Ce soir, donc, dans la bonne ville du Mans, on inaugure la MMArena. Les Mutuelles du Mans ont payé une bonne part du stade. C’est ce qui justifie, selon les autorités du foot, la municipalité sarthoise, le club local et, bien entendu, le généreux mécène, un si joli nom de baptême.
L’expérience a déjà été tentée à l’étranger. C’est notamment le cas du club londonien d’Arsenal qui évolue dans l’Emirates stadium. Il ne suffit désormais plus aux marques de coloniser les maillots, transformant les joueurs en hommes-sandwiches[1. Même le FC Barcelone qui avait longtemps résisté en conservant leur maillot de toute marque ont maintenant pris le pli. Dans un premier temps, le club catalan avait offert la poitrine de ses joueurs à une organisation bienfaitrice, l’Unicef. La Qatar Foundation va prendre le relais pour 33 millions d’euros.], il leur faut désormais rentabiliser au maximum leur investissement en se substituant aux gloires historiques locales. Il y a vingt-cinq ans, Jean-Luc Lagardère avait déjà transformé le vieux Racing-Club-de-France en Matra-Racing. Un échec. On a souvent tort d’avoir raison trop tôt.
Le Mans ouvre donc la voie à d’autre expériences dans le même genre. Lyon et Lille pourraient bien les imiter. Et pourquoi pas tous les autres, finalement ? Pourquoi pas un stade Cochonou, Nokia, Mac-Donald ou Edouard-Leclerc ? Malheureusement, il est trop tard pour baptiser Amora le nouveau stade dijonnais. Le moutardier vient de délocaliser l’usine. Depêchons-nous de nommer Airbus le stadium de Toulouse avant que l’avionneur ne finisse par délocaliser toute sa production hors zone-euro.
Puisque les esprits semblent davantage mûrs que du temps du Matra-Racing, le nom des clubs devraient suivre. Mais pourquoi ne pas aller plus loin encore ? Le quotidien sportif national pourrait très bien prendre le nom d’Amaury, tout comme le Tour de France dont cette famille est aussi propriétaire. Il n’y a pas de raison que seul le sport soit concerné. Le Figaro pourrait laisser place à Avion Rafale, Libé à Banque Rothschild, RTL à Bertelsmann Radio et Europe 1 à Station Lagardère.
Quant à la prochaine élections présidentielle, on dit qu’elle pourrait voir s’affronter au second tour Fouquet’s United et Penthouse Magazine. Mais l’Entente Heulliez-Chabichou AOC n’a pas dit son dernier mot. Quant à Gel douche Ushuaïa, on ne sait toujours pas s’il sera candidat. Bienvenue au XXIe siècle !
as tu oublié le stade Bonal/PSA volontairement ?
ceux qui payent veulent quelque chose en retour !
le fric le fric le fric !!! partout
il va bien falloir un jour se désintoxiquer
Par la révolution ?
Par les urnes ?
par les armes ?
Réveillons nous
Oui j’ai omis volontairement. Car Peugeot n’est pas seulement sponsor mais propriétaire du club. Et que s’ils avaient souhaité nommer le club ainsi ou construire un stade eux-mêmes, ils l’auraient fait depuis bien longtemps.
Hélas, ça existe déjà dans les courses à la voile.
Foin des « Pen-duick III » et autres « Manureva », c’est maintenant la course entre « Crêpes Whaou », « Banque Populaire » et « Groupama »…
Le paternalisme est de retour sans l’essor de l’ère industrielle du dix neuvième siècle.
Stade Cochonou, maisons Cochonou,
garde d’enfants Cochonou, et, une petite gâterie Cochonou. Oh, spéculations, spéculations, quand tu te tiens et quand tu nous tiens !
Demain, des crèche Pampers et Guigoz… Des maison de retraite « Roc éclair ou PFG (faut fidéliser le client)…
Nous serons accompagnés tout au long de notre vie de consommateur…
@ Ortog
Je viens de perdre mon précédent billet dans lequel j’argumentais sur la concentration des monopoles et mono-pôles thématiques. Le sujet de David Desgouilles ouvre un débat précisément sur la dangerosité pour nos libertés de pouvoirs concentrés dans les mêmes mains.
David, en Français on ne dit pas sponsor mais commanditaire.
Ce que tu viens de nous expliquer a au moins un mérite, au moins, le brave peuple saurait… Rotschild et Cie…
Cette concentration de monopoles est voulue par l’Europe Fédérale et interpelle directement la stabilité démocratique. Le pouvoir détenu sans contreparties par quelques uns est un danger pour nos libertés fondamentales.
a mise en place du système se fait et se fera progressivement par la RE-centralisation territoriale. Tout observateur lucide sent
poindre cette concentration économique, cette menace sans être parano.
