Autant vous le dire tout de suite : j’ai vu hier à la Criée, à Marseille, une remarquable mise en scène de l’Avare.
Marseille et les choses étant ce qu’elles sont, le spectacle nous arrive deux ans après sa création à Reims, dont le metteur en scène, Ludovic Lagarde, est le gourou attitré (et Laurent Poitrenaux, qui joue Harpagon, son premier disciple). Tant mieux : cela a permis aux acteurs d’insérer dans le cours de la pièce quelques actualisations bien senties.
Parce que cet Avare-là se passe ici et maintenant. Non, Harpagon n’est pas un broker londonien : il est l’argent qui amène à l’argent — l’argent pur, indépendamment de toute transaction sur des produits réels. La scène est tout entière jouée dans ce qui pourrait être un entrepôt, au milieu des caisses qui au gré des changements d’actes vont et viennent ; mais ce qui s’échange, le ressort, le sujet de la pièce, et de toute notre civilisation, c’est l’argent pur, l’argent qui fait de l’argent, l’argent thésaurisé, prêté à la Grèce ou à votre voisin, ou au fils de l’Avare, qui finira bien, si son père ne meurt « dans les huit mois », par recourir à la « poudre de succession » qui eut tant de succès pendant l’affaire des poisons. À la fin, Harpagon se revêt d’or, il s’y baigne, comme un Picsou non repentant — après tout, ce n’est pas par hasard que l’on parle de liquidités.
On se souvient que Goldfinger, amoureux de son fétiche, faisait peindre en doré des gourgandines imprudentes. Là, le croyant de l’or se constitue lui-même en fétiche et plonge dans sa cassette. C’est très réussi.

Je ne suis pas forcément un grand amateur des mises en scènes actualisées. Quand Vitez montait Phèdre à Ivry ou le Misanthrope à Avignon, dans les années 70, il faisait évoluer sur scène des acteurs en costumes XVIIème, sur des parquets louis-quatorziens : faisant fi de la double historicité chère à Lukacs, il partait du principe que Racine ou Molière parlaient de leur époque.
Mais comme toute lecture ajoute une historicité supplémentaire, Tartuffe (chez Mnouchkine) peut très bien parler de l’islamisme, et l’Avare de la fascination moderne et intemporelle pour l’argent, pour cette Europe financière qui ignore l’humain, pour ces banques qui ruinent tel ou tel pays pour augmenter leur cash — tout est dans l’accumulation, et presque plus rien dans la dépense.
D’ailleurs, non seulement Harpagon ne dépense rien (il est probablement constipé à vie), mais il interdit aux autres d’écouler quoi que ce soit — à commencer par ses enfants. Ni fric, ni sperme, ni cyprine. Tout doit être refoulé, englouti, enterré.En quoi une mise en scène de Molière est-elle « bonne » ? Parce que le public rit. On nous a gâché Poquelin depuis des décennies, à l’école, en en faisant un auteur à thèses — et en prétendant que l’opinion (on s’en fiche !) de l’auteur était dans ces Cléante toujours dans le juste milieu. Pas du tout ! Molière est excessif, parce que seul l’excès fait rire.
Et c’est la pierre de touche de ce spectacle : le public est hilare. C’est une comédie, se sont dit Lagarde et sa troupe. Ils ont bien raison : faut que ça pète, que ça fuse, que ça virevolte !
Mes deux voisines — quinze ans, amenées là par leur prof de français, bêtes à bouffer du foin, accrochées tout le spectacle à leurs portables, comme si ce que leur textotaient Kevin ou Mourad avait une quelconque importance — n’ont rien compris, elles ricanaient à contretemps, après les autres, pour montrer leur participation inintelligente. Mais peu importe : le public dans l’ensemble s’est régalé, et a fait une ovation aux acteurs.

Jean-Paul Brighelli

88 commentaires

  1. Ça change du « Docteur malgré lui » et des « Fourberies d’Escarpin », comme diraient mes élèves…

  2. Je ne vois pas assez de mises en scène de ce genre parce que je les évite. Mais Donizetti à l’aéroport, etc…c’est insupportable ! Elles sont en principe, faites pour rendre plus accessibles des textes écrits dans un autre temps. Mais ça n’a pas été utile à vos deux bécasses. Molière au milieu des cartons et des palettes ! Vous ne précisez pas ce qui faisait rire les spectateurs, vous pourriez donner un exemple ou deux ? Je ris toute seule, quand je tombe sur un passage d’une comédie de Molière, au détour d’une recherche dans ma bibli, je ris parce que le texte est drôle et que je suis contente de rire au delà des siècles, bien sûr, des profs m’ont montré le chemin et des acteurs aussi, bien sûr, le texte est « modernisé » dans sa prononciation, entre autres, mais Molière est là, assis à côté de moi et on se marre, lui avec ses dentelles aux poignets et moi en jean,

    • Il y a fort à parier que le prof de français des « deux bécasses » avait su ne pas les intéresser à la pièce, le moyen le plus dissuasif étant de leur en faire faire un résumé à la maison comme le recommandent les inspecteurs. Surtout pas de ces fastidieuses explications en classe ligne après ligne ! Déjà que c’est une vieillerie, alors autant la liquider pour la forme ! Eh bien, manque de chance pour les missi dominici du pédagogisme destructeur, c’est au contraire en faisant du texte une explication approfondie, ligne après ligne, mot difficile après mot difficile, qu’il commence à signifier quelque chose pour les élèves, qu’ils s’y attachent, qu’ils deviennent les amis des personnages qu’ils sont tout heureux de voir vivre en vrai devant eux. Surtout lorsqu’ils sont appris par coeur des scènes entières. Liquider l’Avare en quinze jours, c’est priver les élèves de sa découverte. Normal ensuite qu’ils se divertissent avec ce qu’ils peuvent pour tuer le temps lors de sa représentation !
      Il faut y passer trois mois à raison de deux heures par semaine.
      Liberté pédagogique !
      Mais ça, c’était avant la réforme NVB du collège !

