« Ils ne nous gênent pas », « on leur donne de la nourriture ». Finalement, quelle différence entre des migrants et des animaux ? Il suffit d’apprendre à vivre avec.
On a beaucoup parlé des camps de « migrants » implantés à Calais. La présence des migrants à Ouistreham est peu évoquée dans la presse nationale. Cette ville balnéaire tranquille connaît, depuis le démantèlement de la « Jungle » de Calais, un afflux d’immigrés illégaux espérant réussir la traversée de la Manche en passagers clandestins à bord du Ferry.
Jadis, des « inquiétudes »
Ouistreham est déjà un lieu de passage depuis quelques années, comme en témoigne cet article de Ouest France sur les « inquiétudes » suscitées par l’intensification des flux de clandestins en 2014, avec une allusion à « l’année record », à l’époque, 2012 :
Aujourd’hui, le phénomène paraissant inexorable, la presse locale travaille à faire accepter cet état de fait à la population, avec le mot d’ordre : ne pas décourager les touristes. Touristes qui servent dorénavant de modèles en matière de relations avec les « migrants ».
Les autorités craignent le caractère définitif et proliférant d’un camp ou d’un centre d’accueil officiel ; aussi les migrants se regroupent-ils où ils peuvent. Ils demeurent assez peu visibles dans la ville, exception faite du port où ils attendent les départs des paquebots pour se livrer à de spectaculaires courses aux camions.
L’an dernier, la crainte du « drame »…économique
L’an dernier, la presse locale relayait les inquiétudes conjointes du député Christophe Blanchet et des associations d’aide aux migrants, comme ici le média en ligne 14Actu. Quant au maire de Ouistreham, il se disait très préoccupé :
Les conséquences sont dramatiques, notamment pour les commerçants sur le port de Ouistreham, là où les clandestins stationnent pour pouvoir monter dans les camions, certains ont enregistré un chiffre d’affaires de moins 70 %. L’un d’eux m’a expliqué qu’il a l’habitude de doubler ses effectifs pour la saison, passant de quatre à huit. Cette année [été 2018], il pense qu’ils ne resteront qu’à trois salariés.
Et l’UCIA (union des commerçants, industriels et artisans) confirmait, toujours dans le même article :
Les mauvais retours ont démarré entre décembre et mars [2018]. Oui, certains commerçants sont menacés et Ouistreham ne tient que par l’équilibre de la diversité de ces commerces. Si certains ferment, d’autres seront impactés.
Mais l’article accorde peu de place à l’opinion des habitants de Ouistreham, présentés collectivement comme acceptant, voire soutenant les migrants : « tout se passe bien », dit le député; « globalement, ça se passe bien », affirme le responsable associatif. Seuls quelques « propos racistes » sont à déplorer.
« Tout se passe bien » mais… « on est au bord du gouffre ». Comprendre, du gouffre financier parce que « l’image de la ville est ternie ». C’est le seul angle sous lequel la présence des migrants paraît problématique et l’article se conclut sur une note d’espoir :
Drames humains vécus par ces clandestins réduits à la misère, danger d’entretenir une situation qui risque de « durer éternellement » (comme le dit ce Ouistrahamais dans un reportage de France 3 Normandie), inquiétudes légitimes des habitants de la ville ? Peu importe tout cela : la priorité est de soutenir l’activité commerciale. Si le commerce va, tout va.
Le touriste, ce modèle de compassion tranquille
Ce qui implique, en l’occurrence, de veiller à ce que les touristes ne désertent pas Ouistreham. Et cette année, ce sont les touristes que l’on met à l’honneur.
Voici la Une de l’hebdomadaire Liberté-Le Bonhomme Libre, ce jeudi 15 août :
L’article nous révèle que cette « cohabitation » est faite de « surprise et [de] bienveillance aux portes du camping ». Les inquiétudes des Ouistrehamais (déjà lourdement étouffées par les médias) étaient infondées, nous apprend-on. « La présence des migrants n’a pas fait fuir les touristes ». Et là, on tombe dans l’obscénité du bon touriste, rassuré qu’on ne lui gâche pas ses vacances :
Leur présence ne nous dérange pas du tout. La preuve, on a prolongé notre séjour d’une semaine, explique Sylvie.
