En suivant sur twitter le discours de Jean-Pierre Chevènement au congrès du MRC, puis en écoutant sa prestation dans l’émission Talk Orange/Le Figaro.fr, j’ai cru que Michael J.Fox m’avait enlevé et, grâce à sa DeLorean à voyager dans le temps, ramené à l’automne 2001. Cette année-là, le Pôle républicain était né et transforma pendant quelques semaines le maire de Belfort en troisième homme, flirtant avec les 15% d’intentions de vote dans les sondages en janvier 2002, soit à trois points seulement du ticket pour le second tour.

Il serait trop long d’expliquer ici les raisons du « Pschitt » qui s’ensuivit. Résumons le en quelques mots : le Che n’était pas allé jusqu’au bout de sa logique. Peur d’être soutenu par Villiers et d’être lâché par des maîtres-chanteurs obsédés par les questions sociétales, retour au discours technique Bac+18 de crainte d’être accusé de populisme. Au lieu d’épouser la dimension plébéienne et d’assumer la fonction tribunitienne, Jean-Pierre Chevènement a laissé place à un plus fort en gueule, celui qui en était le spécialiste mais qui n’avait aucune chance de remporter la finale, Jean-Marie Le Pen. En toute logique, il entamait un demi-tour gauche entre les deux tours de l’élection présidentielle, participant à la quinzaine anti-fasciste[1. Droits réservés : EL], tout cela pour sauver le siège de Georges Sarre et le sien, lesquels ne furent d’ailleurs pas sauvés[2. On connaît la phrase de Churchill, un autre vieux lion.].

L’esprit de Vincennes était donc mort. Vincennes, c’était le congrès où Chevènement osa mettre le clivage gauche-droite au second plan, inviter les républicains des deux rives à soutenir l’Homme de la Nation qu’il comptait incarner. Ce retour à gauche, malgré l’intermède victorieux du référendum de 2005[3. Et qui lui donnait donc tort d’avoir abandonné Vincennes.], le conduisit à soutenir Ségolène Royal en 2007, dans l’espoir d’influencer son discours. On y reconnut quelques bribes : les drapeaux tricolores aux fenêtres, l’encadrement militaire des sauvageons, le soutien à la souveraineté québécoise. Mais dans l’entourage de Ségo, il n’y avait pas que Chevènement, il y avait aussi BHL. Et il y avait aussi cette ambiance participative sauce gauche américaine dont je doute que les républicains tendance hussards noirs ne puissent un jour se délecter. Il ne fallait pas rêver. Royal avait senti comme Sarkozy que l’identité nationale constituerait un thème-clef de cette présidentielle. Chevènement était une caution. Il y a cru, pourtant. Il était même enthousiaste ! Je me souviens que, quêtant des parrainages dans ma bonne région franc-comtoise pour Nicolas Dupont-Aignan, les maires proches du MRC avaient déjà tous accordés leur signature à la candidate socialiste[4. Encore une faute stratégique de la part de Royal et de Chevènement. Si Dupont-Aignan avait été candidat, il n’aurait pas laissé le discours gaullo-national à Sarkozy, et réduit les chances de ce dernier. De fait, la présence de Chevènement auprès de la candidate PS aurait été renforcée de façon concomitante.].

Et puis vint la crise. Puis vint la création du Front de Gauche dont le MRC s’est exclu parce que le soupçonnant de ne pas mettre l’intérêt national au cœur. Puis vint la pantalonnade des primaires et la trahison de Ségolène passant un pacte avec Aubry et DSK. Et Chevènement est revenu sur terre. Il s’est retrouvé bien seul et dans une situation paradoxale. Jamais il n’a été plus isolé alors que jamais ses idées n’ont autant été aussi à la mode. Dans les discours, bien entendu, pas dans les actes. Mais il faut reconnaître qu’il y a du progrès puisque ce discours était encore diabolisé il y a si peu. Le vieux lion, 71 ans cette année et donc 73 en 2012, s’interroge sur la perspective d’y retourner, à la présidentielle, et ne parle plus de gauche. Comme en 2001. L’esprit de Vincennes n’était pas mort. Tel Hibernatus, Chevènement vient de le ressortir du congélo.

