Brassaï, Paris de nuit, 1932

On m’a demandé il y a peu si j’avais écrit d’autres nouvelles que celle publiée ici l’année dernière, l’histoire de L’Homme qui se battait avec le dictionnaire. Mais oui, j’ai produit pas mal de « short stories », comme disent les Anglo-Saxons depuis qu’ils se sont arrogé l’exclusivité du genre…


Le square de Clignancourt donne sur la rue Ordener, et ils oublient toujours de fermer les grilles. Un matin, une petite vieille, vêtue d’un vieil imperméable gris, y pénétra furtivement à l’aube. C’était au mois de mai, il faisait beau et doux. Furtivement je l’ai suivie.

Je ne suis pas le seul : déjà trente pigeons, et quelques autres, volètent à l’entour, et des cohortes plongent des toits. La vieille est attendue : d’un cabas noir elle sort du pain rassis que patiemment elle réduit en miettes, tandis que les pigeons se précipitent, et que les moineaux à leur tour se donnent le mot.
Je l’ai prise en photo, silhouette étriquée, dans cette aube naissante qui met du bleu sur les gris, et ces tourbillons ailés.
Chaque matin je suis revenu, à la même heure. Infailliblement, elle était là, cernée toujours du même empressement. Chaque matin je l’ai photographiée, dans l’idée de me composer un éphéméride de plumes, où seule la lumière, du bleu au rose, puis à nouveau du rose au gris, indiquerait les saisons. Car toujours le même imperméable informe, et toujours les mêmes envolées.
Il y a des matins où il pleut. Elle, imperturbable…

Je ne suis pas à dix mètres, et pourtant elle ne paraît pas me voir. Un jour pourtant elle a levé la tête, et m’a adressé un sourire gêné. Elle a le même œil froid et fixe que ses pigeons. Un visage sans bonté ni malice. Elle les nourrit sans doute parce qu’ils sont de sa race rapace.

Un matin, il faisait presque nuit, elle n’était pas là. Je l’avais peut-être ratée ? Personne le lendemain non plus. Ni les jours qui suivirent. Quelques pigeons parfois voletaient jusqu’à moi, se posaient à deux mètres, m’examinaient de leur iris critique, et repartaient au chaud des cheminées.
La vieille dame n’est pas revenue, et l’année s’est achevée sans que je termine mon calendrier. Juste le temps d’une saison, d’une demi-saison. Et puis l’hiver. Toujours autant de pigeons. Et quelques palombes, qui ont perdu l’habitude de migrer.

J’attends chaque matin dans le square Ordener. Il y aura d’autres vieilles dames, question de patience. Je me suis surpris, un jour, à apporter du pain sec, que j’ai émietté de mes doigts puissants. Un autre jour, je n’avais plus de pellicule, alors je n’ai pas pris mon appareil. J’ai acheté un bel imperméable gris. Il faut dire qu’il pleut souvent.
Je me suis fait rabrouer par un gardien de square, parce que les pigeons qui m’attendent salissent les corniches des immeubles. Alors bien sûr il y a des plaintes.
Aujourd’hui, en plus, il y a du vent. Il fait très froid. Le printemps est remis à beaucoup plus tard.

Jean-Paul Brighelli, 1993.

123 commentaires

  1. Elle les nourrit sans doute parce qu’ils sont de sa race rapace.

    « race rapace »

    Etonnant, déconcertant:le pigeon n’est pas un aigle;quand même.

    Et cette vieille, elle n’a rien pour plaire,pas plus que les pigeons parisiens auxquels elle ressemble (des saloperies ailées).

    En face,il y a « le narrateur-personnage » avec son appareil photographique à focale variable.

    Focalisation interne ? J’attends une chiée de cuistreries.

    Qui a vécu à Paris s’est fait chier sur la gueule par un pigeon.

    Le narrateur-personnage,aveec sa focalisation interne,lui,il voit du beau,il compose un « éphéméride »:

    « Chaque matin je l’ai photographiée, dans l’idée de me composer un éphéméride de plumes, où seule la lumière, du bleu au rose, puis à nouveau du rose au gris, indiquerait les saisons. »

    Passera le cuistre,le Maestro le nourrit et tel un pigeon, le cuistre lui chiera sur la gueule.

    Pigeon,ou plutôt mougeon:croisement d’un mouton lobotomisé avec un pigeon.

    Le drame,c’est que l’esthète-photographe finit en petite vieille à imperméable gris,donnant du pain aux pigeons.

    « Je me suis surpris, un jour, à apporter du pain sec, que j’ai émietté de mes doigts puissants. Un autre jour, je n’avais plus de pellicule, alors je n’ai pas pris mon appareil. J’ai acheté un bel imperméable gris. Il faut dire qu’il pleut souvent. »

  2. Elle les nourrit sans doute parce qu’ils sont de sa race rapace.

    « race rapace »

    Etonnant, déconcertant:le pigeon n’est pas un aigle;quand même.

    Et cette vieille, elle n’a rien pour plaire,pas plus que les pigeons parisiens auxquels elle ressemble (des saloperies ailées).

    En face,il y a « le narrateur-personnage » avec son appareil photographique à focale variable.

    Focalisation interne ? J’attends une chiée de cuistreries.

    Qui a vécu à Paris s’est fait chier sur la gueule par un pigeon.

    Le narrateur-personnage,aveec sa focalisation interne,lui,il voit du beau,il compose un « éphéméride »:

    « Chaque matin je l’ai photographiée, dans l’idée de me composer un éphéméride de plumes, où seule la lumière, du bleu au rose, puis à nouveau du rose au gris, indiquerait les saisons. »

    Passera le cuistre,le Maestro le nourrit et tel un pigeon, le cuistre lui chiera sur la gueule.

    Pigeon,ou plutôt mougeon:croisement d’un mouton lobotomisé avec un pigeon.

    Le drame,c’est que l’esthète-photographe finit en petite vieille à imperméable gris,donnant du pain aux pigeons.

    « Je me suis surpris, un jour, à apporter du pain sec, que j’ai émietté de mes doigts puissants. Un autre jour, je n’avais plus de pellicule, alors je n’ai pas pris mon appareil. J’ai acheté un bel imperméable gris. Il faut dire qu’il pleut souvent. »

  3. Alors bien sûr il y a des plaintes.
    Aujourd’hui, en plus, il y a du vent.

    Des plaintes et du vent. Que deviennent les plaintes ?

    Les crottes de pigeons (et de mougeons) restent.

  4.  » ces tourbillons ailés. »
     » Infailliblement, elle était là, cernée toujours du même empressement »

    Comment qualifier …ce jeu sur le concret et l’abstrait ?

