’url de mon éditeur mise dans la fenêtre Site internet.//

    Plus précisément : il bloque tout, url et commentaire.

  22. Prenez des parents d’élèves, séparément ils sont normaux
    réunis à ce titre en associations , ils deviennent particulièrement cons .

    Dissolvons les donc !

    Le problème ce n’est pas les notes, c’est la compétition !

    supprimer les prix a été une bonne chose , supprimer les notes en est une mauvaises et les commentaires ici sont tous excessifs ….

  23. Je viens de regarder un documentaire sur Noam Chomsky (voir lien ci-dessous). Conïncidence, écoutez ce qu’il dit de l’école à partir de la minute 30 environ. Le reste aussi est passionnant, il y a même qques réflexions sur la compétition.

  24. @Robespierre
    ça, je n’y avais pas pensé : riche idée que celle de supprimer les buts et les penalties dans les match de foot. Faites la proposition au Ministère, section EPS, et je pense que votre fortune est faite…

  25. @Franc
    PS: sur la durée, j’ai acquis le sentiment, de plus en plus certain, que la compétition est ennemie de la créativité.

    Ouais ? Moi j’ai plutôt le sentiment que si on s’habille plus en peaux de bêtes, que si on a des véhicules (sur terre, sur mer, dans l’air) qui s’améliorent de jour en jour, que si on a des téléphones portables, que si on a internet dont les possibilités ne cessent de se révéler chaque jour à nous, c’est en grande partie grâce aux entrepreneurs. Qui entreprennent parce qu’ils ont une grosse envie de profits… et qui innovent pour, justement, se démarquer de leurs concurrents !

    La compétition est vitale pour l’humanité. C’est ce qui l’a toujours fait avancer. En l’absence de compétition (capitalistique -même si c’est sans conteste la plus juste et la plus efficace- mais pas seulement : certains ont pour moteur la gloire, la reconnaissance par leurs pairs… tout ça, c’est aussi de la compétition), l’être humain se contente du strict minimum. C’est… humain, justement !
    Pour s’en convaincre, y’a qu’à jeter un oeil sur la pérennité des systèmes qui ont jadis tenté de rejeter certaines formes de compétition (URSS -encore qu’il y avait une certaine compétition pour grimper dans la hiérarchie, ils n’était pas (complètement) fous-, Corée du Nord…).

  26. @ Jardidi

    Ou avez vous vu un gouvernement de droite?

    C’est du grand mitterandisme avec les grands du mitterandisme.

  27. Chers David,
    Sachez qu’il y a belle lurette que les notes sont interdites à l’école élémentaire (plus de trente ans), de même que les devoirs écrits à la maison (pas les leçons, lectures, poèmes à apprendre par coeur etc…)
    Une recherche rapide sur le web vous permettra de réactualiser vos informations.
    Bien cordialement.

  28. @Mac20
    Ayant moi-même été entrepreneur, je n’ignore pas le discours sur la compétition… et j’en suis revenu.
    En ce qui concerne l’exemple d’internet, l’invention en revient à des gens qui y ont travaillé en dehors du champ de la compétition, plutôt par passion (ingénieurs, Cern…). L’armée (encore des fonctionnaires !) puis l’économie les ont utilisé après, à des fins compétitives effectivement (comme des prédateurs en quelque sorte, s’arrogeant des brevets pour des petites améliorations à la marge, ou achetant des inventions de passionnés, mais développant rarement eux-mêmes). La recherche et l’invention se fait dans des cadres d’organismes d’état ou alors dans des petites officines privées dont une grande partie passent à la trappe parce qu’en général il n’y a qu’un premier, et pourtant toutes ont contribué. Le capital-risque vient miser sur ces officines en espérant décrocher un juteux jackpot. Mais l’argent n’est pas le moteur de la plupart de ces passionnés, c’est juste le goût de leur art qui, s’il était partagé, avancerait beaucoup plus vite.

