Gérard Philipe et Antonella Lualdi, Le Rouge et le noir, Claude Autant-Lara, 1954

Bon. À vous de me dire si je suis au fidèle à l’esthétique stendhalienne — tout en lui ajoutant des éléments plus musclés, que l’on trouve à vrai dire en abondance dans la correspondance de Stendhal et de Mérimée.

– Je t’appartiens, je t’appartiens ! cria Mathilde. Elle se jeta aux genoux de Julien. Il sentait trembler les mains de la jeune fille. Elle rejeta la tête en arrière, le regarda comme s’il était son dieu. Elle glissa enfin sa joue contre le drap grossier de l’habit de voyage.
Julien, horriblement gêné, ne savait que faire. Machinalement, il posa sa main sur la tête frémissante appuyée contre lui, et prit entre ses doigts quelques mèches dénouées. Il baignait en ce moment dans l’une de ces satisfactions infâmes que l’amour-propre comblé accorde quelquefois.
Mathilde sans doute se méprit sur cette main qui jouait avec ses cheveux. Avec la même fébrilité qu’elle avait mise, dix minutes plus tôt, à repousser ses avances, elle dégrafa le jeune homme et prit dans sa bouche, comme une hostie, le membre dont elle avait rêvé sans toutefois oser l’imaginer tout à fait. « Mœurs singulières de l’aristocratie ! » s’étonna Julien. « Elle me repousse, m’accable de son mépris ; je la quitte, elle cède ; et non contente de s’humilier, elle me prouve à l’instant que sous la crinoline de l’aristocrate sommeillait une courtisane… Oh ! Danton avait raison ! »
Par un singulier effet, ce soliloque séparait Julien de lui-même. Le raisonnement tenait en bride son désir, et tout amoureux qu’il fût, ou qu’il se crût, ce qui revient au même, il restait sur son quant-à-soi. Et par l’un de ces quiproquos qui, en amour, font le lit des grandes passions, Mathilde, qui n’eût pas su quoi faire si sa caresse maladroite avait été couronnée de succès, prit pour un excès d’amour cette rigidité un peu militaire de Julien. Le mélange, en elle, d’orgueil et de curiosité la poussait d’ailleurs à s’offrir tout à fait. Sans rien modifier à son premier élan, elle entreprit de se débarrasser de sa robe de chambre, puis de sa chemise.
Quand il vit, à ses pieds, la splendeur de sa chair, Julien eut un éblouissement. Il eut même la tentation de laisser parler son amour. Mais il rejeta la volupté du sentiment, comme il avait vaincu la faiblesse de la jouissance. « Elle s’offre, pensa-t-il, mais elle ne se donne pas. » Par un singulier effet de sa nature, il croyait voir un mensonge au moment même où tout, dans l’abandon de Mathilde, disait la vérité.
Et pour mieux se convaincre de son amour, il traita la jeune fille comme la dernière des filles à soldats. Plus elle lui accordait de complaisances, plus il se persuadait qu’elle jouait une passion feinte. Et Mathilde, qui sans doute se fût dépitée d’en être réduite, par son amant, au seul article essentiel, qui l’eût ramenée à une conjugalité qu’elle abhorrait, fut convaincue qu’il l’aimait, puisqu’il lui demandait tant d’étranges concessions. Par un heureux effet de ce malentendu réciproque, ils se trouvèrent, au terme de cette première nuit, plus passionnés l’un de l’autre que s’ils s’étaient arrêtés aux convenances d’un doux sentiment commun.
Au petit matin, juste avant que les domestiques de l’hôtel de la Môle ne puissent le surprendre, Julien rentra chez lui. Enfin seul, il s’étonna du feu qui courait encore en lui. Il avait voulu séduire la jeune aristocrate. Et voilà que, loin de la satisfaction du devoir accompli, il désirait, de toute son âme, une putain.


115 commentaires

  1. Les spécialistes de Stendhal pourront nous dire s’il a jamais utilisé un subjonctif après la tournure « tout…que ».

  2. Il me semble me souvenir que Mathilde n’est pas simplement une aristocrate;c’est une aristocrate imbibée de « médiévalité » et qu’il faut « subjuguer ».

