Antoine Wiertz (1806-1865),La Liseuse de romans, 1853

Wiertz est un peintre belge à l’écart de toutes les modes de son siècle. Il avait extorqué à l’Etat un espace considérable pour y installer son atelier, qui est devenu le musée de ses œuvres, souvent de très grande taille. C’est à Ixelles, un faubourg de Bruxelles, et ça vaut le coup d’œil, d’autant que la foule ne s’y presse guère.

Sed non satiata, dit le poète. Comme Messaline, épuisée d’orgie mais non encore satisfaite, C*** rentre au petit matin, par les rues humides où seuls s’activent les nègres des poubelles — débordant de foutre : elle a, très jeune, pris le goût de marcher dans la rue avec sa culotte trempée par la mouille et le sperme, gênée et glorieuse à la fois. Elle a été baisée toute la nuit, dans le bordel chic où son amant la loue, parfois, pour le seul plaisir de l’humilier en la livrant à des inconnus — et pour l’argent aussi : dans son petit sac, elle a une somme considérable, en billets froissés. A priori, les clients viennent pour se faire sucer — elle est experte en ce domaine —, mais une fois à pied d’œuvre, à regarder ses lèvres s’arrondir autour de leur queue, à voir ses petits seins ballotter pendant qu’elle s’active sur leurs couilles, ils ne résistent pas à la tentation d’investir son ventre plat ou son petit cul pommé — et, en général, l’un et l’autre. Quarante euros la pipe, mais cent pour une baise conventionnelle, deux cents pour une sodomie bien profonde : elle a dans son réticule de quoi offrir à son chéri l’un de ces restaurants de luxe où il adore l’exhiber, la robe presque ouverte sur sa poitrine ferme, le visage sérieux et mutin à la fois. Le Grand Véfour ? Ledoyen ? Guy Savoy ? La table de Joël Robuchon ? Ou l’un des salons privés de Lapérouse, dans le souvenir des cocottes qui venaient y essorer les mandataires des Halles — et faisaient sur les miroirs l’épreuve de leurs diamants ?
Sur le boulevard de Bonne-Nouvelle, les premiers taxis redescendent, chargés, de la Gare de l’Est, ou de la Gare du Nord. Elle frissonne. L’idée de retrouver son amant, bien au chaud dans un lit douillet, lui fait presser le pas.
Le veilleur de nuit dormait, à l’hôtel, et maugrée un peu en la voyant arriver — mais il sourit quand même. « Déjà ? » plaisante-t-il. C’est un Levantin qui flaire sur elle l’odeur des hommes qui l’ont bousculée cette nuit. Sans doute se masturbera-t-il en pensant à elle, lorsqu’il retournera sur sa couche étroite. S’il savait, seulement, que l’un d’eux lui a même tanné le cul à coups de ceinture, pour la porter au rouge avant de l’enfiler ! Elle en a gardé les traces non équivoques, elle brûle de les montrer à son Amant, toujours ravi de lire en elle la trace de son ignominie.
Dans l’ascenseur, elle sent à nouveau son ventre couler — non de ce que les hommes y ont déversé, mais d’une excitation nouvelle, à l’idée d’exposer en pleine lumière à son amant son anus dévasté, son sexe encore béant après tant d’intromissions démesurées.
Il n’a pas tout à fait fermé la porte du 66, afin de la laisser entrer comme un songe, de la sentir se glisser contre lui, toute fraîche des brumes du dehors, toute moite encore des foutreries de la nuit.
La veilleuse est encore allumée. Elle se déshabille lentement. Elle se doute qu’il l’observe, qu’il feint de dormir, qu’il ne perd rien de son strip-tease. Ostensiblement, après avoir ôté le dernier linge, elle renifle sa culotte absolument trempée de déjections variées — comme si elle y retrouvait le détail phérormonique des hommes de sa nuit : les deux cadres très supérieurs en goguette, qui l’ont prise en sandwich, le grand timide qui vient régulièrement pour elle, l’ambassadeur africain avec sa bedaine considérable et sa queue courte et très épaisse, un ministre français en exercice qui débarque régulièrement avec son épouse, qu’il fait baiser devant lui par le garde du corps de la maison, un Maghrébin dont le sexe énorme commence par un gland violet, un abricot gonflé que la circoncision met diablement en valeur — pendant que lui-même s’offre l’une ou l’autre des jeunes femmes mises à sa disposition. Et quelques autres, de passage, provinciaux en goguette, touristes de haut vol munis des bonnes recommandations. Sans oublier cet évêque en civil, spécialiste exclusif de la sodomie. Tous ont laissé en elle leur message génétique — deux dans sa bouche, deux dans son vagin, les autres, tous les autres, dans son cul. Elle avait, en marchant, l’impression que son anus ne se refermerait plus jamais.