    Concernant l’idée de la compétition, j’aurais envie d’utiliser ce mot d’Einstein : « Il est plus facile de désintégrer un atome qu’un préjugé. »

    Et pour le reste, voici un petit florilège de ce qu’Einstein a encore pu dire :

    – L’école devrait toujours avoir pour but de donner à ses élèves une personnalité harmonieuse, et non de les former en spécialiste.
    – Tout ce qui est vraiment grand et inspiré n’a été réalisé que par des individus travaillant librement.
    – J’affirme que le sentiment religieux cosmique est le motif le plus puissant et le plus noble de la recherche scientifique.
    – Le mot progrès n’aura aucun sens tant qu’il y aura des enfants malheureux.
    – Ce qui compte ne peut pas toujours être compté, et ce qui peut être compté ne compte pas forcément.
    – La science est une chose merveilleuse… tant qu’il ne faut pas en vivre !
    – Si l’idée n’est pas à priori absurde, elle est sans espoir.
    – La personnalité créatrice doit penser et juger par elle-même car le progrès moral de la société dépend exclusivement de son indépendance.
    – N’essayez pas de devenir un homme qui a du succès. Essayez de devenir un homme qui a de la valeur.
    – Le culte de la personnalité reste à mes yeux toujours injustifié.
    – L’imagination est plus importante que le savoir.
    – La possession de merveilleux moyens de production n’a pas apporté la liberté, mais le souci et la famine.
    – C’est le rôle essentiel du professeur d’éveiller la joie de travailler et de connaître.
    – L’enseignement devrait être ainsi : celui qui le reçoit le recueille comme un don inestimable mais jamais comme une contrainte pénible.
    – La valeur d’un homme tient dans sa capacité à donner et non dans sa capacité à recevoir.

  29. La logique des associations de parents d’élèves est implacable.
    Qui connaît le mieux les enfants? Leurs parents.
    Donc, les professeurs n’ont pas à les noter et ce sont les élèves qui doivent noter les professeurs.
    C’est comme pour le racket ou le deal de drogue ou les violences physiques, les parents savent quand même mieux que la police si leurs enfants sont capables ou pas de telles infractions. Donc, les parents doivent saisir la justice pour violence morale dès lors qu’un de leurs enfants est poursuivi par le fascisme policier.
    Rideau.

  30. Il vaut mieux entendre certaines conneries que d’être sourd. C’est du moins ce qu’on dit. Ce propos précédent de Marchenoir est tellement caricatural que l’on pense à… une caricature, justement, une énorme pantalonnade. Cela n’honore pas son auteur qui ne gagne pas à être connu. Et apporte une note de frivolité inutile qui ne sied pas au ton sérieux, de bon aloi, du billet de David DESGOUILLES ‒ auquel on souscrit plus ou moins, là n’est pas le problème, mais qui tendait à installer un débat de réelle légitimité. À quand le prochain assaut d’incongruités ?

  31. À l’inverse, à l’inverse… je ne saurais que trop féliciter Manu, d’un billet intelligent du 22 mai à 20h00. Sincèrement. Qui rencontrera davantage l’assentiment général, en tout cas de la gent enseignante, avec cette réalité qu’il met au jour encore une fois intelligemment [qu’il me permette de le citer] : « Ce qui se produit aujourd’hui dans les classes et les établissements est précisément l’inverse : la plupart des collègues sont aujourd’hui terrorisés de noter Monchéri-Moncoeur à leur juste niveau et achètent la paix sociale en notant entre 15 et 20 des copies qui n’en valent pas le quart de la moitié. De plus en plus nombreux sont les professeurs qui, quoi qu’il arrive, ne descendront jamais en dessous de 10. Leur carrière en dépend : les menaces des parents, de la hiérarchie (en particulier des commissaires politiques que l’on nomme “inspecteurs”), sont suffisamment précises pour cela : ils ne se cachent même plus. »

    Bien vu, Manu !

