P1010707Si l’on m’avait dit qu’un jour je rédigerais la recension d’un livre signé Brighelli, moi qui appartiens à la génération des « crétins »…

C’est le français qu’on assassine se lit avec plaisir : le souvenir de Du Bellay (Deffence et illustration de la langue françoyse, 1549) et de Rivarol (Discours sur l’universalité de la langue française, 1784) irrigue un texte qui allie le sérieux didactique de l’essai avec le mordant du pamphlet. Brighelli s’efface parfois pour donner à entendre ici un poème, là un extrait de roman ou une tirade, qu’il commente, qu’il dissèque, qu’il étudie avec autant de rigueur que d’humour, à vous donner le goût de la littérature. Son style est chatoyant et varié, ne répugnant pas à employer, où il s’impose, le subjonctif imparfait, ni le mot bas où il est sûr de faire effet, ni tel autre signe d’oralité bienvenu qui vient conférer au texte sa force expressive et confirme ce que l’on sent tellement : que l’auteur a mis tout son cœur dans cette défense du français qui est aussi (la casse du titre, intégralement en majuscules, autorise cette lecture), une défense du Français, le vrai, celui qui sait « affiner les mots comme on affine un fromage, et les offrir à déguster à ses amis ».

« Démissions scolaires »

C’est ma vie que raconte Brighelli quand il parle de ces « quelques millions d’enfants nés entre 1985 et 2017 », victimes de l’« effet Meirieu » et de l’idéologisation croissante de l’école. J’ai sans doute été plus épargnée que d’autres, parce que j’ai dû tomber sur quelques profs qui « continuaient à appliquer ce qu’ils savaient faire ».

Tout de même, j’ai subi un nombre considérable de « projets pédagogiques » débiles assortis de leurs heures perdues au CDI (perdues pour les apprentissages, pas pour les bons moments entre copines, cela va de soi). Le programme d’histoire-géo du CM2 qui allait « jusqu’à nos jours » s’est achevé pour moi avec Louis XIV, notre classe ayant été choisie pour participer au Parlement des Enfants (renseignez-vous sur cette ineptie chronophage), ce qui fut aussi l’occasion de mon premier passage à la radio et de ma première rencontre avec des journalistes. Je n’ai jamais entendu parler de Napoléon durant ma scolarité puisqu’il était au programme de quatrième et que je me trouvais dans cette classe en 1999, année de naissance de l’Euro. Toute l’année fut donc consacrée à des exposés, films, projets, rencontres, recherches au CDI, visites et interventions diverses en mode glorification enthousiaste, sur le thème de la monnaie unique. Napoléon était aussi au programme de seconde mais dans une perspective « problématisée et non narrative, reposant sur l’étude de documents », aussi n’en ai-je évidemment rien retenu. À un mois du bac de français, je confondais encore Voltaire et Verlaine, Malraux et Marot et n’avais, de manière générale, aucune notion d’histoire littéraire, les grands auteurs flottant en complet désordre dans un passé brumeux ; ce qui ne m’empêchait pas d’être abonnée aux félicitations du conseil de classe. « Ce n’est pas le niveau qui a baissé, ce sont les ambitions », dit fort bien Brighelli. Et cela oblige à des prouesses : l’accession de Jean-Marie Le Pen au second tour de l’élection présidentielle fut pour moi une divine surprise puisque l’arrêt momentané des cours, justifié par l’impératif de la lutte antifasciste, me permit de me plonger dans le Lagarde et Michard de mon père et d’ingurgiter en deux semaines ce que les enfants de son temps apprenaient en sept ans ! Ce Lagmich dont Brighelli dit qu’il lui paraissait naguère « franchement un peu limité » est, comme il le constate, devenu « un monument de résistance à la paupérisation culturelle ».

Mais j’ai eu une chance, énorme, outre celle d’avoir appris à lire dès la grande section de maternelle avec la plus pure méthode syllabique : c’est d’avoir des institutrices qui, sans échapper aux vogues et défauts de notre temps, étaient restées très attachées à l’enseignement de la langue, à l’ancienne. Je me souviens des exercices d’analyse (nature-genre-nombre-fonction, pour chaque mot d’une longue phrase) occupant des après-midis entiers ; j’aimais cela follement. Et les verbes à conjuguer à tous les temps de tous les modes, y compris le conditionnel passé deuxième forme. J’en redemandais. C’est de cela que sont privés les élèves d’aujourd’hui, et Brighelli donne à voir la triste condition de ces crétins fabriqués à la chaîne, et le sombre sort qui en découle pour notre pays et même, notre humanité.