Elle se love contre le corps tout chaud de son amant, comme si elle épousait les formes d’une viennoiserie géante, sortie du four.
– C’était bien ? demande-t-il à mi-voix.
– Je suis un sac à foutre plein, mon amour, murmure-t-elle.
Puis, dans un souffle, et comme elle le sent furieusement bander contre elle :
– Prends-moi. Parle-moi.
Il s’insinue dans son vagin détrempé, dans cette source inépuisable qu’elle porte entre ses jambes, ce puits sans fond irrigué de semences diverses.
– Tu les as tous sucés, n’est-ce pas ? Avec un plaisir sans cesse renouvelé…
– Oui — oui, je les ai sucés à fond, jusqu’à ce que leurs queues me brûlent la glotte… j’aime ça !
– Et ils t’ont baisée longuement — en levrette probablement…
– Oui, oui, ah, j’adore ça, mon amour — bien leur montrer mes trous pour qu’ils fassent leur choix… Comme une petite chienne…
– Et ils t’ont prise en te claquant les fesses, n’est-ce pas…
-Très fort. Ils m’ont frappée très fort, en me défonçant la chatte…
– Mais ce n’est pas là qu’ils ont joui, pas vrai ?
– Non ! gémit-elle — et, immédiatement, elle crie « Oui, oui, oui ! » parce que sa queue l’emplit complètement, et titille en elle des zones si sensibles qu’elle en crierait.
– Ils t’ont déchiré le cul, ma toute belle — mon amour — ma chérie, ma chérie…
– Oh oui, comme tu vas le faire, n’est-ce pas… J’ai tellement envie que tu m’encules, toi aussi…
– Là maintenant ?
– Non — oui, attends…
Il n’attend guère. Elle s’est lovée en cuillère contre lui, en se couchant, et c’est dans cette position qu’il l’a prise — à la paresseuse. Elle saisit le membre qui lui fouillait la chatte, et le pointe d’autorité sur son anus assoupli par les queues qui s’y sont aventurées, qui l’ont ramonée pendant des heures.
– Oh, oui, dit-elle en se cambrant pour le sentir, au plus vite, au plus profond. Oh, comme tu m’encules bien, mon amour…
– Tu as encore leur foutre dans le derrière, n’est-ce pas, petite putain…
– Oui, je suis ta putain, une roulure, une dévergondée…
– Je te punirai, dit-il.
– Comment ? Oh, dis-moi comment…
– Une vraie fessée — c’est tout ce que mérite une petite traînée comme toi… Couchée sur mes genoux, la jupe retroussée, la culotte à mi-cuisse. Sale gamine ! Je vais te mettre les fesses en feu !
– Et tu me mettras au piquet ?
– La jupe retroussée, pour qu’on voit bien tes fesses rubicondes. Les mains derrière le dos, sinon tu te branlerais, pas vrai, petite garce ?
– Ça, c’est sûr, dit-elle en s’astiquant le bouton de plus en plus fort. Elle sent monter l’orgasme — elle a joui plusieurs fois cette nuit, mais rien qui puisse se comparer aux extases que lui procure son Amant, cette impression de mourir, de mourir de ne pas mourir, de décoller, et de retomber comme un avion en feu, sur le tarmac du lit — secouée de spasmes, les yeux pleins de larmes — et, bientôt, frissonnante, presque glacée, pelotonnée sous la couette, dans la chaleur de son amant. « Je vais jouir, mon amour, dit-elle soudain. Je vais jouir… Donne-moi ton foutre… Donne-le moi… »
Il accélère ses allers-retours, il la défonce complètement, sortant presque entièrement à chaque fois, et plongeant en elle jusqu’à ce que ses poils lui frottent les fesses, vingt centimètres de chair brute, où la grosse veine dessine un relief tourmenté. Elle a été pénétrée, cette nuit ou autrefois, par des queues plus considérables, qui lui fouillaient les entrailles, mais il est le seul dont elle a l’impression qu’il lui remonte jusqu’au cœur…
– Oh mon amour, crie-t-elle soudain, oh je t’aime…
De sentir les jets de foutre lui jaillir dans la grotte, se perdre dans son rectum dévasté, et y noyer les brumes de sa nuit, les traces de son passé, accentue encore son déchirement. Elle crie, « oh oui, oui ! oh mon amour ! » — puis ce n’est plus qu’un long hurlement, la langue en lambeaux du foutre et de l’amour.
Elle ne revient à elle qu’après un long moment. Il a ramené sur elle la couette que, dans leur fougue, ils avaient jetée au pied du lit. Elle grelotte, en se pelotonnant contre son amant.
– Serre-moi, serre-moi fort, murmure-t-elle.
Et, immédiatement après :
– Parle-moi…

Jean-Paul Brighelli

81 commentaires

  1. Elle saisit le membre qui lui fouillait la chatte, et le pointe d’autorité sur son anus assoupli par les queues qui s’y sont aventurées, qui l’ont ramonée pendant des heures.
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    ramonéE et non ramoné:ce n’est pa son anus qui a été ramoné,c’est elle tout entière.

