Amours cannibales, un film de Manuel Martin Cuenca, avec Antonio de la Torre (2013)

11 juin. Je suis dans un TGV Rennes-Marseille, et je lis d’un œil très matinal La Dévoration, un roman ancien de Nicolas d’Estienne d’Orves, dont j’ai beaucoup aimé les derniers ouvrages, Ce que l’on sait de Max Stoppard, et le Dictionnaire du mauvais goût.
Page 125 de l’édition de Poche, je tombe sur cette phrase : « Vous aimez le navarin ? » Et, deux pages plus loin : « Vous aimez les côtelettes ? »
C’est un bourreau qui parle…

Curieuse langue que le français, qui n’a qu’un verbe pour dire « aimer », quand les Anglais disposent de « to like » et « to love ». « Do you like lamb chops ? » À quoi un obsédé de l’agneau pourrait répondre : « I love lamb chops ! » — où l’italique rendrait compte de l’emphase, incitant le traducteur à opter pour « J’adore les côtelettes d’agneau ! » Dans un tube sirupeux fort drôle, Anthony Quinn (oui ! L’Aouda de Lawrence d’Arabie !) égrenait ainsi les diverses formules, « I love you, Te volio bene, Te quiero, Ich Liebe Dich, Je t’adore… » Les paroliers avaient bien senti que « Je t’aime » en français ne rendait pas exactement compte de la puissance émotionnelle du « I love you » anglais.

Revenons aux fondamentaux avant d’oser une hypothèse maximaliste :

« Je ne pourrais décomposer l’expression sans rire. Quoi ! il y aurait « moi » d ‘un côté, « toi » de l’autre, et au milieu un joint d ‘affection raisonnable (puisque lexical). Qui ne sent combien une telle décomposition, conforme pourtant à la théorie linguistique, défigurerait ce qui est jeté dehors d’un seul mouvement ? Aimer n’existe pas à l’infinitif (sauf par artifice métalinguistique) : le sujet et l’objet viennent au mot en même temps qu’il est proféré, et je-t-aime doit s’entendre (et ici se lire) à la hongroise, par exemple, qui dit, d ‘un seul mot, szeretlek, comme si le français, reniant sa belle vertu analytique, était une langue agglutinante (et c’est bien d ‘agglutination qu’il s’agit). Ce bloc, la moindre altération syntaxique l’effondre ; il est pour ainsi dire hors syntaxe et ne s’offre à aucune transformation structurale… »
Roland Barthes, Fragments d’un discours amoureux, 1977 — quel bonheur cela avait été d’assister, l’année précédente, au séminaire sur Werther, à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes, cent mètres au-dessus de chez moi, d’où étaient sortis ces Fragments

Chaque phrase de Barthes a des profondeurs immédiates qui sont un ravissement. « Ce bloc, la moindre altération syntaxique l’effondre », dit-il. Ainsi ne peut-on conjuguer le verbe à un autre temps, à un autre mode, sans en brouiller irrémédiablement le sens. « Je t’aimais » signifie « Je ne t’aime plus » — et non « je t’aimais hier ». I love you no more. Game over. « Je t’aime bien » modalise pour le pire : quand on effeuille la marguerite, on veut que le destin nous fasse retomber sur « Je t’aime », pas sur l’un de ces succédanés où « beaucoup » signifie, en fait, « beaucoup moins ».

Il est des mots ou des expressions qui sont des absolus, et la moindre inflexion est un anéantissement. Il en est par exemple de même pour le « Je t’aime » et pour le mot « laïcité » : « laïcité ouverte » ou « aménagée », c’est la République entière qui s’en va, et le fanatisme qui entre par les portes ouvertes, comme les cuisses du même nom. Beaucoup potentialise n’importe quel verbe, mais diminue aimer.

Et si pourtant je t’aimais comme j’aime les côtes d’agneau ? Si, avec de la fleur de thym, une touche de romarin, le gras croustillant encore de la flamme qui vient de le parcourir, ta chair devenait soudain comestible ? Et si le gigot de sept heures longuement mitonné, qui se découpe à la cuillère, était l’expression la plus haute du désir que j’ai pour tes fesses, ô mon amour ?
Réversibilité des amours, du cul au culinaire… Que disait Gainsbourg déjà ?

« Je suis venu pour te voler
Cent millions de baisers
Cent millions de baisers
En petites brûlures
En petites morsures
En petites coupures… »

Jeu de mots insolite sur « coupures » — qui dans certaines situations d’amour extrême, de cruauté aimable, unifie le sens de ce qui se passe, parce qu’il s’agit bien de coupures réelles…

L’amour comme dévoration. Comme le Japonais cannibale de Censier, Issei Sagawa. S’incorporer l’Autre.
(Curieusement, au fur et à mesure que le train roule entre Le Mans et Massy, que d’une main je rédige ses lignes en alternant avec quelques pages de La Dévoration, c’est vers Issei Sagawa, rebaptisé Munimoto, qu’Estienne d’Orves oriente son récit…
Tiens, j’enseignais à Censier quand cet aimable Nippon y exerçait ses talents…

Nous nous incorporons l’Autre en faisant l’amour. A minima, sperme, cyprine et sueur. A maxima, à vous d’aller au bout de vos désirs. Ondinism, scatophilie et tutti quanti.

« Il me demanda, quand il eut fini, s’il n’était pas vrai que son foutre fût excellent… De la crème, monseigneur, de la crème, répondis-je, il est impossible d’en avaler de meilleur ; je vous accorderai quelquefois l’honneur d’en manger, me dit-il, et vous avalerez aussi ma merde, quand je serai bien content de vous. » Et plus loin : « Ah ! Ah ! putain, disait-il, pendant qu’on l’étrillait, tu ne veux pas sucer mon vit parce qu’il y a de la merde ; que deviendras-tu donc tout à l’heure quand je t’en ferai manger ? » (Sade, Histoire de Juliette)

(Parenthèse : mon avant-dernière épouse avait fait graver ces mots, « De la crème, monseigneur » à l’intérieur de l’alliance qu’elle avait fait fondre pour moi — mais sans doute ne le reconnaîtrait-elle pas volontiers aujourd’hui… Ma foi, je l’ai gardée, pour bien me rappeler que certaines passions torrides se fondent en haines stupéfiantes…)

Idem pour le sang des règles. Nombre d’hommes (et de femmes) trouvent cela quelque peu dégoûtant, et les livres saints interdisent de forniquer quand le camélia est rouge. Dommage : c’est souvent là que le désir est le plus fort. Et il n’est pas nécessaire de se croire cannibale ou vampire en constatant que l’on aime sucer le sang d’une plaie.
Mais j’arrête là. Massy arrive, et au sommet de sa courbe le TGV va redescendre sur Lyon et la vallée du Rhône. La créature, face à moi, se réveille, s’ébroue et choisit de replonger dans un sommeil sans rêves — mais qu’est-ce que j’en sais, au fond ?

D’autres sont plus savants :

« J’ai ensuite mis une noisette de beurre dans la poêle, allumé le gaz et coupé ton sein gauche. Posant la lame à plat, au ras du corps, je l’ai scié à l’horizontale. La chair était beaucoup plus facile à trancher que la fesse ou la cuisse. Normal, me suis-je dit en retournant le sein dans ma main, il n’y a que de la graisse. Je l’ai alors posé dans la poêle, côté chair, laissant la peau à l’extérieur. Dans un grésillement violent, le sein a commencé à tressauter sur le téflon. Comme excité, le tétin s’est érigé, devenant rouge, puis rubicond, prêt à exploser sur le fourneau. Rapidement, les bords de la mamelle ont frétillé, tels un œuf miroir. L’estimant cuit, j’ai fait glisser le tout dans une assiette, prenant bien soin de ne pas retourner le sein pour que le tétin restât à l’extérieur. Une fois sur la table, la viande vibrait encore. Et lorsque j’y ai planté couteau et fourchette, elle a émis un Pshuiiiit ! de pannequet soufflé. Lors, je t’ai à nouveau goûté. Incontestablement, tu étais meilleure cuite. » (Nicolas d’Estienne d’Orves, op. cit., p.238)

Jean-Paul Brighelli


453 commentaires

  1. Très beau billet.
    Comme l’ambiguïté et le malentendu dans le langage ont toujours eu pour moi un côté fascinant, en rapport avec ce billet le double sens de « avoir bon goût  » me ravit : « cette femme a très bon goût »…
    La langue française crée ce double sens. Au contraire d’autres langues…

  2. Pendant ce voyage en train, avez-vous été amené à modifier une grave décision que vous auriez prise antérieurement ?

        • Il est seul, dans le roman. Il pense. Il suppute. Puis il renonce.
          Je n’en suis pas là, puisque je voyage à deux.

          • Bien reçu. Peut-être ce voyage en train vous aura-t-il en tout cas permis d’organiser puis de peaufiner votre Emploi du Temps.

  3. « Lors, je t’ai à nouveau goûté. Incontestablement, tu étais meilleure cuite. » (Nicolas d’Estienne d’Orves, op. cit., p.238) »

    Réservé au Lecter averti!

    A noter que dans « American psycho », le héros yuppie de Bret Easton Ellis bouffe aussi du nichon (et même du clito).

  4. ça commence très fort, à la hauteur (ou presque) d’un billet qu’on dévore à belles dents et qui fond sous la langue.
    Des fesses à la blanquette de veau : le va-et-vient préféré de JPB.

  5. Josip, fin amateur « de langue française à double sens », s’essaie à lire entre les lignes.
    (« Je n’aime pas la blanquette de veau » : curieux message de Résistants).

    • « Josip, fin amateur « de langue française à double sens », s’essaie à lire entre les lignes. »
      J’essaie de lire entre les lignes en gros depuis mes 15 ans. Et à bien des égards l’essai n’est toujours pas complètement transformé. Le langage « appréhendé à travers la diversité des langues naturelles » est tellement fuyant…
      Mais c’est ce qui fait sa beauté et ipso facto le désir (de connaissance et de compréhension) qu’il suscite en nous.

  6. « Si, avec de la fleur de thym, une touche de romarin,… »

    Vous mettez les deux (sur l’agneau) ?

  7. « I love you, Te volio bene, Te chiero, Ich Liebe Dich, Je t’adore… »

    i)Ne serait-ce pas plutôt « quiero » ?
    ii) Google translate traduit « que veux-tu » par « Qué quieres », d’où je me risquerais presque à déduire que, dans « Te quiero », il pourrait y avoir une touche de désir, de « je te veux »…ou comme disent les collégiennes d’aujourd’hui (pisseuses ou pisseuses ET pétasses): « j’ai envie de toi. »

  8. « …le Japonais cannibale de Censier, Issei Sagawa. »

    Chic!
    On va pouvoir en reparler et parler dela Rue Erlanger (Paris 16) où il habitait; et si seulement la chirurgienne-dentiste du 16ième pouvait sortir de son cabinet dans terre …

    • J’ai d’ailleurs rajouté un petit quelque chose à la fin de la chronique…

  9. Dévoration :
    La Serbie aime tellement le Kosovo qu’elle en reprendrait bien un morceau.
    Pour ceux qui n’auraient pas suivi, il se passe de nouveau des choses pas très jolies là-bas, et le (très grand) champion de tennis Novak Djokovic (serbe très « patriote », pour ne pas dire plus) a cru bon de s’exprimer sur le sujet. Ci-dessous un article qui remet les choses en perspective.

    https://www.la-croix.com/Debats/Le-Kosovo-coeur-fantasme-Serbie-Djokovic-2023-06-08-1201270633

    • Chantez, beau Merle…Nonobstant, vous savez comme moi que le Kosovo est vraiment le coeur historique de la Serbie, quoi qu’en dise la Croix (qui aurait dû se rebaptiser le Croissant pour l’occasion). Ceux qui prétendent le contraire, comme les allemands, sont de fieffés menteurs: d’ailleurs, tout le monde sait qu’Otto ment!

      Maintenant, si j’étais serbe, je ne rêverais sans doute pas de réintégrer un narco-état islamiste au sein de mon espace national. Je suis français et je me satisfais pleinement de la Seine St Denis.

      Les « fantasmes », c’est ce qui fait le roman national, donc, in fine, l’unité de la population. La France crève d’avoir renié Clovis au profit du capitalisme transfrontalier et d’avoir rejeté le modèle d’assimilation républicaine pour adopter le modèle multiculturel (donc multiconflictuel) des sociétés communautaristes anglo-saxonnes.
      L’histoire récente de l’ex-Yougoslavie démontre d’ailleurs que le multiculturalisme c’est la guerre civile.

      • L’article de La Croix dit bien en effet que le Kosovo est le cœur historique de la Serbie.
        Mais ce cœur battait de toutes ses pulsations au Moyen-âge…En 2023, même du point de vue serbe, ce cœur aujourd’hui nécrosé ne présente plus aucun intérêt sur le plan économique.
        Vouloir recréer les conditions d’un affrontement factice qui dresserait les gens les uns contre les autres, sans autre raison qu’un nationalisme archaïque, serait criminel, je ne vois pas d’autre mot.
        Travailleurs de Serbie, de Croatie et du Kosovo, unissez-vous pour empêcher une nouvelle tragédie !

    • Si le lien ne marche pas, voici le texte de cet article :

      « Le Kosovo, cœur fantasmé de la Serbie de Djokovic »
      Thomas Hofnung
      Chef du service Monde à La Croix
      Alors que le Kosovo est en proie à de fortes tensions, Thomas Hofnung montre comment la star de tennis véhicule un stéréotype tenace en Serbie, très éloigné de la réalité du terrain.
      D’après Thomas Hofnung, contrairement aux propos tenus par Novak Djokovic, cela fait bien longtemps que le Kosovo a cessé d’être le cœur de la Serbie.

      Texte de l’article :

      « Le Kosovo, c’est le cœur de la Serbie. » Ce propos tenu il y a quelques jours par Novak Djokovic, champion de tennis, de nombreux Serbes y souscrivent, dans une forme de déni collectif de la réalité. Cela fait bien longtemps, en effet, que le Kosovo a cessé d’être le cœur de la Serbie. Bien avant que l’Otan n’intervienne militairement, au printemps 1999, pour mettre fin à la violente répression des troupes de Slobodan Milosevic contre la majorité albanophone de la population.

      « Votre Algérie n’est pas outre-mer, sur un autre continent, elle est dans votre Orléanais ! », avait lancé André Malraux, en recevant un ami serbe en 1975. La formule avait le mérite de pointer une réalité : l’évolution de la province située dans le sud de la Serbie avait pris, dès cette époque, des allures de fait colonial avec une population à 90 % albanophone installée sur un territoire pauvre et exigu, sous la domination de Belgrade.

      Le Kosovo, berceau du nationalisme grand-serbe.
      Si le Kosovo fut bien le cœur de la Serbie, c’était au Moyen Âge. Des monastères y sont alors édifiés ; ils occupent toujours une place centrale dans l’identité et le patrimoine serbes, notamment celui de Peć, siège du Patriarcat orthodoxe. Mais au gré des vicissitudes de l’Histoire, notamment à la suite de la conquête ottomane de la région au XVe siècle, la population de ce territoire a profondément changé. Les Serbes ont massivement quitté le Kosovo, ne constituant plus que 10 % de sa population après la Seconde Guerre mondiale. Ce territoire, le plus pauvre de la région, fut tout de même inclus de force au sein de l’ensemble yougoslave.

      Malgré ce retour dans le giron de Belgrade, personne au sein de la population serbe ne se précipita pour se réinstaller dans la province pauvre du Sud. L’absence de développement économique l’emportait largement sur l’attachement affectif au cœur historique de la Serbie médiévale.
      L’homme fort de la Yougoslavie communiste, le maréchal Tito, avait compris que cette situation était intenable et que, tôt ou tard, la population albanophone risquait de se révolter. En 1974, il accorda l’autonomie au Kosovo. Mais dans les années 1980, son successeur à Belgrade, Slobodan Milosevic, construisit son pouvoir en attisant le nationalisme grand-serbe. Le Kosovo lui servit de tremplin : en 1987, il devint l’idole de tout un peuple en promettant aux Serbes de la province de les protéger et de leur redonner les pleins pouvoirs.

      Dans la foulée, il supprima l’autonomie du Kosovo, enclenchant la mécanique infernale qui allait provoquer l’implosion de la fédération yougoslave et deux guerres sanglantes en Croatie et en Bosnie dans les années 1990. Mais loin d’accomplir son rêve de « Grande Serbie », Milosevic causa le malheur des Serbes, massivement chassés de Croatie et aujourd’hui reclus en Bosnie dans l’une des deux entités qui composent le pays, la Republika srpska.
      De la même manière, ses choix politiques au Kosovo ont fini par se retourner contre les Serbes. Incapable de la moindre concession, Milosevic se mit en tête de « mater » la majorité albanophone. Après des années de résistance passive, l’UCK (Armée de libération du Kosovo) prit les armes contre Belgrade en 1998. Et, face à la violence de la riposte de Belgrade, l’Otan intervint militairement pour empêcher une nouvelle tragédie dans les Balkans. La Serbie perd alors totalement le contrôle du Kosovo, devenu indépendant en 2008, conclusion logique de plusieurs années d’impasse politique et de violence débridée.

      Kosovo : faut-il craindre un nouveau conflit ?
      Dire aujourd’hui, comme le fait Novak Djokovic, reprenant mot pour mot ce que disait Milosevic dans les années 1980, que le Kosovo demeure « le cœur de la Serbie », c’est nourrir une illusion mortifère, c’est nier le cours de l’Histoire, dans une vaine tentative de l’inverser. Il n’y aura pas de retour en arrière, sinon au prix d’une nouvelle tragédie sanglante. Tant que les élites serbes refuseront d’affronter cette réalité, approuvant tacitement les propos de la star de tennis, elles resteront enfermées à double tour dans un passé stérile, incapables de se projeter vers un avenir qui a pour nom Union européenne. (Fin du texte)
      Thomas Hofnung

      • Tout ceci est fort bien argumenté. Effectivement la conquête ottomane a changé la composition démographique et religieuse dans cette province serbe, c’est indéniable. La cohabitation serbo-kosovare est impossible, j’en suis persuadé, comme je suis persuadé que le modèle multiculturel anglo-saxon ne fonctionne pas et se révèle générateur de guerre civile.
        Cependant, que diront les français le jour où la Seine St Denis revendiquera officiellement son indépendance (qui est déjà de fait dans de nombreux quartiers)? Après tout, c’est un peu le coeur historique de notre pays avec la cathédrale, nécropole des souverains qui ont fait la France…
        C’est étonnant, comment au gré des intérêts géostratégiques américains, le nationalisme est encouragé ou conchié. Le nationalisme serbe est nazifié tandis que le nationalisme ukrainien est héroïsé.
        Et pendant ce temps, la minorité serbe au Kosovo est discriminée par les suprémacistes musulmans kosovars (et je ne parle même pas des Roms du Kosovo qui sont traités comme des sous-hommes par les autorités kosovares). Mais, encore une fois, c’est un racisme validé par notre suzerain Oncle Sam.

        • « une nouvelle tragédie sanglante » ; oui, à craindre ; merci pour l’article, Josip.
          Et ceci, comme le dit cyrano « … au gré des intérêts géostratégiques américains »

  10. « An acquired taste »

    On peut être amené à manger de la chair humaine par nécessité; ensuite, on y prend goût et,alors que les biftèques sont de nouveau disponibles, on persiste à pratiquer le cannibalisme,par goût.

    Voyez l’histoire d’Albert Fish.
    NB Il ne mangeait que des enfants; Issei Sagawa a eu tort de vouloir cuisiner une adulte.

    https://www.mirror.co.uk/news/world-news/i-made-up-mind-eat-7197600

    • Il y a aussi la terrible histoire des rugbymen urugayens qui sont restés 2 mois bloqués à 3500 m d’altitude dans les Andes fin 1972. Contraints de bouffer leurs partenaires…
      Quant à Albert Fish, son nom ne le prédestinait pas à manger de la viande!

      • ll se dit aussi qu’en Ukraine, durant la grande famine « Holodomor »), début années 1930, le cannibalisme refit surface (mourir de faim, ou devenir fou, au point de manger des bébés.)