C’est dramatique et grotesque à la fois : on rit en lisant les aberrations débitées par les IPR (inspecteurs pédagogiques régionaux) afin de convaincre les professeurs d’appliquer la réforme Belkacem. Et, malin, Brighelli signale qu’il peut « identifier nommément les auteurs de ces calembredaines ». Que quiconque mettrait en doute l’authenticité des citations se le tienne pour dit !

« Je plaide pour le français, mais je plaide aussi pour l’anglais »

Brighelli dénonce ce qu’il appelle la « trahison linguistique », qu’une citation de Valérie Pécresse, en épigraphe de chapitre donne à entendre sans ambiguïté : « oui, l’anglais nous a envahis, alors cessons de le considérer comme une langue étrangère ! » Mais, démontre Brighelli, ce n’est pas l’anglais qui nous a envahis, plutôt une espèce de sabir bâtard qui, combiné à la dégradation de l’orthographe et de la syntaxe, est en passe de faire ressembler notre langage à celui de Salvatore dans le Nom de la rose d’Umberto Eco !

Il fustige la tendance actuelle des distributeurs de films à ne plus traduire les titres, ou bien, ce qui est peut-être pire, à substituer au titre anglais original un titre en globish. Ainsi The Hangover devint-il Very Bad Trip et Wild Things, Sexcrimes. Il dénonce la réécriture simplifiée des romans d’Enyd Blyton, non seulement dans leur traduction française mais également dans leur version originale. Défense du français, le livre de Brighelli est aussi une déclaration d’amour à la langue de Shakespeare : dans ses pages, Corneille, Mallarmé et Flaubert côtoient James Joyce et Virginia Woolf.

Les patries en danger

Quelle agaçante schizophrénie que celle dont s’offusque Brighelli : l’hypocrisie de cette Europe obsédée par le retour à l’unité linguistique d’avant Babel, et qui prône dans le même temps le développement des langues régionales. Tout particularisme linguistique, des patois locaux au parler banlieue, devient ainsi digne d’être valorisé, pour peu qu’il ne soit pas national, pour peu, en réalité, que sa valorisation contribue à démembrer la nation. Diviser pour faire régner le globish. La tâche d’unification linguistique que s’était assignée la Révolution française est ainsi méthodiquement ruinée. J’ai récemment appris que j’avais quelques gènes en commun avec l’un des grammairiens qui ont collaboré à cette mission révolutionnaire. Je ne sais ce qui ferait le plus de peine à Etienne Molard, petit instituteur parti en croisade contre les régionalismes : découvrir que mon mari emploie « déprofiter », un « lyonnoissisme » par lui condamné dans son ouvrage de 1792, que mon père utilise « beurziller », un verbe qu’il n’aurait pas manqué de proscrire s’il eût été breton plutôt que lyonnais, ou bien s’apercevoir que tous les Français ont délaissé « stationnement » au profit de « parking », un mot qui n’est pas même anglais, rappelle Brighelli.

La langue de l’Europe, la langue de la paix, ce ne peut être le globish qui n’est la langue de personne. C’est la polyglossie (ou multilinguisme) qui suppose l’effort du mouvement vers l’autre.

L’humanité en péril

Rien n’est dispensable ni inutile dans le fonctionnement d’une langue, des combinaisons phoniques aux compositions syntaxiques en passant par son lexique. Elle a son génie propre : ce que la plupart des gens se contentent de dire sans trop y croire ni le comprendre, Brighelli le démontre, exemples à l’appui. Or, les programmes reposent sur l’idée que les enfants d’aujourd’hui sont nés plus stupides que ceux d’hier et ne seraient, par conséquent, plus en mesure d’apprendre ni de comprendre les subtilités de leur langue. Brighelli aurait pu dire un mot de la pénible atteinte à l’estime de soi qui en résulte : on vit mal quand on a l’impression d’avoir volé son bac et j’avoue éprouver des difficultés à donner du « cher collègue » à des professeurs qui disposaient sans doute, avant même de commencer à enseigner, d’une culture bien plus vaste que la mienne le sera jamais.

