Voilà sept ans que je n’ai plus la télé — sauf parfois le week-end, afin de m’assurer que ma décision était la bonne. Voilà vingt ans que je ne regarde plus TF1 — et M6 guère davantage. Là, je n’ai même pas besoin de vérifier.
Mais parfois je me branche, sur le Net, sur une chaîne d’informations en continu, pour avoir des nouvelles des guignols qui font l’info… Je ne suis pas encore mort, mais con-taminé quand même.
L’autre jour, donc, j’allume au hasard i-télé, et j’apprends en boucle (ah, le voyeurisme du désastre, ça a commencé, rappelez-vous, avec le 11 septembre où on aurait cru qu’une flotte d’avions percutait un nombre innombrable de tours jumelles) que des athlètes que par ailleurs j’estimais étaient morts dans un double accident d’hélicoptères en Argentine. « Dropped » — c’est le cas de le dire.
Un peu plus tard, j’ai appris que l’envoyé spécial de TF1 s’était fait filmer devant les carcasses encore fumantes des appareils. Quand je pense qu’un quidam qui montrerait ses fesses à la télé passerait pour indécent — faire de l’audience sur des cadavres calcinés, c’est quoi ? C’est de l’audience, coco.

Il y a bientôt quarante ans — en 1976 — Sidney Lumet sortait Network, un film exceptionnel sur l’univers de la télé (avec Peter « Bloody sunday » Finch, William « Wild bunch » Holden, Faye « Bonnie & Clyde » Dunaway, et Robert « Apocalypse now » Duvall — courez l’acheter !) où un présentateur vedette (Peter Finch, hallucinant, et qui décéda pendant la tournée de présentation du film, ce qui ne l’empêcha pas d’avoir un Oscar posthume) poussé à bout, piquait une sainte colère en direct en hurlant aux gens de se mettre à la fenêtre et de crier à leur tour « I’m as mad as hell and I’m not going to take this anymore ».
C’était il y a quarante ans, quand la télé n’était pas encore la poubelle qu’elle est devenue. L’idée était déjà bonne. Elle est aujourd’hui la seule qui vient quand on regarde ce que l’industrie du divertissement et du temps de cerveau disponible a fait d’un média qui jadis proposa des choses respectables. La merde n’est pas une fatalité : c’est le produit d’un système. Et ce système a un nom : il s’appelle Libéralisme.
Je sais, je sais, ça fait de la peine à certains habitués de ce blog — mais attendez un peu…

A priori, la télévision semble être une pioche ou une arme à feu : un outil dont le bon ou mauvais usage dépend de l’utilisateur. Les cow-boys de la NRA disent que ce n’est pas l’arme qui tue, mais le doigt qui appuie sur la gâchette. Oui — mais s’il n’y avait pas d’arme ?
D’autant que les médias sont un outil un peu particulier. Qui se souvient de Marshall McLuhan, le grand-prêtre de la Communication, qui écrivait, en 1964 : « En réalité et en pratique, le vrai message, c’est le médium lui-même, c’est-à-dire, tout simplement, que les effets d’un médium sur l’individu ou sur la société dépendent du changement d’échelle que produit chaque nouvelle technologie, chaque prolongement de nous-mêmes, dans notre vie ».
On se rappelle en général la formule centrale (« Le medium, c’est le message »), alors que l’expression qui compte, c’est « changement d’échelle » — ce qui fait d’un medium un outil un peu particulier.
Qui a lu ici « Le Marxisme et les problèmes de linguistique », une petite brochure signée par Staline himself que j’ai retrouvée pour vous ? Le petit père des peuples y explique benoîtement que la langue n’est pas une superstructure (idéologie), pas même une infrastructure, mais une base — l’outil dépourvu en soi de signification, le trésor commun dans lequel nous puisons pour exprimer notre opposition notre adhésion aux principes du socialisme soviétique.
Pipeau, dit McLuhan : tout médium (depuis l’oracle de Delphes jusqu’à l’ordinateur sur lequel je tape ces billevesées) est en soi le message, dès qu’il induit un changement d’échelle — dès que sa diffusion implique d’abord une conformité, et très vite un conformisme.