    « stupeurs opaques », »tourbillons ailés » (j’aurais plutôt dit « saloperies volantes »).

    • « Le tintement ovale et doré de la cloche »
      La réponse à la question de Lormier se trouve, entre autres, dans l’article de Genette « Métonymie chez Proust ».
      Un jour peut-être, Lormier lira Genette.
      Et, ne comprenant pas vraiment ce dont parle Genette et la perspective qu’il adopte, conclura doctement ainsi : « Genette est un cuistre qui alterne balivernes et sornettes. Et d’ailleurs, la narratologie c’est du pipeau. »

  5. Je partage l’aversion de Lormier pour les pigeons (griset) qui ne sont que des rats volants. A Bordeaux ils sont bien moins nombreux qu’à la capitale mais tout aussi nuisibles. Les écolos veulent des solutions « douces » pour juguler leurs nuisances, certains allant jusqu’à dire qu’il n’y en a pas!
    Les pigeons c’est dégueulasse et ça coûte en nettoyage, sans compter les kilomètres de barrière anti-pigeon qu’il faut déployer sur la moindre corniche ou acrotère.

    Les seuls qui trouvent grâce à mes yeux ce sont ces oiseaux bleus qui rendent fous les chasseurs du Sud-Ouest et finissent en salmis.

  6. Tout d’abord merci à M’sieur Brighelli d’avoir mis en ligne ce texte, extrêmement intéressant à plus d’un titre.
    Presqu’aussi intéressantes sont les premières réactions de Lormier qui ont suivi cette mise en ligne. Lormier, probablement inspiré par l’inventivité de son maestro, se lance dans la littérature et crée un personnage de fiction : le Cuistre, qui se métamorphosera ensuite en « mougeon », mouton/pigeon.
    Si j’avais soit le temps soit l’envie d’entrer dans les détails, il me serait facile de montrer que cette « métamorphose » est en fait une anamorphose, i.e. un trompe-l’oeil qui fait apparaître comme réelle une simple illusion d’optique. Mais je n’en ai ni le temps ni l’envie.
    En revanche, quelques remarques d’un autre ordre s’imposent. Et puisque Lormier semble avoir envie de jouer, eh bien jouons :
    1. Pour Lormier, le personnage du Cuistre ne connaît qu’un mode d’expression : il chie. A l’instar de Lacan parlant de l’inconscient, Lormier veut-il nous dire que le produit de la défécation est structuré comme un langage ? Ce que Lormier ne dit pas (et peut-être, auteur débutant, ne le sait-il pas), c’est que dans bien des cas, phénomène archi-fréquent, l’auteur s’incarne dans son personnage principal (cf. Flaubert, l’exemple canonique : « Madame Bovary, c’est moi »…). Mais alors…évidemment, le chieur, c’est Lormier, et Lormier est le chieur. Lormier chieur ? Une évidence. Or, les recherches sur les stades de l’évolution psychologique des jeunes enfants ont depuis longtemps montré qu’avant 3 ans environ, l’enfant considère ses excréments comme un cadeau fait à ses parents. Si le chieur est Lormier, on peut à coup sûr affirmer que Lormier est retombé en enfance. Tout cela est cohérent, somme toute : on voit bien depuis quelque temps que Lormier se laisse aller, et sans couche- confiance, hélas.

    2. Sortir de l’enfance, ne plus être cet enfant-roi tout puissant, c’est faire l’apprentissage de la frustration. Or Lormier l’enfant-roi déféqueur attend avec une ferveur qu’il peine à dissimuler les commentaires savants et éclairants qui dissèqueront le texte brighellien. Il simule le mépris de la narratologie, il feint le rejet de l’analyse psychanalytique des textes, mais la réalité est qu’il adore tout ça, qu’il s’en repaît. Donc il veut du Todorov, il espère du Barthes, il piaffe dans l’attente d’un peu de Starobinski.
    Eh bien non. Pour aider Lormier à sortir de l’enfance et éviter qu’il fasse ses besoins un peu partout, il faut lui imposer l’apprentissage de la frustration.
    Donc, il attendra.

    Mais rassurons le commentariat : bien sûr, le moment venu, les analyses tomberont, car il faut bien que Genette se passe.
    Mais pas tout de suite.
    A plus tard.

    • « Pour Lormier, le personnage du Cuistre ne connaît qu’un mode d’expression : il chie.  »

      Pas du tout. Le cuistre chie de temps en temps sur la gueule du Maestro,pas tout le temps.

    • (se re-nouveller, that is the question ; sera-ce suffisant pour éloigner certains de leurs obsessions ?)

      Ben non ; et même qu’il en rajoute (une miette, jetée à nous, pauvres pigeons), cette fois avec la Star-obinski.

  7. C’est ça,mélangeons tout:

     » une anamorphose, i.e. un trompe-l’oeil qui fait apparaître comme réelle une simple illusion d’optique. »

  8. Voilà. Ça c’est du Lormier tout craché : il repère un détail, peut-être LE détail qui va lui permettre d’étaler sa « science » avec la plus grande cuistrerie.
    Et il ne dit rien de tout le reste, tout le reste constituant l’essentiel.
    C’est un peu comme s’il visitait l’Alhambra à Grenade, pour avoir ensuite pour unique réaction : »dans tel ou tel jardin il y a une bouche de fontaine qui fuit »…
    C’est une certaine conception du monde, à coup sûr.

  9. (« il repère ») un « détail » ?

    La vieille dame et le square ; c’était Paris, 1993 ;
    un moment de grisaille, de tristesse ;
    le temps qui passe, solitude – crowded with loneliness… (avec pigeons).
    Le sentiment de battre un peu de l’aile.

    Et puis « les années passèrent » ; 2020 – le vieil homme tout ridé…
    Dans « Grand petit homme »,
    « Grand-Père » décide qu’il est temps pour lui de s’en aller,
    mais il suffit d’une goutte d’eau
    pour lui prouver que ce n’est pas encore l’heure ;
    qu’il est encore vivant ; qu’il lui reste un peu de temps…

    Tout comme celui qui trans-crit, pour peaufiner (joli mot) – jusqu’à l’essentiel.

    • E.T. ? S’agirait-il d’une « admiratrice » qui lui déclare enfin sa flamme ?!
      Si oui, nous restons dans l’attente d’un même niveau de « qualité » de la part de la créature vénusienne – 😁

  10. WTH
    E.T un admiratrice?
    Non, pas du tout, c’est un peu comme sur les sites d’escortes, le croasse s’auto-congratule avec un nième pseudo pensant faire illusion…C’est de l’auto-fellation, ce qui ne peut être pratiqué que par des gauchistes à l’échine souple…

    • Mais bien sûr.
      Ce nouvel intervenant, c’est évidemment moi-même, masqué une fois de plus. Tout comme Mendax, Hcc1, le contributeur anonyme, et bien d’autres encore, qui ont eu droit à l’étiquetage « clone de JG ».

