Interview de Claude HALMOS (psychanalyste) - cese - Vidéo Dailymotion

Quand la psy de France Info nous dit quoi penser de la victoire de Joe Biden.

Cette émission appelle peu de commentaires, à vrai dire. Il suffit de l’écouter: difficile d’en croire ses oreilles. Claude Halmos, spécialiste de la psychologie de l’enfant, nous explique en quoi la victoire de Joe Biden à l’élection présidentielle américaine est bonne pour notre moral.

Le trait est gros, comme dans un conte : d’un côté le méchant, de l’autre le gentil. Et comme point de départ, un présupposé qu’il serait bon de vérifier : la victoire de Joe Biden nous aurait remonté le moral. Elle serait, plus exactement, un signe « un peu magique » nous donnant « des raisons d’espérer » dans la période difficile que nous traversons. Il faudrait demander la confirmation de ce postulat à tous les gens qui sont sur le point de perdre leur emploi, de fermer leur entreprise, qui vivent une profonde dépression à cause de la solitude, de la privation de toute vie sociale autre que professionnelle: l’élection de Joe Biden leur a-t-elle vraiment redonné l’espérance? On peut avoir quelques doutes, on peut même se dire qu’ils n’en ont strictement rien à faire. Mais soit, admettons : l’élection de Biden est bénéfique pour l’état « émotionnel et psychologique » des Français.

Et voyons pourquoi. D’abord, selon Claude Halmos, la légèreté avec laquelle Trump a traité le coronavirus nous a « sensibilisés au sort des Américains »: nous avons donc éprouvé envers eux une forme de compassion et nous nous réjouissons pour eux que leur cauchemar prenne fin. Mais aussi parce que cette élection revêt une dimension « humaine au moins autant que politique »: cette transition va autoriser la psychanalyste à établir une opposition radicale entre les deux candidats. Trump incarnerait « de manière presque caricaturale » « l’autocrate tout-puissant »: on croit rêver. La caricature, c’est elle qui la dessine. On le dit grotesque, vulgaire et égocentrique mais personne jamais n’a accusé Trump de se comporter en autocrate. Pour lui, dit-elle, « l’intérêt général et la vie des êtres, qu’il s’agisse du virus ou du climat, ne comptent pas »: ne peut-on pas concevoir que Trump ait une autre conception de l’intérêt général et de ce qui importe dans la vie des êtres? Claude Halmos a, avec le président des Etats-Unis, un désaccord qui relève tout à la fois de la philosophie politique et de la doctrine économique ; elle le convertit en condamnation morale décomplexée sur le ton de l’évidence consensuelle. Elle ajoute que Trump « rejette tout ce qui n’est pas semblable à lui »: accusation totalement gratuite qu’elle fonde sur « son racisme et sa xénophobie » comme s’il s’agissait de données incontestables et communément admises, alors même qu’une des informations de ce scrutin est la progression du vote Trump chez les Latinos et les Afro-américains. Trump devient ensuite, dans le discours de la psychanalyste, une espèce de monstre, un être qu’elle exclut de l’humanité :

il incarne, en outre, le mépris de la science, de la culture, des lois, et des institutions, c’est-à-dire de tout ce que les sociétés humaines ont su créer. […] Il se prête donc à être le symbole d’une sorte de « monde sans pitié », où l’humain n’a pas de place, et qui est à ce titre, très angoissant.

Elle construit ensuite, par opposition, un portrait fantasmé de Biden. S’il « met en avant son humanité », elle n’invite pas à voir là une stratégie de communication mais prend pour argent comptant ce discours, faisant de Biden une incarnation de l’humain, face à la bête Trump:

Il se présente comme un homme pour qui l’argent n’est pas la seule valeur, qui connaît la souffrance ; qui a, entre autres idéaux, celui de la soulager. Et qui accepte l’altérité et la différence : la présence de sa vice-présidente en atteste. Il peut donc représenter une figure tutélaire, protectrice, et capable d’empathie.

Cette opposition manichéenne n’est, en réalité, qu’une exagération de celle qu’ont construite nos médias. Il faut vraiment nous prendre pour des gens bien naïfs et bien puérils pour penser que cette scénarisation médiatique grossière influe sur notre moral.

Je vous livre tout de même sa conclusion :

Les résultats de cette élection peuvent permettre de penser que tout – même le pire – peut avoir une fin ; qu’une autre vie est possible. Et pour des Français écrasés par le Covid et les difficultés économiques, c’est une petite lueur d’espoir au bout de leur tunnel.

En dehors des journalistes et assimilés (profs…), à qui Joe Biden a-t-il insufflé cette espérance messianique que décrit Claude Halmos? On a plutôt l’impression qu’elle pose un diagnostic sur un patient qui n’existe pas.

12 commentaires

  1. Je n’écoute plus France-Inter depuis un peu moins de 10 ans. Votre article ne risque pas de me faire écouter à nouveau ce canal de désinformation financé par le contribuable.
    Madame Halmos était mieux inspirée autrefois.

  2. Citation: «Cette émission appelle peu de commentaires, à vrai dire.»
    Absolument, comme dirait l’autre. «Psy», «spécialiste» et «France Info», trois mots qui plombent un papier ou un entretien: on bâille avant de lire ou d’écouter.
    Les lecteurs et les auditeurs sont de moins en moins dupes, ça ne marche plus, de faire défendre dans un grand média, parfois sur le ton banalisateur et endormant de la conversation, un point de vue par un psy, par un spécialiste, par une personnalité.
    On appréciera la grandiloquence ridicule de la conclusion: «une autre vie est possible». Rien que ça !
    Les grands médias sont des morts-vivants.