Parce que la langue articulée, conceptuelle et subtile est ce qui arrache l’homme à son animalité, négliger son enseignement est une catastrophe pour l’humanité. Brighelli prononce deux grands mots :

  • « Racisme ». « Pourquoi l’indigène n’aurait-il pas le droit d’apprend la langue qu’ont maîtrisée Senghor, Hampâté Bâ, Césaire ou Ben Jelloun, sinon parce qu’on le méprise foncièrement ? » Notre auteur va plus loin et accuse les pédagos de complicité objective dans la résurgence du djihad :

« On comprend mieux, écrit-il, comment l’islam rigoriste, qui exige de connaître l’arabe classique, a développé ses arguments. Face à une langue française en lambeaux, l’islam wahhabite impose une langue rigoriste, donnée de surcroît comme divine », quand la nôtre est réduite à des « compétences langagières qui appartiennent davantage au verbiage incontrôlé qu’au bon usage ».

Et ce professeur de s’offusquer que l’on valorise la propension des élèves à « s’exprimer », fût-ce par le bavardage (un IPR fait l’éloge du « papotis » !), alors qu’il faudrait « se taire pour apprendre ».

  • « Fascisme ». Brighelli exhume la réforme de l’éducation accomplie par Mussolini en 1923, dont les principes rappellent furieusement ceux qui ont dicté nos récentes réformes :

« en finir avec l’austérité des enseignements traditionnels, expurger l’école de ses éléments dogmatiques et livresques, valoriser les activités récréatives pour laisser s’épanouir l’expression spontanée de chacun, privilégier l’enseignement fonctionnel destiné à faciliter l’insertion professionnelle ».

Déjà, « la haine de l’intelligence ». Et ce fut le philosophe communiste Gramsci qui protesta du caractère libérateur de l’école « désintéressée » et exigeante qui seule rend l’enfant capable d’apprendre à réfléchir afin de diriger sa vie de manière responsable et autonome.

« L’UMP condamne cet acte de barbarisme sans nom »

Cette phrase, placée en tête d’un chapitre, a été prononcée par Jean-François Copé après un attentat suicide en Afghanistan, qui a fait quatre morts et cinq blessés parmi les soldats français. Il faut croire que cet acte n’avait pas de nom, en effet, puisqu’on le réduit à une faute de langue. Mais la confusion lexicale de Jean-François Copé est intéressante car, de fait, l’appauvrissement du lexique, l’assèchement de la syntaxe, l’accumulation des barbarismes, des impropriétés et des trahisons linguistiques sont bien les signes d’un glissement vers la barbarie. Mais la nôtre. Et l’on pense au mot de Sternberger à propos des nazis : « Leur langue est leur barbarie et leur barbarie est leur barbarisme, car parler et penser ne font qu’un ». Tant il est vrai que la dégradation de la langue constitue un coup porté à la civilisation.

Qui osera dire que Brighelli exagère ? Conséquence directe de l’incapacité à mener le combat par les mots, la violence gangrène notre société. L’illettrisme galopant engendre des comportements agressifs. La loi du plus fort reprend ses droits. L’illettrisme n’est pas l’analphabétisme : est illettrée une personne qui, bien qu’ayant été scolarisée, demeure incapable de lire et d’écrire avec aisance. Obtiennent donc leur bac aujourd’hui, et parfois même avec mention, des gens qui sont, à proprement parler, des illettrés. L’illettrisme est une frustration. L’école qui le produit trahit sa mission, son engagement, la confiance des parents, la soif d’apprendre des petits. Elle engendre de la bestialité et, loin de permettre la fermeture des prisons comme le voulait Hugo, cette école causera bien des guerres. Freud disait que la civilisation avait commencé le jour où l’on avait substitué l’insulte à la pierre. Brighelli propose bien quelques solutions et semble fonder quelques espoirs dans la nomination de Jean-Michel Blanquer. N’étaient ces lueurs dans la nuit, son livre apparaîtrait fort comme la chronique d’un retour à l’âge de pierre.

30 commentaires

  1. Merci, merci !! Vous m’avez donné envie de lire Brighelli, qui pourtant m’agace souvent dans ces chroniques.
    Totalement hors sujet, je ne voulais pas que vous passiez à coté de cet « article » (je ne trouve pas de substantif adéquat) :
    http://www.francetvinfo.fr/economie/automobile/sept-reponses-a-votre-beau-pere-jean-louis-qui-ne-supporte-plus-la-reduction-des-voies-pour-automobiles-a-paris_2358101.html
    Au-delà de l’invraisemblable cuistrerie du papier, les techniques (mal) utilisées rendent les déformations de la vitre de plus en plus voyantes.