  3. Peton (doigt-on) résister à prendre son pied avec une donzelle qui vous en taille une au moment opportun ?

  4. « …prit dans sa bouche, comme une hostie… »

    Stendhal plagie Proust,par anticipation ( chez Proust,c’est la langue d’Albertine qui est une hostie)

  5. Au petit matin, juste avant que les domestiques de l’hôtel de la Môle ne PUISSENTle surprendre, Julien rentra chez lui.

    On aurait pu aussi utilisé un subjonctif imparfait:

    Au petit matin, juste avant que les domestiques de l’hôtel de la Môle ne PUSSENTle surprendre, Julien rentra chez lui.

    Qu’est-ce que ça aurait changé ?

    A mon avis,l’imparfait du subjonctif eût souligné que l’heure du départ avait été choisie intentionnellement par Julien dans le but d’éviter d’être surpis par les domestiques.

  6. Et voilà que, loin de la satisfaction du devoir accompli, il désirait, de toute son âme, une putain.

    i) loin d’éprouver la satisfaction…?
    ii) il désirait, de toute son âme, une putain. ce que Mathilde,à ses yeux,était devenue ?

  7. Connais pas suffisamment Stendhal pour juger.

    Le « membre dont elle avait rêvé » : crédible ?

    • Allusion à la question de Mathilde dans le Rouge : « Serait-ce un Danton ? »
      Et ça la fait mouiller, la pauvre chérie…

  8. « Mathilde, …si sa caresse maladroite avait été couronnée de succès… »

    Donc moins de « mérite » à avoir « résisté ».

  9. « …il traita la jeune fille comme la dernière des filles à soldats.  »

    En a-t-il connu beaucoup ?

  10. Dugong 25 octobre 2023 At 9h45

    ou une rondelle ?
    ___________________________________________________________________________

    Encore une ineptie.

  11. « …il restait sur son quant-à-soi.  »

    Drôle d’expression,ici,n’est-ce pas ?

    Gide appelle le vagin des femmes leur quant-à-soi:

    « Donc commence d’abord par me prendre. Sur ce, m’abandonnant son quant-à-soi, elle s’offrit à mon étreinte, et me retint entre ses bras jusqu’au matin.  »

    Thésée

  12. Lormier 25 octobre 2023 At 11h14

    ii) il désirait, de toute son âme, une putain. ce que Mathilde,à ses yeux,était devenue  »

    Julien est tombé dans le panneau .Les Mathilde sont des putes, hier comme aujourd’hui.
    Celle d’aujourd’hui crie  » Arrêtez le bannissement de Melenchon ! » Comme si on était responsable

  13. Il y a de jeunes ulmards qui ont un réel talent pour les pastiches et pas besoin de rajouter des éléments musclés. Celui-ci est de Nicolas Fréry écrit en 2016.

    « Ce fut avec un air de timidité et presque de repentance que le général se présenta devant la duchesse. Faire patienter une femme d’un si grand mérite, une del Dongo, le plus bel esprit de la Cour, je n’en puis revenir, disait à part soi le malheureux Fontana, que la perspective de déplaire mettait à la torture. La duchesse l’accueillit avec l’expression du mépris le plus vif. Intimidé par le regard impérieux de cette femme si belle, Fontana osa à peine parler du petit quart d’heure. Le général avait beau être un sujet obéissant (c’est ainsi, dans les petites monarchies, qu’on appelle les esprits bornés), il tardait à rapporter les ordres de son Altesse Sérénissime. La duchesse allait avoir un mouvement d’impatience, mais, à l’improviste, elle se ravisa : cette sorte de général, se dit-elle, est une poupée du Prince, mais il n’a pas la bassesse achevée d’un Rassi ou d’une Raversi. Son regard se fit moins dédaigneux. Sensible à cet encouragement, Fontana lâcha le mot de quart d’heure. « Le prince est maître », répondit-elle, d’un ton qui fit entendre à Fontana qu’on ne tenait plus à sa présence. L’aide de camp s’enfuit sans demander son reste, éperdu d’admiration pour la duchesse.