    Elle n’est (plus) qu’anus.

  2. Le Grand Véfour ? Ledoyen ? Guy Savoy ? La table de Joël Robuchon ?

    Pas des adresses à la mode acteuellement;ça situe le texte chronologiquement ,ou bien ça situe l’amant.

  3. Je vais évidemment me faire incendier par tout le commentariat de ce blog, WTH en tête, mais tant pis : ce texte ne présente à mes yeux absolument aucun intérêt. Aucun.

  4. Point de vue féminin;sait-lle que c’est un poème qui va « maturer » ?

    De sentir les jets de foutre lui jaillir dans la grotte, se perdre dans son rectum dévasté, et y noyer les brumes de sa nuit, les traces de son passé, accentue encore son déchirement.

    Point de vue masculin:

    Astre double où le rêve accroche ses lambeaux,
    Ton cul assassiné s’emplit enfin de sperme,
    Et mon vit laminé par ce puissant rabot
    N’est plus qu’un chiffon mou harassé jusqu’au derme.

    Ton cul assassiné me tire enfin du sperme,
    Et dans l’étroit boyau qui s’offre et se défend,
    Au-delà de l’anus qui halète et se ferme,
    Mature le Poème, invraisemblable enfant !

  5. Mendax 23 juin 2025 à 8h46
    la russie qui produit déjà des drones Shahed sur son propre territoire depuis plus d’un an.
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    Russia’s drone campaign utilizes inexpensive Shahed drones to saturate Ukrainian air defenses and erode civilian morale through persistent nightly attacks. Originally Iranian made, these drones are now mass produced in Russia using Western electronics and essential Chinese components.

    https://www.csis.org/analysis/drone-saturation-russias-shahed-campaign

  6. JG
     » ce texte ne présente à mes yeux absolument aucun intérêt. Aucun. »
    Pourtant il est possible que des linguistes y trouveraient des expressions à analyser façon Culioli.
    Dans un message précédent celui ci était loué pour avoir donné une analyse d’expressions courantes.

    Ce point m’avait intéressé. Qu’est ce que Culioli avait découvert de si fécond ?

  7. Antoine Wiertz (1806-1865),La Liseuse de romans, 1853
    Est il utile de rappeler que Baudelaire détestait ce peintre ?
    Lors de son séjour en Belgique, quelqu’un dans la rue demanda à Baudelaire s’il n’était pas M Wiertz On imagine sa réaction.
    Wiertz mourut quand Baudelaire sejournait en Belgique et les notes de Baudelaire pour un livre qu’il voulait appeler Pauvre Belgique con tiennent pas mal d’invectives contre Wiertz.

  8. Extrait du lexique du photographe enculeur (et non pas en couleur) :

    « son cul ouvre à f/1,4 »

    priorité au diaphragme ?

  9. ECHO : « Qu’est-ce que Culioli avait découvert de si fécond? »

    Quelques éléments de réponse dans son étude ci-dessous :
    A propos des énoncés exclamatifs – Persée https://share.google/4TEOsV73It2T4NuRO

    (Article un peu technique, en apparence ardu, mais qui ne l’est pas tant que ça…)

      • Avec Dugong, quand il est question de linguistique, on a l’impression de jouer au jeu de l’oie : comme les dés lui sont défavorables, il est obligé de remonter de plusieurs cases, et il tombe systématiquement sur la case de l’oncle Thom.
        Alors, forcément, ses commentaires ne brillent ni par leur originalité ni par leur variété…

          • 1. D’abord, lire l’intéressé. Ses vulgarisateurs et ses commentateurs ne manquent pas d’intérêt, mais il faut d’abord lire Culioli lui-même. Aller directement aux textes originaux.
            2. Ensuite, textes et crayon en main (crayon, pas clayon), si vous voulez discuter sérieusement de la linguistique culiolienne, je suis votre homme.
            3. Si vous parlez de chapelle, c’est que vous avez peu ou prou côtoyé certains de ses fidèles, inconditionnels, confits de dévotion.
            Je n’en fais pas partie. Je prends chez lui ce qu’il y a à prendre, comme je prends chez Benveniste, Bloomfield, Adamczewski et bien d’autres.
            Mais traiter Culioli d’imposteur comme le fait Lormier, qui semble bien ne pas l’avoir lu (ce qui s’appelle lire, « lire-lire »…), ça c’est intellectuellement malhonnête.