Je me moque. Je me moque. J’ai raison et j’ai tort à la fois. Raison parce que la manière dont mes amis, fin avril 2002, furent considérés, du jour au lendemain, comme gênants au mieux, de trop au pire, laisse encore un goût amer dans la bouche. Et que, comme JPC, je connais aussi la fameuse sentence de Marx sur l’histoire qui se répète deux fois, la première en tragédie, la seconde en farce. Tort, parce que, depuis, il y a eu la crise. Que celle-ci est loin d’être terminée. Chevènement a raison de dire que ce sont les évènements, dramatiques, qui emporteront nos élites coupables. Et qu’il faudra alors se tenir prêts.

Alors parlons-en, de stratégie, puisque se tenir prêts, c’est d’abord en préparer une. Vous[5. Puisque finalement, c’est bien à Chevènement que je m’adresse ici.] avez dit l’estime que vous portiez à Dupont-Aignan « qui fait ce qu’il peut là où il est ». Nous ne pouvons prendre cela que comme un compliment, étant donné que c’est exactement la situation dans laquelle se trouve le MRC. Il serait effectivement dommageable que Chevènement et le Président de Debout la République soient tous les deux candidats à la présidentielle. Nous nous marcherions sur les pieds, et cela dès la quête des parrainages. Il faut donc que l’un s’efface au profit de l’autre. Cela tombe bien, Nicolas Dupont-Aignan ne fait pas de sa candidature un préalable. Il va rédiger un livre-projet dans les prochains mois et il s’adressera alors à ceux qui veulent bien le porter. Je doute que Dominique de Villepin sera celui-là. Trop européiste. Et surtout trop plénelien. Et si c’était Jean-Pierre Chevènement qui le prenait à son compte, ce projet. Sans préjuger de son contenu, on peut en discerner déjà les grandes lignes : nous fréquentons les mêmes économistes : Gréau, Sapir. Nous avons la même conception des institutions, de la force de frappe, du rapport avec les Etats-Unis. Il y a juste une petite différence : nous appelons déjà, pour notre part, à la sortie de l’euro. Nous allons au bout de la logique alors que Chevènement observe avec satisfaction que Sarkozy lui donne raison sur les statuts de la BCE et le gouvernement économique. Mais Sarkozy se heurte au refus de Merkel. Nous pensons qu’il ne faut pas attendre sempiternellement que l’Allemagne soit dirigée par Die Linke et accepte nos propositions. Chevènement pense que les prochaines étapes de la crise pousseront les Allemands à évoluer.

C’est de cela qu’il faut discuter et débattre. Causer politique. Vraie politique. Et donc, pour cela, se rencontrer. Le faire officiellement, en public, ne serait-ce que pour donner ce signe que les lignes doivent bouger. Alors, si nous nous mettions d’accord sur ce projet républicain, je serais quant à moi prêt à admettre que vous avez plus de chances que NDA d’une part de réunir les 500 parrainages mais aussi de faire un meilleur score, votre notoriété supérieure aidant. Mais cette fois-ci, ne renouvelons pas les mêmes erreurs : oublions d’être petits bras et faisons des vrais accords politiques, en toute transparence. A ce moment là, je n’oublierai pas, qu’on me croie sur parole, de plaider vigoureusement pour le soutien de DLR à votre candidature.

17 commentaires

  1. Une position courageuse et inattendue qui a le mérite d’ouvrir le débat. Je n’ai rien contre l’idée de réactiver une espèce de pôle républicain », mais je ferais tout de même deux réserves.