  3. Suite et fin :
    J’attends les engueulades, mais gentilles, s’il vous plaît !

  4. L’Avare n’est pas une farce contrairement aux Fourberies de Scapin ; c’est plutôt tragique ce type qui empoisonne la vie de tout son entourage avec sa monomanie !
    Ceci dit je n’ai jamais autant ri qu’à une représentation de la Phèdre de Racine qui n’est pas connue comme pièce comique donc avec de bonnes dispositions on peut s’amuser avec tout et n’importe quoi !
    Y a pas de mal à se faire du bien …

  5. Une question générale : faut-il affecter ses sentiments quand on va au spectacle pour avoir l’air d’être au diapason des autres ?

    Imaginons une salle entière de snobs : quel spectacle ! Du coup ce seraient les acteurs en scène qui regarderaient jouer la comédie du snobisme.

  6. Deuxième remarque: on devrait interdire aux vieilles dames l’évocation ici-bas de leurs turpitudes littéraires et musicales hors de leur boudoir.
    Cet étalage de débauche dans nos librairies en voie de désertification, c’est triste comme un naufrage !

  7. Mince ! La mouchure est revenue. Elle ne lit pas Brighelli, elle guette les commentaires pour attaquer, sans risque. C’est le pyomètre de ce site.

  8. Veinard ! Une bonne mise en scène d’une pièce de Molière est toujours un plaisir surtout quand on vous la sert dans votre propre ville. Oui, vous avez bien raison, Molière, auteur à thèse, moraliste, classique ! Pfff !! Pauvres étiquettes. Aussi réducteur que de faire mariner Racine dans le classicisme, lui qui déborde de baroque à chaque coin de scène.

  9. Tiens, je m’aperçois que mes deux précédents commentaires un peu décalés n’étaient pas du tout destinés à ce billet mais à celui sur Enid Blyton que j’avais relu auparavant. Désolé ! Je vous les laisse quand même en pâture, c’est cadeau, inutile de me remercier.

  10. Punaise ! Y a tellement de coups de théâtre sur ce blog qu’on se croirait dans une pièce de Jean-Baptiste Poquelin avec dénouement incroyable …

  11. Une enquête pour les spécialistes de BdA :
    BlackM a-t-il vraiment un grand-père Tirailleur Sénégalais qui aurait fait la guerre de 39-45 ?

    BlackM avait posté cette information sur sa page Fessebook.

    Mais selon Pascal Guy, historien et spécialiste du Ier Empire, qui a accès en tant que chercheur aux archives militaires de Vincennes, il n’y a aucune trace d’un guinéen nommé Alpha Mamoudou Diallo dans les Troupes coloniales :

    « Le chercheur ajoute qu’après avoir fait des recherches minutieuses avec toutes les orthographes possibles, et en supprimant le prénom « Alpha Mamoudou », seuls deux Guinéens (qui donc n’ont pas « Alpha » dans leur prénom) figurent dans les archives militaire. L’un est trop âgé (né 1888), et l’autre, né en 1905, a été démobilisé en 1941 et n’a donc pas participé à la libération de la France.

    Le chercheur explique que ces archives sont publiques et qu’il est possible pour chacun de faire la recherche soi-même.

    A notre grande surprise, les médias auraient-ils pris le post Fessebook de Black M pour argent comptant sans la moindre vérification ? Partout, des journalistes annonçaient sans aucune précaution la qualité d’ancien combattant du grand-père de Black M comme argument pour démontrer l’injustice qui était faite au rap-même-pas-peur.

    Voici un lien vers un pdf de la liste complète des combattants des Troupes coloniales et indigènes (1850-1950) du Service historique de la Défense »
    http://www.servicehistorique.sga.defense.gouv.fr/sites/default/files/SHDGR_REP_13YF.pdf

    • Le grand-père de Black M, c’est peut-être le père de sa mère !

      Encore du sexisme ! – )

      • Black M, dans sa tribune, donne le nom dudit grand-père. La recherche dans les archives militaires est infructueuse, jusqu’à présent…

  12. Le cri de désespoir d’un « vrai » prof, pas d’un pédagogiste fumeux !

    FIGAROVOX/HUMEUR – Jean-François Chemain est professeur dans un collège de ZEP. Si la réforme du collège passe, sa meilleure classe pourrait diparaître. Pour la première fois, il va manifester.