  10. @ECHO

    Autre article qui pourrait vous intéresser :
    De_Vogüé_2019_énonciation_reformulation.pdf https://share.google/34huZeAun0Hu6GnrL

    On y trouve notamment ceci :
    « Tous ces énoncés relèvent de ce que Culioli appelait le « tout venant » du langage ordinaire : ce que les locuteurs produisent, dont il n’a cessé de dire que c’était le seul objet pertinent, contre les objets formatés auxquels certains modèles pouvaient se trouver cantonnés. »

    Ce « tout venant », ce « langage ordinaire », qui était le cadet des soucis des Wagner, Pinchon, Grevisse ou Bescherelle : ils n’en parlent jamais, font comme si ça n’existait pas.
    Eh bien si, ça existe. Les faits sont têtus. Les faits de langue sont tout aussi têtus.

    Anecdote personnelle que je crois avoir déjà racontée ici : j’ai assisté à une séance du séminaire de Culioli dont le point de départ était l’énoncé suivant, du « tout venant », du « langage ordinaire » :
    « Moi, mon frère, sa maison, le toit, c’est lui qui l’a réparé ».
    Ce jour-là, j’ai compris ce que la démarche culiolienne avait de singulier, d’unique à l’époque.
    Travailler sur cet énoncé, construire un modèle explicatif convaincant rendant compte des conditions de sa production, je sais qu’il y en a certains que ça fait sourire, ou rire.
    Tant pis pour qui rira.

    Bonne lecture !

      • domaines étrangers : je parle évidemment du domaine explicatif et non du langage parlé que nous utilisons tous (mais souvent dans des versions qui sont du langage écrit simplifié).

  11. Je comprends pourquoi Josip Gavrilovic refuse d’appeler Maestro le Maestro et pourquoi il déteste m^me que les autres le fassent.

    C’est qu’il s’est octroyé le ddroit d’exercer ici un magistère: que vaut ce texte, voilà ce qu’il faut penser de ceci ou cela.

    Le Maître, c’est lui.

    • « Au fond, je pourrais être le glorieux introducteur du ratage, dans l’activité humaine. »

      (Culioli, 2018[2013]: 245)

      • @Dugong
        La boutade de Culioli est une façon humoristique de signifier un des aspects essentiels de l’activité de langage qu’il étudie :
        « En situation de communication authentique entre deux interlocuteurs, la compréhension réussie n’est qu’un cas particulier du malentendu. »
        D’où découlent les incessants ajustements rendus nécessaires, et les formes langagières que prennent ces ajustements, dans la diversité des langues naturelles, mais d’où se dégagent des invariants.
        Tout un programme (de recherche).

    • Lormier, à propos de votre serviteur :
      « C’est qu’il s’est octroyé le droit d’exercer ici un magistère: que vaut ce texte, voilà ce qu’il faut penser de ceci ou cela. »

      Bullshit.
      1. Je lis. Je lis vraiment, ce qui s’appelle lire, « lire-lire ». Et comme il n’y a jamais de lecture neutre, innocente, sans a-priori, ce que je lis, je le décode, je l’analyse avec mes modestes ressources intellectuelles et l’appareil analytico-critique dont les années et mes lectures m’ont doté. Ce faisant, je fais ce que tout le monde fait. Tout le monde procède de cette façon, sans en avoir peut-être conscience, sans nécessairement le formaliser comme je viens de le faire. Mais tout le monde le fait.
      2. L’amusant de ce que dit Lormier, c’est que la tendance au magistère qu’il m’attribue évoque immanquablement l’accumulation des posts insistants, incessants, dont il nous gratifie depuis au bas mot 3 ans, empilés en couches successives jusqu’à la nausée, pour nous enseigner que quiconque s’est fait injecter le « vaccin » anti-covid n’est rien d’autre qu’un mouton lobotomisé.
      « Mouton lobotomisé » : qu’on y songe. L’expression est autrement plus violente et péremptoire que mes prétendues « injonctions à penser ceci ou cela de tel ou tel texte ».

    • Julian Grimau
      24 juin 2025 à 20h35
      Je vais évidemment me faire incendier par tout le commentariat de ce blog, WTH en tête, mais tant pis : ce texte ne présente à mes yeux absolument aucun intérêt. Aucun.