Le seul petit problème, ce sont les odeurs d’urine, ajoute-t-elle. Elle est bien, Sylvie, elle a prévu de leur donner « toute la nourriture qui lui restera à la fin de la semaine ». Charitable, avec ça. Elle ne parlerait pas différemment si quelques sangliers étaient venus s’établir près de son camping. Il ne faudrait pas que cela lui pourrisse ses vacances, mais puisque cela lui permet, en plus, d’avoir bonne conscience, c’est formidable.
Immonde mensonge : il n’y a pas de « cohabitation », puisque ni les migrants ni les touristes n' »habitent » à Ouistreham. Ce sont deux catégories de personnes qui n’ont aucun attachement à cette ville, pas même l’intention d’y rester. Ils se côtoient durant un bref laps de temps, se tolèrent et s’observent, puis repartent chacun de leur côté. Sans surprise, le bas de la page reprend la thématique de la santé économique de la ville dans un petit article intitulé : « Pour les commerçants, la saison est satisfaisante ». En effet, tout va bien, puisque « les clients ne nous font aucune remarque sur les migrants ». C’en est fini de la « mauvaise pub » qui causait une « baisse d’affluence ». Tout va bien, on vous dit.
La notion de « cohabitation » était déjà apparue, en avril 2019, dans Tendance Ouest, accompagnée cette fois d’un adjectif : « Migrants à Ouistreham : une cohabitation de plus en plus glaciale ». Il ne s’agissait pas des touristes. C’était bien la cohabitation avec les Ouistrehamais qui était ainsi effleurée. Effleurée seulement, dans son titre, parce que l’article se concentrait sur « les relations avec les forces de l’ordre », sous un angle nettement accusatoire vis-à-vis de la police et de la gendarmerie. Or, ni l’une ni l’autre ne « cohabite » avec les migrants…
Ah, quelle joie pour les touristes d’apercevoir en vrai, ces « migrants » qu’ils ne voient qu’à la télé ! Moi je dis, concilions l’idéal touristique et commercial avec la présence des migrants : parquons-les bien, nourrissons-les juste assez pour qu’ils ne crèvent pas… et faisons payer la visite des camps, avec distribution d’audio-guides.
Quand le migrant va, tout va.
Pour un militant associatif, le seul problème ce sont des «propos racistes» (envers les migrants, cela va sans dire).
Pour la touriste Sylvie, si l’odeur de pisse est en concurrence avec celle de l’iode, cela ne l’empêche de prolonger son séjour d’une semaine. On admire sa longanimité.
Rectif : … cela ne l’empêche PAS de prolonger son séjour d’une semaine. On admire sa longanimité.
Dans l’agglomération belge de Spy (là où fut trouvé « l’Homme »), depuis deux ans, un camp d’immigrés clandestins s’est développé sur une aire d’autoroute, les intéressés espérant grimper dans un camion allant en UK. Un véritable chancre, ces braves gens déféquant et urinant à tout va, tout en harcelant les indigènes. Des autochtones les assistent et, l’année dernière, Mme Ameline avait fait les grands titres des journaux écrits et télévisés vantant son courageux altruïsme face à l’indifférence ou la haine de tous les sales fachos du coin. Les media se sont cependant montrés largement plus discrets quant à la volte-face de ce.tte bon.ne Samaritain.e qui a jeté le gant après avoir (très tardivement!) constaté les rixes, les viols, les grossièretés, l’ingratitude et les délits au sein de ce conglomérat:
https://www.rtbf.be/info/societe/detail_apres-un-an-et-demi-a-accueillir-des-migrants-dans-le-jardin-familial-ameline-leve-le-camp?id=10198049
Pour les petits curiejux désireux de suivre l’évolution de cette situation, signalons que deux méchants indigènes ayant été récemment agressés par de gentils ‘migrants’, une manifestation de protestation devrait avoir lieu ce dimanche 25 août. Il va de soi qu’elle est décrite par les media dominants comme « d’extrême droite » et « menaçant l’ordre public ». Pourtant ces fachos si décriés ne ch… pas devant les portes des habitants de Spy et ne les agressent pas plus. Salauds d’autochtones, va…