Le libéralisme, en transformant la culture bourgeoise du capitalisme version Adam Smith en « objets culturels » susceptibles d’être vendus (Fleur Pellerin s’est bien plus coulée en expliquant que le boulot d’un ministre de la Culture est de s’occuper desdits objets qu’en affichant son ignorance de Modiano) a opéré au cœur de ce « changement d’échelle » : la télévision en soi est devenue le message. Et ce qu’elle dit est tout simplement mortel.
Coup double : non seulement le téléspectateur consomme du programme, mais, publicité aidant, il consomme aussi ce qu’on lui vend avec ce programme. Coup triple en vérité : le divertissement (je rêve à ce que Pascal aurait dit de la télévision) est une fin en soi, non pour oublier notre condition mortelle, mais pour rester dans notre fauteuil au lieu de renverser les gouvernements et de pendre les banquiers, ce qui serait a priori le mouvement naturel, surtout quand les uns et les autres nous prennent pour des cons-ommateurs. On n’est plus « sage comme une image », on est sage grâce aux images. Nombre de parents installent une télé dans la chambre de leurs enfants pour les rendre dociles, et eux-mêmes sont matés dans leurs canapés par le flot de niaiseries qui dégouline des étranges lucarnes. Ce n’est pas même le contenu qui compte : c’est le flux en soi.
Rappelez-vous : un jour la télévision, qui du temps de l’ORTF connaissait chaque soir sa « fin des programmes » — et les écrans restaient noirs jusqu’au lendemain matin — a diffusé du n’importe quoi en continu. La nuit, on meuble — on respecte la quota d’œuvres « françaises » en utilisant des apprentis-comédiens pour lire des romans —, mais le jour, on meuble aussi (la répétition en boucle sur les chaînes d’information continue étant un modèle dans le genre). On meuble avec du spectacle — et on n’a même pas à se soucier de la qualité du spectacle : le spectacle en soi, c’est le rectangle de l’objet télévision (ou celui de l’ordinateur, à présent, et j’y succombe comme un autre). La télé, c’est la réalité. La seule. Du theatrum mundi baroque on est passé à la société du spectacle, et bientôt au spectacle du vecteur de spectacle. On est devant sa télé, et on attend que ça commence — mais ça ne commence jamais : ça coule. Et nous coulons avec, et Godot ne viendra jamais.
Alors, que l’on filme de la débilité certifiée ou du drame humain, que l’on diffuse de la chanson française ou du téléfilm américain, le résultat est le même. La télé est une bibliothèque infinie, où nous n’avons même plus à trier : tout s’avale successivement — comme sur les rayonnages d’Amazon, où les objets se suivent sans se ressembler, identifiés par un code barre. J’en connais qui l’ouvrent à sept heures du matin, et la ferment en se couchant — pour se vider la tête des soucis professionnels, arguent-ils : c’est bien de cela qu’il s’agit, on ne se remplit pas d’un medium, il nous vide. Du téléspectateur reste encore une forme humaine — mais l’intérieur est creux. Et comme l’a si bien dit Patrick Le Lay, on remplit ce vide avec Coca-Cola — le voilà, l’objet culturel ultime.
Etonnez-vous que les prédicateurs aient si peu de mal à glisser de la tentation de jihad dans ces cervelles décervelées ! Vidé par la télé, au lieu d’être encore soi, on devient un autre — et pas n’importe qui : crétin crédule ou criminel. Ou simplement une chose.

Jean-Paul Brighelli

68 commentaires

  1. Vous avez bien entendu raison JPB.
    Mais il reste une exception : la petit chaîne qui monte, LCP !

    On y voit des docus sans complaisance suivis de débats sans langue de bois durant lesquels sont développées tranquillement des thèses qui feraient frémir les pires tenants des théories complotistes !

    Un très étrange et très rare espace de liberté. Profitez je crains que ça ne dure.
    Je ne comprends d’ailleurs pas pourquoi « ceux qui nous veulent du bien » le tolèrent. Peut-être les chiffres d’audience ?