      Je savais naturellement que mon post ci-dessus ne resterait pas sans réaction. La réaction est venue de Lormier – il est assez évident que c’est mon avis sur le texte de Brighelli qui a généré ceci :

      Lormier
      25 juin 2025 à 12h28
      Je comprends pourquoi Josip Gavrilovic refuse d’appeler Maestro le Maestro et pourquoi il déteste même que les autres le fassent.
      C’est qu’il s’est octroyé le droit d’exercer ici un magistère: que vaut ce texte, voilà ce qu’il faut penser de ceci ou cela.

      Alors, deux remarques :
      1. Détester que certains appellent Brighelli le Maestro ? Détester ? Il faudrait être un fieffé sot pour « détester » pareil étiquetage. Donc je ne déteste pas. Mais ça me fait sourire. « Ni dieu ni maestro… » : je prétends avoir du respect pour Brighelli quand il me semble respectable, et pouvoir le bousculer un peu dans ses 18 yards quand il me semble le mériter. Être confit de dévotion envers qui que ce soit, c’est le signe qu’on est sous emprise, qu’on a abdiqué son libre-arbitre. Très peu pour moi, merci bien.
      2. Je n’oblige personne à avoir le même avis que moi. Dans mon message ci-dessus, je dis bien que le texte de Brighelli n’a A MES YEUX aucun intérêt. Si d’autres que moi y trouvent un intérêt, ils ont certainement de bonnes raisons. Et c’est là que ça devient intéressant : je suis tout à fait prêt à profiter du magistère de celles et ceux qui trouvent que ce texte présente quelque intérêt. « Je ne suis pas ennemi du colloque », comme disait Devos.

  12. « Moi, mon mari,le jambon,y me le laisse ».

    Voilà ce qu’un professeur de Khâgne,dans les années 30-40 aimait à citer.

    • Citait-il cet énoncé pour déplorer que la grammaire traditionnelle n’en parlât point ? C’est pourtant du Français authentique, bien réel, de la langue ordinaire…Eh oui, ça existe ! Sauf à se boucher les oreilles et à s’adonner aux plaisirs solitaires des dissertations wagnero-pinchoniennes. Mais justement, ne dit-on pas que ça rend sourd ?

  13. Jean-Paul Brighelli 25 juin 2025 à 3h05
    Oui — mais dont je n’ai guère écrit la suite.

    Etait-ce un premier chapitre (un extrait du premier chapitre.) ?

  14. – Oh mon amour, crie-t-elle soudain, oh je t’aime…
    … Elle crie, « oh oui, oui ! oh mon amour ! »

    – Serre-moi, serre-moi fort, murmure-t-elle.
    Et, immédiatement après :
    – Parle-moi…
    Jean-Paul Brighelli
    ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

    Ne trouve-t-on pas ce style de dialogue dans les romans à l’au de rose teintés d’érotimse-genre Harlequin ?

    On sait que le Maestro, sous pseudonyme, écrivit pour cette sorte d’éditeur. On se souvient, par ailleurs que des lectices entousiastes lui écrivirent des lettres de félicitation : »seule une femme est capable de ressentir ce que vous décrivez si bien dans votre roman ».

    Comme il y a aussi un tas de dégueulasseries quasi scatologiques, Lomier s’autorise à énocer une conecture.

    Et si le projet avait été d’appâter le lectorat d’Harlequin avec un chapitre de sentimentalisme bébêtre, puis faire vomir par des injections progressives de descriptions immondes ? Une roublardise, une de plus ?

    Avec en plius quelques références savantes (sed non satiata, abricot)

  15. Pas si loin de ce qui précède.

    Qui a la plus longue ?
    Mais ici il s’agit de poignée de main.
    Trump n’arrive pas à se décrocher de la reine Maxima des Pays Bas .
    Par contre il n’a qu’une brève poignée de main pour la princesse Amalia (semble t il ) pourtant plantureuse à défaut d’être vraiment jolie ( il ne doit pas aimer la chair fraîche?).
    Sommet de l’OTAN.

    https://youtube.com/shorts/CpQ5HTI-Un0?si=195stB58HhsuYE3J

  16. Langue (1) –

    Rappel de l’article de JPB :

    « https://www.causeur.fr/comment-faire-l-amour-dans-un-monde-sans-livres-jean-paul-brighelli-vargas-llosa-311522

    Superbe illustration que ce tableau :
    « Antoine Wiertz (1806-1865), La Liseuse de romans, 1853 »,
    malicieux à souhait, avec la main qui s’apprête à prendre un roman.

    Leçon de vie – à la JPB.