  2. Permettez-moi d’emprunter à Daniel Pennac, un autre défenseur de notre belle langue, ces quelques mots qui résument tout le plaisir que j’ai à vous lire :
    – « Vous… vous, je vous aime exactement. »

  3. Sachez, chère Madame, que la situation décrite par Brighelli et que vous déplorez si éloquemment est gravissime également au Québec et en partie pour les mêmes raisons. Deux circonstances aggravantes cependant, pour noircir notre tableau: d’abord nous sommes encerclés, ici en Amérique du Nord, par environ 350 millions d’anglophones, dont la culture de masse entre chez nous comme si elle était chez elle.
    Enfin, alors que chez vous, on a démantelé un système scolaire qui fonctionnait plutôt bien et qui s’enracinait dans une culture séculaire d’une enviable richesse, chez nous, l’école, une fois «modernisée», «rénovée», etc., on ne trouve même plus ce terreau indispensable à la reconstruction… Ça va mal. Exactement.

  4. Très bon article, plein d’allant ! Moi qui ai enseigné longtemps et vu beaucoup de réformes, je peux vous assurer qu’il a toujours été possible, quelle que fût « la réforme » en cours, d’enseigner la nature des mots et des propositions ainsi que leur fonction… ainsi que les grands classiques et qu’aucun inspecteur ne vous aurait sanctionné. C’étaient les professeurs les premiers à s’engouffrer dans des « réformes » ineptes. L’absence de bon sens et de culture fut toujours, dans l’E.N, la chose du monde la mieux partagée. Pourtant, que les élèves étaient heureux d’apprendre cette grammaire française normative ! A Louis le Grand en premier…

  5. Je me souviens qu’il y a plus d’un demi siècle (déjà !), dès son premier cours la prof de français, en sixième, nous fit écrire sur la page de garde du cahier de cours (pas le cahier de brouillon !) la fameuse citation de Boileau : « ce qui se conçoit bien… » puis quelques années après un autre prof nous conseillait la lecture du bouquin d’Etiemble « Parlez vous franglais ? »…. Bon c’était à Charlemagne… Autres temps, autres moeurs…
    Encore plus tard, j’ai eu la chance d’être assistant de français à Eton (si si !) et je vous assure que l’anglais pratiqué n’avait rien à voir avec le sabir compris par mes interlocuteurs dans ma vie professionnelle. Nostalgie que tout cela ! Je crains que la situation ne soit plus grave mais désespérée !

  6. « cette Europe obsédée par le retour à l’unité linguistique d’avant Babel, et qui prône dans le même temps le développement des langues régionales. Tout particularisme linguistique, des patois locaux au parler banlieue, devient ainsi digne d’être valorisé »

    Je ne sais pas où vous avez vu que les langues régionales étaient mises en avant en France. Au contraire, hormis en de rares endroits où elles font de la résistance (Corse, Bretagne, Toulouse), elles ont été cachées sous le tapis, mises au rebut, traitées de « patois », c’est-à-dire de baragouinages. Et avec quel succès ! Plus personne en France ne les pratique, ne connaît leur histoire ni leur héritage, ne s’imagine qu’il y a cent ans, tout le monde ne parlait pas couramment français dans nos campagnes. Plus personne n’a cure de l’abondante et variée littérature de langue d’oc, dont les auteurs furent longtemps autant admirés que ceux d’oïl, et qui a même valu à un de ses plus grands représentants d’être récompensé du Prix de Nobel de Littérature, chose inédite alors pour un œuvre écrit en dialecte.
    Cette entreprise de déconstruction de l’identité des individus pour les fondre dans le moule (fabriqué de toutes pièces) de la République frônçaise, héritière lointaine des massacres cathares et huguenots, se poursuit encore aujourd’hui avec l’extermination des accents régionaux et le passage de la tradition au folklore. Quel culot de prétendre que les langues régionales seraient valorisées de quelque manière par notre État si centralisateur, indivisible, parisien ! Et elles seraient en partie responsables de l’abâtardissement du français avec l’anglais ? Drôles de boucs émissaires !
    Il est malhonnête de faire appel à l’histoire et à la tradition, mais de les rejeter sans ménagement quand elles ne conviennent pas à l’idée que l’on s’en fait. Vos ancêtres parlaient-ils en vray françois ? C’est en tout cas ce qu’on peut penser quand on vous voit rabaisser les langues régionales au niveau du parler sous-développé des banlieues. Ce qu’écrit M. Brighelli est honteux, et vous voir faire preuve du même manque de finesse m’attriste.