  32. @Deuns

    Mon papier ne concerne pas que l’école primaire. D’ailleurs, c’est implicite puisque je précise comment cela se passe dans la plupart de celles-ci, à mon grand regret d’ailleurs. Les trois fédés veulent étendre cette évolution au collège. Sinon elles ne prendraient pas la peine de se fendre d’une pétition commune pour quelque chose qui est déjà interdit, non ?
    Et le député UMP a précisé -mais finalement aurais-je dû sans doute le faire aussi- que les notes traumatisaient les adolescents à un âge, disait-il, où l’estime de soi est importante.

  33. @Maurice CURIE

    Je regrette d’avoir troublé votre confort de lecture tout en m’ étant amusé de votre besoin de noter en stigmatisant….
    Relisez- c’est ma seconde de bonté- Beaumarchais qui fait dire à Figaro que parfois » trop n’est pas assez »… .

  34. Vous avez parfaitement raison, la compétition dès le plus jeune âge ne peut avoir que des effets positifs sur la société future.
    Il suffit de regarder dans quel monde de requins nous vivons, puis de se demander quelle école a si bien aiguisée leurs dents…pour comprendre les raisons de notre déchéance actuelle.

    Alors, comme vous, on peut souhaiter durcir la compétition scolaire et ainsi renforcer les travers du capitalisme débridé…c’est un point de vue;
    on peut aussi envisager une société plus douce, plus égalitaire et dans laquelle la coopération aura remplacé la compétition (cf A Jacquard),
    et alors on peut espérer provoquer ce basculement en commençant par l’école…c’est mon point de vue de pédagogue Freinet.

    « Invariant 19 : Les notes et les classements sont toujours une erreur. » Célestin Freinet

    Abes

  35. @Franc, j’ai tenu cinq minutes, c’est chiant comme la mort, et j’avoue largement préférer les argumentations exposées par écrit aux liens vers des reportages sur youtube.
    J’me suis arrêté à la démonstration sur Boeing et Airbus, j’imagine que c’était ça que vous vouliez me montrer. Seriez-vous assez naïf pour croire que si les Etats développent leurs technologies militaires, c’est par pure passion pour la recherche, et non parce qu’ils sont en compétition avec d’autres Etats ?
    Après, libre à vous d’aller à contre courant de 100% des économistes contemporains, c’est très courageux. Mais entendez bien que si les brevets sont nés à Venise et pas à Sarcelles, c’est pas un hasard. Si la révolution agricole puis la révolution industrielle ont coïncidé avec des évolutions juridiques rendant plus profitable pour les entrepreneurs d’innover, c’est pas un hasard non plus. Et si les militaires innovent, c’est pas pour se faire plaisir, mais bien parce qu’ils ont un intérêt à innover, qui trouve évidemment sa source dans la compétition avec les autres Etats.

    @Sébastien Goyer
    Perso, j’ai rien contre un capitalisme débridé qui ne vit que dans l’optique de satisfaire le consommateur (moi, vous, tout le monde) et dans lequel celui qui a le dernier mot, qui a le pouvoir de vie et de mort sur les vilains patrons est justement le consommateur. Rien contre un capitalisme dans lequel est puni par la faillite et la responsabilité celui qui gaspille le capital humain et financier, et dans lequel est récompensé celui qui l’utilise à bon escient (en innovant, nécessairement, que ce soit en proposant un nouveau produit ou en optimisant les modes de production afin de vendre moins cher). Dans ce système, le roi, c’est le consommateur, donc c’est moi : et ça me va parfaitement.
    En revanche, un système « de coopération » excluant toute « compétition » – en gros, un système collectiviste – exclut de fait tout pouvoir du consommateur, qui consomme ce qu’on lui dit de consommer. Exclut également toute sanction du marché : si ce n’est pas le marché qui distingue le « bon » produit du « mauvais » produit, qui le fait ? Sans sanction, aucune incitation à améliorer les produits, à produire plus et mieux : on obtient la Corée du Nord. La famine.
    Je vous encourage vivement à lire un ouvrage numérisé par Google Books, visualisable gratuitement et très facile à lire : « Sophismes économiques », de Frédéric Bastiat.