    • Langue (2) –

      (« langue commune », Dugong, 7h59)
      (« langage parlé que nous utilisons tous, mais souvent dans des versions qui sont du langage écrit simplifié », ECHO, 12h08)

      « commune », « que nous utilisons tous » ?
      Comme celle(s) qu’on peut entendre dans les transports en commun, ou du commun si l’on préfère ?

      (Rappel) :« Ouèche et globish – langues des conquistadors – fort usitées,
      « On s’ comprend plus » jusqu’à sortir « le couteau »…

      sauf à l’occasion de pillages, le globish (re)prend le dessus :

      https://i.f1g.fr/media/cms/704x396_cropupscale/2025/06/24/edd554ee5e10849efc2b1b31eaf2a0c0f05c7677f18c3933b503211ee2aa2716.jpg

      • Culioli a probablement  » dévissé son billard  » ( curieuse expression utilisée par Baudelaire à l’occasion de la mort du roi Leopold Ier) avant d’avoir eu le temps de se pencher sur les innovations du style wesh wesh …

  17. « plantureuse princesse Amalia » (ECHO, 13h37) –

    Proposition otanesque du Trumpy : « et si l’on se partageait un morceau de cuissot de la princesse ? »

    On note les réactions étonnées des uns et des autres, et le regard complice de la Méloni !

    https://www.parismatch.com/lmnr/f/webp/r/1045,696,000000,forcex,center-middle/img/var/pm/public/media/image/2025/06/25/10/2025-06-24t210927z_795241885_rc279faexrvx_rtrmadp_3_nato-summit-trump.jpg?VersionId=BKcTTEvVYE5dn2Fp7hqo_eMTu_8_1MNW

  18. Idem ( meilleure repro ? )

    La vieille sorcière présente un caractère Disneyen avant la lettre, elle se demande ce qui ne fonctionne pas …
    La jeune est véritablement accorte et montre ce qui intéresse vraiment le spectateur.

    On comprend que Baudelaire n’ait pas aimé ce peintre, trop populaire ( dans le sens de l’intention – bien que Wiertz ait été plutôt incompris à l’epoque malgré le soutien du ministre Rogier).
    Est il considère comme un grand peintre ailleurs qu’en Belgique ( ce qui n’est pas si mal)?

    https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/5/56/The_Young_Sorceress_by_Antoine_Wiertz.jpg

  19. à propos de la Belgique:

    La femme: teint de suif, cheveux filasse,
    gorge et ventre énormes, mains grasses et rouges,
    chevilles soufflées. Imbécillité marquée du visage.
    Le déchet d’une race, — comme il y a des nègres
    obtus.
    Avec elles, la fornication doit ressembler singulièrement à un travail malpropre. Toute idée de
    plaisir est rendue impossible.

    Absence des conditions nécessaires à la volupté.
    Fréquence des viols, le soir, à la sortie des estamincts. Un peuple conçu dans la soûlerie et les excréments.
    Baudelaire

  20. C’est dégueu:

    Ostensiblement, après avoir ôté le dernier linge, elle renifle sa culotte absolument trempée de déjections variées — comme si elle y retrouvait le détail phérormonique des hommes de sa nuit

  21. Julian Grimau 25 juin 2025 à 14h20
    Citait-il cet énoncé pour déplorer que la grammaire traditionnelle n’en parlât point ?

    Je ne sais pas;je ne pense pas;j’imagine qu’il commentait;peut-être ses propos provoquaient-ils l’extase de quelques khâgneux.

  22. WTH 25 juin 2025 à 16h58
    Les « débiles de Sacré Graal » sont intouchables !
    Attention !

    Ils sont un modèle pour Dugong.

  23. Wiertz vint a Paris comme beaucoup de Belges, mais il n’y eut aucun succès et cela lui donna de l’aversion pour la France ou au moins pour Paris.
    Il publia un opuscule
    Bruxelles capitale, Paris province (1840)
    Il disait :
     » C’est mon plan, mon nouveau plan de Bruxelles en tant que capitale, capitale de l’Europe…Allez, Bruxelles ! Lève-toi ! Deviens la capitale du monde et puisse Paris ne plus être à tes yeux qu’une ville de province. »

    Il avait été assez bon prophète pour la capitale de l’Europe.
    Quant à Paris ville de province, il ne pouvait pas prévoir que Paris deviendrait en fait
    une ville de banlieue, sort commun à plusieurs villes dont Bruxelles, malgré sa condition de capitale européenne.