  2. Zorglub, comme dit Wikipedia, LCP « mise sur la qualité des programmes grâce à son affranchissement de tout impératif quantitatif (les revenus de LCP ne sont par exemple pas tirés de revenus publicitaires, la chaîne n’en diffusant pas) ». Voilà. Ce n’est pas plus compliqué — c’est comme le Canard enchaîné, qui vit (fort bien) sans pub. Mais l’idée d’exister à fonds perdus est une idée anti-libérale par excellence !

  3. Et la télé à l’école ?
    Nous ne sommes pas des extrêmistes anti-télé : nous en avons plusieurs à la maison, et, si nous ne regardons plus les informations (depuis 3 ans, elles nous agacent encore plus qu’avant), nous regardons régulièrement des films, des documentaires ou des séries.
    Par contre, la télé est pratiquement tout le temps éteinte quand nos enfants sont là, nous ne l’allumons que quand ils sont couchés (3 et 6 ans, on peut encore les coucher tôt…;-).
    Ils ont de temps en temps le droit de la regarder (uniquement des DVD, uniquement des films ou dessins animés qu’on a visionné avant pour être sûrs qu’ils sont de leur âge), et ce lors des après-midi pluvieux.
    Mais voilà, maintenant, nos enfants sont à l’école, et pire encore, à la cantine le midi et la garderie le soir. Eh bien, c’est là qu’ils regardent le plus la télé ! Oui, à l’école, pour remplir le temps périscolaire, on leur projette des films quasiment tous les jours. Ils regardent plus la télé à l’école qu’à la maison, on leur montre des films que, personnellement, nous les estimons trop jeunes pour voir, et nous ne pouvons rien faire… !
    Bravo la réforme !

  4. Les parts de « marché » oblige la télé à faire du bruit en permanence. Après le célèbre « vous avez le droit de garder le silence » popularisé par les séries américaines, nous voici arrivé au « vous avez le devoir de parler ».

  5. « Quand le sage montre la lune, le sot regarde le doigt »
    Votre fureur anti-libérale (dont le triste conformisme démontre l’efficacité du bourrage de crâne permanent qui, même s’il n’est peut-être pas passé par la télé, atteint les cerveaux les plus fins) vous aveugle.
    Citez-moi donc un seul programme d’inspiration libérale ? La Pravda (France 2, 3, 4, 5, arte, Ô) récite le catéchisme sous toutes ses coutures, triant soigneusement le bon grain escrolo-socialiste de l’ivraie pour que le bon peuple sache où est son intérêt. Quant au reste… Effectivement de la merde au kilomètre destinée à faire passer le temps sans trop réfléchir.
    Vous me direz, avec l’inusable McLuhan, que « le medium est le message ».
    Admettons. Mais en quoi le medium télévisuel est-il libéral ? Rappelez-moi qui attribue les fréquences de la TNT ? Qui a longtemps été patron de Canal+ ? Qui possède à la fois une chaine de télé hégémonique et une entreprise grosse pourvoyeuse de ronds-points de toutes tailles et de toutes formes (et pour tous les budgets…) ?
    La télé est le terreau du capitalisme de connivence que vous prenez pour du libéralisme.

  6. « Ce n’est pas plus compliqué — c’est comme le Canard enchaîné, qui vit (fort bien) sans pub. Mais l’idée d’exister à fonds perdus est une idée anti-libérale par excellence ! » JPB

    Mais le Canard vit très bien sans pub, ni subventions (n’oubliez surtout pas les subventions, qui maintiennent sous perfusion une bonne partie de la presse française, en particulier de gauche, soit 90%) parce que ça se vend, que le contenu est de qualité, et que son public est fidèle.
    Charlie Hebdo vivait aussi sans pub, et compte tenu de la qualité du contenu, serait bientôt mort sans le formidable coup de com de janvier.
    Exister à fonds perdus n’est tout simplement possible que dans un système où les uns payent pour les autres, volontairement (mécénat) ou non (socialisme).
    LCP existe « à fonds perdus » grâce à nos impôts.