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    Jean-François Chemain est agrégé et docteur en Histoire, professeur dans un collège de ZEP
    «Ô égalité, que de crimes on commet en ton nom», ai-je envie de crier à la façon de Manon Rolland, dont plus aucun élève n’entend désormais parler! Je n’ai jamais fait grève de ma vie, mais là c’en est trop, ras le bol, la coupe est pleine… On va m’enlever ma 3e C!
    Qu’on se le dise en haut lieu, si on en a quelque chose à f….., j’ai choisi ce métier il y a dix ans pour enseigner l’histoire aux jeunes des «banlieues». Pas pour tenter de placer un mot entre un «nique ta mère» et un «starfallah», mot que d’ailleurs personne ne comprend, aussi simple soit-il, comme tout à l’heure «censure» qu’on m’a défini comme «une personne particulièrement collante». Si je suis de bonnes grâces les misères de l’enseignant, c’est parce que j’en goûte parfois aussi les splendeurs.
    De celles-ci ma 3e C est le fleuron, et je n’imaginais pas que la décrire amoureusement ferait un jour de moi un futur hors-la-loi. Classe bilingue anglais-allemand dès la 6ème, comportant un fort taux de latinistes, permettant au collège public particulièrement difficile où j’enseigne de limiter les stratégies d’évitement dans le privé, dans un quartier pourtant sensible. Et l’on y rajoute, en cours de route, quelques bons élèves des autres classes à qui on veut donner la chance de réussir sans être persécutés… Des gamins – aurai-je moi aussi droit aux foudres pour me livrer à ces «statistiques ethniques» sauvages? – presque tous issus de l’immigration (d’une bonne dizaine de pays différents), presque tous musulmans… Une classe avec laquelle on parvient à boucler, à peu près, le programme, au lieu qu’avec les autres on en fait la moitié…
    Que, par idéologie, on détruise cette chance, pour ces jeunes comme pour la France, comme pour moi, ça me révolte. Ce pays va crever d’être conduit par de soi-disant experts, alors qu’il lui faudrait l’être par des gens intelligents et humains, simplement.
    Une classe miracle, où l’Arménien est le meilleur ami du Turc (vrai!), où un soi-disant futur jihadiste m’a appelé pendant un arrêt maladie pour prendre de mes nouvelles, où tout le monde a applaudi l’annonce de l’accession d’une camarade à la nationalité française… Une classe où certains ont su s’étonner du manichéisme politique du manuel: car si le roman national est moribond, celui de la gauche s’y porte au mieux, merci, les trois dossiers donnés à l’étude sur la vie politique de la France entre les deux guerres étant la naissance du Parti Communiste, Léon Blum, et le Front Populaire. Ca ne leur a pas échappé. Une classe, quand même, où l’on s’est indigné des propos antisémites de l’entre-deux guerres au lieu de s’en réjouir.
    Ah, j’allais oublier, pour aggraver encore mon cas: cette classe a horreur qu’on la mette «en activité», comme il est bien vu de le faire, pour répondre à des questions bébêtes et cousues de fil blanc concoctées par les auteurs du manuel. Genre: «à partir des documents, montrez comment le Front Populaire a renforcé la République». Elle préfère entendre la voix du prof lui raconter l’histoire, lui transmettre ce qu’il a dans les tripes et qui lui donne des raisons de se lever le matin. «M’sieur, parlez encore, votre voix est si… mielleuse!». J’aurais préféré «envoûtante», mais bon… Je n’y suis pour rien, m’écouter les rassure et leur fait du bien. J’imagine que si l’on m’a donné mes diplômes, c’est parce qu’on me juge capable et digne de leur parler?
    Cela fait plusieurs années que j’ai les 3eC. Beaucoup d’entre eux vont ensuite dans les meilleurs lycées, j’en ai suivi en fac de droit, de médecine. C’est un bonheur, et un honneur pour moi de leur enseigner.
    Que, par idéologie, on détruise cette chance, pour ces jeunes comme pour la France, comme pour moi, ça me révolte. Ce pays va crever d’être conduit par de soi-disant experts, alors qu’il lui faudrait l’être par des gens intelligents et humains, simplement.
    «Dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne», quel que soit le temps, et pour la première fois, j’irai manifester! Pour moi, pour la République, pour la France, pour eux…

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    Jean François Chemain

    • Cela me fait bien ricaner ces pleurnicheries de collègues qui font mine de s’apercevoir ( enfin ! ) qu’il y a un problème dans l’EN! Ben, oui, mon coco ! Plus de 3è C ! Mince alors ! Mais cela fait combien d’années que des collègues de ce genre se paient notre tête quand on leur dit que cela ne va pas, que les choses empirent, qu’on ne pourra bientôt plus transmettre grand chose, qu’il faut aller voir des bouquins du genre de ceux de Brighelli. Mais depuis combien d’années ces chers collègues laissent le poison se répandre dans les veines de la bête sans sourciller?
      On les a vus ceux qui ont laissé les réformes passer les unes après les autres, qui ont arrêté d’enseigner l’orthographe et la grammaire parce que des IPR minables le leur demandaient, qui se sont jetés dans les bras des documentalistes de collèges toutes dévouées à la littérature de jeunesse, sans intérêt, mal écrite, qui confine les élèves dans le présent des banlieues, des tournantes, de la drogue et du chômage, et des problèmes identitaires ou dans de l’eau de rose liquéfiante. On les a vus les collègues qui ont abandonné au collège l’étude d’oeuvres littéraires, quand elles étaient encore au programme; tellement plus facile de bavasser avec les élèves sur des récits qu’ils comprennent d’emblée et qui permettent de jouer sur le vécu, le « ressenti », de larmoyer avec eux, de patauger dans une sensiblerie émotionnelle qui donne l’impression d’être proche de ses élèves et d’être compris par eux. Larmoyons tous ensemble!
      Dans un des nombreux collèges que j’ai parcourus, les chers collègues avaient même poussé le vice jusqu’à nous obliger à prendre, deux heures quinzaine sur les pauvres 4heures et demi ou 5 heures de français dont on disposait, au CDI avec recherche/lecture/emprunt obligatoire de cette sous littérature ; et tout ça cautionné par le prof de français qui se retrouvait piégé, baignant dans la connerie sirupeuse malgré lui. Le bonheur ! les chères collègues pétassaient pendant une heure avec la documentaliste, déjà bien affaiblie intellectuellement à force de lire des tonnes de récits débiles, et on poussait les chers petits à emprunter ces sous livres de force.
      Je ne parle pas des propositions toutes plus mortifères les unes que les autres, quand on avait droit à une réunion avec l’IPR qui descendait donner la bonne parole : personne n’était là pour gueuler, pour s’indigner des coups de couteaux donnés dans la transmission des savoirs. Au contraire, devant l’IPR, ce n’étaient que sourires et propositions pour « travailler autrement  » pour gagner ses bonnes grâces.
      Et oui, la vie de l’EN allait son train-train. Il suffisait, au mois de juin, d’aller transpirer un bon coup dans le couloir de l’administration pour obtenir sa 3èC et on fermait sa gueule. On avait ce qu’on voulait pour l’année, on supporterait bien tout le reste. Allez, somme toute, ce n’est pas si grave. Tout ne va pas si mal. Et ils nous emmerdent, ces deux ou trois collègues qui font toujours grève, qui sont toujours en train de dire que tout déconne, qui n’ont que leur Brighelli à la bouche. C’est pas si grave, j’ai ma 3èC !
      Et puis, pffft, abracadabra ! Plus de 3èC ! Ben, merde, alors !
      Mais mon cher collègue, vous avez laissé s’installer la gangrène et la gangrène gagne, elle a gagné. Alors, vous allez faire votre première grève et vous rameutez pour ça, la République, la France, poum, poum, poum, et les bons sentiments, surtout les bons sentiments. C’est pitoyable.
      Plutôt que d’écrire leurs lettres larmoyantes, les collègues feraient mieux de faire de vrais cours, de ne pas même faire acheter les manuels nouvelle mouture, de ne pas s’en servir, de ne pas les ouvrir et de refiler leurs vieux cours aux jeunes collègues démunis pour qu’ils ne soient pas trop contaminés. Quant aux EPI, une seule solution, faire ce qu’on fait dans l’EN quand on n’est pas d’accord avec une réforme : contourner. Garder la forme pour l’IPR et le chef d’établissement et sauver le fond dans la mesure du possible.
      Les profs ont ce qu’ils méritent. Ils ont tout accepté et en ont même parfois rajouté pour accélérer ces réformes. Celle de NVB est dans l’exacte continuité de ce qui s’est déjà fait auparavant. Elle achève le travail. C’est la curée mais tout va bien puisque d’aucuns agitent leurs petits bras pour récupérer leur 3èC !