    Paris- banlieue
    https://youtube.com/shorts/BgpR3pZu5tQ?si=R2GeV8DYz52KU_iE

    • (remarque – la blématik avec les cercles : on a tendance à y tourner en rond.
      les engins à deux et quatre roues permettent d’avancer ;
      seul le paon, à l’aide d’une seule roue, a des chances de placer ses billes)

  24. Lettre de Wiertz au Ministre belge de l’Intérieur

    MONSIEUR LE MINISTRE,

    « Les beaux-arts prennent dans notre patrie – un développement extraordinaire, et il est du devoir du gouvernement de seconder de tous ses efforts, et par des moyens efficaces, les louables ambitions qui brûlent de se faire jour dans cette noble carrière.

    « Oui, monsieur le ministre, les arts devraient être aujourd’hui l’objet de la plus vive sollicitude du gouvernement, car il y va d’une époque glorieuse pour la Belgique.

    « Trouver un système utile d’encouragement embarrasse le ministère, il l’a déclaré franchement dans une circulaire au jury des récompenses pour l’exposition de 1839.

    « Dans ces circonstances, le ministre doit descendre à prendre conseil de- l’artiste ; car, -si en moyens matériels le ministre est puissant devant l’artiste, en matière d’art l’artiste est puissant devant le ministre : celui-ci doit l’écouter.

    « La liberté et l’indépendance dans les conceptions

    du génie sont indispensables à la création des grandes choses : L’artiste soumis à une volonté étrangère perd son énergie ; c’est un lion dont de viles chaînes paralysent la force et la puissance.

    « Ce n’est donc point seulement en commandant aux artistes de nombreux ouvrages qu’on imprimera aux arts de rapides progrès; ce n’est point non plus en forçant le pinceau des artistes à la représentation de quelques vains sujets d’actualité, que l’on verra se reproduire le siècle de Raphaël et de Rubens.

    « Protéger les hommes qu’anime l’amour de la gloire, laisser au génie la liberté de s’élever à telle région qu’il lui plaît, commander des ouvrages de telle nature que l’artiste sente la nécessité d’étudier les grands maîtres, tels sont les moyens par lesquels -vous pourrez ramener une époque féconde en chefsd’œuvre d’art, glorièuse pour notre patrie.

    « Il est temps aussi de nous affranchir du joug étranger; il est temps d’avoir confiance en nos propres forces. Cessons de croire avec les Français que M. Delacroix est un plus grand homme que Rubens; que M. Decamp est le digne émule de Raphaël. Il est temps enfin que les peintres de notre Belgique -chantent leur Marseillaise!

    « L’admiration constante et unanime des siècles nous a indiqué les œuvres d’art que nous pouvons considérer comme types du beau et du vrai.

    « Or, si le gouvernement veut songer sérieusement

    à ramener le bon goût dans la peinture, voici ce qu’il conviendra de pratiquer : « Admettre au sein des expositions de tableaux modernes, quelques-uns des chefs-d’œuvre des grands maîtres. Ces ouvrages posés là comme des géants à combattre, exciteraient l’enthousiasme et provoqueraient une noble lutte qui aurait pour résultat de ramener nos artistes à l’étude et à l’application des grands principes de l’art.

    « La récompense due aux efforts heureux dans une telle lutte, ne peut être décernéee que par la postérité : tout ce que le gouvernement pourrait faire dans cette occasion serait de conserver dans un musée spécial, ces ouvrages inspirés par l’amour de la gloire.

    « Décerner des médailles à des hommes graves, à des hommes qui voient l’art d’un point de vue sérieux, est un acte puéril. D’ailleurs de quel droit le jury anticipe-t-il sur les arrêts de la postérité?

    « Tout encouragement est stérile pour ceux que n’anime pas l’amour de la gloire, pour ceux qui ne savent pas mépriser les richesses.

    « Quant à celui qui croit l’art subordonné au caprice des grands et qui recherche leur faveur au lieu de la commander, il est indigne du nom d’artiste.

    « Après avoir exposé les moyens qui me paraissent propres à nous ramener l’époque des grands maîtres, permettez, monsieur le ministre, que pour faire l’essai d’un nouveau système d’émulation, je vous

    expose ici ce que m’inspirent mon courage et mon dévouement.

    « Au sein de la cathédrale d’Anvers, règne, comme sur le trône de l’art, le chef-d’œuvre de Rubens, la Descente de Croix.

    « C’est contre cet inimitable type de perfection que je veux éprouver les efforts de mon pinceau. Dans cette lutte inégale à coup sûr, je dois succomber, mais comme aux champs de Troie il était beau d’expirer sous la lance d’Achille, je veux en luttant contre Rubens succomber avec gloire !

    « Je l’avoue hautement, la gloire de Rubens excite mon audace; loin que cette pensée soit en moi le fruit d’une téméraire présomption, elle est au contraire la manifestation sincère de l’enthousiasme ardent que in’inspire tout ce qui peut me conduire au but où tendent tous mes efforts.