        • Rien qu’en France la grande famine de 1693/1694 aurait fait 2 millions de morts, soit davantage que la 1ère GM. Les cas avérés d’anthropophagie sont nombreux et attestés. Et rebelote durant l’hiver 1709: la faim du règne de Louis XIV…
          Sur le sujet, un très beau roman de Helen Dunmore intitulé « la faim » (qui se déroule pendant le siège de Léningrad par les nazis).
          La prochaine famine ne saurait tarder puisque Burno a affirmé que les prix alimentaires allaient baisser. Je m’en vais de ce pas épouser une seconde femme bien ronde. Enfants (gras) bienvenus.
          Le père: tu l’aimais ta maman?
          Le fils: oui papa!
          Le père: alors reprends-en un morceau!

          • Oui, lu chez Gerondeau (« Le climat par les chiffres »), qui cite E. Le Roy Ladurie : petit âge glaciaire, 14e au 19e siècle.
            Certaines années, absence quasi totale de récolte.
            Fin XVIIIe, non seulement les fleuves gelaient, mais la mer aussi, « comme en témoigne l’épisode de la prise de la flotte hollandaise par la cavalerie française »

          • Oui, le climat enregistre des cycles qui se foutent bien de l’activité humaine. Mais chut, cela contredit le narratif officiel écolo-apocalyptique! Et il faut gouverner par la peur: du covid, de Poutine et du réchauffement.

    • Si votre question porte sur be + ing avec le verbe « love » (question fort intéressante), ma réponse sera forcément un peu longue et convoquera d’autres exemples.
      Pardonnez-moi de ne pas vous répondre dans l’instant. Mais je m’engage à répondre à votre question.

      • Merci d’avance.

        Y aurait aussi: « I can’t stop lovin’ you ».

        I Can’t Stop Lovin’ You
        Song by Ray Charles

        I’ve made up my mind
        To live in memories of the lonesome times
        (I can’t stop wanting you)
        It’s useless to say
        So I’ll just live my life of dreams of yesterday
        (Dreams of yesterday)
        Those happy hours that we once knew
        Tho’ long ago, they still make me blue
        They say that time heals a broken heart
        But time has stood still since we’ve been apart
        (I can’t stop loving you)
        I’ve made up my mind
        To live in memories of the lonesome times
        (I can’t stop wanting you)…

  11. « Je t’aimais » signifie « Je ne t’aime plus »

    et: « je t’aimais déjà ,sans que tu le saches.Je te guettais,à la sortie du lycée;je t’épiais dans mon rétroviseur etc. »

  12. « Chaque phrase de Barthes a des profondeurs immédiates… »

    Lormier, quant à lui, préfère les profondeurs (« étagées ») qu’on ne découvre que peu à peu,à force de relire et de méditer.

    • Il a mangé le fameux prof, héros du roman « Goodbye Mr.Chips ».
      Sa recette est restée célèbre sous le nom de Fish and Chips.

      • 😊- Ne manger que des fillettes ne fait pas rajeunir – Mr Chips ne fait pas jeune.
        Le milliardaire américain « qui se fait injecter le sang de son fils de 17 ans pour ne pas vieillir » (dixit la Presse) aura-t-il plus de chance ?

  13. « La créature, face à moi, se réveille, s’ébroue et choisit de replonger dans un sommeil sans rêves… »

    le Maestro, pensif…comme Albert Fish ? En tout cas « le courant de conscience » enveloppe l’écueuil.

    • Des poissons et maintenant un écureuil, on est en plein « nos amis les bêtes » !

    • Aucune « créature » ne plonge dans un sommeil sans rêve… Encore moins les chiens, comme les chats.

  14. « De ce fer qui fait mon envie, ah ! perce-moi! »

    « De ce VIT qui fait mon enFER, ah ! perce-moi! »

    • (Çà a quand même une autre allure que la version SDF de Cyrano.
      « J’ai envie de toit, j’ai besoin de manger »)

  15. Quand on joue au tennis comme cela, on ne peut pas dire de konneries.
    Je n’y connais rien, mais je crois Djoko:
    « Le Kosovo, c’est le cœur de la Serbie. »

  16. WTH 11 juin 2023 At 16h41
    Aucune « créature » ne plonge dans un sommeil sans rêve… Encore moins les chiens, comme les chats.

    Comment se fait-il, dites-moi, qu’au moment où il regarde la créature s’ébrouer avant de se rendormir, le Maestro songe longuement au cannibalisme, stade suprême de l’amour ?

    NB i) On sait par ailleurs que ce trajet Rennes-Marseille en TGV s’est fait en duo;la créature dont il est question est très probablement Cécile B., alias Jennifer Cagole.(la créature régulière,donc.)

    ii) Une femmme qui vous aimerait vraiment accepterait sans doute de vous laisser manger un petit bout de sa fesse par exemple.

    • Y a-t-il un seul truc que les boomers ont réussi pour la France ?! Ils nous ont même privés de Georges Marchais, l’authentique défenseur des prolos face aux mamadous…

  17. J’ai connu une épileptique adepte de la fellation: on l’avait surnommée l’anthropophalle.

  18. Lettre d’Albert Fish à la mère de Grace Budd,qu’il mangea en 1928

    My Dear Mrs. Budd,

    In 1894, a friend of mine shipped as a deck hand on the steamer Tacoma, Capt. John Davis. They sailed from San Francisco to Hong Kong, China. On arriving there, he and two others went ashore and got drunk. When they returned, the boat was gone.

    At that time, there was a famine in China. Meat of any kind was 1-3 dollars a pound. So great was the suffering among the very poor that all children under 12 were sold for food in order to keep others from starving. A boy or girl under 14 was not safe in the street. You could go in any shop and ask for steak, chops, or stew meat. Part of the naked body of a boy or girl would be brought out and just what you wanted cut from it. A boy or girl’s behind, which is the sweetest part of the body and is sold as veal cutlets, brings the highest price.

    John stayed there so long that he acquired a taste for human flesh. On his return to N.Y., he stole two boys — one 7, one 11. He took them to his home, stripped them naked, and tied them up in a closet, and then burned everything they had on. Several times every day and night he spanked them — tortured them — to make their meat good and tender.

    First, he killed the 11-year-old boy, because he had the fattest ass and of course the most meat on it. Every part of his body was cooked and eaten except the head, bones, and guts. He was roasted in the oven (all of his ass), boiled, broiled, fried, and stewed. The little boy was next, and he went the same way. At that time, I was living at 409 E. 100 St. He told me so often how good human flesh was, and I made up my mind to taste it.

    On June 3, 1928, I called on you at 406 W. 15 St. and brought you pot cheese and strawberries. We had lunch. Grace sat on my lap and kissed me. I made up my mind to eat her.

    On the pretense of taking her to a party, you said yes, she could go. I took her to an empty house in Westchester I had already picked out. When we got there, I told her to remain outside. She picked wildflowers. I went upstairs and stripped all my clothes off. I knew if I did not I would get her blood on them.

    When all was ready, I went to the window and called her. Then I hid in the closet until she was in the room. When she saw me all naked she began to cry and tried to run down the stairs. I grabbed her and she said she would tell her mamma.

    First, I stripped her naked. How she did kick, bite, and scratch. I choked her to death, then cut her in small pieces so I could take the meat to my rooms, cook, and eat it. How sweet and tender her little ass was roasted in the oven. It took me 9 days to eat her entire body. I did not fuck her, though I could have if I wished. She died a virgin.”

    https://mysteriesrunsolved.com/2020/11/cannibal-albert-fish.html

  19. Lormier 11 juin 2023 At 15h15
    « Je t’aimais » signifie « Je ne t’aime plus

    Et ça:

    « A quinze ans déjà, je t’aimais, je t’aimais de cet amour fou des adolescents, cet amour qui fait battre le coeur à tout rompre, je t’aimais sans pouvoir te le dire, en cachette; je te guettais à la sortie du lycée, je t’épiais… et maintenant nous célébrons nos noces de diamant, entourés de nos 69 arrières-petits-enfants; quelle vie, nous avons eue! »

    Vraimlent ça veut dire qu’il ne l’aime plus ???
    Et mon khul, c’est du poulet ,peut-être ?

    • Valeurs de l’imparfait. Ici, je t’aimais déjà — d’où le « maintenant ».

      • QED: on peut conjuguer le verbe « aimer » à l’imparfait sans que cela implique qu’on n’aime plus.

  20. La dentiste qui jadis commentait:

    AnneAcrouse 21 juin 2019 At 2h00

    En 1981, une de mes camarades de P1 aux Saints Pères occupait une chambre de bonne au 59 rue Bonaparte où on rentrait bosser, déjeuner voire tenter des recettes bizarres comme l omelette au chocolat ( c était pas bon ). Etait ce avant ou après le concours de juin, je ne sais plus, mais quand le nom de la victime a été connu, elle était bouleversée car cette pauvre jeune femme vivait au même étage…

    [ la victime d’Issei Sagawa]

    • Si la dentiste avait soigné la dent creuse du japonais, la victime serait encore en vie!

  21. Bientôt un (autre) chien de ma chienne, pour JPB ? La jeune Eve Vaguerlant semble pas mal séduire…

    • E. Vaguerlant (in « le dernier verre », Bercoff) :

      « est-ce volontaire de la part de nos élites de laisser couler le système scolaire ?
      « Il y a des thèses, notamment de Michéa »* (….) « besoin que d’un tout petit groupe pour faire tourner l’économie… les autres, en faire de bons consommateurs…  »
      « c’est juste la thèse du complot par les élites » **
      « j’ai tendance à bcp croire dans les gds mouvement historiques, l’idéologie, et une forme de bêtise et d’aveuglement qui nous fait aller dans le mur… ***

      *JPB, connais pas ?!
      ** thèse du « complot » ! sans déc’ ?!
      *** ?!
      JPB : va falloir reprendre votre bâton, sillonner le pays (en Tgv, ou autre) etc… Y’a encore bcp de boulot !

      • Le laisser faire, laisser couler, tel qu’il est pratiqué maintenant, c’est l’ultra-libéralisme poussé à son extrême.

        • … tout en exerçant le maximum de contrôle (qui se voudrait bien absolu) sur la population.

          • Les gens se jettent dans la gueule du loup;ils paient tout avec leur carte de crédit ou leur téléphone,sans se rendre compte que le
            gouvernement ne demande pas mieux.Le plan, c’est la disparition de l’argent liquide.

            Bientôt, on vous empêchera d’acheter une tranche de jambon parce que vous aurez épuisé votre quota du mois.
            Avec Liky,on peut vous empêcher de vous faire cuire un oeuf.

            Trudeau a bloqué les comptes bancaires des camionneurs qui manifestaient contre lui.

  22. abcmaths 11 juin 2023 At 16h45
    Quand on joue au tennis comme cela, on ne peut pas dire de konneries.

    Et surtout quand on est capable de dire: »mon corps m’appartient;si on m’empêche de jouer aux Etats Unis parce que je refuse l’injection, tant pis. »

  23. WTH 11 juin 2023 At 22h18
    … tout en exerçant le maximum de contrôle (qui se voudrait bien absolu) sur la population.

    Ne comptons pas sur les sénateurs:

    « La Chine a, sans ambigüité, privilégié la lutte contre la menace
    sanitaire par rapport à la protection des libertés individuelles, en
    particulier la liberté d’aller et venir et celle d’avoir une vie privée.
    Si le modèle chinois n’est évidemment pas transposable aux pays
    occidentaux, on ne peut pas, pour autant, se satisfaire d’une simple posture
    d’indignation : la stratégie chinoise est, globalement, une grande réussite
    sur le plan sanitaire… »

     » Si une « dictature » sauve des vies pendant qu’une « démocratie » pleure ses morts, la bonne attitude n’est pas de se réfugier dans des positions de principe… »

    extrait de
    N° 673
    SÉNAT

    Enregistré à la Présidence du Sénat le 3 juin 2021
    RAPPORT D’INFORMATION
    FAIT
    au nom de la délégation sénatoriale à la prospective … sur les crises sanitaires
    et outils numériques : répondre avec efficacité pour retrouver nos libertés,
    Par Mmes Véronique GUILLOTIN, Christine LAVARDE et M. René-Paul SAVARY,
    Sénateurs

    https://www.senat.fr/rap/r20-673/r20-6731.pdf?fbclid=IwAR0EZ5zwVBdsvNBsXXeRTAUqB5IcHJVWLATpcNMZUNpfNUCTiwB_JOXBY18_aem_th_ASYLrV2Gf2ixn81byQqv5U4FhbXXTeBdyF8CHx2V1fVzquYoIHSpAWetoRd

  24. « …je-t-aime doit s’entendre (et ici se lire) à la hongroise, par exemple, qui dit, d ‘un seul mot, szeretlek, comme si le français, reniant sa belle vertu analytique, était une langue agglutinante… »

    i) parce qu’une langue agglutinante ne s’analyse pas en ses composants ?
    ii) « je-t-aime »: absolument aucun rapport avec les langues agglutinantes; c’est une affaire de prononciation, de prosodie, d’émission de voix.

  25. « Ce bloc, la moindre altération syntaxique l’effondre… »

    L’emploi transitif du verbe « effondrer » est archaïque;préciosité…ou plutôt fatuité.

  26.  » la moindre altération syntaxique l’effondre ; il est pour ainsi dire hors syntaxe … »

    i) Qu’appellet-on « altération syntaxique ?
    ii) « hors syntaxe … » ça veut dire que « je t’aime » ne peut être inséré dans un énoncé (phrase comme on disait de mon temps) ?

  27. Albert Fish ne raconte pas qu’il a mangé la petite Grace par amour; Albert Fish n’est pas un intellectuel.

    Il était curieux de connaître le goût de cette chair,voilà tout: « I made up my mind » [j’ai décidé, je me suiis décidé].quant aux enfants qu’il a tués après les avoir torturés, c’était parce que la souffrance de l’autre lui plaisait énormément…mais il aimait aussi souffrir.

    J’ai mis beaucoup de temps à comprendre que le Maestro est plus souvent fouetté que fouetteur. Jamais fouetteur ?

    • Peut-être lui est-il même arrivé de « comploter », jusqu’à rater complètement un plat, pour alors pouvoir supplier « je ne mérite… que le fouet ! » ?

  28. Cyrano ! Question sérieuse, qui m’intéresse vraiment : y a-t-il un homme politique (si possible vivant) qui ait grâce à vos yeux ?

    Et si j’ai le droit de doubler la mise : même question avec un intellectuel/penseur/écrivain/etc. ?

  29. Le niveau des Français (quel qu’en soit le degré) en mathématiques s’effondre : ils ne savent plus faire 6 + 1 ! Josip, il vous a été répondu sur le billet précédent.

    – – –

    « Jacques Bayard s’allume une cigarette et dit : « Ça fait six.
    — Pardon ?
    — Ça fait six fonctions.
    — Ah oui, tiens.
    — Il n’y a pas de septième fonction ?
    — Hum hum, eh bien… apparemment, si. »
    Simon sourit bêtement.

    Bayard se demande à haute voix pour quoi on paie Simon. Simon rappelle qu’il n’a rien demandé et qu’il est là contre son gré, sur ordre exprès d’un président fasciste à la tête d’un État policier.

    Néanmoins, en y réfléchissant, ou plutôt en relisant Jakobson, Simon Herzog trouve trace d’une potentielle septième fonction, désignée sous le nom de « fonction magique ou incantatoire », dont le mécanisme est décrit comme « la conversation d’une troisième personne, absente ou inanimée, en destinataire d’un message conatif ». Et Jakobson donne comme exemple une formule magique lituanienne : « Puisse cet orgelet se dessécher, tfu tfu tfu tfu ». Ouais ouais ouais, se dit Simon. »

    • Fregoli, j’ai lu votre message.
      Je suis absolument désolé, mais Jakobson parle bien de SIX fonctions, et non de sept. Lisons donc la source, Editions du Seuil, collection Points, les Essais de Linguistique Générale, chapitre 11, « Linguistique et poétique », pp.209-217.
      Page 213 : »Le langage doit être étudié dans toute la variété de ses fonctions. (…) Pour donner une idées de ces fonctions, un aperçu sommaire portant sur les facteurs constitutifs de TOUT procès linguistique, de TOUT acte de communication verbale, est nécessaire ». (C’est moi qui souligne le TOUT).
      Puis pages 213/214, Jakobson décrit SIX (je cite) « facteurs inaliénables de la communication verbale » : les bien connus destinateur/destinataire et, entre les deux, contexte/message/contact/code. SIX éléments.
      Page 214 toujours, je cite : »Chacun de ces SIX facteurs donne naissance à une fonction linguistique différente. Disons tout de suite que, si nous distinguons ainsi SIX aspects fondamentaux dans le langage, il serait difficile de trouver des messages qui rempliraient seulement une seule fonction. » (C’est moi qui souligne SIX)
      Enfin, page 216 : « Le modèle traditionnel du langage, tel qu’il a été élucidé en particulier par Bühler, se limitait à (…) trois fonctions – émotive, conative et référentielle – les trois sommets de ce modèle triangulaire correspondant à la première personne, le destinateur, à la seconde personne, le destinataire, et à la « troisième personne » proprement dite, le « quelqu’un » ou le « quelque chose » dont on parle. A partir de ce modèle triadique, on peut déjà inférer aisément certaines fonctions linguistiques supplémentaires. C’est ainsi que la fonction magique ou incantatoire peut se comprendre comme la conversion d’une « troisième personne » absente ou inanimée en destinataire d’un message conatif. »
      Relisons bien cette dernière phrase et pesons-en tous les termes : Jakobson décrit cette fonction magique ou incantatoire comme une combinatoire possible de certains des SIX aspects fondamentaux qu’il a évoqués en amont. Une combinatoire et rien d’autre qu’une combinatoire : »conversion d’une « troisième personne » absente ou inanimée » en destinataire d’un message conatif. A aucun moment Jakobson ne parle de 7ème fonction, alors qu’il utilise le numéral SIX à deux reprises… Il décrit cette fonction magique ou incantatoire comme une dérivation issue d’une combinaison possible de certaines des SIX fonctions déterminées antérieurement.
      En conséquence il me semble que parler de 7ème fonction est un abus de langage caractérisé, et que même utiliser l’artifice 6 + 1 est inadéquat, le 1 en question ne pouvant en aucun cas être placé sur le même plan hiérarchique que le 6. Le texte de Jakobson (voir ci-dessus) ne justifie ni ne cautionne aucune de ces deux présentations.

      Mais élargissons le débat et examinons un point qui nous oppose souvent vous et moi, le rapport à la précision et à l’exactitude dans la lecture des textes linguistiques. Sachez d’abord que je ne suis pas un professionnel de la linguistique (pas plus que vous, me semble-t-il). Je n’ai jamais rédigé d’article ou de communication universitaire en linguistique, ni donné de cours, il y a pour cela des chercheurs et des enseignants dont c’est le métier.
      En revanche je crois pouvoir me présenter comme un amateur plutôt éclairé si je me compare à l’ « homme de la rue ». Les langues (et donc, forcément, le langage) ont occupé et occupent encore une grande partie de ma vie dans la mesure où elles m’amènent à me poser des questions de façon incessante.
      Et c’est là qu’interviennent les grandes théories linguistiques : les théories ne m’intéressent vraiment que dans la mesure où elles me fournissent des réponses (ou au moins des amorces de réponse) aux questions que je me pose.
      En aucun cas je ne saurais me prétendre spécialiste de Saussure, de Martinet, de Chomsky, de Jakobson ou de Culioli. Mais je dois à Saussure d’avoir saisi que le réel n’est fait que de messages verbaux et non-verbaux qui nous entourent (« On peut donc concevoir une science qui étudie la vie des signes au sein de la vie sociale »), je dois à Martinet d’avoir découvert l’intérêt de distinguer dans le décryptage des langues la double articulation en phonèmes et en morphèmes, je dois à Chomsky (entre autres) d’avoir une amorce d’explication de la place croissante (presque une prise de pouvoir !) de « that » en anglais dans les processus d’enchâssements, je dois à Jakobson d’avoir décrypté (au moins en partie) les tenants et les aboutissants du langage poétique, et je dois à Culioli d’avoir fourni, enfin, des éléments convaincants d’analyse et d’explication de certains phénomènes de la langue orale. Ce n’est qu’en fonction des questions que je me pose, que les grandes théories globales m’intéressent. Ce qui peut provoquer de ma part, j’en conviens aisément, des imprécisions, des inexactitudes, des citations hâtives, voire des erreurs quand je fais référence à tel ou tel chercheur. Imprécisions et erreurs que certains se font un malin plaisir de relever, naturellement !