      • Sanseverina, il n’a pas dit que c’était a priori une classe de rêve ! Il a dit que c’était la classe bilangue qui permettait , dans un collège de ZEP donc très difficile, de donner aux enfants de ce « quartier » un espoir de promotion sociale par une instruction solide et que la suppression de cette classe était une façon de saboter le collège en le nivelant par le bas. Il dit très justement que l’existence de cette classe permet d’éviter la fuite des meilleurs élèves dans le privé. En ôtant aux élèves intelligents et travailleurs – disons « sérieux » pour employer un terme collectif – d’un collège, et il y en a à proportion égale dans tous les collèges, l’occasion de donner au collège leur pleine mesure, on les massacre.
        Sur le reproche que vous faites aux profs de n’avoir pas vu venir le coup, je vous suis entièrement. On savait depuis la loi Fillon de 2005, avec son « socle commun de compétences » qui était déjà passablement tiré par les cheveux, qu’il y avait de graves menaces sur le collège. On en a eu la confirmation en 2013 avec la loi Peillon , qui faisait du socle non plus un plancher mais un plafond, et il faut bien reconnaître que personne dans les syndicats et les associations ne s’est affolé. Pourtant la loi Peillon était claire : elle donnait toute latitude à l’exécutif pour mettre dans le socle ce qu’il voulait, et surtout pour en ôter ce qu’il ne voulait pas. Il ne restait plus qu’à prendre le décret correspondant , ce qui fut fait. « Exierunt » le latin, le grec, les classes européennes, les classes bilangues, et les pédagogistes prirent le pouvoir…

  13. Il faut enseigner avec des amulettes d’abord … ils sont déphasés sinon nos collégiens.
    – Toi petit sorcier moi grand sorcier ; je vais expliquer le texte français …

  14. L’Avare selon la nouvelle éthique (à la mode africaine) :
    – Comment faire revenir l’amour qui a quitté un patriarche veuf de sa dernière épouse ?
    S’adresser à un envoûteur intendant de son état et à une sorcière Frosine.
    Jeter des sorts et ne pas épargner l’or ; faire un festin avec viandes à foison confié à maître Jacques cuisinier en guenilles.
    Le Conseil du Village à l’ombre du baobab résout alors tous les problèmes familiaux en invoquant les esprits de la tribu. Un grand sort est jeté et un miracle se produit.

    En somme le Paris du 17e siècle ressemble comme un frère jumeau à un village de la brousse africaine !

  15. Le 20 Mai 2016 à 7 h 58 min, Dugong a dit : Cannes .
    Je suis d’accord et j’y vois également un plaidoyer du système duodécimal sur le tapis rouge du festival, une jeune actrice doit pouvoir compter sur ses dix doigts et sur ses deux jambes.

    • En plus le festival fournit la garantie de traçabilité !
      Nichons et fesses d’origine France … vous pouvez choisir la bête sur pied ! Pas d’ogm juste de la chirurgie esthétique made in France.

  16. Franchement faire un mauvais procès à Harpagon parce qu’il veut profiter de le jeunesse sans bourse délier ! Et alors un DSK et un Baupin font bien la même chose ? Droit de cuissage au nom du pouvoir politique … qui a dit qu’il y avait en chaque homme un cerveau reptilien ?

    • Je me souviens d’une photographie des années cinquante sous la 4e : le jeune François Mitterrand ministre quadragénaire aux dents longues grimpant les marches du Festival de Cannes … je comprends son opposition farouche au retour de De Gaulle en mai 58 ! Ce vieux puritain de général qui l’empêche de prendre du bon temps sur le dos de la bête (la république bonne fille) !

  17. Pour en revenir une bonne fois à Molière : qui est-il ? Un bourgeois parisien qui décrit l’ascension sociale de la bourgeoisie parisienne aux dépens des institutions anciennes, clergé et aristocratie.
    Comme il est loin d’être sot il se met une protection royale sur la tête (cela tombe Louis XIV veut promouvoir la bourgeoisie aux dépens des grands féodaux) … et il met les rieurs de son côté, notamment ceux qui sont les esprits forts à la Cour et à la Ville (le parti philosophique) – mais il a du courage et il n’hésite pas à porter des coups d’estoc et de taille ! Soit contre le clergé et les dévots soit contre les manies aristocratiques ou la bourgeoisie dans ses travers et ses folies douces. Il force le trait c’est de bonne guerre ..

    • Bien entendu un professeur de français peut emmener voir une pièce de Molière et rire de bon cœur au premier degré avec sa classe !
      Maintenant son rôle est quand même de restituer le contexte historique et le sens philosophique … la morale de l’histoire si l’on peut dire ! Au sens élevé de la chose.

  18. Harpagon et sa famille c’est une lutte de pouvoir entre l’amour, l’honneur (des femmes et des jeunes gens pas forcément le même), l’argent et les considérations sociales.
    C’est un drame bourgeois d’ailleurs car sans le coup de théâtre final Harpagon aurait détruit toute sa famille.

  19. Au 17e siècle les écrivains bourgeois forment la garde rapprochée du roi : Corneille, Molière, Racine, Boileau, La Bruyère, Bossuet etc et les écrivains aristocrates vont tous connaître l’exil à un moment ou à un autre : Descartes, Saint-Evremond, Guez de Balzac, La Rochefoucauld, le cardinal de Retz, Saint-Simon en disgrâce reste à la Cour attendant son heure pour témoigner contre le règne etc.
    Il n’y guère que le pauvre gueux Pierre Bayle pourchassé par tous qui ne trouvera aucun protecteur – pas assez malin pour cela il faut croire – il trouvera sa revanche posthume avec Voltaire qui exploitera son fonds d’idées.