    • LMMRM (comme dirait l’autre.)
      « L’autre : personne très célèbre dont l’identité est fort mal connue. » 😉
      (Frédéric Dard, sauf erreur de ma part)

  3. Dites-moi que je rêve, que je cauchemarde mais non, elle dit bien ce qu’elle dit. La bienpensance délire, aucun sentiment de d’indécence ne peut l’arrêter. C’est le camp de la lumière, la vérité et la vie…

  4. Je n’écoute plus jamais France-inter depuis que cette station, payée par le contribuable, est apparue comme la porte-parole des « politiquements corrects », adeptes de la bien pensance et de la repentance, complètement coupée de la réalité que vivent les Français. Et le témoignage de la psy pour enfants est, c’est bien normal, infantile.

    • « France-inter […] cette station, payée par le contribuable »
      Certes… Mais pas que !
      Depuis un certain temps déjà, d’aucuns ont pu constater que Radio-France diffuse de la publicité commerciale sur ses antennes.
      Et, cerise (bio) sur le gâteau (issu du commerce équitable garanti de proximité) [sarc off], selon le communiqué mis en ligne le 19 novembre dernier :
      Radio France annonce « verdir » sa publicité
      https://www.franceinter.fr/emissions/camille-passe-au-vert/camille-passe-au-vert-19-novembre-2020
      En cela, n’y aurait-il pas comme une espèce d’entorse au principe de neutralité auquel est tenu le service public ?

  5. Il y a bien longtemps que je n’écoute plus guère que Canal Académie. Sans tv depuis 1976, ne supportant plus sur France Culture que l’émission Répliques d’Alain Finkielkraut, et bien incapable de supporter l’écoute de France Inter, j’aime pourtant beaucoup lire vos chroniques qui me tiennent au courant de l’avancement de la déliquescence des médias français. Merci pour votre travail qui doit sans doute être plus déprimant qu’amusant.

  6. On verra ce que Biden fera au sujet de l’économie, face au virus, à la Chine. On verra, mais en attendant, attendons.

  7. C’est triste de voir étalée une mauvaise foi d’évidence.
    Donald Trump a des manières de procéder qui sont clivantes mais elles ne méritent pas les accusations qui en ressortent. En février, le chômage n’était qu’à 3,5%, au plus bas depuis cinquante ans et la croissance américaine tirait celle du monde, en particulier celle de l’Europe dans une léthargie désarmante.
    La passion ne peut pas remplacer la raison.
    Les manières de Trump ne sont pas conventionnelles. Elles irritent par leur manque de nuance. Ses choix ne sont pas exempts de critiques. Sa politique économique qui a manifesté une efficacité indiscutable ne sera probablement pas renforcée par la nouvelle administration qui cherchera à procéder à une nouvelle politiques des revenus en réaction à une pauvreté qui s’est accrue non seulement aux Etats-Unis mais dans tous les grands pays.
    La situation n’est pas simple. Laissons voir quels seront les choix de la nouvelle administration avec l’espoir que demain sera mieux qu’aujourd’hui. Ce n’est pas gagné!

  8. Dieu merci je ne paye plus d’impôts en France (et de redevance TV) et donc ne participe plus aux revenus de cette psy de bistroquet.

    J’ai re-voté TRUMP, non pas pour l’homme mais pour ce qu’il a fait et ce qu’il allait faire encore. J’admets bien volontiers que pour beaucoup, le personnage n’est pas des plus attrayant ; mais je note que sous son « règne », le chaumage a fondu, mes enfants travaillent, ma retraite de SECU (oui ça existe aux US !) a été régulièrement ajustée, mes autres revenus sont OK. J’ai droit à Medicare et me porte assez bien. Mes impôts fédéraux ont diminués. Le pays a retrouvé son indépendance énergétique au grand dam des écolos à petits poils. Les problèmes d’émigrations illégaux ont été assez bien résolus. Il n’a pas engagé d’autre guerre et il rapatrie les militaires… Bref, il a fait ce qu’il avait promis de faire ce qui, pour les politicards ordinaires, est plutôt rare. Mais la society washingtonienne ne peut pas voir en peinture ce parvenu qui n’a pas été adoubé par les Vieux Républicains fidèles de la maison Bush… et cela lui a couté de peu, sa réélection.
    Il est regrettable que notre psy n’ai pas analysé Joe ! De toute façon, même elle, aurait vite découvert que Joe est sur la pente glissante et universelle du gâtisme. (Voir ses interviews récentes, même celles « préparées ». Et là, Mme psy, est le danger pour nous ici et vous en Europe.
    Je prédis qu’avant la fin de son premier mandat, Joe sera sous le coup de l’amendement 25 de la Constitution et fera place à un autre personnage qui devrait, lui, donner du travail à Mme Halmos : Kamala Harris.
    J De Sorne
    Californie.
    PS: voir Zemour à propos de Mme Harris sur Cnews

  9. Je pense tout simplement que cette dame fait partie de cette catégorie qu’on reconnait sur la base d’un seul critère comme le pensait Monsieur Audiart.

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