    • Désolée, jean-gilles, mais le parler sous développé des banlieues est devenue une langue régionale à part entière, avec ses défenseurs ( l’intelligentia de gôche et télérama) , ses artistes toutes disciplines, ses profs de langues ( les groupes de rap et les dealers), ses poètes, ses « idiots utiles » ( les profs d’université qui le font étudier comme une langue reconnue patrimoine de l’humanité) , et enfin son territoire bien délimité (les banlieues, bien que sans continuité territoriale, en forment un véritable) .
      A noter par ailleurs, son indéniable succès culturel, là où le bas breton et le basque vivotent et ne sont plus parlés que par les centenaires et les militants régionalistes, le parler zyva et son corollaire dégénéré le langage SMS étendent une emprise culturelle inquiétante sur la société toute entière. Le parler et l’accent « banlieue » sont désormais utilisés en permanence chez les jeunes bourges, les gens friqués du 16e, et des expressions du type « yo man », »PTDR » , « la beuh », ou « trop d’la balle » sont employées désormais par toutes les couches de la société, sans limite d’âge…
      Par ailleurs, sur le plan politique, rappelons que les langues régionales ont toujours été choyées par l’Europe, toujours active en sous-main à démembrer les états nations au nom du « diviser pour régner ». Il est en effet bien plus facile de traiter avec des petits « pays » qu’avec des grands états forts, et bien plus efficace, subventions aidant, de les dominer puisqu’ils sont tous économiquement non viables.
      Langues régionales et régionalisme militant (qui peut confiner au racisme chez certains exhaltés corses ou bretons) sont donc une aubaine pour les technos bruxellois, qui se donnent ainsi des postures valorisantes en matière de respect des différences , de droits de l’Homme, et de tolérance.
      Sauf qu’au final, c’est faire 1/ la promotion du multiculturalisme, destructeur du vivre ensemble, et 2/ promouvoir la langue anglaise, seule capable en apparence de fédérer la Babel ( et le bordel ) européen.

      • Au final, je n’ai pas saisi votre point de vue concernant les langues régionales : vous reconnaissez que l’État français a mené une politique d’extinction des langues régionales et, considérant qu’il a bien fait car la diversité des cultures et des traditions nuit au vivrensemble, vous souhaiteriez qu’il en advienne de même au parler des banlieues ? Mais comment osez-vous traiter de la même façon ce langage hybride, bien qu’il ait ses amateurs er ses influences, à des langues utilisées par tout le pays en leur temps (ce qui n’est absolument pas le cas du parler des banlieues) et qui ont joué un rôle majeur dans l’histoire, la culture et la littérature de notre pays ? Vous passez complètement à côté de la plus grande partie de mon commentaire.

      • Dégradation de l’énergie ?
        C’est bien connu comme constante de la société humaine et il en est des pratiques linguistiques comme de la monnaie : « La mauvaise monnaie chasse la bonne ».

  7. Au final, je n’ai pas saisi votre point de vue concernant les langues régionales : vous reconnaissez que l’État français a mené une politique d’extinction des langues régionales et, considérant qu’il a bien fait car la diversité des cultures et des traditions nuit au vivrensemble, vous souhaiteriez qu’il en advienne de même au parler des banlieues ? Mais comment osez-vous traiter de la même façon ce langage hybride, bien qu’il ait ses amateurs er ses influences, à des langues utilisées par tout le pays en leur temps (ce qui n’est absolument pas le cas du parler des banlieues) et qui ont joué un rôle majeur dans l’histoire, la culture et la littérature de notre pays ? Vous passez complètement à côté de la plus grande partie de mon commentaire.

  8. Personne ne semble avoir remarqué que Mme RIOCREUX commet comme beaucoup une faute de français que je lui laisserai le soin de qualifier, n’étant pas agrégé de grammaire, en parlant de « bac de français » au lieu de français du bac, raccourci pour « épreuve de français du bac ».