    Restée seule, la duchesse marcha au hasard dans le vestibule ; ses regards s’arrêtaient sur les portraits de Louis XIV qui ornaient les murs. Ils parlent moins à mon âme, pensa-t-elle, que les toiles sublimes du Corrège. Depuis les fenêtres du vestibule, elle distinguait les rues de Parme plongées dans la nuit. Dire que je vois cette ville pour la dernière fois, se répétait gaiement la duchesse, qui croyait en toute sincérité être sur le point de quitter à jamais Parme, qu’elle avait en horreur depuis la sentence de Fabrice. Le temps brillant de ma jeunesse est passé, une retraite à Naples me fera précisément le plus grand bien. Le plaisant de la chose était que la duchesse, qui pouvait avoir quarante ans, n’avait jamais paru si jeune et si belle, son allure leste était un chef-d’œuvre de grâce. Quoiqu’ivre de colère, elle souriait à l’idée d’abandonner une ville où le calcul et l’argent sont rois. Cette haine de tout ce qui est médiocre est un trait des caractères italiens que nos raisonnables esprits français peinent à concevoir. Nous demandons la permission de passer sur ce petit quart d’heure aussi naturellement que nous sommes passé, comme s’en souvient le lecteur, sur plusieurs années de la vie de notre héros. »

    • La raison d’être de ce blog, depuis qu’on m’y a interdit tout autre sujet, est justement ce que vous appelez le « muscle ».
      Sinon, oui, c’est de bonne qualité. Et j’attends avec impatience l’édition des mémoires de Courtilz de Sandras de Nicolas Fréry.

  14. « tout en lui ajoutant des éléments plus musclés, »
    Ce n’est pas moi qui utilise cette expression, c’est vous. Moi, j’utiliserais des mots beaucoup moins flatteurs.
    Quant à la tournure qu’a pris votre blog depuis quelque temps, vous en êtes bien l’unique responsable.
    Personnellement, je le regrette mais cela ne regarde que vous.

    • J’espère que vous avez bien digéré votre dîner d’hier soir et que vous n’allez pas nous l’énerver.

      • (C’est extraordinaire de la part de quelqu’un qui se vantait avoir été réformé P4, pour ne pas supporter le moindre ordre, de s’exécuter de la sorte. Nous ne saurons pas qui est ce « On » qui est un con qui n’a pas de nom)

          • Il a bon dos Hervé !
            Ne serait-ce pas simplement une entourloupe de votre part pour justifier votre envie d’écrire sur ce soleil noir et tous ses astres en gravitation qui vous titille ?
            Allons, allons, nous commençons à vous connaître.

  15. Sanseverina 25 octobre 2023 At 14h18

    « de jeunes ulmards… »

    Le suffixe -ard a quelque chose de péjoratif

  16. Jean-Paul Brighelli 25 octobre 2023 At 14h40
    Allusion à la question de Mathilde dans le Rouge : « Serait-ce un Danton ? »

    D’ac,merci…mais ça ne nous dit pas si Danton a parlé des crinolines;

  17. Constatez, Gérard : aussitôt écrit, aussitôt répondu.
    JPB, l’agrégé mousquetaire, piqué au vif, se hâte, à la manière du littérateur, de rétorquer à l’agrégée, celle qui n’apprécie guère qu’il ait changé de mousquet.

  18. « C’est de bonne qualité » (JPB) ; « Numance-Lettres », blog de Nicolas Fréry ; je vais sans-doute (?) tenter d’y regarder d’un plus près.
    A chacun son blog ; ce ton, d’une folle impertinence, pour ne pas plus (!), pris par JPB sur Bd (.2), allègrement suivi par certains de ses contributeurs, permet aussi de rire et de s’instruire de beaucoup plus que de lit(s) et rature(s) ; et par les temps qui courent…

    • (tiens, en prenant l’ascenseur, je note l’absence de « dire » – « pour ne pas dire plus « )

    • Pour qui a des yeux pour voir et quelque neurones activés, il est clair que le capitalisme néo-ultra-libéral est le seul responsable – le seul – du désastre écologique en cours. Le productivisme effréné et la recherche sans fin du profit conduisent la planète dans le mur, collision dont l’issue fatale ne fait aucun doute. Le capitalisme, c’est un anthropocide.
      Compter sur le capitalisme pour réparer les dégâts causés par le capitalisme, c’est d’une stupidité foudroyante.
      Pour sauver la planète et les gens qui sont dessus, il est nécessaire d’abattre le capitalisme tel qu’il est. Et comme on sait bien que le capitalisme est in-réformable, il est donc nécessaire d’abattre le capitalisme point barre.