  7. Yann, votre ferveur libérale vous aveugle… :-))
    Les chaînes publiques (qu’apparemment vous vomissez, alors qu’elles relaient depuis toujours la politique libérale des divers gouvernements de droite et de gauche) ne sont là, elles aussi, que pour vendre des objets commerciaux non indispensables (sauf Arte, qui est effectivement la danseuse des démocraties franco-allemandes — enfin, par ces temps-ci, germano-françaises).
    Maintenant, si vous êtes libertarien (ce qui ne me serait pas antipathique, il y a un côté western que ma part darwinienne ne déteste pas), il faut le dire et argumenter. Faites-moi une apologie de votre libéralisme (en me prouvant qu’il n’est en place nulle part) et je vous ouvre les colonnes de BA.

    • Donc, nous avons bel et bien un problème de vocabulaire : ce que vous nommez « libéralisme » et que vous pourfendez à juste titre est ce que je nomme (avec d’autres) « capitalisme de connivence » (crony capitalism en anglais).
      Et ce que j’entends par « libéralisme » est bien dans mon cas du libertarianisme (ouf!). Plutôt tendance minarchiste (avec un état réduit à ses seules fonctions régaliennes vraies, défense et sécurité) qu’anarcap. Et Autrichien en économie. (tant pis pour ceux que le cocktail indispose).
      Je veux bien argumenter de-ci, de-là, mais je ne me sens pas le talent pour une apologie, d’autres le font bien mieux que moi.

  8. Qui va avoir l’air d’un gugusse quand les Américains (« adorés ») de Nicolas Sarkozy discuteront avec Assad ? Les petits pains dorés de Bachar seront servis chauds devant …

  9. C’est bien le problème (pour les libéraux) et le seul objet de contentement (pour les jacobins) : seuls les médias totalement subventionnés sont encore à même de proposer des programmes intéressants. Les autres fabriquent de la m***. E c’est consubstantiel au système — j’ai peur toujours de ne pas être assez clair.

  10. Je rêve ou la parole bourdivine est enlaidie d’une faute de grammaire ? Si même dans « Bonnet d’âne » on se met à confondre pronoms démonstratif et possessif, je vais m’abonner au blog de Meirieu !

  11. La télé ? A bannir selon moi, quand on a un enfant en bas âge. Le pli de la lecture se prend à cette période-là et la culture de l’ennui aussi. Le bel ennui qui vous fait rêver et imaginer tant de choses.
    Moi, je l’ai réintroduite sur le tard, et pour apprendre une langue étrangère. Et il faut dire que pour progresser dans une langue vivante, c’est un outil formidable. On commence par des séries immondes qu’on n’ accepterait jamais de voir en français. On est très content de comprendre, tout en culpabilisant un peu de s’adonner à de telles conneries. Puis, on comprend de mieux en mieux, alors on se lasse de subir ces âneries. Donc on passe à la radio. On s’aperçoit que les progrès sont encore plus sensibles et on poursuit avec des bouquins. Plaisir de lire dans le texte original. Et à la fin, moitié radio, moitié bouquin, et un peu de films bien sélectionnés.
    Je garde de l’affection pour la TV qui a éduqué une bonne partie des Italiens et sans laquelle l’unité linguistique ne se serait pas faite aussi vite. Nombre d’entre eux ont appris à lire et à écrire grâce à elle.
    Ce n’est pas tant l’objet lui-même qui est critiquable que ce que les cons en ont fait.
    Et à tout prendre, il restait encore un peu de communication entre les gens qui partageaient un bon film, Apostrophes, Au théâtre ce soir ( si si j’adorais ça quand j’étais môme, quand on n’allait jamais au théâtre, c’était génial ! ) ou alors « Chef-d’oeuvres en péril » qui me faisait immanquablement pleurer…
    Les écrans de tablettes et d’ordinateurs font beaucoup plus de ravages. Ce que les gens y font est encore plus débilitant que devant une télévision. Il n’y a même plus le risque, le hasard de tomber sur une bonne émission.