      Mon plaisir à moi, il est dans le fait de relever des bizarreries ou des choses difficiles à expliquer dans les énoncés dont je suis environné, et de trouver soit par moi-même soit avec l’appui théorique nécessaire, l’explication à ces phénomènes.
      Quand j’ai découvert le travail de Culioli sur les exclamatives, j’ai eu le sentiment qu’il répondait à beaucoup de questions que je me posais sans trouver de réponse cohérente.
      Je m’étais depuis longtemps arrêté, interdit, devant des énoncés comme « On achève BIEN les chevaux ! » (alors pourquoi pas les humains) / « Il a BEAU en savoir beaucoup, il ne sait pas tout »/ »Il a une de CES PATIENCES ! » (pluriel, alors que « patience » est indénombrable…) et voilà qu’une ambitieuse théorie d’ensemble m’éclairait sur des phénomènes ponctuels, voire marginaux, de la langue orale…L’intérêt de la linguistique, pour moi, est tout entier résumé dans cette anecdote.
      Bien. J’ai promis à Lormier une réponse à sa question sur « I’m loving it ». Je vais donc essayer d’utiliser mes ressources d’amateur éclairé pour lui dire ce que j’en pense.

      • Même que c’est pour ça que Laurent Binet a intitulé son (excellent) roman « La Septième fonction du langage » — la fonction performative…

        • En effet, et j’avais d’ailleurs signalé ce roman à mon interlocuteur lors d’un échange antérieur.

      • Il a une de CES PATIENCES ! » (pluriel, alors que « patience » est indénombrable…)

        et,plus notable encore,

        « J’ai un de ces travail(s) » que vous citâtes.

        • Ah oui, en effet.
          « Faut que je me dépêche, j’ai un de ces travail(s) ! »
          Cher Lormier, convenez tout de même que rien que pour avoir analysé cet énoncé et l’avoir intégré à un modèle linguistique global, Culioli ne manque pas de grandeur.
          Non ?

  30. Pour IAL, les gens sont tous des cons soumis aux diktats du pouvoir et comme il ne paie jamais son coup au bistro, il n’a jamais plus de monnaie que nécessaire pour payer son café calva du matin.

    • Quelle imagination! Moi, boire un café calva ! Le matin,en plus!
      Je ne pense pas que les gens sont (tous) des khons; je n’ai pas dit qu’ils obéissent à des diktats;j’ai dit:ils se jettent dans la gueule du loup.

  31. « une formule magique lituanienne »

    Voire en langue samoyède (« qui se mange soi-même »)

  32. effondrer, emploi transitif, suite:

    C.− Spéc., ART CULINAIRE. [Le complément. désigne une volaille] Vider avant de mettre à cuire.

    source:CNRTL

    Cette pintade est une dure à cuire;ilm’a fallu une heure pour l’effondrer.

    Barthes cuisinait-il ? Je ne crois pas;il vivait chez sa mère qui, je suppose, lui faisait à manger.

  33. Thom relève que dans une langue samoyède, « et », « ou » sont pris en charge par une seule conjonction, la distinction ultérieure entre « ou » et « et » se fait par adjonction d’adverbes du type : un seul, resp tout deux (voir Jakobson, Essais de linguistique générale)

  34. « Chaque phrase de Barthes a des profondeurs immédiates qui sont un ravissement. »

    Des profondeurs visibles à la surface ?

    En me baignant dans le Baïkal, en perçois-je immédiatement la profondeur ?

  35. Dugong 12 juin 2023 At 8h10

    Voire en langue samoyède (« qui se mange soi-même »)

    Les chiens samoyèdes ne se mangent pas « eux-mêmes »;ils mangent leurs semblables.

    Il y a ,je pense, une ambiguïté,en russe, sur « sam » qui peut signifier soi-même ou son semblable. (Autrement dit dit:le samoyède n’est pas un autoyède.)

    Voir l’expression populaire « сами с усами » (sami s usami)(littéralement: »nous-mêmes avec nos moustaches ») c’est-à-dire sans l’aide de quiconque autre.

  36. Dugong 12 juin 2023 At 8h10

    Voire en langue samoyède (« qui se mange soi-même »)

    Les chiens samoyèdes ne se mangent pas « eux-mêmes »;ils mangent leurs semblables.

    Il y a ,je pense, une ambiguïté,en russe, sur « sam » qui peut signifier soi-même ou son semblable. (Autrement dit dit:le samoyède n’est pas un autoyède.)

    Voir l’expression populaire « сами с усами » (sami s usami)(littéralement: »nous-mêmes avec nos moustaches ») c’est-à-dire sans l’aide de quiconque autre.

  37. « …à la hongroise, par exemple, qui dit, d ‘un seul mot, szeretlek, comme si le français, reniant sa belle vertu analytique, était une langue agglutinante… »

    Un sieur Barthes, se disant « sémiologue »…

    Cette allusion à la langue hongroise,dont Barthes ne connaît absolument rien, me rappelle un peu un autre arriviste, Culioli, qui dans une note de bas de page, remarque que telle particularité du chinois a « été bien étudiée par tel ou tel » -alors qu’il ne sait rien du chinois et qu’il n’a pas lu l’étude en question.

    Bien sûr Culioli et Barthes sont très profondément différents;ce qui les rassemble, c’est l’arrivisme associé à l’imposture.

    Très astucieux de la part de Barthes (qui mit de longues années à décrocher une modeste licence): s’inventer un titre : »sémiologue ».

    Culioli était agrégé d’anglais;ses étudiants ne l’ont jamais entendu parler l’anglais (enfin, il lui arrivait de dire une phrase ou deux, mais il professait en français.)

      • « altération syntaxique » (mon khul) suite… Que penser de:

        « C’est moi, lui dit une voix chérie, qui suis venue ici pour te dire que je t’aime, et pour te demander si tu veux m’obéir.  » ?

        Stendhal, La Chartreuse de Parme, Livre 2, Chapitre XXVIII

    • Lormier : « Bien sûr Culioli et Barthes sont très profondément différents; ce qui les rassemble, c’est l’arrivisme associé à l’imposture. »
      Le pensez-vous vraiment ? Ou bien est-ce une de ces provocations dont vous êtes friand ?
      Si vous le pensez vraiment, et à ce degré-là, rien ni personne ne pourra jamais vous convaincre du contraire.
      Dommage, surtout pour vous…

  38. « altérations syntaxiques » (mon khul):

    Je t’aime comme au premier jour.

    Je t’aime depuis toujours.

    Je t’aime comme Dieu aime ses créatures*.

    * NB Le Maestro désigne sa compagne comme « créature »;il ne dit pas « ma créature » mais « la créature ».

  39. Une histoire assez répandue (mais non attestée ) veut que Soseki ait dit que la « bonne » traduction en japonais de la formule -atrocement directe,et inconcevable pour un Japonais- ‘ »I love you » soit :

    Tsuki ga tottemo aoi ‘La lune (que nous voyons ensemble) est très pâle’

    https://www.youtube.com/watch?v=5FHW0lzCIaw

  40. Et quand on double un film américain, on ne se casse pas la tête;I love you se traduit par アイ・ラブ・ユ (ai rabu yuu) qui est la transcription en katakana de « I love you ».

    Comme c’est complètement étranger, on le dit en « étranger ».

  41. @Lormier
    « I’m loving it ».

    Vous vous souvenez certainement d’un échange antérieur où nous avions évoqué l’apparition de l’aspect « be+ing » pour cause de reprise anaphorique:
    When you vote Johnson, you’re voting Conservative.
    When you drive too fast, you’re driving to your death.
    C’est un point qu’il faut garder en mémoire pour la suite.

    La question qui se pose avec I’m loving it, c’est la compatibilité d’un tel verbe avec le marqueur aspectuel be +ing.
    L’incompatibilité supposée de be-ing avec certains verbes est une idée reçue qui ne résiste pas à l’observation de la langue réelle vivante :
    « Look at her smile…she’s remembering her holidays ! »
    « He was clearly disliking my having mentioned that fact »
    « He was seeing a real war for the first time »
    « I’m not wanting him to be guilty, but the case is bad whichever way you look at it ».
    Dans tous les cas, on peut expliquer ces phénomènes par une reprise anaphorique soit contextuelle, soit situationnelle.
    Be + ing serait en quelque sorte le marqueur d’un passage du générique (arrière-plan global) au spécifique (focalisation sur l’activité).

    Revenons à love, avec un détour par « She’s always loving some new boy ».
    « Always » et « new boy » créent ici un arrière-plan global, itératif. Devant lequel be-ing marque la reprise anaphorique de ces situations ré-itérées.
    Dans le cas de I’m loving it, c’est le contexte global qui justifie be-ing, avec anaphore à la fois situationnelle et contextuelle, fortement spécifique. Glose explicative possible : « Avec ce que je vois, dans la situation où je me trouve, moi, ici, maintenant, JE ME REGALE / JE PRENDS MON PIED ». Passage au spécifique très net si on compare avec « J’adore ça ».
    Il faudrait sans doute chercher d’autres analyses possibles fondées sur l’opposition « statique vs dynamique ». Mais mon sentiment (mon intuition?) est que les concepts de reprise anaphorique et de passage du générique au spécifique sont les invariants de ce type d’énoncés.

    • Merci beaucoup.

      Quand on commence l’apprentissage de l’anglais, mieux vaut ne pas être confronté à « I’m loving it »…

      Un immense neurologue-cogniticien, grâce à qui toute la pédagogie connaît une révolution copernicienne, a découvert qu’un enfant qui apprend à lire ne doit pas d’emblée être confronté au mot « oignon ».

      • De rien, ce fut un plaisir, mais ne perdez pas de vue que mes intuitions peuvent s’avérer totalement nulles !
        Dans beaucoup de langues (peut-être toutes…), un point particulièrement complexe (et donc bien sûr fascinant) est le système aspectuel.
        Si vous observez l’énoncé suivant, vous constatez que l’événement décrit au prétérit est ANTERIEUR à celui qui est décrit au past perfect :
        « She had long ago forgotten the fear that tortured her when she was in London ».
        La « torture » est ici, par définition, antérieure à l’oubli. Et c’est pourtant le plus récent des deux faits qui est décrit avec la forme temporelle (« tense ») qui fait normalement référence aux événements les plus anciens sur l’axe du Temps (« Time »).

        Comment ne pas être fasciné par le langage devant de tels faits ?

        Bien. J’arrête (momentanément) de pontifier.

      • De même un cannibale qui apprend à tuer ne doit pas d’emblée être confronté au mot « moignon ».

  42. « She had long ago forgotten the fear that tortured her when she was in London ».
    La « torture » est ici, par définition, antérieure à l’oubli. Et c’est pourtant le plus récent des deux faits qui est décrit avec la forme temporelle (« tense ») qui fait normalement référence aux événements les plus anciens sur l’axe du Temps (« Time »).

    Alors là, je vais sans doute vous faire plaisir; il existe un cahier de l’Institut Charles V consacré au « past perfect » (qu’ils appellent différemment…) et que j’ai trouvé excellent:
    i) il n’y a pas d’axe du Temps; il n’y a pas de translations, par lesquelles on pourrait expliquer l’usage du « simple past » et du « past perfect »
    ii) j’ai une liberté quant à l’usage du « past perfect »; c’est moi qui DECIDE du moment où commence mon récit:
    exemple:
    « Il avait bien vérifié que toutes les portes étaient verrouillées, l’alarme enclenchée, que les lumières de l’écurie étaient éteintes…Il pouvait maintenant commencer à déguster les fesses de la petite fille. Il noua sa serviette autour du cou et se mit à table. »

    • Lormier :
      i) il n’y a pas d’axe du Temps; il n’y a pas de translations, par lesquelles on pourrait expliquer l’usage du « simple past » et du « past perfect »
      ii) j’ai une liberté quant à l’usage du « past perfect »; c’est moi qui DECIDE du moment où commence mon récit.

      Lormier, en effet vous me faites plaisir. Les deux points ci-dessus, auxquels vous semblez adhérer, (que vous semblez valider), définissent par l’exemple ce qu’est une « opération énonciative » !
      Se pourrait-il, alors, que plusieurs exemples de même nature soient susceptibles de vous convaincre qu’on pourrait ériger tout cela en théorie?
      Théorie qu’on pourrait appeler « théorie des opérations énonciatives » ?😉

  43. Dugong 12 juin 2023 At 12h03
    « Un immense neurologue-cogniticien »

    Un nom, SVP !

    En France, le plus célèbre est Stanislas Dehaene; grâce à lui une révolution copernicienne s’accomplit en pédagogie; grâce à lui, on sait qu’à un enfant qui apprend à lire, il ne faut pas commencer par faire déchiffrer « oignon » !

    Avant la publication des « Lois de la pensée » de Boole, on ne savait pas comment penser;avant les travaux de Stanislas Dehaene, on n’avait pas idée de la manière d’enseigner les tables de multiplication.

    Grâce à lui, nous commençons à comprendre comment notre cerveau fonctionne.

    • « avant les travaux de Stanislas Dehaene, on n’avait pas idée de la manière d’enseigner les tables de multiplication »

      Vous avez lu ça dans Picsou Magazine ?

    • « Un immense neurologue-cogniticien »

      A moins que ce soit un immense conologue-neuroticien ?

  44. @ Josip

    1) Sur le dénombrement.

    Vous inférez de « Jakobson parle de sept fonctions » « il y a sept fonctions ÉQUIVALENTES chez Jakobson ». Non. C’est vous et vous seul qui rajoutez cette notion d’équivalence, et plus largement de distinction entre les fonctions. Je n’ai jamais prétendu que ces sept fonctions avaient la même valeur dans la présentation du Jak. Au contraire, mon propos a toujours été qu’en sus des six fonctions que la vulgate aime à rabâcher, il en existe une septième, que connaissent les gens qui lisent les textes de près, par exemple Laurent Binet. L’extrait que je vous ai donné me paraît résumer parfaitement ce point : « en relisant Jakobson, Simon Herzog trouve trace d’une potentielle septième fonction, désignée sous le nom de ’’fonction magique ou incantatoire‘‘ ». Si je vous dis « il y a sept fruits dans cette coupe » et que vous me répondez « non, il y a six pommes et une poire »…

    2) Sur la fonction magique.

    Vous confondez « combinatoire »* et « conversion ». Ça n’a rien à voir. Et là ça devient grave. Parce qu’autant le débat précédent a un côté cuistre rapidement stérile, autant là ça touche à la compréhension de Jakobson.

    Une conversion implique un changement en nature, un changement substantiel, alors qu’une combinaison, un mélange implique un changement – s’il y a changement – en degré. Quelle différence au total ? La fonction magique n’est pas un mélange de deux fonctions, elle est une authentique fonction dont les traits définitoires font seulement référence à des objets dont il est fait référence dans la définition d’autres fonctions. C’est très différent. Comme la fonction référentielle, la fonction magique fait référence dans sa définition à la troisième personne. Comme la fonction conative, la fonction magique fait référence dans sa définition à un destinataire. Mais jamais la fonction magique n’est un mélange de fonction référentielle et conative. Elle est d’une autre nature. Tout au plus peut-elle être envisagée comme un cas particulier de la fonction conative… dont il faut alors modifier la définition qu’en donne le Jak (par exemple : fonction conative = destinataire, qui se subdivise en destinataire deuxième personne (conative historique, cas le plus fréquent) et en destinataire troisième personne (magique, cas rare)).

    En fait, la notion de mélange chez Jakobson – et c’est ce qui m’inquiète un peu sur la compréhension que vous en avez –, elle se situe à un autre niveau. Au niveau global si on veut. Chez Jakobson, une communication implique « souvent »** un mélange, une superposition de différentes fonctions… sans qu’il y ait création d’une super-fonction ! Cela étant, évidemment, toutes les fonctions n’apparaissent avec la même clarté suivant les énoncés, d’où « allo ? » pour phatique et non pour expressif (alors qu’il y a bien l’expression du « je suis en vie ! »).

    * Ah… qu’est-ce qu’elles vous rendent savant aux yeux des cons ces substantivations d’adjectifs ! Après la problématique voici venue la combinatoire ! Un poste dans un ministère s’offre à vous en responsabilité, Josip.

    ** Ou expression analogue dans la traduction. (Et c’est bien ce qui fait que je trouve sa théorie très peu rigoureuse – quoique commode.)

    3) Sur le reste.

    Libre à vous (et aux auteurs !) d’utiliser le marteau-pilon de la linguistique générale pour expliquer les mouches de micro-faits lexico/syntaxico-historiques.

    Je ne fonctionne pas ainsi.

    • Vous êtes merveilleux. Meme muni des textes jakobsonniens puisés à la source, vous faites dire à Jakobson des choses qu’il n’a jamais dites. Jamais. Vous comprenez Jakobson mieux que Jakobson lui-même.
      Le moment n’est plus très loin où vous allez donner des leçons de composition contrapunctique à JS Bach.

      Votre dernière remarque sur « le marteau-pilon de la linguistique générale » utilisé « pour expliquer les mouches de micro-faits lexico/syntaxico-historiques » résume admirablement ce qui nous sépare : tout modèle linguistique impuissant à expliquer – ne serait-ce que partiellement – ces mouches de micro-faits ne vaut pas la peine, selon moi, d’être pris au sérieux.
      A contrario, tout modèle linguistique qui prend en compte ces micro-faits, qui ne les tient pas pour négligeables (comme vous le faites) et qui les intègre de façon convaincante à un système global, vaut la peine, selon moi, d’être pris au sérieux.

      « Derrière l’apparent chaos d’un foisonnement sans contrôle, il se dégage une remarquable régularité dans les opérations énonciatives et prédicatives par lesquelles les énonciateurs tissent un jeu structuré de relations et de références, produisent un surplus d’énoncés et modulent les significations. »
      En d’autres termes, que sans vous en rendre compte vous récusez ici, le général est au cœur du particulier et le particulier est au cœur du général. Indéfectiblement.
      Et c’est ce qui rend votre linguistique hors-sol, en apesanteur. Une linguistique qui laisse de côté la langue authentique. Cherchez l’erreur.

      • « Vous comprenez Jakobson mieux que Jakobson lui-même. »

        Jusqu’à preuve du contraire, Jakobson n’est pas là pour dire qui de nous deux le comprend le mieux. Alors vous feriez bien de mouler.

        « Meme muni des textes jakobsonniens puisés à la source, vous faites dire à Jakobson des choses qu’il n’a jamais dites. »

        Je vous retourne le compliment. Vous dites « combinatoire »/« mélange » là où il est écrit « conversion » ! Ça n’a rien à voir. Qu’y puis-je si votre connaissance du vocabulaire français est limitée ? Répétez après moi : une conversion n’est pas un mélange, une conversion n’est pas un mélange, une conversion n’est pas un mélange…

        Moi, à l’instar de Laurent Binet, je lis les textes de près. Et lorsque Jakobson parle de conversion, je ne lis pas combinaison. Le mélange, je le répète, Jakobson dit qu’il est au niveau global, pas dans cette septième fonction. (Si vous voulez, je vous retrouve la référence sur ce dernier point quand je rentre chez moi.)

        La première étape de l’intelligence, c’est lire les textes plutôt que la vulgate. La deuxième, c’est les lire correctement et pas de travers. La troisième, c’est comprendre une différence quand on vous la fait remarquer.

        « Tout modèle linguistique impuissant à expliquer – ne serait-ce que partiellement – ces mouches de micro-faits ne vaut pas la peine, selon moi, d’être pris au sérieux. »

        Une fois de plus, vous ne savez pas lire… Vous lisez ce que votre esprit limité est capable de lire !

        Je n’ai pas dit que m’intéressaient les modèles linguistiques incapables d’expliquer des faits de langue, j’ai dit que je m’intéressais aux modèles linguistiques quand ils sont capables d’expliquer des faits de langue… pertinemment. Neuf fois sur dix, vos faits de langue sont explicables par de la grammaire, éventuellement historique, élémentaire. Il n’y a pas besoin de convoquer de lourdes théories de linguistique générale pour en rendre compte. Sauf à vouloir faire de l’esbroufe comme dirait Lormier. On n’a pas attendu Zadeh pour parler sobrement de nuance, on n’a pas attendu la linguistique générale pour expliquer élégamment des faits de langue qu’expliquent très bien dans l’immense majorité des cas la grammaire élémentaire.