      Abattre le capitalisme pour pouvoir envisager la survie.
      Il n’y a pas d’alternative.
      There is no alternative.
      TINA.

        • Avec le réchauffement climatique causé par un capitalisme sans entrave, il n’existe même plus de goulag où on s’archi-pèle l’hiver, quoi qu’en pense Soljenitsyne.
          Je suis donc totalement serein.

      • ‘S fout d’tout le sirénien, vous savez bien !

        Ainsi donc, alors donc, (à lord-on), les capitaliss’ vont bientôt se réunir.
        Et oùçadonc ? Et ben, à Dubaï, pardi ! – après leur fiesta, dans le désert égyptien, l’an dernier.
        « Allez donc vous faire bronzer… » 🎶

        C’est un scandale ! – comme avait dit George M. à Elkabbach – lequel George allait se faire bronzer chez le communis’ (in the mood roumain).

        Notez que « Six risques » : tant que ce ne sont pas les sept plaies…

        J’allais oublier ; petit problème : la clim’ (!)
        qui produit des gaz fluorés : « entièrement créés par l’homme, ces gaz industriels sont de puissants gaz à effet de serre, dont les émissions sont en constante hausse. » (ADEME, 2018)
        « À titre d’exemple, le potentiel de réchauffement global (PRG) du SF6 est 23 900 fois supérieur à celui du dioxyde de carbone CO2 qui sert de référence (PRG du CO2=1)… » (ADEME, again).

        Rassurez-vous, PMF-M ! Nous les Européens, on fait presque tout bien :
        « Accord à Bruxelles sur l’interdiction des gaz fluorés d’ici à 2050 » – Les Echos, 05/12/23 –
        Extraits :
        « L’accord international de Kigali conclu en 2016 avait d’ailleurs prévu leur élimination progressive ».

        « En Europe, l’utilisation des HFC a doublé entre 1990 et 2014 : ils représentent aujourd’hui 2,5 % des émissions de gaz à effet de serre du Vieux Continent »

        Bravo ! C’est nous les meilleurs dans « l’élimination de ces « ‘polluants éternels’ pour leur longévité exceptionnelle dans l’environnement. »

        Et les autres, alors ?! Soit juste quelques milliards,
        qui sont déjà dans la survie, et n’ont donc eux aucune envie d’« Envisager la survie » !
        et qui ne souhaiteraient ne serait-ce qu’accéder à la fée électricité, même si ça passe par des mines de charbon.
        Pour la lutte contre les pollutions, et « la survie de la planète », ils verront plus tard…

          •  » Un effort de renouvellement que les pays en développement et très chauds, comme l’Inde, estiment ne pas pouvoir mener dans les mêmes délais et aux mêmes conditions de coût que les pays du Nord qui bénéficient d’un avantage climatique… »
            (les Echos, évidemment pas du 05-12 mais du 05-10/23 !)

          • Aucune confiance dans les dérisoires rustines que le capitalisme pose sur les dégâts qu’il a causés.
            Mon espoir : que les peuples ne se réveillent pas trop tard. Eviter un anthropocide, tout de même, ça mérite bien quelques efforts de militantisme et d’action politique concertée, non ? Et vous, WTH, qu’en pensez-vous ?

        • La clim ne produit pas de CFC, elle en contient. Comme seuls les pros sont autorisés par la loi à en modifier les quantités (installation, recharge), il n’y a pas ou peu de dégagement de CFC dans l’atmosphère (sauf fuites). Evidemment, dans les pays du tiers-monde…

          Actuellement, les clims installées en France utilise le réfrigérant R32 dont le PRG ou GWP vaut 675 ce qui n’est pas vraiment une alternative crédible au R410A (GWP de 2088).

          https://www.abcclim.net/le-point-sur-le-fluide-r32.html

          A long terme, il y a l’alternative (lointaine) du propane (alias R290 au GWP de 3) mais qui est notoirement inflammable…