  12. Héhé, je n’ai plus la télé depuis environ 5 ans. J’ai fait une belle lettre à l’office qui perçoit la redevance, expliquant que j’avais passé 33 ans sans, 33 ans avec, et que je comptais passer les 33 prochaines années à nouveau sans. Je verrai le moment venu pour les suivantes.
    J’en avais marre de payer 500 balles par an (c’est à peu près le prix en Suisse) pour avoir le privilège de voir et d’entendre tartiner des inepties et des catastrophes. Je n’ai pas une mentalité de voyeur et la « culture » recyclée-télé non seulement m’ennuie mais me donne envie de vomir.
    On s’en passe extrêmement bien.

  13. Le texte de Bourdieu est en fait une image empruntée. Le « ces » pour « ses », c’est grave ? Ça dénature fondamentalement le sens ?
    Je ne sais pas d’où vient l’image, d’ailleurs. Soyons compatissant et excusons le medium au bénéfice du message.

  14. Le « compatissant » au singulier, c’est parce que je suggère à chacun d’être ici le roi…

  15. Votre article est bien écrit comme d’habitude, on peut regretter toutefois qu’il ne contienne pas une idée neuve, on sait déjà tout cela …
    D’autre part, quand l’imprimerie n’existait pas, on ne pouvait pas lire de sottises; c’est tout de même une bonne chose que l’imprimerie ait été inventée .
    GM
    http://abcmathsblog.blogspot.fr/

  16. Justement : je crois que l’invention des écrans se situe sur un tout autre plan que l’imprimerie — d’autant que cette dernière a longtemps été confinée au petit cercle de ceux qui savaient lire. La télé (et les ordis) participent d’une démocratisation des méthodes d’abrutissement. Par ailleurs, l’écrit suppose une participation active. L’écran inflige une passivité totale. Et j’ai bien peur que ce soit ça, justement, la démocratie : la combinaison de la foule et de la passivité — après des siècles où les classes dirigeantes avaient peur de la foule, c’est fini : elle est matée par la fascination instaurée.

  17. Je ne peux que confirmer : immédiatement après la mort de ma mère, mon père et moi avons regardé la télévision tous les jours, ça nous évitait tout simplement de penser.
    C’est hypnotisant, abrutissant, assimilable à une drogue. Un genre de vampire.
    Rien à voir avec la lecture qui exige un minimum d’effort et de conscience.
    Et puis, c’est du régurgité. J’aime bien avaler et digérer moi-même.

  18. La télé (et les ordis) participent d’une démocratisation des méthodes d’abrutissement. Par ailleurs, l’écrit suppose une participation active.

    Eh, oui. Et avant c’était l’alcool, qui les abrutissait et avant encore l’église. Vous vous souvenez de foules intelligentes, vous ?

    • Voilà ! la télé c’est mai 68 perpétuel, ça cri, ça hurle, ça refait le monde, ça palabre et ça tourne en rond !

      Le retour du « ça » dans le monde des humains !

  19. A JPG
     » L’écran inflige une passivité totale. » Pas obligatoirement et quand on est irrité par ce que l’on y voit ou entend, on peut le dire, sur son blog ou en « twittant » et atteindre ainsi parfois des masses et exercer de l’influence . Vous avez certainement eu des échos de la polémique suscitée par le dernier chef d’oeuvre des « enfoirés »: Elle est partie d’un blogueur peu connu et a obligé les auteurs du chef d’oeuvre à se remettre en cause: Ce n’est rien, peut-être, mais c’est déjà ça .
    A Coralline:
    C’est aussi en écoutant De Gaulle à la télé, ou Brassens à la radio, quand j’avais quinze ans que j’ai appris la langue française .

    • Le plus grand maître de la langue française aujourd’hui c’est quand même Zlatan Ibrahimovic ! L’a pas sa tatane dans sa poche lui au moins …

    • Ah mais la radio c’est différent! Il n’y a pas d’image, donc pas ce côté hypnotique.
      Et de Gaulle (qui ne m’était pas particulièrement sympathique) avait un sens du théâtre remarquable et le don des formules.