  45. @Fregoli
    « Me rendre savant aux yeux des cons » ne fait pas partie des objectifs de mon existence. Mon objectif essentiel est d’être de moins en moins con, en devenant de plus en plus savant, au mieux de mes possibilités.

    combinatoire
    adjectif et nom féminin
    1. adjectif
    Relatif aux combinaisons .
    2. nom féminin
    Arrangement (d’éléments) selon un nombre limité de combinaisons.

    « Combinatoire » et « combinaison » ne sont en aucun cas équivalents. J’ai utilisé le mot « combinatoire » très exactement dans le sens 2 indiqué ici : arrangement d’éléments selon un nombre limité de combinaisons.
    De même je rappelle que « problématique » et « problème » ne sont pas équivalents : une problématique est un ensemble de problèmes liés les uns aux autres.
    Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement.

    • La notion de « combinatoire » en tant que substantif dans la définition que vous donnez renvoie à une branche des mathématiques : c’est LA combinatoire, pas UNE combinatoire. Patate !

      Ce que vous avez fait est un phénomène de substantivation d’adjectif fondée sur le présupposé stupide que plus un mot est long, plus il est sérieux et savant. Autrefois, on parlait sobrement de problème, de thème, de symbole, de combinaison… Éventuellement on ajoutait « complexe » si on voulait dire que le problème était… complexe. Ou on mettait au pluriel si on voulait dire qu’il y avait… plusieurs symboles. Aujourd’hui que règne la langue de ministère, on dit problématique, thématique, symbolique, combinatoire… Ça impressionne sans doute les cons mais ça vous grille immédiatement auprès de ceux qui savent la bonne langue, la langue utilement sobre.

    • Vous ne comprenez même pas les définitions que vous invoquez…

      « Arrangement » a ici le sens de *processus* : la combinatoire (pour analyse combinatoire), c’est « le fait d’arranger des éléments selon un nombre fini de combinaisons ». S’il avait le sens que vous semblez vouloir lui donner, celui de *résultat* du processus, la définition serait bancalement tautologique : « le résultat du fait d’arranger des éléments selon un nombre fini de combinaisons », c’est… une combinaison !

  46. https://www.msn.com/fr-fr/actualite/france/le-gouvernement-annonce-une-heure-de-sensibilisation-contre-le-harc%C3%A8lement-dans-tous-les-coll%C3%A8ges-de-france-d%C3%A8s-lundi/ar-AA1cqE8C?ocid=msedgntp&cvid=a59ea3bff90e4e7fa9adef803ff759db&ei=14

    Grotesque, comme d’habitude le pap est grotesque. Depuis quand les racailles sexistes et/ou homophobes seraient-elles réceptives à la « sensibilisation »? On est dans le même registre que les nounours et les fleurs contre le terrorisme. Pourquoi ne pas envoyer les politicards corrompus à un cours d’éducation civique?
    Contre les harceleurs, le pilori; contre les terroristes, une cartouche; contre les corrompus, le pilori et une cartouche.

  47. « …cours de sensibilisation au harcèlement, notamment sur les réseaux sociaux… »

    On croit rêver quand on lit cela. Non seulement le ministère incite les élèves à délaisser les livres en imposant des ordinateurs dans les classes, mais en outre, il leur fait croire que les zéros sociaux pourraient avoir des vertus éducatives ?
    La maltraitance de nos enfants a atteint des niveaux très inquiétants.
    Grotesque est un qualificatif trop faible.
    Écr.l’inf.

  48. @Fregoli
    Il fut un temps où échanger avec vous avait un côté plaisant, et même parfois stimulant. Ce n’est plus du tout le cas aujourd’hui. Même quand le sujet a un potentiel intéressant d’échanges d’arguments entre interlocuteurs informés – et surtout civilisés – (c’était le cas avec les fonctions du langage de Jakobson), toute discussion entre nous devient très vite échange de baston et d’insultes plus ou moins voilées. Et dans le cas d’aujourd’hui, la responsabilité vous en revient intégralement (le commentariat jugera). J’en déduis que c’est plus fort que vous, que vous ne pouvez pas vous en empêcher, que vous êtes comme ça.
    Je ne prends plus aucun plaisir, plus aucun, à échanger avec vous.
    Peut-être y a-t-il incompatibilité de personnalités, irréductible, qui va bien au-delà des positions idéologiques.
    Dans la polémique, vous êtes boxeur, et moi joueur de go. Vos gants de boxe vous rendent malhabile à saisir et déplacer les pierres sur le go-ban. Vous cherchez le KO, je cherche à diminuer l’étendue des territoires de mon adversaire.
    Si nous étions compositeurs, vous seriez Richard Strauss, et moi Vivaldi.
    Si nous étions réalisateurs de cinéma, vous seriez Kubrick ou Ridley Scott, et moi Lubitsch ou Mankiewicz.
    Si nous étions guitaristes, vous seriez Tommy Iommi ou Mick Ronson, et moi Tommy Emmanuel ou Bireli Lagrene.
    Si nous étions batteurs, vous seriez John Bonham et moi Elvin Jones. (Les initiés comprendront.)
    Etc. etc.

    Nous sommes incompatibles. Et je sais bien que nos incessantes polémiques ennuient les lecteurs de ce blog. Donc, clap de fin.

    Avant de vous quitter (vous, pas le blog), et puisqu’il y a des choses que vous ne comprendrez jamais par vous-même, je vais à la fin des fins répondre à votre question absurde.
    Même dans votre « logique », ce n’est pas le nombre de Français qui fait que vous êtes – ou pas – récipiendaire d’un degré x ou y de francité. C’est le type de France que vous choisissez.
    Car de même qu’il n’y a pas LES Français mais DES Français, dans mon esprit il n’y a pas la France, mais DES France(s).
    La France de Barrès, de la Saint-Barthelemy ou de la villa Susini, je n’ai aucun désir d’y être intronisé. Mon degré de francité de cette France-là, il peut être de zéro ou inférieur à zéro, je n’en ai rien à cirer.
    La France dont je me réclame, celle où il me plairait que mon degré de francité (je répète, dans votre « logique ») soit le plus élevé possible et reconnu comme tel par ses membres, c’est celle de Montesquieu, de Georges Guingoin et de René Char.
    Votre question était absurde car elle négligeait cet aspect de la problématique (oui, oui, problématique). Je vous ai fait néanmoins l’honneur d’y répondre aussi raisonnablement que le sujet le permettait.
    Ce post, qui est le dernier où je m’adresse explicitement à vous, n’appelle selon moi aucune réponse. Si vous y répondez, je ne répondrai pas à votre réponse.

    • Voilà bien des bonnes résolutions ridicules ! Déjà, parce que comme toutes les résolutions définitives elles sont immanquablement appelées à être transgressées rapidement. Pour rappel, vous n’aviez pas tenu trois semaines quand vous vous appeliez Painter (« pas de discussion possible entre nous ») ! Ensuite et surtout, parce qu’elles révèlent une conception de l’échange à l’opposé de celle que vous professez lourdement. Il n’y a que les drogués qui prennent des résolutions systématiques, des gens qui ne peuvent s’empêcher de succomber à ce qu’il faut bien appeler des envies humaines de polémique… tout l’inverse des purs esprits tenant salon pour la beauté belle de la conversation conversante qui interviendraient, selon leur bon plaisir, dès que la connaissance pourrait être propagée et étendue. Ah ! pour être des veaux nous n’en sommes pas moins hommes, mon Josip…

    • Si l’on veut être sûr de toujours gagner… il ne faut pas jou(t)er !

    • JG, je confirme: c’est ennuyeux. Et surtout inutile. Il y des cas où la pédagogie est vaine.

      • PARLER À UN CON, C’EST UN PEU COMME SE MASTURBER AVEC UNE RÂPE À FROMAGE : BEAUCOUP DE SOUFFRANCE POUR PEU DE RÉSULTAT.

        Desproges

    • Quant à votre (courte) réponse sur les degrés de francité… vous confirmez ce qui était pressenti. En définissant d’une part les Frances – défense de rire ! – avant les Français, d’autres part les Frances et les francités comme des essences, vous construisez un système dans lequel un individu peut très bien être français (dans l’essence qu’on voudra) sans être reconnu comme tel par le moindre petit Français (dans l’essence qu’on voudra). Le cas ne sera peut-être pas fréquent empiriquement mais il est intellectuellement possible sans contradiction aucune. C’est la magie (et à mon avis la faiblesse) des métaphysiques religieuses.

      Après, je ne suis pas sottement athée comme vous : tant que vous assumez… Et je n’ai pas le moindre doute là-dessus, puisque vous assumiez fort bien mieux connaître qu’eux-mêmes l’intérêt des prolos votant FN (alors même que vous n’aviez jamais discuté avec eux). L’étape d’après ce sera entrer officiellement en religion. Mais là… j’ai comme l’impression que ça risque de poser problématique !

    • La France de la St Barthélémy, vous y êtes, nous y sommes: cela s’appelle le Bataclan.

  49. langue hongroise, suite;aperçu:
    ( Evidemment qu’on peut décomposer en ses éléments un mot d’une langue agglutinante)

    Szeretlek est bien un mot, mais construit : sa forme est celle des verbes marquant les deux arguments JE-TE, en marge de l’opposition qui structure la conjugaison du présent en hongrois. Il n’appartient a priori à aucune des deux grandes conjugaisons identifiables dans cette langue : la conjugaison objective (définie) et la conjugaison subjective (indéfinie), toutes les deux compatibles avec la base verbale szeret- :

    (a) Conjugaison subjective
    szeret-ek
    aimer-je

    (b) Conjugaison objective
    szeret-em
    aimer-mon (possessif du sujet)

    La conjugaison objective s’emploie en présence d’un complément d’objet déterminé, identifié indépendamment de son intégration au régime du verbe ; c’est cette conjugaison qui s’emploie avec les pronoms anaphoriques exprimés : Őt szeretem ‘C’est lui/elle que j’aime’. La conjugaison subjective requiert un complément indéterminé ; cela inclut les pronoms non anaphoriques – 1ère et 2ème personne : Téged szeret ‘C’est toi qu’il/elle aime.’ (le sujet ne doit pas être de 1ère personne).

    Par sa forme synthétique, la forme contemporaine szeretlek prise en exemple par Barthes s’oppose à la forme classique, désormais désuète et associée à la littérature du XIXe siècle : le pendant du pronom français de 2ème pers. était le complément déterminé önt de nature nominale (en fait un anaphorique, calquant le modèle du Sie de politesse allemand), par conséquent le verbe était à la conjugaison objective :
    Szeret-em önt.
    lit. aimer-monConj. obj. vousAccusatif.
    ‘Je vous aime’

    https://journal.hass.tsukuba.ac.jp/interfaculty/article/download/94/178?inline=1

  50. N’oublions pas que Barthes est un descendant de petits paysans aveyronnais et qu’il sait vendre ses salades.

    Quand il a appris qu’allait être publié le « Désordre amoureux » de Bruckner et Finkielkraut, il s’est démerdé pour que l’éditeur en retarde la sortie, afin qu’ombre ne soit pas faite à son magistral  » Fragments… »

    Nadaud, qui prit le risque de le publier lorsque il était obscur, eut un peu d’amertume lorsque Barthes ne lui donna pas sa « Leçon au Collège de France » -succès assuré.

    Mais chez les paysans aveyronnais ,on ne pratique pas la gratitude, on s’intéresse d’abord aux sous.

    • Barthes était descendant de paysans, n’avait qu’une licence mais ne se serait pas autorisé pour autant vos coups de canifs dans le verbe comme lu plus haut « préparer à manger », parce que Barthes savait que ce sont les zanimal qui mangent ; les humains, eux, déjeunent ou dînent, ils se préparent des repas mais ne font pas à manger, ne vont pas au coiffeur mais au bordel ou accessoirement emmènent la vache au taureau. Barthes à votre différence ne répugnait de déjeuner sur une nappe à carreaux parce qu’il n’envisageait pas que son rang social puisse être associé à un accessoire, il laissait ce comportement au parv’ …

      Tu sais où tu te la cares ton agrèg ?

  51. Dugong 12 juin 2023 At 12h12
    rue Thubaneau, rue des bobinards et des tapineuses-batteuses.

    Qu’est-ce qu’une créature, Rue Thubaneau ?

  52. Josip, êtes-vous vraiment capable de rester écrire sur ce blog sans entrer en contact avec un type qui va immanquablement vous titiller ? Vraiment ? Voyons, vous n’avez pas l’esprit assez youpin pour cela ! Vous aimez converser, vous aimez la joute, vous allez vers l’autre soit pour le convaincre, soit, sur les bords et au-delà de la formule, pour être convaincu. Rien à voir avec un cyrano. Regardez, depuis le jour où j’ai dévoilé son attitude religieuse et irrationnelle à l’endroit du druide-de-Marseille-contredit-par-la-science, jour où il avait fini par un lamentable « vous êtes Olivier Véran ? vous êtes un macroniste », il feint de m’ignorer… alors qu’il me lit toujours ! alors qu’il ne perd jamais l’occasion de me lancer une petite pique (mais à la dérobée hein – j’ose à peine dire « en juif » – toujours dans une discussion avec un tiers) ! bref alors qu’il est encore vexé comme un pou, comme s’il me vouait une inimitié profonde depuis le jour où j’ai osé blasphémer le Dieu Raoult ! Je ne crois pas que vous ayez cet esprit de parti. Et vous n’avez pas non plus son arrogance ! Cyrano peut se permettre de ne pas répondre parce qu’il a sa transcendance pour lui et, à la limite, sa secte (quoiqu’elle ait furieusement tendance depuis le covid à se réduire à lui-même !). Il ne cherche nullement à être convaincu ou bien, par la parole, à convaincre. C’est un fanatique en puissance : métaphysique religieuse et volonté de convaincre par les armes (« 1793 »). Vous, c’est différent. Si je vous ai bien compris, vous appelez à une révolution qui ne fasse pas couler le sang. Vous avez conscience de vos fragilités : vous avez absolument tenu à me prouver que vous étiez bien français, cela vous cuisait qu’on puisse penser l’inverse. Un talmudique n’en a rien à foutre : par définition il a sa transcendance pour lui. Vous avez aussi un certain sens du ridicule : vous ne répondez pas aux questions qui vous dérangent, vous ne faites (normalement) pas une réponse à côté de la plaque avant de vous enfermer dans le silence. Josip, vous êtes un curé, pas un rabbin, bon sang !

    Et c’est bien ce qui vous rend attachant dans notre morale chrétienne. Si vous avez besoin de temps, je vous l’accorde bien volontiers. Si vous voulez que j’arrête de vous provoquer pendant un certain temps, que je ne fasse plus référence au passé dans la mesure où vous ne le feriez plus non plus, je m’exécute si vous m’y invitez. Mais restez donc avant de succomber à la tentation ! Le plaisir nous rattrape toujours… et l’ascèse ne se décrète pas par résolution. Elle se vit par tempérament.

  53. abcmaths 12 juin 2023 At 17h11
    « …cours de sensibilisation au harcèlement, notamment sur les réseaux sociaux… »

    On croit rêver quand on lit cela.
    ——————————————————————————————————
    Il me semble aussi que va être créée la fonction de « référent-harcèlement », confiée (sauf erreur) à des professeurs qui seront rémunérés pour cela.

    Que devra faire le référent ?
    Susciter les confidences ?
    Pirater les réseaux sociaux, surveiller les conversations des élèves de l’établissement (pas seulement ceux de ses classes) ?
    Quand un élève harcelé se suicidera,on tiendra le « référent » pour responsable.

  54. Je me doute que ça ne va pas influer tout de suite sur le cours du brut, mais j’ai bien dit que je ne me laisserais plus entraîner dans des polémiques sans issue avec le PNP du blog, et qu’il soit bien clair que je n’ai jamais dit que je ne m’y exprimerais plus.

    • Moi-même, hier à 17h20 :
      « Avant de vous quitter (vous, pas le blog) »

      • Vous-même, hier à 17h20, dans le même message :

        « Ce post est le dernier où je m’adresse explicitement à vous »

        Étape 1 : parler de moi.
        Étape 2 : s’adresser à moi, implicitement, en vous répondant à vous même (joli petit doigt !).
        Étape 3 : s’adresser à moi explicitement.

        L’étape 1 a pris 4 heures, l’étape 2 une demi-journée, l’étape 3…

  55. abcmaths 12 juin 2023 At 17h11
    La maltraitance de nos enfants a atteint des niveaux très inquiétants.
    —————————————————————————————————-
    Affiches collées par le gouvernement sur les abris-bus;tout enfant sachant lire peut en prendre connaissance:

    https://pbs.twimg.com/media/FyLUa0WWwAE6qh8?format=jpg&name=small

    Les mamans-louves s’en émeuvent.

    • Qu’on le ligote sur une chaise longue jusqu’à résipiscence.

      Et sans boire, hein !

    • « La présidente d’Espoir de vivre milite depuis pour que des campagnes de sensibilisation de santé publique soient menées auprès des jeunes actifs. Elle souhaiterait également que les pasteurs encouragent davantage les futurs époux à réaliser des tests avant de s’unir. »

      Les « pasteurs » sont là pour interdire aux moutonsss de procréer.

      Pasteurisez moi toutes ces brutes !

  56. WTH 12 juin 2023 At 19h38
    😊 ne reste plus à Lormier que de nous en présenter les plus beaux modèles…

    Eh bien non:pour Lormier la chaise-longue est, dans son principe même, inconfortable; Lormier ne s’assoit dans une chaise-longue que si vraiment il n’y a pas d’autre possibilité;c’est une expérience toujours désagréable…

  57. Version avec sous-titres français de l’exposé du Docteur Kory…les querelles à propos de l’IHU, c’est vraiment de la gnognotte.

    https://twitter.com/i/status/1667697311265292292

    Il vous explique très bien comment l’industrie pharmaceutiuqe s’entend avec les institutions sanitaires pour imposer des produits toxiques et chers.

  58. . Merci à JPB (20h09) : découverte de (c’est un début)… Intercripol !
    . à Lormier pour la « communication au Parlement européen » (comme dit l’autre, tout sauf un parlement) ; aucune mention dans les mainstream ; mais ça aidera (peut-être) à pousser dehors, un peu plus vite, la von der ;
    (remarque : très correct en anglais les intervenants français ! dont Louis Fouché),
    . et à cyrano – Tabibian, entre autre, sur TV Lib (un mercredi sur deux), Bistro Lib – + ou – intéressant selon l’invité, bien sûr ; en tout cas, très rarement déçue par « Politique Eco » ; celui du 12/06 : invité Ch. Gave ; un financier intelligent et cultivé, de la sorte, c’est très rare….

    • (j’ai oublié de signaler, qu’aux environs de la 47e minute, Gave cite « Brighelli » !)

  59. (Parenthèse : mon avant-dernière épouse avait fait graver ces mots…

    Je ne sais que penser de telles révélations impudiques de la part de JP. Que leur écriture obéisse à une nécessité intérieure, cela parait évident ; mais pourquoi a-t-il cru bon pour nous en faire part ? Encore un billet destiné à nous faire perdre notre temps.
    Next !

  60. Dire : Je VOUS aime, à quelqu’un, jamais on ne l’eût inventé ; ce n’est là que réciter une leçon, jouer un rôle, commencer à débiter, à sentir et à faire sentir tout ce qu’il y a d’appris dans l’amour.
    Paul Valéry

    NB Et : »je T’aime »?

    • « Les mots d’amour, quand on quitte le vous, n’ont plus rien dans la tête… » (Catherine Le Forestier)

  61. Dugong 13 juin 2023 At 9h34
    Qu’on le ligote sur une chaise longue jusqu’à résipiscence.

    Tout un récit en puissance.

  62. Ah le Bois de la Chaise (à Noirmoutier) !

    Ah le CHoix de la Baise (à Noirmoutier)!