      Benito n’a pas capté que mes diverses incarnations ont désormais le point commun « Initials Jay Gee ». Normal. Il n’a jamais brillé par l’acuité de sa perception du monde. Son truc à lui, c’est de casser du bougnoule et du gauchiste. Le pôôôôvre.

      En tout cas je remercie ET de ses paroles aimables.

  11. Josip Gavrilovic 26 juillet 2025 à 15h12

    Un jour peut-être, Lormier lira Genette.
    Et, ne comprenant pas vraiment ce dont parle Genette et la perspective qu’il adopte, conclura doctement ainsi : « Genette est un cuistre qui alterne balivernes et sornettes. »

    Non, je ne doute pas que Genette ait écrit des choses sensées,voire intéressantes.

    Vous n’êtes pas Genette…et, tout récemment, vous avez écrit beaucoup de sornettes.

    • J’ai expliqué, argumenté, exemplifié pour démontrer que ce que Lormier appelle « sornettes » était bien-fondé.
      Maintenant je suis las. Les équidés déshydratés peuvent mourir de soif, tant pis pour eux.

  12. Benito n’a pas capté que mes diverses incarnations ont désormais le point commun « Initials Jay Gee »

    Pourquoi en anglais ? D’autant que vous avez adopté des alias français (Grello) ou espagnol ( Grimau).
    Et sans vous désobliger, ce n’est pas parce que vous le dites que c’est vrai.

    Attendons de voir si E.T. se manifeste de nouveau ou s’il est rentré à la maison…

    • Désigner JG par le terme « le Serbo-croate » témoigne d’une fréquentation assez ancienne. de Bonnet d’âne.

      Il me semble que c’est une invention de Dugong.

      Apparemment, ce sobriquet idiot ne gêne pas le cuistre dalmate.

    • « Pourquoi en anglais ? »

      Allusion à la chanson de Gainsbourg « Initials BB », tout simplement.

      Mais au fond, toutes ces polémiques sur « qui est qui », ce jeu sur les pseudos auquel je me livre, tout cela est très vain, la plus grande vanité étant de vouloir sculpter l’éphémère.
      Alors si il y en a que ça amuse de gloser sur tout ça…pourquoi pas.

    • « Attendons de voir si E.T. se manifeste de nouveau »

      ll n’est pas rare de voir des contributeurs « fusil à un coup ». Très récemment il y en a un qui m’a traité de connard parce que je m’exprimais sous le pseudo de Jack Grealish, un footballeur !
      Sauf erreur de ma part, cet humoriste un peu limité ne s’est jamais re-manifesté…

  13. Le square de Clignancourt donne sur la rue Ordener…

    J’attends chaque matin dans le square Ordener.
    ====================================================

    Selon Google maps,il n’y a pas de « square Ordener ». Le square de Clignacourt n’a qu’un nom.

    Le kiosque central est joli;on en voit un semblable, du côté de Ledru-Rollin, dans le square Trousseau. Juste en face une boulangerie-pâtisserie qui reçut l’éloge de je ne sais plus quel journal, pour ses madeleines…Le Blé Sucré.

    https://maps.app.goo.gl/RyGNL5y41XELubnr6

  14. Le square Trousseau est un espace inclusif,avec quelques jeux de plein air.

    Les petits garçons peuvent regarder sous les jupes des fillettes quand elles grimpent ou font du toboggan.

  15. Josip Gavrilovic 26 juillet 2025 à 21h23
    J’ai expliqué, argumenté, exemplifié pour démontrer que ce que Lormier appelle « sornettes » était bien-fondé.
    Maintenant je suis las. Les équidés déshydratés peuvent mourir de soif, tant pis pour eux.
    =====================================================
    Là encore vous mélangez:la personne que j’accuse d’écrire des sornettes (sur le « temps perdu »),c’est vous Josip Gavrilovic.

    Vous n’êtes pas Genette;or vous affirmeez que si je le lisais, j’y verrais des sornettes.
    Vous n’en savez rien.

    Vous vous prenez peut-être pour Genette…mais vous n’êtes pas Genette;ce n’est pas parce que je pense que Josip Gavrilovic a écrit des sornettes sur Proust que je penserai que Genette lui aussi écrit des sornettes.

    Que vous ayez « démontré » que vos propos n’étaient pas des sornettes n’a rien à voir avec tout ça.

    Il vous faudrait prendre l’habitude de faire des distinctions.

    Sur les figures de rhétorique,vous êtes incollable, vous ne les confondez pas ,vous savez les peser sur des balances en toile d’araignée.

    Vous êtes donc capable d’établir des distinctions. Ne vous limitez pas à la rhétorique.

    • Je suis fatigué, Lormier.
      Fa-ti-gué.

      Vous savez ce que je pense, de plus en plus ? Le foot et la musique, il n’y a que ça de vrai. C’est là qu’au quotidien, dans la vraie vie, on côtoie les gens les plus authentiques.

  16. Pour bien se conviancre que Josip Gavrilovic n’est pas Gérard Genette,voici une biographie de ce dernier.

    Josip Gavrilovic aurait bien voulu être Gérard Genette,il se rase parfois le crâne et se déguise…mais c’est raté.

    « Ancien élève de l’École normale supérieure (1951-1955), agrégé de lettres, Gérard Genette a d’abord enseigné comme professeur d’hypokhâgne au Mans puis comme assistant de littérature française à la Sorbonne ; mais l’essentiel de sa carrière universitaire s’est déroulé à Paris, où il a été maître de conférences puis directeur d’études à l’École des hautes études (1967-1994) »

    https://www.universalis.fr/encyclopedie/gerard-genette/

    Il a passé 7 ans au Mans,comme professeur d’hypokhâgne. Je croyais que cela avait été beaucoup plus bref.
    « Gérard Genette … a été de 1956 à 1963 professeur d’hypokâgne au Mans. » Le Seuil

    L’Ecole Pratique des Hautes Etudes,c’est bien plus confortable pour un chercheur qu’une hypokhâgne ,où on a affaire à des élèves qui cherchent à se mettre au niveau d’un concours, à qui on n’enseigne pas des technolectes et dont il faut corriger les copies.

    Alors Josip Gavrilovic est un individu bien différent de ce Genette qu’il cite à tout bout de champ; il n’est ni normalien, ni ancien professeur…C’est un sorbonnicole qui cultive sa cuistrerie au soleil du Vaucluse.

    • Je suis fatigué, Lormier.
      Fa-ti-gué.