          PS : on voit là que abcmaths, ne percevant qu’une misère à la retraite s’est reconverti en installateur/mainteneur de clim donc, pour certains, un méchant pollueur asservi au grand capital. Quant au serbique, qu’on le baigne dans la poubelle nucléaire qu’est la mer de Barents suite aux radieuses et radiantes bases sous marinières soviétantes…

          • Il existe depuis plusieurs années des réfrigérateurs au cyclohexane, inflammable mais nettement moins volatil que le propane.
            On n’utilise pas SF6 dans les climatiseurs, son principal usage est l’isolation de dispositifs électrique haute tension comme les disjoncteurs, interrupteurs…
            On peut aussi faire des tour de magie avec; au choix le bateau en feuille d’alu qui flotte dans l’air, pour les enfants, ou les transitions de phase pour Dugong.

  19. « …sous la crinoline de l’aristocrate sommeillait une courtisane… Oh ! Danton avait raison ! »Jean-Paul Brighelli 25 octobre 2023 At 17h01
    Certainement pas — la crinoline date du XIXe.

    Qu’a pu dire Danton qui se rapproche de la pensée de Julien ?

  20. Jean-Paul Brighelli 25 octobre 2023 At 17h01
    Oui, on dit « ulmiens » en général.

    Sanseverina doit être de mauvais poil;elle n’a pas encore décompressé.

  21. Malheureusement (« de noeud »), ce blog retombe très vite (comme la tête du guillotiné) dans un panier douteux (et pas de crinoline).

  22. « Sans rien modifier à son premier élan, elle entreprit de se débarrasser de sa robe de chambre, puis de sa chemise. »

    Tentons de nous représenter la scène.

    Sans rien modifier à son premier élan… son premier élan, c’était de prendre la bite de Julien dans la bouche et de la sucer.

    Puisque elle ne modifie rien, elle reste dans le dynamique.

    D’une part elle ne peut faire passer sa chemise par dessus sa tête et elle est quelque peu limitée dans les mouvements de son corps ( qui pourraient affecter la position de sa bouche), d’autre part elle doit dissocier cérébralement les contorsions visant à dévêtir son buste du va-et-vient de sa bouche.

    Le crawl est une nage difficile car il faut maintenir ensemble le battement continu des pieds ET celui alterné des bras sans que le second perturbe le premier.

    Mathilde,certes, n’est pas une suceuse expérimentée mais parvenir à faire en même temps les deux choses décrites,c’est déjà pas mal.

  23. Jean-Paul Brighelli 25 octobre 2023 At 19h23
    « Montre ma tête de nœud au peuple, elle en vaut la peine… »

    C’est pas Danton, c’est Blanquer.

  24. « …cet exercice intellectuel [l’explication de texte] est un des meilleurs moyens, si ce n’est le meilleur, d’affûter la connaissance et le goût des œuvres. » Nicolas Fréry

    Voilà qui est rassurant! Il existe encore des jeunes gens qui respectent une vieille tradition française;Clarac,dans sa tombe,doit rougir de bonheur.

  25. Plus elle lui accordait de complaisances, …
    il lui demandait tant d’étranges concessions.

    C’est-à-dire ?

    Je parierais qu’il l’enkule !

  26.  » …Elle s’offre, pensa-t-il, mais elle ne se donne pas… »

    Ça, en revanche, ça n’est pas très cohérent.
    D’autant plus si elle semblait souffrir, la Mole.
    Quand la Mole souffre, c’est libre et gratuit.
    Oui…

  27. Psychanalyse sauvage drôlatique de Brighelli (suite).

    Brighelli brille dans le pastiche. Le lecteur attentif n’aura pas manqué de remarquer que « pastiche » est la façon dont on prononce le nom d’une boisson anisée venue de Marseille – quand on a la bouche pleine, comme Mathilde de la Mole.

    Anis. Bouche pleine. Les sucettes. En palimpseste, Gainsbourg. Le gain se bourre (oui, mais pas tout de suite). Mathilde de la Mole se révèle une sacrée tailleuse (de pipe). Mais Julien, lui aussi, est-t-ailleurs. Le sous-texte du pastiche de Brighelli suggère que, l’esprit ailleurs, Julien a besoin d’une rigidité militaire pour sortir de l’humiliation d’une raideur insuffisante. Pour sortir sa Demi-Molle de Mathilde.