  63. Pour faire aimer le thème latin aux collégiens et lycéens;appeler ça un jeu, un jeu-thème.

  64. Cet homme a-t-il aimé quelqu’un ?

    « Dire : je vous aime à quelqu’un, jamais on ne l’eût inventé ; ce n’est là que réciter une leçon, jouer un rôle, commencer à débiter, à sentir et faire sentir tout ce qu’il y a d’appris dans l’amour.
    Cette parole, dont la mémoire fait les frais, transforme sur-le-champ la situation des esprits, ouvre une perspective de prodiges et de vicissitudes où la conscience se perd. L’instant se fait énorme, la sensation d’un seuil redoutable s’impose. On croit avoir prononcé devant l’Univers des mots magiques, et ils le sont en vérité, précisément parce qu’ils sont appris comme une formule dont les livres et le théâtre nous ont instruits. À ces mots s’illuminent les fresques traditionnelles de l’amour. On fait son entrée sur je ne sais quelle scène mentale de l’Opéra où l’on se voit puissant et tendre, ne disant rien que de chantant. On est anxieux, magnifique, puéril et ridicule. Dans tous les ombres du beau décor se distinguent vaguement toutes les richesses de la circonstance, les mystères de la génération, les enfers de la jalousie, tous les malheurs classiques des amants, et une foule de monstres sociaux, juridiques, pécuniaires, religieux, gynécologiques, terriblement conséquents avec eux-mêmes, et d’ailleurs fort bien liés entre eux. »

    Paul Valery

    • AU moins deux personnes, Catherine Pozzi et Jeanne Loviton — il en est même mort en ce qui concerne cette dernière.
      Tout dépend de la date du texte.

      • Y a-t-il eu des moments où il cessait d’intellectualiser ?
        On ne peut pas aimer si on n’accepte pas le « c’est ainsi ».

  65. WTH 13 juin 2023 At 1h16
    « … aucune mention dans les mainstream…. »

    Les journalistes « mainstream », quoi qu’ils pensent, sont soumis à des pressions énormes:s’ils semettaient àparler effets indésirables de façon sérieuse, ils seraient virés illico.

    Pascal Praud me semble être un homme à peu près honnête (il invite souvent le Maestro);quand il dit « les effets indésirables sont infinitésimaux, mais ils existent », le pense-t-il vraiment ?
    Est-il au courant ? Se renseigne-t-il ? Ou bien a-t-il élu domicile dans le pot de chambre franco-français ? Se censure-t-il , s’il est au courant ?

    NB Estimation du nombre de myocardites post-Pfizer/Moderna chez les 15/30 ans: un cas sur 3000.

  66. Translitération cocasse:

    Les mots russes correspondant à ‘je vous aime’ (en russe: »ja ljublyu vas ») se transforment en « a yellow-blue vase » (vase bleu-jaune) dans le roman Ada or ardor de Nabokov.

  67. Dugong 13 juin 2023 At 10h56
    en tout cas, c’est souvent très mièvre

    Et alors ?

    citation à vérifier:

    « J’aime qu’on y fasse un peu l’enfant. »

    Montaigne.

      • Oui c’est ça,en buvant des cafés-calva…

        NB C’était déjà très difficile,avant l’invasion de l’Ukraine, de se procurer des cornichons Malossol produits en Russie…mais alors maintenant, c’est impossible.
        Fillon devrait faire de l’import-export:rillettes de la Sarthe/ cornichons Malossol.

        NB En France, la maison Marc propose des « malossols », elle cultive elle-même ses cornichons, sans pesticides etc. et les cuisine…ce n’est pas mauvais mais ça n’a rien à voir avec le malossol russe; c’est beaucoup, beaucoup plus aigre; à jeun, c’est immangeable.
        Malo=peu sol= sel; la préparation se fait dans une saumure légère, pauvre en sel; il y a fermentation lactique.

        https://www.maisonmarc.fr/

        NB Le « frigging » se pratique traditionnellement avec du gingembre;il serait intéressant de savoir si quelqu’un a déjà essayé avec un cornichon.

        • « Oui c’est ça,en buvant des cafés-calva »

          Vous pouvez laisser tomber le café et vous concentrer sur le jus de pomme…

        • Lormier ne serait-ce pas plutôt « figging » de finger…Il faut en effet tailler le rhizome de gingembre en quelques chose de vaguement tronc-conique pour l’introduire dans le rectum…Ici nos gigembres sont si magnifiquement contournés et si petits que cela semble impossible…Après chez Tang à Paris les rhizomes y sont de taille à y sculpter un olisbos défonciatoire…
          PS: je confirme ma copine angliciste prétentieuse dit bien fingging…elle n’a jamais voulu essayer, la timide!

  68. Retour sur le « double-entendre », la dévoration et la linguistique qui s’occupe de la langue orale authentique, avec le délicieux…
    « J’ai mes beaux-parents à manger ce soir »

    A l’époque de Giscard président, ce dernier, pour faire semblant de s’intéresser au peuple, s’invitait à manger dans des familles de « Français moyens ».
    Si aujourd »hui Macron faisait de même, toute honorable maîtresse de maison qui oserait dire « J’ai Macron à manger ce soir » se verrait illico presto plaquée au sol par le GIGN et menottée par le service de protection rapprochée l’Elysée.

    Les gardes du corps des présidents sont assez peu sensibles à la problématique du verbe avoir « opérateur de localisation ».

  69. WTH 13 juin 2023 At 15h17
    Le pickle qui s’avale avant le verre de vodka…

    rod in pickle==chien de ma chienne

    • (pickle : après et non pas… avant la vodka !
      je ne connaissais pas l’expression rod in pickle)

  70. C’est pourtant simple:un fonctionnaire ne signe pas de contrat avec l’Etat-employeur.

    La seule réponse possible à la proposition de « pacte » était:Monsieur le Ministre, veuillez retirer cette proposition.

  71. C’est pourtant simple:une injection ne peut se faire sans le consentement libre et éclairé du patient.

    S’il y a contrainte, il n’y a pas consentement libre;si on cache les effets indésirables, il n’y a pas consentement éclairé.

  72. Cormac Mc Carthy est mort.
    La route, No country for old man et Méridien de sang. Méridien de sang: la véritable naissance des Etats-Unis. Un choc littéraire comparable au Voyage de Céline pour moi.

    • Une suggestion: gingembre fermenté:
      (Je me demande si cette méthode est efficace)

      Ferment the ginger
      Enjoy the burn but want something a little stronger? You can increase the potency of ginger by fermenting it – which sounds like a complex process, but is actually dead simple. Just put your whole ginger root in a plastic food bag, press out most of the air, seal it and stick it in the fridge.

      You can leave it there for quite a long time. Three days will be enough to have some effect, but you can leave it for up to two weeks to increase the strength even further.

      When you come to unwrap it the root might have gotten a little gross. Mold spots and black patches on the skin are totally normal – you’ll remove them when you peel the root anyway. If it’s gone manky all the way through, though, bin it and try again.

      Use this fermented ginger like you would a fresh root. You should notice that it is significantly more effective. And (if you want to save some for the kitchen) tastier too.

      https://www.lascivity.co.uk/complete-guide-to-figging/

  73. Un lointain lecteur 13 juin 2023 At 22h34
    PS: je confirme ma copine angliciste prétentieuse dit bien figging…elle n’a jamais voulu essayer, la timide!
    ——————————————————————————————————-
    préparation en cuisine:
    Elle utilise un couteau, plutôt pour sculpter que pour éplucher.

    https://www.youtube.com/watch?v=4bBlB_dksHk

  74. https://www.humanite.fr/politique/bernard-cazeneuve/avec-la-convention-bernard-cazeneuve-voit-un-boulevard-pour-2027-798484

    Être Cazeneuve, avoir été Premier Ministre de Hollande, avoir fait ce qu’il a fait et plus encore n’avoir pas fait ce qu’il y avait à faire, pour aujourd’hui créer un mouvement politique appelé « La Convention », c’est vraiment n’avoir honte de rien.

    La Convention 1792-1795, c’est selon moi la seule période de l’Histoire de France – avec la Commune de Paris mais de façon très différente – où notre pays s’est engagé concrètement dans un processus authentiquement révolutionnaire (en quelque sorte un essai de changement de paradigme ET de bouversement de syntagmes ET de renouvellement du lexique).
    Et voilà Cazeneuve qui se pointe le bec enfariné et qui prend le populo pour des demeurés qui ne sauront pas faire la différence avec Robespierre….!

    cyrano58 va certainement entamer une action en justice pour usurpation d’identité, publicité mensongère et association de malfaiteurs.
    A moins qu’il ne décide de créer un contre-mouvement qui aurait évidemment pour nom « 1793, vite ! »

    • Cazeneuve est révolutionnaire comme je suis curé/imam/rabbin.
      En 1793, la Convention lui aurait réservé le sort promis aux aristocrates émigrés.
      Le gars a bossé pour Hollande le pseudo ennemi de la finance, ce qui suffit à le dicréditer à tout jamais.
      Entièrement d’accord sur la Convention et la Commune, les seules fois (avec le Front Populaire) où une gauche authentique a été au pouvoir.
      Les cons vendus ne seront jamais la Convention, tout comme le comité de salauds publics ne sera jamais le Comité de Salut Public.

      • Même Les sujets de philo au bac sont corrompus:
        Sujet n° 2 :
        Vouloir la paix, pour pouvoir la justice ?
        Oui…
        (moyenne mais facile pour Lormier)

    • Quand j’ai écrit « bouversement de syntagmes », je n’ai pas seulement fait une faute de frappe, j’ai aussi manqué de clarté.
      L’expression à la mode, c’est « changement de paradigme ». C’est une expression qui définit assez correctement le processus réformateur voulu par les mouvements réformistes.
      Un processus révolutionnaire, c’est tout autre chose. Ça n’est pas seulement un changement de paradigme, c’est avant tout un changement de syntaxe (qui bouleverse l’ordre d’apparition prioritaire des syntagmes) et une mise à bas de l’ordre économique, politique et social existant.
      Voilà ce que je voulais dire.

      @cyrano58
      Je pense donc, contrairement à vous, que le Front Populaire a été un changement de paradigme – dont la France avait grand besoin – mais en aucun cas un changement de syntaxe.
      Quand ont été instaurés les congés payés, le patronat glapissait « Nos entreprises ne s’en relèveront jamais ! C’est la ruine pour le pays ! ».
      Eh bien les entreprises ont parfaitement encaissé le coup, n’ont pas connu la ruine, et les rapports sociaux sont restés peu ou prou ce qu’ils étaient. Le Front Populaire n’a pas instauré la dictature du prolétariat. Il s’agissait d’un mouvement réformiste de grande ampleur, aux immenses mérites quant à son impact sur la vie quotidienne des travailleurs, des non-nantis, de ceux qui faisaient la richesse du pays en se donnant plus de peine que la seule peine de naître. Mais ça n’était pas un mouvement révolutionnaire au sens où je l’entends. Il n’y a pas eu bouleversement de la syntaxe.

      • Paradigme, syntaxe, les prolos s’en foutaient et ils continuent à s’en foutre. Ils veulent juste remplir le frigo et élever leurs enfants dans un minimum de décence matérielle.

        • Certes. Mais ils sont aussi une foule sentimentale, avec soif d’idéal, attirés par les étoiles, les voiles.

          • La foule est sentimentale jusqu’au moment où elle sort les fourches et les piques parce que l’aristocratie dégénérée abuse.
            C’est pour bientôt.
            Moi je suis un campagnard. J’ai tout ce qu’il faut dans ma cabane au fond du jardin.

          • Il n’y a pas lerche de gens capables de manier une faux (sans la planter)? Faut avoir appris jeune…

        • « C’est pour bientôt »

          La situation est clairement prérévolutionnaire !

  75. Le Front populaire, cette vraie gauche*, avec son ministre de l’EN Jean Zay, l’ancêtre de Meirieu ? Allons bon !

    • Le FP est l’une des plus fausses gloires de toute l’histoire de France ! Un gouvernement de tièdes dont Cazeneuve et le GOF sont les légitimes héritiers. On lui crédite toujours les mêmes choses (congés payés et RTT), dont il est à peine responsable tant les grèves ont été déterminantes et dans la mesure où le phénomène est européen (la France ayant d’ailleurs « du retard »), et on ne lui compte jamais ses casseroles (essayer de plonger dans l’internationalisme petit-bourgeois avec l’Espagne… tout en permettant à l’Allemagne de se réarmer, instituer le Meirieu de l’époque comme ministre de l’EN, traquer les opposants à la colonisation, etc., etc.). À la poubelle de l’Histoire !

  76. Le Front Populaire a le mérite de ses admirateurs : des radicaux et des socialistes mollassons… Une alliance aussi baroque que bourgeoise !

  77. Que j’aime quand des bourgeois qui n’ont jamais vu un prolo de leur vie se paluchent sur les « non-nantis »… Qu’on leur donne de la brioche !

    • « tout en permettant à l’Allemagne de se ré-armer » : et comment !
      Daladier, défenseur de la politique « d’apaisement », caniche de N. Chamberlain ;
      épouvantable la façon dont la France a accepté de se coucher…
      Abasourdie par la lecture de « l’Aigle et le léopard » – les liaisons dangereuses entre l’Angleterre et le IIIe Reich » (Eric Branca) ;
      je ne mesurais pas la puissance de ce mouvement d’« apaisement », appuyé par la majorité de l’aristocratie anglaise, *
      de même que la fascination d’Hitler pour l’Angleterre (le « même sang ») : à l’Empire britannique, le leadership sur les mers, à l’Allemagne, la domination du continent ;
      l’été 1938, Goebbels note dans son journal « le Führer ne veut pas détruire l’Empire » (p. 301).
      Heureusement, il y eut le vieux « Lion »…

      * caricaturée par Edouard VIII, fervent nazi… – ne pas oublier que les Windsor furent des Saxe-Cobourg et Gotha – Edouard et sa catin américaine, Wallis.
      Peut-on oser quelque similitude avec le pauvre niais Harry, pas tant par le fait qu’il se déguisa en SS, le temps d’une soirée, mais par son mariage avec… la catin américaine, Meghan ?!

    • WTH, il y a eu bien plus inquiétant que les partisans de la politique d’ « apaisement ». Je suppose que dans vos lectures vous avez croisé les noms d’Oswald Mosley et de Unity Mitford…

  78. https://youtu.be/bFTvZl8G9Z4

    @WTH
    Je voulais depuis longtemps vous signaler cette vidéo ci-dessus. Voilà qui est fait.
    Je crois me souvenir que vous avez dit un jour avoir vu le trio Hendrix Experience à Wight. Le batteur Mitch Mitchell était un « héritier » de Elvin Jones (Hendrix l’appelait « my Elvin Jones ») et s’efforçait – avec succès – d’adapter au rock ce que Jones faisait avec Coltrane. Mitch Mitchell n’était pas, comme beaucoup le disent, le batteur de Hendrix. Seuls les vrais savent que Hendrix était le guitariste assez doué (sic) du trio de Mitch Mitchell.
    Dans cette vidéo il est question de John Bonham et d’une potentielle filiation avec Jones. Je conteste avec force. Bonham est le résultat des amours coupables d’une moissonneuse-batteuse et d’un mammouth épileptique.
    J’ai eu le grand privilège d’assister un jour à une master-class d’Elvin Jones, à la fin des années 1990. A la fin de sa démonstration-conférence, il a donné ce conseil aux jeunes batteurs : « Ne cherchez pas à jouer fort. Travaillez les balais ». Mitch Mitchell utilisait parfois, même avec Hendrix, les « brushes ». Bonham, jamais !

    • Merci… J’ai menti ! c’est très, très rare, mais ça peut m’arriver ! J’étais un brin trop jeune pour l’île de Wight.
      Mea culpa !
      Je rêvais de voir Hendrix…
      Par contre, j’ai bien vu et écouté Al di Meola et Paco de Lucia (dont a parlé récemment JPB), et Elvin Jones (festival de jazz, Paris) et combien de ces génies au piano, contrebasse, saxo, etc…

      • WTH, ne vous auto-flagellez pas trop vite…il se peut que ma mémoire défaille ou déraille.
        Nobody’s perfect…

      • Al di Meola (dit la malléole) : t’as vu comme je joue vite ! J’en peux plus d’être aussi bon !

        • Cette obsession de la vitesse, du « shredding », fait un mal fou à la guitare.
          Je trouve qu’il y a plus de beauté et de feeling dans deux notes de BB King ou d’Eric Gales que dans les milliards de note/minute de Steve Vai ou Eddie Van Halen.

          • Dugong
            14 juin 2023 At 17h45
            Avec un morceau de gingembre dans le fion, iraient-ils moins vite ?

            Une influence de l’occlusion anale sur l’agilité de la main gauche, combinée à des propriétés ignorées du gingembre ?
            L’hypothèse me paraît hardie.
            PS : Dugong, connaissez-vous personnellement Christian Vander ?

          • Décidément ma mémoire me joue des tours pendables, il me semblait que vous aviez un temps côtoyé certains membres de cette formation incroyable. Je dois confondre.
            Je vous posais la question parce que lorsqu’on évoque les batteurs marquants, Vander (admirateur inconditionnel de Coltrane et d’Elvin Jones, ainsi que de Stravinsky !) se pose un peu là. Un des plus incroyables de sa génération, à mon avis.

  79. Vous ne confondez pas. Je ne sais plus qui avait écrit sur BdA que j’avais fait partie de Magma. Je n’ai jamais démenti et c’est devenu un jeu…

    • Putain, j’y croyais et j’ai retenu mes coups!
      Alors d’où viennent les baguettes retrouvées dans votre fondement et celui de votre époux?

  80. https://fr.yahoo.com/news/polemique-lyon-qu-est-ce-que-ecosexualite-162115750.html

    Idée de chronique pour JPB: l’écosexualité, ils sont encore verts nos verts!

    En gros c’est comme la zoophilie, sauf qu’au lieu d’enculer une chèvre, le bobo parisien bouffeur de tofu bio acheté dans une épicerie durable frotte sa bite contre des fougères (les plus libidineux cherchent des sensations extrêmes en s’accouplant avec des orties ou en s’enfilant des cactus).

    Sandrine Rousseau va d’ailleurs quitter son époux déconstruit pour se remarier avec Patrick Buisson.
    Ma grand-mère était écosexuelle: elle grimpait aux arbres et s’arrêtait aux noeuds.

  81. Dugong 14 juin 2023 At 17h45
    Avec un morceau de gingembre dans le fion, iraient-ils moins vite ?

    Pourquoi moins vite ?

    La pratique, aujourd’hui bannie, a commencé (?) avec les chevaux: l’irritation leur faisait relever la queue, ce qui leur donnait une allure plus alerte, plus jeune, plus noble.

    Mais je ne pense pas que cela les faisait courir.

    En ce qui concerne les meufs, l’irritaion croît progressivement, avant de retomber;avec ,évidement des variations individelles; il faut synchroniser au mieux avec les phases du coït.

    https://equisearch.com/articles/whats-involved-in-gingering-a-horses-tail-21030/

  82. Dugong 14 juin 2023 At 18h47

    Je n’ai jamais démenti…

    et même, vous avez confirmé,photos à l’appui.

  83. Un lointain lecteur 13 juin 2023 At 22h34

    ma copine angliciste prétentieuse … n’a jamais voulu essayer, la timide!
    ……………………………………………………………………………………………………………..
    Comme dit le Maestro, « la sodomie,ce n’est pas pour tout le monde ».

    Ca non plus.

  84. Josip Gavrilovic 14 juin 2023 At 17h03
    WTH, ne vous auto-flagellez pas trop vite…

    Est-ce que le « auto » est vraiment nécessaire.

    NB Dugong a inventé une race de chien autophage.

    • Oui, je pense nécessaire d’ajouter « auto ».
      Quand vous êtes entourés d’adversaires résolus et de bons amis tout prêts à vous flageller, et qui à la moindre occasion ne s’en privent pas, autant ne pas joindre votre propre flagellation à la leur, et le signifier clairement dans la langue.

      • Je vous entends…mais il me semble quand même que le « vous  » de « Ne vous flagellez pas » ne peut être que réflexif.

        « Les péquenots champenois passent leur temps à SE bouffer le nez. »

        Ici, je comprends « se » comme réciproque…je pourrais expliciter:

        « Les péquenots champenois passent leur temps à SE bouffer le nez entre eux. »

        Dugong pense que le chien samoyède se mange lui-même-ce qui, biologiquement parlant, me semble inconcevable.

    • Il me semble que dans « auto-flagellation » dans le contexte où je l’ai employé, « auto » joue le même rôle que dans « auto-critique » dans le contexte des procès staliniens.
      Staline faisait en sorte d’obtenir de ses opposants l’auto-critique qui justifiait leur condamnation.
      Eh bien vous (générique) n’avez pas à vous auto-flageller pour mâcher le travail de vos adversaires.

      • Vous biaisez.

        Auto-flagellation, d’accord…s’auto-flageller,moins d’accord.

  85. Vouloir la paix, pour pouvoir la justice

    Vouloir la pISSE, pour pouvoir l’ajustER ???