      Vous savez ce que je pense, de plus en plus ? Le foot et la musique, il n’y a que ça de vrai. C’est là qu’au quotidien, dans la vraie vie, on côtoie les gens les plus authentiques.

      PS : une des plus notables différences entre Genette et moi, c’est que Genette est mort.

      • Vous n’êtes pas une réincarnation de Genette,ni même un deuxième Genette.

        Si on vous accuse de dire des âneries, n’en déduisez pas qu’on accuserait Gentte du même tort.

  17. Josip Gavrilovic 26 juillet 2025 à 23h18
    Le foot et la musique, il n’y a que ça de vrai. C’est là qu’au quotidien, dans la vraie vie, on côtoie les gens les plus authentiques.

    Dans les vestaires,avec les potes footballeurs,ça discute narratologie.

    • « Josip Gavrilovic (…) n’est ni normalien, ni ancien professeur »
      Peut-être…mais peut-être pas…
      Pourquoi y revenir, encore et encore ?
      Vous voulez mon CV ?

      • Non merci;vous nous en avez assez dit.

        Je répète encore une fois:vous croyez que parce que j’estime que vous avez dit des âneries sur Proust, je dirais de même des textes de Genette.

        C’est vous mettre au même niveau que lui;vous le citez à tout bout de champ,certes. Mais vous n’avez rien à voir avec lui.
        De même, vous compaez votre prose à un chef-d’oeuvre tel que l’Alhambra.

        Rien de tout cela n’est bien sérieux.

        • Avec un minimum d’honnêteté, quiconque aura la patience et l’abnégation nécessaires pour relire nos échanges sur Proust/Brighelli pourra conclure ceci :
          – tout ce que j’ai écrit sur ce sujet (des « aneries », selon Lormier) a été expliqué, illustré par des citations des textes originaux, assorti de références précises.
          – mon hypothèse de départ a été confirmée et validée par le principal intéressé, JPB himself. Validation dont Lormier, sans doute par orgueil, refuse sottement de tenir compte.
          – il va de soi que je ne me compare nullement à Genette, Barthes ou whoever. Ce sont des géants, et je suis un nain. Mais il peut arriver que les nains disent des choses sensées, mais Lormier ne veut pas le savoir.
          Et maintenant, je suis fa-ti-gué.

      • JG : Vous voulez mon CV ?
        Lormier
        27 juillet 2025 à 8h24
        Non merci.

        Mais alors, pourquoi Lormier a-t-il remis sur le tapis « normalien, agrégé » et tout le toutim?
        Lormier tourne en rond, sans s’en rendre compte.
        Disons aimablement qu’il est riche de ses contradictions.
        Et maintenant, je suis fa-ti-gué.

    • « Dans les vestaires,avec les potes footballeurs,ça discute narratologie. »

      Parfois, oui, en effet. Mais le technolecte du football est encore plus ardu.

  18. Josip Gavrilovic 26 juillet 2025 à 21h29

    Mais au fond, toutes ces polémiques sur « qui est qui », ce jeu sur les pseudos auquel je me livre, tout cela est très vain…
    ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
    Qu’est-ce qui est « très vain » ? Seulement les « polémiques » ou bien aussi « ce jeu » auquel vous vous livrez ?

    Et vous-même ne seriez-vous « somewhat vain »,comme disent les Anglais ?

    • Vanité : Lormier parle de lui à la 3eme personne. Il se met au même niveau que César et occasionnellement De Gaulle. Jeu ? Arrogance ?
      Vanitas vanitatum et omnia vanitas.
      Une chose est certaine : se comparer à César ou De Gaulle ne place pas véritablement Lormier en situation de donner des leçons de modestie et de retenue.

  19. « Je me suis surpris, un jour, à apporter du pain sec, que j’ai émietté de mes doigts puissants. »

    Puissance du corps, faiblesse de l’âme;le narrateur-personnage s’est laissé influencer par la petite vieille à l’iris de pigeon qui l’a envoüté sans lui dire un mot.

    Il n’y a pas de muscles dans les doigts,seulement des tendons; la force vient des avant-bras.

    Quand vient l’arthrose, peu importe le muscle.

    Pour dévisser le bouchon de la bouteille d’Evian,il faut maintenant un instrument.

    Mais le narrateur pense peut-être à autre chose que ses doigts,à sa bite par exemple.

    Pourtant dans ce récit,il n’y a ni tambour ni trompette et pas plus de baise que de beurre en broche.

    C’est curieux.

    • Les remarques que propose Lormier sur la « nouvelle parisienne » de JPB sont…heu…comment dire…minimalistes. Oui, c’est ça, minimalistes.

      JG essaie de voir plus loin que le bout de son nez et que la bite du narrateur. Il proposera sa propre analyse le moment venu, comme annoncé hier à 12:18.
      Mais aujourd’hui, JG est fa-ti-gué.

  20. Le Grand JG selon E. T., nous dit à je ne sais plus à quelle heure au juste :

    « Or, les recherches sur les stades de l’évolution psychologique des jeunes enfants ont depuis longtemps montré qu’avant 3 ans environ, l’enfant considère ses excréments comme un cadeau fait à ses parents. »

    Lecture poétique freudienne par excellence, nos sciences cognitives tendent à prendre un peu de recul sur les concepts à-la-mord-moi’l’ de Sigmund.

    • « nos sciences cognitives tendent à prendre un peu de recul sur les concepts de Sigmund. »

      Source? Références? Citations?

  21. Pour un bouchon de bouteille,ceci est peut-être suffisant…mais c’est denté,donc risque d’abîmer les bouchons. Peut sans doute servir à ouvrir un bocal de jus de fruit.
    Diamètres : 2,5 / 3,5 / 5,5 cm

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  22. Je ne sais pas c’est mon ordi qui est mal configuré, mais l’image de couverture est tronquée environ de moitié, alors que sur le téléphone portable, on l’a en entier et on voit la partie inférieure avec l’homme assis sur un banc.

  23. Josip Gavrilovic 27 juillet 2025 à 10h15
    JG essaie de voir plus loin que le bout de son nez et que la bite du narrateur.
    °°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

    Puissance du corps (du footballeur narratologue,puissance supposée), faiblesse de l’âme.

    Il cherche à voir plus loin que le bout de son nez …Mais il n’y parvient pas.

    On lui dit: »c’est un vaccin »; alors,ils pense: »c’est un vaccin, injectez le moi ». Il ne sait pas que la définition du mot « vaccin » a été changée exprès…

    Ca s’appelle « Parti Démocrate », alors c’est des démocrates, fidèle aux idéaux de la démocratie. Ils fomentent des troubles dans d’autres pays,provoquent des renversements de régime ? Le footballeur cuistre ne veut pas le savoir.

