L’avez-vous remarqué ? Ces temps-ci, que l’on parle d’un ancien Premier ministre, du président des Etats-Unis ou du Christ en personne, cette semaine, tous les chemins mènent à Macron.

LaVie.fr En marche sur l’eau

Macron, ou la parabole de l’enfant-prodige.

Blasphème, ou simple offense au chef de l’État ? Ni l’un ni l’autre, puisque La Vie, hebdomadaire par ailleurs catholique, a soutenu le candidat Macron. J’y vois plutôt la patte de son directeur Jean-Pierre Denis, connu pour son humour et son goût de la provocation. Sur les réseaux sociaux, où il est très actif, son Macron en Christ-roi a défrayé la chronique.
Politiquement parlant, cette une est d’un œcuménisme exemplaire. Les partisans du nouveau président y verront un hommage rendu à leur champion ; pour eux, cette élection est une divine surprise. Quant à ses détracteurs, ils y trouveront la confirmation de leur pronostic : pour que Macron gagne tous ses paris, il faudrait un miracle.

 

Facebook L’homme le moins recherché de France

C’est un chanteur abandonné…

Ces derniers temps, Manuel Valls avait disparu des réseaux sociaux, pour des raisons indépendantes de la sa volonté. Il y a fait un retour en fanfare dont il se serait, à nouveau, bien passé. Les dirigeants d’En marche! – que notre fier hidalgo suppliait de lui accorder leur investiture – l’ont soumis à un bizutage en règle, avant de finalement condescendre à ne point lui opposer de candidat dans sa circonscription d’Évry. Ça ne vaut pas une investiture en bonne et due forme, mais c’est toujours mieux que le chômage.
Pendant deux ou trois jours, on a vu les internautes ironiser sur les malheurs de celui qui était passé en quelques mois du statut de premier ministre à celui de SDF politique. Les uns lui ont attribué de faux tweets, du genre : « Cher Jean-Luc Mélenchon, pourriez-vous m’accorder l’investiture de La France Insoumise ? Sans moi, il n’y aurait pas eu les manifs contre la loi Travail. » D’autres, comme celui ci-contre, ont cru pouvoir dire définitivement tchao à Manu. Mais en politique c’est bien connu, on n’est jamais mort. Comme disait un autre chanteur populaire. Ça s’en va et ça revient… (Attention je n’ai pas dit « C’est fait de tout petits riens » !)

Twitter Yes we can speak french

Parler anglais, c’est bien. Reste à savoir si Macron saura écouter les Français.

Comme si Donald Trump n’avait pas assez de soucis en ce moment, ses détracteurs ont profité de l’élection française pour en rajouter une couche. Je vous fais grâce des envolées lyriques des Attali locaux, glorifiant le triomphe de la raison progressiste sur l’hydre populiste. Mais j’ai bien ri avec cette petite pique méchante de l’humoriste canadienne Deven Green : « C’est la première fois dans l’Histoire qu’un président français parlera mieux anglais que le président des Etats-Unis ».
De fait, personne n’ira reprocher au nouveau président de mieux maîtriser l’anglais que ses prédécesseurs.  On pourra néanmoins souhaiter qu’il en use avec plus de parcimonie quand il est censé s’exprimer en français. Mais pour le « Kid », comme l’a surnommé L’Express, bannir de son vocabulaire les helpers, la team ambiance et surtout l’indispensable benchmarking, en voilà un challenge !

 

[Article publié dans Valeurs Actuelles]

 

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