    La Fontaine et Pascal quoique bourgeois restent un peu à l’écart pour des raisons différentes, Pascal parce qu’il est janséniste et polémiste politique et La Fontaine parce qu’il a de mauvaises fréquentations – il joue au jeu et fréquente des femmes de petites vertus et en plus écrit des contes licencieux où il bafoue la morale – il faudra longtemps pour que Louis XIV accepte de le pensionner académicien.

    • J’oubliais Fénelon – qui est un Salignac – et qui fut précepteur du petit-fils de Louis XIV avant de mourir en exil à Cambrai parce qu’il se mêlait un peu trop de la politique royale.

  20. Sanseverina, il n’a pas dit que c’était a priori une classe de rêve ! Il a dit que c’était la classe bilangue qui permettait , dans un collège de ZEP donc très difficile, de donner aux enfants de ce « quartier » un espoir de promotion sociale par une instruction solide et que la suppression de cette classe était une façon de saboter le collège en le nivelant par le bas. Il dit très justement que l’existence de cette classe permet d’éviter la fuite des meilleurs élèves dans le privé. En ôtant aux élèves intelligents et travailleurs – disons « sérieux » pour employer un terme collectif – d’un collège, et il y en a à proportion égale dans tous les collèges, l’occasion de donner au collège leur pleine mesure, on les massacre.
    Sur le reproche que vous faites aux profs de n’avoir pas vu venir le coup, je vous suis entièrement. On savait depuis la loi Fillon de 2005, avec son « socle commun de compétences » qui était déjà passablement tiré par les cheveux, qu’il y avait de graves menaces sur le collège. On en a eu la confirmation en 2013 avec la loi Peillon , qui faisait du socle non plus un plancher mais un plafond, et il faut bien reconnaître que personne dans les syndicats et les associations ne s’est affolé. Pourtant la loi Peillon était claire : elle donnait toute latitude à l’exécutif pour mettre dans le socle ce qu’il voulait, et surtout pour en ôter ce qu’il ne voulait pas. Il ne restait plus qu’à prendre le décret correspondant , ce qui fut fait. « Exierunt » le latin, le grec, les classes européennes, les classes bilangues, et les pédagogistes prirent le pouvoir…

  21. L’union entre la royauté et la bourgeoisie aura duré jusqu’à la révolution français qui – en 1789 – n’avait pas pour but de détrôner le roy mais seulement de mettre en conformité les institutions et la société car comme le disait Calonne dans un rapport à Louis XVI il n’y avait plus d’écart entre noblesse et bourgeoisie à l’aurore de 1789 – ce corps social était dès lors unifié.

    Aujourd’hui nous sommes en 2016 – ce qui reste de gouvernement entend gouverner avec les sans-abris et les migrants – mais cette alliance contre-nature n’est pas un contrat en bonne et due forme puisqu’une des deux parties est illettrée et n’a pas de lettres de citoyenneté (et pour cause) et n’entend pas révoquer ses origines au profit d’un ordre social vérolé par le gouvernement des moins-disants et des médisants !

    Le soutien des médias dont on connaît les donneurs d’ordre ne remplace pas un corps d’écrivains bourgeois comme Richelieu en trouva un pour soutenir la politique de centralisation qu’il mettait en place.

    Voilà un modeste parallèle de la situation de Molière et consorts et du show-biz d’aujourd’hui qui tourne à mon sens au désavantage du show-biz !
    George Clooney et Sean Penn n’ont pas assez de talent … sinon d’encombrer l’un la Croisette l’autre les expresso.

    • Le regretté Jean Yanne avec son complice Gérard Sire se moquait déjà circa 1968 du show-biz – « tout le monde il est beau tout le monde il est gentil » – et de son faux-cultisme comme religion du moins-disant culturel ; avec Sean Penn haute conscience hollywoodienne on atteint un nouveau sommet ..; comme cette éminence n’est pas à l’article de la mort on peut se permettre de tirer sur l’ambulance !

      « The last face » qui se passe dans un Libéria à feu et à sang – pays fondé par les Etats-Unis – est une anthologie à la Bernard Kouchner de l’humanitarisme cul-cul la praline entremêlé des « feux de l’amour » entre Jean Reno docteur Love entremetteur de l’amour du docteur en jupons Charlize Théron pour le beau docteur Miguel Leon …

      Soap opéra sans doute !

    • Oui mais il faut alors prendre garde qu’elles ne poussent pas des cris de femelles agressives désenchantées. C’est pour cela que j’ai créé le C.L.I.T.O.R.I.S. ( le Comité de Lutte International contre le Tragique Obsessionnel des Radasses Immuno Stimulantes.) dont je suis le secrétaire perpétuel. Quand j’étais bouddhiste j’étais passé des étudiantes aux chèvres, toutes aussi bêlantes les unes que les autres mais j’avais concédé un peu plus de poésie aux bêlements des chèvres si je me souviens bien…

  22. Sean Penn aurait pu faire un bon film avec le huis-clos haletant du Bataclan qui dura deux bonnes heures – face à face entre des musulmans fanatiques et des petits bourgeois qui aiment le rock alangui et le pétard de fin de concert – mais évidemment il lui aurait fallu du talent !

  23. Quand je faisais faire une dictée par semaine à ma fille il y a vingt cinq ans, en CM1, j’avais tout le monde contre moi, sauf elle, qui trouvait ça « dur, mais amusant ». Les professeurs, plus tard, au Collège, différaient à mes yeux par une seule qualité, ou son absence : l’enthousiasme. Une prof, d’Anglais, amie depuis de ma fille, est sortie du lot. Je me souviens d’une autre qui me faisait de la peine, que d’ailleurs je défendais, même si au fond de moi, j’étais désolée que des enfants abordent le latin avec quelqu’un visiblement très déprimé. Elle s’excusait de devoir présenter à ses élèves des déclinaisons un peu complexes. Je dis « présenter » car il ne s’agissait pas d’apprendre par cœur !
    Sanseverina, portez haut votre révolte, ce sont des professeurs comme vous dont on se souvient, adulte. Mais je mesure le courage qu’il vous faut constamment avoir, sans autodérision ni cynisme. À vous lire, vous n’en manquez pas ! Et j’aimerais bien savoir combien de JP Brighelli il existe encore ?