    ‘( En Champagne, paix se prononce pé)

  86. La créature, face à moi, se réveille, s’ébroue et choisit de replonger dans un sommeil sans rêves…

    0) Dans le TGC peu de sièges face à face; c’est plutôt le fesse à fesse.

    i) Jeune, on a besoin de davantage de sommeil

    ii) de la tendresse, dans cette vignette

    iii) une tentation cannibale, fugace, sans doute; affleurement d’autres souvenirs ferroviaires

    • J’étais prêt à faire un papier sur lui, genre interview, mais il n’a pas daigné répondre à mes questions, malgré mes relances.
      Alors on m’a communiqué des tweets de Chiche me concernant.
      Avec des amis dans son genre je n’ai pas besoin d’ennemis.

  87. Vu « Le Procès Goldman » de Cédric Kahn – une copie technique de studio fournie par un ami qui bosse dans une chaîne TV. Je me suis juré de ne plus le faire mais j’en parlerai peut-être ici plus longuement à sa sortie en salles en France à la rentrée. Bien qu’elle ne soit pas pénaliste, j’ai immédiatement envoyé une copie à Maman pour avoir son avis professionnel. Je peux d’ores et déjà dire qu’il est très réussi, bien plus que « Saint-Omer » d’Alice Diop notamment parce qu’il ne commet pas l’erreur de sortir de la salle d’audience ou plutôt de la Cour parce que certaines scènes se passent au dépôt. Il est dense, tendu et remarquablement interprété(et, toujours d’après Maman, assez juste sur sa représentation des avocats). Assez classique dans sa facture de film de procès avec son lot de rebondissements, de témoins qu’on retourne, d’envolées lyriques des avocats etc…même si celles-ci ne sont jamais glorifiées comme dans un film hollywoodien.
    Kiejman est réussi, il est montré tel qu’il est, i.e. comme un bourgeois de gauche, en prise avec un client beaucoup trop radical pour lui et imprévisible. Il semble donc que la gauche social-démocrate de l’époque, celle de Kiejman, n’avait pas complètement coupé les ponts avec la gauche radicale – il existait encore des liens entre elles, ce qui peut expliquer que l’une ait défendue l’autre, ce qui n’arriverait plus aujourd’hui.
    Le film est très juste aussi sur les rapports avocat-client, dixit Maman. Goldman est à la fois insupportable et convaincant, un peu minable(je fais référence à un moment précis du début à l’évocation de sa personnalité par la Cour) et digne, bref ambivalent et le film n’est pas fasciné par son personnage qui n’est aucunement romantique, ce qui me semble un bon point, mais il n’est pas contre lui non plus. Il fait droit à sa puissance, à son brio intellectuel mais aussi à sa fougue, à son imprévisibilité. Je pense qu’on peut dire sans forcer que le film adopte le point de vue de Kiejman qui est à la fois attaché à Goldman, qui reconnait son intelligence mais qui est aussi excédé par lui. Ce qui m’a plu c’est qu’on montre bien la ligne de partage entre eux: l’un veut jouer selon les règles tandis que l’autre prône une défense de rupture. Même si le film me semble plus proche de Kiejman, il n’infantilise ni ne méprise Goldman qui bien que souvent montré en train de crier, n’est pas filmé comme un hystérique non plus. Goldman marque souvent des points, malgré la tempérance de son avocat.
    Je sens bien aussi les intentions de Kahn, qui a le chic pour prendre des personnages radicaux et les regarder en social-démocrate(*). C’est fait avec suffisamment de subtilité et par ailleurs, ça crée une tension dans le film qui est intéressante, peut-être plus que si le film avait été en adéquation totale avec Goldman.

    Pas un chef d’œuvre mais un très bon film. Ça m’a donné envie de voir « Roberto Succo ».

    (*)Dans « La lutte pas très classe », David Snug écrit : “Pierre Goldman sans lutte des classes, c’est Jean-Jacques Goldman”.

  88. J’ai parcouru d’un œil torve les commentaires toujours aussi pontifiants du jour.
    On se demande bien ce que Dudu cherche à prouver en rôdant(en boucle..sic) encore dans ce blog. Je suis perplexe, je pense que naguère il a du avoir son moment de gloire dans sa vie de chat castré trop tôt: il a bouffé le canari qui vivotait dans sa cage puis il s’y est installé à sa place et enseigne « l’intelligence » à tout matou libre qui passe à portée de sa prison…

    • Un dugong n’a rien à prouver contrairement aux roquets recalés à sec aux entretiens d’embauche des inroques et de télérima (dans la gliture).

      Des sinécures qui ne soignent rien…

      Quant au réalisme de la représentation des relations clients-avocats vues par sa mère…

    • Il faudrait expliquer à lfdh que ce sont les créateurs qui font la culture, pas les critiques.
      Même Barthes avait fini par le comprendre.

  89. Un dugong n’a rien à prouver contrairement aux roquets recalés à sec aux entretiens d’embauche des inroques et de télérima (dans la gliture).

    Des sinécures qui ne soignent rien…

    Quant au réalisme de la représentation des relations clients-avocats vues par sa mère…

  90. Jean-Paul Brighelli 15 juin 2023 At 2h35
    Alors on m’a communiqué des tweets de Chiche me concernant.

    …………………………………………………………………………………………………………..
    i) Curieux: je regarde ce qu’il écrit;je n’ai jamais rien lu vous concernant.

    ii) Vous avez eu naguère une conversation télévisuelle avec lui (chez Bercoff, je crois). Il n’était pas d’accord avec vous sur le bacalauréat, examen terminal qu’il juge nécessaire et que ,selon lui, il faut restaurer.

    Mais à part ça…

  91. C’est pourtant simple:soit on est fonctionnaire,avec uns statut et des droits (notamment celui de s’exprimer), soit on est le valet du pouvoir, qui vous mute et vous suspend à sa guise.

    On peut ne pas être d’accord avec Franklin Nyamsi ou René Chiche, mais si on retient qu’ils sont fonctionnaires ,on doit réprouver les mesures discrétionnaires prises par le ministre à leur encontre.

  92. En réalité, le pouvoir macroniste veut en finir avec le statut de fonctionnaire;il s’appuie sur l’évolution antérieure (notamment l’abolition des décrets de 1950) mais il va beaucoup plus loin que ses prédécesseurs et innove.

    Là où le système public fonctionne bien (grands lycées, classes préparatoires) vous avez une Madame Mazeron, fin connaisseur du système car ancienne syndicaliste, qui vient tout casser en imposant l’incorporation des racailles …petite chose,me direz-vous mais quand même…
    L’idée de génie, c’est le pacte;je ne sais si Pap a trouvé tout seul ou si c’est Mc Kinsey qui a proposé ça (et si c’est le cas, l’idée vaut bien 500 000 euros.)

    C’est un coup mortel porté au statut de fonctionnaire et ça va marcher car:

    i) les syndicats n’ont pas demandé le retrait de cette réforme.
    ii) les professeurs, khons et veules , signent.

    • « L’idée de génie, c’est le pacte »

      Vieille idée qui, cette fois, risque de fonctionner. Entre « brouzouf à moaaaa ! » et « augmentation du point d’indice epsilonique (ta mère) pour tous », le Moloch a bétonné.

      • Les physiciens pactisent aussi !

        max.i.me
        @maxime84591685
        ·
        21h
        Mon chapeau à ChefOuiChef qui a réussi à vendre le pacte aux collègues: on passe de trois collègues à quasiment la moitié de la SdP – dont l’intégralité pour Physique-Chimie-SVT-Technologie.
        Punaise.
        On souleve toutes les incohérences, les blancs, rien n’y fait. Allez crever!
        https://twitter.com/maxime84591685/status/1668926449347174401

  93. « Juin 2023. Contrôle de l’obligation vaccinale contre la Covid-19 : trois mesures fixées par le ministre de la santé (Olivier VÉRAN) jugées illégales et annulées par le Conseil d’État. »

    http://analysecitoyenneindependante.blogspot.com/2023/06/juin-2023-controle-de-lobligation.html?m=0

    C’est pourtant simple: on ne peut contraindre à se faire injecter. C’est établi depuis Nuremberg.

    Le Conseil d’Etat examine des mesures prises par Véran en ce qui concerne les pharmaciens d’officine et critique certaines dispositions.

    Est-ce du pipi de chat ? Je ne suis pas juriste;le Conseil d’Etat, que je vouis comme un ramassis de faiseurs d’arguties myopes, attaque lles mesures Véran avec un micro-Opinel, alors qu’il faudrait y aller à la masse…mais petit effritement après petit effritement,petit gratouillis après petit gratouillis, il se pourrait qu’au fil du temps l’effondrement se produise.

  94. Ce que dit Lormier me paraît plus que vraisemblable. Les attaques contre les services publics sont incessantes depuis à peu près 40 ans (1986, première cohabitation, Balladur à Matignon).
    Remettre en cause le statut d’agent de l’Etat pour le modifier en profondeur (redéfinition du temps de travail exigible, par exemple) est une étape de plus.
    L’étape ultime sera la suppression définitive de ce qui attirait encore un peu les candidats, à savoir la sécurité de l’emploi.
    La remise en cause de la sécurité de l’emploi des agents de la fonction publique, nombreux sont ceux qui en rêvent et l’appellent de leurs vœux : par exemple, on pourrait virer beaucoup plus facilement les enseignants qui font mal leur travail, les fumistes, les profs chahutés qui n’enseignent rien…et on pourrait penser que ça serait une bonne chose.
    Mais l’exercice du pouvoir étant ce qu’il est, on sait très bien que la remise en cause de la sécurité de l’emploi des agents de l’Etat servirait aussi (et surtout ?) à écarter les opposants, les rebelles, les récalcitrants, les fortes têtes etc.
    Conserver au sein de la fonction publique les agents inefficaces est-il le moindre mal, comparé aux risques d’épuration déguisée ?
    Toute société civilisée a, me semble-t-il, le devoir d’assumer ses maillons faibles.

    •  » on pourrait virer beaucoup plus facilement les enseignants qui font mal leur travail… »

      i) et les remplacer par qui ?
      ii) d’ici peu,il n’y aura plus que des professeurs nuls,ne connaissant pas la discipline qu’ils seront censés enseigner.

      • Pas grave ! Y’front des ilots d’idiots qui s’occuperont à visionner des capsules.

    • « on sait très bien que la remise en cause de la sécurité de l’emploi des agents de l’Etat servirait aussi (et surtout ?) à écarter les opposants, les rebelles, les récalcitrants, les fortes têtes »

      Je rappelle quand même que dans une société un peu démocratique l’administration est à la disposition du gouvernement responsable (directement ou indirectement) devant le peuple souverain… L’État n’a pas à être une boîte noire contrôlée par les hauts fonctionnaires ou un phalanstère autogéré par ses agents responsables devant personne.

      Il n’y a que les sales gosses de la gauche bourgeoise, pas démocrates pour deux ronds, qui voudraient être payés à critiquer leur employeur !

  95. C’est pourtant simple:
    « …proposer un « pacte » à des fonctionnaires titulaires est un acte sans précédent dans l’histoire de nos institutions. Jusqu’à nouvel ordre, un fonctionnaire d’Etat est recruté et titularisé avec ce qu’on appelle un statut. Celui-ci comprend des droits et des devoirs, généraux et spécifiques. Chaque catégorie d’emploi comporte ainsi ses obligations de service, assorties d’une déontologie. Les tâches et projets qui peuvent se surajouter à ce service peuvent faire l’objet d’accords avec les administrations concernées ; mais de « pacte » créant des obligations nouvelles, avec la solennité qui s’attache à ce mot, il ne peut être question. Le présent « pacte », qui ne propose que de gagner plus, c’est-à-dire de vendre ses services, est un contrat qui ne dit pas son nom. Il fait du fonctionnaire le partenaire d’un marché. Ce qu’il sous-entend, c’est que le statut a perdu son caractère fondateur et que toute relation de travail peut être contractualisée. Nous avons, honteusement, changé de sphère. »

    Denis Kambouchner, professeur émérite de philosophie à la Sorbonne, spécialiste de Descartes

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/04/25/le-pacte-enseignant-un-contrat-qui-ne-dit-pas-son-nom_6170902_3232.html

    • Eh bien Denis Kambouchner a tout compris.
      Est-on certain que rien ne bouge sur le front syndical ?

    • Il y a déjà eu le Pacte Germano-Soviétique d’Hitler et Staline avant le pacte libéralo-financier de Macron et pap.

  96. « J’ai parcouru d’un œil torve… »

    Quand hervé écrit à la ligne, il place du « torve ». Ou de l’« ineffable ». Grand écrivain.

  97. « Les professeurs sont des peureux »

    Henri Dubief, Inspecteur général, en 1969

    Vesrion moderne:

    « Tu agites un billet de 50 balles et ils sont prêts à lécher du verre pilé sur lequel aurait chié un lépreux. »

  98. » on pourrait virer beaucoup plus facilement les enseignants qui font mal leur travail… »

    i) et les remplacer par qui ?

    Certains, qui ont exercé une profession normale, auparavant, comprennent vite:

    « Recrutée en tant que contractuelle, la nouvelle prof d’anglais plaque tout dès le premier jour.

    Une traductrice en reconversion professionnelle avait choisi de devenir professeur d’anglais. Mais la réalité du métier ne correspondait visiblement pas à l’image qu’elle s’en faisait… La quadragénaire a jeté l’éponge dès le premier jour pour protéger sa « santé mentale ». »

    https://www.francelive.fr/article/france-live/recrutee-en-tant-que-contractuelle-la-nouvelle-prof-d-anglais-plaque-tout-des-le-premier-jour-7810540/

    • Académie de Versailles, quartier populaire: bref, la prof d’anglais a été parachutée chez les racailles et les intégristes. Il n’y a pas que sa santé mentale qui était menacée.

  99. Y a-t-il des limites au devoir de loyauté des agents de la fonction publique ?
    Le préfet Jean Moulin a-t-il été déloyal en juin 1940 ?
    L’Etat en juin 1940 doit-il considérer le préfet Jean Moulin comme un traître ?

    • « Y a-t-il des limites au devoir de loyauté des agents de la fonction publique ? »

      En droit positif, deux conditions cumulatives : ordre MANIFESTEMENT illégal et menaçant GRAVEMENT un intérêt public. La jurisprudence est extrêmement stricte en la matière.

      « L’Etat en juin 1940 doit-il considérer le préfet Jean Moulin comme un traître ? »

      Évidemment. Quelle question… C’est toute la modernité de se gargariser d’être Antigone sans prendre de risque. On croit rêver !

      • Et, plus analytiquement, c’est un réflexe youpin d’affirmer que par nature la loi colle à la morale transcendante : les prêtres pédophiles n’existent pas car un pédophile n’est ipso facto pas prêtre… Pfff… Ne vous en déplaise, Josip, votre bien n’est objectif et universel que par votre manque d’humilité intellectuelle. En démocratie, qui est le régime de l’humilité, les curés et les gardiens de la loi n’ont pas à être dépositaires du pouvoir.

        Les youpins sont des sales gosses démophobes : nihil novi sub sole !

    • JG, un agent de la fonction publique n’a pas à être loyal à un gouvernement. Son unique loyauté est à l’égard des valeurs républicaines. Le régime de Vichy n’était pas républicain. Jean Moulin a donc été loyal tandis que l’immense majorité des magistrats (sauf Paul Didier) a trahi la République en prêtant serment de fidélité à Pétain le 2/9/1941. Cela nous en dit long sur l’état d’esprit de cette corporation.

      • L’exemple même de la youpinerie. Les « valeurs républicaines » sont analytiquement indiscernables. Les identifier matériellement revient à parler du sexe des anges. Se référer à elles permet de supporter la dissonance cognitive.

  100. Josip Gavrilovic 15 juin 2023 At 10h33
    Eh bien Denis Kambouchner a tout compris.
    ………………………………………………………………………………………………………..
    Cette fois-ci,oui; mais il avait défendu la réforme Blanquer de l’enseignement de la philosophie !
    ………………………………………………………………………………………………………………
    Est-on certain que rien ne bouge sur le front syndical ?
    ……………………………………………………………………………………………………………….
    C’est pourtant simple:un professeur n’a pas à signer de pacte avec le ministre.

    Donc, les syndicats n’avaient qu’une chose à faire:exiger le retrait du pacte.

    Au lieu de ça,ils acceptent le principe du pacte et demandent à leurs adhétrents de ne pas signer.
    Comme vous le savez, je suis complotiste…modéré.

    Quoique modéré,j’ai du mal à ne pas penser qu’il y a collusion entre les syndicats et le ministre.
    Vous savez, quand on voit l’évolution d’anciens syndicalistes comme Madame Mazeron…

  101. Josip Gavrilovic 15 juin 2023 At 10h50
    Y a-t-il des limites au devoir de loyauté des agents de la fonction publique ?

    Tout cela est codifié;si vous avez le courage de lire du laïus juridique…Je crois que les textes les plus récents datent de 1983.

    C’est pourtant simple:un professeur ne doit pas faire de politique en classe; mais si on lui interdit d’en faire à l’extérieur,il n’est plus citoyen.

    Par exemple, il n’a pas le droit de se présenter à des élections.

  102. En ce qui concerne Franklin Nyamsi, je ne sais pas comment Pap justifie la suspension.

    Pour ce qui est de René Chiche,il use d’un argument douteux:Chiche, sur Twitter, se présente comme « professeur agrégé de philosophie »;il indique sa fonction…

    S’il avait écrit « philosophe », l’argument ne tenait plus du tout;mais Chiche ne voulait pas écrire « philosophe »,par modestie.

    Selon lui « professeur agrégé de philosophie » fait partie de son identité.

    Aux pinailleurs de pinailler.

    • Non, et vous savez que vous mentez. Chiche dit régulièrement : « en tant que professeur de philosophie, je peux le dire… [+ balourdise plus ou moins conne] ». Preuve que les autoproclamés défenseurs de la République républicaine ne connaissent pas une jurisprudence constante…

  103. cyrano58 15 juin 2023 At 10h46
    Académie de Versailles, quartier populaire: bref, la prof d’anglais a été parachutée chez les racailles et les intégristes. Il n’y a pas que sa santé mentale qui était menacée.

    Elle ne parle pas de ça.

    • L’article n’en parle pas car ce n’est pas politiquemet correct. Demandez donc à notre hôte (vétéran des Tarterêts) comment ça se passe pour un prof en ZEP.

  104. Il ne faut pas avoir ouvert un manuel de droit administratif depuis 1945 pour affirmer que le pacte enseignant est une nouveauté ! Péquignot parlait déjà d’« idéologie contractuelle » de l’action publique dans les années 50. Et, formellement, le pacte enseignant reste un ensemble d’actes unilatéraux… Kambouchner est un idiot fini à la pisse.

  105. Je rappelle quand même que dans les années 1870 le Conseil d’État a subi une purge autrement plus monstrueuse que celle contre laquelle tonnent les couillons voulant protéger les fonctionnaires glandus, incompétents et contestataires… Et c’est ainsi qu’est née, administrativement, la IIIe République ! Moi ça ne me dérange pas trop parce que je tiens cette république pour l’une des plus frelatées qui soient au niveau administratif. Mais d’habitude les républicains défenseurs de la république républicaine l’idolâtrent…

    Au moins cyrano, dictateur en puissance, est cohérent : il affirme qu’il veut la purge, pour le triomphe de sa (!) youpinie, avec ou sans le peuple.

  106. « Jean-Paul Brighelli 15 juin 2023 At 2h35
    J’étais prêt à faire un papier sur lui, genre interview, mais il n’a pas daigné répondre à mes questions, malgré mes relances.
    Alors on m’a communiqué des tweets de Chiche me concernant.
    Avec des amis dans son genre je n’ai pas besoin d’ennemis. »

    Seriez-vous à ce point « très très content » de vous au point d’imaginer que votre immense charisme, votre érudition sans limite, a le pouvoir de rallier sans discuter le vulgus pecum à l’idée que vous vous faites de la réforme du bac ? Il n’y que micron et sa clique qui puissent être séduits.
    Et si nous ajoutons à votre horizon idéologique (qui se révèle être d’une tendance ultra libérale digne de Madelin), les réformes d’Affelnet entreprises par une très proche de votre entourage, vous n’avez pas fini de souffrir dans ce camp auquel vous prétendez appartenir.