    – L’âge de JPC ou plus que son âge, son énergie vitale. En 2007, il était déjà à la ramasse après un mois de campagne et je reste persuadé que la raison principale de son retrait en faveur de la passionaria des femmes battues s’expliquait avant tout par un épuisement physique. Si JPC se présente au titre d’un pôle républicain ce ne pourrait être que dans le cadre d’un ticket avec son futur PM (NDA) et avec une vraie équipe de campagne pour partager la présence médiatique. JPC n’aura jamais la force d’être sur tous les fronts pendant toute la durée d’une campagne présidentielle.

    – Sur le plan doctrinal, il faudrait tout de même un bon petit travail préalable pour s’assurer que tout le monde est bien sur la même ligne. Son dernier discours publié sur son blog laisse en effet une drôle d’impression, notamment lorsqu’on lit qu’il faut « sauver » la monnaie unique, ou comme tu le soulignes très justement sa position vis à vis de l’Allemagne, extrêmement passive et suiviste. A ne concevoir toute alternative dans dans le cadre d’un partenariat renouvelé en Allemagne, on finit par présenter un projet, non plus pour la France mais pour que l’Allemagne change de politique. Si on veut faire ça c’est de l’autre coté du Rhin qu’il faut aller se présenter !

    Le débat est lancé …

  2. J’ai lu les analyses et les propositions de Jean Pierre Chevenement. Je suis en accord total avec lui. Surtout sur la politique internationale et économique.
    Par contre sur le sujet de l’immigration, je le trouve non pertinent, voire illogique.
    Un des principales problèmes de notre société est l’immigration massive qui nous submerge. Il ne s’agit pas pour ma part de tenir un discours xénophobe mais la quasi-totalité des problèmes intérieurs sont en relations avec l’immigration. Jean-Pierre Chevenement se dit pour l’ouverture de nos frontières et pour l’inauguration de mosquées par des représentants de l’Etat (cf Talk Figaro). Il nous ressert les vieux discours de la gauche bien-pensante. Impossible d’assimiler, de maintenir l’unité et l’indivisibilité de la Nation si nous ne limitons fortement les flux migratoires. Pour preuve, beaucoup de Français issus de l’immigration ne se sentent/comportent pas comme des Français, ce qui posent de véritable problème de cohésion nationale. Ensuite le cas de l’inauguration de la mosquée d’Argenteuil par Monsieur Fillon. JPC l’a approuvé. Là encore, il y a ambiguïté. La République est laïc et pas seulement envers la religion catholique. La gauche dans sa totalité a l’air de l’oublier pour des raisons électoralistes. Le Front National en fait tout autant en tenant un discours laïc seulement envers la religion musulmane.
    La République est laïc, point barre ! Donc le politique (le temporel) ne s’ingère pas dans les affaires religieuses (le spirituel).
    De plus tenir un discours « bobo » sur ce sujet n’est pas payant électoralement. Peut-être dans les centres des grandes villes et à Paris mais pas dans les classes moyennes et populaires excédées par le comportement inadmissible des individus dits « Chances pour la France ».

  3. Décidemment, l’Histoire se répète, en sa complexité électorale…

    Chacun sait qu’un grand nombre d’adhérents DLR ont admiré le « Ché » et voté pour lui en 2002.
    L’inverse (des gens de « gauche » votant NDA) est problématique…

    Donc, on peut effectivement rêver à la résurrection de JPC.
    Mais n’est pas qu’un rêve, justement ?
    Quels parrains, quel argent, quel score -surtout ?

    Passons à DDV.
    Soyons clairs : il nous (gaullistes purs et durs) enthousiasme beaucoup moins, notamment pour son européisme -fût-il nébuleusement élargi au Maghreb.
    Son discours du 19 juin fut équivoque à cet égard : exaltation d’une action française autonome (Afghanistan, Afrique, OTAN, Monde) et, pourtant, Europe, « couple franco-allemand », etc…. Bizarre…

    En revanche, le même DDV part à 8 % sans avoir rien fait, sauf quelques télés (où il accède sans problème au 20 heures, lui) !!!
    Il lui manque une couverture territoriale.
    DLR & NDA pourraient, là aussi en fournir, un peu (énormément de militants ont déjà rejoint « RS »), en contrepartie, chez DDV, d’un asssouplissement sur l’Europe, voire l’Euro.