    Fauci, sur commande, rend la vie impossible aux citoyens américains jusqu’à ce qu’ils se résignent à prêter leur bras aux néo-mengéliens ? Peu importe au narratologue disciple de Genette, c’est le Parti Démocrate,donc des démocrates, pas des néo-nazis.

    Son médecin lui conseille l’injection ? Alors il prend; le médecin en question a eu 4 heures de cours sur les vaccins, c’est bien suffisant.

    A-t-il averti JG des risques qu’il encourt ? Pas la peine, le consentement est acquis.

    Aux Etats Unis, devant des instances officielles, le déballage a commencé:deux MEDECINS viennent de témoigner au Sénat des ravages produits sur eux par les injections, le cuistre du Vaucluse a-t-il écouté ?

    Bien sûr que non, puisque l’Amérique est maintenant trumpiste.

    témoignage au Sénat du Docteur Sullivan (transcription)
    https://www.hsgac.senate.gov/wp-content/uploads/Sullivan-Testimony.pdf

    • C’est proprement hallucinant de voir à quel point Lormier tourne en rond, en ayant toujours recours aux mêmes antiennes et en ne tenant aucun compte de ce qu’on lui dit (cf. mon post du 25/07 à 14h58 sur le fil précédent).
      Quasiment autiste.

  24. Josip Gavrilovic 27 juillet 2025 à 10h15
    JG …proposera sa propre analyse le moment venu.

    Lormier vous attend sur « race rapace » et « doigts puissants ».

    Lire,c’est lire tous les mots.

    • JG est fa-ti-gué, il l’a dit et répété.
      il a peine à lire et Lormier persiste à lui sauter dessus.Cela fait pitié. C’est de l’acharnement.
      Si j’etais moins fainéant, j’ajouterais un chapitre à ma fiction pour faire diversion.
      Oui…

      • En effet, abcmaths, vous avez compris que Lormier exhale ses frustrations en se montrant particulièrement agressif à mon égard.
        Mais tout le monde voit bien (sauf Lormier, peut-être) tout ce que cette agressivité signifie, d’autant plus que Lormier, quasiment autiste, refuse puérilement de prendre en compte toutes les explications que je m’évertue à lui donner.
        Alors oui, je suis fa-ti-gué.

    • Vous ne perdez rien pour attendre.
      Mais pour l’instant je suis fa-ti-gué.

      En attendant, proposez votre analyse complète de « race rapace » et « doigts puissants ». Ce que vous en avez dit pour l’instant, c’est….heu….comment dire…minimaliste. Oui, c’est ça : minimaliste.

      • Ce sera sûrement très éclairant;s’il vous faut absolument vous appuyer sur des montagnes de citations, on fera avec. On sait bien que les Sorbonicoles ne savent pas faire autrement.

        • En fait, Lormier est en train de mettre sur pied un affrontement à grand spectacle, dans lignée de Sartre vs Camus ou de Ali vs Foreman :
          Lormier vs JG
          Terrific battle of piffle !
          Titre mondial en jeu !

          Allez, topons-là, chiche.
          Ça commence à devenir amusant.

          Mais aujourd’hui je suis fa-ti-gué.

  25. Lormier
    26 juillet
    23h20
    « Josip Gavrilovic (…) n’est ni normalien, ni ancien professeur…C’est un sorbonnicole. »

    Juste en passant : qu’on ne vienne pas me dire que ça n’est pas Lormier qui remet sans cesse sur le tapis ces histoires de pedigree et de CV.
    A toutes fins utiles, au cas où :
    josip84@mailo.com
    🙂

  26. Les lamentations de JG face au mur Lormier :

    je suis fa-ti-gué a-t-il ré-pét-é…

    Rien n’y fait ; même s’allonger sur son propre divan en mode « whoever » (le Freud par ex) ne serait pas même une (un début de) solution.

    Il retente alors sa chance en mode mail…

    Il existe heureusement cette (ultime) occase – « source, référence, citation », tout y est – :

    https://www.lefigaro.fr/actualite-france/quand-meme-l-amitie-se-trouve-a-louer-je-me-suis-dit-que-ce-serait-tellement-bien-d-avoir-un-ami-quelques-heures-20250727

  27. WTH
    27 juillet 2025 à 13h17

    Les lamentations de JG face au mur Lormier

    Si les murs pensaient, ça se saurait .

    WTH : « Il retente alors sa chance en mode mail… »

    Qui donc a remis une thune dans le bastringue ?
    Lormier
    26 juillet
    23h20
    « Josip Gavrilovic (…) n’est ni normalien, ni ancien professeur…C’est un sorbonnicole. »

    Juste en passant : qu’on ne vienne pas me dire que ça n’est pas Lormier qui remet sans cesse sur le tapis ces histoires de pedigree et de CV.

    Oui, je sais, j’agace.
    Vous, WTH, curieusement, vous me trouviez brillant (il y a des preuves) quand je me livrais à des analyses globalement laudatives de JPB…Étonnant, non ?
    Mais là, aujourd’hui, je suis fa-ti-gué.

    • Si le Mur des Lamentations pouvait parler !
      Allez, un peu de peps, JG ! Rassurez-vous, vous n’êtes pas le seul à être « fatigué »…
      Et oui, bien sûr, qu’il vous arrive d’avoir du talent.

  28. @Lormier
    Proposez votre analyse complète de « race rapace » et « doigts puissants ». Ce que vous en avez dit pour l’instant, c’est….heu….comment dire…minimaliste. Oui, c’est ça : minimaliste.
    Dans la foulée, proposez-nous une analyse complète de l’intégralité du texte. Et s’il vous plaît, respectez vos lecteurs : pas de bribes de phrases, pas de remarques allusives, pas de fausses interrogations, pas d’affirmation tronquées.
    Nous voulons du sérieux, du solide, du construit, du commentaire qui se donne pour objectif d’emporter l’adhésion. Rien en dessous de ça.

    If it has to be a battle, show us what you got.

  29. Chose promise, chose dûe :

    La nouvelle que Brighelli nous a donnée est en fait une sorte d’énigme policière cryptée.
    Elle raconte l’histoire d’un meurtre, et d’un vol.
    Un meurtre où l’arme du crime est le regard.
    Et un vol, vol d’identité.