  107. Dugong pense que le chien samoyède se mange lui-même-ce qui, biologiquement parlant, me semble inconcevable.

  108. Se pourrait-il que certains non-juristes, dans certaines circonstances, soient plus soucieux et respectueux de la signification du concept kantien d’ « impératif catégorique » que les juristes ?
    Question subsidiaire pour-rire-un-peu-mais-au-fond-pas-tant-que-ça: Berlusconi était-il un pur produit de la philosophie de Nietzsche ?

    • Berlusconi était un mégalo et un pervers sexuel bien connu à Milan: on le surnommait l’hubris cité.

    • Vous confondez approche positiviste et idéologie positiviste. On peut très bien savoir qu’un acte est illégal et le trouver juste. Pire, on peut même savoir un acte illégal, le trouver juste et… n’avoir aucun problème à être sanctionné pour celui-ci.

      C’est toute la force d’Antigone. Toute la beauté du mythe réside dans le fait qu’elle sait que son acte est illégal, qu’elle l’accomplit quand même et… qu’elle ne s’en prend pas tant à Créon qu’au destin tragique. Les youpins se nomment youpins par opposition aux Grecs !

    • Quand un type appelle à un 1793 avec ou sans le peuple, ce ne me semble pas excessif de l’appeler dictateur en puissance.

      Accessoirement, en ce qui me concerne, je n’ai aucun goût pour le sang qui coule. Je ne m’y résous qu’avec l’assentiment populaire.

      • « Je ne m’y résous qu’avec l’assentiment populaire »

        Faux cul merdeux ! « L’assentiment populaire », ça s’achète ou ça s’impose par la force

        • Ça c’est l’option boomer désabusé. Sans moi.

          Pour preuve, vous savez à quel point la réforme de votre candidat de 2017 me débecte. Pourtant j’aurais été scandalisé qu’elle fût censurée par le Conseil constitutionnel. Un Parlement (certes malmené) vaut mieux qu’un aréopage de docteurs de la loi se paluchant sur le sexe des anges constitutionnels.

          Je ne suis pas youpin, combien de fois faudra-t-il vous le répéter !

          • Même au second tour en 2017 ? Je croyais. Pardon. Vous aurez droit à un abattement de 30% pour votre TVA (taxe sur la valeur anti-mitterrandienne).

          • A partir de dorénavant, je hurle à l’univers que je n’ai jamais voté Toufriquet. Manquerait plus qu’on cherche à m’inquièter à l’Epuration !

          • Et vous avez pourtant défendu avec acharnement sa politique sanitaire! Avouez et abjurez votre foi macroniste Dugong! Il est encore temps de vous repentir (et de sauver vos cheveux)!
            Je peux vous y aider en vous fournissant un suppositoire de chloroquine que votre époux vous introduira. Sans les mains.
            Avec un peu de graisse d’oie, ça passera.

  109. Charles De Gaulle, Georges Boulanger… Analytiquement, il n’y a aucun moyen de les distinguer : ce sont deux types qui, au nom de leur propre conception du bien public, de leur vision de l’État et de la France, ont tenté un soulèvement manifestement illégal (plus encore dans le cas de De Gaulle que de Boulanger). La seule chose qui les distingue aux yeux de l’Histoire, c’est l’appréciation MORALE qu’on porte sur eux : Boulanger est un méchant factieux, de Gaulle est le légitime restaurateur de la France… à moins que ce ne soit l’inverse.

    Et là le monde se sépare en deux. D’un côté les youpins, qui sont des couilles molles intellectuelles qui ne peuvent assumer que De Gaulle et Boulanger ne se distinguent en rien « par nature » : ils essentialisent la morale pour, justement, créer une distinction par nature – jusque-là ce sont de simples curés –, ils prétendent ensuite que le droit positif reprend cette distinction – là on passe de la curaillonnerie à la youpinerie. Josip vient de nous en donner un merveilleux exemple avec son contre-antigonisme. De l’autre côté, les libéraux qui assument parfaitement que Boulanger et de Gaulle ne peuvent être distingués a priori et que le jugement qui sépare l’un de l’autre est strictement contingent et… réversible.

    Les youpins transforment leur manque de souplesse intellectuelle en des pulsions tyranniques, maquillées par une modestie langagière pour être acceptées. Les libéraux, eux, se font toujours cocufier par leur trop grande modestie intellectuelle et leur langage épinglant les cons.

  110. Pour cyrano, le mobile de l’action politique est dans les « valeurs républicaines »*. Or, évidemment, ça ne veut rien dire : la liberté, l’égalité, la fraternité, tout le monde est d’accord sur les mots mais personne ne s’accorde sur l’identité de la chose. Il n’y a strictement aucun critère de définition analytique : les définitions sont grossièrement tautologiques. Sans même parler des critères d’arbitrage entre ces différentes valeurs… Autant dire « bonheur, paix et petits oiseaux qui chantent » !

    Donc, comme tout cela veut dire autant que le sexe des anges… c’est cyrano qui fixe le sens de ces termes vides. Parfois il rejoint ses amis ordinaires dans la haine de l’islam. Quelques fois, comme lorsqu’il est touché par la grâce de la potion marseillaise, il se met à dire « les valeurs républicaines imposent que bla-bla-bla », là où son meilleur ami dans la haine de l’islam Raphaël Enthoven dira que les valeurs républicaines imposent rigoureusement l’inverse.

    En fixant de manière empiriquement insaisissable le mobile de l’action politique, on bâtit la matrice intellectuelle d’une dictature (celle-ci pouvant être plus ou moins odieuse selon les valeurs secondes). L’Inquisition et le nazisme relevaient du même modèle (quoiqu’évidemment je préfèrerais vivre dans la dictature cyranesque que sous l’Inquisition).

    *Je ferai d’ailleurs remarquer que ses collègues parlent d’habitude de « principes républicains ». Juridiquement et historiquement c’est mieux, analytiquement c’est tout aussi con.

    • Et vous avez raison! Moi dictateur, je ne vous sodomiserais pas.
      En revanche, le grand inquisiteur aime probablement les ados. Déformation professionnelle, déformateur professionnel.

  111. Pour le moment, Lormier n’a trouvé que ça:

    « Ce modèle pourrait peut-être rendre compte du fait, a priori surprenant pour notre mode de
    pensée façonné par des millénaires de logique, qu’il existe des langues où les emplois de ou, et sont pris en charge par une seule et même conjonction, la distinction ultérieure entre ou et et se faisant par adjonction d’adverbes du type : un seul, resp. tous deux. (Une langue samoyède,cf.
    R. Jacobson, Essais de Linguistique Générale, p. 82, Éditions de Minuit, Paris).

    http://gaogoa.free.fr/HTML/Textes/Les%20Mathematiques%20Modernes%20par%20R.THOM.pdf

    page 15

    Y aut’ chose ?

    Le grand Thom que les chiens samoyèdes sont autophages ?

    Ou bien c’est Dugong qui lui prête ce délire ?

  112. c’était la réponse de Lormier à:

    Dugong 15 juin 2023 At 12h43
    L’a pas lu René !

    Le grand Thom pensait-il que les chiens samoyèdes sont autophages ?

  113. cyrano58
    15 juin 2023 At 12h04
    JG, un agent de la fonction publique n’a pas à être loyal à un gouvernement. Son unique loyauté est à l’égard des valeurs républicaines. Le régime de Vichy n’était pas républicain. Jean Moulin a donc été loyal tandis que l’immense majorité des magistrats (sauf Paul Didier) a trahi la République en prêtant serment de fidélité à Pétain le 2/9/1941. Cela nous en dit long sur l’état d’esprit de cette corporation.

    Non seulement je souscris au contenu de ce post, mais j’y ajoute un arrière-plan idéologique et philosophique qui nous est fourni par le philosophe des Lumières par excellence (à mon avis), un certain Emmanuel Kant.
    Un concept central dans le système kantien est le concept d’ « impératif catégorique », loi morale dont toutes les maximes sont universelles et inconditionnelles. Quand à Chartres, Moulin, préfet, a refusé de signer le document qui incriminait les tirailleurs sénégalais dans des exactions, massacres, viols commis en réalité par les troupes allemandes, puis quand il s’est engagé dans ses missions d’organisateur des réseaux de résistance, il l’a fait au nom de l’impératif catégorique kantien, loi morale dont toutes les maximes sont universelles et inconditionnelles. Comment le sait-on ? Il suffit de lire et d’écouter les témoignages de son plus proche compagnon de lutte, son secrétaire Daniel Cordier.
    Pour des hommes de la trempe de Moulin, l’impératif catégorique kantien se situe au même niveau que l’attachement aux valeurs républicaines. Il semble bien que les deux se soient confondus dans la conception de son rôle.

    • Régler *sa* #morale# ne signifie pas poser une #loi# *commune*. Sauf à supposer :
      – l’universalité réaliste du principe catégoriel ;
      – l’analytisme de la proposition soumis à l’examen.

      Deux trucs de curés. Il faudrait vraiment se mettre aux maths, couille molle Josip !

    • cyrano58
      15 juin 2023 At 12h04
      Un agent de la fonction publique n’a pas à être loyal à un gouvernement. Son unique loyauté est à l’égard des valeurs républicaines.

      Un dernier commentaire sur Moulin et le devoir de loyauté. En 1936 Moulin était chef de cabinet de Pierre Cot, ministre du Front Populaire. La politique du Front Populaire pendant la guerre d’Espagne était de rester neutre.
      Moulin a désobéi. En étant l’organisateur (déjà !) des envois d’armes à la République espagnole, il a désobéi à ses amis politiques au pouvoir, pour rester loyal à l’impératif catégorique kantien et aux valeurs républicaines.
      Moulin a placé ses convictions, érigées en loi morale aux principes universels et inconditionnels, au dessus du devoir de loyauté à un gouvernement ou à un parti.
      Dès l’été 1940, un certain Georges Guingoin adoptait exactement la même attitude, en ne tenant aucun compte des ordres du Parti Communiste dont il était membre, Parti Communiste pieds et poings liés par le pacte germano-sovietique.
      Il y a bien plusieurs France(s). Celle de Moulin et de Guingoin a bien meilleure mine que celle des juristes de la Section Spéciale.

    • Merci de m’avoir rappelé le concept « d’impératif catégorique » que j’avais oublié.
      Kant on n’a que l’amour à offrir en partage…

  114. @ Josip – (je veux bien discuter de « l’Aigle et le léopard », quand vous l’aurez lu)

    1) Ces gens là (Mosley, Unity Mitford) : un chapitre du livre, une « tentation fasciste », s’y intéresse plus particulièrement – tout en y revenant, au fur et à mesure des événements.

    Mosley, n’a pas vraiment soulevé les masses et, le jour où lui, et ses partisans, on décidé d’aller « provoquer les juifs » dans un quartier de Londres (Cable street, 1935), ses « 7 000 blackshirts furent accueillis par 100 000 manifestants anti-fascistes » (« des scènes de guerre civile comme n’en n’avait pas vu depuis les Gordon riots, 1780 »).

    A la suite de quoi, ses candidats ne seront pas élus les années suivantes.

    En 1940, arrêté, avec son épouse Diana (… Mitford), puis mis en résidence surveillée, jusqu’à ce qu’il finisse par partager son temps entre ses propriétés d’Irlande et… de France.

    Son « union movement » (encore15 000 adhérents, début des années 60), obtient, jusqu’en 1968, environ 6 % des voix aux élections ; puis, fin de l’histoire.

  115. 2)
    Unity Mitford, la « walkyrie », une pauvre folle, qui va jusqu’à revenir (bref retour !) en Angleterre, en 1939, avec sa voiture (débarquée du bateau à Douvres), portant un fanon à croix gammée sur chaque aile, et qui n’hésite à se tirer un balle dans la tête, en apprenant l’entrée en guerre de l’Angleterre… « sur le banc, à Munich, où le Führer lui avait donné ses premiers rendez-vous, avec un pistolet, dont la crosse en ivoire, portait les initiales du Führer, cadeau de ce dernier »… dont elle réchappa, mais ne fit pas long feu (morte en 1948).

    Il faut ne pas oublier, qu’Hitler était un grand admirateur de l’Angleterre ; quelques extraits de son « journal intime » (rapportés dans l’ouvrage) en disent long.

    Neville Chamberlain, qui, sur le plan « intérieur » a beaucoup fait pour son pays (Santé, etc…) a vraiment cru à « l’apaisement ». Ici, Daladier, et toute la galaxie l’entourant, n’ont eux, surtout montré que… lâcheté.

    Unity, c’est… l’aristocratie. Et les gens qui détiennent le pouvoir me semblent autrement plus dangereux qu’un Mosley.

    Nombreux sont les membres de l’aristocratie qui défendirent « l’apaisement », et donc Hitler, et… le maintien de l’Empire britannique, et donc… d’abord et avant tout, « par convergence d’intérêt » !

    lord Halifax (dit « holly fox » par Churchill) dans l’entourage de N. Chamberlain, était, par exemple, autrement plus « radical » que ce dernier – et dangereux pour Churchill.

    Deux lords tiennent les titres de Presse, lus par des millions de gens – lord Rothermere, avec le « Daily mirror » et le « Daily mail », lord Beaverbrook, « daily express » –
    et avec le « Times » (dont l’éditeurt G. Dawson, fils de banquier, a suivi ses études à Eton et Oxford),
    on peut rajouter : le (très important) gouverneur de la banque d’Angleterre, Montaigu Norman, des industriels, comme Deterding, président de la Shell, etc…

  116. 3)
    Enfin, Churchill est le 3e fils de lord Randolph… descendants donc du duc de Malborough.
    (petite anecdote, qui en dit long, lors du séjour en prison de Mosley et Diana Mitford, Churchill avait veillé à ce qu’ils reçoivent, chaque jour, leur repas, confectionnés par « Fortnum & Mason »…)

    C’est ainsi que beaucoup se sont interrogés sur le voyage du vieux Lion, deux mois, au cours de l’été 1945, dans le nord de l’Italie – où il « se baignait, chaque jour », dans le lac de Côme, « a peint une quinzaine d’aquarelles », et fait un sort, avec ses invités, à« 96 bouteilles de Veuve Clicquot » :

    était-il à la recherche de « documents » mystérieusement disparus, lors de l’élimination du Duce – certains disent même l’avoir vu brûler des piles de documents, dans un grand feu, au fond des jardins de la somptueuse villa Apraxim ?

    Très vraisemblable, parce que, Churchill, membre de l’aristocratie tenait à « racheter, devant l’Histoire, celle d’une partie de l’élite britannique ».

    Dans « l’épilogue », l’auteur reprend les mots d’un confrère historien osant dire « la GB était infiniment plus prête que la France à participer au nouvel ordre hitlérien » ;
    Honneur donc à la ténacité et à la sagacité du vieux Lion, puis, un peu plus tard à celle de De Gaulle.

    • WTH, vous donnez envie de lire cet ouvrage.
      Je le mets donc dans ma « short term short list »

  117. cyrano58 15 juin 2023 At 10h46
    Académie de Versailles, quartier populaire: bref, la prof d’anglais a été parachutée chez les racailles et les intégristes. Il n’y a pas que sa santé mentale qui était menacée.

    Possible,mais lisez l’article.

    Il lui a suffi de découvrir que:

    -elle aurait six classes (service normal dans un collège…dans un lycée elle en aurait eu neuf)-chose qu’on lui a annoncée quatre jours avant sa prise de service.
    – qu’elle ne pouvait se servir du tableau numérique- car on ne lui a pas donné le code
    -qu’elle ne pouvait guère faire de photocopies -cat le collège n’avait qu’une machine
    -qu’elle ne pouvait ni se laver les mains, ni s’essuyer les fesses (ni savon ni papier dans les chiottes)
    etc.
    Bref, après une journée passée à chercher ses salles en se perdant dans les couloirs-personne ne lui ayant fait visiter le collège- et à tenter d’exploiter les préparations faites en quatre jours, cette femme de quarante ans, habituée à un monde normal, est rentrée chez elle, bien décidée à ne plus remettre les pieds dans un établissement scolaire.
    Sage résolution, instinct de survie.

      • ouahou ! (et même que le mec fait le geste d’essuyer une larmette).
        Soit, mais  » vive le sport » comme dit cyrano – la muscu semble présenter, dans certaines zones, des avantages certains.

    • Lormier je n’en disconviens pas: les conditions d’enseignement sont de plus en plus difficiles partout, mais en ZEP on risque en plus de se faire péter la gueule!
      JPB et moi-même nous avons pu éviter cela en raison, probablement, d’un tour de biceps dissuasif.

  118. WTH 15 juin 2023 At 15h24

    « Il faut ne pas oublier, qu’Hitler était un grand admirateur de l’Angleterre ; quelques extraits de son « journal intime » (rapportés dans l’ouvrage) en disent long. »

    Comment expliquez-vous les « Baedeker raids » ?

    • … le Führer de déchaîner toute sa colère (contre son ex-bien aimée) – sans compter les fous et foudres de guerres qui l’entouraient.
      D’autant qu’en mai 1942, ça bataillait rude du côté de l’Est ; Fureur absolue.

  119. Dugong 15 juin 2023 At 14h43
    A partir de dorénavant, je hurle à l’univers que je n’ai jamais voté Toufriquet.

    « A partir de dorénavant et jusqu’à plus ample informé »…disait,je crois, le sapeur Camembert

    « je hurle à l’univers que je n’ai jamais voté Toufriquet.  »

    Abstention aux seconds tours.C’est ce qui a permis à Macron de passer et repasser.

      • Bla bla bla…
        Vous vous êtes engagé à voter Touf’ si la caissière était au second tour sur ce blog. Factuel. Vous êtes le seul témoin de votre vérité, nous sommes TOUS témoins de votre engagement sur ce blog.
        À l’Epuration, vous serez condamné à bosser tous les jours pour Jean-Pierre Petit… Vous serez chargé et seul responsable de la logistique kawa/photocopies/coup de balai.

  120. L’Histoire et les Pactes (suite) –

    Le « Pacte » EN : « convergence d’intérêt » ?
    Et comme le dit Dugong (9h48) : ‘Entre « brouzouf à moaaaa ! » et « augmentation du point d’indice epsilonique (ta mère) pour tous », le Moloch a bétonné’ ;
    cépafo ; et qu’en disent les syndicats ?!

  121. @JG : Je rappelle au passage qu’Eichmann aussi avait lui aussi justifié ses actions par l’impératif catégorique kantien.

    • Je me garderai d’intervenir dans ce débat brûlant . C’est ardu de parler de Kant.
      Oui…

      • Légère erreur de contrepet .
        Je rectifie:
        La discussion est toujours ardue quand on parle de Kant.

    • Eichmann? L’impératif catégorique kantien étant la loi morale dont TOUTES les maximes sont universelles et inconditionnelles, je me demande bien quelle maxime adoptée par Eichmann pouvait avoir quoi que ce soit d’universel et d’inconditionnel…

      • 1) Sauf que là vous passez du méta à l’intra ! Vous nous dites « Eichmann n’est pas légitime à se revendiquer de l’impératif catégorique parce que… bla-bla-bla » : vous justifiez la conduite pour justifier le recours à l’impératif. Quand un argument méta a la même valeur de « vérité » que l’argument intra sur lequel il repose, d’un point de vue rhétorique, c’est un argument logiquement nul. C’est « je suis rationnel parce que j’ai raison, vous êtes irrationnel parce que vous avez tort », le bon et le mauvais chasseur.

        2) Vous montrez que vous n’avez (une fois de plus) rien compris à ce que vous avez lu, si vous l’avez seulement lu. Kant pose comme universellement moral le respect de l’impératif catégorique mais il n’expose aucune application universelle de ce principe. L’impératif catégorique est d’application individuelle, il regarde votre conscience : vous seul connaissez la maxime de votre action et vous n’avez à vous en justifier qu’auprès de votre conscience. L’idée qu’on puisse juger de la moralité de l’action d’autrui (et par suite de sa légitimité à se revendiquer de l’impératif catégorique !) est résolument anti-kantienne.

      • Eichmann à Jérusalem
        A Arendt p 1149-1151
        Les devoirs d’un citoyen respectueux de la loi

        Toujours très soucieux d’être « couvert», il n’avait pas seulement accompli ce qu’il considérait comme les devoirs d’un citoyen qui obéit à la loi, mais il avait aussi agi selon les ordres; c’est pourquoi il s’embrouilla complètement et finit par insister soit sur les avantages soit sur les inconvénients de l’obéissance aveugle ou «obéissance de cadavre» (Kadavergehorsam) comme il disait lui-même.