  20. Oui. Zorglub a raison. Il y a LCP.
    Mais moi, je ne peux plus regarder la télé. je suis comme le gamin du dessin : je n’arrive plus à me concentrer suffisamment …
    En plus, j’ai encore la bonne vieille grosse téléventrue et elle bouffe un tiers de l’image.
    N’ayant pas l’intention d’en changer, je ne regarde plus. On en a une parce que c’était pratique pour scotcher les gniards mais ils ont grandi et ne la regardent plus non plus …

  21. Parce que quand même, à la télé, il y avait les Lapins Crétins et les Castors Allumés, et … Bob l’éponge

  22. Allons, Jean-Paul, où est passée l’exactitude de votre vocabulaire ? Combien de fois faudra-t’il vous répéter, vous seriner, qu’on n’appuie pas sur la « gâchette » d’une arme, ce qui serait physiquement impossible, mai sur sa détente, ou mieux, queue de détente !

  23. OK pour la détente !
    En plus, je sais très bien me servir d’une arme. Mais les mauvaises habitudes langagières « entendues à la télé » me contaminent…

  24. Ah ! L’action de contact !

    En voilà des chez qui on a tiré la sonnette d’alarme depuis longtemps et qui sont vraiment longs à la détente :

    http://prepas.org/ups.php?article=592

    Le concept « on appuie ici et maintenant et ça a des effets là-bas et plus tard », quand il est acquis, permet, en principe, d’anticiper.

    Il y en a qui pensent qu’il faut attendre de recevoir un direct en pleine poire pour réagir.

  25. Sur la TV, lire l’indispensable somme/pamphlet « TV Lobotomie » de Michel Desmurget (à qui nous devons d’avoir éteint la télé) :

    http://www.amazon.fr/gp/product/2315001455

    Je me rappelle avoir été frappé par un raisonnement explicatif tout simple (et lumineux) :

    – Les chaînes diffusent en continu (8 760 h/an) – pour maximiser leurs revenus publicitaires – et se comptent par milliers ;

    – Or, produire une heure de qualité (de mémoire, l’exemple pris était « L’Odyssée de l’espèce ») coûte une petite fortune à 6 zéros (j’ai oublié le montant) ;

    – Par ailleurs, les budgets sont limités (la concurrence entre les nombreuses chaînes entrainant tendanciellement une baisse des revenus associés à la pub) ;

    – Donc, par construction, il n’existe, pour meubler (même en tenant compte des rediffs), d’autre solution que de produire ce que d’autres ont appelé plus haut de la m*** [à pas cher].

    Le terme « consubstantiel » associant m*** à TV « de marché »(*), également lu plus haut, est donc approprié.

    Cordialement,

    E.P.

    (*) « libérale » conviendrait aussi parfaitement.

  26. Pendant que Brighelli nous saoule avec son anglais snob, Zlatan ressuscite le beau mot de Cambronne ! Je vote Zlatan s’il se présente comme Grand Maître de l’université …

  27. <>. Je suis désolé mais un gros paquet de chips et une bonne bière devant un match de foot, ça nourrit son homme.

  28. Rectification: <>
    Je suis désolé mais un gros paquet de chips et une bonne bière devant un match de foot, ça nourrit son homme.

  29. Désolé mais je n’arrive pas à insérer une phrase entre les guillemets, ce qui explique le côté abstrus de mes deux messages. Je me recycle et je reviens…

  30. C’est le printemps à Tunis … on s’attaque aux restes symboliques du colonialisme français : le musée du Bardo et accessoirement aux derniers touristes qui auraient encore envie de visiter ce beau pays arabe et musulman !