  24. Merci pour votre billet, Allons bon.
    Si j’avais un dictionnaire de l’école à faire, à la lettre B, je mettrais : Brighelli : à cloner.

  25. Challenges > Politique > Collège : quand Chevènement achève la réforme de Valls et Vallaud-Belkacem
    Collège : quand Chevènement achève la réforme de Valls et Vallaud-Belkacem
    Par Bruno Roger-Petit
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    Publié le 18-05-2015 à 14h21
    Mis à jour à 14h24
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    Une nouvelle grande voix de la gauche, celle de Jean-Pierre Chevènement, accuse la réforme du collège de porter un « égalitarisme niveleur ». Manuel Valls et Najat Vallaud-Belkacem pourront-ils tenir encore longtemps ?
    Jean-Pierre Chevènement (c) AFP

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    Le coup de grâce est donné par Jean-Pierre Chevènement.

    Selon l’ancien ministre, la réforme du Collège prônée par Najat Vallaud-Belkacem et Manuel Valls procède d’un « Egalitarisme niveleur ». La formule, émise ce lundi sur France Inter, pourrait bien être de celles qui achèveront la réforme aux yeux de l’opinion.

    Celui qui demeure, aux yeux de bien des Français, le dernier grand ministre de l’Education de ces quarante dernières années, a balayé d’un trait les dernières digues à base d’éléments de langage dressées par le tandem formé par le Premier ministre et la ministre de l’Education nationale.

    Chevènement occupe en effet une place particulière dans l’imaginaire politique national. Il est et demeure le ministre qui, sous l’autorité de François Mitterrand, permit à la gauche de tourner la page de la guerre scolaire entre école publique et privée.

    Il est celui qui, en quelques mois et quelques formules, réconcilia la gauche avec l’idéal d’une école publique encore et toujours bâtie sur les fondations posées par Ferry et Jaurès. Sur le sujet de l’école, il est une référence. Une voix. Une conscience.

    En 1984, personne ne s’offusquait, à gauche, d’entendre un ministre de l’Education nationale décréter qu’il fallait « apprendre pour entreprendre », ou défendre la notion « d’élitisme républicain » appliquée à l’école du mérite.

    Double péché d’orgueil

    C’était un temps où un responsable socialiste n’aurait jamais confondu l’élitisme avec l’excellence pour l’opposer à l’égalité, confusion à laquelle s’abandonne Manuel Valls dans sa dernière contribution au débat intellectuel publiée par Libération.

    Que penserait Jaurès, découvrant que son lointain successeur socialiste use du verbe « mériter », appliqué à l’école de la République, en l’encadrant de guillemets dédaigneux ?

    En brandissant la menace d’un « égalitarisme niveleur », Jean-Pierre Chevènement fait écho à ce que ressentent les 60% de Français désormais opposés à cette réforme du collège, désormais perçue comme un affaiblissement supplémentaire infligé à la maison France. Une majorité de l’opinion a le sentiment que le collège 2016 sera guidé par un seul mot d’ordre : « Nous sommes nuls, restons groupés ! »

    En s’entêtant, Manuel Valls et Najat Vallaud-Belkacem commettent ainsi un double péché d’orgueil.

    On ne peut pas mener une bataille culturelle et politique autour de l’école, lieu symbolique de concentration de toutes les passions françaises depuis deux siècles quand on est minoritaire dans l’opinion sur la question. Valls a beau brandir, comme il s’y essaie dans Libération, les grands mots de la gauche, « Egalité », « mouvement », « bien commun », « intérêt des enfants », il ne peut plus être entendu, ni écouté. Les rapports de force sont cristallisés.

    Sur fond de panique culturelle, le fait d’annoncer que l’enseignement de l’histoire réduirait les Lumières et la civilisation chrétienne médiévale à l’état de connaissances facultatives ne pouvait qu’engendrer le rejet.

    De même que la suppression des classes d’excellence « bi-langues », réputées et reconnues partout en France, ou la mise à mort du latin et du grec, contenue implicitement dans le projet présenté par le Conseil supérieur des programmes.

    « Culpabilité nationale »
    Destruction de symboles de filières perçues comme reflet de l’excellence de l’école. Mise à l’index identitaire sur fond de communautarisme lobbyiste et culpabilité nationale. Ces deux éléments, à eux seuls, expliquent tout à la fois pourquoi cette réforme est devenue un objet de débat national et pourquoi elle est rejetée.

    De ce point de vue, les aspects de la réforme touchant à l’enseignement de l’histoire sont en grande partie initiateurs du mouvement de rejet de la réforme.

    Là encore, Jean-Pierre Chevènement voit juste : « Prenons l’exemple des programmes d’histoire également. M. Lussault, président du Conseil National des Programmes, confond ce qu’il appelle le roman national avec le récit national. Je défends le récit national, qui doit être objectif. La France est une personne, qui évolue d’âge en âge : il faut apprendre son histoire, parce qu’autrement comment donner aux jeunes issus de l’immigration l’envie de s’intégrer à un pays qui passe son temps à se débiner tous les jours ? »

    Jean-Pierre Chevènement tire droit au but. Parce qu’ils donnent le sentiment de céder à des lobbies communautaristes désireux d’imposer au collège une révision de l’histoire conçu comme un récit national, fédérateur et unificateur, Manuel Valls et Najat Vallaud-Belkacem sont inaudibles, et pire encore, en décalage complet avec l’état de l’opinion française.

    Les ministres en mode « complotiste »
    Au premier péché d’orgueil par méconnaissance de l’opinion, Najat Vallaud-Belkacem et Manuel Valls ajoutent celui d’arrogance. Depuis une semaine, les deux socialistes refusent d’entendre les critiques de la droite (ce qui peut se comprendre, en partie) et de la gauche (ce qui est incompréhensible). A tous, ils opposent des éléments de langage en mode complotiste.