    Alors, contrairement au Ché ou à NDA seul, DDV pourrait élargir sa base et, avec de la baraka, faire un beau score, qui pourrait bien faire chuter le liquidateur des idées du CNR, l’estimable N. S…

    Ce ne serait déjà pas si mal !

    Reste que tout ceci relève de la tactique en chambre, surtout que NDA fait fuir, dans le Nord, en Hérault, à Nancy, dans le Finistère, à Saint Etienne et à Marseille, nombre de ceux qui furent ses soutiens aux heures sombres (y compris une vice-présidente « historique », DES têtes de liste Européennes- sans compter Anne-Marie Le Pourrhiet), disgrâciés, pour des raisons obscures mais tenaces.

    Ceux qui auraient assez son oreille pour lui démontrer que cela l’affaiblit dès maintenant, tant en nom propre qu’en allié, lui rendraient service.
    Et aux gaullistes aussi !

    Ch. LECHEVALIER
    Ancienne Tête de liste aux Européennes 2009
    Membre du Conseil National de DLR

  4. @Christian

    Je ne sais pas si j’ai l’oreille de NDA. En revanche, je crois savoir qu’il me lit. Et je ne suis pas sûr qu’il approuve chacun de mes papiers, dont celui-ci. Je suis libre et je donne mon opinion.
    Je ne crois pas à DDV. Sa proximité avec Edwy Plenel me révulse. Et je me demande si du point de vue européen, Sarkozy n’est pas plus proche de nous que lui. Pour les points d’accord sur l’autonomie de la diplomatie française par rapports aux Etats-Unis, je suis d’accord mais cela reste insuffisant.

  5. Si la gauche n’est pas capable de s’entendre pour éviter une multitude de candidature alors Sarkozy a encore de belles années devant lui et son système « corrompu » avec. Il est temps que Chevènement prenne sa retraite et passe la main. Au MRC beaucoup de jeunes de veulent pas de sa candidature. Faut il rappeler 2002 ? La gauche a tout à gagner des prochaines élections, si le MRC lance ce pavé dans la marre c’est à mon sens uniquement pour que le PS lui face de la place et c’est normal. Mais pour les français, évitons un nouveau 21 avril 2002. Les Républicains auront Villepin à droite, une partie de la gauche ne doit pas s’y associer où alors elle portera de lourdes responsabilités…

  6. David,

    Au sens stratégique,nos buts de guerre sont identiques.

    Reste à savoir comment affronter l’ennemi, puisqu’il est acquis que les gaullistes ne le peuvent plus seuls, par doux euphémisme…

    Le Ché seul ? Hum…
    NDA seul ? Hum…

    De toutes façons, dès l’origine, ces deux là ont des soucis d’intendance et de parrainages.

    Alors ?
    Se réfugier sur notre Aventin, comme jadis les royalistes, quand le comte de Chambord fit tout capoter ?
    De l’allure, peut-être, mais celle d’un enterrement.

    DDV ?
    Moi qui n’ai PAS rejoint « RS », malgré l’acharnement déployé par NDA contre moi, j’avouerais aussi que bien des points « villepinistes » me gratouillent désagréablement.

    Cependant, en terme tactique, vaut-il mieux abattre l’Etat UMP et son triste sire, ou le laisser régner son son trône clinquant ?
    Faut-il perdre à 100 %, ou gagner à 50 % ?

    C’est tout SAUF de l’enthousiasme, mais Clausewitz n’enseignait pas l’exaltation…

    D’autre part, on a vu des mariages de raison s’avérer plus solides que certains feux de la passion !

    Amicalement, Compagnon !