  36. @Mac20
    Pour l’avenir, je ne crois plus aux bienfaits d’une guerre qui ne porte pas son nom, celle de l’économie et de la cupidité, et donc je ne souhaite pas non plus une école qui conditionne les élèves pour cela.
    Dommage que vous n’ayez pas vu l’intégralité de ces quatre petites interviews de Chomsky, vous auriez entendu des choses intéressantes sur la fameuse loi du marché (qui n’a existé que dans les pays du tiers-monde avec le succès que l’on sait), sur le capitalisme (qui a pu exister) et sur le socialisme (qui lui n’a jamais pu exister – même pas en URSS où se pratiquait un capitalisme d’état – à cause de la violence du capitalisme ou du totalitarisme).
    Pour le reste, nous resterons sur nos positions mais je voudrais juste finir sur une petite note positive signée Emmanuel Todd :
    « Ce qui me rend optimiste, c’est le bon côté de la mondialisation : un monde qui s’alphabétise, sur fond de baisse générale de la fécondité… Les crises actuelles sont très dures, je ne minimise pas les souffrances qu’elles provoquent, mais ce sont des crises de transition. La tendance de fond est aux grandes retrouvailles de l’humanité. »

  37. @Sebastien : « on peut aussi envisager une société plus douce, plus égalitaire et dans laquelle la coopération aura remplacé la compétition  »
    Oui, on peut l’envisager… sauf que c’est pas celle dans laquelle nous vivons. il parait donc particulièrement cruel de préparer des enfants à une société « douce », « égalitaire », alors que la vie est dure, remplie d’injustices qu’il faut surmonter, qu’il faut être compétiteur tout en sachant coopérer (qu’est-ce qu’une équipe de foot ou de rugby ?), savoir perdre comme savoir gagner, avec dignité… « alors tu seras un homme mon fils »; « pas demain papa, pasque j’ai joué à WoW toute la nuit et la ch’ui crevé »

  38. Comme Damienne pour l’APEL, je suis assez découragée de ce qui arrive à la PEEP qui a pourtant longtemps résisté à l’air du temps et au pédagogisme (contrairement à la FCPE) et dans laquelle je me suis beaucoup investie et usée aussi (aujourd’hui, j’ai pris du recul et laissé ma place aux « jeunes »). Comme je me suis fendue d’un long commentaire chez C.Tasin sur le même sujet, je n’en rajouterai pas, d’autant que je suis entièrement d’accord avec le billet de D.D.

  39. le premier budget de France,,et depuis plus de 25 ans,la décadence de l »instruction,,,un véritable fiasco
    de tout temps,il y a des bons,des moins bons,et des pas bons du tout
    dans la vie,il n »y a pas que l »école et oui,
    80% ont le bac,,je me marre,,,et l »école obligatoire ,,a 16 ans,la plus belle connerie de nos bien pensant
    allez voir dans les chambres de métiers,beaucoup ont t »ils des diplômes,,,,bien sur que non,et pourtant,ils ont crée leurs entreprises,,,
    la main mise de l »éducations ,,,,,national est une aberrations,,,ministre et syndicats,impose leurs façons d »éduquer les jeunes,,
    résultat,nul,un fiasco total dans tout les domaines ,a prix d »or pour le con–tribuables
    foutez nous la paix et laisser les jeunes qui le souhaite, sortir de l »école pour aller en apprentissage,
    la vie est une compétitions,tout le monde peut réussir,et arrêter votre égalité des chances,,des quartiers pauvres,
    il faut de la volonté,du courage,se battre,et avoir un bon métiers,,,et réussir sa vie
    il faut de tout pour faire un monde,et on peut y réussir en sortant tôt de l »école,,,et oui?
    n »en déplaise a certains,,,,,biens pensants