  31. Attaque terroriste contre le musée du Bardo à Tunis… (je reproduis ci-dessous mon statut FB)

    Ce vaste musée, que je connais un peu, contient l’une des plus extraordinaires et exceptionnelles collections de mosaïques antiques au monde…
    On y admire notamment les fameux « Virgile dictant l’Enéide » et « Ulysse et les Sirènes », qui ont illustré tant de couvertures de « classiques » et de volumes feuilletés par les hellénistes et les latinistes (en voie de disparition en France soit dit en passant)…
    Il faudra attendre des confirmations concernant les auteurs, les motivations et le bilan de l’attaque.
    Mais s’il est avéré que cela vient de terroristes islamistes (éventuellement de djihadistes tunisiens partis faire le coup de feu en Syrie puis revenus au pays), alors il faudra peut-être identifier deux intentions principales :

    1) Viser le cœur politique d’un pays arabe en train de réaliser sa transition démocratique (le parlement se trouve à proximité).
    2) Viser le tourisme, et notamment des Occidentaux qui visitent le pays.

    Il faudra toutefois éventuellement en identifier une troisième :

    3) Viser quelques trésors des cultures pré-islamistes, au travers des mosaïques (« Certaines ont-elles été visées et détruites délibérément par des tirs ? », c’est l’une des questions)… Mettre alors cette attaque en relation avec la destruction de vestiges archéologiques en Syrie, en Irak, et auparavant en Afghanistan par les Talibans…

    Une dernière précision : contrairement à ce qui est annoncé depuis une heure sur les chaines d’information française, l’attaque n’a pas eu lieu au cœur ou au centre de Tunis.
    Le musée du Bardo et ses abords, en effet, sont très excentrés et se situent à l’ouest de Tunis : depuis la Médina et l’avenue Habib Bourguiba (où la foule se rassemblait lors de la révolution de 2011), il faut bien parcourir 6 kilomètres en 20 à 25 minutes de tramway pour y arriver.
    On peut en revanche parler d’un centre politique (et démocratique) au sens où le quartier concentre nombre de bâtiments institutionnels autour du musée.

  32. La gerbe aux lèvres.

    J’étais en Tunisie cet hiver, et je suis rentré affreusement démoralisé après avoir vu un peuple qui a cessé de sourire.
    Quelques jours après notre retour on s’appelait Charlie.
    Et ben étrangement, ça ne m’a pas remonté le moral.

    Et chez nous, en lien avec le billet de JPB ça :
    http://rue89.nouvelobs.com/zapnet/2015/03/18/lattaque-tunisie-geraldine-etes-retranchee-troisieme-etage-258267

    Reste la politesse du désespoir à la lecture de ce commentaire qui ne semble pas, lui, être de l’humour :
    « Qui appelle qui exactement ? Parce que si c’est la dame qui le fait, elle manque singulièrement de plomb dans la cervelle (sic !) en se confiant à une chaîne de pubs continues entrecoupée de bulletins météos ou vaguement informatifs. »

    Ce soir (mais jamais avant 18h 30, vieille habitude de colonial que ne renierait pas Dugong) j’ouvre une bouteille de beaujolais (oui, oui, un Julienas parce qu’il existe encore de vrais vignerons même dans cette zone sinistrée par le marketing).

  33. Vous avez raison : dans quelque temps la vigne sera arrachée parce qu’il sera interdit de boire de l’alcool.

    • Ne vous inquiétez pas trop.

      Vous n’imaginez pas la diversité incroyable des choses distillables. C’est une des seules choses qui vaillent dans le concept mou de biodiversité.

      Je vous inviterai à descendre les degrés menant à ma cave pour spirituer et y faire monter d’autres degrés tout en descendant ceux qui sont déjà parvenus au bon palier.

      • « tout en descendant ceux qui sont déjà parvenus au bon palier ».

        Kill them all !
        Quoi d’autre ?

  34. Zorglub: j’avais lu, avec un grand intérêt, votre billet récent de voyageur tunisien, fort instructif sur l’état réel du pays.
    Malheureusement, les évènements actuels vous donnent raison.
    Pour le reste: arrêtons le pinard les gars! On se croirait dans un roman maudit, très en vogue actuellement…
    Je ris de plus en plus.

  35. La tuerie du Bardo: un mulet pour dimanche?
    Les chiens aboient, la caravane passe, ou trépasse.

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