        Pendant l’interrogatoire de police, on s’aperçut pour la première fois qu’Eichmann soupçonnait vaguement que l’enjeu de toute cette affaire dépassait largement la question du soldat exécutant des ordres clairement criminels dans leur nature et leur intention, lorsque avec une insistance marquée, il déclara soudain qu’il avait vécu toute sa vie selon les préceptes moraux de Kant, et particulièrement selon la définition kantienne du devoir. À première vue, c’était faire outrage à Kant et c’était aussi incompréhensible, dans la mesure où la philosophie morale de Kant est étroitement liée à la faculté humaine de jugement qui exclut l’obéissance aveugle. L’officier de police n’insista pas, mais le juge Raveh, intrigué ou indigné qu’Eichmann ait osé invoquer le nom de Kant en liaison avec ses crimes, décida d’interroger l’accusé. C’est alors qu’à la stupéfaction générale, Eichmann produisit une définition approximative, mais correcte, de l’impératif catégorique: «je voulais dire, à propos de Kant, que le principe de ma volonté doit toujours être tel qu’il puisse devenir le principe des lois générales.» (ce qui n’est pas le cas pour le vol, ou le meurtre, par exemple, car il est inconcevable que le voleur, ou le meurtrier, puisse avoir envie de vivre sous un système de lois qui donnerait aux autres le droit de le voler ou de l’assassiner.) Interrogé plus longuement, il ajouta qu’il avait lu La Critique de la Raison pratique de Kant. Il se mit ensuite à expliquer qu’à partir du moment où il avait été chargé de mettre en œuvre la Solution finale, il avait cessé de vivre selon les principes de Kant; qu’il savait, et qu’il s’était consolé en pensant qu’il n’était plus «maître de ses actes », qu’il ne pouvait «rien changer». Ce que, au tribunal, il ne parvint pas à discerner est le fait qu’à cette «époque de crimes légalisés par l’État», comme il disait maintenant lui-même, il n’avait pas simplement écarté la formule kantienne comme n’étant plus applicable, il l’avait déformée pour lui faire dire maintenant: Agis comme si le principe de tes actes était le même que celui du législateur ou des lois du pays, ou, selon la formulation de «l’impératif catégorique dans le Ille Reich» donnée par Hans Frank et qu’Eichmann connaissait peut-être: «Agis de telle manière que le Führer, s’il avait connaissance de ton action, l’approuverait » (Die Technik des Staates, 1942, p. 15-16). Certes, Kant n’a jamais rien voulu dire de tel ; pour lui, au contraire, tout homme est législateur dès qu’il commence à agir ; en utilisant sa «raison pratique », l’homme découvre les principes qui peuvent et doivent être les principes de la loi. Mais il est vrai que la déformation inconsciente d’Eichmann correspond à ce qu’il nommait lui-même une adaptation de Kant «à l’usage domestique du petil homme ». Dans un tel usage domestique, tout ce qui reste de l’esprit kantien est l’exigence qu’un homme doit faire plus qu’obéir à la loi, qu’il doit aller au-delà du simple impératif d’obéissance et identifier sa propre volonté au principe qui sous-tend la loi -la source d’où jaillit la loi. Dans la philosophie de Kant, cette source était la raison pratique; dans l’usage domestique qu’en faisait Eichmann, c’était la volonté du Führer. Pour une bonne part, on peut trouver l’origine du soin horriblement minutieux avec lequel l’exécution de la Solution finale fut conduite -une méticulosité qui frappe généralement l’observateur et qu’il considère comme typiquement allemande ou encore comme caractéristique du parfait bureaucrate -dans cette étrange notion, en réalité fort répandue en Allemagne, selon laquelle obéir à la loi signifie non seulement obéir aux lois, mais aussi agir comme si l’on était le législateur des lois auxquelles on obéit. Ce qui donne la conviction que tout ce qui n’excède pas le simple appel du devoir ne convient pas. Quel qu’ait pu être le rôle de Kant dans la formation de la mentalité du «petit homme » en Allemagne, il ne fait aucun doute que, dans un certain sens, Eichmann suivait effectivement les préceptes de Kant : la loi, c’était la loi; on ne pouvait faire d’exceptions. À Jérusalem, il n’avoua que deux exceptions datant de l’époque où chacun des «quatre-vingts millions d’Allemands » avait «son Juif honnête » : il avait aidé un cousin demi-juif ainsi qu’un couple juif à Vienne sur l’intervention de son oncle. Aujourd’hui encore, cette incohérence l’embarrassait quelque peu, et lorsqu’on le questionna à ce sujet lors du contre-interrogatoire, il commença ouvertement à s’en excuser: il avait «confessé ses fautes » à ses supérieurs. Plus que toute autre chose, une telle attitude de non-compromission à l’égard de l’exécution de ses devoirs meurtriers le condamnait aux yeux de ses juges -ce qui était compréhensible -, mais, de même qu’elle avait un jour fait taire les quelques restes de conscience qu’il avait encore, c’est justement cette attitude qui le justifiait à ses propres yeux. Pas d’exceptions -voilà la preuve qu’il avait toujours agi contre ses «penchants », sentimentaux ou intéressés, qu’il n’avait jamais fait que son « devoir ».

        • Texte puisé à la source.
          Critique de la raison pratique :
          « Agis de telle sorte que la maxime de ton action puisse être érigée par ta volonté en une loi universelle ; agis de telle sorte que tu traites toujours l’humanité en toi-même et en autrui comme une fin et jamais comme un moyen ; agis comme si tu étais à la fois législateur et sujet dans la république des volontés libres et raisonnables. »

          • Texte puisé à la source : « Kant pose comme universellement moral le respect de l’impératif catégorique mais il n’expose aucune application universelle de ce principe. L’impératif catégorique est d’application individuelle. »

            Ce que vous citez, c’est l’énoncé de l’impératif catégorique. Kant pose comme universellement moral son respect. Reste qu’il ne distingue aucune maxime d’action qui y répondrait pour tout homme par principe. Si demain vous voulez vivre dans une société où la loi morale est « tu peux tuer ton voisin » et que vous tuez votre voisin, vous aurez agi moralement au sens kantien. Juger de la moralité de l’action d’autrui est une pratique foncièrement anti-kantienne !

          • Texte puisé à la source.
            « Il existe deux formulations essentielles de l’impératif catégorique kantien, c’est-à-dire deux versions du grand principe qui doit guider moralement nos actions : « agir de telle sorte que la maxime de notre action puisse être érigée en une loi universelle », et considérer autrui (et soi-même en tant que personne) « toujours en même temps comme une fin, jamais simplement comme un moyen ». À ce titre, toute situation concrète posant un problème éthique relève de cet impératif, dans l’une ou l’autre de ses versions. (…) D’abord, il faut rappeler que Kant pose comme principe général de devoir respecter le droit. On ne doit transgresser la loi en vigueur que dans le cas où elle contreviendrait frontalement aux exigences de la conscience morale : par exemple, si un tyran me demande de mentir pour faire condamner un innocent, je me dois de lui désobéir, car mentir est toujours immoral. »
            Quand Heydrich ordonna à Eichmann de mettre au point l’organisation de la solution finale, Eichmann, s’il avait été kantien, devait désobéir. L’immoralité évidente (est-il besoin de développer ?) de la chose lui ordonnait de désobéir.
            Si Kant juge le mensonge immoral, quel jugement pourrait-il porter sur la solution finale…

          • « L’immoralité évidente (est-il besoin de développer ?) de la chose lui ordonnait de désobéir. »

            Lisez donc Kant plutôt que Philosophie magazine ! Vous y découvrirez qu’il n’y a aucune évidence morale pour Kant, pour la simple et bonne raison que test d’universabilité dépend d’axiomes propres à chacun. Kant n’exprime son hostilité aux mensonges que pour lui-même car lui et lui seul n’aimerait pas vivre dans une société où mentir constituerait la loi morale. Si cela ne vous dérange nullement, vous pouvez très bien mentir moralement au sens kantien.

          • Philosophie Magazine est une revue plus qu’honorable. On y trouve même des lauréats du Concours Général, également Agrégés de Philosophie et titulaires d’un Doctorat HDR, qui ont l’audace de présenter une interprétation de Kant qui ne rentre pas entièrement dans le moule que les Nietzschéens avaient pré-programmé pour Kant.

          • Vous aurez donc tenu… trois jours, bravo !

            Lisez Kant, je ne peux vous dire mieux.

  122. JPB s’appuyant sur la Bible, et prenant ses distance avec feu le Cavaliere, dit * :
    « Quoiqu’assez porté moi-même sur les alliances avec plus jeune que moi, je n’ai jamais versé dans ces excès. »
    C’est tout à votre honneur, comme dirait machin.
    Ce qui me désarçonne (!), moi, ce sont plutôt ces « plus jeunes » qui se tapent des plus vieux, au ventre rebondi… Each to his own, certes, mais quand même. 😉

    * (Lormier : c’est dans « Causeur » et c’est réservé aux abo’.)

  123. « Vous vous êtes engagé à voter Touf’ si la caissière était au second tour sur ce blog »

    Faux ! J’ai dit que je voterais touf’ si l’écart sondagier avec la caissière était inférieur à 10% au second tour.

    Je n’ai pas eu à commettre le pire…

    • Dugong 15 juin 2023 At 19h54
      Vous êtes témouine du caca qui s’entasse dans votre culotte.

      Inversion accusatoire.
      Si cette serpillère de Lormier avait un minimum d’amour propre, il se prêtait illico macias à son sport favori et vous mettait votre nez dans votre caca en allant chercher dans les archives de bdâ,en remontant jusqu’au premier quinquena de Touf’, tous vos commentaires vous y engageant. Vous êtes tranquille, vous êtes assurément un dos gris sur ce blog, ils s’écrasent tous alors qu’ils savent que vous MENTEZ.

        • J’ai le regret de vous annoncer que les seules odeurs qui émanent jusqu’à vos narines ne proviennent pas de moi. So…
          (Qu’elles vous incommodent signale tout de même un certains niveau d’infection)

  124. Bien sûr que non. Vérifiez par vous même ! Mais vous ne le ferez pas car ce serait abandonner ce qui vous sert tristement de justificatif.

    Palez nous plutôt de votre copain le petit. Toujours hyperçonique ?

  125. Dugong 15 juin 2023 At 18h54
    Je n’allais évidemment pas voter pour les yeux chassieux de la caissière !

    …………………………………………………………………………………………………………….

    C’était pourtant bien simple;au deuxième tour,il y avait deux candidats;si on voulait avoir des chances d’éliminer l’un, il fallait voter pour l’autre.

    C’est le raisonnement qu’avait tenu René Chiche; j’aurais bien voulu retrouver ses déclarations de l’époque, mais je n’y arrive pas.

    La philosophie, ça peut servir à se libérer des dogmes et des a priori.

    • « mais je n’y arrive pas »

      Je suis bien d’accord, ça ne mène à rien. Dans révolutionnaire, il y a révolu.

  126. Mendax 15 juin 2023 At 19h10
    @JG : Je rappelle au passage qu’Eichmann aussi avait lui aussi justifié ses actions par l’impératif catégorique kantien.

    Existe-t-il des citations ?

  127. Dugong 15 juin 2023 At 18h55
    Les syndicats tentent de sauver leur cul.

    Quoique complotiste modéré ,j’ai de plus en plus de mal à rejeter l’idée que les syndicats « colludent » avec Pap.

    Si ce n’était pas le cas, c’est qu’ils seraient extrêmement khons.

  128. Après une journée passée au collège, cette femme de quarante ans, habituée à un monde normal, est rentrée chez elle, bien décidée à ne plus remettre les pieds dans un établissement scolaire.
    Sage résolution, instinct de survie.

    Son témognage pourrait inciter certains à se demander ce qu’est un établissement scolaire aujourd’hui.

  129. Lormier. 15 juin 2023 At 21h41
    Mendax 15 juin 2023 At 19h10
    @JG : Je rappelle au passage qu’Eichmann aussi avait lui aussi justifié ses actions par l’impératif catégorique kantien.

    En tout cas,ses arguments n’ont pas convaincu les juges.

    Au contraire, bon nombre de médecins nazis ayant pratiqué des expériences sur des détenus des camps ont été acquittés.

    Véran, Delfraissy, Salomon ne seront oet-être pas acquités mais ils ont l’espoir de n’être condamnés qu’à des peines légères.

  130. Zarbie la recette de Nico en fin de billet..tout a un gout d’autre chose au finiche..le plus synesthésique c’est le goût..surtout si on voit pas le rapport..valéry trouvait que wagner avait « un gout d’électricité »..en se raplant môme sa langue sur une pile.
    Au fond cki manque à ton billet c’est les odeurs JP… MFK Fisher elle lez a pas oubliées dans son Fantôme de Brillat-Savarin.
    Jché pas si tu te souvien mais dobo quand elle poussait la porte d’ton blog yavé comme une odeur d’étable dans son sillage. j’aimais bien..
    Tu vois, quand j’ai connu ma Bingbing c’est son odeur qui ma toutsuite plu.. jperçois en toi une belon de sélection naturelle de la baie de Cancale ke jlui ai dit tout net à ma perle d’asie, où aucun naissain japonais n’a jamais eu à mettre son grain dsel, même si aucun cahier des charges peut en attester …
    prends par exemple le vieux goût de merde autentik de celui qui se prétend djeune dans ton blog et kon se demande bien où ki trouve le temps de zoner ici au lieu de bosser..combien de gens le connaissent vraiment ce gout d’étron?..c’est dla litterature.. en lisant les 120 journées jai assez dîner..le grappa peut attendre…le nez!..bouché la langue est comme sourde et aveugle..nos sens abusé par tous les trous ça srait donc ça que de vivre qu’elle dirait bonne floraline..?

    • Elle a vraiment un QI d’huitre de Pearl Harbor. A force de cultiver son muscle adducteur, la porte est fermée pour roquet qui jappe, impuissant.

  131. ..la famine..la faim..l’estomac creux qui gargouille..le grand vide n’a pas d’oreille jp ..c’est acquis..mais à midi havant que le macmorning soit toutafé fini il y a le petit creux qui marchande et nous fait saliver même le jus dcrayon..je me souviens..je me souviens de la fin des cours à midi.. à plus mon jp !

  132. Dugong 16 juin 2023 At 7h42
    « mais je n’y arrive pas »

    Je suis bien d’accord, ça ne mène à rien. Dans révolutionnaire, il y a révolu.

    C’est nouveau, ça: une « réponse » sans aucun rapport avec ce que ‘ai dit…à moins que le commentaire soit arrivé au mauvais endroit.

    • Y a toujours un rapport. Faut ouvrir les yeux et ne pas croire que vous maîtrisez le signifié…

      • J’ai dit:je n’arrive pas à retrouver les déclarations de Chiche relatives à Le Pen et au deuxième tour(j’ajoute que j’ai pas envie de me casser le khul à chercher).
        Il me suffit de me rappeler qu’en bon cartésien, Chiche avait dit: « le pire candidat étant Macron, je voterai Le Pen au deuxième tour s’il ne reste qu’elle et lui. »

        • Un de mes vieux maîtres, militant d’extrême-gauche (un vrai, pas un islamogauchiste) indécrottable m’avait déclaré entre les deux tours que Marine le Pen ferait un peu de mal à un peu de monde mais que Macron ferait beaucoup de mal à beaucoup de monde.

          • Il avait raison.
            Probablement Le Pen aurait vite montré ses limites; elle se serait bornée à un rôle symbolique (inaugurations, commémorations) et n’aurait pas pris d’initiatives; l’administration eût été assez solide pour faire tourner tranquillement le pays.

  133. abcmaths 15 juin 2023 At 22h38
    On avance à pas de géants :
    « L’école ne peut pas tout, nous avons besoin de la mobilisation des parents », vient de déclarer ce soir même le Pap…

    Je l’ai écouté;Pap a vraisemblablement lu la remarque de Lormier relative au référent-harcèlement:est-il censé pirater les comptes des élèves de son établissement et repérer ceux qui hracèlent sur les réseaux sociaux ?

  134. Syndicats dans l’éducation nationale:il y a les adhérnts de base,qui paient leur cotisation et il y a les chefs ambitieux qui grimpent dans la hiérarchie syndicale, peu à peu, en collaborant avec les instances administratives,rectorales, ministérielles.
    Le couronnement:un poste au Ministère.
    Cas typique:Madame Mazeron.

  135. Dugong 16 juin 2023 At 8h05
    Faut ouvrir les yeux et ne pas croire que vous maîtrisez le signifié…

    Ce serait bien mal connaître Lormier que de croire qu’il puisse avoir ce type d’illusion.

  136. André Weil,dans son autobiographie, raconte que dans un devoir de maths,en quatrième, il avait écrit: »il est évident que… ».
    Le professeur avait corrigé en marge: si c’est évident, il est inutile d’écrire que c’est évident;si ce n’est pas évident,il faut le démontrer.

    Dugong 15 juin 2023 At 18h54
    Je n’allais évidemment pas voter pour les yeux chassieux de la caissière !

    • Voilà bien une réponse de IAL ! Ce qu’il faudrait démontrer c’est la capacité de la caissière à maîtriser l’aventurisme qu’elle promeut.

      Pas de chèque en blanc. D’autant qu’après la coup du monde de rugby, il y aura une place numérotée pour tous les opposants dans les stades du pays enfin dévolus à des activités utiles. Le mot d’ordre sera : « un camp de concentration à moins de 2 heures du domicile d’un suspect » (« donc » forcément coupable de déviationnisme).

      En voilà du grain à moudre pour les complotistes comme IAL !

  137. Mendax 16 juin 2023 At 6h54
    Eichmann à Jérusalem
    A Arendt p 1149-1151
    Les devoirs d’un citoyen respectueux de la loi

    Très intéressant.
    Merci.
    Eichmann dit lui-même s’être écarté de Kant.

  138. La question habituelle à propos de l’Allemagne nazie:comment un peuple si philosophe en est-il arrivé là ?

    La page d’Arendt donne un commencement de réponse.

  139. Les marchands de chaussures allemands ont-ils lu Kant et Hegel ?

    Je me souviens d’avoir fait ressemeler une paire de chaussures de montagne Hanwag en les renvoyant chez le marchand qui me les avait vendues.
    (il faut savoir qu’Hanwag est l’une des rares marques qui proposent ce service).
    Les chaussures me sont revenues avec des semelles d’un type légèrement de celles originales ( qui comportaient une « climbing » zone à l’avant.
    Je n’ai pas fait mystère de mon mécontentement, écrivant que je ne comprenais pas qu’au pays de Kant et Hegel, on puisse ne pas comprendre qu’il fallait remplacer les semelles par des semelles identiques;cela allait de soi (selbstverständlich avais-je écrit entre parenthèses).
    Je reçus des excuses et la proposition suivante:que je renvoie les chaussures et on referait le travail gratuitement.

    https://www.hanwag.com/48e912/globalassets/catalogs/hanwag/h1/h110/h11013/h595/11013_595_020.jpg?width=264&height=264&mode=BoxPad&bgcolor=fff&quality=100

  140. Ce serait donc le grand Thom qui pensait que le chien samyède est autophage.

    Supposons que ce chien commence par se manger la queue, puis les pattes arrières, puis l’estomac…à ce moment-là où vont les parties qu’il mange encore ? Peut-il se manger la langue? les oreilles ? les yeux ?

    De toute façon, dès l’instant où il s’est mangé le coeur,il ne peut plus rien manger,car il; est mort.

    Ce Thom était un gros farceur.

    • On appelle « nestling » l’opération par laquelle une structure formelle (un graphe) peut se
      compliquer en s’injectant isomorphiquement dans elle-même : par exemple : « je pense que je pense ».

      Non, c’est NESTING pas NESTLING
      [enchâssement]
      En mathématiques les « nested intervals » sont les intervalles emboîtés

  141. Que de conditionnels ! La caissière, une fois élue, se limitant aux chrysanthèmes, je n’y crois pas une seule seconde.

    Des gauleiters dans chaque département (ou canton ?) seraient déjà désignés en coulisse. Ils organiseront les rafles mises en œuvre par les soutiens de murs dûment rétribués sur fonds publics (n échange de l’oubli).

    Ceux qui croi(v)ent que la caissière lutterait contre l’immigration clandestine sont d’authentiques connards. La caissière en a besoin pour mener à mal l’empilement délirant que forme son « programme ».

    Je n’ai aucune envie de voir ça.

    2027 est encore loin…

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