    1. Histoire d’un meurtre
    1.1. Le meurtrier, c’est le narrateur. Et l’arme du crime, c’est le regard du narrateur médiatisé par son appareil photo. Donc, non seulement le regard fugace de la vie réelle, mais aussi et peut-être surtout le regard enregistré, pérennisé, fixé/figé sur pellicule.
    Restons au plus près du texte : dans le récit, l’annonce de la disparition de la vieille dame suit immédiatement la scène où elle croise le regard du narrateur. Ce regard réel, c’est le coup fatal. Mais ce coup fatal a été précédé, préparé par tous les regards saisis quotidiennement par l’œil de l’appareil photo.
    Sauf très rares exceptions, il n’y a pas de littérature véritablement originale, inouïe. Toute littérature est, le plus souvent, le produit d’une littérature antérieure et d’autres signes culturels digérés et assimilés par son producteur. Brighelli n’échappe pas à la règle : le thème du regard qui tue est un grand classique, depuis le mythe de Méduse qui pétrifie tout mortel qui croise son regard, jusqu’au film de Mike Powell « Le voyeur » où la caméra du tueur est quasiment le personnage principal…Brighelli connaît tout cela. Utilisation inconsciente ou pas ? Au fond, peu importe.
    1.2. La victime
    De nouveau, restons au plus près du texte :
    silhouette étriquée/œil froid et fixe/visage sans bonté ni malice/même race rapace que les pigeons.
    La description que le narrateur fait de sa victime est dominée par le sombre (le noir et le gris) et la froideur. En d’autres termes, c’est déjà une image de la mort. Mais cette image de la mort, le narrateur la voit comme une menace. Race rapace, dit-il. Race rapace, des pigeons ? C’est bien douteux. Écoutons donc plutôt le narrateur et son inconscient qui hurle phonétiquement : au-delà des pigeons, le danger, la menace, c’est l’image du rat, menace doublement formulée par la répétition de ra-ce/ra-pace. Le rat qui vous ronge, qui vous terrifie, dont l’évocation seule vous terrifie, comme elle terrifie Winston Smith dans le 1984 d’Orwell. Pour se délivrer de cette terreur matérialisée par la vieille dame, le narrateur n’a d’autre choix que de la supprimer.
    Notons d’ailleurs que pour le narrateur, l’idée de la suppression de la vieille dame ne va pas sans angoisse. Toujours au plus près du texte, savourons le merveilleux double-entendre de la phrase « Je l’avais peut-être ratée ? ». Non non. La vieille dame n’a pas été ratée, mais bel et bien supprimée. Supprimée du récit. Aussi.
    1.3. Le mobile
    Toujours au plus près du texte : « Chaque matin je l’ai photographiée, dans l’idée de me composer un éphéméride de plumes, où seule la lumière, du bleu au rose, puis à nouveau du rose au gris, indiquerait les saisons. »
    Se composer un éphéméride de lumière, c’est se délivrer de la trivialité du calendrier, c’est vouloir échapper au Temps, c’est s’instituer en Maître des Horloges. Comme la suite du texte le montre, c’est peine perdue. On n’échappe pas au calendrier, on n’échappe pas au Temps. (Ici, écho possible du roman de Michel Butor, L’Emploi du Temps, où le personnage de Jacques Revel lutte contre le calendrier. Il perd son combat.)
    Ça, c’était le mobile explicite. Mais le mobile implicite, le vrai mobile, c’est le vol.

    2. Le vol
    2.1. L’imperméable
    Le signe extérieur emblématique de la victime, c’est bien sûr l’imperméable gris.
    Restons encore au plus près du texte : « Un autre jour, je n’avais plus de pellicule, alors je n’ai pas pris mon appareil. J’ai acheté un bel imperméable gris. »
    Le narrateur ayant supprimé la vieille dame de son récit, le crime étant accompli, l’arme du crime est vide (« je n’avais plus de pellicule »). Mais là apparaît sans tarder le vrai mobile du crime : en s’appropriant un imperméable gris incarnation de la victime, le narrateur dévoile la nature de son projet : ne plus être seulement le narrateur, voler l’identité de sa victime, devenir à son tour le personnage central du récit sur lequel les regards (oui, regards) seront braqués (en quelque sorte, métalepse), voler l’identité spécifique de sa victime. Paradoxe commercialo-policier : en achetant un imperméable gris, en fait le narrateur vole l’identité de sa victime.
    2.2. Vol, à plus d’un titre.
    On a vu plus haut en quoi le regard était l’arme du crime perpétré par le narrateur, et le rôle joué par l’appareil photo dans l’exécution du crime.
    – En 1993, date d’écriture de la nouvelle, Brighelli s’intéressait-il a l’islam ? On sait que pour cette religion dans ce qu’elle a de plus rigoriste, photographier quelqu’un, c’est lui voler son âme et ainsi concurrencer la création divine. Le crime du narrateur pourrait-il être, dans l’esprit de Brighelli, un défi à Mahomet ? La Littérature contre l’obscurantisme de la religion ? L’hypothèse est largement défendable…
    – Surtout : le vol d’identité que raconte la nouvelle évoque prioritairement le transfert d’identité mis en scène par J. Losey dans son film « Mr Klein », joué par Delon, imperméable gris et ciel pluvieux dans un Paris crépusculaire…Hasard ? Hasard pour qui croit que le hasard existe, et qui ignore l’effet palimpseste.
    2.3. Vol d’identité, vol de fonction, vol d’activité
    Le narrateur remplace sa victime. Il émiette donc à son tour le pain rassis de ses doigts puissants. Évidemment la puissance des doigts du narrateur est ici mise en opposition avec la frêle silhouette étriquée de la vieille femme. La puissance des doigts du narrateur a eu raison de la figure du rat-pace prédateur terrifiant. Les doigts puissants sont aussi, probablement, le symbole viriliste du narrateur-personnage qui va sans doute s’en prendre à d’autres vieilles dames, qui à coup sûr, pense-t-il sans doute, viendront le mettre en danger et menacer son statut : « Il y aura d’autres vieilles dames, question de patience. »
    Tout est en place pour une suite à cette histoire de « serial killer/serial narrator ».

    Naturellement, il n’aura échappé à personne qu’au delà de cette histoire de meurtre fictif et de vol fantasmé, Brighelli aborde, comme souvent, le thème des pouvoirs de l’écriture et du langage. Supprimer le signe, est-ce supprimer le référent ? (Orwell, encore lui, a un peu défriché le terrain…)
    Mais ceci pourra, le moment venu, faire l’objet d’une autre analyse.

  30. Lormier, à votre tour.
    The floor is yours.
    Proposez-nous une analyse complète de l’intégralité du texte. Et s’il vous plaît, respectez vos lecteurs : pas de bribes de phrases, pas de remarques allusives, pas de fausses interrogations, pas d’affirmations tronquées.
    Nous voulons du sérieux, du solide, du construit, du commentaire qui se donne pour objectif d’emporter l’adhésion. Rien de moins.

