À la une cette semaine, les prédictions du mage Minc, le renoncement de Hollande et son éloge funèbre par Taubira.
Twitter – Toujours prêt !
Une des difficultés de Twitter, c’est de faire tenir sa pensée en 140 signes (espaces compris). Un jeu d’enfant pour le facétieux David Abiker, qui commente le renoncement de Hollande en republiant cette une de L’Obs, assortie d’un sobre commentaire : « Il y a deux mois. »
À la décharge du président et de son hebdo favori, « Je suis prêt », c’est aussi ce qu’on dit quand on a fini de boucler ses valises… Ou qu’au petit matin, le bourreau vient vous chercher.
Twitter – Minc alors !
Comme tout le monde j’ai regardé François Hollande, jeudi dernier à 20h. Et comme tout le monde, plus je l’entendais plus je me disais : c’est sûr, il y va… Quand soudain, patatras, il dit qu’il n’y va pas !
Un indice aurait dû me mettre la puce à l’oreille : un tweet de Z&N, l’émission de Zemmour et Naulleau sur Paris 1ère, reprenant une phrase d’Alain Minc le 9 novembre dernier : « Je suis sûr que François Hollande va se représenter. » Tout compte fait, une boussole qui indique systématiquement le sud est aussi fiable qu’une autre.
Passé relativement inaperçu à l’époque, ce tweet connaît bien sûr une deuxième jeunesse : depuis le 1er décembre à 20h15, il circule en long et en large sur les réseaux sociaux. Pauvre Minc ! Il n’a vraiment pas de chance avec ses prédictions : quand il va à l’encontre de l’opinion générale, il se plante, et quand il se range prudemment à l’avis de la majorité, il se plante aussi.
Ne t’inquiète pas, Alain, il reste toujours une solution : te taire.
Twitter – Hommage et intérêts
Au cours de ses onze années à la tête du PS (1997-2008), François Hollande s’était rendu célèbre pour son habileté à opérer la synthèse entre personnalités et courants opposés du parti. Un art hélas un peu perdu au fil du quinquennat, qui se sera achevé sur les deux pataquès successifs de la déchéance de nationalité et de la Loi travail.
Avec sa renonciation, Hollande a miraculeusement recréé l’unité des socialistes : tous sans exception ont salué sa décision. (Tiens au fait c’est vrai, il ne s’est trouvé personne pour la regretter…) Mais derrière cette unanimité de façade, on trouve toutes sortes de non-dits, d’arrière-pensées et de calculs divers dans le tombereau d’hommages déversé sur le président sortant.
Un exemple au hasard, avec le compliment à double détente mis au point tout exprès par Mme Taubira : « Un moment de dignité comme la politique en était devenue avare. L’exigence pour les gauches est colossale. »
Décryptage en deux temps :
– Style limpide : par rapport à l’ordinaire de ses tweets poético-ésotériques, Mme Taubira est ici étonnamment compréhensible, et pour cause : elle a un message à faire passer.
– Message codé, mais à peine : pourquoi Christiane écrit-elle « les gauches », comme on ne dit plus depuis tantôt un siècle ? Simple préciosité taubirienne ? Que nenni ! Ce pluriel vient souligner opportunément que la gauche en miettes doit se trouver d’urgence un candidat capable de la réunifier. Ou une candidate…
[Publié dans Valeurs Actuelles]