      • Effectivement il « était » coutume de dire : »Épreuve de Français du Baccalauréat » mais le Novlangue change tout un chacun et Ingrid (bien plus jeune que nous) maîtrise notre langue avec un tel talent que nous allons lui pardonner cette erreur…

        • C’est pas une erreur, c’est un terme consacré par l’usage. Il semble que vous n’ayiez : ou bien pas constaté ou bien pas accepté que le langage est une entité vivante.

  9.  
    « la haine de l’intelligence »
     
    Cette haine de l’intelligence conduit à une catastrophe : la clochardisation, non seulement économique, mais aussi morale et intellectuelle de beaucoup de citoyens.
     

  10. La querelle Montgendre-Ploumcake me paraît…sans fondement.
    Il me semble que l’opposition langue régionale-langue nationale est une ineptie : pourquoi ne pas promouvoir au contraire LES DEUX?
    Chacune est un enrichissement personnel, les mettre en opposition ou pire en antagonistes est simplement une stupidité.

    • À titre personnel, à aucun moment je n’ai opposé langue nationale et langues régionales. Je soulignais seulement qu’en France, l’État œuvrait en faveur de la disparition des secondes, et que les jeter au caniveau comme le fait M. Brighelli constituait une négation de notre histoire et notre culture. Je suis pour la promotion de la belle langue française, mais aussi des trésors de patrimoine que constituent les dialectes locaux.
      Il ne vous est pas interdit de lire réellement les commentaires avant de lancer des piques à la cantonade.

        • Commentaire où vous renvoyez Ginette et moi-même dos à dos comme si nous tenions des propos de même nature… Mais puisqu’au fond vous et moi sommes d’accord, je ne vais pas chercher la petite bête.

  11. Ah non ! pas James Joyce ni Virginia Woolf ! beurk. Mais oui à tout le reste.

    On oublie toujours une chose, or l’article le laisse bien sentir, comme Pimprenelle l’avait dit qui ne voulait pas que les mioches s’ennuient à l’école : L’ÉCOLE NE DOIT PAS SE FAIRE AIMER DES ENFANTS, amour qui a quelque chose d’incontestablement malsain, et pour tout dire, pédophilique. UN ENFANT NE DOIT PAS AIMER L’ÉCOLE, il ne doit pas forcément la détester, mais s’il doit l’ « aimer », ce n’est que que comme on aime manger le midi parce que la faim est en train de venir.

  12. Je doute fortement que le projet des « pédagogistes » ait été — soit encore, si l’on en croit les mésaventures de Jennifer Cagole relatées ici même par Brighelli — de façon volontaire et consciente de détruire la nation par une inculture progressive et générale, même si l’idéologie politique de la plupart tend vers ce but.
    Il s’agit plus probablement des résidus idéologiques hérités des pires aspects apparus et revendiqués en 1968 tels que la lutte contre l’autorité, la jouissance sans entraves, la haine du masculin et de ses avatars, le refus de l’effort et du mérite (n’oublions jamais la suppression des bourses au mérite !), l’idolâtrie de [ce qu’ils s’imaginent être] l’enfance, une passion malsaine pour l’égalité, etc.

    En revanche je crois que la promotion outrancière (imposée dans les administrations, tribunaux, etc.) des langues régionales tend, en effet, à faire éclater le cadre de l’État-nation. Chaque citoyen est libre d’apprendre la langue de son choix et de la proposer à ses enfants dans le cadre privé (comme la religion). Nul besoin d’une obligation légale pour cela.

    Notule sur l’arabe classique : aucun des terroristes djihadistes fanatisés par l’islam wahhabite ne le parle ni le comprend.

  13. En tant qu’anglo-phone (avec ou sans majescule, avec ou sans trait d’union??), Américain, Cherokee et Texan de surcoît, je me régale à lire vos commentaires. Ne vous arrêtez jamais. Votre langue est magnifique, bien qu’un peu contorsionnée par moments (ex. Pancarte dans des toilettes à Montréal: en Français, Veuillez avoir l’oblégance (or something like that) de tirer sur la chainette après usage; en Anglais, Please flush.). Mais surtout, continuez. C’est beau. Vous avez parfaitement raison de defender le Français (si vous pouvez l’identifier une fois pour toute). Don’t let the cat get your tongue!

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