  31. Josip Gavrilovic 26 juillet 2025 à 20h17

    Benito n’a pas capté que mes diverses incarnations ont désormais le point commun « Initials Jay Gee ». Normal. Il n’a jamais brillé par l’acuité de sa perception du monde.
    ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
    Ouais…
    JG serait tout à fait capable d’une ruse de Sioux; prendre d’autres initiales et,en plus, pour brouiller les pistes encore davantage parler du « Serbo-croate » », afin d’orienter les soupçons vers quelque commentateur assidu.

  32. Un matin, il faisait presque nuit, elle n’était pas là. Je l’avais peut-être ratée ?

    Toujours au plus près du texte, savourons le merveilleux double-entendre de la phrase « Je l’avais peut-être ratée ? »
    ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
    S’il avait voulu la tuer et qu’il l’eût ratée, cela ne pourrait nullement expliquer l’absence de la vieille dame.

    Donc, il ne peut y avoir de double-entendre.

    A part ce point , la fantaisie écrite par JG est fort plaisante et tient la route.

    Sur un canevas minimal, on peut broder à loisir.

    Lormier était prêt à se farcir des tonnes de références cuistres; JG s’est abstenu;belle retenue que je salue,d’autant plus que cela a dû lui coûter.

    • Lormier, trêve de billevesées. Au boulot.
      Lormier, à votre tour.
      The floor is yours.
      Proposez-nous une analyse complète de l’intégralité du texte. Et s’il vous plaît, respectez vos lecteurs : pas de bribes de phrases, pas de remarques allusives, pas de fausses interrogations, pas d’affirmations tronquées.
      Nous voulons du sérieux, du solide, du construit, du commentaire qui se donne pour objectif d’emporter l’adhésion. Rien de moins.

      Le cas échéant, Brighelli pourra peut-être nous départager. S’il y a lieu.

    • « Sur un canevas minimal, on peut broder à loisir. »

      Lormier n’a vraiment rien compris à ce qu’est la Littérature.
      Il n’a pas non plus compris la différence entre Sens et Interprétation.
      Avec un équidé déshydraté de ce calibre, le Maestro de Lormier a du pain sur la planche. Il va lui falloir déployer tout son talent pédagogique.

  33. L’interprétation donnée par JG se situe.pleinement dans une mode des années 60-70 ( peut-être pas encore morte ?) selon laquelle un récit signifiait toujours autre chose que ce qu’il paraissait signifier.
    Cet  » autre chose  » avait un intérêt plus ou moins grand en fonction de l’inventivité de de l’auteur de l’interprétation.
    C’est un exercice comme un autre…

    • Ce genre de remarque m’a toujours beaucoup amusé, parce que vous parlez de « mode », et qu’il est question de littérature et donc de langage.
      Parlons musique : prenez le concerto 21 de Mozart. Brendel en donne une interprétation, Barenboïm une autre, Richter encore une autre, Buniatichvili une autre encore, etc etc.
      Ces diverses interprétations, est-ce l’effet d’une mode ?
      Bien sûr que non. C’est l’effet de la subjectivité de la réception d’un stimulus artistique.
      Mais voilà : avec le langage et donc avec la littérature, pour certains esprits obtus, la subjectivité n’aurait pas droit de cité. Le langage ne saurait être qu’univoque, prisonnier du bon sens poujadiste.
      Eh bien non. Si R.Barthes a décrit son travail comme l’élaboration d’une « théorie libératrice du signe », ça n’est pas sans raison.

      Et maintenant, je suis fa-ti-gué.

  34. L’a donc retrouvé tout son tonus le « fa-ti-gué » !

    « If it has to be a battle, show us what you got. »

    « The floor is yours » 

    Oui mais nous, lecteurs,
    vieux habitués de cap et d’épée,
    au-delà des mots,
    nous manqueront aussi… le son et l’image.

    Nous espérons donc un duel,
    en direct,
    filmé par JPB,
    témoin et arbitre.

    • @WTH
      Mon analyse de la nouvelle de JPB a-t-elle emporté votre adhésion ?
      C’est tout ce qui compte à mes yeux.
      Tout le reste est littérature.

      • Vous savez bien : je suis une nainintellectuel – possédant néanmoins un tout peu plus de 300 mots de vocab’.
        J’ai donc trouvé votre prose tout à fait séduisante.

        Mais quand je lis, ci-dessous « vous allez nous ressortir Picard »,
        j’en reste comme deux ronds de flan – de la plus mauvaise facture : du Picard, et surgelé ! –

        Un peu comme la mairesse mon Ânne ayant rétorqué :
        « Je n’ai plus de voiture… »,
        lorsqu’elle a confondu (le roi) Midas, auquel faisait allusion un membre du Conseil de Paris, lors de discussions budgétaires,
        avec l’entreprise de réparation automobile.

  35. Dans les interprétations musicales, on a la même partition, que je sache.
    Dans les interprétations littéraires, on a un autre récit, généralement moins intéressant que le récit objectif. Mais si ça fait plaisir à l’exégète , ou si c’est son gagne- pain – ou s’il a réussi a en faire un fonds de commerce. Vous remarquerez que je n’ai aucune objection contre les recherches stylistiques, mais contre les interprétations plus ou moins intéressantes, fondées par exemple sur des jeux de mots – dans l’esprit lacanien.
    Mais vous allez nous ressortir Picard, je suppose.

  36. Et maintenant, je suis fa-ti-gué.

    Vous nous l’avez beaucoup répété. Je me suis demandé ce qui avait pu vous fatiguer.
    Car vous êtes jeunes, vous avez de l’énergie…

    Peut-être que l’efort d’écrire vos conneries sur Proust vous a épuisé;vous n’êtes pas encore remis.

  37. Josip Gavrilovic 27 juillet 2025 à 19h42
    Lormier, trêve de billevesées. Au boulot.
    Lormier, à votre tour.

    a) Il faudrait vraiment très mal connaître Lormier pour imaginer qu’il réponde aux coups de sifflet . Et quand, de surcroît c’est un blanc-bec qui siffle…

    Proposez-nous une analyse complète de l’intégralité du texte.
    b) Je vous ai lu avec plaisir;j’ai appelé votre texte une fantaisie,ou broderie;elle est bien écrite et amusante. On pourrait dire aussi « divagation ».
    Ce n’est pas une « analyse ».
    D’ailleurs je préfère,même si,comme je l’ai dit, j’étais prêt à me farcir une chiée de technolectes et des grandes giclées de citations cuistres .

  38. ECHO 27 juillet 2025 à 11h07
    Je ne sais pas c’est mon ordi qui est mal configuré, mais l’image de couverture est tronquée environ de moitié, alors que sur le téléphone portable, on l’a en entier et on voit la partie inférieure avec l’homme assis sur un banc.
    =====================================================

    Ca peut être utile ou souhaitable, dans une photo, d’avoir un personnage…ce qui ne veut pas dire qu’il est essentiel.