  40. A Robespierre,
    Pourquoi ne pas tout simplement donner un ballon à chaque footballeur ?

    Le problème vent de l’alliance objective entre la droite libérale umpiste et les soissantuitards qui sont encore aux postes clés, le pédagogisme permet d’obtenir un nivellement par le bas qui engendre des consommateurs dociles ce qui arrange les uns et laisse croire aux autres qu’ils ont réussi à rendre l’école moins oppressante.
    C’est aussi un problème global de société dans laquelle la culture en général est méprisée. Je suis effrayé quant à moi par l’orthographe des élèves, leur ignorance totale des bases, y compris des bases de la vie en société (la loi de la jungle prime, on dirait autant de petits mowglis), leur inculture assumée et décomplexée, leur allégeance totale à l’arbitraire du consumérisme (achat du dernier gadget à la mode suggéré par la mode).

  41. « cette pauvre prof, elle ne fait que suivre les instructions officielles imposées par son inspecteur  »
    Si tel est le cas, il doit bien y avoir un intérêt quelconque, ne serait-ce QUE celui desdits inspecteurs et je me demande sincèrement lequel ?

    Les enseignants recevant de telles instructions n’ont-ils aucun moyen de « dénoncer » ces pratiques en s’unissant dans cette démarche au sein d’un même établissement ?
    Un enseignant se plaint : on peut mettre en doute ses réclamations, mais lorsqu’une majorité d’enseignants motivés (pour le bien des élèves) se mobilise en dénonçant à l’unisson, que risqueraient-ils ?

  42. Chère Mirella, avez-vous entendu parler du système soviétique ? C’est ce qui attend les « rebelles ». Les profs qui ne suivent pas peu ou prou les directives pédagogistes sont relégués comme des « refuzniki » !

  43. J’ai compris, mais comme les goulags ne sont pas (encore) en vigueur dans notre chère France, il me semble que les « enseignants-refuzniki » ne risqueraient pas grand chose s’ils se mobilisaient et descendaient dans la rue (ils savent faire…) avec pancartes « dénonciatrices » de ces entreprises de démolition de  » l’Instruction nationale »
    De plus ils auraient certainement le soutien d’un grand nombre de parents « hors syndicats ».

  44. Certains enseignants se reconnaissent eux-mêmes schizophrènes, à savoir ils appliquent une réforme avec laquelle ils ne sont pas d’accord. Et sur laquelle ils ne discutent jamais en amont.

  45. Bonjour,
    Je suis le Grand Maître de la Cause pour l’Elégance, le Bon Goût et la Correction Orthographique, Lexicale et Grammaticale – mais vous pouvez m’appeler le Grand Maître de la Cause – et c’est peu dire que je suis donc légitime à donner mon avis sur la question de la suppression des notes à l’école.
    Sans tourner autour du pot : je suis contre.
    Nous sommes en effet un cercle d’hommes de bon goût, responsables d’un blog (http://cebgcolg.unblog.fr) qui est devenu, au fil du temps, le site-référence en matière de défense du raffinement dans la langue française et de la délicatesse dans l’expression, et nous ne pouvions décemment pas laisser passer sans réagir une si mauvaise initiative.
    Ce qui suscite particulièrement notre courroux, c’est l’idée saugrenue de remplacer notre bonne vieille note sur 20 par un vulgaire smiley content ou mécontent. Or, je ne sais pas si vous le savez, mais le smiley est quand même l’emblème international du mauvais goût lexical, et c’est pourquoi nous le combattons, quitte, parfois, à en devenir sauvages et à abandonner quelques instants notre élégance naturelle.
    Alors quoi, nous voudrions aider nos chères têtes blondes à mieux se sortir du système scolaire et tout ce qu’on trouve à faire pour cela est de les endoctriner dans le monde glauque et trivial de l’insipide smiley ? Nous ne pouvons nous y résoudre.
    D’ailleurs, nous n’avons pas dit autrement sur notre blog (http://cebgcolg.unblog.fr/2010/11/19/faut-il-supprimer-les-notes-a-lecole/), c’est vous dire si on est cohérents.
    Le Grand Maître de la Cause

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