    Dans Libé, le Premier ministre brandit le spectre du mensonge permanent : « Beaucoup de contre-vérités ont été ­dites sur cette réforme. Beaucoup de phantasmes, de peurs ont été ent­re­tenus. Les conservatismes, les immobilismes ont joué de surenchères et de ­démagogie ». Sur Europe 1, la ministre de l’Education nationale avait déjà entonné, ce dimanche, le même couplet, dénonçant le rejet de sa réforme pour cause de « matraquage fait de désinformation, de contre-vérités, de malhonnêteté intellectuelle depuis quinze jours ».

    Les voilà tous deux loin de Mendès France, qui disait: « en démocratie, il faut d’abord convaincre ». Ce n’est pas la désinformation ou la malhonnêtété intellectuelle qui sont causes des difficultés du gouvernement à imposer sa réforme dans les collèges dans les esprits, mais sa faculté à produire des symboles désintégrateurs d’une certaine idée de l’école et son refus de prendre en considération les peurs, les frustrations, les attentes et les espoirs que des pans entiers de l’opinion placent encore dans l’école.

    Ce n’est pas en sautant comme un cabri dans les colonnes de Libération ou au micro d’Europe 1 en criant « L’égalité ! L’égalité ! L’égalité ! » tout en accusant la France entière d’être manipulée par des malfaisants que l’on se montre convaincant.

    Bien au contraire, puisqu’au mépris explicite envers les critiques, on ajoute le mépris implicite envers les Français, envisagés comme une masse aveugle et manipulable à volonté par un Bruno Le Maire, par exemple.

    Leçon de modestie
    Le mépris des autres et de tous, c’est aussi le piège que se tendent à eux mêmes Manuel Valls et Najat Vallaud-Belkacem. Un mépris flirtant entre conscience et inconscience, mais dont les conséquences risquent d’être lourdes.

    La leçon de modestie qu’adresse Jean-Pierre Chevènement au gouvernement devrait inciter ce dernier à retirer en totalité l’actuel projet et à en dessaisir Michel Lussault, l’actuel patron du Conseil des programmes.

    Faute de retrait franc et massif, la machine à générer la Guerre scolaire continuera de causer des dégâts de plus en plus visibles au sein même de la gauche.

    Pour en mesurer l’étendue, il suffisait de lire, ce dimanche, dans les colonnes du JDD, ces paroles de professeurs, troupes d’élite de l’électorat socialiste depuis un siècle et demi, taillant en pièces la réforme du collège, et surtout la conclusion qu’en tirait l’un d’entre eux, un certain Tanguy Simon, professeur dans les Yvelines : « Je n’ai jamais perçu autant d’amertume en salle des profs… Quand la ministre de l’Éducation passe son temps à répéter que les élèves s’ennuient au collège, c’est forcément blessant… Je suis prof de français, plus jamais je ne voterai PS. »

    Vite, très vite, Manuel Valls doit méditer l’avertissement de Chevènement, invitation à considérer l’école sur un temps long, et non au gré des pressions communautaristes ou pédagogistes : « l’école est un sanctuaire, il faut éviter que la société y pénètre trop, et aujourd’hui nous souffrons que la société veut s’ingérer dans l’école à tout moment ».

  26. Si je compare la commission de Bruxelles à une madrasa – école coranique – c’est qu’on y pratique la répétition de principe visant à occulter tout esprit critique.
    Le conditionnement y est la norme absolue.
    Au lieu de partir des faits – la diversité intrinsèque de l’Europe – et de bâtir à partir de là pragmatiquement un programme politique on préfère discuter du sexe des anges (la vision d’une Europe immaculée).
    L’Angleterre berceau de la démocratie, du libre-arbitre politique, du pragmatisme philosophique se tient à l’écart de cette expérience de pensée de même que la Suisse cette république exemplaire.
    L’Europe continentale n’ayant pas connu de démocratie populaire sinon la forme caricaturale qu’elle prit dans l’est du continent sous la houlette du communisme.
    Seule la Hollande à son siècle d’or fit l’expérience d’une république populaire partisane du libre-échange des idées et des biens avant que Louis XIV ne cherche à la détruire !

  27. Quant aux institutions françaises dont le Conseil d’Etat est le modèle délétère, elles sont le fruit d’un esprit despotique : Napoléon Bonaparte, général de génie certes mais déplorable ennemi des libertés publiques.
    La caporalisation des esprits ne peut pas marcher n’en déplaise au sieur Juppé ce minus-habens.

  28. Tiens ! Puisqu’on est sur un blog littéraire – en théorie – Alain Juppé a écrit une biographie de Montesquieu – sans l’avoir lu ni compris – juste pour se poser en maire de Bordeaux.
    Evidemment comprendre les notions de relativisme culturel et de séparation de pouvoirs dépasse quelque peu le niveau moyen d’un énarque … Philippe Séguin autre énarque admirait surtout Napoléon III le grand (le neveu de son oncle), grande incompétence méconnue disait Bismarck avant de lui foutre la pâtée de sa vie !
    Je ne vois aucun homme politique français ayant une conception claire de la vie d’une démocratie avancée ! C’est bien pourquoi nous sommes dans une crise de régime puisque les institutions ne reflètent plus la réalité sociale du pays.