    Le narrateur-personnage photographie quoi , qui ?

    Il photographie la viielle-pain-rassis.

    Mais est-ce cette vieille qui l’intéresse au premier chef ?

    « Je l’ai prise en photo, silhouette étriquée, dans cette aube naissante qui met du bleu sur les gris, et ces tourbillons ailés.
    Chaque matin je suis revenu, à la même heure. Infailliblement, elle était là, cernée toujours du même empressement. Chaque matin je l’ai photographiée, dans l’idée de me composer un éphéméride de plumes, où seule la lumière, du bleu au rose, puis à nouveau du rose au gris, indiquerait les saisons. Car toujours le même imperméable informe, et toujours les mêmes envolées. »

    Y a un truc qui change pas (l’imperméable de la meuf,gris…) et y a des trucs qui changent:les couleurs de l’aube, avec les saisons. Quand la série sera complète on pourra voir l’évolution. Et l’élément stable fera contraste.

  39. Il s’avoue vaincu avant même de combattre.

    Bien incapable de relever le gant. Heureusement que nous ne sommes plus au temps des duels, il aurait perdu son honneur (dans le cas où il en eût un).

  40. « Il y aura d’autres vieilles dames, question de patience. »

    Elles sont interchangeables; la première n’avait rien de spécial.Il s’en fout des vieilles grises.

  41. Josip Gavrilovic 27 juillet 2025 à 19h44
    Grande idée que me souffle Lormier : mon prochain pseudo sera « Machiavel ».

    Et mon khul c’est du poulet ?

  42. Josip Gavrilovic 27 juillet 2025 à 21h01
    Tant de préventions font de vous, pour moi, une cause perdue.
    Dommage.
    ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
    Si vous aviez été professeur,vous sauriez que pour un professeur,il n’y a pas de cause perdue.

    Genette se demandait ce qu’il foutait dans une hypokhâgne;enseigner ne l’intéressait pas;chercher, oui…prononcer des conférences de temps en temps,oui, à la rigueur, car il le fallait bien

  43. WTH a-t-elle voulu décrire ce qu’elle a ressnti à la lecture de cette nouvelle ?
    Sensibilité féminine, atmosphère,empathie.
    =====================================================

    WTH 26 juillet 2025 à 14h13

    La vieille dame et le square ; c’était Paris, 1993 ;
    un moment de grisaille, de tristesse ;
    le temps qui passe, solitude – crowded with loneliness… (avec pigeons).
    Le sentiment de battre un peu de l’aile.

    Et puis « les années passèrent » ; 2020 – le vieil homme tout ridé…
    Dans « Grand petit homme »,
    « Grand-Père » décide qu’il est temps pour lui de s’en aller,
    mais il suffit d’une goutte d’eau
    pour lui prouver que ce n’est pas encore l’heure ;
    qu’il est encore vivant ; qu’il lui reste un peu de temps…

    Tout comme celui qui trans-crit, pour peaufiner (joli mot) – jusqu’à l’essentiel.

      • … Et je viens de relire… Et ??
        Cette fois, retenu
        « éphéméride de plume » et appareil photo.
        Deux de ses obsessions tenaces : évidemment l'(E)écriture…
        inséparable de l'(I)image ?
        L’interprétation peut changer selon le moment, l’angle de vue (!).
        Certains mots peuvent passer à l’as ; d’autres fois ils peuvent vous sauter au visage.

  44. « mes doigts puissants. »

    Si on voulait traduire en anglais,que pourrait-on dire ? strong, powerful… Quoi d’autre ?

    Impossible (à mon avis et jusque à plus ample informé) de coller une connotation de puissance sexuelle.

    Et si le Maestro avait voulu,justement,éviter la connotation, qu’aurait-il pu écrire ?

    Non, non ,le narateur-personnage sent qu’il est en train de se faire pigeonner et ça ne lui plaît pas du tout.

    Il se rassure en pensant à sa bite.

    Passque faut savoir que tout le monde n’aime pas être le pigeon d’un pouvoir.

    Vous avez les rapaces de Big Pharma qui s’entendent avec les gouvernants pour imposer un produit mengeléien qui va leur assurer un flux nourri de revenus.

    Et vous avez les pigeons « doc m’a dit » qui tendent le bras;

    Et puis vous avez les non-pigeonnables qui n’abdiquent pas leur capacité de réflexion et disent: ça va pas la tête !Vous voulez que je fasse pirater mes cellules pour qu’elles produisent un pathogène !

    Mangez vos morts;niquez vos mères, allez vous faire enculer!

  45. WTH 27 juillet 2025 à 23h12
    Ben oui : vous savez bien, les bonnes.femmes : « atmosphère, atmosphère » !…

    « les bonnes femmes »…ça ce n’est pas le langage de Lormier.

  46. Josip Gavrilovic 27 juillet 2025 à 11h06
    « nos sciences cognitives tendent à prendre un peu de recul sur les concepts de Sigmund. »

    Source? Références? Citations?

    Un pédopsychiatre. Ce que vous n’êtes pas.

    • Gerard: « Un pédopsychiatre. Ce que vous n’êtes pas. »

      J’ignore comment Gerard a réussi à se procurer mon CV.
      🙂

      • Un autre commentateur aux mille pseudos vous avait parfaitement cerné. S’il devait y en avoir qu’un seul, sur ce blog, capable de s’auto congratuler par le biais d’un échange où il serait derrière chacun des deux intervenants : il est déjà tout désigné.

  47. Réaction de notre hôte venant de lire mon analyse de sa nouvelle :
    Jean-Paul Brighelli
    28 juillet 2025 à 5h18
    Eh ben…
    Perspicacité, quand tu nous tiens…

    Lormier me trouve cuistre et prompt à écrire des « fantaisies » – ainsi que des sornettes et autres balivernes.
    Brighelli, lui, me trouve perspicace.

    Contributeurs de BdA, de grâce, aidez-moi : auquel de ces deux avis dois-je accorder le plus de crédit ?

  48. Perspicacité, quand tu nous tiens…

    Lormier me trouve cuistre et prompt à écrire des « fantaisies » – ainsi que des sornettes et autres balivernes.
    Brighelli, lui, me trouve perspicace.
    … auquel de ces deux avis dois-je accorder le plus de crédit ?

    En bon dialecticien, vous pourriez tenter une synthèse de ces deux avis…

    • Même le plus brillant des dialecticiens ne pourra jamais réussir le mariage de la carpe et du lapin.

      Brighelli tient évidemment le rôle du chaud lapin, et Lormier celui de la carpe, dont il a adopté le mutisme dès lors qu’on lui demande de nous proposer son analyse d’un texte quelconque…

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