    « Une toile de 80 pieds serait le champ immense où je voudrais traiter le sujet que j’ai conçu : un atelier d’une dimension conforme à mon plan devrait être bâti exprès, si l’on ne trouvait un local convenable à cet usage.

    « Les frais qu’exigerait une telle entreprise, un artiste sans fortune ne peut les supporter; le gouvernement, s’il a foi dans mon projet, pourra devenir propriétaire de ce tableau, au prix des frais qu’entrainera l’exécution. Je renonce formellement à un salaire quelconque.

    « La seule récompense que je sollicite et qui doit m’être promise, avant de mettre la main à l’œuvre, c’est l’honorable faveur de voir fixer pour toujours mon tableau à côté de l’immortelle Descente de Croix.

    « Puisse mon exemple exciter des contemporains plus habiles que moi à se mesurer avec le prince de la peinture !

    « Puisse cette entreprise faire comprendre toute la dignité de l’art et de l’artiste !

    « Puisse enfin cet ensemble d’œuvres qu’un but de gloire aura fait surgir, prouver à nos voisins que le peuple qu’ils détractent avec tant d’injustice, renferme en son sein des hommes qui comprennent le but des arts.

    « Si la proposition que je viens de faire obtient votre approbation, ordonnez, monsieur le ministre, qu’un atelier soit mis immédiatement à ma disposition : si au contraire la franchise avec laquelle j’exprime mes sentiments d’artiste ne rencontre pas la sympathie du gouvernement, le projet que j’ai conçu n’en marchera pas moins à son entier accomplissement : la Belgique a des citoyens qui, je l’espère, sauront comprendre ma pensée et seconder mes efforts.

    « J’ai l’honneur d’être, etc.

    « ANT. WIERTZ. »

    « Liège, février 1840. »

  25. One of the men was Antoine Joseph Wiertz, a well known Belgian painter and also a fine hypnotic subject. With him were his friend, Monsieur D_____, a noted hypnotist, and a witness. Wiertz’s purpose on that winter’s day was to carry out a unique and extraordinary experiment. Long haunted by the desire to know whether a severed head remained conscious after a guillotining, the painter had agreed to be hypnotised and instructed to identify himself with a man who was about to be executed for murder.

    Wiertz – the plan went – ‘was to follow [the murderer’s] thoughts and feel any sensations, which he was to express aloud. He was also ‘suggested’ to take special note of mental conditions during decapitation, so that when the head fell in the basket he could penetrate the brain and give an account of its last thoughts.’

    Some experiments with severed heads
    25 January 2011 / Mike Dash

    https://mikedashhistory.com/2011/01/25/some-experiments-with-severed-heads/#more-540

  26. Wiertz avait d’autres obsessions que la survie ds têtes coupées. Il était terrifié par l’idée des inhumations prématurées.
    Il a consacré un tableau ( au moins) au sujet. Ce n’est pas la meilleure part de son œuvre, mais c’était de la peinture qu’il jugeait importante, représentant le rôle de l’artiste comme  » lanceur d’alertes  » sur les sujets de société.

    https://fr.m.wikipedia.org/wiki/L%27Inhumation_pr%C3%A9cipit%C3%A9e#/media/Fichier%3AWiertz_burial.jpg

  27. Wiertz est mort relativement jeune.

    Certains se demandent si ce n’est pas à cause d’un empoisonnement dû aux ingrédeints qu’il mettait dans sa peinture pour qu’ele soit mate.

    La matité était une nécessité, eu égard aux dimensions de ses toiles:les reflets brillants auraient rendu ses ouvres monumentales difficiles à embrasser du regard.

    Les spécialistes ont analysé la matière de ses toiles (qui d’ailleurs se sont bien dégradées.)

    Matières colorantes
    Wiertz cite … les diverses matières colorantes entrant dans ses procédés : il s’agit du blanc de zinc, du noir d’ivoire, de l’ocre jaune ou jaune de Naples, de la terre de Sienne, du bleu de Prusse, du vermillon de Chine et des laques ordinaires. Les brouillons du peintre proposent toutefois une autre alternative au jaune de Naples : le jaune cadmium.

    Approche scientifique

    Spectroscopie à Transformée de Fourier

    Parmi les analyses structurelles non invasives, la spectroscopie à transformée de Fourier (IR-TF) est une méthode d’analyse vibrationnelle intervenant dans le domaine de l’infrarouge. Très utile dans l’étude et l’identification de composés organiques et inorganiques, cette technique est appropriée pour la caractérisation d’un liant d’une couche picturale ainsi que l’étude de ses dégradations au cours du temps.

    https://journals.openedition.org/ceroart/2659

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