    Ch. LECHEVALIER

  7. Ancien sympathisant du MRC, j’ai depuis rejoint DLR et je n’attends pas grand chose de J-P Chevènement. Je suis bien persuadé qu’il ne souhaite pas se présenter aux présidentielles et qu’il ne cherche qu’à se obtenir le maximum de ses partenaires socialistes dont il ne veut (sans doute parce qu’il ne peut) pas se séparer.

    Ma seule espérance: que les socialistes le dédaignent, ce qui est assez probable, le MRC étant devenu un mouvement fantomatique, et qu’enfin J-P Chevènement apporte son soutien à Nicolas Dupont-Aignan!

  8. Je suis allé voir, par respect pour D.D., le programme du MRC.
    Pas facile à trouver sur leur site essentiellement consacré à des communiqués de presse.
    Je l’ai parcouru.
    Très européen, démarrant sur un constat Chine/Etats-Unis, développant des idées avec lesquelles on ne peut qu’être d’accord… Puis, en fin de document, quelques idées pour la France, et là rubrique 34 :
    « Il est nécessaire de développer une appropriation sociale des conditions de la politique industrielle, en en faisant un des domaines d’intervention de l’Etat, mais aussi des régions et un des objets de négociation sociale et du
    contrôle des représentants des salariés sur les décisions stratégiques des entreprises, une des modalités du lien entre les laboratoires et les entreprises. »
    En gros on nationalise, on confie la gestion aux syndicats.
    Le dernier salarié éteindra la lumière.
    Sorry JayPee, malgré ta photo qui date de 1986 au moins, ce sera sans moi.

  9. @rackam:
    Entre la « proposition 34 » et l’édification de « murailles de Chine » (en carton-pâte), mon choix à moi est encore plus vite fait.
    « En gros on nationalise, on confie la gestion aux syndicats. »
    Vous devriez faire acheter un livre de vacances avec des exercices de traduction du français vers le français. Mais je ne vous garantis rien.
    Drôle de spécimen, le mec!

  10. je ,,me marre de voir tout ses pantins sortit du bois a chaque élections,
    que représente t »il réellement,,,,pas grand chose,,,mais se pense indispensable a la vie publique,,,
    le cimetière est remplie de gens qui se croyais indispensable et oui
    se qui compte,c »est se que pense le peuple,et a chaque élections,il sont de moins en moins a se déplacer
    il y a bien longtemps qu »aucun partie politique ne peut seul diriger la France,
    alors les guignols se place pour exister un tant sois peu,,ou pour un poste,si,si
    et le bon peuple pourrait bien,un beau matin bloquer les rues,,,
    qui a ruiner le pays,tout ces pantins de politiciens irresponsables qui ne savent pas que deux plus deux font quatre,,,
    si le priver s »appliquais au publics,,,il serait devant la justice pour abus de biens sociaux,abus de confiance,banqueroute,ect ect
    triste,mais vrais

  11. Chevènement, c’est bien ce grand Républicain, pourfendeur de « sauvageons », qui s’est généreusement octroyé non pas un mais deux logements du domaine public des villes de Belfort et de Paris.

    Désolé mais les leçons de Républicanisme de ce Tartuffe arriviste (ah, le pacte avec la oui-ouiste Segolene pour revenir au pouvoir et en croquer encore plus, les mamours à Saddam forcément désintéressés, bien sûr) passent mal.

  12. DDV n’a qu’un avantage à mes yeux : il me parait le seul à nous débarrasser de sarkosy. Pour le reste : la destruction de la France continuera puisqu’il ne changera pas de politique

    NDA : Christian a dit ce qu’il y avait à dire. Il ne fait pas confiance en ses cadres.