  29. Qu’est-ce que je pense de Hollande ? Il est sénile avant l’âge. La sénilité se caractérise notamment par l’entêtement obsessionnel à des petites choses, des habitudes de vieillard (souvent obscènes).
    Il y a un débat ridicule en ce moment sur le salaire de Carlos Ghosn – Dupont-Aignan et Piketty font cause commune pour pétitionner contre ses émoluments. Laurence Parisot parle de son affreuse arrogance …
    « Les médias japonais le surnomment « Seven-Eleven » pour ses habitudes de travailler très dur depuis le début de la journée jusque tard dans la soirée. »
    Il n’y a guère de mystère : si on veut être le meilleur il faut être un bourreau de travail !
    Cela ne risquait pas d’arriver au scootériste élyséen …

    • Driout dit:
      « Il n’y a guère de mystère : si on veut être le meilleur il faut être un bourreau de travail ! »
      Et il rejoint ainsi L. Parisot qui affirme dans sa plaidoirie:
      « S’il a été choisi, c’est parce qu’il est doté de qualités exceptionnelles: leadership, vision, capacité de travail hors norme, rapidité de décision extrême, compétences techniques multiples, etc.
      Le CEO n’a pas l’une ou l’autre de ces qualités, il les a toutes en même temps. S’y ajoute bien souvent un je ne sais quoi d’audace ou de sixième sens qui le rend, au sens propre, extra-ordinaire. »

      http://www.challenges.fr/politique/20160521.CHA9484/remuneration-des-patrons-l-affreuse-arrogance-de-carlos-ghosn-ne-merite-pas-une-loi.html

      Il se trouve que je connais personnellement un des quarante patrons du Cac 40 .
      Je le connais bien parce que j’ai fait les mêmes études que lui, dans la même université, avec les mêmes mêmes professeurs; on a passé les mêmes examens et on a eu à peu près les mêmes notes; on a joué aux cartes ensemble, on faisait les mêmes résultats . On a partagé ensemble des repas bien arrosés ; il « tenait bien l’alcool », moi aussi .
      Lui et moi sommes devenus professeurs de mathématiques.
      Enseigner les mathématiques est une mission difficile:
      J’ai persévéré, lui a préféré démissionner après un an .
      Je suis donc resté professeur, lui est devenu dirigeant d’entreprise puis finalement CEO du Cac 40 .

      « qualités exceptionnelles: leadership, vision, capacité de travail hors norme, rapidité de décision extrême  »

      Calmons nous, madame Parisot !

      • Vous n’aviez pas l’esprit de compétition probablement !
        Prenez des champions de Formule 1 comme Sébastian Vettel et Lewis Hamilton – ils sont très sympathiques dans la vie, jeune de corps et d’esprit, pas très intelligent d’après ce que j’ai entendu et encore moins cultivés – mais au volant d’une voiture ils veulent gagner à tout prix …
        Bien entendu pour être le meilleur en Formule 1 cela ne suffit pas : il faut être jeune (moins de quarante ans au grand maximum), de sexe masculin (aucune femme parmi eux – pourquoi ? je ne sais pas ; question à étudier de près) et avoir les aptitudes physiques nécessaires (réflexes, vision excellente, résistance physique etc).

  30. Article dans « Marianne » sur certains instituteurs de Seine Saint Denis ! Suite tragique et logique.

  31. Quand je dis que l’esprit démocratique n’a pas pénétré l’Europe continentale on doit penser que j’exagère un peu et pourtant !
    Connaissez-vous Marie-Claude Vaillant-Couturier (1912-1996) ? Au moins de nom car il y a des rues Paul Vaillant Couturier un peu partout en France … elle-même fut déportée à Auschwitz en tant que résistante communiste.
    Son idéal totalitaire l’amènera à dire ceci en 1951 lors du procès David Rousset (il avait affirmé que le système concentrationnaire soviétique était équivalent au système nazi) :
    « Je considère le système pénitentiaire soviétique comme indiscutablement le plus souhaitable dans le monde entier ».
    Nous sommes en pleine période stalinienne …

  32. Le business chrétien fourgue presque les mêmes :

    http://www.bibletoys.com/product-p/mof40116.htm

    Si on se livre à une petite analyse comparative, on voit que la bimbeloterie islamique débite à coran continu (3 piles non fournies) alors que rien ne précise à quoi fonctionne le jésus au look de kung fu warrior. Faut croire que les six cent ans de décalage ont rendu les chrétiens plus pragmatiques puisqu’on autorise le gamin à éteindre le jésus et à le rallumer à n’importe quel endroit du causement. De là à croire qu’on peut commander son dieu par interrupteur…

    Finalement, m’étonnerais pas que tout ce fourbi sorte de la même fabrique…

    • Très très drôle, Dugong et Moot. Sauf qu’il y a tromperie dans vos petites affaires. Le Jésus n’a rien d’un mobile. Il s’adresse manifestement aux bambins plus âgés ou aux adultes … Peut-on espérer bientôt, une Marie-Madeleine gonflable ? Je suis sûre que certains sur ce blog seraient ravis.

      • Ah oui et ce grand couillon de jésus qui s’obstinait à chercher la valve alors que la marie lui offrait sa vulve.

        Ça a vraiment fait toute une histoire…

  33. ‘Le couillon de Jésus et les beaux tableaux qu’il a inspirés’.
    Ben oui, quiconque a vu une pièce de théâtre millénaire, en connait les décors, l’histoire, les acteurs, peut considérer que tout ça, ou rien, c’est kif-kif.
    L’art se sert des couillonnades de son époque, ce qui est tout à fait normal : il s’agit pour les artistes de vendre au client.
    J’observe que ‘Allons bon’ n’a pas encore souscrit béatement aux deux commentaires ci-dessus, je pense qu’en France ça doit être l’heure de la traite des ânes…

  34. J’encourage les forces vives de la Nation à résister à un Etat qui est devenu un repaire de pirates !

    La réalité sociale de notre pays n’est plus reflétée par nos institutions dans ces conditions l’insurrection est un droit légitime. Il suffit de rappeler la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 à cet égard.

  35. « Le gouvernement n’exclut pas de recourir à la force » ; nous verrons bien de quel côté se trouvent la force et le droit et la justice !

  36. Se conformer à ce qui est prescrit par la loi. Regarder avec une attention suivie. Examiner en surveillant, en contrôlant. Et maintenant, « j’observe » ! Le ver de terre caparaçonné de venin recuit emploie ce verbe sans se douter de tout ce qu’il dit de lui, c’est normal, quand on a un cerveau anus !

    • Et le commandement « ne rien jeter aux animaux » / « ne pas nourrir les animaux », qu’est-ce qu’on en fait ? Ce type devrai être inculpé de mauvais traitement à lions.

      Bon, allez, nouvelle chronique !

  37. A voir avec beaucoup de jubilation, donc, alors que l on savoure la langue de Moliere tout en appreciant une mise en scene pleine d intelligence. Une reussite.

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