    Brighelli maîtrise assez bien l’anglais. Il sait que (La) Mole, c’est la taupe. La taupe-espionne qui révèle les secrets. La taupe qui creuse un réseau souterrain de significations. La taupe qui trahit. De quel secret Brighelli redoute-t-il la trahison ?

    Pastiche. Sucette à l’anis. Peut-on prendre un pastiche à la lettre ? Et son auteur au pied de la lettre ? Évidemment non. Car une lettre peut tout changer, tout éclairer. Julien, qui se voudrait virilement droit comme un i, flanche dans la bouche de Mathilde car son esprit vagabonde…Et si le « i » de anis se changeait en « u » ? Ce n’est pas ce qu’on lit, mais ce que Julien voudrait avoir l’u. Comme le confirme ceci :
    « Et Mathilde (…) fut convaincue qu’il l’aimait, puisqu’il lui demandait tant d’étranges concessions. »
    Pour Mathilde, la plus étrange des concessions s’appelle – qui peut en douter? – sodomie. Nous y voilà une fois de plus. Et pour Julien, l’anis a changé sa deuxième voyelle. Il a lu dans son inconscient. Oui, il a l’u. Et son gain se bourre.

    Mais, me dira-t-on, « Julien c’est Julien, et Brighelli c’est Brighelli » ! Analyse à courte vue, mesdames et messieurs. Julien et Brighelli ne font qu’un ! On sait que Brighelli a été prof de khâgne au Lycée Thiers à Marseille. L’accès aux locaux des CPGE, Brighelli le connaît mieux que personne : on y entre par la porte de derrière (!), située….cours…Julien (!). Faut-il vous faire un dessin ?
    Et quand on sait que Mathilde, par son appétit de pouvoir et sa volonté de domination, est un personnage beaucoup plus masculin qu’il n’y paraît…nous avons fait le tour de la question.
    Merci de votre attention.

  28. Chaque minute passée dans un RER B est une apologie de Renaud Camus. Ou un aveuglement.

  29. Dugong 26 octobre 2023 At 10h46
    « Le crawl est une nage difficile »

    Certain(e)s le nagent tout de suite sans défaut. Rien qu’en ayant observé des sachants

    La Grâce, ça existe…

    i) Un peu comme le ski;il y en a qui pour leur première descente ont fait la Kandahar.
    ii) Qui,sinon Dieu,accorde la grâce ?
    iii) A quoi servent les maîtres nageurs ?

    • La descente, je l’ai faite majoritairement sur le cul. Le lien avec le crawl est la culotte mouillée.

      Les maîtres-nageurs s’emmerdent à surveiller les bassins. De temps à autres leur ennui fait place au matage d’un bassin ondulant qui passe à proximité.

      Foutez la paix à dieu. La majeure partie du temps, il est bourré.

  30. Quand la Mole souffre, c’est libre et gratuit.

    Quand la MOUle s’ Offre, c’est libre et gratuit.

  31. Jean-Paul Brighelli 25 octobre 2023 At 14h40

    Et ça la fait mouiller, la pauvre chérie…

    Un esprit chagrin estimera peut-être que cette espèce d' »antipathie » pour le personnage de Mathilde,ce vague sarcasme, ce rabaissement (elle mouille) sont les symptômes d’une misogynie mal dissimulée (mal refoulée ?)par le Maestro.

  32. « ce soliloque séparait Julien de lui-même… »

    Tiens!

    Tout récemment,nous avons pu observer un phénomène de « dédoublement » ou « dissociation » (Double-je). L’instance-femelle raisonnait et brisait les ailes,les envolées de l’instance-mâle.

  33. « Mathilde, qui n’eût pas su quoi faire si sa caresse maladroite avait été couronnée de succès… »

    Et oui,c’est vrai ça, qu’aurait-elle pu faire ou dû faire en pareil cas ?

    On sait que le Maestro exige l’avalage complet.

  34. Par un singulier effet de sa nature, il croyait voir un mensonge au moment même où tout, dans l’abandon de Mathilde, disait la vérité.

    Quelle vérité ? Qu’elle l’aime ? Et d’ailleurs qu’est-ce qu’aimer ?