Je vois derrière cette concentration (méga-pôles-villes) une cotation boursière tout azimut (immobilier, équipement, normes). Cette concentration géographique est voulue par le développement de zones appelées à produire ou à avoir une spécificité.
Faut t’il s’en réjouir en terme d’emplois pour nous éviter le nomadisme lié aux coûts de production les plus et sa conséquence directe, les délocalisations ou faudra t’il être attentifs à une dérégulation de la législation du travail européenne et là, encore, conséquences de clauses figurant dans les contrats de travail comme l’évoque fort judicieusement Ortog, le consommateur lié à une consommation (bouffer du saucisson pour toute la famille).
Ca peut prêter à rire mais d’autres applications peuvent se décliner.
Verrons-nous un retour d’une forme de paternalisme, non plus industriel mais versus économie boursière, versus zones productives géographiques à appellations protégées gigantus ?
Que revêt exactement l’immatérialité dont l’exemple de la gastronomie ?
S’agit t’il de protéger un produit générique (le beurre) ou de mettre en oeuvre une taxation sur les déclinaisons du beurre, le supra-beurre comme il y aurait les supra
-céréales, la supra-eau, le supra-bol d’air ?
Mais, peut être ne suis je qu’un âne ?
Rectif.
Le salarié lié à une ou engagement de
consommateur (acheter des billets d’entrée dans un stade, sport coté en ligne, ou consommation (besoins primaires pyramide Maslow).
La nouvelle aristocratie économique est en marche mais ils n’ont rien d’aristocrates. Pour la transmission des « valeurs » (…) c’est comme chercher une aiguille dans une botte de luzerne pour nourrir sainement les lapins. Un jour viendra …
Le lapin peut s’étrangler si c’est lui qui trouve l’aiguille !
Aristo veut dire le meilleurs, la crème en grec. Donc, ils n’ont en effet rien d’aristocratique ; ce sont des gueux ! Un vrai aristocrate (digne de ce nom) doit se comporter comme le nom l’indique.
Mais je ne suis pas prof de lettres ; David c’est pour toi.
A Bordeaux il est prévu la construction d’un nouveau stade pour remplacer le stade Chaban-Delmas. Mais le financement est prévu à partir de fonds publics, ce que n’accepte pas DLR Gironde et pour la campagne des cantonales nous mettrons en avant le « naming ». Il n’y a pas de raison qu’un stade destiné uniquement au football soit payé par les citoyens surtout si ces citoyens n’aiment pas le foot.
Nous préférons l’exemple anglais avec la possibilité d’adapter le stade à d’autres manifestations que le foot et ainsi de le rentabiliser. Que le stade de Bordeaux s’appelle MMA ou Alain Juppé cela est peu important car l’augmentation des impôts locaux ne pourra pas se poursuivre éternellement.
Il n’y a pas que le foot et avec bonheur je vais suivre demain la finale du mondial de handball sur le service public avec France 2.
Mais peut-être qu’en Gironde nous nous trompons de stratégie?
La solution, franc soit, c’est peut-etre de dire que le stade chaban suffit
Le stade Chaban est en centre ville sans parking et en mauvais état. Le béton de la toiture s’effrite (éclatement du béton suite à corrosion des fers). Une partie des tribunes est actuellement fermée. Aussi ça fait désordre pour accueillir la coupe d’Europe.
En fait j’aime le foot mais pas l’image que donne ce sport, pour les jeunes notamment.
Mais cela est loin des considérations des constructions de stade par fonds privés ou publics dans la situation financière actuelle de la France.
Au plaisir de te lire. François.
Oh con ! Tant que le stade Vélodrome ne s’appelle pas Stade Alexandre Guerini, tout ira bien ! Allez l’OM !
Il n’ y a rien de nouveau sous le soleil. lisez ou relisez les Annales de Tacite. Les puissants finançaient déjà les arènes et les jeux qui s’y déroulaient pour assurer leur gloire. Panem et circenses.
Aujourd’hui, tout ceci n’est que l’écume de la vague géante de l’affairisme mondial sans retenue, depuis que les Etats pratiquent la politique du chien crevé au fil de l’eau devant les castes détentrices de l’argent. En se dessaisissant de leurs pouvoirs régaliens, ils ont trahi les nations qu’ils sont censés structurer. Rapidement et sûrement, nous glissons vers l’abîme, l’Europe en tête…
C’est vrai, ce ne sont pas des aristocrates, encore moins des élites, mais des castes dirigeantes.
Bravo pour cet article
un régal et malheureusement une réalité …
Je rêve d’un monde, d’une politique où l’ humain et son environnement redeviendraient importants ….. la finance toujours la finance …..
Je découvre ce blog suite à l’article de Marianne , je l’inscris de suite dans mes favoris
à bientôt
Laurent
Après MMA, MAM…