    Celui qui va gagner ce sera celui qui se retrouvera au deuxième tour contre marine. Et malheureusement pour nous ce sera un ouiouiste…

    Pour moi, je ne suis pas de gauche ni de droite je suis Française. Je voterai donc pour celui qui s’oppose à l’Europe actuelle. On verra qui sera présent…

  13. @ David Desgouilles

    En tant que socialiste, j’ai un grand respect pour M. Chevènement qui a eu l’immense mérite de quitter le navire mitterrandien dès 1983, si je ne m’abuse, contrairement à d’autres qui ont attendu un quart de siècle (suivez mon regard). Mais qu’est-il allé faire, bien plus tard, dans la galère de Mme Royal ? En tout cas j’apprécie beaucoup le style du Che, qui se situe à peu près aux antipodes du bling-bling.

    Le problème, c’est que Chevènement ne va pas au bout de sa logique, vous faites bien de le souligner. Cependant, si M. Dupont-Aignan va certes plus loin, je ne crois pas qu’il aille pour autant au bout. Pour aller au bout de la logique, il faut appeler à sortir de l’Union européenne – ce qui, accessoirement, est beaucoup plus clair, net et précis sur un plan légal. La souveraineté, qui est une condition de la démocratie, ne se divise pas.

    Historiquement, l’Union européenne a toujours été une machine de guerre anti-socialiste et anti-gaulliste. Je n’arrive décidément pas à comprendre que des personnalités aussi éclairées et brillantes que Chevènement ou NDA s’accrochent encore à ce machin qui, soit dit en passant, est désormais à bout de souffle.

    J’ajoute que jusqu’ici, la machine de guerre en question s’est montrée diablement efficace : au point que les soi-disant représentants ou « héritiers » officiels du socialisme et du gaullisme sont aujourd’hui DSK et Sarkozy… A la limite ça se se passe de commentaires ! En 1982-1983, les « socialistes » n’avaient-ils pas clairement fait le choix de la « construction » européenne contre leur propre programme ? En 1992, un certain Mélenchon n’avait-t-il pas eu le front d’affirmer que Maastricht était un « compromis de gauche » ? En 2002, un certain Jospin n’a-t-il pas osé affirmer tout de go que son programme n’était pas socialiste ? En 2005, un certain Villepin n’a-t-il pas organisé un enterrement de première classe pour le Commissariat au Plan ? Et tout récemment, un certain Sarkozy n’a-t-il pas fait rentrer la France dans l’OTAN ? Et quand DDV, en 2003, a prononcé son fameux discours sur l’Irak, a-t-il pu le faire sans piétiner les grands principes sacrés de l’UE ?

  14. Je recopie un passage du dernier discours de Jean-Pierre Chevènement (dimanche 27 juin 2010) :

    « Nous savons ce que nous ne voulons pas : il ne serait pas réaliste et même franchement contraire à l’intérêt national de vouloir redécouper la zone euro pour en exclure les pays autrefois désignés comme « pays du club Med ». La France ne pourrait pas accepter une union monétaire à cinq ou six avec l’Allemagne et le Benelux. Ce qui reste de notre industrie n’y résisterait pas. Ce serait inacceptable pour l’idée que nous nous faisons de l’Europe. Nous devrons le faire savoir à nos amis allemands. La zone euro doit être défendue dans ses limites actuelles. Il serait inacceptable de revenir à la conception d’un noyau dur à cinq (Allemagne-Benelux-France) tel que proposé en 1994. »

    http://www.mrc-france.org/La-France-a-la-reconquete-de-son-destin_a171.html

    Je relis cette phrase de Jean-Pierre Chevènement :

    « La zone euro doit être défendue dans ses limites actuelles. »

    Je persiste à penser que c’est une erreur historique. Pour moi, la France doit sortir de l’Union Européenne. La France doit revenir au franc. La France doit reprendre le contrôle de ses frontières, de ses lois, de sa défense, de sa monnaie.

    Par ses idées, Jean-Pierre Chevènement est donc un homme-clé du système actuel. Jean-Pierre Chevènement est un adversaire.

  15. @ BA

    Complètement d’accord avec vous. J’ai un grand respect pour M. Chevènement, mais cela ne m’empêche pas de le considérer comme un adversaire.

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