  35. abcmaths 26 octobre 2023 At 11h11
    » …Elle s’offre, pensa-t-il, mais elle ne se donne pas… »

    Ça, en revanche, ça n’est pas très cohérent.

    Pourquoi « pas très cohérent ? » Il y a une nuance,extrêmement subtile…Des textes de Stendhal où la distinction apparaîtrait ?

    NB On peut se « donner corps et âme » mais pas « s’offrir corps et âme ».

  36. Quel talent le Prophète ! Une formidab’ leçon de lit sans ratures, après quelques courtes leçons de Physique.
    Sanseverina a beau dire : un blog de haute voltige !
    (on note, au passage, que le Prophète connait les entrées et sorties de Thiers ; étonnant non ?)

  37. (le) physique et (la) Physique –
    Comme Crawl et Grace, par ex ; peut-être encore une devinette du sirénien – qui en manque rarement une.

    Entre lui et l’IA, comme des « hooked atoms » – bien qu’il ne viendrait à personne l’idée d’attraper un sirénien à l’aide d’un hameçon.
    Puis, comme le sirénien décroche, l’IA revient à son maestro, et continuer de s’accrocher à son texte, d’y décrocher toutes les astuces (appâts) possibles, tentant même d’accrocher le chaland (enfin le client, en espérant qu’il morde) par quelque pub, bien placée.

  38. Physique – atomes et autres propos moins frivoles : tous mes remerciements au sirénien et au Lointain (mais qui a les pieds sur terre) pour leur leçon de clim’.

  39. Dugong 26 octobre 2023 At 15h22

    Les maîtres-nageurs s’emmerdent à surveiller les bassins.

    De mon temps,il y avait des maîtres-nageurs au bord dela mer qui donnaient des leçons de natation.

  40. Dugong 26 octobre 2023 At 15h22
    La descente, je l’ai faite majoritairement sur le cul.
    __________________________________________________________________________

    Dans la première version, ce petit détail manquait.

  41. Puisque ce texte ne fait pas l’unanimité — sinon contre lui —, je passe à autre chose.
    J’hésite encore à le supprimer. Mais ça viendra.

      • Oublié l’S ; tiens !… c’est comme sur X, après avoir pondu « pendons-les haut et court », j’ai été sacquée ; bien fait pour moi !

      • Vous avez lu les chicaneries de Lormier — entre autres…
        Quant à Sanseverina, inutile d’en parler.

        • Lormier chicane à chaque parution !
          Sansèv’ à botter en touche, infoutue qu’elle est de se mesurer a vous en publiant un texte qui n’est pas de son cru, texte que vous reconnaissez vous-même être plutôt bien, et il l’est. Ce qui n’empêche que le votre est tout aussi bon.

          • N. Fréry propose cinq pastiches de belle facture sur son blog et pour cause, ils ont sans doute été écrits, travaillés et retravaillés sur un long laps de temps avant leur publication.
            Que Sanseverina nous une ponde sa production, en main levée, pif paf, pour demain. Et peut-être aurez vous une raison de douter, Brighelli.

        • Des chicaneries ?

          Je tente de faire ce que les Anglais appellent du « close reading » c’est-à-dire une lecture précise et attentive;ce n’est en rien négatif.

          Je pense que votre texte appelle une réflexion, pas seulement sur Stendhal mais aussi sur l’amour; je cherche à élucider.

          • Exemple:là où abcmaths verrait une incohérence,je vois une nuance subtile et me demande si cette nuance est stendhalienne.

            Rappel

            Lormier 26 octobre 2023 At 13h22
            abcmaths 26 octobre 2023 At 11h11
            » …Elle s’offre, pensa-t-il, mais elle ne se donne pas… »

            Ça, en revanche, ça n’est pas très cohérent.

            Pourquoi « pas très cohérent ? » Il y a une nuance,extrêmement subtile…Des textes de Stendhal où la distinction apparaîtrait ?

            NB On peut se « donner corps et âme » mais pas « s’offrir corps et âme ».

  42. Jean-Paul Brighelli 26 octobre 2023 At 18h51

    Quant à Sanseverina, inutile d’en parler.

    A Sanseverina,je répondrais ainsi:si vous étiez végétarienne,iriez-vous chez le boucher vous plaindre qu’il ne vende pas de quinoa ?

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